Magazine Decembre 2010 - Diasporas-News

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Magazine Decembre 2010 - Diasporas-News
Diasporas
news
Gra
A L’ORÉE
tui
DE CETTE
t
NOUVELLE ANNÉE,
TOUTE L’ÉQUIPE DE
DIASPORAS-NEWS
SOUHAITE À TOUS SES
LECTEURS DE TRÈS BONNES
FÊTES DE FIN D’ANNÉE.
BONNE ET HEUREUSE
ANNÉE 2011
N°14
La référence afro-caribéenne
Décembr e 2010
bURKINA
FAsO
Blaise COMPAORE
réelu sans
grande surprise
Guinée
Les Immenses
chantiers qui
attendent Alpha
CONDE
Biens mal
acquis
les USA
entrent dans
la danse
les femmes
noires des
médias français
Madagascar
Référendum
constitutionnel
sur fond de
Putsch !
Côte-D'ivoire :
PRESIDENTS SIAMOIS
Dossier
4
Politique
Ne pas jeter sur la voie publique
8
Société 18
Economie
20
culture
22
Environnement 26
Présidents siamois
L
’extraordinaire vient de se produire sous nos yeux en Afrique, le continent des exceptions par excellence. L’élection présidentielle de sortie de crise en Côte d'Ivoire a donné lieu à deux vainqueurs. Sans le vouloir, les électeurs ivoiriens qui ont massivement
participé au vote – avec un taux de participation historique de 80 % en moyenne
entre les deux tours – se retrouvent avec deux présidents élus.
Le président sortant, Laurent Koudou Gbagbo, déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel, l’institution chargée de la validation des élections, se retrouve au point d’arrivée et nezà-nez avec l’ancien Premier ministre, Alassane Dramane Ouattara, lui aussi déclaré vainqueur
par la Commission électorale indépendante. Deux présidents pour le même poste et pour le
même pays !
Des présidents siamois en quelque sorte, réunis par la force du destin qui ne peuvent diriger
tous les deux le même pays avec ses institutions. Tout comme dans le cas des jumeaux fusionnés réunis par une partie de leur corps à la naissance et partageant les mêmes organes
vitaux. Pour survivre, l’un doit être sacrifié au profit de l’autre. Alors, lequel choisir pour payer
le prix du sacrifice d’autant plus qu’ils revendiquent tous les deux la victoire.
D’où toute la complexité et l’immensité de la tâche dévolue à l’ancien président sud africain,
Thabo Mbeki, dépêché expressément à Abidjan par l’Union africaine pour tenter de résoudre
l’énigme ivoirienne. Sa mission, à en croire nos sources, était d’arriver à convaincre l’un ou
l’autre d’accepter de céder le fauteuil présidentiel. Qui de Laurent Gbagbo et de Alassane
Ouattara va-t-il abandonner le pouvoir pour sauver la Côte d'Ivoire ? (That is the question)
Pendant que la négociation suit son cours, les présidents siamois font fi de tout, nomment et
forment leurs gouvernements respectifs comme si de rien n’était. Sachant pertinemment que
leur entêtement improbable est voué à l’échec et va inéluctablement conduire le pays tout
droit dans le chaos.
Après dix années de tergiversations et d’errements, la Côte d'Ivoire est en passe de manquer
sa sortie de crise qui a suscité autant d’espoirs et de rêves au sein des populations et de la
communauté internationale. La responsabilité de cet échec, si les choses restent en l'état et
que la situation empire, doit être partagée par tous, excepté la population qui a accepté tous
les sacrifices pendant la décennie de disette, de misère et de mensonges.
Au-delà de toutes considérations, cette situation traduit bien l’échec patent de toute la classe
politique ivoirienne qui n’a pas su taire ses différences et ses différends pour sortir la Côte
d'Ivoire de la crise. Si l’on n’y prend garde, le pays risque de plonger de nouveau dans une
crise plus grave que les précédentes. La situation est devenue tellement préoccupante que la
Communauté internationale devra jouer dès à présent sa participation. Non pas en continuant
de jeter de l’huile sur le feu. La solution à la crise actuelle n’est pas par exemple de donner
son quitus à un camp contre un autre encore moins de demander à l’un de céder la place à
l’autre.
De plus en plus de voix recommandent que les deux présidents siamois soient définitivement
écartés de la scène politique et remplacés par un comité de gestion provisoire de la crise.
Celui-ci aura pour mission de remettre les choses à plat et d’organiser de nouvelles élections
démocratiques, transparentes et libres. Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara, Henri Konan
Bédié seraient déclarés forclos et la Côte d’Ivoire se porterait certainement mieux sans eux.
En attendant que ce rêve devienne réalité, les Ivoiriens sont confrontés à une violence grandissante qui se généralise sur l’ensemble du territoire. Les risques d’une guerre civile sont plus
que probables. Affaire à suivre…
Clément Yao
Edito
Diasporas
News
Numéro 14 de décembre 2010
Diasporas-News
Edité par DCS Group
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39, Rue Félix FAURE 92700 COLOMBES
Tel: 09 50 78 43 66
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Directeur de Publication
Thomas DE MESSE ZINSOU
DIRECTRICE COMMUNICATION POUR
L’AFRIQUE
BEATRICE SOUMAH
[email protected]
Ont collaboré à ce numéro :
CLEMENT YAO
Alex ZAKA
Karim WALLY
Maud OYABI
Faustin DALi
Sébastien Bequerel
Lamine THIAM
James NGUMBU
Lucien HOUNKANLI
Promotion - Marketing - Publicité
Coura SENE
Direction Artistique
Christèle KARMEN DANDJOA
Développement Région Rhône-Alpes
Mariette Da Matha Sant’anna,
Dieudonné SOME WENS
Développement Rhône
Valentin SIKELY
Développement de l’Hérault
Benjamin AKA
Développement Haute Garonne
Jérôme M’BOUA
Développement Alpes Maritimes
Christian Boutilier
Direction Commerciale
Mariette Da Matha Sant’anna,
Ornella Mallet,
Jean Marie OULAI de Vianney
Cissé SINDOU, Moussa DIOMANDE
Impression : En France
ISSN : 2105-3928
Alassane Ouattara
Dossier
Côte d'Ivoire
Laurent Gbagbo contre le reste du monde
Laurent Gbagbo est à la tête la Côte d’Ivoire depuis 10 ans et
entend y rester quel qu’en soit le prix à payer. Aucune autre raison ne peut justifier cette confiscation éhontée du pouvoir. Les
yeux de la planète entière étaient braqués sur la Côte d’Ivoire
depuis la veille du second tour des élections présidentielles,
et ce, pour plusieurs raisons : le mandat théorique de Laurent
Gbagbo aurait dû se terminer dès 2005 et grâce à des subterfuges il a pu prolonger son règne d’un quinquennat « blanc »
dans le seul dessein de jouir et de rester au pouvoir. Comment
pouvait-il, à la fin de ce mandat « usurpé », ne pas demander l’onction du
peuple ? C’est la raison principale de cette élection présidentielle qui tient
en haleine le pays entier et même la terre entière.
E
n 2010, arrivé en tête du premier
tour devant Alassane Dramane Outtara (ADO) avec 38% contre 32%, il
pensait avoir fait l’essentiel. Car dans
le Nord, supposé être le fief d’ADO ou dans
l’Est, le scrutin lui était favorable. Sa stratégie électorale du second tour est la suivante :
obtenir la moitié des voix du candidat arrivé
en 3ème position au premier tour c’est-àdire les 25% d’Henri Konan Bédié.
Arrivera-t-il à contrecarrer le ticket du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et pour la Paix (RHDP) qui se résume également par un slogan simple : « Tout
Sauf Gbagbo » ? Le duel télévisé entre les
deux candidats du second tour donnait déjà
le ton des jours à venir. A la fin de ce débat,
tout le monde paraissait soulagé par la tournure de l’émission sans doute pas à cause du
tutoiement que les deux adversaires se sont
lancés ou qu’ils se sont appelés par leur prénom mais surtout par la promesse de respecter le verdict des urnes du 28 novembre.
4
Diasporas News
ADO PRESIDENT EST A L HEURE
gbagbo laurent investiture
Mais le spectre des contestations postélectorales de 1999 sont encore dans toutes
les têtes. Rappelons qu’à l’issue du résultat
du scrutin présidentiel entre le général Robert Guéï et Laurent Gbagbo, les violences avaient fait au moins 500 morts. La semaine précédent le second tour, le Général
de corps d’armée Philippe Mangou, Chef
d’état-major des armées de Côte d`Ivoire,
s’est fendu d’un communiqué : «
sur la détermination des Forces
de Défense et de Sécurité à garantir intégralement et sans faille
la sécurisation du scrutin, la sécurité de tous les électeurs reconnus en tant que tel et celle des
agents électoraux, avant, pendant et après le déroulement des
opérations de vote… ».
Quelques jours avant le scrutin,
des affrontements entre partisan des deux
finalistes ont fait quelques victimes. Ce qui
poussa le président Laurent Gbagbo à instaurer le couvre-feu sur tout le territoire,
décision qui n’avait pas eu le consentement
de son premier ministre Guillaume Soro. Loin
d’apaiser les esprits, ce dispositif n’a fait
qu’exacerber les tensions ; il a fallu tout le
tact et le déplacement du voisin burkinabé
Blaise Campaoré, fraîchement réélu, pour
mettre tout le monde d’accord.
La CEI et le Conseil Constitutionnel
(CC) : course contre la montre
Le jour du scrutin, le calme régnait dans tout
le pays. En attendant la proclamation des
résultats par la Commission Electorale Indépendante (CEI), les correspondants des organes de presse étrangers essayaient de «
meubler » le temps en commentant le taux
Laurent Gbagbo
de participation, le
rapport des observateurs électoraux
internationaux
et
surtout l’optimisme
affiché dans chaque
camp. La tension
était à son comble
lorsque la proclamation prévue deux
jours après la fermeture des bureaux
de vote fut différée.
Des
irrégularités
massives auraient
étaient observées,
par l’écurie du Président sortant. Selon
les propos de Pascal Affi N’Guessan,
président du Front
Populaire Ivoirien
(FPI), directeur de campagne de Laurent
Gbagbo : « les zones du centre Nord-Ouest
de la Côte d’Ivoire ont été
le théâtre d’intimidations et
d’entraves systématiques au
vote de nos électeurs… nos
représentants y ont été molestés, agressés, expulsés des
bureaux de vote ». Concomitamment, les rumeurs d’une
large victoire d’ADO mettent
les états-majors de campagne
en ébullition.
Toutefois, une image a fait le
tour du monde ; c’est celle de la proclamation
des résultats de quelques régions par la CEI
le 30 novembre : Bamba Yacouba, porteparole de l’institution s’apprêtait à les rendre publique devant une forêt de caméras et
de micros, lorsque Damana Adia Pickass, l`un
des deux représentants de Gbagbo au sein
de la CEI, s’est permis de le lui arracher les
feuilles de résultats des mains. Ensuite, il les a
déchirés jugeant qu’ils n’étaient pas fiables.
Cette manœuvre d’intimidation aura permis
au camp de Laurent Gbagbo de mettre la
pression sur la CEI pour l’empêcher de proclamer les résultats dans un délai imparti de
72 heures c’est-à-dire le 1er décembre à
minuit. Passé ce délai, seul le CC, acquis aux
causes du Président candidat, sera habilité à
délibérer de l’issue de ce scrutin.
Dans l’après-midi du 2 décembre, c’est à
l’hôtel du Golf d’Abidjan, fortement sécurisé
par les casques bleus que le Président de la
CEI, Youssouf Bakayoko, a annoncé les résultats provisoires du second tour en déclarant
Alassane Ouattara vainqueur avec 54,1%
des voix. Paul Yao Ndré, président du CC
néanmoins co-fondateur du FPI avec Laurent
Gbagbo, s’exprime dans la foulée pour invalider les résultats proclamés par la CEI
compte de tenu des points de discorde entre
les membres de ladite commission et surtout
de la proclamation « hors-délai ». ADO s’est
fendu d’une déclaration mezza voce en demandant à son camp d’être
humble et à rassembler tous
les ivoiriens au sein d’un gouvernement d’union nationale.
Il faut en
appeler à la
sagesse des
hommes
politiques
CEI désavouée par
un membre de LMP
Adia Damanan
Pickass
CEI désavouée par
un membre de LMP
Adia Damanan
Pickass
Alassane Ouattara
prestation de
erment
gbagbo laurent investiture
Vaudeville à Cocody
Dès la fin de cette journée, le
suspense et la peur s’installent
en Côte d’Ivoire. Le peuple
accepterait-il encore une fois
de se faire rouler docilement
dans la farine ou le scénario
de 1999 allait-il encore une fois se reproduire ? Laurent Gbagbo aurait voulu décrocher
le téléphone et féliciter son adversaire ADO
mais son entourage proche ne l’entendait
pas de cette oreille. Le vendredi 3 décembre, Paul Yao Ndré, président du CC invalide
les résultats provisoires de la CEI et déclare
le chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo
vainqueur du second tour avec plus de 51%
des voix.
Et voici la Côte d’Ivoire dotée de deux présidents de la République avec la crainte d’une
scission Nord-Sud du pays et surtout de l’explosion d’une guerre civile. Sans tarder, sitôt
le résultat validé, Laurent Gbagbo a solennellement prêté serment au palais présidentiel. Dans la foulée, ADO organise son investiture de manière plus sobre à l’hôtel du Golf
d’Abidjan. Le Premier ministre Guillaume Soro
a rendu sa démission et la démission de son
gouvernement auprès d’ADO qu’il reconnaît
comme étant le vainqueur de l’élection présidentielle. Dans une Conférence de presse,
le Représentant spécial des Nations-Unies
pour la Côte d’Ivoire, Young-Jin Choi explique : « qu’en tant que certificateur des élections ivoiriennes, j’ai procédé à l’évaluation
et à l’analyse de tous les procès-verbaux
transportés par l’ONUCI et reçus de la CEI.
Même si toutes les réclamations déposées
par la majorité présidentielle auprès du CC
étaient prises en compte en nombres de procès-verbaux, et donc de votes, le résultat du
second tour de l’élection présidentielle tel
que proclamé par le Président de la CEI le
2 décembre ne changerait pas, confirmant
le candidat Alassane Ouattara vainqueur de
l’élection présidentielle... »
Les réactions internationales
De Barack Obama jusqu’à Nicolas Sarkozy
en passant par l’Organisation des NationsUnies, le FMI, l’UE ; bref, toute la communauté internationale reconnaissent la victoire
d’ADO. Seul un bémol est venu de la Russie.
