Consultez - CCI Moulins Vichy

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Consultez - CCI Moulins Vichy
mve
DÉCEMBRE 2008
N° 155
Bimestriel
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SOMMAIRE
DU MARDI AU VENDREDI DE 9H À 12H15 ET DE 14H15 À 19H
SAMEDI 9H À 19H EN CONTINU
DOSSIER
pp. 4 à 9
Vivre en société, l’essence de l’entreprise
ENTREPRISES
Délos : de solides biscuits aux œufs
Ligier redouble d’ambitions
p.10 et 11
HÔTELLERIE/RESTAURATION
P.14 et 15
Des formations co-pilotées avec les professionnels
L’auberge de la Tour à Rocles
COMMERCES
La vie des PFIL
pp. 16 à 18
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ÉDITORIAL
L’AVENIR DES CCI EN
e 9 décembre, le Palais des Congrès de
Paris devrait être plein à craquer pour la
conclusion des États généraux qui ont
animé le réseau des Chambres de
commerce et d’industrie cette année. L’un
des onze débats interrégionaux portait en juillet
sur le thème : « Chefs d’entreprise, quels services
attendez-vous des CCI demain ? »
Fort de ses 148 chambres et 5.200 élus consulaires, le réseau
des CCI représente les intérêts de plus de 1,8 million d’entreprises ressortissantes. Il les accompagne, les conseille, les
informe au quotidien. À l’horizon 2020, quel sera le rôle et
le poids des CCI ? Les débats dans notre région ont
apporté un premier élément de réponse : les chefs d’entreprise doivent se réapproprier les CCI afin de mutualiser
L
DÉBAT
leurs ressources et leurs efforts. L’épilogue parisien des États généraux permettra aux 4.000
personnes attendues (chefs d’entreprise, élus,
représentants des pouvoirs publics, etc.) de faire
entendre leur voix et leurs propositions aux plus
hautes autorités de l’État.
La révision générale des politiques publiques
(RGPP) et la loi de modernisation de l’économie traduisent la volonté gouvernementale d’un changement en profondeur. Acteurs de terrain, vivant au cœur du
tissu économique, les CCI sont déterminées à s’autoréformer et à jouer un rôle de premier plan dans cette
évolution que la crise mondiale rend encore plus nécessaire.
Henri Legrand, président de la CCI de Moulins-Vichy
MVE.– Directeur de publication : Gilles Forissier – Éditeur : CCI de Moulins-Vichy, BP 1729 Moulins Cedex, tél. 04.70.35.40.00, Mail : [email protected] – Rédaction, composition et mise en page : Bleu autour,
03500 Saint-Pourçain-sur-Sioule, tél. 04.70.45.72.45 – Imprimerie : Quillier, 03150 Varennes-sur-Allier – Périodicité : bimestrielle – Dépôt légal : Décembre 2008 – Tirage : 6.500 exemplaires. Toute reproduction des articles,
informations et clichés photographiques publiés dans cette revue est subordonnée à l'autorisation du directeur de la publication.
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV –Décembre 2008 – N° 155
3
DOSSIER
VIVRE EN SOCIÉTÉ
l’essence de l’entreprise
Citoyenne, l’entreprise l’est par nature.
Micro-société dont la vie repose, entre autres,
sur des règles de respect et d’écoute
– des salariés, des clients –, elle pousse plus loin
l’ouverture au monde. De la transmission
des savoir-faire au développement durable,
du sponsoring sportif à la rencontre culturelle,
petit tour d’horizon des façons d’être… en société.
Des tomes
de rencontres
D
epuis sa première séance de
dédicaces en 1989 – avec l’historien local Jacques Corrocher –,
Henri Tournaire n’a cessé de développer les rencontres avec les
auteurs dans sa librairie vichyssoise.
Son déménagement de la rue de
Paris à la rue Burnol, en 1994, lui a
donné les coudées franches, grâce à
des locaux plus vastes : « J’organise
trois types de dédicaces. Celles, classiques, où l’auteur vient, signe et
bavarde. Les lectures, où l’auteur lit
des extraits de son œuvre ; par
exemple, pour le Printemps des
Poètes, je fais venir quinze auteurs,
et je fais lire des enfants. Et enfin les
conférences, comme celle de JeanFrançois Mattéi, ancien président de
la Croix-Rouge, qui a attiré 80
personnes. » Les auteurs et les
4
éditeurs sont souvent « demandeurs » de ce genre d’événement,
« surtout les locaux, dont les livres
sortent en autoédition », précise
Henri Tournaire : « Le plus difficile,
c’est d’en refouler certains. Parfois,
il y a des bides. Les éditeurs parisiens sont partants, mais ils ne
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155
veulent pas envoyer leurs auteurs
au casse-pipes. Mais Vichy a une
aura, ça joue. » Tout comme le classement de la Grande Librairie
parmi les 600 librairies dites de
premier niveau : « Nous sommes
260e. Dans ce classement, l’animation est prise en compte. Un libraire
n’est pas qu’un marchand de livres.
Dans des villes pas très grandes, les
libraires sont un peu des acteurs
culturels, comme une médiathèque. »
La concurrence d’Internet, qui
grignote « tous les ans 2 à 3% du
marché », encourage les libraires à
multiplier les motifs de visite : « On
organise 20 à 25 rencontres par an.
Le record, ç’a été 450 signatures
pour François Léotard. On a des
gens qui viennent spécialement
pour ça. On envoie des invitations,
de 100 à 500 personnes. On a des
fidèles : même quand ils ne viennent pas, on leur fait dédicacer un
livre ! »
DOSSIER
Réinsertion et ruralité
le double défi
L
a « crise de la cinquantaine »
peut tracer des méandres
imprévus dans les carrières, ou
faire éclater les voies bien canalisées. Jean-Claude Valentin en est
un exemple rayonnant : « J’étais
ébéniste pendant 25 ans à
Creuzier, restaurateur de meubles,
antiquaire. Puis j’en ai eu marre de
trimer, je n’avais pas envie d’aller
plus loin. » Le 1er novembre, il a
ouvert un réservoir de pêche à la
mouche, à Saint-Christophe.
« Une deuxième vie professionnelle » qu’il s’est assurée en vendant
sa propriété pour réinvestir dans
quinze hectares de bois et un étang
« marécageux ».
Soigneusement vidé et curé, l’étang
s’est rempli au gré du débit, capricieux, des sources : « J’ai d’abord
mis 300 kg de truites arc-en-ciel »,
explique l’ancien pêcheur de 1ère
division – les Français sont champions du monde de pêche à la
mouche. Sa reconversion a beau
résulter d’une crise, elle est néanmoins réfléchie : « Il n’y a pas de
réservoir de pêche à 200 km à la
ronde. C’est un projet que je porte
depuis 2004, j’ai débroussaillé,
nettoyé, cela représente quatre ans
de travail. » Le prêt de Vichy
Initiative l’a aidé à financer la
partie bar et restauration – les
pêcheurs aiment à raconter leurs
exploits devant un verre. Avec son
épouse Monique, Jean-Claude
Valentin a mis sa chemise dans
l’aventure : « Toutes nos économies. On a même vendu nos
meubles. On a investi 250.000€. »
Les banques ont pourtant tiqué
devant le projet présenté par le
couple, alors RMIste : « Puis on a
entendu parler de la fondation
Raoul-Follereau. On a contacté
son responsable, Georges Persoz
(en Saône-et-Loire, NDLR). La
fondation nous a aidés à refaire un
budget prévisionnel, et nous a
accordé une subvention de 5.000€.
Ça nous a ouvert les portes des
banques. »
entreprises – le mécénat permet à
celles-ci de bénéficier de réductions d’impôts de 60% dans la
limite de 5% du chiffre d’affaires.
✍ Contact : 03.85.81.36.24.
