Consulter les Cahiers de la Retraite complémentaire N°21
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Piloter et gérer la retraite complémentaire N° 21 / 3e trimestre 2015 les cahiers de la Retraite Complémentaire > TENDANCES Le taux d’emploi des seniors en forte augmentation > FOCUS Espaces Emploi Agirc-Arrco Capitaliser sur l’expérience > GRAND FORMAT Bâtir un système d’information unique, centralisé et durable Découvrez plus de contenu en ligne sur www.cahiers.laretraitecomplementaire.com Formations Agirc-Arrco Demandez le programme 2015 ! JURISPRUDENCE Une rubrique à consulter exclusivement sur la version en ligne et à imprimer sous forme de « Cahiers de la jurisprudence ». BOÎTE À OUTILS Elle contient des fiches pratiques à télécharger, des fiches ouvrage à consulter, des liens utiles, les archives, le catalogue de formation... INFOGRAPHIES Retrouvez dans cette rubrique les principales infographies réalisées pour Les Cahiers de la retraite complémentaire. PUBLICATIONS VIDÉOS Une sélection de vidéos pour vous aider à mieux comprendre le monde de la retraite complémentaire. Pour télécharger les rapports d’activité, le dépliant chiffres clés, les numéros du Mémento de l’administrateur, les études des centres de prévention... Sommaire n° 21 05 19 Repérage > 12 Grand format Bâtir un système d’information unique, centralisé et durable. Comprendre > 20 Droit et réglementation Cotisations : de nouvelles modalités de versement au 1er janvier 2016. > 22 Focus Espaces Emploi Agirc-Arrco. > 23 Administrateur mode d’emploi La transformation du produit retraite. > 24 Décryptage Le recouvrement des cotisations. > 06 Point d’étape Traitement des dossiers de liquidation. De nouvelles mesures pour améliorer significativement la qualité. > 08 Temps forts Toute l’actualité du trimestre. Enjeux 11 25 Retrouvez la version en ligne sur www.cahiers.laretraitecomplementaire.com Société > 26 Tête-à-tête Pascal Dreyer, coordinateur de Leroy Merlin Source. > 28 Tendances Le taux d’emploi des seniors en forte augmentation. > 30 Vu d’ailleurs Le compte unique retraite en Belgique. À lire aussi dans les Cahiers en ligne n° 21 £ Jurisprudence £ Enquêtes et analyses N° 21 – 3e trimestre 2015 - Les Cahiers de la retraite complémentaire Tél. : 01 71 72 12 00 – Fax : 01 44 67 61 23 – www.agirc-arrco.fr – 16-18, rue Jules-César – 75592 Paris cedex 12 Directeur de la publication : François-Xavier Selleret – Rédacteur en chef : Catherine Favre – Rédacteurs en chef adjoints : Anne-Pascale Dicque, Nathalie Reboul – Rédaction : Nathalie Reboul (p. 6-7, 8-10, 22, 23), Mina Lejamble (p. 8), Anne-Pascale Dicque (p. 9), Gaëlle Vacher (p. 10), Unédite (p. 12 -18, 26-27), Laurence Nicolas et Betty Sanchez (p. 20-21), Martine Atrax (p. 24), Frédérique Nortier-Ribordy (p. 28-29), Cécile Vokléber (p. 30-31). Crédits photos : GraphicObs. (p.1, 11 et 12), Fotolia (p. 3, 5, 6, 9, 10, 14, 16, 19, 22-23, 24-25 et 29),Thinkstock (p. 19, 21, 25 et 31), Xavier Renauld (p. 4), Sébastien Dolidon (p. 15), Getty (p.16), GraphicB. (p.17 et 32), Sophie Belliot (p. 17, 20), Jon Ongkiehong (p. 26), D.R. – Conception et réalisation : – Impression : Imprimerie Jouve - 1, rue du Docteur Sauvé - 53100 Mayenne – Dépôt légal : novembre 2015 – No ISSN : 2112-4841. N° 21 — 3e trimestre 2015 > 03 / > Édito Jean-Paul Bouchet , Président de l’Agirc Jean-Louis Malys, Président de l’Arrco L’accord du 30 octobre 2015 est volontariste et novateur Lors de la réunion des négociations du 16 octobre, les principes d’un accord déterminant pour l’avenir des régimes de retraite complémentaire ont été trouvés. Lors de cette réunion, les partenaires sociaux ont esquissé la trame d’un accord qui a été définitivement acté le 30 octobre. Il s’agissait pour les négociateurs de dégager des solutions de nature à répondre à des perspectives financières tendues se traduisant, en l’absence de mesures nouvelles, par l’épuisement des réserves dans un horizon rapproché. Par cet accord volontariste et novateur, les organisations signataires ont recherché les voies et moyens pour remettre les régimes de retraite complémentaire dans les conditions de l’équilibre. Les mesures prises couvrent deux périodes de temps : d’une part, celles immédiates pour la période 2016-2018 et, d’autre part, celles applicables à compter du 1er janvier 2019, date de création d’un régime unifié issu de la fusion de l’Agirc et de l’Arrco. 04 / L’accord du 30 octobre fait appel à des efforts de toutes les parties prenantes de la retraite complémentaire pour redresser les comptes des régimes. Conformément à la méthode paritaire, qui montre, par la preuve, sa capacité de pilotage de régimes soumis à des contraintes d’équilibre lourdes, les retraités comme les actifs et les entreprises seront mis à contribution. L’ensemble de ces mesures permet d’économiser environ 6 milliards d’euros en 2020 pour un déficit estimé à cette date à 8,4 milliards. Il faut également noter les économies supplémentaires demandées à la gestion qui continuera à apporter sa contribution au retour vers l’équilibre. En décidant de la création d’un régime unifié au 1er janvier 2019, tout en menant d’ici là une négociation nationale interprofessionnelle sur la notion d’encadrement, les partenaires sociaux ouvrent la voie à un régime plus lisible et plus simple, renforçant le système par répartition des salariés du privé. La perspective de ce régime unifié, et tous les travaux qu’il va comporter, permettent dès à présent de nourrir une ambition nouvelle pour la retraite complémentaire. La volonté des partenaires sociaux de se doter d’un pilotage pluriannuel fondé sur des rendez-vous réguliers et un objectif minimum de réserves permet d’inscrire la retraite complémentaire dans le temps, ce qui est la vocation d’un régime de retraite. Vous trouverez le texte de l’accord dans le présent numéro des Cahiers de la retraite complémentaire. ● Les Cahiers de la retraite complémentaire Repérage Projets en cours, événements, veille juridique et réglementaire... Retrouvez toute l’actualité de la retraite complémentaire. 06 > Point d’étape Traitement des dossiers de liquidation De nouvelles mesures pour améliorer significativement la qualité des liquidations. Intervenante : Valérie Commeau, responsable processus et pilotage au sein de la direction du Produit retraite. 