2006 - Le contrat de developpement durable, c`est quoi
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2006 - Le contrat de developpement durable, c`est quoi
2006 LES GRANDES TE N DANC ES R É F L É C H I R du bassin a n n é c i e n E T A G I R E N S E M B L E P O U R A V E N I R CONSEIL LOCAL DE DÉVELOPPEMENT DU BASSIN ANNÉCIEN U N D U R A B L E PORTRAIT DU BASSIN ANNÉCIEN EN QUELQUES CHIFFRES CLÉS1 HABITAT/FONCIER CDRA Usses et Bornes CDRA Albanais CDRA Bassin annécien Source : Conseil Général de la Haute-Savoie TERRITOIRE • 47 communes, 6 Etablissements Publics de Coopération Intercommunale dont 5 à fiscalité propre • plusieurs syndicats mixtes dont le SILA (113 communes) et 2 syndicats mixtes de Scot (63 et 13 communes) • 772 km2 • de 448 m d’altitude (lac d’Annecy) à 2 752 m (Pointe Percée) • 32,6% de surfaces agricoles, 59,7% d’espaces naturels et 7,7% de surfaces urbanisées en 2005 POPULATION • • • • 179 748 habitants - +0,7%/an entre 1999 et 2005 232 hab./km2 en 2005 3196 hab./km2 urbanisé (170 hab./km2 de moins qu’en 1990) indice de jeunesse (part des moins de 20 ans/ 60 ans et plus) : 1,24 en 1999 - prévision pour 2010 = 0,99 • 33 483 personnes âgées de plus de 60 ans en 1999 (+ 2,4%/an sur la période 1990-99) • 3 539 étudiants à l’Université (Annecy-le-Vieux) en 2005-06 (+ 22,4% depuis 1999) EMPLOI • taux de chômage : 6% en Haute-Savoie (8,8% en France) nov. 2006 • 6 047 demandeurs d’emploi dans l’arrondissement d’Annecy (-6,6% en 1,5 ans) - nov 2006 • emplois salariés privés par secteur d’activité : — Primaire 0,1% en 2004 (-22% sur la période 2000-04) — Industrie 24,8% (-1,14%) — BTP 7% (-1,6%) — Commerce 19,7% (+5,48%) — Services 48,4% (+5,2%) • 3 907 frontaliers en déc. 2004 dans l’arrondissement d’Annecy • environ 56 logements aidés pour 1000 habitants en 2004 (+6% sur la période 2000-04) • prix de vente moyen d’un appartement ancien en 2005 — 2 900 €/m2 à Annecy — 2 760 €/m2 en périphérie annécienne — 3 100 €/m2 autour du lac — 1 690 €/m2 dans le secteur de Faverges — 3 650 €/m2 en secteur de montagne • prix de vente moyen d’une maison ancienne en 2005 : — 368 400 € en périphérie annécienne — 456 400 € autour du lac — 227 400 € dans le secteur de Faverges TOURISME • 108 284 lits touristiques en 2004 dont 53 250 lits en résidence secondaire • 1 438 000 nuitées pour les saisons hiver 2004-05 et été 2005 (en hôtel et camping hors intersaisons) Attention : ce nombre ne représente que 10 à 20% du nombre total de nuitées (n’incluant pas les meublés et résidences secondaires non mesurables avec précision) • 1 370 entreprises touristiques en 2005 (hébergement, restauration, transport, pratiques sportives...) AGRICULTURE/FORÊT • 18 000 ha de Surface agricole utile (SAU) : — 9 370 ha de prairies, — 7 815 ha d’alpages, — près de 800 ha de cultures, — part restante : maraîchage, vergers et petits fruits, horticulture et pépinières • 375 exploitations agricoles (630 équivalent temps plein dans le bassin annécien) dont 64% en bovin/lait • 92% d’exploitations de bovins en système extensif • 8 750 vaches laitières et 40 millions de litres de lait/ an DÉFINITIONS Arrondissement : circonscription administrative de l’Etat, zone géographique dont le chef-lieu est la sous-préfecture. Le nom de l’arrondissement est le plus souvent celui du chef-lieu. L’arrondissement d’Annecy compte 10 cantons (cantons d’Annecy centre, Nord Est, Nord ouest, Annecy le Vieux, Seynod, Thônes, Faverges, Rumilly, Alby sur Chéran, Thorens Glières) et 93 communes. Les 3 CDRA du Bassin annécien, Usses et Bornes et Albanais représentent 130 communes. Elles couvrent l’arrondissement d’Annecy avec les cantons de Cruseilles, Frangy et Seyssel. Sources : INSEE, Observatoire départemental du Conseil général de la Haute-Savoie, DDE, FNAIM, ANPE, Baseco CCI Haute-Savoie à partir des données ASSEDIC, OCSTAT Genève, Réseau des offices de tourisme Lac d’Annecy Massif des Aravis, Basagri 2006 LES GRANDES TENDANCES du bassin annécien édito UN CARNET DE BORD POUR CONSTRUIRE ENSEMBLE UN AVENIR DURABLE Mieux connaître le territoire pour aider à la réflexion, à la décision, à l’action, tel est l’objectif de l’outil de connaissance ou “carnet de bord collectif” que les élus du Contrat de développement