Biobanques, des banques pour la vie : Donner ses échantillons

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Biobanques, des banques pour la vie : Donner ses échantillons
Biobanques, des banques pour la vie : Donner ses échantillons
pour la recherche médicale
Conférence de presse du 5 mai 2015
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CONTACT PRESSE :
Fabrice PAPILLON, Barbara GINEAU DELYON
[email protected]
Tel : 06 38 89 27 01
CONTACT BIOBANQUES :
Tiphaine de Jouvencel : [email protected]
Claire Pouhyet : [email protected]
Site internet : biobanques.eu
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SOMMAIRE
SOMMAIRE--------------------------------------------------------------------------- 3
BIOBANQUES, UN PROJET NATIONAL----------------------------------------- 4
BIOBANQUES EN CHIFFRES------------------------------------------------------- 5
BIOBANQUES FAVORISE ---------------------------------------------------------- 6
NAISSANCE DU PROJET----------------------------------------------------------- 7
NOS PARRAINS---------------------------------------------------------------------- 9
ORGANISATION--------------------------------------------------------------------11
FONCTIONNEMENT D’UNE BIOBANQUE-------------------------------------12
LE BIOBANKING--------------------------------------------------------------------13
APPORT DES BIOBANQUES------------------------------------------------------14
LES BIOBANQUES DE LA PITIÉ SALPÊTRIÈRE--------------------------------16
PORTRAIT DE BIOBANKERS------------------------------------------------------19
EN BREF------------------------------------------------------------------------------25
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BIOBANQUES, UN PROJET NATIONAL
• BIOBANQUES est une infrastructure nationale dédiée à la recherche biomédicale.
• BIOBANQUES favorise les collaborations scientifiques et la mutualisation des techniques et des outils. Elle fournit par exemple des milliers d’échantillons à des programmes de recherche qui visent à mettre au point des traitements contre le cancer, les allergies, les maladies cardiovasculaires etc. Les échantillons permettent de
tester des molécules thérapeutiques, ou des diagnostics innovants (voir film à Nice).
• BIOBANQUES fédère plus de 80 Centres de Ressources Biologiques (CRBs), composés de biobanques, de tumorothèques et de centres de ressources microbiologiques (mBRCs), répartis dans toute la France (voir la carte), généralement au sein
de grands centres hospitaliers.
• BIOBANQUES organise la mise en commun des échantillons biologiques,
conservés dans tous ces centres et à destination de la recherche biomédicale. Ces échantillons sont composés de prélèvements sanguins, cellulaires
(par exemple des cellules de tumeurs), d’ADN et de tout autre tissu biologique indispensable à la compréhension et au traitement des grandes maladies.
• L’infrastructure BIOBANQUES représente la France au niveau de l’organisation européenne des biobanques.
• BIOBANQUES garantit la qualité des procédures de prélèvements, de stockage des échantillons et leur distribution dans le respect des droits du patient.
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BIOBANQUES EN CHIFFRES
2011 C’est l’année de naissance de l’infrastructure nationale BIOBANQUES dédiée à
la recherche biomédicale
82 C’est le nombre de Centres de Ressources Biologiques sur le territoire français
ayant rejoint l’infrastructure BIOBANQUES soit 90% des biobanques françaises
700 C’est le nombre d’équipes de recherche impliquées dans le projet BIOBANQUES
600 C’est le nombre de programmes de recherche utilisant les échantillons des biobanques
La Totalité C’est l’éventail des pathologies, des maladies rares aux cancers, dont s’occupe BIOBANQUES
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BIOBANQUES FAVORISE
• La simplicité
Faciliter aux chercheurs l'accès aux collections d'échantillons biologiques et aux ressources biomoléculaire.
• Les collaborations scientifiques
Permettre aux chercheurs d’échanger à l’échelle nationale et internationale.
• La médecine personnalisée
Mieux comprendre le profil spécifique de chaque malade pour élaborer des traitements plus ciblés.
• Les économies
Concevoir des médicaments plus efficaces et moins coûteux pour les systèmes de
santé car mieux adaptés aux patients.
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NAISSANCE DU PROJET
A la fin du XXe siècle, plusieurs difficultés de fonctionnement avaient été observées
dans les biobanques françaises : manque de communication entre les différentes
structures, représentation limitée des maladies et difficultés d’accès pour les chercheurs à des matières biologiques de bonne qualité. Ces problèmes freinaient, notamment, la mise au point de nouvelles thérapies. Or la constitution de grandes
collections n’est généralement pas réalisable à l’échelle d’un hôpital. C’est pourquoi,
il s’est avéré impératif que toutes les biobanques travaillent ensemble afin de mettre
leurs données en commun.