09 > Temps forts Focus sur l’actualité du trimestre DSN, étude des centres de prévention Bien Vieillir Agirc-Arrco sur l’activité physique, mensualisation des cotisations... À LIRE SUR LE WEB JURISPRUDENCE, ENQUÊTES ET ANALYSES www.cahiers.laretraitecomplementaire.com N° 21 — 3e trimestre 2015 05 / > Point d’étape TRAITEMENT DES DOSSIERS DE LIQUIDATION De nouvelles mesures pour améliorer Objectif : réduire de moitié le taux d’anomalies et son impact financier. UN BILAN ENCOURAGEANT Initié en 2011, le plan d’action mis en œuvre pour améliorer la qualité des liquidations de retraite complémentaire évolue : quatre axes prioritaires sont ainsi définis pour la période 2015-2018. E n 2011, un audit fédéral mené dans les groupes de protection sociale révèle des anomalies de liquidation (voir encadré) et une hétérogénéité des contrôles effectués par les groupes de protection sociale sur les dossiers de liquidation de retraite complémentaire. Un dispositif de contrôle communautaire est alors mis en place, et les groupes mettent en œuvre les premières actions d’amélioration de la qualité de liquidation. PLAN D’ACTION PHASE 1 En 2013, les fédérations formalisent le plan d’action. Le projet communautaire animé par la direction du Produit retraite mobilise les directions du GIE Agirc-Arrco et les groupes de protection sociale autour d’un objectif partagé : améliorer rapidement et 06 / significativement la qualité de la liquidation. Des fiches pratiques de référence sont alors adressées aux gestionnaires des groupes, afin de clarifier la réglementation AgircArrco et d’unifier les pratiques(1). Des fiches de contrôle sont élaborées, en miroir des fiches pratiques, et communiquées aux groupes. Enfin, l’outil PRC est amélioré. Il facilite notamment la détection de situations dites « à risque » : cumul chômage et maladie, par exemple, ou encore cas de carrières Agirc sans Arrco... Dans le même temps, les partenaires sociaux décident de faire de l’amélioration de la qualité des liquidations un objectif prioritaire des régimes. Un avenant est ajouté aux contrats d’objectifs 2011-2014. Ce nouvel engagement sera suivi mensuellement, à partir de 2013. Fin 2014, le bilan sur la période 2012-2014 confirme une dynamique générale d’amélioration : les taux d’anomalies ont diminué de 42 % sur la période en Arrco et de 37 % en Agirc (voir tableau) alors même que les flux d’activité ont augmenté, aussi bien en Arrco (+ 23 %) qu’en Agirc (+ 20 %). Les résultats sont donc encourageants. Pour autant, ils n’atteignent pas complètement les objectifs fixés. Il est donc décidé de poursuivre les efforts engagés. L’amélioration de la qualité des liquidations est inscrite dans les contrats d’objectifs et de moyens 2015-2018. Le plan d’action entre alors en phase 2. PLAN D’ACTION PHASE 2 D’ici à 2018, les équipes du GIE Agirc-Arrco et les groupes de protection sociale vont se mobiliser autour de quatre actions prioritaires. La période va ainsi être mise à profit pour : ● former les liquidateurs : un cursus obligatoire pour les nouveaux embauchés va être mis en place, avec le Centre de formation et des expertises métiers, de façon à ce qu’ils acquièrent les connaissances indispensables leur permettant de traiter les dossiers de liquidation, jusqu’à la mise en paiement définitive. Les liquidateurs en poste auront l’obligation de suivre périodiquement un cursus de mise à jour de leurs connaissances ; ● agir sur les anomalies dont l’incidence financière est supérieure à 100 euros en Arrco et à 200 euros en Agirc : un groupe de travail constitué des contrôleurs des groupes et de représentants du GIE Agirc-Arrco sera chargé d’analyser les motifs d’erreur et de proposer Les Cahiers de la retraite complémentaire Repérage significativement la qualité des pistes d’améliorations. Un seuil (commun à tous les groupes ou spécifique à chacun) au-delà duquel la double validation du dossier deviendra obligatoire avant la mise en paiement définitive sera défini ; ● proposer les simplifications réglementaires, notamment en Arrco ; continuer à améliorer les outils et les processus. « Des actions concrètes sont déjà mises en œuvre, explique Valérie Commeau, responsable processus et pilotage au sein de la direction du Produit retraite. Par exemple, nous avons dressé, avec l’Accompagnement du changement et de la transformation des métiers (ACT), un état des lieux des besoins des managers. Le Centre de formation et des expertises métiers a organisé, en juin, quatre journées d’information sur l’actualité de la liquidation à destination des managers de proximité, des formateurs relais et des équipes en charge de la pré-instruction et de la liquidation. Avec la direction des Affaires réglementaires et juridiques (DRJ), nous avons par ailleurs monté une cellule dédiée à l’amélioration continue de la liquidation. Nous animons également le réseau des contrôleurs communautaires des groupes : une première réunion s’est tenue en juin. » La mobilisation des directions du GIE Agirc-Arrco et des groupes de protection sociale reste de mise pour les années à venir. ● FOCUS SUR LES CONTRÔLES Chaque trimestre, depuis 2012, la direction du Pilotage des objectifs et de la performance adresse aux groupes de protection sociale des dossiers de liquidation à contrôler, sélectionnés de façon aléatoire. Puis les groupes renvoient à la direction les résultats N° 21 — 3e trimestre 2015 des auto-contrôles effectués. Ces résultats sont ensuite consolidés, analysés et partagés. Pour la période 2015-2018, « nous avons défini – avec la direction du Pilotage des objectifs et de la performance – un nouvel échantillon de contrôle qui rend mieux compte du nouveau poids des groupes, explique Valérie Commeau. Ainsi, nous avons procédé à un réé- quilibrage du nombre de dossiers Agirc dans le panel. Ce nouvel échantillon a été adressé aux groupes, début mai. » ● (1) Instruction Agirc-Arrco 2013-88-DRJ du 9 juillet 2013 (gestion du chômage, liquider un dossier, gestion des services passés) ; Instruction Agirc-Arrco 2013-103-DRJ du 31 juillet 2013 (traitement des périodes cotisées après le 1er janvier 1976, des périodes d’incapacité de travail et traitement des deux dernières années de la carrière). > BILAN 2012-2014 DES PREMIERS RÉSULTATS ENCOURAGEANTS MAIS DES OBJECTIFS À POURSUIVRE ARRCO AGIRC 1er semestre 2012 2e semestre 2014 Taux d’anomalies 20,7 % 11,9 % Incidences financières 0,84 % 0,52 % Taux d’anomalies 11 % 6,9 % Incidences financières 0,80 % 0,46 % 2015-2018 Objectif Impact financier Agirc-Arrco 0,40 % En Arrco Les anomalies les plus fréquentes (sur les périodes de services passés) sont aussi les moins coûteuses. Viennent ensuite les périodes de chômage et de maladie. En Agirc La part la plus importante des anomalies porte sur les périodes cotisées récentes. Viennent ensuite les périodes de maladie et de chômage. 