Sur Internet : www.raoul-follereau.org/
La « lèpre » du chômage
En lutte contre la lèpre à travers
le monde, la fondation RaoulFollereau, reconnue d’utilité
publique, s’est engagée depuis
1993, en France, contre une autre
« lèpre », celle du chômage. Elle
s’est spécialisée dans l’insertion en
milieu rural, avec un double
objectif : « Aider des professionnels
compétents et motivés en situation
précaire à créer leur propre activité
et contribuer à la revalorisation de
communes de moins de 2.500 habitants ». En quinze ans, la fondation a conseillé 2.500 candidats,
instruit 1.100 projets et apporté
230 soutiens financiers pour un
montant de 800.000€. Elle fonctionne grâce aux dons des particuliers, des collectivités locales et des
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DOSSIER
Des entreprises solidaires
et regroupées
C
réé en 1999 à l’initiative des
missions locales et des organismes
de
formation,
le
Groupement des entreprises solidaires de l’Allier (GESA) compte
une trentaine d’adhérents : « Il
n’est pas encore assez connu »,
constate sa directrice MariePascale Chabot. Son fonctionnement est pourtant séduisant : « Le
GESA permet de répondre à des
besoins en personnel sur tout le
département, grâce à des contrats
en alternance. On reçoit les candidats, on les présente aux entreprises,
qui sont les seuls décisionnaires,
puis on s’occupe de toute la gestion
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administrative du contrat, pour 24
mois au maximum. Le GESA est
l’employeur principal, il s’occupe de
trouver la formation, diplômante
ou qualifiante. C’est un contrat
tripartite entre le GESA, l’entreprise et le candidat – le plus souvent
un jeune de moins de 26 ans.
L’intérêt pour l’entreprise, c’est
qu’on s’occupe de tout. »
Temps partagé
Présidé par Thierry Bonnemoy
(patron de l’entreprise Dagois), le
GESA compte actuellement 20
salariés sous contrat, mis à disposition des adhérents. « L’entreprise
ne paie que les heures de présence
du salarié chez elle », précise
Marie-Pascale Chabot, qui a créé
en juillet 2006 un second groupement d’entreprises, Activa, présidé
par Guy Maire (patron des Forges
de Margeride) et basé sur le
concept de temps partagé : « On
répond à des besoins en saisonnalité et en partage de compétences.
Les gens entrent chez nous en
CDD, et le but, c’est de leur
trouver un CDI à temps plein sur
plusieurs entreprises. C’est une
super idée, mais on n’arrive pas à
franchir un cap. On a 14 salariés,
dont quatre en temps plein. Notre
but, c’est d’avoir dix temps plein.
On se heurte à la méconnaissance
et à la méfiance des entreprises.
Pourtant, ça fonctionne très bien
dans d’autres départements. On se
donne jusqu’à la fin de l’année
pour savoir si on continue. Ce
serait dommage d’arrêter, car ça
s’adresse à des personnes de tous
âges. On a des gens de plus de 50
ans, qui ont été licenciés et qui se
relancent. »
☞ Contact : 04.70.47.52.85.
6
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155
DOSSIER
Du sponsoring sportif
L’éthique
au partenariat
uadragénaire, Bruno Pironin est
« dans le bio depuis 40 ans ». Depuis
juillet dernier, il est le gérant des
Rayons Verts, magasin d’alimentation
bio moulinois créé il y a 18 ans par
Gérard Moreau : « C’est ma première
affaire en tant que gérant. J’ai longtemps
été salarié d’un magasin bio, sur
Clermont-Ferrand. Ça me trottait dans la
tête depuis le milieu des années 90. Cela
aurait été plus facile qu’aujourd’hui, car il
y avait moins de monde sur le marché. »
L’engouement pour le bio et le
commerce équitable a vu les magasins
se multiplier, et la grande distribution
étoffer considérablement son offre : « Il
y a de la place pour tout le monde. Seul
1% de la population mange bio. Il en reste
99%. Mais il ne faut pas s’endormir. Sur
Moulins, il y a trois magasins bio. C’est
très bien comme ça. Si un quatrième
arrive, l’un de nous disparaîtra. » Zen et
vigilant, Bruno Pironin a ainsi étendu
les heures d’ouverture pour « évoluer
par rapport à la concurrence », et mise
sur « l’ancienneté » du magasin, sa
clientèle fidélisée mais mouvante : « La
clientèle des militants du bio commence à
s’estomper. On touche tout le monde, on
voit arriver des gens qui souffrent du
stress, qui ont des problèmes de santé.
Du coup, on aborde avec eux l’alimentation. C’est un métier qui demande des
bases techniques, une connaissance des
produits, des préparations. On conseille
des produits qui ne sont pas anodins. »
C’est sur cette plus-value du conseil et
de la dégustation que Bruno Pironin
compte pour résister.
Q
É
voluant au plus haut niveau du
basket français, la JA Vichy
doit composer avec l’un des plus
petits budgets de la ProA (2,7 M€).
Celui-ci est alimenté à 50% par les
entreprises réunies dans le « cercle
d’affaires JAV Entreprises » qui
renvoie à la préhistoire le mécénat
pratiqué dans le sport amateur, où
l’entreprise locale se contente de son
logo sur un jeu de maillots qu’elle
offre ou d’un encart publicitaire sur
le calendrier. « Nous, on parle de
partenariat plus que de sponsoring,
explique Vincent Ferry, responsable
commercial et marketing de la JAV.
Le but est que les entreprises aient un
vrai retour sur leur investissement,
pour qu’on leur devienne indispensable. » Soirées VIP, rencontres avec
les joueurs avant et après les
matches, réunions en semaine avec le
président Jean-Christophe Jonon ou
le coach Jean-Louis Borg, visites
d’usine, repas, etc. Le club met les
petits plats dans les grands pour
soigner ses « partenaires » : « On a
été le deuxième club en France, après
Dijon, à créer un club de sponsors.
En 1992, on s’était regroupés avec le
RC Vichy (rugby) et les journées
équestres pour avoir plus de monde.
On a créé le cercle JAV Entreprises
en 2000. À l’époque, il y avait 60
entreprises ; on en est à 170 aujourd’hui. » Pour faire partie du cercle,
une entreprise doit apporter au
minimum 2.500€ par an : « Le
plus important partenaire donne
70.000€. On a en plus une trentaine
d’entreprises qui apportent de 250 à
2.000€. » Le club a recruté un
commercial à plein temps, en mai
dernier : « On n’est pas au
maximum de ce qu’on pourrait faire,
même si nous sommes dans une
agglomération plutôt “pauvre”. Ce
qui nous limite, c’est notre salle. On
a 3.000 places, on propose 700 places
en rayon
VIP. Si on disposait d’une salle de
6.000 places, on pourrait passer à
1.000 places VIP, ne plus avoir des
simili-loges, proposer de meilleures
salles de réception. On a des entreprises qui sont prêtes à mettre plus
d’argent, mais qui veulent des prestations de qualité. » L’exemple vient
de l’ASM Clermont Auvergne, qui a
rénové le parc des sports MarcelMichelin en y créant de vraies loges.
La JAV, elle, a mis sur la table des
collectivités locales un projet de
« mini-Bercy » ambitieux, « un outil
multiactivités qui pourrait accueillir
aussi des spectacles culturels » et
serait implanté en face de l’École des
métiers du bâtiment, au carrefour
des axes de communication. Un
projet à « 15 M€ » qui permettrait à
la JAV « d’aller chercher des entreprises plus loin, jusqu’à ClermontFerrand ».
Parmi les partenaires de la JAV, l’entreprise de couverture Suchet est
dirigée par des « amoureux du
sport », Marc et Jacques Suchet, ☞
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155
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DOSSIER
☞ anciens rugbymen au RC Vichy et
au SCA Cusset. « Nous avons une
démarche ciblée sur le basket et le
rugby. On évite de s’éparpiller »,
explique Marc Suchet, dont le frère
préside, avec Olivier Safin, le RCV.
L’entreprise apprécie l’ambiance
« club de partenaires » cultivée par
les deux structures – l’une professionnelle, l’autre amateur : « Cela
permet de faire des rencontres, de
tisser des amitiés, des relations.
Souvent, les entreprises sont peu
considérées dans les clubs, elles
apportent de l’argent mais n’ont rien
en contrepartie. Là, on a un retour
sur investissement, même si on est
déjà bien connus sur le bassin de
Vichy. Ça peut ouvrir des portes.
Quand on retrouve un client à côté
de soi, dans les tribunes, ça facilite les
contacts. On ne fait pas ça que pour
le business, c’est aussi parce qu’on
aime ces sports. Les clubs ont su créer
des affinités, qui nous donnent envie
d’aider. » Ce qui n’empêche pas
l’entreprise cussétoise d’apporter
une aide « ponctuelle » à des petits
clubs de l’agglomération, comme les
cyclistes de Cusset ou les basketteurs de Saint-Priest-Bramefant.