En effet, elle a opposé son droit de veto sur
une déclaration visant à soutenir ADO lors
d’une réunion d’urgence des 15 pays membres du Conseil de Sécurité de l'ONU arguant le fait que cette instance ne devrait
pas soutenir un candidat. Mêmes les amis de
Laurent de l’International Socialisme et du
Parti Socialiste français se font aujourd’hui
discrets quant à leur amitié.
Et que dire de Blaise Campaoré, le médiateur de toutes les causes perdues de la CEDEAO ? Il s’est fait porter pâle. L’Union Afri-
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Diasporas News
Dossier
caine a dépêché l'ex-président sud-africain
Thabo Mbeki, en « mission d'urgence » pour
tenter de trouver une issue à la grave crise
postélectorale.
« Combien de temps pourra tenir
Laurent Gbagbo ? »
C’est la question que s’est posée l’éditorialiste Alexandre Adler. Pourra-t-il faire face
à la vox populis, mécontente et qui a l’impression d’avoir été spoliée de son droit de
vote ? Menace à peine voilée du directeur
général du FMI ; Dominique Strauss-Kahn a
déclaré que « son institution ne travaillerait
pas avec un gouvernement non-reconnu par
l’ONU ». Ce qui remet en cause les bonnes
notes obtenues lors de la mission d’évaluation de la délégation conduite par madame
Doris Ross, en septembre dernier. Que deviendraient les Facilités Elargies de Crédit
(FEC) de 560 millions USD octroyés par l’institution en mars 2009 et dont environ 345
millions USD seulement ont été décaissés ?
La mise en garde du Conseil de sécurité de
l’ONU est on ne peut plus claire ; il se dit
prêt à prendre des mesures appropriées.
En d’autres termes, cette instance se réserve
le droit de prendre des sanctions comme
la non-reconnaissance internationale voire
l’arrêt d’aides financières ou d’embargo sur
les produits d’exportation ivoiriens. Dans la
pratique, ce genre de pénalités reste inefficace dans la mesure où l’embargo et la
suspension de subventions internationales
asphyxient davantage la population que les
responsables politiques.
Il faut en appeler à la sagesse des hommes
politiques ! La Côte d’Ivoire qui vit, depuis
2003, une scission de fait entre le Nord et
le Sud, ne se relèvera pas d’une crise politique durable qui risque de faire s’effondrer
définitivement dans le marasme économique
ce pays qui fut cité en exemple sur tout le
continent il y a encore 15 ans de cela.
Amadou Lamine Thiam
Présidentielle ivoirienne :
DEUX présidents pour un pays
D
epuis le second tour du scrutin présidentiel du 28 novembre dernier, la Côte d’Ivoire a deux présidents. L’un,
le président sortant Laurent Gbagbo proclamé par le
Conseil constitutionnel et l’autre, Alassane Ouattara proclamé par la CEI et certifié par l’ONU. En conséquence le scrutin
présidentiel censé mettre un terme au processus de sortie de crise
dans ce pays de l’Afrique de l'Ouest, s’est enrhumé. Mettant en
place deux présidents, deux premiers ministres dans une cohabitation indigne. Le tout dans une ambiance glauque.
« Plusieurs fois reportées depuis 2005, on a espéré que les
élections 2010 allaient apporter au peuple la paix, et maintenant c’est la désolation dans le pays », lâche amer Edouard
Konan, rencontré aux abords de l’ambassade de Côte d’Ivoire en
France. Comme ce dernier beaucoup d’Ivoiriens s’inquiètent de la
situation que traverse leur pays. Ils avaient pourtant cru que ces
élections allaient leur donner un président de leur choix, c’est-àdire sorti des urnes. Pour Marie-Louise, quel qu’il soit, l’important
était d’avoir un président et un seul pour la Côte d’Ivoire. Assis
dans un café un couple de ressortissants ivoiriens jugeait l’attitude
de Paul Yao N’dré, le président du Conseil constitutionnel irresponsable.
« C’est lui qui est responsable de cet imbroglio politique, en
voulant à tout prix maintenir son ‘’ami’’ Laurent Gbagbo au
pouvoir il n’a pas dit le droit », clame-t-il. Ce couple fait allusion
à l’annulation pour fraudes des votes dans de nombreux départements du nord et du centre favorables à Alassane Ouattara. Et
de préciser : « Notre raisonnement se fonde sur cette disposition
de l’Ordonnance n° 2008-133 du 14 avril 2008 portant ajustement électoral pour les élections générales de sortie de crise en
Côte d’Ivoire. En son article 64 nouveau stipule : Dans le cas où le
Conseil constitutionnel constate des irrégularités de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultat d’ensemble,
il prononce l’annulation de l’élection et notifie sa décision à la CEI
qui en informe le représentant du Secrétaire général des Nations
Unies et le représentant spécial du Facilitateur à toutes fins utiles.
La date du nouveau scrutin est fixée par décret pris en Conseil des
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Diasporas News
ministres sur proposition de la CEI. Le scrutin a lieu, au plus tard,
45 jours à compter de la décision du Conseil constitutionnel. »
Ce rappel de l’Ordonnance portant ajustement électoral pour
les élections générales de sortie de crise appelle au commentaire suivant : Le président du Conseil constitutionnel ne peut en
aucun cas proclamer de résultats définitifs sur la base des réclamations formulées par l’une des parties. Il avait la possibilité comme la loi le lui ordonne d’annuler les votes dans les bureaux où il
ya des fraudes. Et M. Choi, le représentant spécial du Secrétaire
général de l’ONU l’a dit dans le point 14 de sa déclaration : en
prenant en compte les réclamations dans les bureaux de vote des
8 départements où le scrutin a été annulé par le Conseil constitutionnel, le candidat Ouattara est toujours vainqueur. Alors arrêtons
de dire que la communauté internationale veut porter au pouvoir
Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire. Yao N’dré qui est un constitutionaliste le sait bien, il a préféré fermer les yeux pour maintenir
Laurent Gbagbo au pouvoir. C’est tout de même facile la victoire
de Laurent Gbagbo face au Rhdp, une coalition de partis politiques ayant une vraie assise populaire dans le pays.
La percée de Laurent Gbagbo dans le sud du pays est en partie
due au débauchage de certains cadres du PDCI ou du RDR. En
attendant de trouver une solution à la crise née à l’issue du second
tour de l’élection dite historique, les avis sont partagés en Côte
d’Ivoire. Pour les partisans de Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara et ses rebelles doivent désarmer et reconnaître la victoire
de leur champion. Et les blancs doivent arrêter de dicter leurs
ordres à nos pays, 50 ans après nos indépendances, c’est aux
Ivoiriens qu’il appartient de régler leurs problèmes internes. Tandis
que ceux d’Alassane Ouattara accusent Laurent Gbagbo et Yao
N’dré de leur voler leur victoire acquise dans les urnes. Et de dire
comment Laurent Gbagbo veut vouloir diriger le nord et le centre
après avoir rejeté les votes qui sont sortis de leurs urnes. Avec
deux présidents et deux premiers ministres, la Côte d’Ivoire est à
la croisée des chemins. Au final, la crise ivoirienne qui a vu le jour
en septembre 2002 n’est pas encore finie.
Faustin Dali
Qui Koffigho l'ancien premier
ministre du Togo représentait-il à
l'investiture de Laurent Gbagbo ?
D
ans la vie internationale, une telle unanimité est rare : personne ne met en doute la victoire
d’Alassane Ouattara lors du scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo a beau
s’être fait proclamer chef de l’État par un Conseil constitutionnel acquis à sa cause, le représentant local des Nation unies, Barack Obama ou Nicolas Sarkozy ont refusé de temporiser:
pour eux, Alassane Ouattara est bel et bien l’élu du suffrage universel. L’Union africaine, pour sa part,
n’entérine pas non plus le passage en force de Laurent Gbagbo. Elle a nommé un médiateur, en la
personne de l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki. On ne pouvait se réjouir que d’une seule
chose : le calme semblait prévaloir en Côte d’Ivoire. Tout doit être fait pour éviter que le pays n’entre
dans un nouveau cycle de violence qui raviverait la coupure en deux du pays entre le Nord, acquis
à Alassane Ouattara, et le Sud, fief de Laurent Gbagbo. De ce point de vue, la dignité dont a fait
preuve le premier dans les heures qui ont suivi l’auto proclamation de Laurent Gbagbo mérite d’être
saluée. La fermeté dont a fait montre le représentant des Nations unies doit également être relevée.
Dans d’autres circonstances, par exemple dans les Balkans, ce ne fut pas toujours le cas.
ABIDJAN
6x /semaine
DAKAR
7x /semaine
Malheureusement, cela ne suffira pas à mettre fin à l’étrange situation dans laquelle se trouve la Côte
d’Ivoire, avec deux chefs d’État, l’un jouant sur l’apparence de légalité, l’autre n’ayant pour lui que sa
légitimité , une seule personne peut résoudre ce problème, sans violence et dans la dignité : c’est
Laurent Gbagbo. Il ne serait pas scandaleux qu’avant de quitter le palais présidentiel, il négocie les
conditions de son effacement, qu’il s’emploie en particulier à obtenir des garanties afin que ses partisans
ne soient pas lésés par l’alternance. En dehors de cela, il se trouve seul face à sa responsabilité, historique.
Il s’était solennellement engagé à respecter le verdict des urnes. C’est cette promesse qu’il doit tenir.
Le Chef de la Mission d’observation électorale de l’Union Africaine (UA) en Côte d’ivoire, l’ancien
Premier ministre de la Transition Joseph Kokou Koffigoh a prit part samedi dernier à la cérémonie
d’investiture du président Laurent Gbagbo. L’UA s’est dissociée de l’entreprise de Koffigoh. A Lomé, il
se susurre que l’ancien PM aurait représenté en réalité le chef de l’Etat Faure Gnassingbé. Vérité
ou fantasme de Togolais ayant en horreur le régime des Gnassingbé? Difficile de savoir, toujours
est-il que la délégation de Gbagbo était l'une des rares à être à l'investiture de Faure Gnassingbé
en 2005. Mais dans certains milieux de la place, l’acte posé par l’ancien premier ministre n’étonne
guère. Joseph Koffigoh pourrait bien rouler pour lui-même au lieu de tenir compte de la position de
son "envoyeur UA". Lié d’amitié au président Gbagbo depuis quelques temps, le premier président de
la Ligue Togolaise des droits de l’homme (LTDH) avait fait paraître au second trimestre un recueil de
poèmes intitulé « L’Epopée des Eléphants », qu’il dédia à l’actuel président ivoirien. Ancien musicien,
Koffigoh dont les talents de poète se sont révélés sur le tard, en apprenant à jouer avec un clavier
d’ordinateur, écrivit même deux poèmes dédiés à Laurent Gbagbo et à sa femme Simone.
Les poèmes étaient si élogieux que l’écrivain Kangni Alem, animateur de l’émission Librairie francophone sur la radio Nana FM a dû demander à son invité Koffigoh ce que le camarade Gbagbo
Laurent lui aurait donné à manger (sic) pour qu’il lui tresse tant de lauriers. Le premier ministre répondit
par une pirouette digne d’un avocat en évoquant une longue amitié avec Gbagbo pour lequel il était
intervenu pour demander la libération quand ce dernier et sa femme Simone étaient détenus par
Houphouët dans les années 1991-1992. Il avait même précisé que la première dame ivoirienne, qui
a loué le lyrisme de son écriture, s’était chargée de lui trouver un éditeur pour le recueil.
Que Koffigoh mange littéralement dans la main de Gbagbo, beaucoup de Togolais en sont convaincus, à l’instar du journal Liberté qui a glosé en manchette sur l’«insatiabilité d’un ancien premier ministre ». Une expression qui fait allusion à un précédent soupçon de corruption qui pèse sur M. Koffigoh
après le coup de force des Forces armées togolaises contre la Transition le 3 décembre 1991. Ce qui
fait croire que le Premier ministre, même en tant qu’observateur de l’Union Africaine, a décidé de
venir en aide à un « très cher ami » en détresse, au risque d’être désapprouvé par l’Union Africaine
et d’entacher gravement son rôle de diplomate international qu’il vient de commencer.
La question qui se pose est de savoir si Koffigoh a mûrement réfléchi avant de poser son acte. Il semble
bien que non. Selon ses détracteurs, le premier ministre Koffigoh aurait souffert de dépression nerveuse pendant son séjour estudiantin en Côte d’Ivoire, ce qui affecte souvent sa faculté de jugement et
entraîne chez lui une lenteur dans la prise de décision. Et s’il arrive finalement à se décider, c’est qu’il
aura réussi à prendre la mauvaise décision.
Comment a-t-il pu commettre une erreur aussi grave ? Sans véritable culture politique, jeté au hasard
dans le processus démocratique car étant à l’époque le bâtonnier de l’ordre des avocats, Joseph
Kokou Koffigoh, est certes un militant des droits de l’homme mais pas un homme politique doué
de bon sens. Pour beaucoup, son ralliement à Eyadema en 1993 est plutôt anecdotique. Ceci ajouté
à son caractère mental quelque peu stable, fait de lui, après Gilchrist Olympio, l’opposant politique
qui prend les décisions les plus désastreuses et les plus dramatiques qui ont sonné le glas du processus
démocratique au Togo.
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Lucien hounkanli
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Politique
Guinée
Les immenses chantiers qui attendent Alpha Condé
Depuis le 15 novembre dernier, l’opposant historique Condé est
devenu l’Alpha et l’Oméga de la Guinée au sortir de la première
élection présidentielle démocratique, 52 ans après une indépendance acquise au forceps en 1958.
B
aptême démocratique réussi pour
la Guinée Conakry, pourrait-on
dire, en dépit de quelques irrégularités relevées au second tour par
le candidat malheureux Cellou Dalein Diallo
de l’UFDG (Union des Forces Démocratiques
de Guinée). Les Guinéens devraient plutôt
se réjouir d’une situation plus reluisante que
celle de beaucoup de pays qui pourtant
ont une longue tradition électorale. Ils n’ont
point de leçons à recevoir par exemple du
Gabon d’Ali Bongo ou encore de la Guinée
équatoriale de Teodoro Obiang Nguema.
changer leur quotidien précaire.
