Laure GATET - 31833

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Laure GATET - 31833
Laure Gatet
Laure GATET est née le 19 juillet 1913. Son père est inspecteur d’académie, en Dordogne.
Elle a fait ses études secondaires au lycée de Périgueux, ses études universitaires à Bordeaux.
Laure Gatet avec ses parents et sa tante
Photo de classe : Laure Gatet est au second rang en noir
D’abord docteur en pharmacie, elle obtient le doctorat ès-sciences en 1940 et devient
l’assistante du professeur Genevois à Bordeaux.
La Résistance
Laure Gatet est une catholique sincère, une croyante qui croit à la justice, une patriote. Elle est
au réseau C.N.D. Castille (Confrérie Notre-Dame, devenu Castille), transporte du matériel,
recueille des renseignements, le tout si adroitement que sa tante, avec qui elle vit à Bordeaux,
que ses collègues au laboratoire, ignorent son activité.
L’arrestation
Elle a cependant été prise.
Un matin à 5 heures, le dix juin 1942, trois policiers (un français et deux allemands) sont
venus l’arrêter chez sa tante. Ils ont fouillé la maison, n’ont rien trouvé.
Laure Gatet a été d’abord emprisonnée à la caserne Boudet, puis au fort du Hâ à Bordeaux, où
elle est restée huit jours, transférée à la Santé où elle est restée jusqu’au 15 octobre 1942, puis
à Fresnes.
Elle est arrivée au fort de Romainville le 15 janvier 1943, une semaine avant le départ.
Une voix claire et ardente
Celles qui avaient connu à la Santé la voix de Laure quand elle disait la prière des morts pour
ceux qui partaient, ont vu son visage : c’était le visage de sa voix, clair et ardent.
Elle est morte à Birkenau vers le 15 février 1943.
Laure GATET - 31833
Elle a eu la dysenterie dès l’arrivée. En quelques jours, elle était épuisée. Elle est entrée au
Revier. Elle en a été renvoyée parce qu’elle n’avait pas de température.
Charlotte Delbo note : « Laure Gatet est revenue avec nous un soir. Elle est morte pendant
l’appel le lendemain matin. »
Aucun avis officiel.
Au retour, Hélène Solomon a annoncé la mort de Laure Gatet à Mme Genevois.
Homologuée sous-lieutenant R. I. F. Croix de guerre. Médaille militaire. Légion d’honneur.
Elle n’avait pas trente ans.
Sources :
Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998),
pages 124-125.
Un établissement scolaire porte le nom de Laure Gatet :
Lycée polyvalent régional Laure-Gatet - 25, av. Georges-Pompidou, BP 3085, 24003
Périgueux cedex
http://www.lauregatet.fr/index.php3
Dès 1963 s’affrontent deux propositions : l’Association des Parents d’Élèves du Lycée et
l’Amicale des Anciennes élèves souhaitent faire donner à l’Établissement le nom de Laure
Gatet, ancienne élève du Lycée, morte à Auschwitz.
Mais le Conseil Municipal de Périgueux, " à la demande de plusieurs organismes ", tient à
honorer Joseph Joubert originaire de Montignac, auteur de Pensées rassemblées par son ami
Chateaubriand…
Propositions et contre-propositions se succèdent de 1963 à 1966. L’inspecteur d’Académie
propose alors de ménager les deux partis en donnant le nom de Joubert à l’Établissement et
celui de Laure Gatet à une salle de classe.
Mais le Conseil d’Administration du Lycée tient bon : 1er février 1967
" Le Conseil d’Administration du Lycée, sur proposition écrite de Monsieur le Président de
l’Association des Parents d’élèves du Lycée, adopte, à l’unanimité, le nom de LAURE
GATET, ancienne élève du Lycée, morte en déportation au camp d’Auschwitz ."
Et c’est le 11 juin 1969 qu’un arrêté du Préfet de la Dordogne autorise le Lycée d’État de
Jeunes Filles de Périgueux à porter le nom de " Lycée Laure GATET ".
http://www.lauregatet.fr/laure/enfa...