Ebola news n° 9 – 1 avril – 31 mai 2015 Le 21 mars 2014, le

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Ebola news n° 9 – 1 avril – 31 mai 2015 Le 21 mars 2014, le
Ebola news n° 9 – 1er avril – 31 mai 2015
Le 21 mars 2014, le ministère de la Santé guinéen a rapporté les
49 premiers cas de maladies à virus Ebola, marquant le début
d’une épidémie sans précédent qui a affecté essentiellement 3 pays
de l’Afrique de l’ouest, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone. Au
31 mai, on dénombrait 27 181 cas confirmés, probables ou
suspects dont 11 147 décès selon le bilan de l'Organisation mondiale de la Santé, publié le 3
juin1 ; des progrès importants ont été enregistrés au cours de cette période et le Libéria a été
déclaré indemne de virus Ebola le 9 mai, marquant la fin de l’épidémie dans ce pays.
L’épidémie de maladie à virus Ebola en Afrique de l’ouest
Le graphique ci-dessus concerne le cumul des cas confirmés, suspects et probables ; l’évolution
des cas confirmés est reprise dans le graphique ci-après.
Malgré d’importants progrès, en particulier au Libéria (pays où le virus a été éradiqué) et en
Sierra Léone et en Guinée, l’épidémie n’est pas terminée ; il ne faut pas baisser la garde, car la
1
http://apps.who.int/ebola/en/current-situation/ebola-situation-report-3-june-2015
saison humide majore les risques en raison des difficultés supplémentaires d’accès à certaines
régions2.
L’épidémie est suivie par des mises à jour régulières de l’OMS3,4, reportées dans les différents
graphiques5, mais aussi par l’ECDC6,7, l’InVS8, le CDC d’Atlanta9…
Au 31 mai, les 27181 cas suspects, probables et confirmés déclarés à l’OMS, se répartissaient de
la manière suivante dans les 3 pays les plus touchés par l’épidémie10 :
- Guinée : 3652 cas, 2429 décès
- Libéria : 10666 cas, 4806 décès, épidémie terminée
- Sierra Leone : 12827 cas, 3912 décès.
Évolution de l’épidémie en avril –
mai 2015
30 nouveaux cas confirmés de
maladie à virus Ebola ont été
notifiés au cours de la semaine 14
(précédant le 5 avril) avec une
baisse en Guinée et en Sierra
Leone11. Mais cette tendance à la
baisse ne s’est pas confirmée les
semaines suivantes avec 37 cas au
cours de la semaine 15, 33 au
cours de la semaine 16 et 32 au
cours de la semaine 17. Les taux
restent fluctuants d’une semaine à l’autre (16 au cours de la semaine 18, 9 au cours de la semaine
19, mais 35 au cours de la semaine 20, 12 au cours de la semaine 21 et 25 au cours de la dernière
semaine de mai). L’accroissement du nombre de cas au cours de cette dernière semaine inquiète
l’OMS en raison de chaînes de transmission inconnues et de la présence de cas dans des zones
jusque là préservées12.
Les progrès dans la lutte contre Ebola ont été stables en Sierra Leone et au Libéria début avril
alors que le nombre de cas confirmés augmentait en Guinée avec des points chauds à l’ouest du
pays, en particulier dans le district de Forécariah près de la frontière avec la Sierra Leone. Les
2
http://apps.who.int/ebola/
http://apps.who.int/ebola/en/current-situation/ebola-situation-report?m=20150107
4
http://apps.who.int/gho/data/view.ebola-sitrep.ebola-summary-20150331?lang=en
5
http://who.int/csr/don/archive/year/2014/fr/
http://www.who.int/csr/disease/ebola/situation-reports/fr/
6
http://ecdc.europa.eu/en/healthtopics/ebola_marburg_fevers/Pages/index.aspx
7
Euro Surveill. 2014;19(31):pii=20871. http://www.eurosurveillance.org/ViewArticle.aspx?ArticleId=20871
8
http://www.invs.sante.fr/Publications-et-outils/Bulletin-hebdomadaireinternational/%28node_id%29/1694/%28query%29/Ebola%2Ben%2BAfrique
9
http://www.cdc.gov/vhf/ebola/
http://www.cdc.gov/vhf/ebola/outbreaks/history/distribution-map.html
10
http://apps.who.int/ebola/ebola-situation-reports
11
http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/162363/1/roadmapsitrep_8Apr2015_fre.pdf?ua=1&ua=1
12
http://www.cidrap.umn.edu/news-perspective/2015/06/ebola-activity-heats-west-africas-rainy-season-begins
3
2
quelques cas en Sierra Leone viennent principalement de trois districts de l'ouest comprenant
Freetown13.
Fin mai, un total de 869 personnels de santé avaient été contaminés et 507 décès ont été déplorés.
Dans l’actualité d’avril-mai
- Un article publié en 1982 dans Annals of Virology par des chercheurs allemands montre
que des anticorps contre le virus Ebola sont présents chez 26 des 433 habitants du Libéria
testés (6%)14.
Les paragraphes suivants font un point partiel de situation dans les différents pays atteints par la
maladie, rapportant les faits les plus marquants des mois d’avril et mai 2015.
Situation en Guinée
Evolution de l’épidémie
Début avril (semaine 14), 21 cas confirmés ont été recensés, 19 décès dus au virus Ebola ont été
identifiés post mortem au sein de la communauté et 21 inhumations risquées ont été signalées,
résultant de chaines de transmission inconnues15.
Fin avril, dans le cadre de la phase finale de lutte contre Ebola, des centaines de travailleurs
locaux sont allés de maison en maison dans les poches d’Ebola restantes au cours des dernières
semaines pour expliquer comment le virus se propage, encourager les gens à signaler les cas
suspects et rechercher des malades ou des cadavres cachés. La méfiance envers le gouvernement,
le ressentiment contre des équipes de sensibilisation et des rumeurs sur les origines de l'épidémie
restent encore un problème16. Au cours de la semaine 17 (se terminant le 26 avril), 21 nouveaux
cas ont été enregistrés17, 22 au cours de la semaine 1818, 7 au cours de la semaine 1919, mais 27
au cours de la semaine 20 (se terminant le 17 mai)20, 9 au cours de la semaine 2121 et 13 au cours
de la semaine 22 (se terminant le 31 mai)22. La majorité des cas sont issus de la préfecture de
Forécariah et au 31 mai, 1881 contacts étaient suivis. Notons que l’engagement communautaire a
été difficile dans les zones touchées par le virus et certaines chaînes de transmissions sont
demeurées inconnues.
Dans l’actualité
- 15 mai : la Guinée a connu une vague de nouveaux cas d'Ebola en raison de transmissions
lors de funérailles23.
- 19 mai : le gouvernement guinéen a lancé une opération de grande envergure à
Forécariah, préfecture située le long de la frontière avec la Sierra Leone, en partenariat avec
13
http://www.cidrap.umn.edu/news-perspective/2015/04/challenges-guinea-spur-increase-ebola-cases
http://www.cidrap.umn.edu/news-perspective/2015/04/1982-study-suggested-ebola-was-liberia-then
15
http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/162363/1/roadmapsitrep_8Apr2015_fre.pdf?ua=1&ua=1
16
Martin Enserink. In Guinea, a long, difficult road to zero Ebola cases. Science 1 May 2015, 348(6234) : 485486 DOI: 10.1126/science.348.6234.485
17
http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/170361/1/roadmapsitrep_22Apr2015_fre.pdf?ua=1&ua=1
18
http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/170362/1/roadmapsitrep_29Apr2015_fre.pdf?ua=1&ua=1
19
http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/172595/1/roadmapsitrep_13Mai2015_fre.pdf?ua=1&ua=1
20
http://apps.who.int/ebola/en/current-situation/ebola-situation-report-20-may-2015
21
http://apps.who.int/ebola/current-situation/ebola-situation-report-27-may-2015
22
http://apps.who.int/ebola/en/current-situation/ebola-situation-report-3-june-2015
23
http://www.reuters.com/article/2015/05/15/us-health-ebola-guinea-idUSKBN0O01M220150515
14
3
l'OMS, MSF et le CDC-Atlanta. L'opération qui a déjà abouti à la découverte de 22
patients, dont 5 avec le virus Ebola, doit durer 21 jours24.
- 20 mai : l’OMS a déployé une équipe de réponse à Ebola à la frontière avec la GuinéeBissau en raison de sa proximité avec une série de cas récents dans une préfecture
guinéenne proche25.
- 22 mai : des parents de victimes d’Ebola ont transporté les corps dans les transports
publics pour contourner les contrôles de santé26. Les autorités de Guinée restent
préoccupées par une nouvelle flambée de cas marquant un recul sur le contrôle de
l’épidémie.
- 28 mai : depuis près d’un mois, la cité industrielle de Kamsar (sous-préfecture de la
préfecture de Boké) est devenue le nouveau point chaud de l’épidémie d’Ebola27.
Situation au Libéria
L’épidémie avait marqué le pas depuis décembre avec une forte réduction du nombre des
nouveaux cas et le 9 avril, 7 districts n’avaient pas connu de nouveau cas depuis 42 jours et 2
districts depuis 21 jours28.
Le 9 mai, l’OMS a déclaré la fin de l’épidémie dans ce pays après 42 jours d’absence de cas
nouveaux et retrace dans cet article l’histoire de l’épidémie29.