Rhône-Alpes (CDRA) du bassin annécien ont confié au Conseil local de développement (CLD). Mieux connaître le bassin annécien, cela signifie : • mesurer les évolutions significatives vécues par le territoire • évaluer ces évolutions en tant que menaces ou opportunités à saisir • alerter les décideurs locaux et proposer des recommandations réalistes, objectives et argumentées. Améliorer la connaissance du territoire, c’est bien, mais le faire à plusieurs et de manière transversale c’est mieux. C’est le défi que veut relever le CLD : “le carnet de bord du bassin annécien“ n’est pas un observatoire de plus, mais un rendez vous annuel d’experts et d’acteurs de terrain (élus, associations, syndicats…), visant à développer une intelligence collective. En 2006, 5 groupes de travail ont sélectionné les indicateurs essentiels puis débattu pour dresser les premiers constats et proposer des pistes de réflexion. Le travail de 2006 nous a permis de rassembler informations et experts. Si l’interprétation collective et partagée doit encore s’affirmer, cette synthèse présentée en CLD puis devant les élus du comité de pilotage du CDRA a suscité réactions et débats, amorçant ainsi un dialogue constructif entre le CLD et le comité de pilotage du CDRA. Evidemment certaines analyses n’ont pas encore été abordées parce qu’on ne peut pas tout investir tout de suite. Par exemple apprécier l’impact des évolutions démographiques sur le paysage, la ressource en eau, l’identité... Gageons qu’elles le seront bientôt selon les priorités. Ce premier “carnet de bord” est donc le point de départ d’un document qui évoluera chaque année pour contribuer efficacement à construire l’avenir de notre bassin de vie. Le Président du CLD du bassin annécien Patrick LANDECY 1 défi 1 ESPACES SOUS PRESSION = TERRITOIRES EN DANGER UN TERRITOIRE QUI A TOUT POUR PLAIRE, MAIS… L’attractivité du bassin annécien, fondée sur le dynamisme économique et la beauté de ses sites naturels, met l’espace “sous pression“. Les 67 000 habitants supplémentaires accueillis entre 1968 et 20051 (soit 1800 habitants/an) génèrent des besoins en logements, équipements, infrastructures, services... dans un territoire qui, lui, n’est pas extensible mais contraint (montagne, lac). Les marchés fonciers et immobiliers sont très tendus : le prix moyen du terrain à bâtir a augmenté de + 74,5% en 4 ans (2000-2004)2 autour du lac d’Annecy, + 46% dans la périphérie annécienne. Le prix moyen d’un appartement ancien a augmenté de 60 à 71% en 4 ans selon les secteurs et la flambée des prix a continué en 2005. PRIX MOYEN EN € PAR M2 D’UN APPARTEMENT ANCIEN Evolution annuelle par secteurs de 2000 à 2005 2004 2005 NB : le secteur "Montagne”, concerne ici les Aravis et le pays du Mont Blanc, pour le secteur lac, données non disponibles en 20046. Logement locatif aidé : il faudrait doubler l’effort fait depuis 5 ans pour répondre à la demande. Le bassin annécien a gagné 626 logements locatifs aidés entre 2000 et 20043 mais, compte tenu de la croissance démographique, le ratio a peu progressé : avec 56,4 logements aidés pour 1000 habitants, il reste nettement inférieur aux moyennes régionale et nationale (68°/°°). A l’intérieur du parc de logements aidés, la mobilité est faible : des familles restent dans des logements trop grands (enfants partis) tandis que d’autres se serrent dans des logements trop petits alors que la famille grandit. Plus le logement privé est cher, moins il y a de mobilité dans le logement social. D’après l’étude CILSE-DDE4 sur les besoins en logements pour 2005-2010, il faut construire 1 489 logements/an sur le Bassin annécien, dont 33% en locatif aidé. LES BESOINS ANNUELS DE CONSTRUCTION DE LOGEMENTS (LOCATIF ET ACCESSION) SUR LE BASSIN ANNÉCIEN 4 NOMBRE DE LOGEMENTS : Besoins marché libre Besoins à vocation sociale (Source : scénario S2 de croissance modérée - étude CILSE-DDE 2005-2010) S’ÉLOIGNER DE LA VILLE ET DE SES SERVICES POUR S’INSTALLER Le bassin annécien n’échappe pas à l’étalement urbain, comme de nombreux autres territoires français et européens : entre 1999 et 2005, les communes rurales de l’arrondissement d’Annecy ont accueilli plus de la moitié de la croissance démographique du secteur5. Entre 1986 et 2005, 3 