Construction d`une maison de la culture en Egypte par le poète

Transcription

Construction d`une maison de la culture en Egypte par le poète
Construction d’une maison de la culture en Egypte par le poète Ahmed Echahaoui.
L'influence de la culture marocaine dans tous ses états sur le Machrek est aujourd'hui
indéniable, a affirmé le poète égyptien Ahmed Echahaoui qui considère que la culture arabe
s'est beaucoup enrichie par les contributions des auteurs marocains. Dans un entretien
accordé à la MAP en marge du Salon International de l'Edition et du Livre (SIEL), il pense que
devant cette nouvelle donne culturelle, la théorie du Centre-Périphérie n'a plus droit de cité,
affirmant que le Maroc est devenu un phare de la culture avant-gardiste, en dépit du fait que le
marché de l'édition reste encore frileux dans le pays. Pour preuve, assure ce poète qui participe
pour la deuxième fois au SIEL, le livre marocain est très demandé en Egypte malgré son prix
peu abordable, s'interrogeant sur la persistance de cette aberration qui fait que le livre marocain
passe par l'intermédiaire des maisons d'édition syriennes et libanaises alors que les éditeurs
marocains restent aux abonnés absents.
Rassembler les intellectuels marocains et égyptiens.
Fervent admirateur de la culture marocaine, l'auteur du recueil « Une porte unique et des
demeures »
s'évertue à
défendre son projet portant sur la construction en Egypte d'une maison de la culture marocaine
pour jouer le rôle de forum de rencontres entre les intellectuels égyptiens et marocains. Une
manière, a-t-il dit, de renforcer les relations culturelles entre les deux pays au demeurant très
affirmées comme en témoigne l'intérêt que portent les universités égyptiennes pour la culture
marocaine ainsi que l'enracinement de la pensée soufie dans la mémoire collective égyptienne.
Et de faire remarquer que si auparavant l'intérêt des lecteurs et de l'élite intellectuelle dans le
Machrek se résumait aux essais, critiques et autres œuvres traduites venant du Maroc, il n'en
est point le cas aujourd'hui puisque le roman et la poésie marocaine reprennent de plus en plus
de la place dans leurs centres d'intérêts.
Et parmi les romanciers et poètes les plus lus, Ahmed Echahaoui qui déclare avec ferveur son
amour pour le Maroc, son pays d'adoption, cite, entre autres, Miloudi Chaghmoum, Mohamed
Achaâri, Bensalem Himich, Hassan Nejmi ou encore Rabiaâ Ryahane. Un engouement
prononcé pour la littérature marocaine et ce, malgré la rareté des éditions, a-t-il regretté encore
une fois.
Sur tout un autre registre, en répondant à une question sur la situation actuelle en Egypte après
la révolution, le poète ne cache pas son inquiétude face aux manouvres qui cherchent à
museler la liberté d'expression, prédisant un avenir sombre pour l'édition dans son pays qui
serait accompagné par un exil des intellectuels libres à la recherche d'îlots de liberté.
1/2
Construction d’une maison de la culture en Egypte par le poète Ahmed Echahaoui.
Né en 1960 à Doumiatt, Ahmed Echahaoui est lauréat du prix de la littérature que lui a attribué
en 1995 l'Unesco ainsi que le prix de la poésie Kavavis en 1998. Parmi ses recueils, « Des
recommandations sur l'amour des femmes »,
« la langue de feu »
,
« Deux prières pour la passion »
et son dernier
« un ciel en mon nom »
.
2/2