L’Éducation nationale
cultive les partenariats
D
ans les établissements d’enseignement professionnel et technique, la relation avec les entreprises
est depuis longtemps en place. Ainsi,
les référentiels du contenu des
programmes et des examens sont
définis par une commission paritaire
consultative (CPC) qui est constituée pour une moitié de représentants des entreprises et pour une
autre de personnes de l’Éducation
nationale.
Proviseur du lycée Jean-Monnet
d’Yzeure, Serge Meunier rappelle
ainsi : « Les formations comportant
des stages en entreprise, les enseignants sont donc en liaison permanente avec celles-ci. Il est aussi
logique de retrouver des personnes de
ces entreprises dans les jurys
d’examen. En fait, notre établissement travaille avec un réseau d’entreprises qui ne sont pas seulement
locales : les cristalleries de Saint-Louis
et de Baccarat viennent régulièrement pour proposer des emplois à nos
élèves en arts et techniques du verre.
Nos formations en électrotechnique
ont des liens plus étroits avec des
entreprises de la région comme
CEME, Bosch ou PSA. Notre lycée
va ouvrir en septembre 2009 un BTS
comptabilité-gestion : cette formation
bac +2 manque dans l’Allier, les
professionnels des métiers de la comptabilité nous en ont fait part et nous
avons construit ensemble ce BTS. »
« Former les jeunes », un devoir citoyen
érante du magasin de lingerie Fantaisie à Moulins,
Marie-France Thévenin accueille des élèves du lycée
professionnel privé Anna-Rodier depuis une vingtaine
d’années, en stage ou en apprentissage. Tout est parti de
la proposition d’une enseignante qu’elle connaissait, et
d’une réflexion pleine de bon sens : « Pour se former, les
jeunes ont aussi besoin d’une expérience sur les lieux de
travail. » Muriel Perronnet a fait son apprentissage, il y a
une douzaine d’années, avant d’être embauchée par
Marie-France Thévenin qu’elle seconde depuis. « Il faut
une certaine motivation pour accueillir les jeunes. Une
stagiaire passe entre six et huit semaines au magasin. Cela
demande du temps, et plus ou moins d’énergie, pour la
mettre dans l’ambiance d’un commerce spécifique. En
lingerie, la clientèle passe toujours par le conseil. Il faut bien
connaître les tailles, les matières. Il faut aussi de la psychologie, car on touche à un domaine intime. »
Marie-France Thévenin ne participe pas aux jurys où ses
stagiaires présentent leur travail, mais le lycée lui
G
8
propose par ailleurs de faire partie de jurys d’autres
stages de vente : « Je me rends sur le lieu de stage pour
poser des questions à l’élève à partir d’une fiche de produit.
Cela concerne la vente de produits très différents de mon
commerce – le dernier était une charcuterie –, mais quand
on sait vendre un produit, on sait vendre les autres ; on voit
vite si le jeune est compétent. »
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155
DOSSIER
DES PROFESSIONNELS
impliqués et appliqués
Le bâtiment
« côté cours »
D
e toutes les portes ouvertes
organisées par la FFB
(Fédération française du bâtiment),
“Les Coulisses du bâtiment” de la
Fédération du BTP Allier ont été
une des plus fréquentées. Du 9 au 11
octobre, 21 chantiers ont alors été
ouverts au public, notamment celui
des collèges, alors que la moyenne
nationale était de cinq ouvertures par
département.
Les entreprises bourbonnaises vont
encore plus loin sur le terrain civique
en s’engageant depuis six ans dans
une autre journée organisée en marsavril par la FFB de l’Allier, “Un
jeune, un jour, une entreprise”.
Explications de Sébastien Bordesoult,
secrétaire général de la fédération de
l’Allier : « C’est une opération organisée en partenariat avec l’Éducation
nationale, qui détecte une centaine de
jeunes motivés par les métiers du
bâtiment, et nous organisons pour
chacun une rencontre avec un chef
d’entreprise du bâtiment qui lui
explique son métier. Les jeunes sont
très réceptifs et certains s’engagent
rapidement dans nos métiers. La
fédération intervient aussi régulièrement dans les établissements d’enseignement et chaque année près de
5.000 jeunes sont ainsi sensibilisés aux
emplois du bâtiment. Nous intervenons aussi depuis quelques années
auprès des demandeurs d’emploi de
l’ANPE qui ont un profil correspondant à nos métiers mais qui n’avaient
pas pensé à ces derniers. » Par ailleurs,
la Fédération de l’Allier a aussi été
remarquée nationalement pour son
initiative citoyenne concernant la
promotion des femmes dans les
métiers du bâtiment.
■
• À l’IEQT de Vichy
Directrice à la fois de la formation à la CCI de Moulins-Vichy et de l’IEQT
(Institut européen de la Qualité totale), Chantal Jeux rappelle l’implication et
le rôle des professionnels dans la bonne marche de l’IEQT : « Nous travaillons
avec un conseil pédagogique d’une quarantaine de personnes, responsables
qualité des entreprises et chefs d’entreprise, qui se réunit quatre fois par an
pendant une demi-journée. Ils nous apportent les besoins des entreprises et sont
les garants de l’adéquation entre ces besoins et les formations que nous mettons
en œuvre ; cela permet à l’IEQT d’être en prise directe avec les nouveaux besoins,
les évolutions. Les professionnels participent aussi aux différents jurys qui interviennent, d’abord pour le recrutement des élèves – qui ont toujours un entretien
avec un professionnel –, puis lors de la présentation des travaux de stages et
enfin pour l’obtention des diplômes. Par ailleurs, beaucoup de nos formations se
font par alternance dans les entreprises, où la personne qui parraine l’étudiant
joue un rôle capital, en apportant logique, méthode, cadre de référence. Ces
professionnels, que nous avons approchés grâce aux ouvertures sur le monde de
l’entreprise que permet la CCI, et auxquels nous avons proposé de participer à la
marche de l’IEQT, le font bénévolement ; on ne leur rembourse que des frais de
déplacement. Parmi ces bénévoles, il faut donner une mention spéciale aux
cadres supérieurs qui viennent de prendre leur retraite et qui, pendant quelques
années, consacrent largement leur temps disponible au conseil pédagogique. Et
également aux anciens élèves de l’IEQT qui reviennent vers nous, après une
quinzaine années d’expérience, pour nous apporter leur concours. »
• À l’ESC Clermont
L’entreprise est au cœur des programmes de l’École supérieure de
commerce (1.500 étudiants tous parcours de formation confondus). Les
entreprises interviennent directement dans les enseignements, par leurs
témoignages ou en donnant des cours. Elles accompagnent les étudiants tout
au long de leurs études, en les rencontrant au cours de forums ou de
sessions d’entretien individuel, en s’ouvrant à eux pour des stages et les
formations par apprentissage, et en participant aux jurys qui jalonnent le
parcours étudiant de l’entrée au diplôme.
Pour gérer le tout, l’ESC dispose d’ailleurs d’un service des relations entreprises dirigé par Chantal Landy : « Pour accueillir nos stagiaires et nos
apprentis, l’ESC s’est constitué au fil des années un réseau d’entreprises – que
nos étudiants contribuent d’ailleurs à renouveler – sur la région* et bien au-delà.
Nous pouvons compter ainsi chaque année sur une offre de 3.000 stages. Pour
l’oral du dernier concours d’entrée, 700 professionnels se sont mobilisés, n’hésitant pas à donner de leur temps. Beaucoup apprécient ces moments qui leur
permettent de mieux comprendre les nouvelles générations et aussi de rencontrer d’autres chefs d’entreprise. »
* Parmi les entreprises de la circonscription, on notera ces dernières années : CAP (l’Oréal),
Bosch, Wavin, PSA, NSE, Potain, Naturedis, Décathlon, Centre hospitalier de Vichy, etc.
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155
9
PARCOURS
D’ENTREPRISE
ENTREPRISES
DÉLOS
DE SOLIDES BISCUITS AUX ŒUFS
u
La biscuiterie Délos a traversé le temps avec succès, depuis 1929.
Devenue la Compagnie du Biscuit, rachetée en 2003 par le groupe Bouvard,
l’entreprise de Bessay produit ses biscuits à la cuiller et ses boudoirs principalement
pour les marques de la grande distribution. Avec un souci constant de la qualité.
n combat avec la matière.