100 ménages (environ 10 000 personnes) ont quitté la seule agglomération d’Annecy pour faire construire une maison6, principalement dans l’Albanais ou les Usses et Bornes. Les jeunes actifs (25-35 ans) en viendraient même à quitter le département de la HauteSavoie (entre 1999 et 2004), le département a perdu environ 8 000 jeunes actifs7. défi Ces évolutions induisent des changements : * endettement accru des ménages sur de plus longues périodes (25-30 ans) pour acheter un logement, * davantage de voitures sur les routes et sur des distances plus longues * transports collectifs insuffisants (ou méconnus) dans le périurbain et le rural, et moins efficaces avec un habitat dispersé. Pour autant, fréquenter les centres, équipements, services...reste nécessaire. La question des transports collectifs devient essentielle Si les Schémas de cohérence territoriale en cours d’élaboration8 semblent être à la bonne échelle pour travailler sur l’étalement urbain, ils restent trop petits pour traiter des transports collectifs. Le “schéma de services des transports collectifs” actuellement à l’étude par le Conseil Général, concernant les 130 communes des 3 CDRA9 , est quant à lui très attendu. La fréquentation des transports collectifs dans l’agglomération a progressé de 28,3% au cours des 6 dernières années10, mais la voiture reste le premier mode de déplacement. Des difficultés sociales à prévenir Le coût du foncier, le manque de logements, les risques de délocalisations industrielles pourraient générer des difficultés sociales : les salariés licenciés, les moins qualifiés, n’ont pas forcément les moyens ni le souhait de quitter le bassin annécien. Il faudrait alors traiter ces situations difficiles en termes d’emploi, insertion et, bien sûr, de logement. L’URBANISATION EN CONCURRENCE AVEC L’ACTIVITÉ AGRICOLE L’activité agricole est dynamique grâce aux AOC qui garantissent un prix du lait élevé aux producteurs. La demande est importante pour reprendre les exploitations mais la concurrence est forte avec l’habitat, en particulier les maisons individuelles, pour l’utilisation du foncier : de 1991 à 2004, 1 905 ha sont passés du statut agricole au statut urbanisé dans l’arrondissement d’Annecy11. Pour les professionnels, le Plan Local d’Urbanisme n’est pas toujours une garantie suffisante pour protéger l’activité agricole dans la durée, même s’il faut une révision pour changer les zonages. > DIALOGUE, ACTION COLLECTIVE ET URBANISME POUR EQUILIBRER LE DEVELOPPEMENT Face à ces enjeux cruciaux, le Conseil Local de Développement ré-affirme : > l’importance du rôle des élus pour aider à rattraper le retard de construction de logements aidés, porter le message de la recomposition urbaine et de la densification, définir et mettre en œuvre des politiques en faveur des transports collectifs et des modes de déplacements alternatifs à la voiture (ex : parking de dissuasion, pistes cyclables, co-voiturage, utilisation des taxis pour des liaisons périphériques…), > l’intérêt du dialogue et de l’action collective, en s’appuyant sur les outils existants pour : — mieux gérer l’espace : Plans Locaux d’Urbanisme, Schémas de cohérence territoriale, politiques et outils fonciers spécifiques (ex : Etablissement public foncier) — mieux répartir les ressources : développer l’intercommunalité — faciliter la construction de logements et le développement des transports collectifs : pédagogie à destination des élus, des habitants. ANALYSES À APPROFONDIR EN PRIORITÉ > L’évolution de l’occupation du sol : analyse des permis de construire (fichier SITADEL) > Les déplacements : comptages routiers, fréquentation des transports collectifs dans l’agglomération et hors agglomération 1-Source : INSEE et estimations Observatoire départemental du Conseil Général de la Hte-Savoie 2-Chiffres tirés de l’étude Perval sur les marchés fonciers et immobiliers de la Hte-Savoie 2005 3-Source : DDE, note février 2006 4-CILSE : Comité Interprofessionel du Logement Social et de son Environnement. 5-Source : Observatoire départemental du conseil général de la Hte-Savoie 6-hors transactions dans l’ancien, source, service aménagement C2A 2006, d’après données MIN-PERVAL et fichier SITADEL 7-Source : Observatoire du Conseil Général de la Hte-Savoie, présentation 2006 8-SCOT du Bassin annécien (Cruseilles, Fier et Usses, Pays de Filière, Agglomération d’Annecy, tour du Lac, pays de Faverges), et SCOT Fier-Aravis (Vallées de Thônes et Alex-la Balme-Dingy). 