07 / > Temps forts GESTION Une migration vers des moyens de paiement européens Le Sepa Direct Debit ou SDD est un moyen de paiement européen qui s’est substitué au télérèglement et au prélèvement national. Conséquences : avec ce nouveau dispositif, la gestion des autorisations de prélèvement n’est plus assurée par les banques, mais directement par les groupes de protection sociale. Le groupe adresse à l’entreprise débitrice un formulaire de mandat de prélèvement Sepa ; l’entreprise le lui renvoie complété et signé, et en informe sa banque. Les premiers mandats ont été émis vers les entreprises pour signature, à compter du 21 août 2015. Les premiers ordres de prélèvement SDD interentreprises sont émis depuis le 21 octobre 2015. Avec le SDD au format « interentreprises »(1), l’entreprise « débitrice » n’a pas la possibilité de prétendre à un remboursement de la part de sa banque après que son compte a été débité, dès lors qu’elle a autorisé par un mandat son groupe de protection sociale « créancier » à présenter des ordres de prélèvement interen- Circuit du Sepa Direct Debit GPS « créancier » 1. Envoi de la demande de prélèvement SEPA à signer 2a. Retour du mandat complété et signé 3. Ordre de prélèvement SEPA Banque « créancier » www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr 08 / 2b. Informe sa banque du mandat donné au créancier 4. Prélèvement interbancaire Banque « débiteur » treprises. Le SDD au format « Core »(2) permet en revanche un remboursement. ● (1) Ce format a été adopté par les groupes qui utilisent Grecco. (2) Les groupes de la communauté Amicap – excepté B2V – utilisent ce format. PERSONNES ÂGÉES NÉGOCIATIONS Nouveau portail national d’information et d’orientation des personnes âgées Accord conclu le 30 octobre 2015 Le ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes et la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) ont lancé, début juin, un portail Internet rassemblant l’ensemble des informations disponibles sur les solutions existantes en cas de perte d’autonomie. Des outils pratiques permettent de guider les personnes âgées et leurs proches dans leur parcours (annuaire des établissements et services médicalisés, données permettant d’estimer le montant du « reste-à-charge » mensuel pour une place en Ehpad). Une plate-forme téléphonique d’information est également ouverte du lundi au vendredi, de 9 h 00 à 18 h 00, au 0 820 10 39 39 (0,15 € T.T.C. la minute), afin de répondre aux questions des usagers qui n’ont pas accès à Internet ou qui souhaitent un contact direct. ● Pour en savoir + Entreprise « débiteur » À l’issue de plusieurs mois de négociations, les partenaires sociaux ont abouti le 30 octobre 2015 à un accord qui consolide la retraite complémentaire : l’ensemble des dispositions permettra de réaliser, à l’horizon 2020, 6,1 milliards d’euros d’économies. Un dossier complet paraîtra dans le prochain numéro des Cahiers de la retraite complémentaire (n°22, parution janvier 2016) et reviendra sur les différentes mesures et leurs impacts. Vous trouverez le texte de l’accord joint en version dématérialisée sur www.cahiers.laretraite complementaire.com Les Cahiers de la retraite complémentaire Repérage ACTION SOCIALE Deux vidéos en ligne > CHIFFRES CLÉS 18 140 000 cotisants à l’Arrco au 31 décembre 2014. Source : Agirc-Arrco 4 130 000 cotisants à l’Agirc au 31 décembre 2014. Source : Agirc-Arrco Deux services, proposés dans le cadre de l’action sociale retraite complémentaire aux personnes âgées de 75 ans et plus, sont à découvrir en vidéo sur le site de l’action sociale Agirc-Arrco. Un film court permet de découvrir, en situation, le « Diagnostic Bien chez moi ». Ce service consiste en la visite d’un ergothérapeute dont la mission est de poser un regard objectif sur le logement et les habitudes de vie et de proposer des solutions pratiques pour en optimiser le confort et la sécurité. Un film d’animation explique en quelques points clés comment bénéficier de l’« Aide à domicile momentanée ». Ce service est destiné à aider les personnes âgées à traverser certaines difficultés causées par une maladie passagère, un incident, un handicap temporaire ou l’absence d’un proche aidant. ● 25 000 JURISPRUDENCE sociaux ont été réalisés dans les 17 centres de prévention Bien Vieillir Agirc-Arrco, en 2014. Source : Agirc-Arrco (service 0,09 €/min., + prix d’appel) C’est le numéro de téléphone unique Cicas. 17 121 personnes ont demandé leur retraite complémentaire entre le 31 août et le 6 septembre 2015, dont 85,35 % dans un Cicas. Elles sont 445 553 depuis le début de l’année. Source : Agirc-Arrco - 2,6 points En France, la part des retraites dans le PIB pourrait baisser de 2,6 points entre 2013 et 2060. Source : Insee Analyses n° 21 - août 2015 (projections européennes) N° 21 — 3e trimestre 2015 Rendez-vous sur le site Internet www.agircarrco-actionsociale.fr rubrique Accompagner À LIRE SUR LE WEB parcours médico-psycho- 0820 200 189 Pour en savoir + www.cahiers.laretraitecomplementaire.com LA DSN, ÇA MARCHE ! Après un démarrage très lent au 1er trimestre (5 000 entreprises à fin mars), le nombre des entreprises qui passent à la DSN connaît une croissance régulière depuis le mois d’avril 2015. Au 15 septembre 2015, 48 300 entreprises ont déposé une DSN. Le nombre total de DSN correctes déposées depuis janvier 2015 se monte à 1 318 029, et le nombre de salariés concernés à environ 8 500 000. Le GIP-MDS communique désormais sur le thème « La DSN, ça marche ! » et met en ligne régulièrement sur sa chaîne officielle YouTube des interviews de chefs d’entreprise, de responsables de la paie et de responsables RH qui témoignent de l’intérêt du passage à la DSN pour leur entreprise. Ces témoignages mettent en avant les avantages liés à la disparition des déclarations sociales traditionnelles : la sécurisation des données, la simplification du processus de gestion de la paie, le gain de temps pour les équipes et la possibilité de réaffecter ce temps à des tâches à plus forte valeur ajoutée. Garantie décès en cas de suicide La Convention collective nationale de retraite et de prévoyance des cadres du 14 mars 1947 exclut de la couverture du risque décès (article 7) les décès résultant « d’un suicide volontaire et conscient survenant dans les deux premières années de l’admission au régime ». Mais le calcul du délai de survenance du décès par suicide doit-il être apprécié par rapport à la date de l’adhésion au contrat d’assurance du dernier employeur ou par rapport à la date d’admission au régime de retraite complémentaire des cadres (Agirc) ? ● Pour en savoir + Sur l’interprétation retenue par la Cour de cassation le 11 juin dernier, connectez-vous au site cahiers.laretraitecomplementaire.com 09 / > Temps forts MENSUALISATION DES COTISATIONS L’échéance se rapproche À quelques semaines du passage effectif à la mensualisation des cotisations de retraite complémentaire, la communication des groupes de protection sociale auprès des entreprises de plus de 9 salariés et déjà mensualisées à l’Urssaf s’intensifie. Informations relayées via les sites Internet ou les Salons, flyers joints aux envois des bordereaux de cotisations, publipostage en ligne pour certains… chaque groupe a déjà engagé en moyenne deux à trois actions. Peu de questions sont remontées jusqu’à présent des entreprises mais, avec l’envoi de la lettre d’information officielle en octobre et l’échéance approchant, il pourrait en être autrement. Parmi les questions récurrentes des entreprises : le calendrier officiel des dates limites de paiement 2016, la possibilité d’anticiper la date du 1er janvier 2016, le cas des entreprises de moins de 9 salariés. La communication qui accompagne les gestionnaires des groupes se poursuit également. Des baromètres permettent de mesurer la progression du niveau de connaissance des gestionnaires sur le sujet, et ainsi de mettre en œuvre des actions de communication complémentaires. En juin 2015, la quasi-totalité