Du reste, les tâches qui attendent le nouveau
président démocratiquement élu sont incommensurables et incompressibles. Il s’agit
pour le nouvel homme fort de Conakry de
reprendre le développement du pays là
où les Sékou Touré, Lansana Conté, Moussa
Dadis Camara, l’ont laissé. Or, le bilan des
52 années de gestion cumulée de ses prédécesseurs ne mérite même pas d’être énuméré. Le pays n’a pas connu un véritable
développement au regard de ses énormes
ressources naturelles et humaines. Or, les
besoins des populations sont énormes.
Il est vrai que le chemin parcouru pour y
arriver a été long et parsemé d’embuches.
D’abord, les 245 857 km2 de
Il a fallu attendre quatre
son territoire inexploités sont
mois après le premier
restés quasi vierge, regortour pour connaître afin le
Quelques jours
les meilleurs gisements
vainqueur du scrutin. On
avant le vote, des geant
au monde. Entre autres du
peut légitimement relativiser cette démocratie à velléités de boycott fer, les deux tiers des réserla guinéenne qui a mainsont montées du ves mondiales de bauxite, de
tenant besoin de faire ses rang de l’opposition l’uranium, du manganèse, du
cobalt (…) Ces nombreuses
preuves comme un enfant
richesses naturelles font de ce
qui fait ses premiers pas.
pays le nouvel eldorado des
Il est certain que pendant
grandes compagnies du monde.
la mandature d’Alpha Condé, il y aura des
L’ensemble du pays est
moments de balbutiement voire de doutes.
très bien arrosée le long
C’est cela aussi l’apprentissage de la déde l’année. Une pluviomocratie qui vient à peine de frapper à la
métrie favorable à toutes
porte de ce pays qui a longtemps vécu en
sortes de culture notamautarcie parce que marginalisé au bon voument vivrière et industrielloir de l’ancienne puissance coloniale. Penle. A cela, il faut ajouter
dant des décennies, la Guinée a donc payé
les nombreux cours d'eau
le prix de son insubordination au général
qui parcourent le pays et
De Gaulle.
drainent sur la côte de
larges plaines rizicultivaCette première élection démocratique solde
bles et offrent aussi d'imen quelque sorte ce passé historique pieux
portantes potentialités
et permet au pays de faire son entrée dans
énergétiques. Les côtes
le concert des nations. Au-delà des espoirs
du pays sont également
nourris sur le processus de démocratisation
très riches. La proximité
entamé, les Guinéens, eux, attendent de
de l'océan atlantique est
leur nouveau président du concret. Des défavorable à la pêche arcisions et des actes qui vont véritablement
8
Diasporas News
tisanale et l'aménagement de grands ports
commerciaux et miniers. Par sa position géographique, la Guinée pourrait devenir une
des portes d’entrée portuaire de l’Afrique
de l’Ouest. Pour cela, il faut qu’elle se dote
d’un port ultra moderne pour concurrencer
ceux d’Abidjan, de Dakar ou encore du
Ghana - Tema à l'est et Takoradi à l’ouest
–. Ce sont là les nombreuses potentialités
dont dispose la Guinée en 2010.
Alpha Condé hérite certes d’une situation
économique, sociale et politique désastreu-
ALPHA CONDE
MESSAGE DE SOUTIEN MORAL A
LA COMMUNAUTE IVOIRIENNE
A l’impossible, nul n’est tenu. Au soir de
son élection, Alpha Conté avait déclaré,
lui-même, qu’il lui faudra au moins deux
mandats pour sortir son pays de l’ornière.
Encore, faut-il que le peuple lui renouvelle
sa confiance afin de mettre à exécution son
programme.
Les Guinéens devront donc prendre leur mal
en patience afin de voir les promesses de
leur nouveau président se matérialiser.
Clément Yao
EN CES TEMPS DE GRANDE CRISE QUE
TRAVERSE LA COTE D’IVOIRE
ET EN SOLIDARITE AVEC LA DIASPORA
IVOIRIENNE, QUI CONSTITUE
LA MAJORITE DE SES INVITES, LA SOCIETE
AB EVENEMENTS ANNULE LA SOIREE DE
GALA DE FIN D'ANNEE QU’ELLE ORGANISE
LE 18 DEC. 2010 A 19 HEURES A LA SALLE
"LA VICTORIEUSE" A ASNIERES S/SEINE.
AB EVENEMENTS PRESENTE TOUTES SES EXCIUSES A SES INVITES ET NE MANQUERA PAS
DE LES RECONTACTER ULTERIEUREMENT.
LA SOCIETE AB EVENEMENTS PROPOSE A
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ORGANISATION DESIREUSE D’ORGANISER
UNE MANIFESTATION A CETTE DATE, UNE
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La Gérante
se, cependant l’espoir est permis. Pourvu
qu’il puisse mettre en œuvre son programme
de société pour lequel les guinéens l’ont majoritairement porté au pouvoir. C’est donc
un immense chantier qui l’attend. Dans l’urgence, il faut recoller les morceaux du tissu
social sérieusement lacéré après la bataille
électorale âprement disputée sur des bases
ethniques. Aujourd’hui, la cohabitation entre
Peulh et les autres grands groupes ethniques
sont devenues plus que détestables.
A côté, il y a la problématique question
d’une armée en état de déliquescence qui a
pris goût au pouvoir. Elle a besoin d’être totalement réformée en profondeur afin de la
confiner dans son rôle originel de la grande
muette. L’éducation, la santé, l’emploi, les infrastructures, la lutte contre la pauvreté (…)
sont les nombreuses priorités auxquelles le
président nouvellement élu doit s’attaquer
dès les deux premières années de son quinquennat.
A bien comprendre, Alpha Condé n’aura pas
le temps de savourer pendant longtemps sa
victoire. Car, les tâches qui l’attendent sont
incalculables. Il devra faire preuve de beaucoup d’imaginations pour satisfaire les 10
millions de Guinéens qui espèrent voir leur
situation sociale s’améliorer sous sa mandature. A côté des nationaux, les nouveaux
dirigeants devront aussi prendre en compte
les revendications de la forte communauté
guinéenne de l’étranger. Une diaspora composée majoritairement de personnes qui se
sont expatriées pour échapper à la trappe
des régimes dictatoriaux qui se sont succédé
à la tête du pays. Cette diaspora attend
elle aussi que les conditions de son retour
soient créées.
Politique
Blaise Campaoré
Burkina Faso
Blaise Compaoré, réélu dans un fauteuil
Sans grande surprise, Blaise Compaoré a remporté
l’élection présidentielle du 21 novembre avec un score de 80,20%.
Le conseil Constitutionnel a officiellement proclamé le résultat en moins
d’une semaine
C
de ce verdict qu’elle qualifie d’inique.
ette dernière consultation populaire s’apparente simplement à
Même la population ne semble, elle non plus,
un rendez-vous dans le calendrier
avoir beaucoup d’appétences pour la chose
constitutionnel c’est-à-dire un nonpolitique. La raison principale est la déconévènement. Elle marquera certes le renouvelnexion flagrante observée depuis plusieurs
lement du mandat du président sortant qui
années entre l’offre politique et la réalité de
est au pouvoir depuis 1987. A 59 ans, Blaise
sa vie quotidienne. Comment se fait-il que les
Compaoré occupe toute la scène politique du
projets économiques lancés par les gouverneBurkina Faso en atomisant tous ses adversaiments successifs n’ont pas amélioré le niveau
res. Bon an mal an, son score caracole autour
de vie du citoyen de base ? Cela se traduit
de 80% et quelques poussières tandis que
par un recul du taux de
les autres candidats se disputent
participation de 54,9%
le reste des voix. Le résultat procontre 57,67% lors de
clamé officiellement par Moussa
Quelques jours
la dernière élection préMichel Tapsoba, Président de la
Commission Electorale Nationale
avant le vote, des sidentielle de 2005. En
termes, sur une
Indépendante (CENI) complète
velléités de boycott d’autres
population de 16 millions
le tableau. Le chef de file de
sont montées du d’âmes, le Burkina Faso
l’opposition Bénéwendé Stanislas Sankara améliore son score rang de l’opposition comptait 7,5 millions de
votants potentiel. Or, il
de 2005 où il a obtenu 4,88%
n’y a eu que 3,2 millions
contre 6,35% cette fois-ci. Il a été
d’électeurs inscrits c’est-à-dire recensés sur
devancé par le député-maire de Dori (Nord)
la liste électorale, arrêtée le 15 avril 2010
Hama Arba Diallo (8,18%). Le sankariste
car l’inscription coïncidait avec la période des
historique, l'ex-commandant Boukary Kaboré
travaux agricoles. Et moins de la moitié soit
arrive au pied du podium avec 2,3%. Ferment
environ 1.536.000 se sont déplacés !
la marche les candidats suivants : Maxime
Kaboré (1,47%) et deux autres opposants,
Pargui Emile Paré (0,85%) et François OuamL’article 37 de la Boukary Kaboré
poussogo Kaboré (0,64%) du PDP/PS, le
Constitution
parti créé par feu Joseph Ki-Zerbo.
Rappelons que Blaise ComQuelques jours avant le vote, des velléités de
paoré est arrivé au pouboycott sont montées du rang de l’opposition.
voir en 1987 et a sollicité
En effet, certaines informations sur les cartes
une première fois l’onction
d’électeur comme la date et le lieu de naisdu peuple en 1991 pour
sance ne sont mentionnés nulle part. Le sens
un bail de 7 ans. Avant la
civique a fini par l’emporter mais se partager
fin de son septennat, l’artimoins de 20% est pour le moins frustrant. La
cle 37 a été amendé pour
contestation engagée dès le lendemain est
déplafonner le nombre de
une réaction somme toute logique. Les candimandats en janvier 1997.
dats malheureux ont rejeté en bloc le scrutin ;
Réélu en 1998, il demanda un toilettage
ils jugeaient que les résultats avaient été ende la loi constitutionnelle en avril 2000 qui
tachés de graves irrégularités. Le tribunal adinstaure un quinquennat et réintroduit la limiministratif leur a donné raison mais la CENI est
tation du nombre de mandats à deux. Donc,
passée outre et décide même de faire appel
conformément à la Constitution, le président
10
Diasporas News
réélu Blaise Compaoré ne devrait plus pouvoir se présenter une fois son nouveau mandat
achevé en 2015.CQFD !
Prendra-t-il enfin une retraite bien méritée
au bout de 28 ans de règne ? Les partisans
du chef d’Etat et l’écurie présidentielle le
Congrès pour la Démocratie et le Progrès
(CDP) veilleront au grain pour qu’il puisse
prolonger son règne. Un passage en force
du parti majoritaire à l’Assemblée Nationale
manquerait d’élégance. Ce n’est pas conforme à la stature du Commandeur et à l’image
qu’il a mis des décennies à cultiver sur la scène
internationale. Solution ? Convoquer le citoyen
burkinabé pour se prononcer par voie référendaire d’ici trois ans.
Sitôt le résultat proclamé, le président de la
République Blaise Compaoré enfourche déjà
son cheval de bataille : la médiation dans les
crises politiques qui secouent les pays voisins
du Burkina Faso. Chantre de la paix et de la
démocratie, il ne ménage pas sa peine pour
rabibocher les frères rivaux ivoiriens (Laurent
Gbagbo et Allasane Ouattara). Il a fait un
aller-retour à Abidjan la veille du second tour
pour essayer de désamorcer les tensions entre les deux
camps. Il est
également
impliqué
dans le retour à l’ordre constitutionnel de
la Guinée
qui n’a plus
connu une
élection démocratique
depuis 50 ans. Quel est le dessein du chef
d’Etat burkinabé ? Il tient vraiment à laisser
pour la postérité l’image d’un faiseur de paix
avec quelques succès comme au Togo et qu’il
s’efforce de soigner.
COTONOU
2x /semaine
Les nouvelles perspectives ?
Mais son principal défi reste le développement économique et l’amélioration des conditions de vie de ses concitoyens.
Le Burkina Faso cristallise tous les critères
d’un pays en voie de développement. Il ne
fait pas partie de ceux qui sont naturellement
reusement, la filière « coton », seule ne peut
tirer le secteur agricole qui occupe près de
80% de la population active. L’aridité des
sols, l’avancée du désert ne permettent pas
d’augmenter la productivité de la culture vivrière telle que le sorgho, le mil, le riz. Cette
difficulté structurelle liée à un taux de chômage élevé provoque une émigration de
Résultat Présidentiel
OUAGADOUGOU
2x /semaine
LOME
2x /semaine
bukinabés à la recherche de travail hors des
frontières. Les travailleurs émigrés, de par le
rapatriement d’argent qu’ils effectuent, ont
toujours contribué de manière substantielle
à l’économie nationale. Imaginez l’incidence
d’une crise politique comme celle qui s’est
produite en Côte d’Ivoire en 2003. Plus de
300.000 migrants ont été invités à rentrer
chez eux. Et si c’était en cela que l’effort déployé par Blaise Compaoré dans la recherche d’une stabilité politique dans la CEDEAO
trouvait sa justification ?
bien dotés en matières premières. Pas de
pétrole, un peu de gisements aurifères mais
qui ne permettent pas d’attirer des Investissements Directs à l’Etranger (IDE) dans l’industrie
d’extraction. Premier producteur de coton du
continent avec une production annuelle d’environ 750.000 tonnes, il devra tirer son épingle
du jeu dans la mesure où le cours mondial du
coton reprend du poil de la bête. Normalement cela devrait se traduire par une hausse
de 15% du revenu des producteurs. Malheu-
Une croissance économique de 5% par an
reste insuffisante pour permettre un essor du
Burkina Faso car cet indicateur doit être tempéré par le taux de croissance démographique estimé à 3% de l’an ; ce qui donne un
taux de croissance économique réel de 2%.
Pourtant que d’efforts ont été consentis depuis
les plans d’ajustement structurels des années
1990 ; la réduction de l’endettement et son
cortège de sacrifices. Aujourd’hui, la majeure
partie de la population ne rechigne pas à
travailler mais aspire juste à une meilleure
distribution des richesses.