C'est face à ce constat et fort du soutien des plus grands organismes de la recherche
biomédicale et de l'État français, que le projet BIOBANQUES a été créé.
2000 : Un constat : la nécessité de développer une meilleure organisation
Au début des années 2000, sous l'égide de l'Inserm, un comité réunissant les principaux acteurs institutionnels (établissements de recherche, hôpitaux, etc.), définit
deux principaux objectifs clairs visant à développer une meilleure coordination entre
toutes les biobanques :
• Constituer des collections cohérentes et unifiées sur l’ensemble du territoire
• Favoriser les collaborations scientifiques nationales et internationales
Le projet BIOBANQUES propose ainsi d’agir directement sur la manière dont les ressources biologiques sont collectées, utilisées et standardisées.
L’un des enjeux majeurs est ainsi de réussir à transcrire toutes les données biologiques récoltées en informations codifiées, donc échangeables, comparables et utilisables par tous les centres de recherche.
2003 : Un réseau dynamique s’organise
La mise en place de réseaux thématiques (selon les domaines de recherche) impliquant les différents acteurs de la recherche (chercheurs, cliniciens, institutions),
permet au projet de se développer structurellement et rapidement. Conférences et
groupes de travail s’organisent afin d'échanger sur leurs pratiques.
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2008 : Une nouvelle norme qualité est introduite
Jusqu’alors, chaque centre de ressources biologiques possédait ses propres normes
et suivait son propre fonctionnement. La volonté d'harmonisation des procédures et
d’une meilleure gestion des biobanques conduit à établir dès 2008 une norme nationale, dédiée spécifiquement aux activités des centres de ressources biologiques.
Plus de la moitié des biobanques françaises sont certifiées selon cette norme qualité, la seule disponible en Europe. Cette certification apporte une reconnaissance nationale du savoir-faire des centres de ressources biologiques de notre réseau. C’est
pourquoi le service qualité de l’Infrastructure BIOBANQUES accompagne les centres
de ressources biologiques dans la mise en place de cette norme, créant ainsi un réseau national de biobanques d’excellence.
2010 : Des résultats concrets
Au fil des années, un nombre croissant de biobanques se joint au projet, témoignant
d’une confiance accrue des cliniciens et des chercheurs-utilisateurs. De plus en plus
de collections sont constituées, couvrant un spectre de maladies plus large.
2011 : Création officielle de l'infrastructure BIOBANQUES
Le projet d’infrastructure BIOBANQUES a été retenu par l'Agence nationale de la recherche (ANR) en 2011, dans le cadre d’appel à projets « Investissements d’Avenir »,
mis en place par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Après
plus de dix années d'efforts, le projet, porté par l’Inserm, se voit récompensé d’une
dotation à hauteur de 17 millions d'euros.
2013 : Une infrastructure certifiée ISO 9001 : 2008
Afin de garantir la qualité de ses activités et de ses services communs, BIOBANQUES
s’est également engagée dans une démarche qualité, certifiée selon la norme internationale ISO 9001 : 2008 renouvelée en juin 2013.
En structurant le réseau national des biobanques, l’infrastructure BIOBANQUES participe à l’excellence de la recherche biomédicale au niveau national et international.
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NOS PARRAINS
L’ÉCRIVAIN BERNARD WERBER
Qualifié de visionnaire, ou encore de
« Jules Verne moderne », Bernard
Werber entretient une relation passionnée avec le monde scientifique.
De sa première histoire, écrite à 7
ans, décrivant les aventures d’une
puce au sein du corps humain, à son
roman Les Fourmis qui le révéla au
grand public, Werber trace des sillons dans de nombreux domaines :
de la science-fiction à la philosophie, de la mort aux origines de l’humanité.
Dans son Encyclopédie du Savoir relatif et absolu, il nous fait partager ses découvertes et son approche – toujours ludique – de la science et des connaissances sur
les grands mystères de notre monde.
Autrefois journaliste scientifique au Nouvel Observateur, devenu le romancier à succès que l’on connaît, l’auteur des Thanatonautes garde toujours un œil attentif aux
nouvelles découvertes scientifiques.
Son destin personnel, une maladie auto-immune apparue dès l’enfance et contre
laquelle il lutte depuis, le rend particulièrement sensible à l’importance des biobanques dans la recherche médicale. Il a lui-même testé plusieurs traitements contre
sa maladie, et milite aujourd’hui pour l’implication des patients dans la recherche
médicale.