des gestionnaires savaient que la mensualisation des cotisations prendra effet au 1er janvier 2016. En revanche, le baromètre a révélé qu’il existait une confusion quant à l’obligation des entreprises vis-à-vis de la DSN et de la mensualisation des cotisations. Pour clarifier l’information, une affiche pédagogique concernant la mensualisation des cotisations, à destination de la gestion, a été élaborée et démultipliée dans les groupes. Bientôt, des outils d’information interactifs permettront de se familiariser avec ce nouveau rythme de paiement et ses impacts sur la gestion. Les mois à venir sont mis à profit pour renforcer l’accompagnement, rassurer et sécuriser les équipes. ● À LIRE SUR LE WEB ENQUÊTES ET ANALYSES www.cahiers.laretraitecomplementaire.com ÉTUDE 2014 DES CENTRES DE PRÉVENTION BIEN VIEILLIR AGIRC-ARRCO Activité physique : lutter contre la sédentarité pour bien vieillir Véritable mal du siècle, la sédentarité est désormais considérée comme un enjeu de santé publique. Passer trop de temps assis ou couché – surtout si, le reste du temps, l’activité physique est faible et l’alimentation riche – favorise le diabète, l’obésité, les maladies cardio-vasculaires… À la clé, un coût économique et social qui pèse sur les dépenses de santé et une dégradation de la qualité de vie des personnes concernées. Définir la sédentarité et ses conséquences, identifier les facteurs qui la favorisent au sein d’une population de retraités, proposer des pistes pour changer les comportements : tels étaient les objectifs de l’étude menée par les centres de prévention Bien Vieillir Agirc-Arrco, entre mai et octobre 2014, 10 / auprès de 3 600 de leurs bénéficiaires de 65 ans et plus, dont 48 % étaient identifiés « sédentaires ». In fine, elle révèle que le niveau d’activité physique dépend de l’âge ou de l’état de santé (existence de certaines pathologies), mais aussi d’un ensemble de facteurs psycho-sociaux, comme les conditions de vie ou le sentiment d’être entouré. Elle confirme ainsi le bien-fondé de la démarche globale médicopsycho-sociale adoptée par les centres de prévention Bien Vieillir Agirc-Arrco depuis plus de trente ans. Autre enseignement : si la participation pendant trois mois aux ateliers Activité physique proposés dans le cadre de l’étude n’a pas impacté les indicateurs de santé étudiés à court terme, elle a permis à certains retraités identifiés comme sédentaires d’améliorer leur niveau d’activité physique, notamment grâce à la marche à pied. ● Les Cahiers de la retraite complémentaire Enjeux Interviews, infographies, contexte, chiffres clés... Un dossier complet et pédagogique pour mieux comprendre les enjeux des régimes de retraite complémentaire. Intervenants 12 15 > Grand format Bâtir un système d’information unique, centralisé et durable Thierry Diméglio, directeur des systèmes d’information retraite complémentaire 1. Un métier qui change de rythme 2. Des échéances majeures 3. Centraliser pour dépenser moins et rendre la gestion plus efficiente 17 N° 21 — 3e trimestre 2015 Laurent Poulalion, directeur technique, GIRC Agirc-Arrco 11 / > Grand format Bâtir un système d’information unique, centralisé et durable Améliorer la productivité, réduire les coûts informatiques, répondre aux demandes des pouvoirs publics, des partenaires sociaux et aux nouvelles attentes des clients, accompagner la simplification du produit retraite… Le plan de transformation du système d’information retraite complémentaire 2015-2018 porte tous ces objectifs d’amélioration de la retraite complémentaire et d’adaptation. Adaptation à un nouvel environnement réglementaire et aux réformes futures. Quelles sont les évolutions prévues ? Quels sont les différents projets en cours ? Les bénéfices attendus ? Les économies espérées ? Revue de détail. > CONTEXTE Le Plan de transformation du système d’information (PTSI) accompagne la mise en œuvre des résolutions de l’article 8, adoptées le 29 novembre 2013, à la suite de l’accord national interprofessionnel du 13 mars 2013 relatif aux retraites complémentaires. Ce plan décrit l’évolution du système d’information de la retraite complémentaire pour les quatre ans à venir (2015-2018). L’objectif est de développer un nouveau système d’information unique et centralisé, permettant, d’une part, la mise en application des réformes décidées par les partenaires sociaux (mensualisation des cotisations de retraite complémentaire, simplification du produit retraite et réduction des frais de fonctionnement de la retraite complémentaire) et par les pouvoirs publics (DSN(1), création du RGCU(2), etc.) et, d’autre part, l’ouverture des nouveaux services mis en place par l’Agirc et l’Arrco et par le GIP Union Retraite. (1) Déclaration sociale nominative. (2) Répertoire de gestion des carrières unique. 12 / Les Cahiers de la retraite complémentaire Enjeux 1 Alorsmêmequelechantierdel’UsineRetraite(1) n’est pas complètement achevé, la trans- formation du système d’information retraite complémentaire est déjà amorcée… Comment l’expliquer ? « Au-delà de la question de la réduction des dépenses informatiques, toute une série d’événements nous obligent à faire évoluer le système d’information, explique Thierry Diméglio, directeur des systèmes d’information retraite complémentaire. Auparavant, les échéances de déclarations sociales, de paiement des cotisations et des allocations étaient trimestrielles ou annuelles. Dorénavant, elles sont mensuelles. Ce changement de rythme se conjugue avec des évolutions imposées par les pouvoirs publics – Déclaration sociale nominative (DSN), Répertoire de gestion des carrières unique (RGCU) – qui impliquent de nouvelles manières de fonctionner. Par ailleurs, les négociations actuelles entre les partenaires sociaux pourraient conduire à une évolution des régimes, avec des impacts sur la réglementation, notamment. » Exigences politiques, sociales, réglementaires, mais aussi nécessité de faire évoluer le produit retraite, notamment en termes de gestion des données : N° 21 — 3e trimestre 2015 Un métier qui change de rythme ce contexte impose un nouveau système d’information unique et centralisé, plus performant et plus agile. « L’Usine Retraite a été déployée début 2009, mais son architecture a été définie en 2003, rappelle Gilles Golomer, directeur adjoint SI-RC. L’idée était alors de faire converger un grand nombre de systèmes d’information vers un seul. À l’époque, chaque groupe gérait la retraite sur son propre système, avec un fonctionnement en silo. Nous étions au balbutiement des dispositifs interrégimes. L’Usine Retraite consistait à outiller les silos de gestion, afin qu’ils ne soient plus gérés que par un seul logiciel, et à créer des fonctions de consolidation à chaque fois que nécessaire. » Depuis, les échanges inter-régimes et les processus inter-groupes n’ont cessé de se multiplier, ce qui a modifié la vision de la retraite complémentaire. « La gestion en silo (dans chaque groupe) est devenue un frein à la mise en place de processus transverses, comme par exemple la correction