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11
Diasporas News
Politique
Togo
LES DERNIERES PROVOCATIONS DU COUPLE GILCHRIST
OLYMPIO- FAURE GNASSINGBE
Faure Essozimna Gnassingbéé
GilchristOLYMPIO
S
uite au tripatouillage unilatéral de
la loi fondamentale par l’Assemblée-RPT en 2003, le Togo s’est retrouvé dans un régime hybride, avec
une forte concentration des pouvoirs dans
les mains du Chef de l’Etat et des brides de
prérogatives concédés au Chef de gouvernement, qui peut être nommé et démis selon le
bon vouloir du Président de la République. Le
fameux « régime présidentiel tempéré », n’est
donc que la confirmation du régime actuel,
conçu et imposé par le RPT, en substitution au
régime semi-présidentiel, largement plébiscité
en 1992, par les Togolais.
Ce chamboulement intervenu unilatéralement
par le truchement d’une Assemblée nationale
composée uniquement de députés du RPT, remet en cause fondamentalement l’équilibre
des pouvoirs au sein de l’exécutif bicéphale,
tel qu’aménagé dans la Constitution adoptée
par référendum en octobre 1992. Depuis,
l’opposition ne cesse d’exiger le retour à la
Constitution de 1992. Une exigence sur laquelle, l’UFC et son constitutionnaliste Me. Djovi Gally, viennent de décider de s’asseoir en
bonne entente avec le RPT. Pour les Togolais,
il s’agit là d’une provocation de plus de l’alliance, RPT – UFC .Il faut simplement revenir à
la Constitution de 1992, en lui apportant les
12
Diasporas News
La dernière trouvaille du couple Faure Gnassingbé et
Gilchrist Olympio, au nom de leur accord de gouvernement, fait grincer les dents au sein de l’opinion à
Lomé. En effet, réunis le jeudi 04 novembre, les représentants des deux partis au gouvernement, ont planché sur le régime politique et ont opté pour ce qu’ils
ont dénommé « un régime présidentiel tempéré ». Il
s’agit comme l’a expliqué le ministre Pascal Bodjona,
de « concentrer l’essentiel des pouvoirs entre les mains
du Chef de l’Etat, tout en lui permettant de nommer un
Premier ministre». La nomination du Premier ministre
ne devant intervenir qu’en réponse à des problèmes
qui pourraient naître de l’élection du Président de la
République.
correctifs notés à l’application. Nous n’avons
pas besoin d’un Premier ministre pantin, à
l’image de Gilbert Hungbo .
IL n’y a plus aucun dialogue entre le RPT et
l’UFC, depuis que le parti de Gilchrist Olympio a été réduit à sa portion congrue. Désormais, l’ancien parti au pouvoir se contente de
faire chanter Gilchrist Olympio et ses partisans, contre des nominations . Sentant tout
leur échapper, Isaac Tchiakpé, Djovi Gally et
consorts, sont prêts à faire toutes les concessions au pouvoir, contre des postes pour faire
croire au respect de leur accord. « Il n’y a
pas de dialogue possible entre une coquille
vide et un parti comme le RPT » selon certains
observateurs.
Rappelons que dans le cadre de leur accord
de gouvernement signé dans la controverse en
pleine contestations populaires des résultats
de la présidentielle du 04 mars 2010, le RPT
et l’UFC ont convenu de plancher entre autres
sujets, sur la question du régime politique. Un
point au demeurant prévu dans l’Accord Politique Global (APG) et dont le parti au pouvoir a évité astucieusement l’application avant
la tenue de la présidentielle.
L’ANC DÉNONCE UN COMPLOT
RPT-UFC POUR
CONSTITUTION
MODIFIER
LA
Abbas-Bonfoh
L’alliance RPT-UFC est parvenu, il est vrai, à
un accord pour un nouveau type de régime
appelé « régime présidentiel tempéré ». Et
la coalition au pouvoir ne compte que 57 députés sur 81(50 RPT et 7 UFC) alors qu’il lui
faudrait au moins 64 députés pour pouvoir
entreprendre une modification.
« Il n’échappe à personne que de telles
manœuvres participent du marché conclu entre le RPT et M. Gilchrist Olympio et dont l’un
des objectifs est de constituer à l’Assemblée
nationale, la majorité qualifiée des 4/5 des
députés qui permettrait au RPT de modifier la
Constitution à sa guise », selon le communiqué
TUNISIA
MOROCCO
ALGERIA
MAURITANIA
DAKAR
MALI
LIBYA
NIGER
CHAD
SENEGAL
BANJUL
EGYPT
ERITREA
GAMBIA
GUINEA
BISSAU
CONAKRY
GUINEA
DJIBOUTI
OUAGADOUGOU*
BURKINA FASO
BENIN
NIGERIA
SIERRA LEONE
TOGO
IVORY
LIBERIA COAST GHANA
MONROVIA
COTONOU*
*LOMÉ
ABIDJAN
ACCRA*
SUDAN
SOMALIA
FREETOWN
ETHIOPIA
CAMEROON
CENTRAL
AFRICAN REPUBLIC
YAOUNDE
DOUALA
CONGO
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REPUBLIC OF THE
EQUATORIAL GUINEA
KINSHASA
KENYA
ENTEBBE
KIGALI
RWANDA
BUJUMBURA
BURUNDI
NAIROBI
TANZANIA
ZANZIBAR
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MALAWI
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Politique
de presse diffusé par l’ANC.
Déjà ce mercredi 17 novembre, Jean-Pierre
Fabre a reçu une lettre du Président Abbas
Bonfoh « rappelant et confirmant » le refus du
groupe parlementaire ANC taxé « d’extraparlementaire ».
La lettre rappelle qu’un « parti extraparlementaire ne peut disposer d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale ».
« L’ANC dénonce et condamne ces actes graves qui constituent une violation délibérée des
dispositions de la Constitution de la République togolaise (art 52) et du règlement intérieur de l’Assemblée nationale (articles 26, 27
et 28) », selon la déclaration de presse.
Néanmoins, l’ANC réaffirme, « au regard des
textes en vigueur, le droit absolu des députés
de l’Assemblée nationale, de se constituer par
affinités politiques en groupe parlementaire
de leur choix, en l’occurrence, Groupe Parlementaire ANC ».
Le parti de Jean-Pierre Fabre réaffirme sa
volonté à s’opposer au coup de force de
« l’attelage RPT-UFC » et appelle les populations togolaises à « rester vigilantes et mobilisées pour faire échec à la dictature ».
Avec l’affaire de la constitution du groupe
parlementaire ANC, l’Assemblée nationale
entre dans un juridisme sans fin. D’un côté, l’on
note tout de même que l’interprétation des
textes est plutôt favorable à l’ANC, puisqu’il
n’est pas interdit dans le règlement intérieur
que des députés ne peuvent se regrouper
sous la bannière d’un parti extraparlementaire et tant qu’ils peuvent se regrouper par
affinités politiques, ils peuvent bien constituer
un groupe parlementaire ANC.
D’un autre côté, l’Assemblée nationale s’est
spécialisée dans la violation et l’interprétation quasi subjective et partisane de son règlement intérieur. N’étant pas président de
groupe parlementaire, Gilchrist Olympio a
pourtant demandé et procédé au remplacement des chefs du groupe parlementaire UFC
et ce dans une lettre écrite au président de
l’Assemblée nationale Abbas Bonfoh. Dans les
textes, ce sont les députés qui élisent leur chef
de groupe parlementaire.
ET L' HEMICYCLE SE TRANSFORME
EN RING DE BOXE
De violents échanges entre des députés le
14
Diasporas News
Abbas-Bonfoh
18 novembre ont attiré l’attention des forces
de sécurité qui ont accouru avec des gaz lacrymogène dans l’hémicycle. « Sont- ils venus
pour lancer des gaz dans l’hémicycle ? », s’est
demandé un journaliste présent dans la salle
d’audience de la Représentation nationale.
Députés du parti au pouvoir comme ceux de
l’opposition, sont sortis choqués de cette séance qui a pris fin en queue de poisson.
Tout est parti d’une information du président
de l’Assemblée nationale, Abass Bonfoh qui
alléguait la démission de 10 députés de
l’opposition. Il s’agit des députés du nouveau
groupe parlementaire de l’Alliance Nationale
pour le Changement (ANC). Le président de
l’Assemblée nationale a présenté vers la fin
de l’audience, la lecture d’un engagement signé par ces derniers. En effet, à la veille des
élections législatives d’octobre 2007, le Bureau national de l’Union des Forces de Changement (UFC), a entrepris de faire signer à
tous ses candidats, un engagement au terme
duquel, il s’engage à démissionner en cas de
transhumance.
Cet engagement était conçu comme un palliatif au phénomène de transhumance des députés de l’opposition vers le parti au pouvoir.
Dans une précédente législature, deux députés avaient ainsi quitté les rangs de l’opposition pour rejoindre ceux du RPT. Aujourd’hui,
sur les 27 députés de l’UFC originelle, 20 ont
démissionné du parti pour créer l’ANC suite à
la nouvelle ligne décidée unilatéralement par
Gilchrist Olympio et qu’ils jugent compromettante. Mais c’est le président Olympio auquel
les anciens partisans reprochent sa transhumance, qui écrit au président de l’Assemblée
nationale pour lui signifier la démission de 10
des 20 députés, dont Jean-Pierre Fabre.
A la fin de la session budgétaire de ce matin
du jeudi 18 novembre, Abass Bonfoh a cité
le nom de l’honorable Ouro-Akpo Tchagnao (
Tchaoudjo), comme faisant partie des démis-
sionnaires. Suite à cette annonce, le jeune député qui s’estime victime de multiples brimades de la part du président de l’Assemblée
depuis qu’il a opposé une fin de non recevoir
aux avances conjointes de ce dernier et Gilchrist Olympio, de rester fidèle à ce dernier,
a craqué. Le député s’est avancé vers le président de l’Assemblée nationale, pour le sommer
de répéter ses mensonges, s’il « est vraiment
un garçon ». Ce clash a fait grand bruit, attirant dans la salle la présence de gendarmes
déployés en grand nombre autour du Palais
des congrès (siège de la représentation nationale).
Le document d’engagement des députés
adressé par Gilchrist Olympio à Abass Bonfoh n’est pas daté. Mais en plus, l’article 6 du
règlement intérieur de l’Assemblée nationale,
précise expressément que c’est le démissionnaire lui-même qui adresse sa démission au
président de l’institution. Le vice-président du
groupe parlementaire ANC, Patrick Lawson a
indiqué qu’ils saisiront de la situation, toutes
les institutions parlementaires internationales.
Ce qui se passe au Togo depuis bien longtemps ne relève pas uniquement de la politique. Il y a des limites à toute brimade que
des êtres humains peuvent supporter, même
s’ils sont des esclaves. Il arrive un moment où
l’esclave, ne pouvant tout supporter de la part
de son maître, dise non ! Or nous ne sommes
pas des esclaves. Et même si nous l’étions, «
A l’ instant où l’esclave décide qu’il ne sera
plus esclave, ses chaînes tombent. » Il est donc
important que tous les Togolais épris de paix
et souhaitant l’unité nationale, manifestent
ouvertement leur opposition à ces constantes
dérives des tenants du pouvoir.
Après avoir fait entorse à la vérité et à l’histoire si récente en niant l’absence d’assassinat
en 2005, son Excellentissime vient encore de
s’illustrer négativement en n’honorant pas ce
lieu regroupant nos honorables députés. Nous
doutons qu’il ait pu concevoir et mettre en œuvre tout seul, ces basses besognes. S’il reste
encore un minimum d’étique politique au RPT
et à son chef, ils doivent appeler Abass Bonfoh à rendre immédiatement le tablier.
Lucien hounkanli
Politique
Madagascar
Andry Rajoelina Président HAT
référendum constitutionnel sur fond
de putsch !
Mercredi 17 novembre, en lisant les dépêches internationales, Madagascar
allait de nouveau basculer dans un cycle de violence. Un groupe d’officiers
aurait pris le pouvoir, le jour du référendum constitutionnel.
U
ment, nous avons l'intention de prendre le
n mercredi exceptionnel car dépalais et tous les ministères. Notre revendicrété jour férié et chômé. Et pour
cation est la mise en place du gouvernement
cause, les malgaches sont appeconsensuel et inclusif. (...) Pour demain, nous
lés à voter. Il s’agit du référenavons l'intention de prendre l'aéroport et
dum sur un projet de Constitution, prélude à
personne ne pourra quitter Madagascar ».
l’avènement de la 4ème République. L’enjeu
Andry Rajoelina, Président de la HAT a réest énorme pour la Haute Autorité de Tranpliqué en début de soirée que « l'Etat prensition (HAT) : une victoire du Oui serait un
dra ses responsabilités » face "aux velléités
pas de plus vers la fin de la crise politique
de troubles" du groupe d'officiers.
qui dure depuis maintenant 20 mois.
Rien ne semblait déranger l’ordonnancement
de ce scrutin lorsqu’en début d’après-midi
Un putsch-putsch voué à
une déclaration tombe dans les agences de
l’échec !
presse et salles de rédaction du monde enLa première surprise de la nuit passée, les
tier : le général Noël Rakotonandrasana a
deux camps ont repris leurs esprits. L’armée
affirmé devant la presse avoir « suspendu
malgache n’avait aucun intérêt à dénouer
» toutes les institutions et créé le « conseil
cette mutinerie par une
militaire pour le salut du
effusion de sang. Mais le
peuple » qui va désormais
jour, la tension
gérer les affaires du pays.
Ce putsch contraste deuxième
est
montée
d’un cran lorsAu moment de sa déclaavec l’ambiance
que les forces de l’ordre
ration devant la presse, il
très calme de la
demandé d’évacuer
était entouré d'une vingtaiCapitale où aucun ont
un
périmètre
de sécurité
ne d’officiers dans le cercle mouvement de foule
;
ce
qui
signifiait
l’immidu mess de la Base Aéronani de heurts n’a été nence d’un assaut. Mais
les
vale d’Ivato (BANI), proche
signalé.
heures
sont
passées
et
les
de l'aéroport d'Antananaputschistes
étaient
toujours
rivo, située à une quinzaine
retranchés à la BANI et plus précisément au
de kilomètres de la capitale.
domicile du général Noël RakotonandraCe putsch contraste avec l’ambiance très
sana sans que la vie de la garnison et des
calme de la Capitale où aucun mouvement
quartiers environnants n’en soit troublée.
de foule ni de heurts n’a été signalé. Seule
Seul Air Mauritius a suspendu ses vols à
une centaine de partisans de l’opposition
destination de la Grande Ile alors que tous
et une foule de curieux se sont rameutés à
les autres vols nationaux et internationaux
proximité de l’endroit où se trouvaient les
étaient maintenus avec juste une présence
mutins. Ils ont été dispersés par les forces de
beaucoup plus visible de patrouilles à l’aél’ordre lorsqu’ils ont voulu ériger des barroport.
rages de fortune dans la rue. La journée
Les dessous d’une crise politique
s’est terminée par une guerre de communiqués entre les mutins et le gouvernement.