Dans ce contexte, l’écrivain, enthousiasmé par le projet BIOBANQUES, a accepté
d’être le parrain de l’infrastructure, pleine de promesses pour le futur de la recherche scientifique.
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L’ACTEUR THIERRY LHERMITTE
Thierry Lhermitte est acteur, scénariste et producteur. Fondateur de la troupe du Splendid, il commence sa carrière
avec ses compères, Josiane Balasko, Gérard Jugnot ou encore Christian Clavier. De tous les shows, de toutes les soirées, Lhermitte écume les cafés-théâtres parisiens avant
de rejoindre les salles obscures. Avec des films cultes qui
alimenteront des générations de plaisanteries, tels que Les
Bronzés ou Le Père noël est une ordure, l’acteur se taille
une belle place sous les projecteurs du cinéma français.
Mais l’acteur prolifique porte également un autre costume, bien loin de l’esprit de dérision qu’on lui connaît,
en s’engageant activement dans la recherche médicale.
Thierry Lhermitte est ainsi depuis plus de dix ans le parrain de la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM).
Aujourd’hui, quand Lhermitte n’est pas Doc Martin pour la nouvelle série de
TF1, on peut le trouver dans les laboratoires de France, rencontrant chercheurs
et grandes figures de la recherche médicale actuelle. En 2014, il passa de nombreuses heures à Rennes, aux laboratoires de l'institut de recherche en santé,
environnement et travail (Irset), ou encore à Lille dans les locaux de l’Inserm.
Le petit-fils du célèbre neurologue et psychiatre Jean Lhermitte s’affiche de
plus en plus proche du monde de la santé. Devenu chroniqueur pour le Magazine de la santé sur France 5, il répète inlassablement, sans flancher et
avec la même conviction qu’il y a dix ans : « la recherche a besoin de vous ».
C’est donc dans cet esprit, porté par le projet BIOBANQUES proche de ses
convictions, que Thierry Lhermitte a choisi de soutenir l’infrastructure.
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ORGANISATION
• Un réseau national d’excellence
82 biobanques, réparties sur tout le territoire français, sont aujourd’hui engagées
dans l’infrastructure BIOBANQUES. Les biobanques françaises sont utilisées par
plus de 700 équipes de recherche. Tous les organismes publics et fondations de recherche (Inserm, CNRS, universités, INRA, Institut Pasteur…) sont impliqués dans le
projet, de même que les établissements de santé, tels que les CHU. Les structures
privées sont également des partenaires importants, comme le LEEM (entreprises du
médicament) et l’Institut Mérieux (solutions de diagnostics).
• Un organisation simple et efficace
Une organisation claire et bien structurée est à la base du développement du réseau
BIOBANQUES. Du fait du nombre toujours croissant de ses membres, une organisation optimale du réseau est essentielle pour le fonctionnement de l’infrastructure.
Celle-ci est administrée par un comité de pilotage et un comité scientifique international, déterminant les orientations stratégiques et animant les échanges entre les
équipes.
• Un partenariat public et privé dynamique
Travailler conjointement pour la recherche et l’innovation, toujours dans un souci
de confidentialité (anonymat des prélèvements) et de la protection des données,
voilà l’un des objectifs phares de BIOBANQUES. Grâce au renforcement des partenariats public-privé favorisant le développement de technologiques innovantes,
BIOBANQUES embarque la recherche biomédicale vers de nouveaux horizons. Des
plates-formes techniques développent des procédés pour répondre aux attentes
de la communauté scientifique et des résultats concrets sont constatés (meilleure conservation des échantillons, systèmes de traçabilité innovants, etc.) À titre
d’exemple, une start-up française, Imagene, vient récemment de mettre au point un
système novateur de conservation des échantillons.
• Une ambition européenne
L’objectif de BIOBANQUES est aussi de favoriser l’accès aux collections de ressources
biologiques en Europe. BIOBANQUES s’inscrit en effet dans une démarche européenne visant à structurer les biobanques françaises. Le réseau fait partie de l’infrastructure Européenne de recherche des biobanques (BBMRI). BIOBANQUES est
aussi la représentante nationale de deux infrastructures paneuropéennes :
BBMRI-ERIC et MIRRI.
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FONCTIONNEMENT D’UNE BIOBANQUE
UN ÉCHANTILLON = UN DON POUR LA SOCIÉTÉ
• Qu’est-ce qu’un échantillon biologique ?
Un échantillon biologique est une petite partie de matière prélevée sur un corps
vivant (animal, humain ou végétal). Tout recueil de fluide (sang, salive, urine, etc.)
ou d’une partie de tissu (peau, foie, tumeur, etc.) sur le corps humain est un prélèvement (ou échantillon) biologique.