Dans un rapport distinct l'OMS a écrit qu’une des clés du succès dans la bataille conte Ebola
dans le district le plus peuplé du comté de Montserrado a été la décision prise par le
gouvernement de décentraliser la réponse et d’impliquer les populations locales. En divisant le
pays en 4 secteurs, chacun ayant un système plus petit, un meilleur contrôle de l’épidémie a pu
être mis en œuvre.
Le numéro du 22 mai du WER analyse la manière dont l’épidémie a été vaincue dans ce pays
avec en particulier l’engagement et l’autorité de sa présidente, le rôle crucial de la mobilisation
des communautés et l’aide généreuse de la communauté internationale30.
La Croix-Rouge du Libéria a joué un rôle essentiel, en particulier dans la sécurisation des
crémations et des inhumations (150 bénévoles impliqués dans 3500 sépultures)31.
Pour soutenir la réponse du Libéria au virus Ebola, des capacités avancées d’analyse génomique
ont été établies par l’USAMRIID à l’Institut libérien pour la recherche biomédicale pour
surveiller l’évolution de l’épidémie. 25 génomes ont ainsi été séquencés entre septembre 2014 et
février 2015. Les séquences se sont montrées compatibles avec une seule introduction du virus
dans le pays, mais l’ascendance commune avec les virus du Mali suggère au moins un
mouvement complémentaire. 23 mutations non synonymes (dont 6 au niveau des sites de liaison
24
http://www.spyghana.com/guinea-launches-anti-ebola-operation-along-border-with-sierra-leone/
http://allafrica.com/stories/201505211314.html?viewall=1
26
http://abcnews.go.com/Health/wireStory/guinea-reports-27-ebola-cases-previous-lull-31228633
27
http://guineenews.org/ebola-233-contacts-dans-la-ville-miniere-kamsar-selon-le-coordonateur-local-de-luttecontre-ebola/
28
http://africayoungvoices.com/2015/04/7-districts-okayed-42-days-ebola-free/
29
http://www.who.int/mediacentre/news/statements/2015/liberia-ends-ebola/fr/
30
Weekly epidemiological record, 22 may 2015, 90(21), 253-260 http://www.who.int/wer
31
http://allafrica.com/stories/201505010654.html?viewall=1
25
4
du virus) et 1 non-sens ont été observées, soit un taux de mutation conforme à ce qui est connu
pour ce virus32.
Situation en Sierra Leone
Au cours de la semaine 12, 33 nouveaux cas avaient été déclarés, en nette baisse par rapport aux
semaines précédentes et le plus bas niveau depuis début 201533 et 25 cas en semaine 1334. Au
cours de la semaine 14, 9 nouveaux cas confirmés ont été identifiés provenant de 4 districts à
l’ouest du pays (Kambia, Port Loko, le district rural de la Zone de l’Ouest et le district urbain de
la Zone de l’Ouest qui inclut la capitale, Freetown). Les différents indicateurs renforcent l’idée
d’une tendance stable à la baisse35, confirmée les semaines suivantes avec 9 cas au cours de la
semaine 15, 12 en semaine 16, 11 en semaine 17, 9 en semaine 18, 2 en semaine 19, mais 8 en
semaine 20, 3 en semaine 21, mais 12 en semaine 22.
Dans l’actualité
- 20 avril : l’Australie ferme son centre de soins en Sierra Leone à la fin du mois d’avril36.
- 27 avril : la Sierra Leone a marqué le 54ème anniversaire de son indépendance en
établissant un « plan post Ébola » pour mettre le pays dévasté sur la voie de la reprise37.
- Selon un rapport de Médecins du Monde, trop de gens meurent en Sierra Leone à la suite
de la réponse à l’épidémie d’Ebola et de l’effondrement des soins de santé qui en résulte.
On observe ainsi une montée des autres maladies comme le VIH, la tuberculose, le
paludisme pour lequel plus de morts auraient été enregistrés que pour Ebola et un
accroissement significatif des décès des mères et des bébés lors de l’accouchement. Le
nombre de décès toutes causes confondues aurait triplé et 40% des décès actuels sont des
enfants de moins de 5 ans. La perte de confiance dans les établissements de soins (fiévreux
refoulés par crainte d’Ebola) a réduit considérablement le nombre d’admissions dans ces
établissements (75% pour les enfants et 80% pour le paludisme, 50% en prénatalité)38.
- Voir cet article sur l’intérêt des centres communautaires de soins en Sierra Leone39.
- 21 mai : alors que l’on observe une augmentation des nouveaux cas, plusieurs personnes
se sont échappées de la quarantaine risquant de diffuser la contamination ; elles ont été
rappelées à l’ordre par le centre national de réponse à Ebola40.
- L’OMS rapporte le cas d’une équipe de 8 techniciens travaillant au laboratoire de la fièvre
de Lassa à l'hôpital public de Kenema, en Sierra Leone qui ont tous contracté la maladie et
dont un seul a survécu41.
- 1er juin : Kaffu Bullom (district de Port Loko), est devenu un nouveau point chaud de la
transmission du virus Ebola en Sierra Leone. Dans la dernière semaine de mai, le virus a
32
Kugelman JR, Wiley MR, Mate S, Ladner JT, Beitzel B, Fakoli L, et al. Monitoring of Ebola virus Makona
evolution through establishment of advanced genomic capability in Liberia. Emerg Infect Dis. 2015 Jul [date
cited]. http://dx.doi.org/10.3201/eid2107.150522
33
http://apps.who.int/ebola/current-situation/ebola-situation-report-25-march-2015
34
http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/161865/1/roadmapsitrep_1Apr2015_fre.pdf?ua=1&ua=1
35
http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/162363/1/roadmapsitrep_8Apr2015_fre.pdf?ua=1&ua=1
36
http://www.skynews.com.au/news/top-stories/2015/04/20/aust-to-close-ebola-treatment-centre.html
37
http://www.news24.com/Africa/News/Sierra-Leone-marks-a-low-key-independence-day-with-Ebola-plan20150427
38
http://www.theguardian.com/world/2015/apr/28/too-many-dying-sierra-leone-response-ebola-report
39
Kucharski AJ, Camacho A, Checchi F, Waldman R, Grais RF, Cabrol JC, et al. Evaluation of the benefits and risks
of introducing Ebola community care centers, Sierra Leone. Emerg Infect Dis. 2015, 21(3)
DOI: 10,3201/eid2103.141892
40
http://www.news24.com/Africa/News/Sierra-Leone-berates-Ebola-quarantine-escapees-as-cases-surge-20150521
41
http://www.who.int/features/2015/ebola-health-worker-sesay/en/
5
tué au moins une demi-douzaine de personnes ce qui a abouti à la mise en quarantaine de
plusieurs personnes42
Les cas d’Ebola hors Afrique
Italie
- Un infirmier italien de retour de Sierra Leone a été testé positif au virus Ebola après avoir
été hospitalisé le 13 mai43 ; il est en état critique le 18 mai, mais son état s’améliore
lentement44,45. Au 15 mai, 13 personnes contacts étaient en quarantaine46.
USA
- Cet article fait le point sur la recherche des contacts après l'hospitalisation, le 28
Septembre 2014, du premier patient atteint par le virus Ebola diagnostiqué aux États-Unis.
L'enquête a identifié 179 contacts, 139 d'entre eux étaient des contacts du patient
index, 112 étaient du personnel soignant dont 22 savaient qu’ils avaient eu des expositions
non protégées et 37 ne l’ont pas su mais ont interagi avec un patient ou avec
l'environnement pendant plusieurs jours. La transmission du virus a été confirmée chez 2
personnels soignants au contact avec le patient, bien que portant un équipement de
protection individuelle. Ces personnels ont eu 40 contacts supplémentaires. Des restrictions
de mouvement ont été imposées à tous les contacts ; 7 ont été placés en quarantaine et 14
contacts (dont 13 personnels soignants) ont subi une évaluation clinique au cours de la
période de surveillance47.
Informations générales
France
- L'Agence nationale de la recherche finance la recherche sur Ebola48.
A l’issue d’un processus de sélection accéléré, trois projets ont été retenus pour une dotation
globale de 1,7 M€ :
- Bases moléculaires de la dérégulation de la réponse inflammatoire au cours de l’infection
à virus Ebola
- Le virus Ebola en Afrique centrale : diversité génétique, modalités des transferts
interespèces et évaluation du risque d'apparition d'épidémies
- Neutralisation du virus Ebola par des anticorps de camélidés.
- Le Service de santé des armées a largement été impliqué dans la lutte contre Ebola. Ses
différentes missions sont décrites dans le numéro d’avril-juin 2015 d’Actu Santé, actualités du
Service de santé des armées, pages 13-25. La revue décrit en particulier les structures déployées
en Guinée (centre de traitement des soignants à Conakry inauguré le 19 janvier, laboratoire P3),
les autres intervenants (médecins du Centre d’épidémiologie et de santé publique des armées ;
42
http://news.sl/drwebsite/publish/article_200527697.shtml
http://www.reuters.com/article/2015/05/12/us-italy-ebola-idUSKBN0NX25B20150512
44
http://www.business-standard.com/article/news-ians/italian-nurse-infected-with-ebola-still-critical115051801291_1.html
45
https://www.agi.it/en/italy/news/italian_ebola_victim_improving_says_hospital-201505182059-cro-inw0010
46
http://www.business-standard.com/article/news-ians/13-quarantined-in-italy-after-ebola-virus-infects-nurse115051501412_1.html
47
Chung WM, Smith JC, Weil LM, et al. Active Tracing and Monitoring of Contacts Associated With the 1st
Cluster of Ebola in the United States. Ann Intern Med, 2015, May 26. doi: 10.7326/M15-0968.