Depuis la chute de la première République
D’abord, le lieutenant-colonel Charles Anen mai 1972 jusqu’aux mouvements de foule
drianasoavina, porte-parole des mutins fait
qui ont provoqué la fuite du Président Marc
un point de presse à l’entrée de la garniRavalomanana en mars 2009, aujourd’hui
son : « Nous sommes en mutinerie depuis ce
exilé à Pretoria, il existe une constance
matin. Nous avions décidé de renverser ce
quant à la façon dont les régimes sont renrégime… » Et de rajouter : « prochaineversés. Bien qu’il y ait eu plusieurs tentati-
16
Diasporas News
Colonel Charles Andriansoavina (Mutin)
ves de renversement de régime, ourdies par
des officiers, qui se sont souvent soldées par
des échecs, Madagascar est bien un pays à
part et les conditions de réussite d’un putsch
sont à tout point semblables : l’opposition
trouve un prétexte pour rassembler la population, déjà éreintée par les vicissitudes
de la vie quotidienne, sur la Place du 13
mai, épicentre de tous les mouvements insurrectionnels. Les leaders de l’opposition
chauffent à blanc la foule par des discours
enflammés et cela peut durer quelques
jours voire des semaines. Une fois celle-ci
galvanisée et que leurs revendications n’ont
toujours pas eu d’échos favorables en hautlieu, l’ordre de marcher vers les palais nationaux et les ministères est pris. Les échauffourées avec les forces de l’ordre légalistes
feront quelques martyrs. C’est à ce momentlà que l’armée donne un dernier coup de
main pour sauver la veuve et l’orphelin en
fraternisant avec la population.
Le « putsch-putsch » du 17 novembre
n’obéit pas à cette logique. D’abord une
déclaration lancée à 15 km d’Antananarivo sans le ralliement de quelques casernes
de la Capitale n’a eu aucune incidence sur
la vie courante de la population. Mais ce
qui a fait vraiment douter les observateurs,
c’est la composition hétéroclite des mutins.
Le général Noël Rakotonandrasana a été
Ministre de la Défense de la HAT jusqu’en
avril dernier, date de son limogeage. Le
lieutenant-colonel Charles Andrianasoavina, le porte-parole des mutins est une des
figures emblématiques des militaires qui a
renversé le régime de Marc Ravalomanana
; il est aujourd’hui tombé en disgrâce. Le
général Jean Heriniaina Raoelina, chef de
la sécurité présidentielle du temps de Marc
Ravalomanana, en cavale depuis la tuerie
du 7 février 2009 où une trentaine de morts
sont tombés sous les balles de la garde présidentielle devant le palais d’Ambotsirohotra. Entre autres, le nom du tristement célèbre colonel Coutiy Assolant figure parmi
eux. Fidèle soldat de l’Amiral Ratsiraka, il
a été condamné à mort pour avoir torturé
ou tué des dizaines d’opposants à l’époque
où son mentor était encore au pouvoir. Amnistié par la HAT, il bénéficie d’un régime
de liberté provisoire sous contrôle judiciaire
dans le Nord de l’Ile. Comment était-il arrivé à Antananarivo pour rallier ses frères
d’armes ?
Au bout du troisième jour de siège, alors que
les négociations entre les mutins et le Chef
d’état-major des forces armées semblaient
avancer, l’assaut a été donné. La dizaine
d’officiers se sont rendus sans effusion de
sang après une heure d’échanges de tirs de
fusils automatiques et de lance-roquettes.
La position contradictoire
de l’armée
Bien avant l’assaut, les putschistes ont commencé à mettre de l’eau dans leur vin. Leur
propos très véhément du départ s’est glissé
vers un terrain plus politique. L’armée comme la confédération des églises s’immiscent
dans la vie politique à Madagascar. C’est
un des symptômes de l’instabilité politique
malgache qui règne depuis maintenant trois
décennies. A partir de mai 1972 c’est-àdire la chute du premier président de la République Philibert Tsiranana, l’armée s’est
senti un devoir de diriger le pays. L’arrivée
au pouvoir du Capitaine de corvette Didier
Ratsiraka en 1975 n’a fait que conforter
cette thèse. L’Amiral rouge a dû sa longévité au pouvoir (1975-1991 et 1996-2001)
grâce à sa connaissance de l’intérieur des
forces armées en maniant la carotte et le
bâton. Tous les officiers en poste actuellement et mêmes les généraux à la retraite
ont été formés pendant qu’il était au pouvoir et lui sont quelque part redevables de
leur avancement ou de leur carrière. C’est
pour cela que Deba (son surnom qui veut
dire Chef De Bande) est respecté et garde
toujours et encore une certaine aura au sein
de la grande muette.
Marc Ravalomanana (2002-2009), lui, a
appliqué un autre moyen pour maîtriser les
forces armées. Il s’est « acheté », par la
distribution d’espèces sonnantes et trébuchantes, la fidélité de quelques officiers généraux tout en désarmant les garnisons des
provinces. Une stratégie payante jusqu’au
jour où en janvier 2009 le grondement du
peuple se faisant menaçant, il a fait appel
à des mercenaires sud-africains pour commander les officiers et les hommes de troupe chargés de mâter la guérilla urbaine ;
une humiliation et un ressentiment pour les
officiers !
Une crise politique profonde
mouvances (groupes qui
défendent les intérêts
Cette dernière mutinerie est la conséquence
des trois anciens chefs
d’une crise profonde qui dure maintenant
d’Etat : Marc Ravalodepuis pratiquement deux ans. Coïncidence
manana, Albert Zafy et
: cet évènement a lieu le même jour que le
Didier Ratsiraka) préréférendum pour l’avènement de la 4ème
féraient une recherche
République souhaité par Andry Rajoelina,
de solution de sortie de
l’homme fort du pays mais que l’opposition
crise par l’intermédiavoulait boycotter. Les putschistes ont-ils agi
tion du Groupe Interna- Gal Noel Rakotonandrasana (Mutin)
de leur propre chef ou se sont-ils fourvoyés
tional de Contact (GIC)
et laissés manipuler par
dirigé
par
des hommes politiques
l’ancien présiqui tiraient les ficelLes premiers élé- dent mozamles derrière la scène ?
bicain Joachim
Ont-ils été payés pour ments de l’enquête Chissano ou à
faire le coup de main ? démontreraient un la limite par la
Curieusement, deux ancomplot visant à société civile.
ciens chefs d’Etat Marc mettre hors d’état La conférenMutin Groupe Officiers
Ravalomanana, Albert
ce nationale
de
nuire
le
présiZafy et l’ex-premier
mois de
dent de la HAT du
ministre de l’actuelle
septembre a
HAT Monja Roindefo
accouché de
en ont appelé au sens
plusieurs résolutions : la
de responsabilité de l’armée, la semaine
création d’une assemprécédant le scrutin ! Devant ces appels
blée constituante et un
appuyés de ces derniers jours pour les invicalendrier d’échéances
ter à prendre le pouvoir ou à rejoindre leur
électorales. D’ailleurs
camp, le ministre de la Défense le général
plusieurs membres des Référendum 17 Novembre
de division Lucien Rakotoarimasy a été fertrois mouvances ont
me : « les forces armées ne prennent pas
adhéré à ce processus. Ils sont aujourd’hui
part aux manœuvres politiciennes ».
vilipendés, accusés d’être allés à la soupe
Les premiers éléments de l’enquête déou de traîtres pour les opposants fidèles
montreraient un complot visant à mettre
à leur chef de file. Au fond, ce sont pour
hors d’état de nuire le président de la HAT,
la plupart des anciens parlementaires qui
Andry Rajoelina. De plus les perquisitions
ont sans doute pris conscience qu’il y a eu
ont permis de découvrir des chèques d’une
trop de victimes civiles et que l’économie du
valeur de 600.000 €uros au logement du
pays est exsangue. En d’autre terme, leur
général Noël Rakotonandrasana ainsi que
raisonnement était le suivant : mieux vaut
les détails de ce coup d’état dans celui du
siéger au sein d’une assemblée nationale et
lieutenant-colonel Charles Andrianasoavina
poursuivre les revendications au sein d’un
dont les noms de personnalités qui seraient
cadre légal plutôt que de manifester et
amenées à former le nouveau gouverned’adopter des positions radicales qui n’ont
ment. Au fur et à mesure des révélations,
qu’un seul objectif : remettre en selle leurs
il semblerait que les militaires putschistes
mentors (Marc Ravalomanana et Didier Ratont été abandonnés à leur sort par les civils
siraka) qui sont aujourd’hui en exil !
et les politiciens proches des anciens chefs
d’Etat (Marc Ravalomanana et Didier RatsiLa position ambigüe de la
raka). Ils se seraient désistés au dernier mocommunauté internationale
ment. Les noms de l’ancien premier ministre
Que faire aujourd’hui du résultat du réféde la transition Monja Roindefo et le juriste
rendum ? Le Oui l’a remporté avec environ
international Raymond Ranjeva furent sou71% des voix pour un taux de participation
vent cités lors des interrogatoires.
qui dépasse les 50%. Un score honorable
pour un scrutin boycotté par l’opposition qui
L’avenir de la Grande Ile ?
souhaite toujours la reprise d’un dialogue
Après l’échec de différents rounds de néinclusif. La communauté internationale n’a
gociation pour la recherche d’une réconcipas daigné envoyer d’observateurs ni esliation nationale, Andry Rajoelina a décidé
sayé d’accompagner le processus par une
d’organiser une conférence nationale avec
aide financière ou logistique.
une myriade de partis politiques. Les trois
La communauté internationale a adopté,
Suite page 19
17
Diasporas News
Société
LES BIENS MAL ACQUIS
"ET LE GENDARME DU MONDE ENTRE DANS LA DANsE"
La Cour de cassation, plus haute juridiction française, a rejeté un arrêt de la cour
d’appel de Paris qui avait considéré irrecevable la plainte de l’organisation Transparency International-France pour « recel de détournement de fonds publics ».
Cette décision ouvre ainsi la voie à une action en justice contre les présidents du
Gabon: feu Omar Bongo et son fils Ali, du Congo: Denis Sassou-Nguesso et de
Guinée équatoriale:Teodoro Obiang Nguema, ainsi que leurs proches. Un jugement historique qui pourrait avoir de lourdes conséquences pour la France.
C
’est une décision de justice ô combien politique. La Cour de cassation a autorisé la justice française
à enquêter sur les conditions d’acquisition en France du patrimoine de trois
chefs d’Etat africains dans l’affaire dite des
"biens mal acquis". Elle a estimé que si les délits poursuivis étaient établis, ils « seraient de
nature à causer à l’association Transparency
Internationale France un préjudice direct et
personnel en raison de la spécificité du but
et de l’objet de sa mission ». La décision vise
les présidents du Gabon:feu Omar Bongo et
son fils Ali, du Congo:Denis Sassou-Nguesso
et de Guinée équatoriale: Teodoro Obiang
Nguema, ainsi que leurs proches.
« Pour la première fois en France, l’action
en justice d’une association de lutte contre la
corruption au nom des intérêts qu’elle s’est
donné pour objet de défendre est jugée
Ali Bongo
recevable », a rapidement réagit l’ONG
Transparency dans un communiqué. « Cette
décision (...) devrait ainsi permettre à l’avenir de surmonter l’inertie du parquet dans
18
Diasporas News
certaines affaires politico-financières sensibles », a-t-elle ajouté.
La fin du pré-carré français ?
Depuis 2007, et le début de la procédure
lancée par l’ONG Transparency international, toutes les tentatives d’ouverture d’actions
judiciaires avaient été repoussées par la justice française. En mai 2009, le pôle financier
de Paris avait autorisé l’ouverture d’une enquête, suite à une plainte déposée par l’ONG
Transparency International, visant des faits
supposés de "recel de détournement de fonds
publics, blanchiment, abus de biens sociaux,
abus de confiance". Mais l’enquête avait immédiatement été suspendue par un appel du
parquet de Paris.
La question posée par les plaignants est simple et embarrassante : comment ces trois dirigeants ont-ils fait pour acquérir ces patrimoines, dignes de millionnaires (biens immobiliers
en pagaille, voitures de luxe à foison...) sur le
sol français, alors que leur salaire de fonction
ne leur permet en aucune façon d’afficher un
tel train de vie ?
Mais pour l’Hexagone, les enjeux vont bien
au delà. Avec cette décision de justice c’est
toute sa prédominance et ses nombreux intérêts économiques dans ces trois pays qui
pourraient être ébranlés. Les entreprises françaises (Total, BNP Paribas, Bolloré, Vivendi,
Suez, Pinault-Printemps-La Redoute, etc.) sont
en effet très actives dans ces pays producteurs de pétrole.
L’ex-puissance coloniale pourrait donc être
le plus grand perdant dans cette affaire, si
tant est que les actions en justice aillent à leur
terme.
ET LES AMERICAINS ENTRENT DANS LA DANSE SANS DETOURS
La Bank of America a décidé de fermer les
comptes d’une trentaine d’ambassades sur le
territoire américain, dont au moins la moitié
représentent des pays africains.
Il s’agit, notamment, de l’Angola, du Burkina,
du Burundi, du Cap Vert, de la Centrafrique,
Paul BIYA
de la RDC, du Congo, de Guinée Equatoriale,
de Gambie, du Lesotho, de Madagascar, du
Malawi, de Mauritanie, ou encore du Mozambique.
Le Togo, n’est pas concerné par ces restrictions.
Ces banques suspectent en effet certaines
représentations diplomatiques d’opérer des
transferts dont la nature pourrait ne pas être
tout le temps liée au travail de l’ambassade
et de son personnel.
Les établissements financiers redoutent, sans
l’avouer officiellement, que certains mouvements soient liés à du blanchiment, du trafic de
drogue ou de financement du terrorisme. Ils
redoutent aussi d’être la cible d’ONG comme
Madagascar
Suite de la page 17
semaines qui viennent.
