Eric Henseval, architecte, réponse aux collégiens

Rosa TYLER
Elise LE NOHEH
Thomas MOYSAN
Collège Tanguy-Prigent
Saint-Martin-des-Champs (29)
à Eric Henseval, architecte naval
Rosa, Elise et Thomas, trois élèves de 4ème,, travaillent sur Team Jolokia et plus étroitement sur la
construction d’un voilier, thème sur lequel ils souhaitent réaliser un reportage.
Rosa, Elise et Thomas :
De quels matériaux avez-vous besoin pour la construction d'un voilier ?
Eric Henseval :
Un peu de tout ! Des fibres de carbone, de verre, de kevlar, de la résine polyester ou époxy, de
l'aluminium, de l'acier inoxydable et bien sûr du bois.
Comment réaliser la coque d'un voilier ?
La plupart des coques sont réalisées dans des moules ! Les moules de coque sont comme les
moules des gâteaux, exactement pareil...
On dispose des tissus de verre ou de carbone à l'intérieur du moule, puis on ajoute la résine (de
différentes façons) puis la résine polymérise (elle durcit) avec les tissus et cela forme une coque
bien dure. Ensuite, on y ajoute des renforts.
En quel matériau est-elle faite ? Pouvez-vous la faire en plusieurs matériaux ?
Cela dépend du programme du bateau !
- si c'est un bateau de course, l'utilisation de la fibre de carbone et du nid d'abeille : il s’impose
entre les 2 couches de carbone, car un bateau de course doit être très léger et c'est le cas de
Team Jolokia !
- si le programme du bateau est d'explorer les pôles, il s'agira d'avoir une coque très solide pour
ne pas couler si on heurte un iceberg : c'est pourquoi on préfèrera l'aluminium.
- si c'est un bateau que l'on doit fabriquer en très grand nombre d'exemplaires - pour l'industrie
nautique – on emploiera la fibre de verre avec résine polyester, car c'est un matériau économique
et facile à mettre en œuvre car il n'est pas cher. Il permet aussi de fabriquer des bateaux plus vite,
dans des moules réutilisables.
24/02/2014 TEAM JOLOKIA – ACADEMIE DE RENNES- Partenariat « Riches de nos différences ! »
Quelles sont les parties les plus difficiles à construire sur un voilier ?
Pour les bateaux de course, ce sont les mâts et les quilles, ainsi que tous les systèmes qui
s'articulent : ils sont forcément compliqués. Il y différents systèmes de construction. Par exemple,
les quilles pendulaires qui peuvent pivoter à la sortie de la coque : elles permettent de positionner
la quille sur le côté au vent du bateau. Aussi, les safrans relevables, que l'on peut sortir de l'eau
quand on n’en a pas besoin. Team Jolokia lui a une quille fixe.
Comment faire le mât d'un voilier ?
Il faut avant tout le faire léger, pour qu'il ne fasse pas trop gîter (pencher) le bateau lorsqu'il
navigue. Couramment, le mât est soit en aluminium, soit en carbone.
En aluminium, on dit que le tube de mât est extrudé, c'est à dire que l'aluminium chaud est poussé
à travers une empreinte de tube et ressort de l'autre côté...en tube !
En carbone, il y a plusieurs techniques, mais en voici une : comme pour les coques, on fait des
moules. Mais là, un moule pour chaque côté : on rapporte les 2 pièces (les 2 côtés) pour les coller
l'une à l'autre. Ensuite, il faut faire des renforts là où l'on fixe les haubans, ces câbles d'acier ou de
vectran (de la fibre très solide et très légère) qui tiennent le mât bien droit.
Combien de temps faut-il pour construire un voilier ?
Construire un voilier de course ? Cela prend le temps de « construire » un bébé...
Et c'est un peu vivant, un voilier, n'est-ce pas ?
Est-ce vous qui fabriquez la voile et vous fournissez-vous ?
Etre voilier est un grand métier, très spécifique. C'est pourquoi les voiliers nous fournissent ce que
l'on appelle la garde-robe du bateau ; c'est-à-dire toutes les voiles dont il a besoin.
Quelle est la partie du voilier qui prend le plus de temps à construire ?
La coque et le pont, mais parfois aussi les moules !
Quel est le coût d'un voilier ?
Et bien cela peut coûter 25 000 euros pour un voilier neuf de 5,50m et plusieurs millions d'euros
pour un bateau du Vendée Globe (le tour du monde en solitaire que vous connaissez sûrement !).
24/02/2014 TEAM JOLOKIA – ACADEMIE DE RENNES- Partenariat « Riches de nos différences ! »