48
http://www.agence-nationale-recherche.fr/informations/actualites/detail/epidemie-debola-lanr-finance-trois-projetsde-recherche-sur-la-maladie/
43
6
expertise de l’Institut de recherches biomédicales des armées) et l’hôpital Bégin pour l’accueil
des malades rapatriés.
L’UNMEER49
- La Mission des Nations Unies pour les interventions d'urgence Ebola (UNMEER) publie
un rapport de situation trois fois par semaine qui détaille les derniers développements dans
la réponse Ebola50.
- 1er juin : le chef de la Mission des Nations Unies pour les interventions d'urgence Ebola
appelle au calme et à la protection des acteurs nationaux et internationaux impliqués dans
la lutte contre le virus Ebola en Guinée51.
Syndrome post Ébola
- Voir cette description des symptômes multiples présentés par un sujet « guéri »52
- Après guérison de la maladie, plusieurs survivants ont souffert d’impuissance, tandis que
les femmes présentent une aménorrhée53.
La gestion de l’épidémie par l’OMS
- Un groupe d'experts indépendants a souligné, dans un rapport publié le 11 mai, la lenteur
surprenante et selon eux incompréhensible de la réaction de l'OMS face à l'épidémie d'Ebola en
Afrique de l'ouest et a recommandé de renforcer sa capacité à réagir à l'avenir. Les avertissements
lancés entre mai et juillet 2014 n'ont pas entraîné une réponse efficace et appropriée, laissant les
organisations non gouvernementales affronter une situation pour laquelle elles n'étaient pas bien
préparées.
Les experts précisent qu’un fort consensus a émergé sur le fait que l'OMS n'a pas une solide
capacité ou culture en matière opérations d'urgence.
Les Nations Unies ont réagi en créant une Mission des Nations Unies pour l'action d'urgence
contre Ebola (UNMEER) qui a permis de mobiliser la communauté internationale. Le groupe
d'experts estime que l'OMS a révélé ses difficultés à travailler en partenariat avec le reste des
Nations Unies, le secteur privé et les autres acteurs non étatiques, relations qui ont besoin d'être
développées pendant les périodes de préparation.
Les experts recommandent donc notamment d'investir dans la capacité opérationnelle de l'OMS
pour réagir aux situations de crise et estiment qu'un changement organisationnel profond et
significatif est nécessaire54.
Les réponses de l’OMS
- 9 avril : l’OMS a lancé un nouveau réseau d'équipes médicales d'intervention rapide pour le
déploiement en cas d'urgence, y compris dans les crises humanitaires comme l’épidémie d’Ebola,
les tremblements de terre, les famines et les déversements de produits chimiques. Un nouveau
système d’enregistrement permettra de construire une liste de toutes les équipes médicales
étrangères prêtes pour un déploiement d’urgence55.
- 10 avril : l’OMS actualise ses recommandations. Même si le risque global de propagation
internationale semble s’être encore réduit depuis janvier, l'événement continue de constituer une
49
https://ebolaresponse.un.org/fr/mission-des-nations-unies-pour-action-urgente-contre-ebola
http://ebolaresponse.un.org/un-mission-situation-reports
51
http://reliefweb.int/report/guinea/chief-un-mission-ebola-emergency-response-calls-calm-and-protection-nationaland
52
http://knpr.org/npr/2015-05/its-story-job-ebola-survivors-who-continue-suffer
53
http://allafrica.com/stories/201505211343.html?viewall=1
54
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=34762#.VVrqv1Xtmkp
55
http://www.thehealthsite.com/news/rapid-response-medical-teams-launched-by-who-to-fight-any-ebola-likeemergency/
50
7
urgence de santé publique de portée internationale et l’OMS maintient toutes les
recommandations temporaires précédentes et formule des conseils supplémentaires56.
- 16 avril : l’OMS tire les leçons de sa gestion de la crise Ebola prenant note des critiques sur la
performance de l’organisation. Elle énumère et commente les leçons de sa gestion et définit les
actions futures de l’organisation tout en appelant les nations membres à prendre un certain
nombre de mesures pour lutter contre les épidémies de grande ampleur futures et aider à
reconstruire les pays dévastés par l’épidémie57.
- L’OMS publie son plan de réponse stratégique à l’épidémie d’Ebola58.
- 23 mai : les délégués à l’Assemblée mondiale de la Santé ont pris une série de décisions
consécutives à l’épidémie de maladie à virus Ebola. Ils ont donné à l’OMS toute latitude pour
procéder à des réformes structurelles lui permettant de se préparer et de riposter avec vitesse,
souplesse et efficacité aux situations d’urgence et aux flambées de maladies59.
- 27 mai : l'épidémie d'Ebola en Guinée et en Sierra Leone pourrait se terminer fin 2015 mais
pourrait aussi persister plus longtemps en raison de la diminution du financement de
l'Organisation mondiale de la Santé60. De plus, la saison des pluies qui a commencé rend difficile
les accès aux zones rurales et 1/3 des affections nouvelles surviennent chez des sujets non
suspecté d’avoir été exposés à Ebola.
Les leçons de l’épidémie d’Ebola
Le congrès de la Société européenne de microbiologie clinique et des maladies infectieuses a été
l’occasion pour les médecins de terrain de faire le point sur l’épidémie Ebola en tirant un certain
nombre de leçons de cette année passée à lutter contre le virus :
1/ la lutte contre le virus Ebola passe aussi par la mise au point de tests de diagnostics
rapides utilisables au lit du malade ;
2/ il est nécessaire de s’adapter à des symptômes différents de ceux attendus et non
spécifiques ;
3/ il faut tenir compte des spécificités culturelles du pays concerné61.
Dans cet article de la fondation Bill Gates paru en avril dans le New England Journal of
Medecine, l’auteur considère que cette épidémie est l’occasion de revoir en profondeur les
systèmes de surveillance des maladies et l’organisation de la réponse aux épidémies. Ebola est
loin d'être la maladie la plus infectieuse connue. D'autres agents (rougeole, grippe...) sont
beaucoup plus infectieux parce qu'ils peuvent se propager par l'air, plutôt que d'exiger un contact
direct. Or, les financements nécessaires à la gestion d’un large éventail d’activités coordonnées
nécessaires au contrôle d’une épidémie n’existent pas et peu de pays ont respecté leurs
engagements liés au Règlement sanitaire international adoptés à la suite du SRAS (2002-2003).
Le système de réponse aux flambées épidémiques de l’OMS est très insuffisant et sous financé.
- Il y a un besoin urgent de renforcer les systèmes de santé publique de base : le virus Ebola
s’est propagé beaucoup plus rapidement dans les pays où les systèmes de soins ont été
gravement affaiblis par des années de conflits armés et de négligences. En outre, il n’existe
pas de processus systématique de surveillance des maladies dans les pays pauvres.
- Une fois reconnue la gravitée de la situation, de nombreux cliniciens locaux auraient du
être recrutés et formés ; cela n’a pas été les cas et il est heureux que MSF ait pu mobiliser
des bénévoles plus rapidement que tout autre gouvernement.
56
http://www.who.int/mediacentre/news/statements/2015/ihr-ec-ebola/en/
http://www.who.int/csr/disease/ebola/joint-statement-ebola/en/
58
http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/163360/1/9789241508698_eng.pdf
59
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2015/wha-23-may-2015/fr/
60
http://gulftoday.ae/portal/47d56432-6aa9-44f7-b88e-c12f52233352.aspx
61
http://www.medscape.fr/voirarticle/3601486
57
8
- Transports et équipements sont également essentiels : dans une épidémie, aéroports et
routes sont saturés par les personnes qui tentent de fuir la zone touchée et peu
d’organisations sont capables de déplacer des milliers de personnes, certaines infectées, à
divers endroits du monde avec un court préavis ; les ressources militaires utilisées par
certains pays ont été particulièrement utiles. De même, l’établissement d’une liste de
fournitures nécessaires pour arrêter une épidémie susceptible de toucher des millions de
personnes devrait être établie en vue de stockages et de réquisitions.
- Une bonne base de données accessible est essentielle pour savoir ce qui se passe, ce qui
n’a pas toujours été le cas lors de cette épidémie. Des outils technologiques (téléphones
cellulaires, internet, satellites...) sont nécessaires pour le signalement des cas, les
mouvements de populations...
- Les outils médicaux et de santé publique (diagnostic, médicaments, plasmaphérèse,
vaccins...) ont manqué et les organisations du secteur privé ne se sont pas engagées
suffisamment dans des projets commercialement non viables. Un financement international
pourrait être envisagé et des investissements développés pour la recherche sur les
antiviraux. Les processus d’approbation des nouveaux médicaments doivent être accélérés.
- L’utilisation de la quarantaine, contre-productive pour un virus a contagiosité limitée
comme Ebola, peut réduire la propagation d’un agent plus infectieux comme la grippe aux
premiers stades d’une épidémie. La communication est un processus essentiel, mais doit
être préparée pour éviter confusions et paniques.
- La fondation lance un appel mondial à l’action à travers les Nations Unies via une
institution mondiale qui pourrait être habilitée et financée pour coordonner un système
d’alerte et de réponse globale impliquant non seulement l’OMS mais aussi l’OTAN qui
devrait en faire une priorité. Ce système, correctement financé, devrait permettre une prise
de décision rapide au niveau mondial et être capable de renforcer les systèmes de santé
dans les pays à faible revenu62.