LES REACTIONS
OBIANG NGUEMA, SASSOU NGUESSOU,
OMAR BONGO
Transparency international et Global Witness
très actives dans les campagnes anticorruption.
Par précaution, ils ont donc demandé la fermeture des comptes. Des dispositions similaires pourraient être prises à l’encontre des
missions aux Nations Unies à New York.
Problème, aucune autre banque américaine
ne veut plus désormais accueillir le Burkina, le
Congo ou l’Angola qui a d’ailleurs dû annuler à la dernière minute le cocktail prévu à
l’occasion de la fête nationale il y a quelques
jours à Washington, faute de disposer de l'argent bloqué par Bank of America.
« Le Département d’Etat regrette profondément
ces inconvénients et, pour certaines ambassades,
ces très sérieux problèmes », a déclaré en début
de semaine Johnnie Carson, le sous-secrétaire
d’Etat US en charge de l’Afrique.
Appliquer la réciprocité
Mais au même moment, des officiels américains
ont rappellé que le gouvernement américain «
n’exerçait aucun contrôle sur les banques aux
Etats-Unis et n’était pas en mesure de leur imposer des clients ; c’est à elles de choisir et de
déterminer leur politique commerciale ».
Une situation absurde et plus qu’embarrassante pour les ambassades qui ne sont plus en
mesure de payer les salaires, les loyers, l’eau
et l’électricité ou l’essence pour les voitures de
service.
Les ambassadeurs africains dans la capitale
fédérale se sont réunis en début de semaine
pour adopter une position commune et faire
pression sur la Maison Blanche, le Département d’Etat et le Trésor.
Si l’administration US n’a effectivement aucun
poids sur la décision de Bank of America ou
d’autres banques, les pays africains envisagent cependant d’appliquer la réciprocité.
L’ambassade des Etats-Unis à Brazzaville,
Luanda, Ouaga ou Conakry pourrait ainsi se
trouver privée de comptes bancaires dans les
Plusieurs associations gabonaises, entre autres
le collectif des jeunes leaders, le Cashbo et le
Mouvement Génération Omar Bongo Ondimba ont appelé les Gabonais et les Africains à
boycotter à compter de ce 18 novembre et ce
jusqu’au 25 du même mois, les produits français, particulièrement ceux de Total Gabon.
Une action lancée en réponse à la décision de
la cour française de cassation, qui a autorisé
récemment la justice à enquêter sur le patrimoine en France de 3 présidents africains
dont le défunt Omar Bongo Ondimba et ses
proches dans l’affaire des biens mal acquis.
Parmi les produits de Total Gabon cités, il y
a notamment le carburant, le pétrole, le gaz,
les huiles et autres accessoires, ainsi que les
lavages de voitures. Plusieurs banderoles appelant les Gabonais et les Africains à boycotter ces produits et les intérêts français de
façon générale sont visibles dans la capitale
gabonaise.
Des leaders de la société civile gabonaise,
visiblement très remontés, ont demandé aux
Occidentaux de commencer par balayer devant leur porte avant de s’immiscer dans les
affaires qui touchent la souveraineté d’autres
peuples. C’est dans ce sens qu’ils ont demandé aux dirigeants français et d’autres pays
du nord de restituer aux peuples africains les
biens volés en Afrique pendant les années
d’esclavage et de colonisation. Ils sont allés
plus loin en affirmant que l’Afrique continue
à être pillée de ses ressources, sans que cela
n’attire l’attention des ces ONG qui disent
travailler pourtant pour la justice et le bien
universel des peuples.
Les autorités gabonaises elles mêmes sont restées muettes sur cette affaire jusqu’à ce jour.
Seul le parti au pouvoir (PDG, Parti démocratique gabonais) s’est prononcé la semaine
dernière en condamnant avec la dernière
énergie la décision prise par la cour de cassation française qui a autorisé l’ouverture d’une
enquête dans l’affaire des biens mal acquis.
LUCIEN HOUNKANLI
depuis plusieurs années, un nouveau logiciel
quant à la façon de gérer les crises politiques
dans les pays d’Afrique comme le Kenya et
le Zimbabwe par exemple : d’abord former
un gouvernement d’union nationale, condition sine qua non pour une reconnaissance
internationale et par voie de conséquence la
reprise de l’aide financière des bailleurs de
fonds (banque mondiale, FMI, UE) ; ensuite
laisser à chaque organisation régionale la
charge des négociations et des résolutions
des problèmes de chaque pays membre.
Donc, c’est à la SADC de trouver la solution
de sortie de la crise politique malgache.
Madagascar est dans la zone d’influence de
la première économie du continent africain :
l’Afrique du Sud donc des pays anglophones.
La France est entre le marteau et l’enclume :
si elle intervient, elle sera taxée de néocoloniale et si elle fait le contraire, on lui reproche d’abandonner ses positions stratégiques
dans l’Océan Indien.
Au dernier sommet des Etats d’Afrique Australe, en l’absence des chefs d’Etats (sudafricain Jacob Zuma, zambien Rupiah Banda et mozambicain Armando Guebuza) en
charge des questions de politique, de défense et de sécurité, la « question » malgache
fut reportée sine die. Le Secrétaire général
de l’organisation Tomaz Salomao a toutefois
déclaré que « La situation politique à Madagascar reste fragile, en suspens, malgré
tous les efforts de médiation entrepris par
la SADC ». Le communiqué final appelle tous
les protagonistes à Madagascar à travailler
ensemble avec les médiateurs de la SADC
pour permettre le retour à l’ordre constitutionnel dans le pays.
C’est ainsi que 20 millions de malgaches
sont pris en otage par une minorité de la
classe politique dirigeante qui ne se renouvelle pas, sans grande conviction et qui est
plus encline à s’offrir au plus offrant selon
les alternances politiques. Que vaut le sort
de 20 millions de citoyens au regard des
préoccupations des pays les plus riches de
la planète ? Sans l’octroi d’une manne financière internationale encore moins d’une aide
économique urgente, la Grande Ile ouvrira
largement ses bras à la Chine, avide de
matières premières et qui n’est pas trop regardante en matière de Droits de l’Homme
et de bonne gouvernance.
Alex ZAKA
19
Diasporas News
Economie
Journées Economiques internationales
de Bruxelles 2010
En marge de la conférence de presse organisée à Paris dans le cadre du lancement des Journées Economiques Internationales de Bruxelles les 15 et 16
décembre 2010, le mercredi 24 novembre dernier, Flé Doumbia, Président de
l’ONG Afrique Mondialisation Euro (AME) a expliqué le sens et les objectifs
de ces Journées.
E
ntouré de ses proches collaborateurs
dont notre consœur Eugénie Diécky
d’Africa n°1 dans la journée de mercredi 24 novembre 2010, Flé Doumbia
a animé une conférence de presse sur le thème
: « Banques-Investissements-PME / PMI- Microfinance en Afrique », en présence d’un public
sympathique au rang duquel se trouvaient des
ambassadeurs africains en poste en France.
Avant l’intervention du président de l’AME, il y
a eu une contribution importante de Michel Rocard, ancien Premier ministre et Ambassadeur
de France chargé de la négociation internationale pour les pôles Arctique et Antarctique,
parrain des Journées Economiques Internationales de Bruxelles 2010.
Prenant la parole, Flé Doumbia a déclaré que
les Journées de Bruxelles sont dédiées spécifiquement à la question de financement du
secteur privé en Afrique. « Durant deux jours,
l’Afrique sera au centre de nos discussions. Les
journées concernent l’ensemble des zones économiques africaines. Et donc, elles ne sont pas
20
Diasporas News
destinées à un seul pays mais comme je le disais
tantôt à l’ensemble du secteur privé africain,
bien que je sois natif de la Côte d’Ivoire. De
l’Afrique du Nord, en passant par l’Afrique de
l’Ouest avec la CEDEAO, l’UEMOA, l’Afrique
Centrale avec la CEMAC, l’Afrique Australe
avec la SADEC, le COMESA.» L’ensemble donc
des secteurs privés de ces zones est concerné
par les Journées de Bruxelles 2010.
Alors question : sur quoi porteront-elles ces
journées ? La réponse de M. Flé Doumbia est
nette : « Elles porteront principalement sur le
financement du commerce, la sécurisation des
investissements, le financement des institutions
de microfinance, le financement des PME / PMI
et les nouvelles technologies au service de la
compétitivité des PME / PMI. » Toutefois, ces
Journées sont organisées pour mettre en place
un cadre permanent de concertation entre les
organisations financières et bancaires européennes et africaines. Mais également dans le
cadre d’un échange d’expériences pour améliorer le financement du secteur privé en Afri-
que. A cette occasion le Président de l’AME très
reconnaissant, a rendu un vibrant hommage à
Michel Rocard qui a bien voulu l’accompagner
dans cette initiative importante pour les pays
africains.
Outre l’ancien Premier ministre Rocard, Flé
Doumbia a aussi loué le courage de Guido Ravoet, ancien président de la Fédération bancaire belge et actuel secrétaire général de la
Fédération bancaire européenne qui regroupe
5000 banques. Il a aussi salué l’engagement à
aider son ONG des organismes tels que SAS,
EMFP, l’Observatoire de la microfinance… Notons que ces organismes représentent d’autres
organismes financiers qui financent en fait les
institutions de microfinance. Par conséquent pour
qu’une institution de micro finance décide du microcrédit, elle a aussi besoin d’avoir elle-même
de l’argent. C’est la mission de l’Européenne de
microfinance, une plateforme qui regroupe les
organisations qui financent toutes les institutions
de microfinance. A en croire le conférencier, les
réseaux africains de la microfinance existent
mais quels résultats peut-on attendre des zones économiques africaines
? A cette problématique, il répondra sans ambages : « Nous voulons
améliorer l’efficacité du dispositif de financement du secteur privé. Prenons l’exemple d’une PME à Abidjan, à Lomé ou à Luanda. On lui demande comment obtenir du financement pour son activité dans le cadre
de la coopération internationale soit avec l’Union européenne (UE) ou
d’autres organismes. Pour être sincère je pense que beaucoup ou peu
d’entre nous seront capables de dire qu’ils peuvent avoir un financement
avec tels ou tels organismes et à telles conditions. »
Et d’ajouter : « C’est vraiment dommage parce que le potentiel existe
vu l’argent dont dispose l’UE pour le financement du secteur privé en
Afrique. » Signalons qu’il existe une quinzaine d’organismes financiers qui financent le développement en Afrique tels que SOPARCO en
France, BIO en Belgique. D’autres organismes de financement existent
en Autriche et dans un certain nombre de pays
occidentaux. C’est paradoxal, ce sont 15 organismes de financement qui travaillent à l’international avec des moyens financiers colossaux
mais qui sont inconnus de nos secteurs privés. Ces
organismes ne connaissent pas aussi les secteurs
privés africains. D’où la nécessité de l’organisation de telles journées. « Ce que nous sommes
en train de préparer c’est la possibilité que demain tous ces organismes prennent connaissance
réellement du potentiel de financement qu’il y a
chez nous. Nous voulons par cette action renforcer la coopération entre les organismes financiers de chez nous et les organismes européens.
Aussi nous voulons par la suite faire en sorte que
les entreprises soient mieux financées au niveau
africain », a indiqué Flé Doumbia.
ra lui permettre de donner une visibilité à son programme de relance
économique post-crise. Etant entendu que ces Journées sont celles de
tous les pays africains.
Au final, la contribution d’Anthony Bouthelier, Président Délégué du
Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) a été remarquable.
Anthony Bouthelier qui connaît l’Afrique pour y avoir longtemps travaillé
notamment en Côte d’Ivoire, a dit ceci : « En Afrique, il y a l’insécurité
judiciaire et non l’insécurité juridique. Car les lois existent mais ne sont
pas appliquées. Et souvent les gouvernants créent le lien qui prévaut sur
le droit.» Selon le patron des investisseurs français en Afrique, c’est cet
état de fait qui ralentit les patrons des PME / PMI de s’implanter massivement du moins durablement sur le continent africain.
Faustin Dali
Selon lui, le commerce est un point important
entre l’UE et l’Afrique vu que 30 ans après la
signature des accords de Lomé en 1975, la part
du marché entre l’Afrique et l’UE qui était de
6% est passée à 2% aujourd’hui. Entre temps
il y a eu donc un problème pour qu’on arrive
à cette situation. Pour le conférencier, le financement du commerce permettra aux entreprises
africaines d’avoir des parts de marché dans
cette zone. C’est l’objectif des Journées Economiques Internationales que l’AME organise les
15 et 16 décembre 2010 à Bruxelles. C’est un
sujet très important, car l’ONG AME souhaite
ainsi mettre en place un cadre permanent pour
assurer le suivi de ces Journées. Pour pouvoir
accompagner cette action de renforcement du
financement du secteur privé en Afrique.
Lors de la conférence, le président Flé Doumbia a annoncé que la Côte d’Ivoire viendra aux
Journées de Bruxelles avec le statut de pays
invité d’honneur. Le cas de la Côte d’Ivoire est
préoccupant car c’est un pays qui sort de 10
ans de crise. Elle a mis en place un programme
de relance de son économie. La Côte d’Ivoire
viendra donc à ce rendez-vous pour profiter de
ces Journées où il est prévu une mobilisation des
institutions bancaires et financières. Ce qui pour21
Diasporas News
Culture
Francis Lalane venu
rendre hommage à
Patrick St Eloi
Evénement
Les Trophées
Des Arts
Afro-Caribéens
2010
Franc Anretar Fondateur
de l'événement et Président
des TAAC
P
our sa cinquième édition, les Trophées des
Arts Afro-caribéens reviennent sur France Télévisions pour célébrer en live et en speechs
les talents afro-caribéens. Cette manifestation dédiée à Aimé Césaire récompense les artistes
incontournables autour d'un parterre d'invités prestigieux du monde télévisuel et artistique.
Jacob Devarieux
entouré des lauréats
Présenté par Marijosé Alie et Audrey Chauveau, les
trophées des arts afro-caribéens 2010 sont ouverts
sur un vibrant hommage à Patrick St Eloi, l'ex-chanteur
de Kassav décédé le 18 septembre dernier.
Durant quatre-vingt dix minutes les spectateurs ont pu
voir récompensés les talents musicaux, cinématographiques et littéraires de la diaspora noire. L'occasion
d'écouter et d'apprécier la fabuleuse Euzhan Palcy,
réalisatrice du désormais célèbre « Rue Case-Nègre
» lauréate d'un trophée d'honneur ou encore la révélation de l'année la martiniquaise Kim avec son album
zouk « premiers pas ».