9-Etude menée par le Conseil Général en partenariat avec les 3 CDRA de l’Albanais des Usses et Bornes et du Bassin annécien 10-Source : Rapport d’activité C2A, 2005 11-Source : Observatoire départemental du Conseil Général de la Hte-Savoie 2 défi 2 D’UNE ECONOMIE DE PRODUCTION À UNE ECONOMIE DE SERVICES : RISQUES ET OPPORTUNITES défi LE BASSIN ANNÉCIEN : ATTRACTIF, DYNAMIQUE SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE Débat : entreprises à reprendre : besoin d’accompagnement ou jeu du marché ? Une entreprise créée sur 3 dans le département s’installe dans le Bassin Annécien (31%). 71 % sont des créations pures (entreprises complètement nouvelles), témoignant du dynamisme de l’entrepreneuriat (67,5 % de créations pures en Haute-Savoie et 69,5 % en France métropolitaine en 2004)1. Plus de 22% des chefs d’entreprises du bassin annécien ont plus de 55 ans7. Ces départs à la retraite annoncés posent la question de la transmission de leur établissement. Pour certains, la transmission-reprise d’entreprises est un enjeu important, en particulier pour les entreprises artisanales. Il faut anticiper et accompagner le passage, faciliter le contact entre le chef d’entreprise et le repreneur dont le profil est aujourd’hui celui d’un cadre ou d’un agent de maîtrise, bien différent de l’artisan traditionnel (“choc des cultures“). Les petites entreprises artisanales constituent aussi un lien social essentiel à préserver dans les quartiers et villages. Pour d’autres, les efforts des pouvoirs publics sont inutiles ; une entreprise viable est naturellement rachetée selon les règles du marché. En revanche, tout le monde s’accorde à dire que l’aide à la création d’entreprises est indispensable. UNE ÉCONOMIE LOCALE DE MOINS EN MOINS FONDÉE SUR L’INDUSTRIE Si l’industrie reste un des moteurs essentiels de l’économie du territoire, son poids diminue depuis longtemps : 16 700 soit 25% des effectifs salariés privés2 en 2004, contre 51% en 1975. Sur la période récente (entre 2000 et 2004), le nombre d’établissements industriels a diminué de 6,17% tout comme les effectifs salariés privés (-1,14%)3. L’industrie confie désormais à l’extérieur un certain nombre de services (ex : communication, gestion informatique, entretien, maintenance, travail intérimaire...), ce qui profite au secteur tertiaire sur la même période (+5,2% pour les services). Si le bassin annécien a gagné globalement 1 750 emplois salariés dans les 5 dernières années, notamment grâce aux services aux entreprises et aux particuliers, la création d’emplois salariés ralentit depuis 2002. Annuellement, la situation est contrastée et, en 2005 pour la première fois, comme dans le reste du département, la perte d’emplois industriels n’est plus compensée par la création d’emplois de services (effectifs salariés privés). Le soutien à la recherche et à l’innovation apparaît de plus en plus fondamental pour compenser la disparition progressive des emplois de production. FORMATION “PROFESSIONNALISANTE” : UN ATOUT TERRITORIAL Le territoire comptait environ 6 200 étudiants en 2005. Parmi eux, 3 539 étudiants relèvent de l’Université de Savoie à Annecy, soit +22,4% par rapport à l’année scolaire 19992000. Elle accueille 83% des bacheliers du département dans des formations courtes très “professionnalisantes“8 (ex : l’IMUS - Institut de Management de l’Université de Savoie, l’IUT, l’école d’ingénieurs “Polytech’ Savoie“). C’est un atout à conserver et développer. LA DÉPENDANCE À L’ÉGARD DE L’ÉCONOMIE GENEVOISE La proximité de l’économie genevoise est perçue comme une opportunité à court terme, mais comme une menace à moyen et long terme. Il s’agira d’en faire un atout pour notre économie et d’agir pour en limiter les effets négatifs - voir défi 5. L’EMPLOI SALARIÉ PRIVÉ DANS LE BASSIN ANNÉCIEN Evolution annuelle par secteurs de 2000 à 2005 Industrie Commerce BTP Services Sources : CCI, DDTEFP, d’après les données ASSEDIC. RALENTISSEMENT DES CRÉATIONS D’EMPLOIS ET CHUTE DU CHÔMAGE… UNE SITUATION