Le mélange de la pâte et
des blancs d’œuf, des
dizaines de litres brassés
dans une énorme gamelle, avec une
spatule de géant percée en son centre,
d’un mouvement qui implique tout le
corps. La base du biscuit à la cuiller, que
Pascal Rincé, directeur de l’usine de
Bessay, montre fièrement après la visite
du site, de ses tapis roulants et de ses
chaînes de conditionnement : « Ce
premier geste du pâtissier, on l’a gardé. Ce
tour de main n’est pas automatisable.
Nous avons des pâtissiers, des gens du
métier, une main-d’œuvre qualifiée qui
n’est pas facile à trouver. »
Même industrialisée, la fabrication des biscuits à la cuiller
et des boudoirs reste « un travail de cuisine ». Les œufs
n’y sont plus cassés à la main, par milliers, ils arrivent en
immenses sachets flasques, mais l’esprit demeure. Celui
des familles Fournier et Sarrazin, fondateurs en 1929 de la
biscuiterie Délos, à Bessay-sur-Allier, qui ont tenu les
rênes jusqu’en 1978. Reprise par des cadres, l’entreprise
est restée indépendante jusqu’en 1995, année de son rachat
par le groupe financier Agro Plus. En 2002, elle fusionne
avec une société de Pessac (Gironde) spécialisée dans le
10
petit-beurre recouvert de chocolat et
devient la Compagnie du Biscuit. L’année
suivante, celle-ci est absorbée par
Bouvard, un groupe familial basé dans
l’Ain qui possède aujourd’hui sept unités
industrielles en France.
Remis dans le bon sens
Le rachat est arrivé à point, se souviennent Pascal Rincé, arrivé dans le groupe
Bouvard en 2001, et Jean-Yves Ressot,
responsable d’exploitation et « mémoire »
de l’usine : « On commençait à péricliter.
L’entreprise connaissait des difficultés. »
Spécialisé dans les marques de distributeurs pour la grande distribution, Bouvard remet Délos
dans le bon sens : « L’activité commerciale a été redynamisée, ce qui nous a permis de retrouver la sérénité. Nous
étions mal positionnés sur le marché. Nous avons remis les
bons produits sur les bons clients. Nous n’avons pas plongé
vers le hard discount. Au contraire, nous sommes revenus
à une production de qualité. Il n’y a pas eu de coupes
sombres. »
À Bessay, une centaine de salariés en 3 x 8, renforcés par
des intérimaires lors des pics du printemps et de fin
d’année, ont produit, en 2008, 3.500 tonnes : « On fait
+ 5% cette année, + 30% par rapport à 2006. Avec le
même effectif, on fait 1.500 tonnes de plus qu’en 2003. »
Une productivité accrue qu’explique la modernisation de
l’outil par le nouveau propriétaire. 80% des biscuits fabriqués à Bessay sont vendus sous les marques de distributeurs, en France et en Europe du Sud. Le reste est en soustraitance pour Brossard. La marque Délos, elle, a vécu :
« Une marque, c’est un coût, un budget de communication. Délos était très connu dans la région, mais elle avait
du mal au niveau national. Le groupe a préféré investir sur
l’outil, le développement des produits. »
Pour la suite, Pascal Rincé se montre prudent : « Le développement du site industriel est réalisable, compte tenu de
la taille de notre parcelle. La décision finale tiendra compte
des facteurs économique et logistique. »
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155
ENTREPRISES
LIGIER
REDOUBLE D’AMBITIONS
es travaux ont commencé au
Bâtiments neufs, chaînes de montage robotisées :
printemps 2007 et les derniers
aménagements extérieurs ont
le site Ligier Automobiles d’Abrest donne la nouvelle
été réalisés au début 2008.
L’usine pilotée par Philippe
dimension du constructeur de voitures sans permis.
Ligier couvre maintenant
19.000 m3 et sa nouvelle carrosserie a
présents dès l’atelier de soudure, puis
du style, à l’image de ses producse succèdent les ateliers de thermotions : à droite, le nouveau bâtiment
formage, de détourage automatisé, le
logistique, une suite de l’engagement
hall d’assemblage par collageà fournir des pièces détachées
ferrage, et enfin l’atelier convoyage,
pendant dix ans ; à gauche, reconoù les robots laissent encore une
naissable à sa fresque, le nouveau
place à la main pour le montage final
bâtiment de stockage des pièces de
de tous les éléments, dont le moteur
première monte, en extension des
trielle et le savoir-faire en matière de
Lombardini.
halls de production.
petites séries font la spécificité de
Chaque voiture reçoit des contrôles
« C’est une grosse opération immobiLigier. » Ligier peut ainsi proposer
en milieu et en fin de chaîne, où elle
lière, commente Jean-Yves Lacoste,
une gamme diversifiée pour cibler,
subit une check-list avant de passer
responsable communication et
au-delà des utilisateurs traditionnels
sur les bancs d’essai. Suivent divers
marketing, qui a entraîné
(65% sont des ruraux âgés), les
contrôles puis des essais
Robots
le reconditionnement des
nouvelles clientèles, notamment les
sur piste avant le retour à
autres bâtiments et l’achat
actifs en attente de permis et les cital’atelier retouche et une
et contrôles
de nouvelles machines. »
dins cherchant la facilité de stationdernière check-list. « La
C’est bien une nouvelle étape du
nement (30% au total), sans oublier
robotisation nous fait beaucoup
développement qui, de 2004 à 2007, a
les automobilistes verbalisés (3%).
gagner en qualité de fabrication, sans
fait passer sa production de 1.500 à
Avec une orientation plutôt “haut de
suppression de postes, précise David
3.500 voitures (un quart du marché
gamme”, Ligier occupait 26% du
Develay, le responsable de la producde la voiture sans permis). Le site
marché français en 2007 et 22% du
tion. Et pour une fiabilité maximum,
d’Abrest, où Guy Ligier avait basé sa
marché européen. Sa croissance va
concrétisée par une garantie de trois
première entreprise de travaux
encore prendre une nouvelle dimenans, nous avons un service spécialisé
publics, est aujourd’hui un outil
sion : Philippe Ligier a officialisé
qui contrôle régulièrement les pièces
industriel conçu pour monter en
courant septembre son association
fournies par nos sous-traitants. À
production de 50 (moyenne actuelle)
avec l’investisseur 21 Centrale
cause de ce renforcement des
jusqu’à 70 véhicules par jour. Il y a
Partners (groupe de capital-invescontrôles, et de la sophistication croisd’ailleurs très peu de stocks ici, la
tissement de la famille Benetton)
sante des équipements, il faut aujourproduction étant modulée en foncpour restructurer le capital de Ligier
d’hui, malgré la robotisation, plus
tion des commandes et des préviet reprendre la filiale Microcar du
d’heures pour monter un véhicule
sions des commerciaux.
