NicolasFélix,l`esprit«Taek - Kang-ho

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NicolasFélix,l`esprit«Taek - Kang-ho
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MERCREDI 19 OCTOBRE 2011 LA RÉPUBLIQUE DU CENTRE
Sports
Portrait
ARTS MARTIAUX/TAEKWONDO ■ Ce professeur est plus tourné vers la pratique traditionnelle que le côté sportif
Nicolas Félix, l’esprit « Taek »
À 39 ans, Nicolas Félix,
ceinture noire 4e dan de
taekwondo, fait partager à
ses élèves sa passion pour
cet art martial coréen
connu dans le monde
entier.
■ SWING
Nicolas Félix a créé, avec
un ami, une ligne de
vêtements en 2003 :
Swing. « Je trouvais qu’il
n’y avait pas beaucoup
de vêtements sportswear
autour du taekwondo.
Nous avons débuté en
réalisant des petits
croquis. Aujourd’hui, ma
femme a monté cette
ligne de vêtements en
société et elle gère
dorénavant quasiment
tout. »
Site Internet :
www.swingtaek.fr
Alban Gourgousse
B
[email protected]
ien sûr, l’image du
taekwondo pour le
grand public, c’est
Pascal Gentil, double mé­
daillé aux jeux Olympi­
ques, personnage charis­
matique et médiatique.
Mais cet art martial co­
réen ne se résume pas à
un sport de combat ou à
une performance sporti­
ve : « S’il n’y avait pas Pas­
cal Gentil, on ne parlerait
pas du tout du taekwon­
do », concède Nicolas Fé­
lix, professeur de ce
taekwondo qui signifie « la
voie du pied et du poing »
en français. « Ce ne serait
pas aussi reconnu et po­
pulaire. Mais c’est gênant.
Le côté sportif n’est rien
par rapport à ce que peut
offrir l’art martial en en­
tier. »
Nicolas Félix, 39 ans,
ceinture noire 4e dan, est
professeur dans quatre
clubs Kang Ho de la ré­
gion : Jargeau, Orléans (La
Source), Ingré et Châ­
teaudun (Eure­et­Loir). Il
a repris le flambeau de
Maître Park Jae Sung, re­
parti en Corée : « C’est lui
qui est à l’origine de l’es­
prit Kang Ho (équipe sou­
dée en coréen). »
coups de pied ! Il est ques­
tion de se centrer, se con­
centrer. Reproduire le sa­
lut, penser au respect de
l’adversaire. Toutes les va­
leurs qui sont inhérentes
au taekwondo. »
Cet art martial très spec­
taculaire, Nicolas l’a dé­
couvert tard. « J’ai d’abord
pratiqué le karaté de 5 à
10 ans. Puis j’ai suivi mes
potes dans les sports col­
lectifs notamment le vol­
ley. Mais l’idée de prati­
quer les arts martiaux est
toujours restée en moi. »
Le déclic à 19 ans
« Il est question
de se centrer,
se concentrer »
L’espr it des arts mar­
tiaux. Une expression pas
du tout galvaudée dans la
bouche de Nicolas Félix.
Comme les valeurs édu­
c a t i v e s : « Je t r a v a i l l e
beaucoup avec les structu­
res sociales comme la PJJ
(protection judiciaire de la
jeunesse), ou des classes
relais. Ces jeunes sont pre­
neurs de l’activité
taekwondo pour les va­
leurs qui sont transmises
plus que pour mettre des
■ BIO
1972
Né le 13 mai 1972 à
Cognac (Charente).
1,77 m, 73 kg.
Marié à Vanessa. Une fille
Ambre, 11 ans.
1991
Débute le taekwondo à
l’âge de 19 ans.
4
Dirige 4 clubs Kang Ho :
Jargeau, Orléans, Ingré et
Châteaudun
COUP DE PIED. Ce qui plaît à Nicolas Félix dans le taekwondo ? « L’efficacité », tout simplement.
PHOTO DANIEL BEDRUNES
Et à 19 ans, c’est le dé­
clic. « Je ne pense pas que
ce soit trop tard. Pour res­
ter dans un art martial, il
faut un peu plus de matu­
r ité et avoir découvert
plein de choses aupara­
vant. » Un coup de foudre
pour le « taek » donc : « Ce
qui m’a plu, c’est l’efficaci­
té avant tout de la métho­
de traditionnelle coréenne
et non pas le côté sport de
combat. » C’est pourquoi
il s’essaye également au qi
gong : « En Occident, nous
avons une approche exter­
ne des arts martiaux. Avec
les arts martiaux énergéti­
ques comme le qi gong,
o u q u a n d o n p ra t i q u e
avec des maîtres coréens,
on touche le côté interne,
ce que l’on ressent et ce
que l’on peut travailler sur
nous. Mais c’est long. Je
trouve cela très important,
pour moi personnelle­
ment. Au niveau de mes
élèves, j’essaye de l’ame­
ner un peu dans mes
cours. Se mettre en
tailleur le dos droit, respi­
rer. Rien que cela, c’est
déjà bien. Des exercices
simples. »
Nicolas est fait pour en­
seigner. Cela saute aux
yeux quand on le voit par­
ler à ses élèves : « Oui
j’aime ça. Mais au­delà
d’enseigner l’art martial et
l e p r o m o u v o i r, j e m e
rends compte de plus en
plus que j’ai besoin
d’aider les jeunes. » Com­
muniquer. Aider. Passer le
relais. Des valeurs que ne
renierait aucun pratiquant
d’arts martiaux. ■