CONTRADICTOIRE EN APPARENCE Le chômage baisse constamment depuis août 2005 (6 019 demandeurs d’emplois4 en mars 2006 soit -17% par rapport à août 2005)5, notamment le chômage de longue durée et celui des jeunes femmes (- de 25 ans). Comme dans tout le département, cette baisse du chômage n’est pas seulement due à l’activité économique, mais aussi à d’autres facteurs : - la pyramide des âges des actifs : nombreux départs à la retraite et opportunité d’embauche en cas de remplacement, - le déficit des actifs de 25 à 35 ans : ils quitteraient la Haute-Savoie ou renonceraient à s’y installer à cause du coût du logement (voir défi 1), - le développement de l’emploi frontalier. En décembre 2004, l’arrondissement d’Annecy compte 3 907 travailleurs frontaliers, soit +174% en 10 an6. > ANTICIPER, FORMER, S’ADAPTER : DEFIS PRIORITAIRES Pistes de réflexion.... > Développer la recherche et l’innovation pour compenser l’évolution du secteur industriel, en s’appuyant notamment sur nos pôles d’excellence (mécatronique, industries du sport, image,...) > Inciter chefs d’entreprises et salariés à se former pour s’adapter aux évolutions du marché, mieux gérer les ressources humaines, communiquer sur la formation > Développer les formations sur “les métiers en tension“9 et ceux liés aux pôles d’excellence, via la formation initiale, continue et l’apprentissage > Simplifier et faciliter l’accès à la formation des salariés et demandeurs d’emplois (trop d’approches par catégories, système trop rigide) > Rester vigilant sur la lisibilité, les garanties de qualité pour le citoyen et la rentabilité des nouvelles entreprises de services à la personne. ANALYSES À APPROFONDIR EN PRIORITÉ > L’évolution des secteurs d’excellence (image, mécatronique, industries du sport, innovation, tourisme d’affaire, agriculture). > Le taux de survie des entreprises créées à plus de 3 ans ? > Les niveaux de revenus des foyers fiscaux > Le risque d’exclusion via un indicateur social à définir (ex : nombre de dossiers de surendettement, part des revenus consacrée au logement, évolution des ménages monoparentaux...) NOTRE ÉCONOMIE EST-ELLE SOURCE D’EXCLUSION ? Comme dans le reste de la Région, les emplois industriels qui disparaissent sont les emplois de production peu qualifiés, tandis que les emplois qui se créent exigent diplômes, savoir-être et adaptabilité. Les demandeurs d’emplois qui ne réunissent pas ces qualités sont de plus en plus exclus du marché du travail; exclusion probablement ressentie avec plus d’accuité dans le bassin annécien où le coût du logement et de la vie induit déjà une sélection. Pourtant, cette diminution de l’emploi industriel est aussi un réel enjeu de reconversion des salariés. 1-Source : BASECO CCI de la Haute Savoie d’après le fichier SIRENE de l’INSEE 2-Source : DDIEFP d’après les données ASSEDIC 3-Source : BASECO CCI de la Haute Savoie d’après les données ASSEDIC 4-demandeurs d’emplois de catégorie 1 (baromètre officiel) : personnes sans emplois immédiatement disponibles à la recherche d’un emploi en CDI à temps plein. 5-Source : ANPE, mars 2006 6-Source : Office Cantonal de la Statistique de GENEVE via Maison de l’emploi de Bonneville 7-Ressortissants CCI, 18, 2% pour les ressortissants chambre de métiers 8-Source : Université de Savoie, DROP statistiques - bilan rentrée 2005 - 9 mars 2006 9-Métiers “en tension“ : métiers connaissant des difficultés de recrutement 3 défi 3 VIE DÉMOCRATIQUE & COLLECTIVE, ETAT DES LIEUX Un conseil local de développement pour le bassin annécien : Constitué en avril 2005 à l’initiative des élus du territoire, le CLD réunit 60 membres au sein d’une même assemblée : quelques élus mais surtout des représentants des milieux économiques, sociaux, culturels et associatifs. Ces experts réunis, citoyens avant tout, formulent des avis et des propositions argumentées sur les thèmes traités dans le CDRA, pour éclairer les choix des élus. Le CLD est aussi un lieu de débat et d’apprentissage ou chacun s’enrichit des connaissances des autres. UN CHAMP D’OBSERVATION A INVESTIR Le fonctionnement de la vie démocratique est aujourd’hui peu analysé. Jusqu’à présent, les débats sur ce sujet se limitent très souvent au taux d’absentéisme en périodes électorales. Dans