groupe nautique Bénéteau. Le
qu’il y a cinq ans. »
Pour arriver à ce résultat, il a fallu
rapprochement de Ligier et
Un peu à l’écart de la production, le
robotiser les lignes de production, et
Microcar, respectivement 2e et 3e
site d’Abrest accueille aussi les
faire aujourd’hui d’Abrest la
constructeurs du secteur, crée ainsi
bureaux d’études, de style et le local
réplique d’un site de grand construcun leader européen qui développera
de prototypage. « Les essais sur notre
teur automobile. Les halls qui ont
une stratégie commune aux deux
piste permettent aussi de détecter
abrité la construction des sportives
marques qui conserveront néandes possibilités d’amélioration. Les
Ligier, de la prestigieuse SM Citroën,
moins leur indépendance. Le groupe
produits évoluent sur une année,
puis les révisions des “Garanties Or
Ligier-Microcar, présidé par Philippe
poursuit Jean-Yves Lacoste, et l’outil
Renault”, sont maintenant organisés
Ligier, faisait déjà stand commun au
industriel suit le rythme. La capacité
en six ateliers. Les robots sont
Mondial de l’Automobile 2008. ■
d’amélioration, la réactivité indus-
L
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155
11
ENTREPRISES
6e CONCOURS RÉGIONAL
DES BONNES PRATIQUES QSE-DD
L
’association Auvergne Qualité Performance (AQP) lance son 6e
concours régional des bonnes pratiques Qualité, Sécurité, Environnement
et Développement durable (QSE-DD). Il est ouvert aux entreprises de tous
secteurs et de toutes tailles, adhérentes ou non à AQP. L’association organisatrice s’engage à valoriser les lauréats et les entreprises qui présentent
de bonnes pratiques. Lors du concours 2008, 24 entreprises ont présenté
37 dossiers – soit deux fois plus qu’en 2007 (voir MVE 152). Cinq
trophées avaient été remis. Le dossier d’inscription peut être téléchargé
sur le site www.aqp-auvergne.fr, demandé au 04.70.30.41.40 ou par
courriel à l’adresse suivante : [email protected]
LE PAYS DE LAPALISSE
ENCOURAGE L’APPRENTISSAGE
E
n 2002, la communauté de communes du Pays de Lapalisse a
instauré des “bourses d’apprentissage” afin d’inciter les jeunes du
territoire communautaire à réaliser leur apprentissage chez un artisan
installé dans l’une des communes du Pays. Initialement, une bourse de
1.000€ était délivrée à l’obtention du diplôme, et une bourse de
10.000€ en cas d’installation sur la communauté de communes dans les
dix années suivant la signature de la convention avec l’établissement
intercommunal. Ce dispositif a été modifié en 2008, pour encourager les
apprentis diplômés à s’établir dans le Pays : la bourse pour le diplôme
est passée à 250€, et celle pour l’installation à 15.000€ (10.000€
immédiatement, 5.000 au bout de trois ans). Depuis le lancement de
cette opération, 52 apprentis ont signé la convention avec la communauté de communes. Le 13 novembre, celle-ci a organisé une cérémonie
pour la remise de bourses et la signature de nouvelles conventions. Pour
la première fois, un apprenti a demandé la prime de 10.000€ : habitant
à Isserpent, Mathieu Matichard a repris l’entreprise de terrassement
lapalissoise que gérait Fernand Péronnet, son maître d’apprentissage –
parti en retraite. Les 10.000€ lui ont été remis par Georges Dajoux,
président de la communauté de communes du Pays de Lapalisse, et
Christian Tourret, président de la Chambre de métiers de l’Allier (partenaire de la communauté de communes).
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3
12
AU CHEVET DE LA GARE DE VICHY
A
vec sa façade de 200 mètres brodée d’arcades, ses bâtiments
parés de pierres de taille et son horloge monumentale, la gare de
Vichy se plaçait dès sa construction en 1863 au diapason d’une ville
dédiée au luxe et à l’élégance. C’est cette image, masquée dans les
années 1970 sous un vilain bardage bleu à verre fumé et noyée par les
voitures, qui revient au jour avec la création du pôle d’échanges intermodal – un chantier de 11 M€ porté par Réseau Ferré de France, la
SNCF, Vichy Val d’Allier et la ville de Vichy. Spécialiste reconnu de la
restauration patrimoniale, l’entreprise yzeurienne Dagois a été chargée
de la recréation des façades, d’avril à septembre. Un chantier passionnant, selon son président Thierry Bonnemoy : « On a pris beaucoup de
plaisir à faire ce travail, qui comportait toute une partie de recherches, de
découvertes. Ce n’était pas de la copie, mais de la recréation. Un chantier comme celui-là, on en a une fois dans sa vie. » Pierres sculptées,
lambrequins en tôle refaits, horloge reconstituée avec la société
Heur’Tech (Chemilly)… La gare vichyssoise a retrouvé son visage
d’antan. Une chirurgie fine à 310.000€ hors taxes qui représente 10%
de l’activité de Dagois : « Notre chiffre d’affaires sur 2007-2008 est de
3,2 M€. Le précédent était de 2,7 M€. On est en surcroît d’activité, on
a des problèmes pour recruter du personnel qualifié », explique Thierry
Bonnemoy qui, en 2006, a racheté à Eiffage l’entreprise dans laquelle il
est entré en 1988. Un patron heureux ? « L’avenir nous réserve de
mauvaises choses. On a peur que l’État coupe les crédits, y compris chez
les particuliers, et que les opérations s’arrêtent. Pourtant, le patrimoine ne
coûte pas cher, par rapport à ce qu’il peut rapporter. Une restauration,
quand c’est bien géré et bien ficelé, avec une bonne logistique, c’est générateur de profits. »
Études et projets
AGENCEMENTS
DE MAGASINS
tous commerces
Fabricant
A. Demard & Fils
DAGOIS
A. DEMARD & FILS
ZI “Le Coquet” – 03260 Saint-Germain-des-Fossés
Tél. 04.70.58.04.92 – Fax : 04.70.58.04.99
www.promebat.fr – [email protected]
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155
ENTREPRISES
CRÉAPAIN
MÈNE SA BARQUE AU SIAL
I
LE CIRCUIT
DU BOURBONNAIS
EN CHANTIER
V
oisin des pistes de l’aérodrome de Moulins-Montbeugny, le Circuit
du Bourbonnais, circuit automobiles et motos, sort de terre depuis
septembre dernier. La CCI de Moulins-Vichy, propriétaire du site, loue
18 hectares aux instigateurs de ce projet d’environ 2 M€, quatre
Bourbonnais réunis dans la société Driving Development, dirigée par
Olivier Carpentier.
L’entreprise spécialisée Stabisol devrait livrer l’ouvrage début 2009. Le
circuit devrait entrer en service, après homologation, vers la fin mars
2009. Ce projet est suivi de près par deux grands noms des sports
mécaniques, Philippe Bugalski (auto) et Christian Sarron (moto).
Le tracé, modulable sur 2,3 kilomètres, sera ceinturé côté extérieur par
une levée de terre qui masquera le bruit et la vue. Le circuit, qui n’est pas
conçu pour les compétitions, sera ouvert aux manifestations mécaniques
organisées par les particuliers et les associations (les week-ends) et aux
stages ou aux formations à l’intention des professionnels et des entreprises (en semaine). Driving Development a déjà enregistré 80 jours de
réservation avec une clientèle parfois issue de la région parisienne ou
lyonnaise.
nventeur du Barquito, pain creux qui peut recevoir de nombreux types
de garnitures, Créapain a présenté ses dernières innovations au Salon
international de l’alimentation (SIAL), en octobre à Paris. L’entreprise de
Saint-Germain-des-Fossés a ainsi concocté un Barquito “basses calories”
(légumes et pain aux céréales) et un emballage dont le film s’ouvre automatiquement 40 secondes après son introduction dans un four microondes. « Comme dans beaucoup de PME, explique Antoine Gruson,
P-DG de Créapain, l’innovation est constante chez nous et nous créons
de nouvelles garnitures pour sortir des sentiers battus et pour répondre à
la demande de nos partenaires européens. Pour poursuivre notre développement à l’international, notre participation au SIAL, qui est le
deuxième salon mondial en matière d’agroalimentaire, est très importante. Mais elle représente un coût très lourd pour une PME du secteur
car l’agroalimentaire est durement touché
par la flambée des prix de ses matières
premières depuis maintenant un an, et
nous ressentons aussi la suppression des
aides régionales aux entreprises. Ce coût
nous aurait peut-être fait renoncer si
Créapain n’avait pas obtenu, grâce à
l’accompagnement de la CCI MoulinsVichy, l’aide d’un programme de soutien
à l’innovation et au développement international. »
SOMMET D’OR POUR
MAÎTRE-FRA
LE SITE SEDIVER O
RÉINDUSTRIALISÉ À 80%
T
rois ans après l’extinction du four et la perte de 286 emplois,
80% de la surface du site verrier de Saint-Yorre est à nouveau
occupé avec une perspective de 170 emplois à trois ans. Conduites
par le cabinet Sofred Consultants, les actions de réindustrialisation
ont installé sur le site une dizaine d’entreprises, dont cinq créées par
d’anciens salariés de Sediver (DSL, Prélec, Sylvatec, MB Decofer et
une activité de mécanique).
Certains travaux d’aménagement ont été pris en charge par Sediver,
qui conserve sur place un laboratoire de recherche. La communauté
d’agglomération Vichy Val d’Allier est aussi intervenue en réhabilitant
un ensemble de bâtiments afin de permettre à l’entreprise Mac Lean
(isolateurs en composites) de regrouper depuis juin ses activités
dispersées sur le site. Dernière installation : Ysibois (composants
industrialisés pour la construction bois) depuis le printemps 2008. Un
atelier d’antiquaire et un centre technique automobile sont en projet.