• D’où vient-il ?
Un échantillon biologique humain peut être prélevé à l’occasion d’examens médicaux,
ou de demandes spécifiques (dons pour les besoins d’une recherche biomédicale)
L’échantillon prélevé est d’abord analysé dans l’intérêt du patient. Une fois les analyses
médicales terminées, les échantillons résiduels peuvent être destinés à la recherche
– dans le cadre d’un projet – à condition que le patient donne son consentement.
• À quoi sert-il ?
Les échantillons de tissus, de fluides ou cellules humaines s’inscrivent toujours
dans la perspective d’une recherche biomédicale bien définie : cancers, maladies
infectieuses, maladies cardiovasculaires, diabète, etc. Le but est de mieux comprendre les pathologies et d’identifier de nouvelles thérapies afin d’assurer une
meilleure prise en charge du patient. Une fois collecté, l’échantillon est anonymisé,
c’est-à-dire que personne ne peut remonter au patient donneur. Cette étape préserve la confidentialité du prélèvement et protège la vie privée du patient (ainsi
que le secret médical). L’échantillon n’est alors plus seulement utile au patient luimême mais à des groupes de patients (cohortes) qui présentent la même maladie.
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LE BIOBANKING
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APPORT DES BIOBANQUES
Exemples concrets
• Une avancée majeure dans le dépistage précoce du cancer du poumon
L’équipe de chercheurs de l’Inserm U1081/Université de Nice, dirigée par le Pr Paul
Hofman, également directeur de la biobanque du CHU de Nice, a validé une technique de diagnostic précoce du cancer du poumon par une simple prise de sang.
Ce test diagnostique s’est appuyé sur une technique très innovante développée
grâce aux travaux du Pr Patrizia Paterlini-Bréchot, chercheuse et Professeur en biologie cellulaire et oncologie à la faculté de médecine Necker-Enfants Malades de
Paris.
Son travail a permis en quelques années la mise au point de la technique ISET (Voir
les films sur la biobanque de Nice et sur Paul Hofman sur le site de biobanques.eu)
qui permet d’isoler des cellules tumorales qui circulent dans le sang.
Ce test a donc été choisi par le Pr Paul Hofman et son équipe de l’Inserm à Nice
pour mener une étude clinique sur des patients à risque et dont les résultats ont été
publiés le 31 octobre dernier2014, faisant grand bruit dans la communauté internationale.
En effet, chez les patients atteints de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), cette technique de détection des cellules tumorales circulantes peut
ainsi permettre d’identifier un cancer du poumon plus précocement que par des
examens cliniques. (voir film sur biobanque de Nice et voir portrait de Biobanker).
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• Grâce aux biobanques suédoises : un vaccin préventif contre le cancer du col
de l’utérus mondialement prescrit.
La collection d’un grand nombre de ressources biologiques est le fer de lance
de la recherche médicale suédoise. Grâce aux échantillons biologiques stockés dans les biobanques du pays depuis les années 60, les scientifiques suédois ont pu mettre au point un vaccin majeur permettant de prévenir les
deux tiers des cancers du col de l’utérus (lequel constitue le deuxième cancer le plus répandu chez les femmes dans le monde, après le cancer du sein).
Cette étude s’est appuyée sur les ressources de quatre biobanques majeures des
pays nordiques permettant l’accès à près d’un million de patients inscrits sur les
registres nationaux du cancer. Les chercheurs suédois ont ainsi pu évaluer l’implication des infections sexuellement transmissibles sévères dans le cancer du
col de l’utérus, en révélant le rôle majeur et central de certains types de HPV
(ou herpès papillomavirus humains, virus sexuellement transmissibles). Si ces registres avaient été fermés ou éparpillés, sans moyen d’y accéder de manière directe et harmonisée, ni les recherches, ni le vaccin n’auraient été possibles.
A ce jour, une vingtaine de papillomavirus humains, ou HPV, ont été identifiés par les chercheurs comme responsables du cancer du col de l’utérus. L’étude menée par les Suédois a permis de prouver que les HPV 16
et 18 sont les plus souvent impliqués dans la survenue de ce cancer.
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LES BIOBANQUES DE LA PITIÉ SALPÊTRIÈRE
Lors de votre conférence de presse, vous êtes invités à visiter deux « biobanques »
présentes sur le site de la Pitié Salpétrière, tout près du siège de l’infrastructure BIOBANQUES.
