le n°20 du Parapet - Le site des bouquinistes de Paris

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le n°20 du Parapet - Le site des bouquinistes de Paris
Parapet N°20
Sommaire
Discours de la présidente ............................................................................................................................. 2
I. LE DISCOURS DE LA PRESIDENTE DU PRIX 1998 : MATHILDA MAY ...................................... 3
II. LE DISCOURS DE Mr CLAUDE LAMBERT ..................................................................................... 3
III. PRIX LITTERAIRE 1998 DES BOUQUINISTES PROFESSIONNELS DES QUAIS DE PARIS 4
IV. WILLIAM KOTZWINKLE ................................................................................................................... 5
V. LE DEJEUNER DU PRIX LITTERAIRE ............................................................................................. 6
VI. SOYONS OPTIMISTES ! ..................................................................................................................... 6
VII. COMMENT FUT CHOISI CE LIVRE ! ............................................................................................ 7
VIII. ANNONCES ....................................................................................................................................... 8
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Discours de la présidente
Madame la Présidente, Mesdames, Messieurs,
Ces flûtes de champagne n’y sont sans doute pas tout à fait étrangère, mais je suis
émue de prendre maintenant la parole, pour ouvrir avec vous tous cette bien agréable
cérémonie de remise du Prix des Bouquinistes 1998.
Je tiens tout d’abord à remercier Mathilda MAY d’avoir si gentiment accepté d’être
notre Présidente cette année, ainsi qu’Hélène BOISSON qui malheureusement ne pourra pas
nous rejoindre, et qui a facilité cette rencontre,
Monsieur Claude LAMBERT, représentant Mr Jean TIBERI?
Madame LEROUX, représentant Mr Jean-Pierre LECOQ, Maire du 6° arrondissement,
Messieurs LEROUX et FLEUROT, représentant Mme Martine AURILLAC, Maire du 7°
arrondissement,
Je remercie également de leurs présences les journalistes qui ont choisi d’être parmi
nous aujourd’hui,
Isabelle REINHAREZ, d’Actes-Sud, ainsi que Nathalie GIQUEL pour son aide,
Sans oublier le restaurant "Les Bookinistes" qui nous accueille si chaleureusement,
Messieurs Guy SAVOY et William LE DEUIL, Madame Claudine FABRE-LUCE dont l'aide efficace
et aimable à permis cette assemblée.
Fondé en 1952, le Prix Littéraire des Bouquinistes était destiné à « attirer l’attention
des lecteurs en général, et des chalands des quais en particulier, sur un livre de qualité qui,
ayant échappée à la vigilance des critiques et des jurys littéraires, est venu échouer dans une
boîte de bouquiniste avant de terminer peut-être sa carrière au pilon avec les vieux papiers
».
Cette déclaration d’intentions fort modeste n’a jamais signifié pour les bouquinistes
sauver des eaux, fussent-elles de la Seine, un naufragé loqueteux, un Boudu, mais bien de
mettre en pleine lumière une oeuvre de qualité. Et des lauréats tels que Henri Poulaille (54),
Claude Seignolle (61), Han Ryner (58) ou Jean Rey (62), ont plus fait pour notre renommée
que nous pour leur gloire : ils ont su la conquérir par leur seul mérite.
Après une longue dormance, le Prix des Bouquinistes a été décerné à nouveau depuis
trois ans dans le même souci de reconnaissance d’un auteur et d’une oeuvre : en 1995, à
Sylvie Caster, pour son roman « Bel-Air », et en 1996 à Claude Tillier, « le petit maître
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d’école famélique de Clamecy » dont Jean-Jacques Pauvert avait réédité les remarquables
pamphlets.
Cette année, les Bouquinistes des Quais de Paris ont voulu honorer une oeuvre
littéraire d’un auteur étranger. Cinq auteurs ont été particulièrement retenus par le jury.
FRUTTERO et LUCENTINI - La prédominence du crétin - 1988
Jennifer ROWE - L’agneau à l’abattoir - 1997
William KOTZWINKLE - Le nageur dans la mer secrète - 1998
Tecia WERBOWSKI - L’Oblomova - 1997
Javier MARIAS - Quand j’étais mortel - 1998
Mais je laisse à Mathilda MAY, qui a bien voulu honorer ce Prix Littéraire en assumant
la Présidence du Jury, le soin de présenter le lauréat...
I. LE DISCOURS DE LA PRESIDENTE DU PRIX 1998 : MATHILDA MAY
« C’est avec plaisir que je me trouve parmi vous aujourd’hui. Rarement en lisant on
ressent une telle émotion dans un roman et je suis heureuse de remettre le Prix Littéraire à
William KOTZWINKLE pour son roman « Le nageur dans la mer secrète » et a son traducteur
Jean-Paul GRATIAS ».
