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MON VILLAGE, MA COMMUNE
HIER, AUJOURD’HUI, DEMAIN
LES TRACES DU PASSE A
CORDES SUR CIEL
UN VOYAGE DANS LE TEMPS…
GUIDE DE L’ENSEIGNANT
Réseau d’Ecoles Rurales de Cordes
LA CRÉATION DE CORDES SUR CIEL – SON HISTOIRE
Dessin de Jeanne Ramel-Cals
La bastide a été créée en 1222 par le comte de Toulouse (Raymond VII), sur le Puech de
Mordagne, pour défendre son domaine au Nord d’où vient l’ennemi et pour héberger une
population rendue éparse par la croisade et les exactions des barons français.
Cordes a la forme d’un dragon… On dit que le dragon (Cordes) a été terrassé par St
Michel (patron de l’Eglise) et la trace de l’épée de St Michel est représentée par le puits
de la Halle…
Le blason de Cordes est composé de la croix occitane écrasée, sur le
modèle de la cité primitive de Cordes, très étendue d’est en ouest et
resserrée dans l’axe nord-sud…
Cordes s’est peuplée rapidement. Il faudra 7 ans pour que la première enceinte soit
achevée (il y en aura 5 au total). En 3 générations, Cordes devient une ville de 5 000
habitants.
Elle doit sa prospérité aux industries des toiles, des draps, du cuir, du commerce et de la
finance.
De 1280 à 1350, les belles demeures aux façades gothiques sont édifiées par quelques
familles nobles..
Cordes est un foyer majeur du catharisme… Elle va subir les sévices de l’Inquisition. Elle
ne fera sa soumission qu’en 1321.
En 1348, la peste fait rage pour la première fois et décime la moitié de la population
(2 500 habitants)… La guerre de 100 ans oblige Cordes à se protéger et à renforcer ses
fortifications…
A partir de 1450, travaux de reconstruction et de réparation… Le commerce du pastel
apparaît.
A partir de 1562, les guerres de religion provoquent de continuelles alarmes…
A la fin du 17ième siècle, la construction du canal du Midi bouleverse les grands axes
d’échanges et entraîne un effondrement commercial rendu inévitable à la suite de
mauvaises récoltes…
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La cité tombe dans l’oubli, mais connaîtra 2 renaissances : après la guerre de 1870,
Albert Gorsse ramène des métiers à broder de Suisse…. Il y aura ensuite 300 métiers
pendant 50 ans…
En 1940, des artistes amenés par le peintre Yves Brayer se replient à Cordes et donnent à
la cité un élan artistique qui dure toujours…
VOTRE VISITE
Grand rue de l’Horloge : elle se trouve dans la 5ième enceinte (14ième siècle)
Porte de l’Horloge : fermait la 4ième enceinte… Avant de la franchir, sur la gauche,
l’escalier du « Pater Noster » qui est composé d’autant de marches que de mots dans la
prière…
La Barbacane : le plus gros ouvrage de la 3ième enceinte… Elle commandait l’accès Est de
la cité par une porte fortifiée aujourd’hui disparue.
Remarquez le « rajol » : une petite faille dans le calcaire laisse échapper un filet d’eau
régulier.
La porte du Vainqueur : située au-dessus de la Barbacane, elle montre bien que Cordes a
été très vite à l’étroit et que les habitations ont rapidement occupé les remparts en les
perçant d’ouvertures et en s’adossant contre eux… Elle s’ouvre sur la 2ième enceinte. Elle
était munie d’un pont-levis jeté au-dessus d’un fossé.
Maison Gorsse (15ième siècle) : elle témoigne des rénovations entreprises après la guerre de
100 ans : beau passage du style gothique au style Renaissance (fenêtres à meneaux,
écusson sur le linteau…)
Portail peint : porte côté Est de la 1ière enceinte, à châtelets (comme la porte des
Ormeaux). Son accès a été rabaissé
Les belles maisons gothiques :
Elles sont toutes régies par un nombre (important au Moyen-Age… toujours capital de nos
jours)
Il faut pour cela compter les ouvertures, par niveau : Grand Veneur 4, Maison Prunet 3,
Grand Fauconnier 6…
Lorsqu’on est face à la Maison Carrié-Boyer, Maison Prunet et Maison du Grand
Fauconnier, on peut voir l’évolution de l’architecture à Cordes (de gauche à droite), en
observant les ouvertures (portes et fenêtres)…
Il faut rester avec les enfants devant la Maison du Grand Veneur, la maison du Grand
Fauconnier et la maison du Grand Ecuyer pour observer et analyser les sculptures
d’animaux : bestiaire médiéval, rapaces, personnages…. Fausses gargouilles…
Les tanneurs étaient nombreux à Cordes… Les peaux des chiens de Cordes étaient réputées
pour être solides… Curieusement, les sculptures des façades gothiques représentent très
souvent des chiens (Grand Ecuyer)…
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Pour les plus grands, on peut s’arrêter sur la maison du Grand Veneur, dont le
constructeur était un descendant d’une famille cathare… Il édifie sa maison face à l’église
catholique (St Michel)… Au 2ième étage, on découvre des visages effrayés (femmes
protégeant des enfants, bouches ouvertes sur un cri, personnages se tenant la tête dans les
mains = de quoi ont-ils peur ?