Il restera encore 11.000 m2 disponibles en halls de fabrication et
bureaux.
rganisé à Cournon en octobre, le Sommet de l’élevage exposait
aussi des matériels agricoles sélectionnés selon leur caractère
innovateur. Maître-FRA, le fabricant de remorques agricoles de
Rongères, y présentait ainsi “Vulcain”, un épandeur de fumier dont le
“tablier accompagnateur” permet un épandage homogène à toutes les
vitesses. Ce système a valu à son concepteur et fabricant d’être
distingué par un Sommet d’Or de l’innovation. « Les agriculteurs sont
attentifs à ce type de distinction que nous allons pouvoir mettre en avant
sur ce matériel pendant un an, souligne Claude Chauvet, qui a repris
Maître-FRA en janvier 2008. Ce Sommet d’Or montre aussi que l’entreprise a pu se relever en quelques mois : elle a un potentiel d’innovation qui était mal exploité et qui peut s’appuyer sur une collaboration
avec le site voisin du Cemagref à Montoldre. Nous venons d’ailleurs
d’embaucher deux ingénieurs dont un à mi-temps, et notre effectif total
atteint maintenant 65 salariés. »
Pour bien marquer son nouveau départ, Maître-FRA présentait aussi à
Cournon une nouvelle benne type TP (3 essieux, 22 tonnes) pour les
agriculteurs et un plateau pour la paille de 12 mètres. À noter que le
service appui aux entreprises industrielles de la CCI Moulins-Vichy a
épaulé ce redémarrage accéléré, avec notamment des conseils de
financement et en stratégie de développement, d’innovation, tandis que
les PFIL apportaient un soutien financier.
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155
13
HÔTELLERIE/RESTAURATION
DES FORMATIONS
co-pilotées avec les professionnels
Prise entre l’évolution constante des normes de sécurité
et d’accessibilité et les attentes de plus en plus pointues
des consommateurs, l’hôtellerie-restauration de l’Allier
a lancé un vaste plan de prévention et de développement.
Pour cet effort sans précédent, la profession peut compter
sur le soutien du Centre de formation hôtelière.
our préparer l’hôtellerierestauration aux nouvelles
normes de sécurité et
d’accès aux handicapés et
redynamiser le secteur, les
deux CCI de l’Allier, le
Groupement des métiers de l’hôtellerie et le Conseil général ont lancé
au printemps dernier un plan de
prévention et de développement de
l’hôtellerie-restauration départementale.
Ce plan, unique en France, s’appuie
sur des audits et des formations.
Concernant ces dernières, la mise au
point revient à un comité de pilotage
présidé par Marcel Livertout (hôtel
Montespan-Talleyrand à Bourbon-
P
l’Archambault). Après une première
réunion en juin dernier, Marcel
Livertout fait le point : « Le comité
de pilotage a travaillé avec les professionnels du secteur qui ont fait passer
leurs idées sur l’orientation des
actions de formation au CFH. Nous
avons ainsi dégagé quatre axes : des
ateliers de découverte du métier et
professionnalisants pour la cuisine, le
service, la réception et les étages, des
stages qualifiants en cuisine, des
stages créateurs-repreneurs spécifiques à notre activité et enfin des
modules délocalisés en matière de
d’hygiène et de sécurité. Le financement de ces actions a aussi été mis au
point. Le CFH (Centre de formation
Au calendrier des formations du CFH
(pour plus de précisions, contacter le CFH au 04.70.30.41.44)
Date
29 septembre
au 19 décembre
2008
8,9 et 10
décembre 2008
2,3 et 4
février 2009
14
Objet
Destinataires
Stage créateur/repreneur
en hôtellerie-restauration
• Porteurs de projets indemnisés
par l’Assedic (ils bénéficient du financement
de l’Assedic Auvergne)
• Salariés d’entreprises, dans le cadre
d’un plan de formation entreprise
ou d’un congé individuel de formation
Perfectionnement au
service des étages (animé
par Catherine Trotobas)
Les épices, les herbes
et les aromates dans une
cuisine inventive (animé
par Laurent Schreiber)
Le public des stages PPS
(Promotion professionnelle et sociale)
organisés et financés par le Fafih : salariés,
saisonniers, extras et demandeurs d’emploi
professionnel de l’hôtellerie-restauration
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155
hôtelière) de Vichy, qui a toute la
compétence pour cela, a commencé
ces formations courant septembre.
Au-delà de ce travail autour des
formations, les hôteliers-restaurateurs ont aussi pu exprimer des
souhaits. Par exemple, étant euxmêmes souvent retenus dans leurs
établissements, ils aimeraient que les
formateurs se déplacent vers eux. Ils
souhaitent également que le plan
départemental prévoie des actions
complémentaires pour les accompagner dans leur démarche commerciale. Enfin le comité de pilotage s’est
intéressé à la mise en place de mesures
sur des problématiques de développement durable, ainsi qu’à une ouverture des formations vers des secteurs
proches de l’hôtellerie en termes de
savoir-faire, comme le secteur des
services aux personnes âgées. »
Remarques et attentes
Les professionnels ont fait part de
leurs remarques et de leurs attentes
tout au long de cette réunion. À titre
d’exemple, Michel Corbet (Auberge
de l’Olive à Dompierre-sur-Besbre)
s’est interrogé sur l’application des
normes d’accessibilité pour une
nouvelle catégorie de handicapés
applicables à l’horizon 2015 : « Après
les handicapés en fauteuil roulant,
l’accessibilité des aveugles et des
sourds fait l’objet de nouvelles
normes. Celles-ci paraissent compliquées et nous avons besoin de
formations pour bien comprendre
ce qu’on nous demande et
comment le faire. C’est aussi nécessaire pour dialoguer avec les entreprises qui sont chargées des aménagements et qui ne savent pas toujours
comment appliquer exactement les
normes. Nous avons aussi besoin de
formation pour comprendre ce qu’on
nous prépare dans la perspective du
développement durable dans notre
secteur, et peut-être y réagir pour
qu’on ne se retrouve pas devant de
nouveaux casse-tête. Quand on parle
de récupérer l’eau de lavage des
salades pour alimenter les toilettes,
faudra-t-il refaire nos cuisines ? »
Autre intervenant, Michel Sabot (La
Colombière à Abrest), président de la
fédération de l’Allier des Logis de
France a insisté sur le développement
de la réservation par Internet et particulièrement ses nouvelles approches :
« La réservation directe par le client
sur le planning électronique d’un
établissement connaît une belle
progression là où elle est en place. Le
principe est simple : l’hôtelier met à
disposition des chambres qui sont
indiquées sur le planning de son site
et, pour réserver, il suffit au client de
cliquer sur celle qu’il a choisie et qui
est disponible. C’est simple, et cela
réduit les frais de personnel pour l’hôtelier. L’avenir de la réservation est là.
Il faut inciter la profession à mettre en
place cet outil par des formations à la
gestion d’une centrale de réservation,
en souhaitant que ces dernières puissent être dispensées sur site en intégrant les problématiques de commercialisation via cet outil en ligne. »
Le CFH au plus près du plan
À l’écoute des professionnels, le
CFH s’est aussitôt mis en mesure de
les accompagner concrètement. Il
lancera en 2009 des formations spécifiques qui s’adressent aussi bien aux
chefs d’entreprise qu’aux salariés et
qui seront prises en charge par le
fonds de formation de l’industrie
hôtelière (Fafih) pour les salariés et
par l’Agefice pour les gérants nonsalariés. Ces formations durent deux
jours
non-consécutifs,
pour
s’adapter aux exigences en disponibilité de la profession.
Voici les deux premières, qui feront
l’objet de plusieurs sessions dans les
locaux de Vichy : “La connaissance
des normes pour l’accessibilité de la
clientèle handicapée en hôtellerierestauration” et “Gérer sa centrale
de réservation” (ou comment
répondre à l’évolution de la demande
des clients qui utilisent de plus en
plus Internet pour réserver).