le bassin annécien depuis 2001, la présidentielle est l’élection qui enregistre le plus fort taux de participation. Les municipales n’arrivent, elles, qu’au 5ème rang, derrière les régionales et les cantonales. TAUX DE PARTICIPATION AUX ÉLECTIONS défi Pourtant, le champ d’observation du fonctionnement de la démocratie locale peut être vaste : place données aux femmes, dynamisme associatif, conflits et gestion des conflits (jour de grèves, manifestations, dossiers traités par les prud’hommes ou le médiateur de la République...). Si ces axes restent à investir, on peut déjà noter, à l’heure des débats sur la parité homme/femme dans la vie publique, que le bassin annécien compte aujourd’hui près de 15% de femmes “maires de communes“ (soit 7 maires sur 47) contre à peine 10% en Haute-Savoie. L O I S U R L A PA R I T É Promulguée en juin 2006, elle oblige les partis politiques à présenter un nombre égal d’hommes et de femmes pour les élections régionales, municipales (dans les communes de 3500 habitants et plus), sénatoriales et européennes. Elle prévoit de pénaliser financièrement les groupes politiques qui ne respectent pas le principe de parité lors de la désignation des candidats pour les élections législatives1. DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE : NOUVELLE VOIE D’IMPLICATION OU “RÉ-IMPLICATION” CITOYENNE ? A l’heure ou l’on parle de plus en plus de “bonne gouvernance“, les initiatives de démocratie participative sont une nouvelle voie d’implication ou ré-implication citoyenne. Au-delà des enquêtes publiques réglementaires, certaines collectivités du bassin ont fait le choix d’associer à leurs réflexions la population ou les socio-professionnels. Il s’agit notamment des “conseils de quartier“ ou “conseils de développement“ (cas du CDRA) ou des démarches de type agenda 21 (par exemple à Annecy et Entremont) aussi appelé “plan communal de développement durable“ (par exemple à Cran-Gevrier). Malgré ces initiatives, on constate qu’en 2006 l’implication des citoyens autour de réflexions constructives reste difficile, à l’image du CLD du bassin annécien qui enregistre 37,1% de participation après une année de fonctionnement (ce taux ne tient pas compte de la participation de personnes ressources non membres du CLD). QU’EST CE QUE LA GOUVERNANCE ? Etymologiquement, signifie “diriger un navire“. Elle désigne donc la conduite des affaires privées ou publiques. Le concept de “bonne gouvernance” a été diffusé par la Banque mondiale dans les années 1990, comme condition majeure des politiques de développement. Elle repose sur quatre piliers : la responsabilité, la transparence, l’état de droit et la participation2. > Une implication citoyenne et associative qui se ferait rare, n’est-ce pas un risque pour la démocratie locale et l’avenir du bassin ? Bassin annécien France MOTIVER LA PARTICIPATION Sources : Préfecture de Haute-Savoie ANALYSES À APPROFONDIR EN PRIORITÉ > L’implication des femmes dans la vie démocratique > Le dynamisme associatif > Les indicateurs de paix sociale : recours au médiateur de la République, manifestation sur la voie publique, violence faite aux femmes... 1-Source : www.observatoire-parite.gouv.fr. 2-Source : Ministère des Affaires étrangères 4 défi 4 TOURISME ET ENVIRONNEMENT, 2 DOMAINES QUI APPELLENT 1 ACTION PUBLIQUE TOURISME : UNE FORCE ÉCONOMIQUE QUI DOIT FAIRE FACE A DE NOMBREUX CHANGEMENTS Avec près de 1 350 entreprises, 110 000 lits touristiques1 (15% de la capacité d’accueil départementale), près de 1,5 millions de nuitées en 20052, l’activité touristique est l’un des moteurs de l’économie du bassin annécien. Toutefois, ce secteur fait face à un effritement de la fréquentation depuis la fin des années 1990. Ce n’est pas spécifique au territoire puisque la Haute-Savoie a perdu sur les saisons d’été et d’hiver respectivement 3% et 4% de nuitées par rapport à la moyenne des 7 dernières saisons. Si la fréquentation estivale du Bassin annécien semble aujourd’hui moins affectée que celle du secteur du Mont-Blanc (pour les nuitées en hôtel et camping - soit environ 20% du total), il y a sans doute là un signal à ne pas négliger. Cette baisse semble pour l’essentiel structurelle : réduction des budgets vacances dans un