II. LE DISCOURS DE Mr CLAUDE LAMBERT
Mr Claude LAMBERT représentant Mr Jeant TIBERI a bien voulu prononcer quelques
mots.
« Je n’ai pas eu le rpivilège comme la Présidente de le lire, mais d’après ce qu’elle
m’en a dit c’était un bouquin très beau, j’ai entendu la Présidente qui le qualifiait de
bouleversant. Je trouve que c’est une très bonne chose que l’on récompense des auteurs et
des gens qui donnent un formidable apport culturel à la ville de Paris. Si je peux me
permettre, je remercie également la Présidente Mme Mathilda MAY d’être parmi nous
aujourd’hui. Si les bouquinistes ne sont pas content de quelque chose, qu’ils n’hésitent pas à
faire appel »
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III. PRIX LITTERAIRE 1998 DES BOUQUINISTES PROFESSIONNELS DES
QUAIS DE PARIS
Ce 12 novembre, le Jury du Prix Littéraire 1998 des Bouquinistes s’est réuni au
restaurant parisien Guy SAVOY « Les Bookinistes », 53 quai des Grands Augustins. Il était
présidé par la comédienne Mathilda MAY.
Assistaient à la remise du Prix :
Mr Claude LAMBERT, conseiller délégué auprès du Maire de Paris chargé de la vie
locale et des associations,
Mme LEROUX, adjointe au Maire du 6ème ardt de Paris,
Mrs LEROUX et Fleurot du cabinet du Maire du 7ème ardt de Paris,
Isabelle REINHAREZ et Nathalie GIQUEL des Editions Actes-Sud,
et des représentants de la presse écrite et radio-télé :
Christine ROUSSEAU - Le Monde, Michel PUCHE - Livre Hebdo,
Sandrine FILLIPETTI - Les Inrockuptibles, Bruno CORTY - Le Figaro,
Guy SILVA - l’Humanité, Françoise MENDELBAUM REINER - France Culture
Jaime ABECASSIS - photographe, Arts et Métiers du Livre.
Véronique LE GOFF fit une courte allocution, replaçant le Prix dans son contexte :
Mathilda MAY, Présidente du Jury, a alors improvisé une déclaration charmante, avant
de remettre, au nom du Jury unanime, le Prix littéraire 1998 des Bouquinistes Professionnels
des Quais de Paris à : William KOTZWINKLE (représenté par Nathalie GIQUEL et Isabelle
REINHAREZ) pour son roman « Le nageur dans la mer secrète », publié chez Actes-Sud, et
récompensé également Jean-Paul GRATIAS, pour sa traduction, qui rend toute l’émotion, le
parcours entre deux eaux, celles de la réalité et celles de l’imaginaire, du texte original.
Mr Claude LAMBERT appuya d’un discours enjoué cette courte cérémonie, nous
assurant le soutien de la Mairie aux Bouquinistes et de l’attention qu’elle porterait à nos
difficultés (et pour la pluie, que pouvez-vous faire ? demande une bouquinistes
incorrigible...).
Ensuite de quoi et instantanément, des serveurs nous encerclent de toutes parts,
brandissant des assiettes au-dessus de nos têtes ! Nous nous rendons sans conditions et un
silence bref mais respectueux succède au tumulte devant les entrées. Les plats suivants
seront dégustés avec plaisir, dans un brouhaha de conversations croisées très gai.
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Une pluie diluvienne attend en embuscade les convives qui partent vers 15 heures,
donnant raison à notre bouquiniste incorrigible. Quelques uns s’attardent autour de Jean-Paul
GRATIAS et Isabelle REINHAREZ, pour parler encore du roman de William KOTZWINKLE, des
nuances de style que doit rendre une traduction, et de l’Edition. Mais personne n’est dupe :
ils échangent de l’amitié plus que des idées, en douce, sachant qu’ils ne se reverront pas.
Le Prix Littéraire 1999, lui, est déjà là, quelque part dans nos têtes, à bourgeonner,
comme les feuilles du printemps prochain.
IV. WILLIAM KOTZWINKLE
Romancier, poète et scénariste, William KOTZWINKLE est né en 1938 en Pennsylvanie.
Cet écrivain à l’imagination débordante est un maître dans le polar burlesque, le romanfeuilleton, l’érotisme, le fantastique, la science-fiction et l’absurde.
Auteur prolifique. Plus de 30 livres : romans, nouvelles, livres pour enfants, receuils
de poésie, pièces de théâtre. Son écriture est admirée par différents cinéastes et comédiens
comme Stephen KING, Harrison FORD et Rosanna ARQUETTE (qui lui a demandé un scénario
The Blue Guitar).
