L`hébreu moderne

Transcription

L`hébreu moderne
La résurrection d’une langue
L’hébreu moderne
L’hébreu moderne fait revivre, dans un usage laïque, la
langue biblique et talmudique.
Il renaît sous forme écrite à l'époque de la Haskala et à
l’oral à la fin du XIX° siècle sous l’impulsion d’Eliezer Ben
Yehuda. L’hébreu est aujourd’hui une des deux langues
officielles de l’Etat d’Israël, avec l'arabe.
Éliézer Ben Yéhouda ou la renaissance
de l'hébreu
Origines et caractéristiques de la langue
Autour du 3° siècle, l’hébreu de la Bible et d’une patrie du Talmud cesse d’être parlé. Les Juifs
s’expriment désormais dans des langues vernaculaires. L’hébreu devient exclusivement réservé à
la liturgie et accède au statut de langue sacrée.
L’hébreu fait partie des langues sémitiques et s’écrit de la droite vers la gauche. Son alphabet
contient 22 lettres dérivées de l’alphabet carré araméen. Les lettres ont également chacune une
valeur numérique.
La renaissance de l’hébreu écrit
Au XVIII° siècle, le mouvement philosophique européen de la Haskala souhaite moderniser les Juifs.
Une partie de ce mouvement prône la renaissance de la langue hébraïque dans un usage laïque
écrit. Le premier périodique en hébreu paraît en 1793 à Königsberg et en 1853 est publié le
premier roman, L’Amour de Sion. L’usage écrit de la langue se déplace de l’Europe centrale à
l’Europe orientale notamment par le biais des journaux, dans lesquels la nouvelle langue véhicule
des idées politiques et littéraires modernes. La langue hébraïque se modernise peu à peu, des
nouveaux mots sont créés par les auteurs sur la base des racines traditionnelles.
Faire revivre son usage parlé
Eliezer Perlman, plus tard Ben Yehuda, a l’idée en 1878 de redonner vie à l’hébreu parlé. En 1881,
il part s’installer à Jérusalem où il décide de ne s’exprimer qu’en hébreu. En 1894, il commence la
rédaction du premier dictionnaire d’hébreu moderne, se basant sur les langues bibliques et
talmudiques ainsi que sur les mots créés par les maskilim, les partisans de la Haskala. Lui-même
enrichit sa création lexicale au fur et à mesure des besoins.
L’hébreu comme langue nationale
L’usage de la langue sacrée en tant que langue parlée soulève depuis sa création moderne des
hostilités de la part de Juifs religieux. Aujourd’hui encore certaines communautés refusent son usage
laïque et utilisent le yiddish comme langue vernaculaire.
Lors de son développement en Europe orientale, l’hébreu rencontre d’autres catégories d’opposants,
défendant également l’usage du yiddish parmi les Juifs, non pour des raisons religieuses mais afin de
préserver les acquis culturels des Juifs en diaspora.
Theodore Herzl ne prône pas l’hébreu comme langue parlée dans le nouvel Etat juif. En revanche, les
organisations sionistes vont, dès la fin du XIX° siècle, défendre son usage et sa diffusion. La
langue est enseignée dès 1882 en Palestine dans les villages créés par les pionniers et commence
ainsi à être une langue maternelle pour une nouvelle génération de Juifs.
En 1922, les autorités mandataires britanniques l’incluent parmi les trois langues officielles du pays
avec l’anglais et l’arabe. Elle est aujourd’hui la langue officielle de l’Etat d’Israël avec l’arabe. La
langue continue de se développer de nos jours et compte plus de 8 millions de locuteurs.
Philippe Cassuto, Portiques de grammaire hébraïque.
Sources: Philippe Cassuto, Portiques de grammaire hébraïque :
http://sites.univ-provence.fr/oriental/abthis/pages/cours/philippe/page/tablematiere.htm
Sonia Barzilaï-Naud, Mireille Hadas-Lebel, Manuel d’hébreu, L’asiathèque, 1994.