■
Coup de cœur, coup de fourchette
L’Auberge de la Tour À ROCLES
D
eux fourchettes Michelin plantées dans un repli du Bocage bourbonnais. « On a fait ici en dix ans ce qu’on aurait fait ailleurs en cinq
ans. » Le constat tombe, à peine teinté d’amertume. En quittant le
Luxembourg pour Rocles, Anne-Marie Germain et Gilbert Zajac n’avaient
pas choisi la facilité. Chef de salle et second de cuisine chez Goedert (trois
fourchettes au guide Michelin), le jeune couple de Lorrains rêvait de s’installer. Au même moment, la commune de Rocles rénovait un resto routier
brûlé et resté fermé trois ans. Son objectif : en faire un classique multiservices
rural. La rencontre avec Anne-Marie Germain et Gilbert Zajac bouleverse la
donne : « On leur a proposé de nous suivre et de faire un truc bien. La
commune a accroché, elle s’est même portée garante pour nous. C’était un
challenge de partir de rien. On a pu façonner le lieu à notre image. » Mettre
du jaune et bleu « farfelu » dans la décoration de la grande salle lumineuse.
Composer une cave riche en bordeaux, au goût d’Anne-Marie Germain,
sommelière de formation, qui promène en salle sa bienveillance espiègle, un
savant dosage d’attention et de second degré. En cuisine, Gilbert Zajac a
imposé dans ces terres de charolais sa passion des poissons : « C’est ce qu’on
me demande, à 80%. C’est un produit délicat à préparer, où il faut maîtriser
la cuisson. » Le saumon d’Écosse label rouge salé, séché et fumé maison, la
tarte fine aux saint-jacques ou la terrine de poissons font désormais partie du
socle de la carte, aux côtés du foie gras ou de la poêlée de grenouilles. Les
influences et les souvenirs se mêlent, font terroir commun. De la Lorraine à
l’Auvergne, via l’Italie et le Luxembourg, c’est une cuisine de saison élégante
et inventive, une gastronomie plantureuse et aventureuse qui se déploie sur la
table, avec, entre synthèse et clin d’œil, une quiche auvergnate au saintnectaire. Reconnue des guides et des locaux qui multiplient les banquets et les
repas de famille, l’auberge avoue rester un peu sur sa faim : « On aimerait
avoir plus d’impact. C’est dur d’avoir une clientèle d’affaires. On essaie
d’avoir une meilleure signalétique, mais c’est difficile de faire bouger. » Un
regret que compense la « qualité de vie » dans une campagne apaisée : « On
voit grandir les enfants. Et on se fait plaisir au travail. On a une clientèle qu’on
connaît. Certains clients nous laissent carte blanche. » Un blanc-seing qui vaut
toutes les reconnaissances aux yeux de Gilbert Zajac, aussi humble que doué,
qui s’en voudrait presque d’avouer l’origine de son goût pour la cuisine : « Les
recettes de Croque-vacances (émission « mythique » pour enfants, NDLR). À
7 ans, je les écrivais, puis je les faisais. » Une madeleine télévisuelle qui vaut
bien les marmites de grand-maman et le pousse : « J’essaie toujours de m’améliorer. »
✍ Tél. : 04.70.47.39.47.
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155
15
COMMERCE
Anne-Marie Bonhomme
et Michel Joyeux.
LA VIE DES PFIL
Les plates-formes d’initiative locale (PFIL)
Moulins Initiative et Vichy Initiative aident les entreprises
à naître ou se développer, grâce à des prêts d’honneur
dont voici certains des derniers bénéficiaires.
LES PRÊTS
ÉVOLUENT
L
es plates-formes d’initiative locale (PFIL)
Moulins Initiative et Vichy Initiative ont
tenu leurs assemblées générales. Au menu :
bilan de l’activité et perspectives d’évolution.
Depuis sa création, le comité d’agrément de
Moulins Initiative a accordé 505.900€ de
prêts d’honneur à 91 entreprises qui ont
créé ou maintenu 240 emplois. Son homologue de Vichy Initiative a accordé
708.240€ à 111 entreprises (391 emplois).
Pour rester efficaces, les PFIL évoluent et
s’adaptent au mieux à leur environnement
local. C’est pourquoi trois aménagements
ont été adoptés lors des assemblées générales.
• La possibilité d’intervenir en phase de
primo-développement non plus dans les
trois, mais dans les cinq premières années
de la vie de l’entreprise. Cette volonté
d’harmoniser les PFIL de Moulins et Vichy
avec les autres, qui pour la plupart ont
adopté ce mode de fonctionnement, correspond à un constat réalisé avec les chefs
d’entreprise : trois ans est un délai trop court
pour mettre en œuvre un plan de développement significatif.
• Le champ d’action est élargi aux reprises
d’entreprise par une autre entreprise, quelle
que soit la date de création de l’entreprise
repreneuse.
• Le seuil d’intervention est ramené de
5.000 à 3.000€, afin de soutenir notamment les entreprises de services à la
personne, qui ne nécessitent pas toujours de
gros investissements.
16
Aude Danhiez,
Anne-Marie Bonhomme
Maud Chauss
et Michel Joyeux,
(Bourbon-l’Archambault) hôtel Castel Louis (Vichy)
enu 22 ans par Yvette
Virlojeux, Vetty Chaussures
revit depuis juin sous l’enseigne
Maud Chauss, grâce à Aude
Danhiez. La jeune femme, après
une première expérience dans la
fonction publique, cherchait une
reconversion dans le commerce :
« J’ai rencontré Mme Virlojeux.
Nous avons sympathisé. Elle est du
Nord, comme moi. » La commerçante retraitée épaule la néophyte
« battante » : « On achète les
collections ensemble. Elle m’aide à
faire les vitrines. C’est un accompagnement très important, et très
rare. » Spécialisé dans la chaussure
« confort », le magasin évolue à
petites touches : « Je développe un
côté femme un peu plus jeune, les
chaussures pour enfants, la maroquinerie. »
T
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155
aragiste dans le Puy-de-Dôme,
Michel Joyeux craignait de
s’ennuyer à la retraite, fin 2007. « Au
bout de quatre mois d’inactivité, on
a relancé la machine », sourit sa
compagne Anne-Marie Bonhomme.
Inspiré par l’exemple d’amis, le
couple décide d’acheter un hôtel :
« On en a visité beaucoup, et on a
choisi le Castel Louis, pour son
cachet et parce que Vichy n’était pas
loin de chez nous. » Le 1er juillet, les
voilà à la barre de ce deux-étoiles de
19 chambres et quatre studios : « On
a passé l’été la tête dans le guidon. »
S’il appréhende la « saison creuse »,
Michel Joyeux en profite pour
« rafraîchir et personnaliser » l’établissement, et rayonne : « Tout se
passe merveilleusement bien. Ça n’a
rien à voir avec le garage. Ici, il n’y a
pas d’agressivité. »
G
Aude Danhiez.
COMMERCE
Pierre Édier,
Pierre Optique
(Saint-Yorre)
« UN BON COUP DE MAIN »
L
«
TS d’opticien lunettier en
poche, deux ans et demi d’expérience, et Pierre Édier n’a pas
froid aux yeux. Opticien indépendant à Saint-Yorre, sa ville : « Il n’y a
jamais eu d’opticiens ici. Les gens ont
toujours eu l’habitude d’aller à
Vichy. Je me suis dit : pourquoi
pas ? » Épaulé par sa famille, le jeune
homme fait le tour des centrales
d’achat, choisit REV, une société
lilloise : « C’est elle qui m’a semblé
la plus réaliste sur l’évolution du
marché. Elle n’a pas menti, ça m’a
plu. » Contre une cotisation, la
centrale fournit des marques exclusives, gère les factures, aide à faire
des mailings. Ouvert en juillet,
Pierre Optique attend encore son
enseigne et le vrai décollage : « Je suis
allé me présenter aux ophtalmologistes, qui m’ont très bien accueilli.
Ils m’ont dit qu’il y avait une place à
prendre. Pour l’instant, je suis un peu
en dessous de ce qu’il faudrait, mais
ce n’est déjà pas mal. » Pierre Édier
prend exemple sur sa sœur, voisine
d’échoppe : « Quand elle a monté
son institut de beauté, personne n’y
croyait. Et ça fait cinq ans que son
magasin existe. »
B
Pierre Édier.