Tout au long du programme de cette 5e cérémonie, les
remises de prix ont succédé aux danses et chansons
tout cela alimenté par les sketches hilarants du comique Phil Darwin, rendant ainsi un savoureux hommage
à Aimé Césaire.
Reportage photo.
Texte et photos : Maud OYABI
La réalisatrice martiniquaise
de la Rue
case nègre
Euzhan
Palcy élue
personnalité
de l'année
Le chanteur Ben L'Oncle
Soul qui a enflammé le
théâtre du Chatelet
L'actrice Firmine Richard
en compagnie de la
chroniqueuse-écrivaine
Tania De Montaigne
La merveilleuse
interprète
Inna Modja
Laurat du meilleur clip
Youssoupha
Lauréate du meilleur
documentaire Pascale Lamche pour
Black Diamond
L'actrice Firmine Richard
en compagnie de la
chroniqueuse-écrivaine
Tania De Montaigne
Le chanteur Ben-L'Oncle
Soul qui a enflammé le
théâtre du Châtelet
Le
chanteur
guadeloupéen
Tom Frager
Le chanteur francocongolais Passi
22
Diasporas News
Le comique Phil
Darwin
Le philosophe-chroniqueur
de Canal plus Ariel Wizman
Le réalisateur
Elie Chouraqui
Culture
Médias
Par Richard JOFFO
Les femmes noires dans les médias Français
Publicité, télévision, les femmes noires ou métisses ne sont pas très présentes
en France…
Bien sûr on voit sur les écrans de télévision Sonia Rolland, ex Miss France,
vanter les mérites d’un lait pour le corps, bien sûr ici ou là on voit un peu de
peau noire se glisser entre les mailles d’un filet bien blanc, bien sûr une présentatrice noire apparaît parfois dans un paysage d’écrans bien pâles… Mais
les femmes noires et métisses sont encore largement boudées par les patrons
de chaînes, les publicitaires ou les créateurs de mode.
Yola
Moudio chasseuse de tête Camerounaise dans le milieu du mannequinnat (http://www.mo:
delsstart.net), témoigne avec vigueur : Je me suis spécialisée dans le
marché des filles « typées », noires et métisses et je travaille beaucoup avec les États Unis car la
France est très en retard par rapport aux US dans l’utilisation de mannequins noires et métisses.
Lorsque j’ai arrêté le métier de mannequin dans les années 90, j’ai pensé que cela allait évoluer
en France, que les prochaines générations s’imposeraient d’elles-mêmes. Les choses n’ont surtout
pas évolué, bien au contraire ! C’est encore plus difficile aujourd’hui qu’avant ! Les agences de
publicité se font prier, elles prétendent que les noires et métisses ne sont pas représentatives…
Il suffit d’aller dans la rue pour voir qu’elles se trompent, c’est incompréhensible. Evidemment il y
a toujours la noire de service, que ce soit à la télévision ou dans la publicité. Mais elles sont très
rares. Et, justement quand il y a une métisse dans une pub, les gens le font remarquer, cela n’est
pas encore véritablement banalisé. Il y a d’ailleurs beaucoup plus de métisses que de noires ! Il
y a un racisme pur de la part de certains créateurs qui consiste même à dire que la fille noire va
salir davantage les vêtements, que leurs cheveux sont difficiles à coiffer !
Chloé Morteau, 20 ans, Miss France 2009, (notre photo) ne revendique pas une identité de Miss
France Métisse : Etre métisse c’est moi, mais je voudrais banaliser ça. Cela voudrait dire que cette
différence est entrée dans les mœurs. On devrait ne plus faire attention à la couleur. On devrait
me regarder pour autre chose, mon caractère, ma personnalité…
Yola Mmoudio
Crédits photos Yvan Teulé
Il n’ya malheureusement pas beaucoup de femmes de couleur dans les médias. Et lorsqu’il y en a
une, les chaînes en font un événement. Les responsables ont probablement peur. La télévision devrait être davantage représentative de la
population… Mais je suis convaincue que cela va s’améliorer. Il y a dix ou quinze ans, il n’y avait pratiquement pas de noirs à la télévision
française. Sonia Rolland est un peu un modèle pour moi, elle travaille comme actrice et pas uniquement dans des rôles de noires.
Chloé
Morteau
Chloé Morteau
Crédits photos Yvan Teulé
24
Diasporas News
travaille à un projet d’émission de mode pour les chaînes françaises… et présentée par une fille pas blonde !
vous y croyez ?
Évidemment répond-elle, il y
a beaucoup de blondes dans
les chaînes françaises, une
présentatrice métisse peut
être tout aussi glamour et efficace, pourquoi pas…
C’est vrai Chloé, jeunesse,
beauté, charme et intelligence, cela n’a pas de couleur.
La preuve !
Coumba Baradji
Crédits photo DR
Coumba
Ba
r a dji
l’héroïne africai,
ne de Koh Lanta :
Coumba Baradji, ancienne
finaliste de Koh Lanta, présentatrice des Miss Soninke
France, revient sur TF1 dans
« Koh Lanta le retour des héros ». Les anciens gagnants
sont opposés à des sportifs
de haut niveau comme Djamel
Bouras ou Frank Leboeuf dans
une épreuve de survie. Elle
avance très bien dans le jeu
même si, au moment où nous
imprimons, elle n’est pas auto-
risée à dévoiler son classement. L’image et la place de la femme de la
femme noire dans les médias, elle connaît bien…
« La femme noire est très peu présente dans les médias français. On la
voit très rarement en couverture des magazines, et même dans les pages
intérieures. Dans les films ou à la télévision, c’est la même chose. Dans
les publicités on va mettre une petite tâche de couleur, pour se donner
bonne conscience et colorer le groupe. Je suis comédienne également et
je ne vois pas de castings où on demande une femme noire pour jouer
le rôle d’une avocate par exemple. On va rechercher une noire pour
jouer une Africaine, une prostituée ou une fille des banlieues. Il n’y a
que dans les séries américaines où vous avez une chance de voir une
avocate noire !
Sonia Rolland a joué un rôle de flic dans une série, mais Sonia Rolland
est métisse très claire. Pour les métisses, c’est un peu plus facile.
Pour Koh Lanta, en revanche, je ne pense pas avoir été la « black de
service ». Pour une fois, dans le casting, il y avait pas mal de couleur, ils
cherchaient des personnalités et ne faisaient pas vraiment attention à la
couleur. Même si je suis convaincue qu’ils voulaient des équipes représentatives, sans parler de quotas.
Je pense tout de même que, pour des épreuves de survie, nos origines
et notre éducation qui nous a appris à nous débrouiller partout, auront
constitué un atout.
4 questions à :
Rolande Kammogne
Directrice Générale de VOX AFRICA.
,
Vox Africa est une chaîne panafricaine généraliste, née en 2006,
diffusée notamment sur le satellite
NSS7 et certains opérateurs ADSL en
France.
1 : Quelle est la particularité de Vox
Africa
Nous émettons depuis Londres en langue Française et en langue Anglaise.
Nous proposons 1200 heures de programmes frais par an, avec des news,
des magazines, des films.
Rolande Kammogne
2 : Quelles sont vos émissions phares ?
Principalement une grande émission
« people » Afrobuzz. Émission sur la
vie culturelle ou artistique qui reçoit
de nombreuses célébrités.
3 : Quel est votre modèle économique ?
Nous sommes une chaîne totalement privée ; C’est donc la publicité et le
parrainage de diffusion qui vont, nous permettre de faire du profit. Nous
pensons atteindre l’équilibre d’ici à 2012.
Coumba Baradji
Crédits photo DR
4 : Comment envisagez-vous l’avenir de la chaîne, notamment pour atteindre l’équilibre ?
Nous travaillons au quatidien sur la qualité et l’attractivité des programmes, très grand public. Nous devons aussi améliorer la diffusion et la
communication de la chaîne.
http://www.voxafrica.com
Dossier réalisé par Richard Joffo
EN BREF
L'AFFAIRE DU TASER
Les résultats de l'autopsie du Malien décédé mardi à
Colombes ont révélé qu'il était mort "d'une asphyxie
aïgue et massive par inhalation de gaz".
Les faits révèlent que les policiers avaient, lors de son
interpellation, fait usage de gaz lacrymogènes et finalement devant la violence de l'homme
qui tenait un marteau et les en menaçait , avaient été
obligés d'utiliser le Taser.
Le Parquet de Nanterre a finalement diligenté une enquête qui sera menée par la "police des polices".
Selon la France, le Taser serait inoffensif, même si aux
Etats-Unis de nombreuses personnes seraient décédées suite à son utilisation.
ELECTIONS
PRESIDENTIELLES
EN CENTRAFIQUE
Six dossiers ont été validés de façon définitive par la
Cour Constitutionnelle centraficaine
en vue de l'élection présidentielle du 23 Janvier
2011.
Les 3 principaux candidats sont: Francois Bozizé arrivé
au pouvoir en 2003 par un coup d'état, Ange Félix
Patassé ancien président renversé
et l'ex Premier Ministre et opposant Matin Ziguélé du
(MLPC) Mouvement de Libération du peuple centraficain.
Les 3 autres candidats sont Jean_Jacques Demafouth
(APRD), Justin Wilité (CCR) et Emile Gros Raymond
Nakombo (RDC).
25
Diasporas News
Culture
ENVIRONNEMENT
GLOBAL CONFERENCE
2010 à EVIAN
La cinquième édition de la Global Conférence,
organisée par Les Ateliers de la Terre, fondés
en 2006 par Eric Bazin et George J. Gendelman,
s’est tenue les 17, 18 et 19 Novembre à Evian.
Ce forum international pour le développement
durable est devenu en cinq ans le grand rendezvous incontournable dans ce domaine, offrant, à
la veille de la COP 16 de Cancun, un lieu d’expression idéal de positions officielles.
Arrivée á EVIAN
Salle de plénière
U
ne des spécificités de ce forum est de fédérer un réseau pour accélérer la concrétisation
du développement durable.
30 pays d’Europe, d’Amérique, d’Afrique (dont le Niger fortement représenté) et d’Asie
ont pris part à ce forum. Avec plus de 600 invités d’institutions internationales, des leaders d’opinion, des présidents de groupes industriels internationaux, des médias, des membres
d’ONG ont pris la parole et partagé de façon constructive leurs positions avant Cancun.
Les Ateliers de la Terre conservent l’identité profonde qui fait leur succès depuis leur création :
un moment référent de réflexion prospective, une plateforme d’analyse transversale sur le développement durable, un espace unique et convivial de rencontres et d’actions vers la recherche et
l’application de solutions durables.
Pour l’édition 2010, le fil rouge de ce sommet, choisi par le Comité d’Orientation est
« L’innovation est-elle suffisante pour s’adapter aux défis du développement durable ? »
Les thèmes développés étaient aussi intéressants les uns que les autres devant un public très impliqué. Quelques sujets portaient sur :
« Afrique et Développement Durable»
« Changement de gouvernance et gouvernance du changement »
« Quelles innovations pour améliorer l’accès à l’eau ? »
Face à de tels enjeux, Bertrand PICCARD a appelé à avoir un esprit pionnier pour lutter contre
les anciennes idées car « Des idées, il y en a toujours. »
Tout ce qui est normal sera impossible demain avec une énergie limitée et des prix qui ne peuvent
qu’augmenter. Son défi n° 1 était de voler sans carburant d’où la mise en place de son avion
solaire. Il faudrait s’attaquer aux énergies fossiles qui entrainent des changements climatiques
graves et coûtent de plus en plus cher. Tant
qu’il est permis de polluer les gens le feront
alors qu’il faut économiser l’énergie avec
le développement de moteurs hybrides.
Même si l’énergie solaire ne remplacera
pas l’énergie fossile. « Souhaitons-nous un
futur sans énergie fossile. »
De nombreuses questions ont été posées
concernant la responsabilité et le comportement des grandes entreprises présentes
en Afrique.
Une chose est sure, protéger la planète fait
Corner sur l'alimentation
consensus mais on se bat sur la manière de
la protéger. Ce combat est aussi virulent
que celui qui opposait les politiques dans le
passé sur la manière de garantir les droits
sociaux ; mais ce combat ne se gagnera
que par la culture du partage, de l’usage
et de la nécessaire collaboration sans clivages éthiques et politiques.
Bertrand PICCARD, Président
de Solar Impulse
Corner sur la mobilité
Eric BAZIN
et George J.
GENDERLMAN
co-fondateurs
des Ateliers de
la Terre
Olivier ZINSOU
Crédit Photos: Franck BADAIRE
26
Diasporas News
Face á face sur le recyclage
des téléphones portables
en Afrique
Le Ministre des Eco-villages
du Sénégal répondant aux
questions de Médina KONE
Les Co-fondateurs en compaggnie de Stephen Shu-Hung SHEN,
Ministre de l'environnement de la
Chine et de son conseiller
Mamadou DANDA, 1er Ministre du
NIGER et Jean-Pierre RAFFARIN ex
1er Ministre de FRANCE
Nicolas ABENA, Marilyn
YAV et le 1er Ministre
du NIGER
Plénière sur nouveau
refuge des valeurs
Princesse Marilyn YAV
Amadou BA de RICAPEC et
Bamby BAKARY
Marc FOSSIER de
France télécom
Plénière sur nouveau
refuge des valeurs
Seynabou DIA de RICAPEC
et Bousso SARR
Courrier de Brigitte Yodé
C NOEL, FERMEZ VOS GRANDES GUEULES !