La revue The Lancet a invité un groupe de praticiens respectés de la santé mondiale à réfléchir
sur les leçons à tirer de l’épidémie d’Ebola avec ses implications pratiques pour les programmes
et les politiques : par exemple, renforcement des capacités sanitaires de base comme exigé par le
Règlement sanitaire international. Les auteurs du rapport ont décrit certaines des principales
menaces pour la santé humaine et ont émis des recommandations pour les contrer. Beaucoup de
perspectives différentes sont proposées avec l’objectif d’une société plus durable et résiliente
pour la santé humaine et le bien-être63.
Cet autre article du Lancet revient sur les échecs de leadership au cours de la crise - même si la
réponse a été sans précédent - échecs qui exigent des réformes novatrices. Les auteurs proposent
un modèle pour ces réformes répondant aux préjudices profonds posés par les systèmes de santé
nationaux fragiles, les retards dans la réponse internationale, le déficit de mobilisation des
ressources, les responsabilités mal définies et une coordination insuffisante. Au sommet du
système mondial de santé devrait être l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui possède les
outils normatifs, l’excellence technique, la capacité opérationnelle et celle de conclure des traités
avec les pays. Les Etats membres devraient financer l'OMS au niveau requis pour satisfaire
pleinement ses responsabilités mondiales. L'Assemblée mondiale de la Santé doit améliorer le
62
Bill Gates. The Next Epidemic — Lessons from Ebola. N Engl J Med, 2015, 372:1381-1384 April 9, 2015 DOI:
10.1056/NEJMp1502918
63
David L Heymann, Lincoln Chen, Keizo Takemi, David P Fidler, Jordan W Tappero, Mathew J Thomas, Thomas
A Kenyon, Thomas R Frieden, Derek Yach, Sania Nishtar, Alex Kalache, Piero L Olliaro, Peter Horby, Els Torreele,
Law rence O Gostin, Margareth Ndomondo-Sigonda, Daniel Carpenter, Simon Rushton, Louis Lillywhite, Bhimsen
Devkota, Khalid Koser, Rob Yates, Ranu S Dhillon, Ravi P Rannan-Eliya. Global health security: the wider lessons
from the west African Ebola virus disease epidemic. Lancet, 2015; 385: 1884–901
9
Règlement sanitaire international. Les systèmes de santé nationaux doivent être renforcés, avec
un nombre suffisant de personnels bien formés distribués équitablement et un nombre suffisant
de travailleurs de la santé qui aient la confiance des communautés pour travailler dans des
conditions sûres. Les ressources mondiales doivent soutenir les systèmes nationaux et un Fonds
International doit être mis en place pour renforcer les systèmes de santé et d'urgence et les
installations en cas d’urgences de santé64.
Voir en outre cet article sur le rôle possible du G7 pour renforcer la capacité nationale de santé
publique dans les pays en développement en fournissant une assistance au développement à
travers le cadre du Règlement sanitaire international, pour soutenir le personnel d'urgence de
santé mondiale mis en place par l'OMS et ses partenaires internationaux et le développement de
vaccins sûrs et efficaces pour les maladies négligées comme le virus Ebola. Les membres du G7
pourraient enfin envisager la possibilité de profiter de l'élan pour consolider les relations entre la
défense et de la santé et intégrer dans la fonction de base de leurs forces armées la réponse aux
crises sanitaires civiles65.
Le virus et la maladie
-
Les auteurs de cette étude ont résolu par cristallographie la structure moléculaire de
base de la nucléoprotéine virale dont la protéine présente, entre deux lobes, un sillon
de liaison à l’ARN viral. Cette structure présente des similitudes avec celles d’autres
virus de l’ordre des Mononegavirales (virus à ARN négatif). Une poche hydrophobe
à la surface d’un des lobes est occupée par une hélice α de la nucléoprotéine,
hautement conservée parmi les filovirus, pouvant servir de cible à des traitements
futurs66.
-
Les analyses préliminaires des séquences du génome de 81 EBOV recueillies de mars
à juin 2014 en Guinée et en Sierra Leone suggèrent que le virus prend son origine
d'une transmission indépendante de son réservoir naturel, suivie par des
transmissions interhumaines soutenues. Sur 175 génomes complets de virus issus de
Sierra Leone entre le 28 septembre et le 11 novembre 2014, on constate que le virus
s’est diversifié entre juillet et novembre avec l’émergence de plusieurs nouvelles
lignées avec un taux de substitutions estimé de 1,23 ×10-3 substitutions par site et
par an, proche de ce qui avait été observé dans les foyers épidémiques précédents67.
-
Les auteurs rapportent les résultats du séquençage de 179 virus recueillis chez des
malades entre mars 2014 et janvier 2015 et analysés au laboratoire européen mobile
implanté en Guinée. Si l'origine du virus a probablement été la transmission d’un
virus zoonotique de la chauve-souris à un garçon de 2 ans en décembre 2013, le virus
s’est ensuite transmis de manière interhumaine dans les pays d’Afrique de l’ouest.
64
Gostin, Lawrence O. and Friedman, Eric, A Retrospective and Prospective Analysis of the West African Ebola
Virus Disease Epidemic: Robust National Health Systems at the Foundation and an Empowered WHO at the Apex
(2015). Lancet, Vol. 385, pp. 1902-1909, 2015. Available at SSRN: http://ssrn.com/abstract=2604976
65
http://www.chathamhouse.org/expert/comment/17567
http://www.chathamhouse.org/expert/comment/17567#sthash.OWZzXjm3.dpuf
66
Shishang Dong, Peng Yang, Guobang Li, Baocheng Liu, Wenming Wang, et al. Insight into the Ebola virus
nucleocapsid assembly mechanism: crystal structure of Ebola virus nucleoprotein core domain at 1.8 Å resolution.
Protein & Cell, 2015, 6(5): pp 351-362,
67
Yi-Gang Tong, Wei-Feng Shi, Di Liu, Jun Qian et al. Genetic diversity and evolutionary dynamics of Ebola virus
in Sierra Leone. Nature, 2015 doi:10.1038/nature14490 Published online 13 May 2015
10
Les résultats de l’étude révèlent que le virus de Guinée a envahi la Sierra Leone en
avril ou début mai 2014. Les virus de Guinée et de Sierra Leone se sont mélangés
entre juin et juillet 2014, créant une lignée qui a évolué indépendamment des autres
en Guinée à partir du mois d’août 201468.
-
La pénétration du virus Ebola dans les cellules se fait par macropinocytose et
formation de vésicules endosomales, mais le mécanisme reste mal connu. Cette
entrée nécessite les canaux ioniques calciques à double pore des vésicules
endosomales. En l’absence du gène correspondant, ou l’usage d’ARN interférents ou
d’autres petites molécules perturbant les fonctions de ce canal permettent d’éviter
l’infection. C’est le cas de la Tétrandrine qui inhibe l’infection des macrophages
humains et présente une efficacité thérapeutique chez la souris69.
-
Cette étude montre que la protéine Niemann-Pick C1 (NPC1) présente dans les
lysosomes de la cellule hôte est un récepteur d'entrée essentiel pour les filovirus
(glycoprotéine de liaison). Les auteurs ont montré que les souris déficientes
homozygotes en NPC1 (NPC1 -/-) sont réfractaire à l’infection par le virus Ebola
contrairement à la souche sauvage. Les animaux hétérozygotes NPC1 +/développent des niveaux élevés de virémie mais présentent une protection relative vis
à vis de la maladie. Les animaux NPC270 -/- sont pleinement sensibles à l’infection.
Les molécules connues pour inhiber la fonction de NPC1 (voie du transport de
cholestérol) testées dans cette étude réduisent les titres viraux et confèrent une
protection modeste peu significative aux animaux traités. Cependant, cette protéine
peut servir de cible pour la mise au point d’antiviraux71.
-
Dans cette étude réalisée en Guinée, les auteurs ont analysé les chaines de
transmission de 193 cas d’Ebola. 152 ont pu être positionnés dans des chaines de
transmission. Hormis les personnels de santé (0,4 personnes infectées par malade en
mars 2014, réduit à 0,1 en avril après la mise en œuvre du contrôle des infections),
chaque malade a transmis la maladie à 2,3 personnes dans la communauté, et à 0,5
personnes lors des funérailles (données de mars 2014). Dans le mois suivant, la
transmission lors des funérailles s’est réduite à moins de 0,1 mais n’a pas changé
dans la communauté. En mars, 35% des cas résultaient de la transmission à l’hôpital
et 15% lors des funérailles, chiffres tombés à 9 et 4% respectivement en avril. Le
reste des cas correspond aux transmissions communautaires (82% et 72% au sein de
la famille). Si le pays disposait de la capacité d’arrêter l’épidémie, il a suffi de
quelques familles non coopérantes dans les grands centres urbains pour prolonger la
propagation à bas niveau de la maladie72.
68
Miles W. Carroll, David A. Matthews, Julian A. Hiscox, Michael J. Elmore et al.Temporal and spatial analysis of
the 2014–2015 Ebola virus outbreak in West Africa. Nature, 2015 doi:10.1038/nature14594 Published online 17
June 2015
69
Yasuteru Sakurai, Andrey A. Kolokoltsov, Cheng-Chang Chen, Michael W. Tidwell et al. Two-pore channels
control Ebola virus host cell entry and are drug targets for disease treatment. Science, 27 February 2015: 995-998.