de carrières, poursuit Gilles Golomer. Il peut être laborieux, pour une personne qui a cotisé auprès de plusieurs institutions, de faire corriger sa carrière (seuls les groupes d’adhésion étant en mesure de mettre à jour les droits acquis dans leurs institutions). » Autre exemple, « la loi de financement de la Sécurité sociale 2009 a introduit la mise sous condition de ressources de certaines prestations. Nous avons donc dû récupérer les données auprès de l’ensemble des groupes de protection sociale – dans la brique Allure –, vérifier leur cohérence, puis les remonter et les consolider en central. Cette opération a ainsi permis, l’année dernière, de répondre à la demande du Premier ministre, Manuel Valls de permettre au régime de base de valoriser de 40 euros les petites retraites au-dessous d’un certain seuil », rappelle Thierry Diméglio. Le rythme s’accélère. « Il faut pouvoir répondre de plus en plus vite aux questions qui nous sont posées par les pouvoirs publics et les partenaires sociaux. » L’autre volet, c’est bien sûr la pression des coûts, de plus en plus importante. « Il revient plus cher d’exploiter plusieurs silos qu’un seul système commun. » Pour toutes ces raisons, il fallait s’orienter vers un système centralisé. Le plan de transformation du système d’information vise à développer ce nouveau système centralisé pour la période 2015-2018. ● (1) Outil de gestion informatique, unique, de la retraite complémentaire. 13 / > Grand format 2 majeures Des échéances Cinq grands domaines (Entreprises, Individus, Pilotage, Front Office et Socle transverse) sont concernés par le plan de transformation. Avec quelques enjeux majeurs. Nous sommes prêts. Pas question de ne pas être à l’heure, le 1er janvier 2016, pour la mensualisation des cotisations. > Gilles Golomer, directeur adjoint SI-RC 14 / Pour la partie Entreprises, « en janvier 2019, nous disposerons d’un nouvel outil qui permettra de gérer les comptes et les encaissements de cotisations de manière centralisée », précise Gilles Golomer, directeur adjoint SI-RC. Pourquoi ce délai ? « L’Usine Retraite est une réponse complexe à des besoins complexes. Avant de bâtir un nouveau système, nous travaillons sur les pistes de simplification. » La mise en œuvre de la DSN va se généraliser d’ici à fin 2016 et non au 1er janvier 2016, comme prévu initialement. « Nous sommes prêts, quoi qu’il en soit. En revanche, pas question de ne pas être à l’heure, le 1er janvier 2016, pour la mensualisation des cotisations, qui ne dépend que de nous. » Coté Individus, le Référentiel national de gestion des droits (RNGD), doit être opérationnel courant 2017. Il alimentera, à terme (fin 2020), le Répertoire de gestion des carrières unique (RGCU). Sur la partie Front Office, « nous mettons en place un portail retraite complémentaire interopérable avec les front offices des groupes. L’Agirc et l’Arrco se positionnent comme l’acteur de référence de la retraite. Ce qui suppose d’être en mesure de délivrer à moindre coût un service unique, visible, global et homogène, quel que soit le canal emprunté. Le portail web commun permettra un accès sécurisé aux services. Les Cahiers de la retraite complémentaire Enjeux > QUESTIONS À Thierry Diméglio, directeur des systèmes d’information retraite complémentaire > CHIFFRES CLÉS 200 millions d’euros C’est le montant des économies qui doivent être réalisées en quatre ans sur les dépenses informatiques. 2 C’est le nombre de plates-formes informatiques prévues en 2018 (contre 44 en 2000). De l’intra-groupe à l’inter-régimes Aurait-on pu faire l’économie de l’Usine Retraite? Thierry Diméglio : Si nous n’avions pas d’abord fait converger les systèmes d’information des groupes, grâce à l’Usine Retraite, nous n’aurions pas pu centraliser le système d’information ensuite. Pour rappel, il coexistait une quarantaine de plates-formes informatiques en 2000 et une soixantaine de systèmes d’information. Il fallait passer par l’étape d’un système d’information intermédiaire, unique mais non centralisé, avant d’aller vers un système d’information unique et centralisé. Le plan de transformation prévoit la migration d’un certain nombre de fonctions de l’Usine Retraite dans ce nouveau système d’information (la gestion du compte entreprise, la gestion de la carrière, la liquidation, le paiement des prestations…) ; les autres disparaîtront (la déclaration annuelle de données sociales, par exemple). Est-ce également l’occasion de changer de modèle technologique ? T. D. : L’Usine Retraite a été bâtie sur un socle technologique choisi en 2003, et conçue dans une configuration informatique de type Mainframe(1), avec des systèmes assez lourds. Nous explorons d’autres pistes technologiques – des systèmes ouverts(2) –, mais sans renier le passé. En effet, une question se pose : un système ouvert offre-t-il une garantie de sécurité des données suffisante dans le très long terme ? Il nous appartient de répondre à cette question. La réponse conditionnera la suite de nos travaux. Ces services pourront également être accessibles depuis le portail de chaque groupe. L’éditique et la numérisation sont également au cœur des réflexions sur le front office. » Le volet Socle transverse prévoit notamment l’uniformisation progressive du Bureau des gestionnaires, quelles que soient les applications sur lesquelles ils travaillent, et tout au long du plan de transformation. Enfin, sur la partie Pilotage (à destination des partenaires sociaux et des managers des groupes et du GIE Agirc-Arrco), le système décisionnel déployé courant 2015 fournit ses premiers indicateurs (liquidation, entretien information retraite, suivi d’activité). Il va s’enrichir pour qu’en 2018, tous les besoins soient couverts. ● N° 21 — 3e trimestre 2015 En quoi ce nouveau système d’information favorise-t-il l’ouverture inter-régimes ? T. D. : Le plan de transformation prévoit la mise en œuvre, courant 2017, d’une base des Droits centrale : le référentiel national de gestion des droits (RNGD). Les données détenues par les régimes de retraite complémentaire, et fiabilisées, pourront être partagées avec d’autres régimes. Ainsi, ce nouveau référentiel alimentera le futur répertoire de gestion des carrières unique (RGCU), inter-régimes. À court terme, un gestionnaire de l’Arrco, de l’Agirc ou de la Cnav disposera d’une vision complète de la carrière d’un salarié. Pour la mise en œuvre de la déclaration sociale nominative (DSN), nous nous appuyons également sur un Référentiel national des adhésions (RNA), un Référentiel national des entreprises (RNE) et un Référentiel national des individus (RNI). Ces référentiels nationaux permettent de consolider les données qui étaient stockées dans les « silos » de chacun des groupes. Ils contribuent à l’ouverture inter-régimes. Nous passons de l’intra-groupe à l’inter-régimes. ● (1) Environnement informatique composé d’un système central et de stations clientes. (2) Par opposition aux systèmes dits « propriétaires ». 