☞
e prêt que Vichy Initiative nous a
accordé en 2001 pour le lancement
de notre société de pompes funèbres à
Lapalisse a été le bon coup de main : les
banques étaient plutôt réticentes à nous
prêter, et elles nous ont renvoyés vers la
PFIL de Vichy dont elles attendaient, il me
semble, une contre-expertise, de notre
projet. Une banque s’est d’ailleurs décidée
à nous prêter, mais nous étions financièrement juste et, avec mon associé Thierry
Jacquet, nous avons failli abandonner. Il
nous manquait de quoi financer notre
Sébastien Boussel.
trésorerie de départ et c’est l’enveloppe de
Vichy Initiative qui y a pourvu. »
Il aurait été dommage d’abandonner. Aujourd’hui, à 39 ans, Sébastien
Boussel est à la tête de plusieurs entreprises de pompes funèbres qui
emploient une trentaine de personnes et maintiennent un service de proximité
dans plusieurs secteurs du Val d’Allier.
Ce parcours remarquable a commencé par une restructuration des Pompes
funèbres générales de Saint-Étienne. Sébastien Boussel, directeur de marque,
doit prendre le large avec son collègue Thierry Jacquet. Ce dernier, originaire
de Vichy où son père était directeur des pompes funèbres, l’emmène dans
l’Allier. Les deux futurs associés découvrent que leur activité n’est plus représentée dans la région de Lapalisse. Du haut de leur trentaine ils décident de s’y
établir.
« Une fois l’entreprise “Au Val de Besbre” créée, il a fallu se faire un nom, tout
prouver. Nous nous sommes démarqués en créant un funérarium, un des premiers de
l’Allier, un investissement de près de 14 millions d’euros auquel il faut ajouter celui des
corbillards. Nous avons aussi mis en avant notre savoir-faire, un cérémonial personnalisé, notamment pour les obsèques civiles, des services clefs en main, une aide aux
démarches. Nous avons ainsi établi des relations de confiance fortes avec les gens.
S’il y a du commercial dans notre métier, nous y mettons aussi du social. »
Après trois ans d’existence, Sébastien Boussel voit le bout du remboursement
du gros investissement de départ, mais pas celui de son élan : « Quand j’ai fini
une chose, il faut que j’en entreprenne une nouvelle. J’arrive à savoir ce que je vaux
dans mon secteur, mais il faut toujours convaincre les banques, même quand on
propose simplement de prendre le relais d’entrepreneurs de pompes funèbres qui
prennent leur retraite et de maintenir une sorte de service public dans les pays
ruraux. »
Ainsi, après l’ouverture, dès 2003, d’une succursale à Cusset, Sébastien
Boussel rachète en 2006 la franchise Roc’Eclerc de Vichy, crée le Roc’Eclair
d’Avermes en 2007. Cette même année 2007, il reprend les Pompes funèbres
familiales de Vichy et ouvre une marbrerie à Varennes-sur-Allier que Thierry
Jacquet, marbrier de métier, dirige maintenant. « La création de notre propre
structure de marbrier nous permet de maîtriser tous nos métiers, mais c’est un gros
investissement. Cette année, nous venons encore de créer les Pompes funèbres
varennoises. Varennes va devenir le centre logistique de nos différents établissements. Je ne m’ennuie pas, le développement de nos activités peut encore continuer, mais, même à ce point de notre parcours, un prêt PFIL serait toujours un bon
coup de main. »
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155
17
COMMERCE
Pascal Bouillot et Gilles Guillemard.
VICHY PROMOTION
MISE SUR LA TÉLÉ
P
our les fêtes de fin d’année 2007, Vichy Promotion avait frappé fort en faisant passer
un spot publicitaire sur France 3 Auvergne : « Nous étions une des seules villes en
France à employer ce moyen, qui a eu de très bonnes retombées », assure Élie Chekroun,
président de cette association qui rassemble les commerçants du centre-ville, la municipalité et la CCI Moulins-Vichy, « où nous avons une bonne équipe, très impliquée ».
Vichy Promotion renouvelle donc l’expérience, en cette fin d’année, avec un nouveau
message publicitaire dont la durée est passée de 12 à 15 secondes. La télévision n’est
pas le seul vecteur de communication pour les animations commerciales vichyssoises.
Cent soixante affiches 4 x 3 m seront disséminées à travers une zone de chalandise qui
s’étend de Clermont-Ferrand à Moulins et de Roanne à Montluçon, soit « 1 à 1,2 million
de personnes concernées ».
NOUVELLES RÈGLES
☞
Gilles Guillemard
et Pascal Bouillot,
GranuBûches
(Besson)
out a commencé par… un poêle
à granulés de bois. « Quand
j’en ai acheté un, je n’ai pas trouvé
de distributeur pour les sacs de
granulés. » Une étincelle s’allume
dans l’esprit de Gilles Guillemard,
salarié d’un grossiste alimentaire
d’Yzeure. Pourquoi ne pas se lancer
dans la distribution ? Avec son
collègue Pascal Bouillot, il flaire le
potentiel, hume l’air du temps,
renouvelable et écologique, court
les salons de la filière bois, déniche
des fournisseurs. En août, avec
l’aide de la CCI et de la Chambre de
métiers, naît GranuBûches, distributeur de granulés et de bûches
fabriqués à partir de sciure de résineux séchée et compressée, un
procédé « économique et écologique » qui tombe à pic avec l’envolée des prix du fioul. « On
démarre correctement. On se donne
trois ans pour que GranuBûches soit
rentable. » Prudent, le duo n’a pas
abandonné son métier d’origine :
« On travaille de 3h30 à 12h20, puis
on s’occupe de notre société. »
■
T
18
POUR LE GRAND JEU DE VICHY COMMERCE
T
emps fort de l’animation commerciale de fin d’année, le grand jeu de Vichy
Commerce a eu droit à un lifting en profondeur pour l’édition 2008. Objectif : assurer
de meilleures retombées pour les commerçants locaux avec 75 chéquiers cadeaux de
200€ chacun, un voyage à choisir d’une valeur de 3.000€ et dix Vichy Boxes d’une
valeur unitaire de 150€ (repas, places pour la JAV, lot confiserie et soin thermal). Une
centaine de commerçants devraient participer à cette opération qui s’étend du 29
novembre au 13 décembre et pour laquelle des catalogues seront distribués dans les
36.000 boîtes aux lettres de l’agglomération. Chaque commerçant impliqué aura droit à
une décoration florale, une affiche, des tickets et une urne pour les bulletins de participation – sans obligation d’achat. « Pour le grand jeu 2007, plus de 10.000 bulletins ont été
récupérés dans les urnes », explique Jean-Michel Baud, président de Vichy Commerce
(145 adhérents). Le tirage au sort est prévu dimanche 14 décembre à 17 heures sur l’esplanade des Quatre-Chemins.
RÉSERVES SUR LA RÉFORME DE LA CDEC
V
ice-président de la CCI Moulins-Vichy, Élie Chekroun siège depuis deux ans à la
commission départementale d’équipement commercial (CDEC), dont le fonctionnement a été modifié en profondeur par la loi de modernisation de l’économie : « Avant, tous
les projets de création ou d’extension de surface commerciale supérieure à 300 m2 étaient
examinés par la CDEC. Désormais, seuls les projets de plus de 1.000 m2 passent devant
la commission. » Une réforme que l’élu de la CCI ne voit pas d’un bon œil : « Des groupes
vont se spécialiser dans la construction de moyennes surfaces, et on va assister à une
concurrence sauvage qui va continuer à vider un peu plus les centres-villes. Où en sera-t-on
dans cinq ou dix ans ? »
L’argument de la baisse des prix, avancé par le gouvernement, est haché menu par le
commerçant du centre-ville vichyssois : « S’il faut prendre la voiture pour acheter une
baguette, où sera l’économie ? Et ceux qui n’ont pas de voiture, comment feront-ils ? Il y a
déjà des communes où il n’y a plus de commerce alimentaire dans le bourg, plus d’épicerie, plus de boulangerie. Cette réforme, c’est plus un problème politique que commercial, car la CDEC tournait très bien comme ça. C’est d’autant plus incohérent que des pays
en pointe sur les grands centres commerciaux, comme les États-Unis et l’Allemagne, font
marche arrière et incitent les commerçants à revenir dans les centres-villes. »
Précisons, en outre, que désormais, ni la CCI ni la Chambre de métiers ne seront consultées
dans le nouveau dispositif.
Moulins-Vichy Économique – Magazine de la CCI-MV – Décembre 2008 – N°155
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