70
NPC2 encode une protéine liant le cholestérol
71
Andrew S. Herbert, Cristin Davidson, Ana I. Kuehne, Russell Bakken et al. Niemann-Pick C1 Is Essential for
Ebolavirus Replication and Pathogenesis In Vivo. mBio, 2015, 6(3e00565-15) doi: 10.1128/mBio.00565-1526
72
Ousmane Faye, Pierre-Yves Boëlle, Emmanuel Heleze, Oumar Faye et al. Chains of transmission and control of
Ebola virus disease in Conakry, Guinea, in 2014: an observational study. The Lancet Infectious Diseases, 15(3):
320–326, March 2015
11
-
A la demande du ministère de la Santé guinéen, le CDC et l’OMS ont enquêté sur
une flambée locale d’Ebola survenue mi-décembre 2014 qui est passée de 1 à 62 cas
en une semaine. L'enquête a révélé que 85 cas confirmés d'Ebola ont été liés à une
cérémonie de funérailles traditionnelles, dont 62 (73%) au cours de la semaine du 15
au 21. Aucun cas supplémentaire n’a été signalé après le 10 janvier, 201573.
-
L’étude des réponses immunitaires de 4 malades hospitalisés à l'hôpital de
l'Université Emory a montré une activation des cellules B et T chez tous les
patients. Les plasmoblastes représentaient 10 à 50% des cellules B (moins de 1%
chez les individus sains) et beaucoup étaient IgG-positifs, coïncidant avec la présence
d'IgG spécifiques du virus Ebola dans le sérum. Les cellules T CD4 activées variaient
de 5 à 30% (2,1% chez les témoins sains) et les cellules T CD8 exprimaient chez plus
de 50% d’entre-elles des marqueurs d’activation de la prolifération. Ces résultats
suggèrent que les patients ont développé une forte réponse immunitaire au cours de la
phase aiguë de l'infection par le virus Ebola, constatation qui va à l’encontre de
l’hypothèse sur la nature hautement immunosuppressive du virus Ebola. En outre, ce
qui apparaît surprenant, les cellules CD8 activées ont persisté de manière soutenue
après la disparition du virus du plasma, même un mois après la sortie des patients.
Les réponses des cellules T CD4 et CD8 se son ciblées sur plusieurs protéines virales,
plus particulièrement la nucléoprotéine. La connaissance des protéines ciblées lors de
l’infection naturelle devrait être utile dans la conception des vaccins Ebola74.
-
L’analyse de 65 séquences de glycoprotéines du virus Ebola recueillies chez l’homme
ou chez les grands singes montre que l’évolution du virus a été largement caractérisée
par une dérive génétique neutre ; l'émergence radicale de variants plus transmissibles
est donc peu probable75.
-
Parmi les survivants de la maladie à virus Ebola, les complications à type d’uvéite
peuvent se développer pendant la convalescence, mais leur incidence et leur
pathogenèse sont inconnues. Chez un patient qui a récupéré de la maladie, une uvéite
unilatérale sévère s’est développée pendant la convalescence. Du virus Ebola viable a
été détecté dans l'humeur aqueuse 14 semaines après le début de l'EVD et 9 semaines
après la fin de la virémie76.
Cette observation n’implique pas que le virus puisse se transmettre, la surface de la
cornée et les larmes étant exemptes de virus77.
Un changement de couleur de l’iris a même été signalé78.
-
L'infection est initiée par des virions qui entrent dans les cellules dendritiques, les
macrophages et peut-être, les hépatocytes. Les virus se lient à des cellules cibles au
moyen de deux types de récepteurs relativement non spécifiques : les lectines de type
C qui interagissent avec les glycanes de la glycoprotéine virale de surface et les
73
http://www.cdc.gov/mmwr/preview/mmwrhtml/mm6414a4.htm?s_cid=mm6414a4_e
Anita K. McElroy, Rama S. Akondy, Carl W. Davis, Ali H. Ellebedy et al. Human Ebola virus infection results in
substantial immune activation. PNAS, 2015, 112(15): 4719–4724, doi: 10.1073/pnas.1502619112
http://www.cidrap.umn.edu/news-perspective/2015/04/challenges-guinea-spur-increase-ebola-cases
75
Taj Azarian, Alessandra Lo Presti, Marta Giovanetti, Eleonora Cella et al. Impact of spatial dispersion, evolution,
and selection on Ebola Zaire Virus epidemic waves. Scientific Reports, 2015,5, doi:10.1038/srep10170 Published 14
May 2015
76
Jay B. Varkey, Jessica G. Shantha, Ian Crozier, Colleen S. Kraft et al. Persistence of Ebola Virus in Ocular Fluid
during Convalescence. NEJM, May 7, 2015DOI: 10.1056/NEJMoa1500306
77
http://www.sciencetimes.com/articles/6402/20150516/can-ebola-stay-hidden-in-the-orbits-of-the-eye.htm
78
http://www.startribune.com/health-briefs-ebola-tied-to-changing-eye-color/303981541/
74
12
récepteurs de la PtdSer (phosphatidylsérine, présente sur le feuillet externe de
l'enveloppe virale). Les virions d'Ebola sont internalisés dans des endosomes
principalement par macropinocytose (d’autres voies existent)79.
-
Le 20 mars 2015, 30 jours après le cas confirmé d’Ebola le plus récent au Libéria, le
virus Ebola a été confirmé en laboratoire chez une femme à Monrovia. L'enquête a
identifié un seul lien épidémiologique, les rapports sexuels vaginaux non protégés
avec un survivant80. La transmission du virus de l’homme à la femme est une forte
possibilité, mais n’a jamais été prouvée. Le virus peut être retrouvé dans le sperme 82
jours après le début de la maladie et du matériel génétique viral a été retrouvé 199
jours après le début des symptômes, bien au delà de la présence détectable de virus
dans le sang. Du virus a également été détecté dans les sécrétions vaginales d’une
femme 33 jours après le début de la maladie mais aucun virus vivant n’a été mis en
évidence ; ces données ne permettent pas de savoir si le virus peut être sexuellement
transmis de femme à homme. Pour ces différentes raisons, le conseil est d’avoir des
rapports protégés pendant 3 mois après guérison clinique81.
-
Chez des singes macaques infectés par Ebola, le virus est détectable et viable pendant
7 jours dans les cadavres et de l’ARN viral est présent pendant 10 semaines82.
-
La stabilité dans l’environnement du virus Ebola Zaïre a été étudiée par cette équipe
dans différents milieux et à différentes températures. Le virus reste viable pour une
durée plus longue dans des conditions hospitalières que dans celles simulées de
l’Afrique de l’ouest et dans les liquides que dans le sang séché : 3 jours sur Tyvek et
6 jours dans l’eau dans des conditions hospitalières, 3 jours dans l’eau et 6 jours dans
le sang non sec dans les conditions tropicales. Le virus est plus stable à 21°C. Le
potentiel de diffusion du virus dans les eaux usées n’est pas connu (le virus est
éliminé dans les urines)83.
Les pistes thérapeutiques et vaccinales
L’OMS vient de publier un document de synthèse sur les vaccins et les thérapeutiques contre
Ebola84. Des tableaux en annexe issus de cet article sont reproduits en annexes.
Voir cette mini-revue du Lancet sur les traitements et les vaccins85.
Les pistes thérapeutiques – actualités
1. Immunothérapie passive
79
Moller-Tank S, Maury W (2015) Ebola Virus Entry: A Curious and Complex Series of Events. PLoS Pathog
11(4): e1004731. doi:10.1371/journal.ppat.1004731
80
http://www.cdc.gov/mmwr/preview/mmwrhtml/mm6417a6.htm?s_cid=mm6417a6_w
81
http://www.who.int/reproductivehealth/topics/rtis/ebola-virus-semen/en/
82
Prescott J, Bushmaker T, Fischer R, Miazgowicz K, Judson S, Munster VJ. Postmortem stability of Ebola virus.
Emerg Infect Dis. 2015 May [date cited]. http://dx.doi.org/10.3201/eid2105.150041
83
Fischer R, Judson S, Miazgowicz K, Bushmaker T, Prescott J, Munster VJ. Ebola virus stability on surfaces and in
fluids in simulated outbreak environments. Emerg Infect Dis. 2015 Jul [date cited].
http://dx.doi.org/10.3201/eid2107.150253
84
http://www.who.int/medicines/emp_ebola_q_as/en/
85
http://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099%2814%2971071-0/fulltext
13
Voir cet article sur l’usage d’anticorps dans la lutte contre Ebola et certaines autres maladies
infectieuses ou toxiniques86 et l’annexe 2.
Les premiers dons de plasma de survivants de l'épidémie d'Ebola en Sierra Leone ont été reçus
par une équipe de recherche internationale (Université de Liverpool, Faculté de Médecine et
services paramédicaux de Sierra Leone) qui travaillent à l'unité de traitement d'Ebola, gérée par
le groupe Hôpital Militaire 34e Régiment à Freetown87. L’étude est en partenariat avec de
nombreuses institutions.
Des essais de phases II et III sont actuellement en cours ; en Guinée, les essais sont soutenus par
la Belgique, la France et le Royaume-Uni. Au Liberia, les Etats-Unis soutiennent un essai de
plasma. D’autres essais sont en cours en Sierra Leone, avec le soutien du Royaume-Uni et des
États-Unis88.