15 / > 3 Centraliser pour dépenser moins et rendre la gestion plus efficiente Les dépenses informatiques représentent 25 % à 30 % des charges de gestion de la retraite complémentaire(1). L’objectif est de descendre sous les 20 % d’ici à 2018 : il s’agit donc d’économiser 200 millions d’euros sur la période. Cette décision a été formulée explicitement par les partenaires sociaux en 2013 (article 8 de l’accord du 13 mars 2013). La refonte du système d’information retraite complémentaire doit se faire à budget constant. Or, « entre 2015 et 2018, nous devons réécrire une grande partie de tout ce que nous avons fait en dix ans. Si les simulations nous montrent que les moyens prévus (92 000 jours hommes/an) sont suffisants pour mener à bien cet ambitieux projet, il n’en reste pas moins un challenge », déclare Thierry Diméglio. Centraliser le système d’information retraite complémentaire, créer des référentiels nationaux et la base Droits centrale… Tous ces remaniements contribuent à la réduction des coûts informatiques, car les opérations de développement, de maintenance et de gestion s’en trouvent simplifiées. La mutualisation d’un certain nombre de fonctionnalités – comme la numérisation et l’impression de documents – et le développement de services pour compte commun, tel le simulateur de retraite, sont également sources d’économies. CENTRALISER, ÇA SIGNIFIE QUOI ? Le système d’information sera localisé dans le Datacenter de Gradignan, là où l’ensemble des traitements nationaux sont hébergés. « Toutefois, la centralisation du système ne bouleverse pas le métier de la retraite complémentaire. Elle l’enrichit. » Avec le renforcement des référentiels (individus, entreprises, adhésions), l’ensemble des données de gestion va être centralisé et accessible à tous les gestionnaires de la retraite complémentaire, quels qu’ils soient et où qu’ils soient. Et les données seront fiabilisées. Par ailleurs, « aujourd’hui, avec la gestion en silo, quand un groupe est saturé, il ne peut que subir la contrainte. Demain, grâce au système centralisé, d’autres groupes pourront venir en relais. » Au final, « il ne restera dans le système d’information du groupe que ce qui relève du secteur concurrentiel ou qui est lié au fonctionnement du groupe : les outils RH, les outils comptables, etc. », conclut Thierry Diméglio. ● (1) Dans le secteur de l’assurance, 12 % à 19 % des coûts de gestion sont des coûts informatiques. Entre 2015 et 2018, nous devons réécrire une grande partie de tout ce que nous avons fait en dix ans. Si les simulations montrent que les moyens prévus sont suffisants pour mener à bien cet ambitieux projet, il n’en reste pas moins un challenge. > Thierry Diméglio, directeur des systèmes d’information retraite complémentaire 16 / Les Cahiers de la retraite complémentaire Enjeux SI-RC local par Groupe (Usine retraite) BREF Entreprise BAC (gestioe dejadhésions) SITUATION INTERMÉDIAIRE SITUATION FINALE SI-RC Central SI-RC Central RNE (eemod\gestion) RNA (eemod\gestion) DSN Réceptioedejdéclarations Calcucekcontrôl\dejcotisations A limentatioedejinterfacej (compte#droits#…) GRECCO Appeljd\cotisations Saisi\dldéclaré Encaissemenkdejcotisations Recouvremenkamiable Contentieux Gestioedlcompte Comptabilitauxiliaire SI-RC local résiduel (UR) par Groupe BREF Entrepris\ Copi\local\ duRN< DN Appecd\déclaratioed\salair\ Traitemenkjannuelj dejdéclarationjd\salairej RNA (eemod\gestion) DSN Réceptioedejdéclarations Calcucekcontrôl\dejcotisations Alimentatioedejinterfacej (compte#droits#…) Centrale de paiement Gestioedesmoyenjd\paiement BAC Copi\locale dlRNA GRECCO Encaissemenkdejcotisations Recouvremenkamiable Contentieux Gestioedlcompte Comptabilitauxiliaire GRECCO Traitemenkd\find’anné\ d’ajustement RNE (eemod\gestion) Gestion du compte entreprise Gestioedlcompt\(créance# paiement#solde) Recouvremenkamiable# Contentieux Comptabilitauxiliaire D’un SI intermédiaire, unique mais non centralisé, à un SI unique et centralisé. > TÉMOIGNAGE Laurent Poulalion, directeur technique, GIRC Agirc-Arrco La technologie utilisée Sur quelle technologie s’appuyer pour bâtir le nouveau système d’information ? « À travers le plan de transformation du système d’information, nous avons fait le choix d’un système plus centralisé qui allie performance et haute disponibilité, notamment pour gérer les déclarations sociales nominatives (DSN) des entreprises », explique Laurent Poulalion, à la tête de la nouvelle direction technique(1) issue de la réorganisation de la DSI-RC. D’abord au service des gestionnaires, ce système doit aussi être plus ouvert pour répondre aux besoins des clients – individus comme entreprises –, avec des applications visibles sur Internet. Il faut également tenir compte des échanges de données de plus en plus importants entre applications, et avec les autres régimes de retraite ou partenaires, et de la fréquence de traitement des données (quasiment au fil de l’eau). Pour répondre à l’ensemble de ces objectifs, nous avons fait le choix de nous appuyer sur des solutions qui conjuguent performance, ouverture et réduction de coût. C’est sur ce nouveau socle technique (Solar : Socle open labellisé architecture retraite), fortement orienté Open Source(2), que les nouvelles applications de gestion, telles la DSN ou le RNGD, mais aussi les applications orientées Internet, sont développées et exploitées. Dans un contexte d’accélération des cycles de livraison des applications, nous impulsons également une évolution de nos méthodes de travail à travers plus d’agilité, afin de nous permettre de raccourcir fortement les délais. Nous expérimentons également des applications sur tablette pour une mise à disposition des gestionnaires Cicas et, dans un futur proche, des clients. » (1) Cette direction définit l’architecture, les orientations et choix techniques, les normes et méthodes à appliquer pour le système d’information de la retraite complémentaire. (2) Un programme open source est un programme informatique distribué avec son code source, qui est librement modifiable et redistribuable (selon la licence fournie avec). N° 21 — 3e trimestre 2015 DE NOUVEAUX SERVICES pour les salariés Le plan de transformation prévoit la mise en place d’un simulateur de retraite interrégimes qui fournira au salarié une évaluation du montant futur de sa retraite en se basant, non pas sur des estimations, mais sur des données réelles consolidées. Ce simulateur est développé par l’Agirc et l’Arrco pour le compte des autres régimes. Dans un premier temps, en 2016, les simulations pourront être effectuées sur les données Agirc, Arrco et Cnav. Les salariés pourront bénéficier d’une information en ligne sur leurs droits à retraite, tout au long de leur carrière, via un ordinateur, une tablette ou un smartphone. Dans la suite logique, l’idée est de permettre aussi aux internautes de mettre à jour eux-mêmes leurs propres informations. 