LPers : attention, danger ! Journée nationale de mobilisation de la

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LPers : attention, danger ! Journée nationale de mobilisation de la
LPers : attention, danger !
Depuis plusieurs années, l’application de la Loi
sur le personnel de l’Etat de Fribourg (LPers) au
personnel de l’HFR est remise en cause.
au Conseil d’Etat un rapport concernant les
conditions de travail et de salaires du personnel
de l’HFR. Il prévoit, comme option, la suppression de la LPers pour le personnel de l’HFR.
Pour quelle raison ? Avec l’introduction d’un
nouveau financement hospitalier – les « forfaits
par cas » – la pression financière sur les hôpitaux et établissements de soins s’est accentuée.
La suppression de la LPers pour le personnel
soignant est vue par certains comme le moyen
de diminuer les salaires – donc les coûts en
personnel.
Si la LPers est remise en cause pour le personnel
de l’HFR, cela fera effet boule de neige pour
l’ensemble du personnel de la santé : elle sera
également supprimée au RFSM et dans les EMS
fribourgeois qui l’appliquent. Dans les autres
établissements, les conditions de travail et de
salaires seront revues à la baisse.
La menace est bien réelle. Ainsi, le Conseil d’administration de l’HFR a remis en début d’année
Il est donc nécessaire de se mobiliser, toutes
et tous, pour le maintien de la LPers à l’HFR !
Disparition de la LPers =
dumping salarial et social !
En cas de suppression de la LPers…
• Les salaires seraient revus à la baisse.
• Il sera plus facile de licencier. La LPers prévoit des droits en cas de licenciement, une
procédure (avertissement) et des indemnités en cas de suppression de poste. Sans
LPers, ce sera comme dans le privé : la liberté absolue de licencier !
• Temps de travail hebdomadaire, vacances,
horaires : tout cela pourrait être remis en
cause.
• Travail de nuit : les améliorations obtenues
de haute lutte (15% d’indemnités en temps
de 23h00 à 6h00) pourraient être réduites.
Journée nationale de
mobilisation de la santé
Hôpitaux publics – HFR
Quels avantages si la LPers est
maintenue ?
Surcharge, pénibilité, stress
• Les acquis prévus par la LPers sont
maintenus.
Les limites sont atteintes : il faut remplacer les personnes
absentes et créer des postes supplémentaires !
Un « pool infirmier » est indispensable.
• Des améliorations peuvent être négociées avec le Conseil d’Etat, en même
temps que pour le reste du personnel
de l’Etat.
Suppression envisagée de la Loi sur le
personnel de l’Etat de Fribourg (LPers)
• Le personnel de l’HFR est traité de
manière égale avec le personnel de
l’Etat. Pas de possibilité de dumping
salarial ou social !
Non à des baisses de salaires et aux licenciements facilités
dans l’ensemble du secteur de la santé !
www.ssp-fribourg.ch
Surcharge et pénibilité :
il faut agir !
Depuis plusieurs années, on observe une nette
dégradation des conditions de travail du personnel soignant et non-soignant dans les hôpitaux
publics en Suisse :
-
La charge de travail augmente, et le nombre
de patients par soignant croît sans cesse.
- Les absences pour cause de maladie et de
maternité ne sont souvent pas remplacées.
- Le travail administratif pour les soignants
(LEP, DPI) augmente massivement, ce qui les
empêche de réaliser leur mission première :
être au lit du patient.
- Les effectifs diminuent en raison des me-
sures d’économies décidées par le Conseil
d’Etat en 2013 (« personal stop »).
Ces différents facteurs provoquent l’épuisement
des équipes soignantes. Ils ont également un
impact sur la qualité des soins, qui est dégradée.
Cette situation est profondément démotivante
pour le personnel concerné et pousse de nombreux soignants – en particulier les jeunes – à
quitter le milieu hospitalier, car ils ne se reconnaissent plus dans la manière dont les patients
sont traités.
Quelles solutions ?