A PROPOS DE LA BIOBANQUE « NEUROCEB » :
Donner son cerveau pour la recherche scientifique c’est contribuer à percer son
mystère et c’est participer à la recherche sur ses maladies.
C’est un acte généreux et utile. Les moyens pratiques rendant possible ce don sont
explicités sur ce site www.neuroceb.org.
D’importants progrès ont été faits dans la compréhension des maladies neurodégénératives, mais ils ne permettent pas encore de guérir ces affections : les mécanismes intimes de la formation des lésions et de leur retentissement sur le fonctionnement du cerveau restent encore en partie mystérieux. Les progrès de la biologie
moléculaire ont conduit à produire des animaux modèles, tels que les souris transgéniques, qui permettent de mimer la pathologie humaine. Elles le font encore très
imparfaitement. C’est pourquoi l’étude du cerveau humain malade reste encore et
même plus que jamais nécessaire pour trouver de nouvelles voies de recherche ou
pour confirmer des résultats obtenus par l’expérimentation.
Le cerveau humain est un organe trop précieux et trop complexe pour être biopsié
sinon dans des circonstances exceptionnelles. Si la biopsie est le plus souvent impossible, l’analyse post mortem est en revanche réalisable et peut donner des renseignements inestimables par exemple sur l’abondance et la topographie des lésions,
et sur leur composition chimique. Le but de la collection d’échantillons biologiques
à visée neurologique (Neuro-CEB) est de rassembler dans les meilleures conditions
de tels échantillons dans le but de favoriser la recherche thérapeutique sur les maladies neurodégénératives. Les Associations de patients Fondation ARSEP (pour la
Recherche sur la Sclérose en Plaques), Connaître les Syndromes Cérébelleux (CSC),
France Alzheimer et France Parkinson, financent l’entreprise et apportent leur soutien logistique.
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Prélever le cerveau après la mort est un geste difficile, non seulement pour des raisons techniques mais aussi parce qu’un tel geste va à l’encontre de tabous envers
la dépouille mortelle. Le GIE Neuro-CEB a donc décidé de ne le pratiquer que s’il
dispose d’un accord écrit du patient ou de sa personne de confiance témoignant
de sa volonté. Les prélèvements sont effectués par les neuropathologistes des principaux CHU de France regroupés en réseau. Les échantillons sont ensuite mis à la
disposition de chercheurs dont le projet scientifique a été au préalable agréé par des
spécialistes de la pathologie concernée.
La réglementation qui régit les banques tissulaires telles que le GIE Neuro-CEB est
très stricte en France aujourd’hui et impose une autorisation du ministère de la recherche. Celle-ci a été obtenue par le GIE pour la maladie d’Alzheimer, de Parkinson,
les ataxies cérébelleuses, la Sclérose en Plaques, et pour les échantillons issus de
personnes non atteintes de ces maladies. Le GIE est certifié selon la norme AFNOR
NF S-96900 depuis juillet 2010.
Pour toute information : numéro vert 0800 531 523
Votre contact lors de la conférence de presse (et pour l’avenir) :
Marie-Claire Artaud-Botté
Coordinatrice du GIE Neuro-CEB
Plate-Forme de Ressources Biologiques,
Bâtiment Roger Baillet
Hôpital de la Pitié-Salpétrière
47-83 boulevard de l’Hôpital
75651 Paris Cedex 13
Tel: 01.42.17.74.19 / 06.79.80.87.97
Fax: 01.42.17.75.02
[email protected]
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A PROPOS DE LA BIOBANQUE « Banque de cellules et d’ADN » :
La banque d’ADN et de cellules est un centre de ressources biologiques (CRB), qui
constitue et gère des collections d’échantillons biologiques pour des projets de recherche médicale dans le domaine de la neurologie et de la psychiatrie. Les services
proposés concernent la réception, l’étiquetage, la transformation, le stockage et la
distribution du matériel biologique. La structure est certifiée depuis 2009 pour la
qualité de ses prélèvements et de son fonctionnement par la norme française S96900.
La biobanque est actuellement impliquée dans 25 projets scientifiques, et rassemble
37 types d’échantillons relatifs à 25 pathologies différentes, prélevés chez 40.000
personnes, pour un total de 140.000 échantillons stockés.
La biobanque est équipée des dernières technologies de transformation et de stockage des cellules et de l’ADN, notamment pour l’extraction de l’ADN des cellules
sanguines (manuellement, par la technique du phénol) ou de manière automatique
avec un automate spectaculaire (Autopure CS-Qiagen). La qualité et la quantité des
échantillons d’ADN sont vérifiées par spectrofluorométrie.