contexte économique morose, nouvelles concurrences étrangères à bas prix... mais peut aussi résulter d’un rapport qualité/prix de l’offre touristique parfois discutable. Les craintes des consommateurs face à la pérennité des niveaux d’enneigements des stations de montagne pourraient également intervenir. TAUX D’ÉVOLUTION ANNUEL DU NOMBRE DE NUITÉS EN ÉTÉ entre 2001 et 2005 (Hôtels et campings) Lac d’Annecy et Massif des Aravis Mont-Blanc défi ENVIRONNEMENT : DE PETITS PROGRES POUR DE GRANDS ENJEUX La prise de conscience citoyenne des enjeux environnementaux est aujourd’hui indéniable. En Haute-Savoie, cela se traduit notamment par 45% d’appels en plus au Point info énergie entre 2004 et 2005, une progression de 70% des installations d’énergies renouvelables sur la même période, une croissance du taux de recyclage dans l’agglomération d’Annecy de 5,5% à 19,4% entre 2001 et 2005… Ce sont pour certains de nouveaux gestes quotidiens, pour d’autres de réels investissements à plus long terme ! Pour autant, les changements de comportement sont encore trop timides ; à titre d’exemples : - l’augmentation du nombre de voitures (+ 3 points dans l’agglomération d’Annecy depuis 19993) - la part des transports en commun ne représente en moyenne en Haute-Savoie que 1,5% des déplacements domicile-travail - le tonnage d’ordures ménagères traité dans l’agglomération reste supérieur à 60.000 tonnes par an et continue d’évoluer au rythme de la croissance démographique. DIMINUTION DU POUVOIR D’ACHAT : FREIN PRESUME AUX ACTIVITES TOURISTIQUES, SPORTIVES ET CULTURELLES Face à l’effritement global de la fréquentation touristique, notamment parmi de la clientèle française, et à la baisse de 30% du nombre de licenciés des associations sportives du bassin annécien depuis 19954, le CLD émet l’hypothèse d’une diminution du pouvoir d’achat pour expliquer ces évolutions. Conscient que ce n’est probablement pas la seule explication, il souhaite que cette question soit approfondie en fonction des informations disponibles. Haute-Savoie Savoie TAUX D’ÉVOLUTION ANNUEL DES NUITÉS EN HIVER entre 2001 et 2005 (Hôtels) Aravis Mont-Blanc Haute-Savoie Savoie Attention : pour le bassin annécien, seuls les nuitées en hôtels et campings sont connues précisément. Nous ne disposons pas à cette échelle des chiffres de fréquentation des meublés et résidences secondaires qui représentent environ 80% du volume total des nuitées. > > renforcer la complémentarité lacmontagne, > ne pas uniquement développer des produits touristiques pour personnes aisées, ce qui serait un réflexe de repli en période de “crise“ > jouer la carte des spécificités locales pour un meilleur ancrage de l’offre touristique sur le territoire > s’appuyer davantage sur la complémentarité des activités, à l’exemple de l’agritourisme, pour être plus fort au moment de crises sectorielles. ANALYSES À APPROFONDIR EN PRIORITÉ > CHIFFRES CLÉS : - 108 284 lits touristiques dont 50% de résidences secondaires - 1 350 entreprises touristiques (restauration, hébergement, pratiques sportives...) DIVERSITÉ, SPÉCIFICITÉS ET COMPLÉMENTARITÉ : DES PISTES À SUIVRE QUI FAIT QUOI ? S’il faut en appeler à la responsabilisation de chacun pour réaliser les “petits“ progrès du quotidien, les grands enjeux relèvent de la décision publique. > Les bilans de consommation d’eau potable, de production d’eau usée et de déchets, le taux de recyclage à l’échelle du bassin annécien > L’évolution des investissements des collectivités dans le domaines de la culture et des activités sportives - 1,438 millions de nuitées pour l’hiver 2004-05 et l’été 2005 (en hôtels et campings hors intersaisons) 1-Réseau des offices de tourisme Lac d’Annecy - Massif des Aravis 2-Observatoire touristique Savoie-Mont-Blanc, en hôtels et campings uniquement 3-Source : INSEE 4-Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports UNE INTERDÉPENDANCE CROISSANTE AVEC LES TERRITOIRES VOISINS… Les échanges entre le bassin annécien et l’extérieur se sont accrus : les actifs extérieurs venant travailler dans le bassin annécien ont augmenté de 34,2% entre 1990 et 1999, soit 490 salariés en plus chaque année1. En 1999, 22,7% des emplois du bassin étaient donc occupés par des salariés habitant