Face à cette situation, il est indispensable d’agir.
Il faut, en particulier, augmenter le nombre de
postes de travail, qu’il s’agisse du personnel soignant (infirmiers/-ières ; ASSC etc.) ou du personnel de l’intendance (nettoyage, service hôtelier).
Le syndicat du personnel de l’HFR – le SSP –
HFR – est en discussion avec la Direction pour
mettre sur pied un « pool infirmier », susceptible
de remplacer l’ensemble des absences. Nous en
sommes toutefois encore loin, et nous constatons
que de nombreux services souffrent d’un manque
de personnel.
Pour obtenir des améliorations, il n’y a qu’une
solution : s’organiser, collectivement, pour défendre au mieux les conditions de travail et de
salaires. Nous vous invitons donc à rejoindre
le SSP-HFR !
Augmenter les prestations
d’intérêt général (PIG)
Le maintien de la Loi sur le personnel de l’Etat de
Fribourg (LPers) dans les hôpitaux publics fribourgeois (HFR et RFSM) est tout à fait possible, et peut
être financé.
Avec le nouveau financement hospitalier – les « forfaits par cas » / DRG – les collectivités publiques
ne peuvent plus financer directement les hôpitaux,
comme cela se pratiquait auparavant. Dorénavant,
les prestations hospitalières sont facturées « à la
prestation », sur la base d’un « baserate » (tarif par
point DRG) négocié avec les assureurs. Ces derniers, bien entendu font tout pour diminuer la note !
Ceci dit, il reste aux collectivités publiques une
marge de manœuvre pour financer les activités
hospitalières : les prestations d’intérêt général (PIG).
L’Etat de Fribourg peut directement financer, par
ce biais, les prestations qui relèvent des hôpitaux
publics, et qui ne sont pas assumées par les établissements privés, notamment :
-
Le maintien des capacités hospitalières pour
des raisons de politique régionale.
-
La recherche et la formation, universitaire ou
non-universitaire.
-
Les services d’urgences.
En 2015, le montant octroyé à l’HFR à titre de prestations d’intérêt général (PIG) se montait à 36 millions de francs. C’est peu, et très inférieur aux PIG
qui sont versées dans des cantons comparables
(l’Hôpital neuchâtelois, HNE, a reçu en 2013 plus
de 94 millions de francs à titre de PIG).
DRG : qu’est-ce qui a changé
dans notre pratique infirmière ?
Le nouveau mot à la mode, fusion… pour diminuer
les coûts. Chez nous, les infirmières, la fusion est
aussi à l’ordre du jour. Nous avons, par exemple,
fusionné nos équipes de soins. Une équipe qui
comptait, avant l’introduction des « forfaits par
cas », 12 lits peut en compter jusqu’à 28 aujourd’hui avec des effectifs infirmiers rabotés.
Le nombre d’EPT (équivalents plein temps, ou
postes de travail) par lit a été drastiquement diminué. Notre dotation fond comme neige au soleil.
Souvent, nos journées de travail vont jusqu’à 13
heures, ou 14 heures, et les infirmières ont dû troquer leur Crocs pour des nikes…
Beaucoup viennent travailler 30 à 40 minutes avant
l’horaire pour pouvoir prendre connaissance des
dossiers, les temps de transmissions oraux ont été
supprimés. Leur temps n’est pas compté, même
si nous avons timbré !
L’Etat de Fribourg a fermé le robinet de l’engagement, les jeunes infirmières nouvellement diplômées ne trouvent pas de place de travail ou
sont engagées en contrat de durée déterminée
(CDD). Une infirmière, avant l’introduction des forfaits par cas, était responsable de 4 à 6 patients.
Aujourd’hui, elle a la responsabilité de 10 à 14 patients. Les infirmières en congé de maternité ne
sont pas remplacées et les malades de longue
durée non plus… Nos équipes s’épuisent. Et que
dire de la charge administrative toujours plus importantes des infirmières ?
Témoignage d’une infirmière travaillant à l’HFR