Concernant les cellules, la biobanque isole des lymphocytes (cellules immunitaires)
à partir de prélèvements sanguins, et créé des lignées de lymphoblastes (cellules qui
sont à l’origine des lymphocytes) mais aussi de fibroblastes (à partir de biopsies de
la peau). Ces cellules sont notamment utiles dans les projets de médecine régénératrice (cellules souches, cellules IPS etc.)
Les échantillons d’ADN sont stockés dans des congélateurs spéciaux, à - 80°C. Les
cellules sont pour leur part stokées dans de grandes cuves d’’azote liquide.
Votre contact lors de la conférence de presse (et pour l’avenir) :
Syvlie FORLANI ou Isabelle LAGROUA
CRICM - UPMC/Inserm UMR_S975/CNRS UMR7225
GH Pitié-Salpêtrière
47 Bld
de l’Hôpital
75651 Paris cedex 13
www.cricm.upmc.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=128
Tel : 01 42 16 22 21 / 21 80
[email protected]
[email protected]
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PORTRAIT DE BIOBANKERS
GEORGES DAGHER
Directeur de l’infrastructure BIOBANQUES
Enfant, il hésitait entre une carrière de pianiste ou de chercheur. À 15 ans, Georges Dagher se décide, ce sera la recherche. Il accomplit l’essentiel de sa carrière dans la recherche
physiopathologique et clinique. Aujourd’hui, c’est depuis
le quartier historique Charcot, à l’hôpital Pitié-Salpêtrière,
que le biobanker coordonne l’infrastructure BIOBANQUES.
Dans son bureau, de grandes et belles photographies
couvrent les murs. Adjani, Grace Kelly, encadrées en noir
et blanc, semblent veiller sur l’homme qui a décidé de s’atteler aux grands défis de la
recherche biomédicale. Après avoir obtenu son doctorat en France, Georges Dagher
traverse la Manche pour accomplir son post-doc au réputé Physiological Laboratory
de Cambridge. Nous sommes au début des années 80, et le jeune chercheur passionné est à l’aube d’une carrière prometteuse. En Grande-Bretagne, il découvre un
environnement scientifique stimulant qui le marquera à jamais : « J’ai été profondément marqué par la culture anglaise de la recherche. C’est, par exemple, l’endroit où
j’ai travaillé le moins longtemps, mais où j’ai produit le plus de résultats ». Après de
premières découvertes encourageantes, publiées dans de prestigieuses revues scientifiques, « les portes se sont ouvertes facilement », se souvient Georges Dagher. Le
chercheur est invité plusieurs mois à l’université de Harvard, puis effectue de nombreux séjours aux Etats-Unis, dans diverses universités, comme la Cleveland Clinic.
De retour en France, Georges Dagher travaille dans le domaine de l’hypertrophie artérielle, puis dans le domaine de l’obésité au Collège de France, entre autres. Lorsqu’il
rejoint le siège de l’Inserm, en 2006, le chercheur s’intéresse rapidement à un sujet qui
était alors peu investi : les biobanques. Un comité consultatif pour les centres de ressources biologiques était déjà formé, par Bruno Clément, notamment, mais de nombreux défis restaient à mener. « C’est un sujet où se pose un défi majeur en terme de
santé, détaille Georges Dagher, Presque tout notre savoir vient de l’étude des composants de la cellule et, aujourd’hui, l’étude de notre ADN permet une compréhension
combien plus précise des maladies. Ainsi, la qualité de ces composants est fondamentale pour la recherche. Ils doivent être collectés et conservés de façon adéquate, car
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des échantillons de mauvaise qualité donnent des résultats de mauvaise qualité ».
Depuis lors, Georges Dagher, devenu le directeur de BIOBANQUES, met ses nombreuses années d’expérience, et sa brillante carrière, au service de la coordination de
l’infrastructure. Il faut dire que le biobanker est un habitué de ce type de responsabilité. Il est ainsi, depuis quelques années, le délégué de plusieurs institutions françaises
auprès de comités européens et internationaux. « Mon rôle de coordinateur me suit
et me poursuit », commente dans un sourire le Biobanker, avant de citer Beckett :
« Sur moi, ma vie qui fuit me poursuit / Et finira le jour de son commencement ». Ainsi, ce passionné de science (mais aussi de photographie et d’anthropologie) passe son temps à expliquer, encore et toujours,les défis majeurs que
relèvent aujourd’hui la recherche biomédicale : « Encore ce matin, je présentais l’infrastructure à une grande institution, relate Georges Dagher. Je leur disais que, pour
mener à bien une étude clinique, il faut absolument recruter un grand nombre de
patients venant d’une zone géographique très large. Par ailleurs, des études ont estimé qu’il faut des dizaines d’années pour recruter un nombre suffisant de sujets, pour
une seule recherche, raconte le chercheur. Par exemple, il faut compter de 30 à 50 ans
pour rassembler des dizaines de milliers de patients dans le cadre d’une étude sur le
cancer ». Il n’est plus possible aujourd’hui de se cantonner au niveau d’un hôpital, voire
d’un seul pays pour collecter les échantillons. « Il nous faut recruter dans plusieurs
centres et dans plusieurs pays pour mener à bien nos recherches », conclue le biobanker.