2. Autres traitements expérimentaux en phase d’essais cliniques (vor l’annexe 3)
-
TKM-Ebola
 Produit par Tekmira Pharmaceuticals à Burnaby, Canada, TKM-Ebola est
fait de petits ARN interférents emballés dans des nanoparticules
lipidiques. Les ARN ciblent trois des sept gènes du virus Ebola et bloquent
la réplication des virus. Ils sont adaptés à la souche circulant actuellement
en Afrique de l’ouest. Ce médicament (siEbola-3 LNP) s’est révélé
efficace chez le singe rhésus comme en témoignent les résultats de cette
étude où 100% des animaux testés ont été protégés même 3 jours après
l’exposition au virus alors qu’ils étaient virémiques et symptomatiques89.
3. Nouvelles pistes thérapeutiques
-
Les inhibiteurs des protéases
 La pénétration dans les cellules de divers virus (Ebola, coronavirus)
dépend de l’activation de la glycoprotéine de surface par des protéases de
la cellule hôte. Cette étude montre qu’un inhibiteur de la cystéine protéase
(K11777), étroitement apparenté aux vinylsulfones, agit comme un
antiviral à large spectre en ciblant l’entrée du virus dans la cellule. Par
comparaison à l’action du camostat, inhibiteur des sérine-protéases, les
auteurs montrent que la propagation de virus de SRAS dans la cellule est
plutôt liée aux sérine-protéases, alors que pour Ebola, les vinylsulfones
apparaissent comme de bons candidats thérapeutiques90.
86
Casadevall A, Pirofski L-a (2015) The Ebola Epidemic Crystallizes the Potential of Passive Antibody Therapy for
Infectious Diseases. PLoS Pathog 11(4): e1004717. doi:10.1371/journal.ppat.1004717
87
http://www.eurekalert.org/pub_releases/2015-04/uol-esd042215.php
88
http://www.who.int/features/2015/blood-plasma-ebola-context/en/
89
Emily P. Thi, Chad E. Mire, Amy C. H. Lee, Joan B. Geisbert et al. Lipid nanoparticle siRNA treatment of Ebolavirus-Makona-infected nonhuman primates. Nature, 2015 doi:10.1038/nature14442 Published online 22 April 2015
90
Yanchen Zhou, Punitha Vedantham, Kai Lu, Juliet Agudelo et al. Protease inhibitors targeting coronavirus and
filovirus entry. Antiviral Research, 2015, (116): 76–84
14
 13 mai 2015 : le Canada vient d’approuver un protocole d'étude clinique
pour traiter les personnes infectées par le virus Ébola avec le Aethlon
Hemopurifier®91.
2. Les Pistes vaccinales - actualités
Selon l’OMS, avec une épidémie presque contrôlée, les essais de vaccins ne fourniront
probablement pas suffisamment de données utiles sur la façon dont ils protègent les gens contre
le virus mortel.
Le point sur les essais cliniques (voir annexe 1)
Huit pays africains sont concernés par les essais sur les vaccins. Hormis les 3 pays qui ont été
impactés gravement par l’épidémie, il y a le Nigeria, la Guinée, le Cameroun, le Ghana, le Mali
et le Sénégal92.
Le schéma de vaccination Ebola est en développement dans les entreprises pharmaceutiques
Janssen de Johnson & Johnson ; il utilise une combinaison prime-boost de deux composants qui
sont basées sur la technologie AdVac® de Crucell Hollande BV, une des entreprises
pharmaceutiques Janssen, et la technologie MVA-BN® de Bavarian Nordic. La société collabore
avec de nombreux partenaires, y compris la London School of Hygiene and Tropical Medicine et
l'Inserm, pour accélérer le développement du schéma de vaccination. L’évaluation du schéma de
vaccination a commencé avec la phase I à l’Oxford Vaccine Group en décembre 2014 suivie
d’études de phase 1 aux États-Unis et en Afrique (Kenya, Ouganda, Tanzanie). Un accord a été
signé entre la Sierra Leone et Crucell Holland BV, commanditaire de l'étude93.
Le ChAd3-ZEBOV, développé par GlaxoSmithKline, en collaboration avec l'Institut national
américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) est en phase III des essais cliniques
au Libéria et rVSV-ZEBOV, développé par NewLink Génétique et Merck Vaccines (Etats-Unis),
en collaboration avec l'Agence de santé publique du Canada et l'OMS est entré en phase III des
essais en Guinée. L’essai qui a débuté en Mars en Guinée est réalisé en étroite collaboration avec
le ministère de la Santé de Guinée, MSF, Epicentre et l'Institut norvégien de santé publique.
Un candidat vaccin, à l’étude à l’université d’Oxford, utilisant le virus de la vaccine modifié
Ankara comme stimulant pour le vaccin ChAd3 (adénovirus de chimpanzé modifié, GSK) va
entrer en phase I94. Emergent BioSolutions Inc. a réalisé le MVA EBOZ utilisé dans cette étude,
menée avec le soutien du Wellcome Trust et du Département britannique pour le développement
international. Cette étude sera réalisée chez 38 volontaires95.
Les CDC, en partenariat avec le College of Medicine and Allied Health Sciences et le Ministère
de la Santé et de l'Assainissement de Sierra Leone, est maintenant (mi-avril) prêt à lancer un
91
http://www.investorideas.com/CO/AEMD/news/2015/05131.asp
http://allafrica.com/stories/201505201591.html?viewall=1
93
http://www.afro.who.int/en/ghana/press-materials/item/7618-who-convenes-meeting-for-the-assisted-review-ofthe-janssen-ebola-zaire-vaccine-clinical-trials.html
94
http://bioprepwatch.com/stories/510544982-oxford-ebola-vaccine-booster-to-enter-clinical-trials
95
http://www.streetinsider.com/Corporate+News/Emergent+Bio+%28EBS%29,+University+of+Oxford,+GSK+%28
GSK%29+Commence+New+Ebola+Vaccine+Prime-Boost+Phase+1/10554877.html
92
15
essai de vaccination des bénévoles du secteur de la santé et des intervenants en première ligne de
Sierra Leone avec le rVSV-ZEBOV96.
Inovio développe une immunothérapie d'ADN conçue pour produire une réponse large
d’anticorps protecteurs et de lymphocytes T thérapeutiques contre de multiples souches du virus
Ebola, y compris les souches responsables de l'épidémie 2014. Dans les essais précliniques
publiés précédemment, cette immunothérapie a protégé 100% des animaux vaccinés après avoir
été exposés à une dose létale du virus Ebola. Des essais cliniques précoces, soutenus par la
DARPA, sont prévus, ainsi que pour des thérapeutiques ADN à base d’anticorps monoclonaux.
Ce premier essai évaluera l'immunothérapie Inovio (INO-4212) ADN Ebola en cinq groupes de
sujets sains recevant INO-4212 et ses composants (INO-4201 et INO-4202), seul ou en
combinaison avec l'INO-901297.
Un vaccin Ebola développé par Hawaii Biotech Inc. depuis une douzaine d’années, en partenariat
avec l'Université d'Hawaii (École de médecine) pourrait bientôt commencer les essais cliniques
chez l'homme après des essais d'efficacité réalisés sur des souris, des cobayes et des singes en
collaboration avec les laboratoires de la Chine continentale. Le vaccin non réplicatif pourrait
protéger contre trois virus, Ebola, Soudan et Marburg98.
Les vaccins à base de virus de la stomatite vésiculaire (rVSV-ZEBOV)
-
Dans cet essai de phase I de ce vaccin, réalisé en double aveugle chez 158 sujets en
Europe et en Afrique, les auteurs n’ont observé aucun incident grave, mais une
virémie temporaire chez 94% des sujets et une fièvre chez 35% des vaccinés. Une
arthrite temporaire affectant 1 à 4 articulations a été observée dans la 2ème semaine
chez 11 des 40 participants à Genève et 2 cas d’autoimmunité sur 40 participants à
Hambourg. Les réponses d'anticorps spécifiques de la glycoprotéine ZEBOV ont été
détectées chez tous les participants, avec des titres similaires, mais les titres
d'anticorps neutralisants sont sensiblement plus élevés à des doses plus élevées de
vaccin. Une étude de phase III vient de démarrer en Guinée et une autre est prévue en
Sierra Leone99,100.
-
L’essai de phase I du vaccin rVSV ZEBOV réalisé au Kenya chez 138 infirmières et
personnels médical et financé par Wellcome trust a montré qu’il est sans effets
secondaires graves et qu’il produit des anticorps101.
-
Les résultats préliminaires d’un autre essai clinique de phase I de ce vaccin
(développé par le Canadian National Microbiological Laboratory et licencié à
BioProtection Systems - NewLink Genetics et à Merck) réalisé en double aveugle
chez 52 volontaires au niveau de deux sites différents montre que 93% des 40 sujets
ayant reçu le vaccin ont produit des anticorps 2 semaines après l’injection et 100% au
bout de 4 semaines. La réponse est plus importante avec des doses plus élevées. Les
96
http://www.cdc.gov/media/releases/2015/p0414-ebola-vaccine.html
http://www.europeanpharmaceuticalreview.com/31522/news/industry-news/inovio-initiates-phase-i-trial-of-itsebola-dna-immunotherapy/
98
http://www.bizjournals.com/pacific/news/2015/05/20/university-of-hawaii-and-hawaii-biotech-forwarding.html
99
http://www.medscape.com/viewarticle/842555
100
Selidji T. Agnandji, Angela Huttner, Madeleine E. Zinser, Patricia Njuguna et al. Phase 1 Trials of rVSV Ebola
Vaccine in Africa and Europe — Preliminary Report. The New England Journal of Medicine, April 1, 2015 DOI:
10.1056/NEJMoa1502924
101
http://www.theeastafrican.co.ke/news/Initial-results-of-Ebola-vaccine-trials-in-Kenya-show-it-is-safe//2558/2690326/-/3u623yz/-/index.html
97
16
effets secondaires les plus fréquents consistent en une virémie transitoire, une
douleur au site d’injection et une fièvre passagère ; aucun signe d’arthrite n’a été
observé dans cette étude menée par le NIAD et le WRAIR, contrairement à l’essai
mené en Suisse sur ce type de vaccin102.