Les inquisiteurs Dominicains se faisaient appelés « les chiens du Seigneur »… Dans la
symbolique de l’époque, le sanglier représente le spirituel, le cerf est le symbole du Christ,
le lapin représente ce qui est caché, occulte…
Dans cet esprit, on peut lire la scène de chasse comme ceci : les Dominicains (chiens)
chassent les cathares qui détiennent la vraie spiritualité (sanglier). Ils ont perdu la trace
du Christ (cerf)…Le chien n’est pas sur la même ligne = il est arrêté, langue pendante…
par contre, ils poursuivent celui qui prétend connaître l’occulte et va parvenir à l’arbre de
la connaissance (pommier).
Conclusion : au centre de la façade, la tête de gauche crie car, au-dessus, le chien vient de
sortir le sanglier de la forêt symbolisée par un arbre… La tête de droite sourit car audessus, le lapin va atteindre le pommier…
Place de la Bride : admirez le point de vue et repérez le lit du Cérou (« le lézard »)
L’église St Michel, à proximité, possède un clocher à base carrée, terminé par un étage
octogonal… On entrait dans l’église par la place Charles Portal (aujourd’hui, la porte est
murée)… Matériaux utilisés : grès ocre et mauve pour les murs de la nef et la pierre de
Corrompis (Les Cabannes) pour le clocher et la tour de guet.
Porte des Ormeaux : Porte primitive de Cordes… La grosse tour de droite, accrochée au
rocher, est pleine jusqu’au 1er étage.
Jusqu’au niveau des cintres (courbure intérieure de l’arc) la construction est en pierre
calcaire extraite sur le lieu même… Au-dessus, pierre de Corrompis (Les Cabannes). La
porte était pourvue de 2 herses entre lesquelles jouait une porte en bois.
Porte de la Jane : elle ouvre la 2ième ligne de fortifications.
A droite, il reste plusieurs mètres de murs crénelés qui étaient ininterrompus à l’époque…
Quand un assaillant parvenait à entrer par cette porte, il se heurtait ensuite à la porte des
Ormeaux !
A la sortie du parking actuel se trouvait la porte de Fontourniès ou Ste Catherine, fermant
la 3ième enceinte (il ne reste rien si ce n’est le mur de soutènement de la rue)
Ne pas rater le linteau de la porte du logis du gardien de la porte, qui était cordonnier et
dont les outils sont gravés (tenailles, corne, soulier, marteau, tranchet)
La rue Chaude : habitations semi-troglodytiques à gauche, à demi creusées dans le rocher.
A l’extrémité de la rue, on voit le rocher d’origine qui couronnait le puech avant la
construction de Cordes… Les premiers remparts et portes fortifiées furent édifiés avec les
pierres extraites de cette roche…
Le sous-sol de Cordes est creusé de souterrains (hélas bouchés), de caves, de citernes, de
silos…
Une galerie à hauteur d’homme a été creusée pour recueillir les eaux d’infiltration (qui
traversent le calcaire et forment des nappes) et alimenter une fontaine.
Cette rue devait accueillir les bains publics, qui étaient collectifs au 15ième siècle… et il n’y
a qu’un pas pour signaler que les villes du Midi avaient toutes une rue chaude… avec des
prostituées…
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Le Portanel : C’est l’entrée Nord de la cité (le portanel du Sud n’existe plus… on ne voit
que les traces d’attaches sur les murs).
Avant de passer le portanel, remarquez sur le côté gauche une meurtrière aménagée dans le
mur….
La halle : Au centre de la ville, comme dans toutes les bastides… afin que les marchands
puissent venir des 4 coins cardinaux…
24 piliers octogonaux… Un pilier creux servait de mesure à grains…
C’était le lieu des échanges : marché le samedi.
puits de 113,47 m de profondeur… On ne sait pas à quoi il servait dans la mesure où il y a
de nombreux puits à Cordes beaucoup moins profonds… La légende dit qu’on y jeta 3
inquisiteurs (la croix placée à l’arrière rappelle cet événement)
La chapelle du St Crucifix : une source miraculeuse aurait existé à cet endroit…
Face à l’épidémie de peste, au 17ième siècle, les consuls de Cordes descendent dans la petite
chapelle érigée dès le 15ième siècle, la corde au cou, à genoux, en présence des habitants
encore valides… Ils décident que la chapelle sera réparée et qu’une messe sera dite tous les
vendredis à perpétuité…Le mal s’éloigne 4 mois plus tard…
Bonne visite !
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