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BRUNO CLÉMENT
Biobanker
Bruno Clément est biologiste cellulaire et
moléculaire. Ce passionné de recherche biomédicale est aujourd’hui le directeur scientifique de l’infrastructure BIOBANQUES. Pour
Bruno Clément, le projet BIOBANQUES s’inscrit dans une tradition séculaire de recherche
et de compilation des connaissances. Ce n’est
pas un hasard si l’homme de 58 ans s’est
vu décorer de la légion d’honneur en 2002
pour son implication exemplaire dans le développement de programmes de recherche.
Lorsqu’on demande au biologiste de nous expliquer l’origine de sa vocation, celui-ci est presque étonné d’une telle question. Il cherche les bons mots, ceux qui
exprimeraient au mieux sa pensée, puis finit tout simplement par admettre : « Je
n’aurais pas pu faire autre chose, voilà tout ». « Fouineur et curieux », comme il
se définit volontiers lui-même, le jeune chercheur entame ses études à Nantes,
puis à Rennes. Une fois son doctorat en poche, il s’envole pour les Etats-Unis.
C’est aux National Institutes of Health (NIH) qu’il va parfaire pendant 3 ans sa formation. De retour en France, il rejoint l’Inserm et est rapidement chargé de diriger des équipes de plusieurs personnes. « J’aimais le côté organisationnel, confie
Clément, essayer de réfléchir constamment à comment améliorer les choses ».
C‘est donc presque naturellement que le biologiste, spécialiste du foie, est appelé en 1999 par le ministère de Claude Allègre afin de réfléchir au développement de la Loi sur l’Innovation et la recherche. Il s’engage ainsi au plus près des
réflexions sur le développement d’un programme national pour les biobanques.
Bénéficiant du cadre de l’Inserm, Bruno Clément et d’autres spécialistes commencent ensemble à réfléchir à un projet national de BIOBANQUES. « Nous nous
sommes posés très simplement la question : comment pouvons-nous mieux
faire ? C’est-à-dire, comment pouvons-nous trouver de nouvelles cibles thérapeutiques, de nouveaux marqueurs de maladies et ainsi de nouveaux médicaments ? Pour cela, il nous a semblé primordial de mutualiser nos connaissances
et de favoriser des partenariats entre toutes les biobanques françaises. Il faut
mettre ensemble nos connaissances et rendre la vie plus facile à la recherche ».
Soucieux de réfléchir aux moyens d’optimiser la recherche en France, Bruno
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Clément a occupé de très nombreuses fonctions dans les instances scientifiques et de gestion de la recherche. Il fut distingué par de nombreux prix et décoré, en 2002, de la légion d’honneur pour son dévouement et son implication
dans le développement de la recherche biomédicale en France. Membre de plusieurs comités de réflexion, Bruno Clément avoue être particulièrement sensible
aux questions d’éthique des biobanques. « En France, nous nous trouvons dans
une tradition sociétale et éthique bien particulière, directement issue du siècle
des lumières et de nos grands philosophes. Cette conception est importante et
fonde aujourd’hui beaucoup notre rapport à la science », explique Bruno Clément.
C’est au fil des années et de sa présence sur le terrain, au cœur des milliers d’échantillons biologiques, que le biologiste prend conscience des nombreux aspects qui pourraient être améliorés. « Les biobanques ne sont pas que des congélateurs, c’est avant
tout une organisation humaine. Du chirurgien, du biologiste, du clinicien, de l’anatomopathologiste, du technicien, du chercheur, une longue chaîne humaine travaille
au bénéfice du patient ». Aujourd’hui directeur scientifique de l’infrastructure BIOBANQUES, Bruno Clément entend, comme il l’a fait pendant des années, à l’international et en France, continuer à développer sa vision de la recherche. « L’importance de
BIOBANQUE c’est l’importance de la recherche biomédicale », conclue le biologiste.