-
Cette étude présente les résultats des essais chez le macaque de deux vaccins à base
de virus de la stomatite vésiculaire atténué (rVSV) exprimant la glycoprotéine
ZEBOV de la souche épidémique 2014. Ces deux vaccins produisent une virémie
associée au vaccin 10 fois inférieure à celle des vaccins de première génération et
protègent complètement l’animal avec une dose unique de vaccin103.
-
L’OMS a été critiquée pour le fonctionnement de l'essai en anneau du vaccin Ebola
rVSV-EBOV en Guinée en raison du manque de soins relatifs aux effets secondaires
(fièvre en particulier) chez les participants aux essais104. Deux essais sont conduits en
Guinée, l’un en collaboration avec une équipe de MSF (objectif : 1200 sujets) et
l’autre en collaboration avec l’OMS (objectifs : 190 contacts autour d’un cas clinique
d’Ebola), auxquels pourrait s’ajouter un troisième essai piloté par le NIH. La fièvre
est fréquente après vaccination (20-30%) et s’ajoute aux problèmes liés au paludisme
et pose problème chez des sujets ayant été possiblement exposés au virus Ebola quant
à leur suivi, les centres de traitement d’Ebola n’étant pas appropriés pour cela. L’idée
est de laisser les chefs de villages appeler au téléphone en cas de fièvre chez les
vaccinés en plus des visites des villages réalisées par les équipes des essais. Mais ces
deux méthodes ne sont pas totalement fiables.
Les vaccins à base d’adénovirus
-
Un vaccin basé sur un adénovirus exprimant la GP d’Ebola Zaïre (Ad5-ZGP),
comportant un adjuvant, protège les cobayes placés au contact d’animaux malades
4 semaines après la vaccination. Les animaux vaccinés présentent des IgG
sériques105.
-
Un vaccin à base d’adénovirus recombinant de type 5 exprimant la glycoprotéine
(GP) du virus Ebola, souche 2014, a été testé en phase 1 au hasard à faible ou
forte dose chez 120 volontaires en Chine entre le 28/12/2014 et le 8/1/2015. 68%
des sujets ont rapporté au moins une réaction indésirable temporaire et sans
gravité dans les 7 jours suivant la vaccination. Des anticorps spécifiques de la GP
ont été augmentés dès le 14ème jour en moyenne, plus chez les sujets recevant des
doses fortes. La réponse des lymphocytes T a culminé à 14 jours et de manière
102
Jason A. Regules, John H. Beigel, Kristopher M. Paolino et al., 2015. A Recombinant Vesicular Stomatitis Virus
Ebola Vaccine - Preliminary Report. The New England Journal of Medicine, April 1, 2015 DOI:
10.1056/NEJMoa1414216
103
Chad E. Mire, Demetrius Matassov, Joan B. Geisbert, Theresa E. Latham et al. Single-dose attenuated
Vesiculovax vaccines protect primates against Ebola Makona virus. Nature, 2015, 520: 688–691
doi:10.1038/nature14428
104
http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736%2815%2960938-2/fulltext
105
Gary Wong, Jason S. Richardson, Todd Cutts, Xiangguo Qiu, Gary P. Kobinger et al. Intranasal immunization
with an adenovirus vaccine protects guinea pigs from Ebola virus transmission by infected animals. Antiviral
Research, 2015, 116: 17–19
17
plus forte pour les vaccins plus fortement dosés. Ainsi, le vaccin à dose élevée est
sûr et immunogène106.
Les vaccins à base de particules virus-like
-
Les particules virus-like comportant les protéines GP, NP et VP40 sont capables de
protéger la souris contre une infection létale à virus Ebola lorsqu’elles sont
administrées avant ou après l’infection. Cette protection passe par une accélération de
l’induction des gènes stimulés par l’IFN-1 conduisant l’élaboration de protéines
antivirales et à des facteurs de restriction de la réplication virale et de la réponse
inflammatoire excessive107.
-
Utilisant un modèle de primate non humain, les auteurs ont montré qu’un vaccin à
base de particules virus-like exprimant la GP du virus Soudan, la NP et VP40 confère
une protection totale contre une infection létale à virus Ebola Soudan et qu’un vaccin
comportant la GP d’Ebola confère une protection croisée contre le virus de la Forêt
de Thaï. Cette observation montre que l’on peut utiliser un vaccin à particules
pseudo-virales à large spectre en combinant seulement 3 composants (Ebola, Soudan
et Marburg)108.
-
Les particules virus-like exprimant les protéines VP40, GP et NP du virus protègent
les rongeurs et les primates non humains d'infections létales. Ces particules pseudovirales stimulent l'expression de cytokines pro-inflammatoires dans les cellules
dendritiques et les macrophages in vitro. Cette étude montre qu’elles stimulent en
outre l'expression d'interférons de type I et les gènes stimulés par l’IFN dans les
cellules de moelle osseuse de souris. Ainsi, ces réponses impliquent la voie du
récepteur Toll-like. Le vaccin administré avec le poly I:C109 et l'ADN CpG110
s’accompagne d’une augmentation de l’expression des cytokines et des gènes
stimulés par l’IFN et confère une meilleure protection contre le virus chez la
souris111.
Les vaccins à ADN
106
Feng-Cai Zhu, Li-Hua Hou, Jing-Xin Li, Shi-Po Wu et al. Safety and immunogenicity of a novel recombinant
adenovirus type-5 vector-based Ebola vaccine in healthy adults in China: preliminary report of a randomised,
double-blind, placebo-controlled, phase 1 trial.
The Lancet, 2015, 385(9984): 2272–2279, 6 June 2015
107
Ayithan N, Bradfute SB, Anthony SM, Stuthman KS, Bavari S, et al. (2015) Virus-Like Particles Activate Type I
Interferon Pathways to Facilitate Post-Exposure Protection against Ebola Virus Infection. PLoS ONE 10(2):
e0118345. doi:10.1371/journal.pone.0118345
108
Warfield KL, Dye JM, Wells JB, Unfer RC, Holtsberg FW, et al. (2015) Homologous and Heterologous
Protection of Nonhuman Primates by Ebola and Sudan Virus-Like Particles. PLoS ONE 10(3): e0118881.
doi:10.1371/journal.pone.0118881
109
L'acide polyinosinique-polycytidylique est un ARN double brin synthétique constitué d'un brin de poly(acide
inosinique) et d'un brin de poly(acide cytidylique) appariés. Structurellement semblable à l'ARN bicaténaire de
certains virus, il interagit avec la protéine TLR3, un récepteur de type Toll présent sur la membrane plasmique des
lymphocytes B, des macrophages et des cellules dendritiques, ce qui a pour effet de susciter une réponse immunitaire
en simulant une infection virale. Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Acide_polyinosinique-polycytidylique
110
CPG : site de l’ADN où la cytosine est positionnée à côté de la guanine dans la séquence de l’ADN
111
Ayithan N, Bradfute SB, Anthony SM, Stuthman KS, Dye JM, Bavari S, Bray M, Ozato K. Ebola virus-like
particles stimulate type I interferons and proinflammatory cytokine expression through the toll-like receptor and
interferon signaling pathways. J Interferon Cytokine Res, 2014, 34(2):79-89. doi: 10.1089/jir.2013.0035.
18
-
Cette étude de phase Ib, réalisée en Ouganda entre novembre 2009 et avril 2010 sur
108 participants a testé un vaccin à ADN anti Marburg et un vaccin anti Ebola Zaïre
et Soudan. Les vaccins ont été bien tolérés et ont provoqué des réponses d'anticorps
et de lymphocytes T spécifiques pour les glycoprotéines reçues sans différences entre
l'utilisation concomitante et séparée des deux vaccins112.
Autres pistes vaccinales
-
Un vaccin basé sur un virus Ebola Zaïre défectif non réplicatif (EBOVΔVP30)
protège la souris et le cobaye contre la maladie. Outre les modifications du virus le
rendant non réplicable, il est inactivé au peroxyde d’hydrogène. Dans cette étude, les
auteurs ont obtenu des résultats comparables chez le primate non humain. L’intérêt de
ce vaccin est qu’il présente toutes les protéines et l’ARN virales, disponibles aux
réactions immunitaires de l’hôte113.
Les tests diagnostics (voir l’annexe 4)
-
Un kit de diagnostic produit par la Shanghai ZJ Bio-Tech Co a été approuvé par
l’OMS114.
-
Après 6 ans de développement, Un dispositif portable développé à Dunedin
(Nouvelle Zélande) a passé les tests avec succès à l’université d’Otago. Il permet de
tester directement bactéries et virus en identifiant des séquences cibles d’acides
nucléiques ; il peut être utilisé pour détecter le virus Ebola. Il présente une sensibilité
équivalente à celles obtenues en laboratoire avec des équipements plus importants et
ne produit pas de faux positifs. Il pourrait être approuvé par la FDA pour le
diagnostic d’urgence d’Ebola115.
-
La société biomédicale Cepheid, Sunnyvale, a reçu l’autorisation de la FDA pour son
dispositif Cepheid GeneXpert (PCR) dans le diagnostic d’urgence d’Ebola. Cette
société a reçu l’aide du Lawrence Livermore National Laboratory pour tester le
dispositif ainsi que de trois autres institutions116.