Deux romans cultes aux Etats-Unis : The Fan Man, Doctor Rat publiés chez Houghton
Mifflin. Scénario de Jack in the Box, tiré d’un de ses romans publié en 1980 chez Putman.
Novélisation du film de SPIELBERG, E.T. en 1982, parue chez Putman. C’est vendue à plus de
3 millions d’exemplaires. Novélisation du film Superman III.
Certains critiques lui collent l’étiquette de fantaisiste ou de « poète lyrique étrange »,
termes qu’il récuse comme étant trompeurs;
« Mes livres explorent certaines régions les plus profondes de la psyche en associant
des éléments de l’ordre de l’imaginaire avec la réalité telle qu’elle est, l’humour et
l’horreur. La plupart de mes écrits est en un certain sens une tentative pour exploiter la
mémoire ancestrale ou collective qui habite chaque brique, chaque pierre, et chacun de nos
esprits », dit-il.
Il a été cuisinier de nuit au Figaro Cafe dans Greenwich Village, job qu’il a quitté à
l’âge de 25 ans pour devenir rédacteur-en-chef et rédacteur tout court d’untabloïde de
supermarché. Il s’est servi de cette expérience dans Midnight Examiner. Son boulot de Père
Noël chez E.J. KORVETTE, dans les années 60, lui a également servi pour certaines parties de
son roman « Christmas at Fontaine’s ».
Inspiré par On the Road de KEROUAC, il a quitté, en stop, sa Pennsylvanie natale en
1957, pour rejoindre New York, la mecque de la Beat Generation. Il a vécuà Greenwich
Village pendant toutes les années soixante en faisant des petits boulots pour pouvoir écrire. Il
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a été réalisateur d’un film underground dans lequel il a également joué, et a assisté à des
lectures de poèmes par KEROUAC, GINSBERG et Gregory CORSO.
En 1970, KOTZWINKLE a épousé la romancière Elizabeth GUNDY. Ils sont partis
s’installer au fin-fond du New Brunswick, au Canada, dans une ferme qui a brûlé une nuit
d’Halloween. Ils ont alors passé un an dans une cabane sans électricité ni eau courante,
oùKOTZWINKLE a écrit Hermes 3000 (Panthéon).
En 1983, le couple est parti s’installer sur la côte du Maine.
Le nageur dans la mer secrète, est un roman autobiographique sur la mort de son
enfant.
V. LE DEJEUNER DU PRIX LITTERAIRE
VI. SOYONS OPTIMISTES !
Un livre c’est bien peu de chose, et l’avenir de cet objet est, dit-on, plutôt sombre.
Pourtant, comment se montrer pessimiste quand quelques dizaines de pages écrites par un
écrivain vivant au fin-fond du Maine, USA, jetées par-dessus l’Atlantique, traduites par un
enthousiaste, éditées par une maison qui aime prendre des risques (Actes-Sud), perdues au
milieu des milliers de titres de la rentrée... comment se montrer pessimiste quand ce texte
sur lequel le public français ne s’est pas rué réussit à attirer l’attention de quelques
bouquinistes ? Ils ont lu le livre, l’ont aimé au point de lui décerner leur prix annuel, un bien
modeste prix mais attribué avec enthousiasme. Conviés à décerner ce prix au cours d’un
repas dans un restaurant chaleureux - Les Bookinistes -, une actrice de talent - Mathilda MAY
-, des journalistes, un photographe - Jaime ABECASSIS, des représentants de la Mairie de
Paris, ont ressenti devant cet ouvrage la même émotion.
Si les livres doivent un jour disparaître, alors en attendant grand merci à William
KOTZWINKLE et à son Nageur dans la mer secrète d’avoir permis cette communion du coeur
et de l’esprit que dispensent parfois des mots imprimés sur du papier. Un plaisir tout simple,
une joie durable, qu’on peut mettre dans sa poche et offrir à un ami. Pour ce bonheur de
lecture, merci à Liliane d’avoir mis la main sur une perle rare. Et merci à Véronique et Alain
d’avoir oeuvré pour ce prix.
Tout de même, je ne résiste pas à l’envie de citer quelques lignes de La Prédominence
du Crétin, de FRUTTERO et LUCENTINI (Livre de Poche) qui faisait partie de la sélection.
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Dans un chapitre intitulé A Néanderthal on ne lit pas, les auteurs s’étonnent de ne
jamais voir l’ombre d’un livre dans les publicités sur papier glacé qui fleurissent dans les
magazines. Voici les explications qu’ils ont imaginées et placées dans la bouche d’un
publiciste :
« Le livre n’est pas « in », n’est pas chic ; il n’est pas évocateur, gratifiant, désirable
; il ne produit pas d’associations subliminales avec le luxe, l’aisance, la « classe » désinvolte,
le « style de vie » que l’on veur évoquer ; en somme, ce n’est pas un complice adéquat, un
allié présentable pour eaux de Cologne, briquets, bijoux, moteurs et pures-laines-vierges.