l’extérieur. …impliquant de nouvelles coopérations… Cette réalité conduit les élus à engager de nouveaux chantiers communs, orientés sur l’action : un diagnostic habitat, un schéma de transports collectifs et un contrat emploiformation avec l’Albanais et les Usses-et-Bornes, des Schémas de cohérence territoriale (Scot Fier-Aravis et Scot du Bassin annécien), des actions économiques entre le pays de Faverges et le bassin d’Albertville... …à confirmer dans les actes. Ces travaux, souvent prospectifs, restent désormais à concrétiser par des décisions locales : engagement de plans locaux de l’habitat, élargissement du plan de déplacement urbain de l’agglomération, Scot volontaristes… DES COOPERATIONS A ENGAGER AVEC GENEVE POUR LIMITER LES RISQUES DE DEPENDANCE Un flux croissant de transfrontaliers La croissance du nombre de frontaliers sur l’arrondissement d’Annecy s’accélère : de +5 ,5%/an entre 1996 et 2000, elle est passée à +17,7%/an entre 2000 et 2003. Les frontaliers s’installent en effet de plus en plus loin des cantons de Genève et de Vaud : 9% des frontaliers résident dans la zone d’emploi d’Annecy en 2004 contre 6% en 19982. Une proximité avec la Suisse à maîtriser Les accords bilatéraux dans un premier temps puis les prochaines infrastructures nouvelles (A41, échangeur sud-sud) renforcent la proximité avec l’économie suisse. Pour certains, c’est une opportunité : des emplois pour les résidents français, un pouvoir d’achat élevé des Suisses et frontaliers dépensé en France ... Pour d’autres ce sont aussi des risques à maîtriser : évasion de la main d’œuvre qualifiée (professions médicales, BTP, hôtellerie-restauration - exemple : 50% des maçons formés ici vont travailler en Suisse3), pression foncière et immobilière de ménages ayant des salaires 30 à 40% supérieurs à ceux de salariés français, tendance à la “banlieurisation“ et à l’urbanisation dispersée (mitage), dépendance économique de la Haute-Savoie à l’égard du marché de l’emploi suisse qui peut fragiliser le territoire en cas de dégradation de la situation économique suisse. PROFITER D’UNE SITUATION GÉOGRAPHIQUE AVEC MAÎTRISE ville centre Intercommunalité Communauté de l’agglomération d’Annecy Annecy Annecy-le-Vieux Argonay Chavanod Cran-Gevrier Epagny Metz-Tessy Meythet Montagny-les-Lanches Poisy Pringy Quintal Seynod Communauté de communes du Pays de Faverges Chevaline Cons-Sainte-Colombe Doussard Faverges Giez Lathuile Marlens Montmin Saint-Ferreol Seythenex Communauté de communes de la rive gauche du Lac La Chapelle-Saint-Maurice Duingt Entrevernes Leschaux Saint-Eustache Saint-Jorioz Sevrier Aire urbaine GENÈVE ET ENVIRONS Canton de Genève Périmètre de l’agglomération franco-valdo-genevoise CDRA du bassin annécien > DES COOPÉRATIONS TRANSFRONTALIÈRES POUR NE PAS SUBIR Les coopérations transfrontalières s’organisent et produisent. Mais le bassin annécien et son agglomération restent distants des organisations mises en place (ARC4, CRFG5, agglomération franco-valdo-genevoise). N’y a-t-il pas là un train à prendre en marche pour limiter, demain, les risques de dépendance ? 46, avenue des Iles ANALYSE À APPROFONDIR EN PRIORITÉ réalité des échanges à l’échelle >duLaSillon alpin (de Genève à Valence) : mobilité résidentielle et échanges économiques. 1-Source : INSEE 2-Observatoire statistique transfrontalier, CRFG 3-AFPA (Association nationale pour la Formation Professionnelle des Adultes) 4-ARC : Association régionale de coopération des collectivités du genevois 5-CRFG : Comité Régional Franco-Genevois BP 90270 74007 ANNECY CEDEX Tél. 04 50 63 48 78 Communauté de communes de la Tournette Bluffy Menthon-Saint-Bernard Talloires Veyrier-du-Lac Communauté de communes des vallées de Thônes Le Bouchet Les Clefs La Clusaz Entremont Le Grand-Bornand Manigod Saint-Jean-de-Sixt Serraval Thônes Les Villards-sur-Thônes Syndicat intercommunal Alex, La Balme-de-Thuy, Dingy-Saint-Clair Alex Dingy-Saint-Clair La Balme-de-Thuy SoHographisme-A.Pitton - Imp. Copy 74 - Crédit photos : JM Favre//OZ Images, Conseil Général de Haute-Savoie, Communauté de l’agglomération d’Annecy, Office du Tourisme d’Annecy, Office du Tourisme de Thônes, AFPA. 5 défi UNE OUVERTURE VERS LES TERRITOIRES VOISINS À CONFIRMER DANS L’OPÉRATIONNEL