Michel Curé
Conseil scientifique du Haut comité français pour la défense civile
112
Hannah Kibuuka, Nina M Berkowitz, Monica Millard, Mary E Enama et al. Safety and immunogenicity of Ebola
virus and Marburg virus glycoprotein DNA vaccines assessed separately and concomitantly in healthy Ugandan
adults: a phase 1b, randomised, double-blind, placebo-controlled clinical trial. The Lancet, 2015, 385(9977): 1545–
1554
113
Andrea Marzi, Peter Halfmann, Lindsay Hill-Batorski, Friederike Feldmann et al. An Ebola whole-virus vaccine
is protective in nonhuman primates. Science, 24 April 2015, 348(6233): 439-442 DOI: 10.1126/science.aaa4919
114
http://www.shanghaidaily.com/metro/health-and-science/Ebola-kit-gets-WHO-nod/shdaily.shtml
115
http://www.odt.co.nz/news/dunedin/343656/ebola-device-passes-test
116
http://medicalxpress.com/news/2015-05-biomed-company-fda-ebola.html
19
Voir en annexes des tableaux de synthèse issus d’un document de l’OMS du 26 mai 201584 :
 annexe 1 – Les vaccins en essais
 annexe 2 – Essais en phases II/III de plasmas de convalescents
 annexe 3 – Essais cliniques de médicaments
 annexe 4 – Tests de diagnostics approuvés
20
ANNEXE 1 – Les vaccins en essais
Produit / Société
Phase
ChAd3-ZEBOV
GlaxoSmithKline et
PHAC
Phase
I
rVSV-ZEBOV
NewLink Genetics
et Merck Vaccines
USA
Ad26-EBOV et
MVA-EBOV
Johnson & Johnson
et Bavarian Nordic
Vaccin Novavax à
base de protéine
recombinante
d’Ebola
ChAd3-ZEBOV
Phase
I
Phase
I
Dates
Septembre 2014
Octobre 2014
Octobre 2014
Novembre 2014
Décembre 2014
Janvier 2015
1Q2015
Phase
I
Australie
Février 2015
Phase
II
TBD, Cameroun
TBD, Ghana
TBD, Mali
TBD, Nigeria
TBD, Sénégal
1Q2015
rVSV-ZEBOV
Phase
III
ChAd3-ZEBOV
Phase
III
rVSV-ZEBO
Localisation des essais
VRC au NIH, USA
Université d'Oxford au RoyaumeUni
CVD au Mali
Université de Lausanne, Suisse
WRAIR aux États-Unis
NIAID aux États-Unis
CTC Nord GmbH à Hambourg,
Allemagne
Hôpital Albert Schweitzer à
Lambaréné, Gabon
Université de Genève, Suisse
Centre de santé IWK, Halifax,
Canada
KEMRI Wellcome Trust à Kilifi,
Kenya
Jenssen Institut, Royaume-Uni
TBD, US
TBD, Ghana
TBD, Kenya
TBD, Ouganda
TBD, République-Unie de
Tanzanie
Phase
III
OMS et MOH de la Guinée à
Conakry, Guinée
US NIH et MOH du Libéria,
Monrovia, Liberia
US CDC et MOH Sierra Leone
Avril 2015 Vaccination en anneau
36 anneaux vaccinés
au 8 mai.
Mars 2015 Essai contrôlé
randomisé
Au 30 Avril,
recrutement de
1 500 volontaires
achevé.
Avril 2015 Essai randomisé non21
Freetown, Sierra Leone
aveugle de VSVEBOV basé sur des
clusters.
Source OMS84
22
ANNEXE 2 – Essais en phases II/III de plasmas de convalescents
Localisation des essais
Centre de traitement MSF Ebola, hôpital
Donka, Conakry, Guinée
Géré par ITM Anvers et 15 partenaires ;
financé par la Commission européenne et
le Wellcome Trust
Libéria
Géré par l'Université ClinRM et Duke ;
financé par la Fondation Bill et Melinda
Gates (BMGF).
Sierra Leone
Géré par la London School of Hygiene
and Tropical Medicine, en collaboration
avec 15 autres partenaires ; financé par le
Wellcome Trust et BMGF.
Statut
Au 5 mai 89 patients traités
En mars, 6 transfusions de plasma de
convalescents administrés sur une base
compassionnelle.
52 patients transfusés et 24 ont reçu
des soins de soutien standard.
Première utilisation d'une machine
d'aphérèse avec collection réussie de
750 ml de plasma.
Source OMS84
23
ANNEXE 3 – Essais cliniques de médicaments
Produit /
Société
Favipiravir
Fujifilm /
Toyama, Japon
TKM-100802
(siRNA)
Tekmira,
Canada
Zmapp
MappBio USA
BCX-4430
Biocryst, USA
Interférons
Amiodarone
Atorvostatin +
Irbesartan +/clomifène
FX06
Phase
Localisation des
essais
Phase II INSERM en
Guinée : Conakry,
Guéckedou,
Macenta,
N'Zérékoré.
Financement :
Commission
européenne
Phase II Université
d'Oxford à
Kerry ville, Sierra
Leone. ETU Port
Loko.
Financement :
Wellcome Trust
Phase II NIAID avec le
soutien de la
BARDA à
Monrovia, Liberia
et aux USA
Phase I
Quotient clinic au
Royaume-Uni
MOH de Guinée,
Coyah
Collaboration
avec scientifiques
canadiens
Au Lakka &
Goderich ETU
dans
Sierra Leone
Sierra Leone
Description
Utilisé pour traiter la grippe.
Début des essais cliniques : décembre 2014.
105 patients ont reçu 9 jours de traitement
par voie orale. Pas de groupe contrôle.
Les données préliminaires présentées en
février 2015 ne permettent pas une
conclusion définitive concernant l'efficacité.
Début des essais : début mars 2015.
À ce jour, 10 patients - 7 ont reçu le
médicament et 3 des soins de soutien
standard.
Cocktail de trois anticorps monoclonaux
ayant une excellente activité contre le virus
Ebola chez les modèles animaux.
Etude multi-pays, multi-RCT, ouverte au
recrutement au Libéria et aux Etats-Unis en
février 2015 et en Sierra Leone en mars
2015.
Essais de phase I terminés et essais
d'efficacité de phase II lancés fin février
2015.
Analogue nucléotidique à large spectre
d'action. Essai de phase I de sécurité est en
cours. Aucune étude d'efficacité
actuellement prévue.
Approuvés pour le traitement de l'hépatite B
et C et la sclérose en plaques.
Etude clinique d'un interféron chez les
patients infectés par le virus Ebola dont les
détails ne sont pas encore disponibles.
Utilisé pour traiter les troubles du rythme
cardiaque.
A été utilisé à titre compassionnel chez les
patients en Sierra Leone et aurait réduit la
létalité par rapport aux normes historiques
locales.
Approuvés pour le contrôle respectivement
du cholestérol / hypertension / infertilité.
Utilisés seuls ou en combinaison pour traiter
certains patients en Sierra Leone. Aucune
donnée clinique disponible.
Peptide destiné à être utilisé dans le
24
Zmab
Brincidofovir
Chimerix,
USA
traitement des fuites vasculaires.
Administré à titre compassionnel à deux
patients. Aucune conclusion ne peut encore
être tirée.
Anticorps monoclonal expérimental sans
plan de production.
Aussi administré à titre compassionnel.
Phase II Université
Un antiviral utilisé pour traiter le CMV.
d'Oxford à
Essai clinique arrêté et abandonné; le
l’ELWA 3 Clinic, médicament a été déprioritisé pour
Monrovia, Liberia l’utilisation dans le traitement d’Ebola.
Source OMS84
25
ANNEXE 4 – Tests de diagnostics approuvés
Produit / Société
Kit RealStar® Filovirusecran PTPCR 1.1
Altona Diagnostics GmbH,
Allemagne
Description
Test de diagnostic in vitro qui détecte l’ARN spécifique
des filovirus dans le plasma humain en utilisant le
QIAamp® Viral RNA Kit pour l'extraction de
l'ARN. L'essai est conçu pour détecter tous les filovirus.
ReEBOV Antigen Rapid Test Kit
Corgenix, USA
Liferiver™ Ebola Virus (EBOV)
Real Time RT-PCR Kit
Shanghai ZJ Bio Tech Co. Ltd, de
la Chine
Test basé sur la détection de la protéine de matrice
VP40 du virus Ebola.
Test de diagnostic in vitro, basé sur la PCR temps réel,
destiné à la détection de tous les familles hautement
pathogènes de virus Ebola : Zaïre (ZEBOV), Soudan
(SUDV), Taï Forest (TAFV) et Bundibugyo (BDBV)
dans le sang , le sérum, le plasma (ne pas utiliser
l’héparine comme anticoagulant).
Le test est basé sur une cartouche (contenant tous les
réactifs) utilisée avec la plate-forme GeneXpert systems
(pouvant accueillir d'autres essais tels que la charge
virale du VIH, la tuberculose, le VIH qualitative et
beaucoup d'autres).
Il utilise la technologie RT-PCR en temps réel sans
manipulation particulière en amont (extraction et
amplification prennent place dans la cartouche ellemême) donc moins sujette à la contamination et mieux
adaptée pour le personnel sans formation laboratoire.
Il est 100 fois plus sensible que le test de référence
(Altona).
Xpert® Ebola Assay
Cepheid, Suède
Source OMS84
26