C
'est Noel. Bientôt, il va
falloir expédier de l’argent au pays, acheter des
cadeaux aux enfants, revoir ma liste de priorité. Des pères
comme par hasard ne vont pas pouvoir passer les fêtes de fin d’année
avec leurs enfants. Certains, parce
qu’ils n’ont pas le choix et d’autres
par pure commodité ou tout simplement parce qu’ils sont des irresponsables notoires alors des enfants en
souffriront comme d’habitude. Oui,
papa si tu savais…
J’étais à Porte de Clignancourt
dans le dix-huitième où trois
doyennes de la place tenaient des
maquis et la compétition était den-
se entre Vanessa, Victoire et Josée
variant les spécialités du bon poisson frais braisé, la sauce koppè à la
sauce pépé soupe. Perdue dans mes
pensées je n’avais pas vu la jeune
dame venue s’asseoir à côté de
moi. Emilie Sery Blé revenue de son
voyage du pays avait plein de choses à me dire. Avec son ONG ESPOIR POUR ENFANT elle avait fait
des dons de matériels d’hôpitaux et
d’effets scolaires dans plusieurs villes de la Côte d’Ivoire. Nous avions
décidé du lieu de rendez-vous quelques jours plus tôt. Je n’étais pas
une maquisarde mais j’aimais bien
ce petit bar resto « le Lézard » surnommé LES DELICES DE JOSEE qui
me rappelait la Zone4 et j’en avais
fait mon QG. Après 2 verres de
Gin-Gingembre et remuant ma tête
au rythme du moment je demandai
à Emilie si elle avait produit ‘’FERMEZ VOS GRANDES GUEULES’’
de Beny Bezy qui sortait pour Noël
et elle me répondit non mais qu’elle
l’offrirait comme cadeau. Un groupe de femmes rentra dans le maquis. Tous les regards des hommes
les suivirent. Des femmes en galante
compagnie durent se repositionner.
Ma deuxième question fut de savoir si elles étaient mariées et je me
posai la question de savoir si cela
était important, ce qui me ramena
à la question de savoir si la société
accordait plus d’importance aux
femmes mariées et ensuite à qui
profitait réellement le mariage…
Je sonnais un jour à cette porte et
cette copine vint m’ouvrir me faisant
signe de ne pas parler, parce que
le bonhomme qu’elle voyait quand
bon lui semblait à lui et qu’elle
n’avait pas entendu depuis deux
mois, était en ligne et qu’il ne fallait pas perturber la communication
par crainte de le faire fuir. Moi, je
n’avais plus ce problème, je m’étais
finalement casée et je n’allais plus
me laisser emballer par de petits
amateurs voyous qui n’étaient pas
de ma ligue et mon père en était
bien plus heureux que moi. J’avais
enfin eu un preneur. Ce n’était pas
trop tôt mais au moins, il avait la
tête hors de l’eau. Il n’avait plus
honte et pouvait dire que sa fille,
celle qui est très intelligente mais
qui ne pouvait se trouver un simple mari, s’était mariée. Le voyant
si heureux, je partageais son bonheur mais papa ne savait pas tout.
Mon mari, je l’ai rencontré un jour,
le soir j’étais dans son lit et le lendemain j’avais ma brosse à dents
à côté de la sienne, je ne pouvais
plus dormir seule et j’étais contente
d’avoir de la compagnie je me la
coulais douce quand la réalité me
frappa de plein fouet. Le champion
était souvent absent. Oui, suffisaitil d’avoir quelqu’un ? Avec un seul
regard, il me fit connaître mes limites. Savoir lui parler, savoir faire
la cuisine, devoir le satisfaire et
surtout l’exempter des travaux ménagers vu qu’il était le chef de famille et la cuisine, le domaine de la
femme. Moi qui avais toujours été
libre dans mon langage et fière de
ma grande gueule, je dus faire des
sacrifices pour ne pas l’évincer. Du
coup je dus laisser partir un amant
jeune comme le jour, je dus détruire
mon petit calepin rose qui me dépannait pendant les jours chauds et
je dus fermer un peu, ma grande
gueule. Mais regardons les choses
en face, bien pire peut arriver à une
femme.
Paris est la ville qui engorge le
plus d’immigrés chômeurs mais
qui, pour la plupart vivent dans
leur foyer comme des King. Une
femme est abusée d’une manière
ou d’une autre dans son foyer et
je ne parle même pas ici, du fait
que jamais au plus grand jamais,
une femme ne doive rester avec
un homme qui ait porté la main ne
serait-ce qu’une seule fois sur elle.
Vivre avec un homme qui ne travaille pas et qui vit à tes dépens
fait de toi une femme stupide et non
une femme amoureuse. Quand ton
homme rentre tard alors que tu es
déjà couchée et te sort de ton profond sommeil pour ronfler ensuite
quelques minutes plus tard dans le
lit conjugal, c’est un abus. Si un
homme avec qui tu as une relation
amoureuse te demande de l’argent,
sachant que tu n’es pas nantie, te
voila abusée et cet homme ne devrait plus figurer sur ta liste des
sexy car c’est un abus quand un
homme parle de ton argent avec
toi. C’est un abus quand un homme
fait des enfants dehors pendant que
vous vivez ensemble. S’il ne se préoccupe pas de ton plaisir et prend
son pied tout seul pendant l’acte, tu
es une abusée. Recentre les choses.
S’il t’appelle maman alors que tu
n’es pas sa mère alors c’est un abus
et dis-lui d’aller voir ailleurs si tu y
es. C’est un plus grand abus s’il te
compare à son ex, demande-lui ce
qu’il fait avec toi.
L’on
dit que la vie est plus facile lorsqu’elle est conjuguée
à deux. Pour ma part, déjà le fait
de ne pas avoir à se laver un soir
d’hiver est formidable quand on est
seule. On peut rentrer à n’importe
quelle heure et se jeter sur son lit,
faire des texto osés à qui l’on veut,
organiser des orgies et en être la
reine, ne pas se préoccuper de sa
réputation et au besoin la détruire
sans effort juste parce que cela se
peut. Dès que l’on devient l’épouse
de l’autre on doit rendre des comptes ici et là, on perd ses choix dehors, désormais on représente le
couple, finit de notre bonne petite
vie en solo et pire, on perd cette
petite appellation ‘’garce’’ qui faisait de nous une fille intéressante.
C’est ta chance ! Hourra, salut ta
nouvelle vie et au revoir la liberté !
Dès lors, c’est fini pour toi. Tu cours
ici et là pour le confort du foyer. Y
aura-t-il à manger ce soir à la maison? Voilà c’est ton souci et lui n’est
pas le moindre troublé. Il est marié.
Bienvenue au club des mariées ! Si
tu penses que c’est dur de se caser
quand on est célibataire, sache que,
ici les hommes fainéantisent par
fantasme. Nous sommes à l’étranger donc tout homme sait tout d’une
cuisine mais il t’a choisie, c’est ton
roi alors courbe toi et vénère-le. Il
peut être couché jusqu’à la dernière
sonnerie du réveil et depuis, toi tu
es levée son café tout prêt, vitamine
pour qu’il soit en forme et rentrer
tard le soir après avoir fait le tour
des maquis sans explication. Voici
ton explication. La bible dit qu’une
femme doit servir son mari mais
t’es-tu demandée qui a écrit la bible ? Oui, eux. Les hommes. Ils nous
ont fait un lavage de cerveau depuis le début. Souviens-toi, Genèse
dit qu’on a coupé dans la côte de
l’homme pour faire la femme, pour
accompagner l’homme et le servir
et l’homme doit prendre soin de la
femme. Ok, ils veulent dire le fait de
payer le loyer. Mais je me demande
qui nous paie pour nos services. Les
jours de repos, se lever tôt, nettoyer
la maison, faire les courses, le repassage, sans oublier le service de
nuit qu’il peut faire durer parce
que lui, ne travaille pas les matins.
Il n’a plus de soucis car toute chose
le concernant nous regarde désormais. Un petit bobo et on court à la
pharmacie, un petit rhume devient
à ses yeux une tumeur du cerveau
simplement parce qu’il nous a et
désormais notre entourage nous
respecte parce qu’il est dans notre
vie, conséquence : on ne peut pas
le lâcher car nous avons meilleure
réputation avec lui. Ne pas oublier
que nous travaillons aussi et que
nous avons une carrière et que nous
ne sommes pas à Soubré. Mais la
société est ainsi faite. Une femme
doit être mariée pour être respectée
quelque soit sa carrière. Oui, c’est
cela. Nous n’adhérons pas toutes à
ce genre de raisonnement mais…
Assise sur le boudoir des toilettes,
je me posais des questions, à sa-
voir pourquoi la société respectait
plus la femme mariée, s’il était fondamentalement important d’être
mariée, et finalement ce que c’était
que l’amour. Je repensais à la vie, à
ces hommes qui, comme des chiens
abandonnaient leurs propres enfants, à ces enfants qui souffraient
avec des mères seules et qui rêvaient d’un héros surtout à Noel.
Je pensais à toutes ces femmes,
à combien de fois être seule était
simple et insatisfaisant car toutes,
nous désirons nous marier et vivre
le grand amour un jour comme si
le mariage lui-même garantissait
l’amour. Je n’osais toujours pas tirer la chasse d’eau de peur de le
réveiller. J’entrai dans la chambre
sur la pointe des pieds, il continuait
de ronfler, j’allumai la lampe de
chevet et un large sourire se dessina
sur son visage. En pleine nuit, des
billes d’or pétillaient dans ses yeux.
Je fondis dans ses bras. Je suis une
veinarde. Je dors avec le champion.
C Noel, mon cadeau est dans mon
lit, fermez vos grandes gueules et
célébrons l’amour !
Brigitte Yodé
[email protected]
Gastronomie
FÉVI MAQUEREAUX
CREVETTES
Préparation 35mn
Difficulté *
Pour 4 Personnes
***INGREDIENTS
400 g de gombos frais
2 maquereaux fumés
30 queues de crevettes fraîches
15 cl d’huile de palme
1cube de bouillon
2 c à soupe de poudre de poisson séché
3 gousses d’ail
1 gros oignon
1 piment rouge frais
2 verres d’eau
1/2 cuillère à café de bicarbonate (2 pincées)
1 cuillère à café de gingembre en poudre.
Sel
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Pour tout renseignement: contacter
Diasporas-News
***PREPARATION
Tél: +339 50 78 43 66 OU
Lavez les gombos, retirez les pédoncules puis coupez-les en fines rondelles. Réservez
Mixez ensemble l’ail et l’oignon puis réservez dans un petit bol.
Lavez, enlevez les têtes et la peau, coupez en 3 puis retirez les arrêtes
du poisson.
Réservez dans une bassine.
Décortiquez puis lavez les crevettes. Réservez
Dans une casserole, portez à ébullition les 2 verres d’eau puis ajoutez
les 2 pincées de bicarbonate.
Ajoutez les gombos et tournez avec une spatule pendant 15 minutes,
remuez régulièrement pour que la sauce n’attache pas au fond.
Ajoutez-y le mélange ail oignon mixé, le gingembre, le sel, le bouillon
de cube, la poudre de poisson séché et le piment rouge puis laissez
bouillir encore 10 minutes en remuant toujours.
Incorporez les crevettes et l’huile de palme, laissez mijoter 5 minutes
puis ajoutez délicatement le poisson et laissez encore 5 minutes.
Servir chaud avec du fufu ou du riz selon les goûts.
Le févi ou sauce gombo est une recette qui nous vient du Bénin et du
Togo, le poisson fumé peut être remplacé par de la viande de bœuf
coupée en petits morceaux
[email protected]
+336 34 56 53 57
Bon appétit
Danielle EBENGOU
Horoscope
BELIER Sur le plan professionnel l’année se termine bien pour vous,
l’heure est à la détente, profitez des fêtes de fin d’année.
Le bilan est positif, vous êtes
sereine. Grande forme ! Vous
ne tenez plus en place !
votre mutisme vous avez tout
à y gagner. Vous n’êtes pas
tendre avec vous-même, ne
vous découragez pas ! Reposez-vous avant les fêtes.
profilent à l’horizon. Réfléchissez avant d’agir, l’année se
termine néanmoins de façon
agréable. Savourez votre fin
d’année dans l’allégresse !
LION
La fin de l’année se prépare
dans la joie, vous levez un
peu le pied sur le plan professionnel. En couple c’est le
bonheur ! Les célibataires sont
comblées Vous faites le maximum pour que la fin de l’année se termine en apothéose.
Néanmoins faites en sorte de
vous ménager.
SCORPION
Vous vous investissez sentimentalement et le bilan de
l’année écoulée est somme
toute positif. Tournez sept fois
votre langue dans votre bouche avant de parler. Pour les
célibataire nouvelle rencontre
ou retrouvailles en perspective. Pour la fin de l’année vous
êtes en pleine forme !
GEMEAUX
La fin de l’année se déroule
dans une ambiance familiale
et amicale. Célibataires : foncez ! Vous êtes à un tournant
au niveau professionnel. Aérez-vous ! Faites un tour à la
campagne.
VIERGE Votre partenaire vous prouve
son amour en vous pardonnant vos erreurs, cela va droit
au cœur. Célibataires : mettez
votre fierté de côté et faites
le premier pas. Fin d’année
calme, attention aux excès de
la table !
CANCER
Vous êtes attentif à vos proches, vous leur donnez la priorité. Célibataires : sortez de
BALANCE
Avec votre conjoint c’est le
grand bonheur ! Célibataires
des rencontres amoureuses se
SAGITTAIRE
Vous vous montrez séduisante
et chaleureuse, de plus la fin
de l’année se fait dans la joie.
Vous êtes attentive à votre
entourage. Célibataires : en
cette fin d’année vous serez
en bonne compagnie. Vous
avez tous les atouts en main
pour avancer sur le plan professionnel. Vous cultivez l’optimisme et vous en faites profiter à votre entourage.
TAUREAU
Oubliez le passé et prenez un
nouveau départ. Faites plaisir
à vos proches pour les fêtes.
Pour les célibataires sachez
exprimer vos sentiments pour
ne pas le regretter ensuite.
Allez-y doucement et ménagez-vous ce mois-ci.
CAPRICORNE
Vous êtes nerveuse et agressive mais vous faites en sorte
de rendre les fêtes de fin
d’année agréables. Peut-être
une bonne nouvelle ? Vous
avez besoin de faire le point
et vous vous mettez en retrait.
Relaxez-vous un peu et ne
prenez pas tout au sérieux !
VERSEAU
Occupez-vous de votre famille en ces temps de fêtes et
sur le plan professionnel valorisez-vous. Un coup de déprime pour les célibataires !
Le bilan est positif en cette fin
d’année. Vous vous détendez
et faites profiter les autres de
votre bonne humeur.
POISSONS
Vous serez peut-être sollicitée
pour régler un problème car
vous savez faire preuve de
bon sens. Célibataires : soyez
moins timides et foncez ! Levez un peu le pied car vous en
avez assez fait et profitez de
votre famille ! La forme est au
rendez-vous.
Jeux : SUDOKU
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