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PAUL HOFMAN
Biobanker
Le Pr Paul Hofman est anatomopathologiste au
sein du centre hospitalier universitaire de Nice
et responsable de la tumorothèque du Cancéropôle de la région PACA. Cet azuréen de 56 ans
occupe avec son équipe le devant de la scène
scientifique depuis la publication dans la revue
scientifique américaine « Plos One », le vendredi 31 octobre 2014, de l’annonce d’une avancée
majeure dans le dépistage du cancer du poumon.
La communauté scientifique a depuis plusieurs semaines les yeux rivés vers les hauteurs du pays niçois. C’est ici, dans cette biobanque du CHU de Nice spécialisée dans
les tumeurs, que le Pr Hofman et son équipe de onze personnes viennent de prouver l’efficacité d’un test de dépistage précoce du cancer du poumon. « Notre test
s’adresse aux populations à hauts risques, explique le pathologiste, c’est-à-dire chez
des patients fortement tabagiques présentant une maladie pulmonaire appelée la
broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) ». Au moyen d’une simple
prise de sang, le processus mis au point par le Pr Hofman permettrait de dépister
un cancer du poumon des mois, voire des années avant qu’il ne soit visible avec
des techniques classiques d’imagerie. Le cancer du poumon, l’un des plus meurtriers, est souvent diagnostiqué trop tard, alors que la maladie est bien installée.
Aujourd’hui sous les feux des projecteurs, Hofman a commencé sa carrière en tant que
cancérologue, avant de se tourner vers la pathologie et la biologie moléculaire. A 34
ans, le praticien rejoint les bancs de la prestigieuse Harvard Medical School de Boston et
commence à s’intéresser, comme de nombreux autres chercheurs, à l’étude des cellules
tumorales circulant dans le sang. « Des études menées sur les souris démontrent que
ces cellules sont de véritables sentinelles du cancer, explique Hofman, elles permettent
de détecter avec une forte probabilité la présence d’une tumeur dans l’organisme ».
Après plusieurs années passées aux Etats-Unis, le Niçois se réinstalle près des
bords de sa Méditerranée natale. Dans son laboratoire, entouré de sa femme,
chercheuse dans l’équipe qu’il dirige, et de ses deux enfants, le pathologiste travaille en « monomaniaque », comme il l’avoue lui-même, à la découverte qui le
fera connaître quelques années plus tard. Au moyen d’une technique de filtration
du sang appelée ISET (Isolation by Size of Epithelial Tumor cells), et mise au point
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en 2000 par Patrizia Paterlini-Bréchot, hémato-oncologue à l’hôpital Necker à Paris, le Pr Hofman et son équipe étudient pendant cinq années (de 2008 à 2013)
un groupe de 245 patients. Chez cinq de ces patients, des cellules tumorales sont
mises en évidence alors même que l’imagerie par scanner ne laissait rien paraître.
Ce test sanguin est une première mondiale et suscite un immense espoir pour la
recherche biomédicale moderne, « mais le travail ne fait que commencer, tempère
Hofman. Le concept a fait ses preuves mais il faut être prudent, il reste maintenant à le valider statistiquement. L’étude préliminaire doit être vérifiée à plus large
échelle ». Des levées de fonds sont actuellement en cours et devraient permettre
de réaliser un essai sur près de 500 patients. « Aujourd’hui, le laboratoire est
sous les feux de la rampe mais je me méfie du caractère très éphémère du buzz,
c’est dans la durée qu’il faudra nous accompagner », s’inquiète le pathologiste.
Il fait déjà nuit à Nice, le soleil s’est couché depuis longtemps, mais le chercheur
doit encore passer quelques coups de fils. « Je dois prendre mon bâton de pèlerin
et aller frapper aux portes », plaisante t-il. « Il est très important pour nous qu’une
infrastructure telle que BIOBANQUES existe, enchaîne t-il plus sérieusement, ainsi nous allons pouvoir mettre en relation la biobanque du CHU de Nice avec les
autres biobanques françaises pour valider nos résultats. BIOBANQUES peut permettre à des projets de recherche d’exister dans l’avenir », conclue le pathologiste.
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EN BREF
Une biobanque…
• Fait fructifier notre capital santé
Une biobanque investit dans la recherche d’aujourd’hui pour assurer la santé de
demain.
• Collecte notre patrimoine commun
Une biobanque, rassemble, classe, répertorie des prélèvements biologiques collectés à l’hôpital, lors d’examens (prises de sang, biopsies etc.) et sous réserve de l’accord expresse du patient.
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recherche, dans de très nombreux domaines.
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