17 / > Grand format > CE QU’IL FAUT RETENIR Le plan de transformation du système d’information 2015-2018 Il répond à un besoin de simplification et d’efficience du service retraite complémentaire. Il intègre l’objectif de réduction des dépenses informatiques fixé par les partenaires sociaux (économie de 200 millions d’euros sur la période). Il permettra une amélioration de la productivité, grâce au traitement des données au fil de l’eau, à la fiabilisation des données et à la performance des applications. Le plan de transformation est organisé en domaines d’action, chaque domaine ayant un objectif précis : Entreprises, Individus, Pilotage, Front office, Socle transverse. Le nouveau système d’information, centralisé Il doit permettre de mener à bien l’ensemble des chantiers issus des résolutions “article 8 ” et les projets qui pourraient être décidés dans le cadre de futures réformes. Il s’élargit et s’ouvre au monde « Open Source », en s’appuyant sur un nouveau socle technique (Solar : Socle open labellisé architecture retraite). > QUELQUES ÉCHÉANCES Domaine entreprises 2016 Généralisation de la DSN. 2019 Centralisation de la gestion des comptes entreprises. Domaine individus 2017 Mise en œuvre du Répertoire national de gestion des droits (RNGD). 2019 Refonte de la gestion des liquidations de retraite. Domaine pilotage 2015 Déploiement d’un système décisionnel commun aux groupes de protection sociale et aux fédérations. 2017-18-19 Enrichissement des services en ligne, mise en œuvre d’une solution de gestion électronique des documents fédérale, amélioration de la gestion de la relation client. 2018 Tous les besoins décisionnels couverts. Domaine front offIce 2015 Mise en place d’une solution de numérisation dans le cadre du dispositif de mutualisation du contrôle de persistance des droits. Domaine socle transverse 2017 Mise à disposition sur les postes de travail d’un « Bureau RC » rassemblant toutes les informations et les services nécessaires à l’activité des collaborateurs. Notre prochain dossier L’accord du 30 octobre 2015 Posez toutes vos questions sur cahiers.laretraitecomplementaire.com 18 / Les Cahiers de la retraite complémentaire Comprendre Des articles synthétiques et concrets, pour vous aider à exercer votre mission au quotidien. > Administrateur mode d’emploi Transformation du produit retraite Tout ce que vous devez savoir sur le produit retraite et sa nécessaire transformation. 23 24 20 > Droit et réglementation Cotisations de retraite complémentaire De nouvelles modalités de versement au 1er janvier 2016. www.agirc-arrco.fr/entreprises rubrique Cotiser. 22 > Focus Espaces Emploi Agirc-Arrco Capitaliser sur l’expérience Téléchargez la plaquette d’information. > Décryptage Le recouvrement des cotisations Retrouvez, chaque trimestre, un sujet technique traité sous forme de fiche. Consultez et téléchargez toutes nos fiches pratiques. Un nouveau modèle pour les Espaces Emploi Agirc-Arrco. Voir les coordonnées des Espaces Emploi. N° 21 — 3e trimestre 2015 19 / > Droit et réglementation COTISATIONS DE RETRAITE COMPLÉMENTAIRE De nouvelles modalités de versement au 1er janvier 2016 Dans un souci d’optimisation de la gestion et de simplification pour les entreprises, et dans la continuité de la mensualisation des allocations mise en œuvre au 1er janvier 2014, les partenaires sociaux ont décidé le passage au rythme mensuel du paiement des cotisations Agirc et Arrco, à compter du 1er janvier 2016 pour les entreprises de plus de 9 salariés. L a mensualisation des cotisations de retraite complémentaire est, avec la mise en œuvre de la déclaration sociale nominative (DSN), une des deux réformes qui transforment les règles et les procédures appliquées aujourd’hui par les institutions Agirc et Arrco dans le domaine de la gestion des entreprises. Toutefois, la DSN, qui consiste en une transmission unique, mensuelle et dématérialisée des données sociales nominatives issues de la paye, est une mesure prise par les pouvoirs publics pour l’ensemble des organismes de protection sociale, alors que la mensualisation des cotisations pour les entreprises de plus de 9 salariés résulte d’une décision des régimes de retraite complémentaire Agirc et Arrco. ● PÉRIODICITÉ DU VERSEMENT DES COTISATIONS £ L’employeur est responsable du paiement de la totalité des cotisations (parts patronale et salariale), la contribution du salarié étant précomptée lors de chaque paye par l’employeur et reversée aux institutions de retraite complémentaire, en même temps que la contribution à sa charge. Situation jusqu’au 31 décembre 2015 £ La règle générale : les cotisations des entreprises font l’objet de versements trimestriels. Dans certains cas, elles peuvent également faire l’objet de versements mensuels. Situation à compter du 1 er janvier 2016 £ L’accord du 13 mars 2013 a prévu le versement des cotisations à échéance mensuelle pour les entreprises de plus de 9 salariés qui versent mensuellement leurs cotisations aux Urssaf. La mensualisation des cotisations est donc une obligation pour ces entreprises. £ Les entreprises de moins de 10 salariés qui relèvent d’une périodicité trimestrielle peuvent demander à payer leurs cotisations mensuellement. La mensualisation procure plus tôt les ressources nécessaires aux régimes pour payer les retraites. Elle permet aussi aux entreprises une gestion homogène du versement de leurs cotisations sociales. Optimiser la trésorerie des régimes Le passage au paiement mensuel des cotisations et à la DSN poursuit un même objectif : simplifier les formalités pour les entreprises (déclarations et paiements). Ces deux projets améliorent la performance de la retraite complémentaire et la qualité des services rendus à nos clients. Mais, indépendamment de la DSN, la mise en œuvre de la mensualisation des cotisations au 1er janvier 2016 ne peut être retardée, car elle permet d’optimiser la trésorerie des régimes Agirc et Arrco. > Brigitte Briard, responsable projet à la direction du Produit retraite Agirc-Arrco 20 / Les Cahiers de la retraite complémentaire Comprendre > CHIFFRES CLÉS 9 milliards d’euros C’est le gain attendu du passage à la mensualisation des cotisations. Il permettra d’alimenter les réserves de financement. 209 000 entreprises de plus de 9 salariés adhèrent à une institution Arrco. 