L’Homme qui agit dans ces pages publicitaires qualifiées ne sait qu’en faire, du livre. Son
attention est tournée vers des images bien plus encourageantes, (...) ses yeux d’acier, tandis
qu’il boit, voyage, fume, joue au golf et au tennis, regardent irrésistiblement plus loin, audelà des siècles et des millénaires, vers les horizons vastes, non contaminés de
Néanderthal. »
Et, puisqu’on est dans les livres, un trois étoiles pour La Grosse Femme d’à côté est
enceinte, roman québecois de Michel TREMBLAY paru chez Babel, chaudement recommandé
par Françoise - merci Françoise ! - et vraiment très savoureux.
Alain, Laurence, Liliane et Véronique
VII. COMMENT FUT CHOISI CE LIVRE !
Et dans quelques semaines nous serons en automne...
L’automne. Ce n’est pas la saison où tout renait dans la nature, c’est celle des feuilles
mortes. Elles s’entassent, gros barrage humide, devant les boîtes des bouquinistes. Quand ils
y pensent, les travailleurs de la voirie les aspirent à l’aide d’une étrange machine semblable
à une trompe d’éléphant. L’ennui c’est qu’ils n’y pensent pas souvent.
L’automne. On prépare fébrilement la distribution des prix... littéraires. Double page
de journaux, radio, télé : les auteurs pressenties, ce qu’ils sont; ce qu’ils ont voulu exprimer,
leur message. Interviews - Attention vous êtes magnétoscopé, soyez charismatique, il faut
plaire, il faut vendre. IL FAUT AVOIR LU, proclament les spécialistes des revues en vogue;
Pendant ce temps, au fin fond d’un troquet du quartier Maubert, là où jadis coulait la
Bièvre, quelques bouquinistes s’insurgent :
- Compagnons de l’air pollué, nous sommes assez indépendants pour choisir nousmême l’ami-livre discret, méconnu, méprisé des supermarchés que nous aimerions faire
connaître à la multitude ! Dispersons- nous, que chacun se mette en quête !
J’entre dans une librairie. Je m’aventure, je me fie à mon instinct. Je ddépasse des
piles brochées de « Banlieue triste qui s’ennuie », de « Aurélie aime Kévin qui aime Amandine
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qui se morfond pour Ivor », je contourne un amoncellement de « Pourquoi mon nombril n’estil pas carré ». J’erre parmi une forêt de mots, des allées de millefeuilles. Où est passé ma
machette ? Soudain, un nom, là, sur cette table à l’écart, ce nom je le connais, il est dur à
prononcer : KOTZ-WIN-KLE William Kotzwinkle. Non, pas KLE, KEL. J’ai déjà lu quelque chose
de lui.
J’explore ma mémoire, que de trous, vieillirais-je ? Ca y est ! Je sais ! E.T.
Quoi ? E.T. ? L’extraterrestre au faciès de tortue bonasse ? Tu plaisantes !
Nullement. On peut aimer toutes sortes de livres et, ne vous en déplaise, j’ai pris
grand plaisir à lire cette novélisation loufoque du film de Spielberg, voui, m’sieurs dames.
Alors en découvrant « Le nageur dans la mer secrète », un petit bouquin à la couverture
joliment illustré par Mantegna, je suis intriguée. Je le prends en main, je le hume - Ah
l’odeur du papier frais ! Je parcours la première page, la deuxième. Je me dirige vers la
caisse.
Le métro. Regards qui se dérobent. Heure de pointe, promiscuité. Coincée entre deux
coudes et un sac à dos, je suis les chemins glacés d’une forêt du Maine en compagnie des
personnages de cette histoire émouvante, contée pudiquement, avec retenue, tendresse et
générosité. C’est mon bonheur du jour.
Mais chut, motus et bouche cousue, je n’en dirai pas davantage. Pourquoi vous
priverais-je du plaisir de la découverte ?
Liliane
VIII. ANNONCES
Recherches
Jean-Michel GARRIGUES,01 48 07 12 48
Isabelle MUSNIK « Tapie, les secrets de sa réussite »
Plon - 1987.
Philippe GUELTON, 04 76 54 18 43
43 Avenue Jules Vallès
38400 SAINT-MARTIN D’HERES
Livres et/ou Revues sur le cheval
(Origines et races de chevaux)
8
En français de préférence.
Martine PRAQUIN, 01 47 43 00 97
Anthologie de la poésie allemande
Marabout Poche 2 vol.
Anthologie de la poésie ???? voir avec Alain
Edition Noël Blandin 1992
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