140 000 entreprises de plus de 9 salariés adhèrent à une institution Agirc. CALCUL DES EFFECTIFS DATE LIMITE DE VERSEMENT DES COTISATIONS £ Les effectifs sont déterminés par référence à la réglementation appliquée en la matière par les Urssaf(1). Les effectifs des salariés d’une entreprise sont calculés au 31 décembre de chaque année en tenant compte de tous les établissements de l’entreprise, quels qu’en soient le nombre et la situation géographique. £ Les cotisations, calculées sur les salaires, sont exigibles dès le 1er jour du mois civil ou du trimestre civil qui suit le versement des salaires, selon qu’elles font l’objet d’un paiement mensuel ou trimestriel. £ Si, au 31 décembre de l’année, l’effectif d’une entreprise qui verse ses cotisations au mois devient inférieur à 10, l’entreprise pourra revenir au paiement trimestriel de ses cotisations, l’année suivante. Elle peut toutefois choisir de continuer à verser ses cotisations mensuellement. £ À l’inverse, si l’effectif d’une entreprise qui verse ses cotisations au trimestre devient supérieur à 9, l’entreprise devra payer tous les mois ses cotisations, l’année suivante. (1) http://www.urssaf.fr/profil/employeurs/activite_ generale/vos_salaries_-_vos_cotisations/votre_ effectif_01.html £ À compter de cette date d’exigibilité, les entreprises ont un mois pour verser leurs cotisations. Toutefois, le versement doit être effectif – c’est-à-dire sur le compte de l’institution – au dernier jour ouvré du mois qui suit celui du versement du salaire, qu’il s’agisse d’un paiement dématérialisé (virement, télérèglement) ou d’un paiement par chèque, la date limite de règlement étant, pour ce faire, fixée au 25 du mois. £ Au-delà, une majoration de retard est applicable aux cotisations versées. UN CHANGEMENT AUQUEL LES ENTREPRISES DOIVENT SE PRÉPARER £ Les cotisations du dernier trimestre 2015 prélevées sur les salaires d’octobre, novembre, décembre devront être réglées le 25 janvier, pour être portées sur le compte de l’institution, au plus tard, le 29 janvier 2016. Dès le mois suivant, les cotisations des salaires de janvier devront être réglées le 25 février, pour être portées sur le compte de l’institution, au plus tard, le 29 février. Ensuite, payer chaque mois deviendra un nouveau réflexe. £ Pour obtenir de plus amples informations, les entreprises ont la possibilité de se renseigner auprès de leur caisse de retraite complémentaire habituelle ou auprès des tiers qui effectuent le versement des cotisations pour leur compte. Elles peuvent également trouver des réponses à leurs questions sur le site Internet de l’Agirc et de l’Arrco, onglet Entreprises, rubrique Cotiser, « versement des cotisations ». N° 21 — 3e trimestre 2015 21 / > Comprendre Focus ESPACES EMPLOI AGIRC-ARRCO Capitaliser sur l’expérience À partir de l’expérience acquise par les institutions de retraite complémentaire, le nouveau modèle des Espaces Emploi Agirc-Arrco a pu être construit pour accompagner les chômeurs les plus fragiles. Un cahier des charges commun s’applique, dès à présent, aux structures existantes. S outenir le retour à l’emploi des actifs les plus fragiles est l’une des quatre orientations prioritaires de l’action sociale définies pour la période 2014-2018. L’objectif est de renforcer, en complémentarité des autres dispositifs existants, le retour à l’emploi des chômeurs de longue durée et des personnes en situation de handicap, y compris psychique. Neuf Espaces Emploi, mis en place par les institutions de retraite complémentaire, fonctionnent déjà depuis plusieurs années, avec des résultats encourageants : le taux de retour à l’emploi des personnes accompagnées (hors formations) est de 66 %. Il s’agit aujourd’hui d’harmoniser les pratiques et d’établir un nouveau modèle d’Espaces Emploi commun, de façon à intégrer la prise en charge des personnes qui, jusqu’alors, étaient peu ou pas accompagnées. Un nouveau cahier des charges a ainsi été validé en 2015. Il s’appliquera aux Espaces Emploi actuels et futurs, à partir de 2016 (voir la carte). La prestation sera financée par les institutions de retraite complémentaire. QU’EST-CE QU’UN ESPACE EMPLOI ? C’est un espace physique et un lieu de ressources ouvert aux chômeurs – cadres et non cadres – de longue durée (douze mois au minimum) et fragilisés(1), ressortissants des institutions de retraite complémentaire, des institutions de prévoyance ou des mutuelles des groupes souhaitant être accompagnés dans leur démarche. L’accompagnement – social, personnel et professionnel – des 22 / > REPÈRES Les Espaces Emploi Agirc-Arrco en Région Aujourd’hui • Île-de-France • Nord-Pas-de-Calais • Lorraine • Provence-Alpes-Côte d’Azur • Rhône-Alpes • Haute-Normandie Demain • Languedoc-Roussillon bénéficiaires est assuré par des équipes de professionnels et de bénévoles justifiant d’une expérience professionnelle en ressources humaines ou en management, et spécialement formés. Au-delà du traitement des problématiques sociales, ces équipes assistent les demandeurs d’emploi dans leur recherche : pour les aider à acquérir les techniques de recherche d’emploi, définir et mettre en œuvre une stratégie de recherche d’emploi, les appuyer dans leur intégration professionnelle. L’accompagnement est prévu pour quatre mois, renouvelables une fois, le cas échéant. ● Les coordonnées des Espaces Emploi et le cahier des charges sont consultables sur le site agircarrco-actionsociale.fr, rubrique Soutenir > les Espaces Emploi. Lire l’instruction Agirc-Arrco 2015-57-DAS du 28 avril 2015. (1) Indisponibilité psycho-sociale à la recherche d’emploi qui s’explique par des problématiques sociales, familiales ou encore financières. Les Cahiers de la retraite complémentaire > Administrateur mode Comprendre d’emploi Comprendre TRANSFORMATION DU PRODUIT RETRAITE De quoi s’agit-il ? La transformation du produit retraite est un enjeu majeur pour les régimes de retraite complémentaire. Mais qu’entend-on par produit retraite, et de quelle transformation s’agit-il ? Quelques éclaircissements sur ces notions importantes. P our répondre aux enjeux de qualité de service au meilleur coût de la retraite complémentaire, les partenaires sociaux ont décidé d’engager l’indispensable transformation de ce qui est au cœur de la gestion des régimes, le produit retraite. Avec une ambition : faire de l’AgircArrco l’acteur de référence de la retraite. Le produit retraite, qu’est-ce que c’est ? Frédéric Coutard, directeur du Produit retraite, le définit ainsi : « Le produit retraite comprend les services que les régimes Agirc et Arrco fournissent à leurs clients, particuliers et entreprises » : enregistrement et gestion des adhésions des entreprises, appel et recouvrement des cotisations, gestion des carrières des salariés, informations des actifs sur leurs droits à retraite, liquidation des retraites, versement des allocations. « Il matérialise la réponse à l’exigence de qualité et de performance », qui passe par la simplification de la réglementation et de l’accès aux services, la recherche d’innovation, l’amélioration de la performance de gestion. « Le produit retraite est délivré par les groupes de protection sociale et le réseau Cicas. » vants et au meilleur coût, à destination des entreprises, des actifs et des retraités. La transformation du produit retraite implique tout autant les évolutions de l’outil informatique (le système d’information retraite complémentaire) que les transformations des processus de gestion, de la réglementation et l’adaptation des ressources humaines. Parmi les nombreux chantiers déjà engagés dans le cadre de cette transformation, on peut citer : £ côté entreprises, la mensualisation des cotisations de retraite complémentaire, au 1er janvier 2016, qui simplifie le rythme des déclarations et des paiements pour les entreprises de plus de neuf salariés, ou encore la mise en œuvre d’un groupe interlocuteur unique pour chaque entreprise (100 000 au total) concernée par le regroupement d’adhésions au 1er janvier 2016 ; £ côté actifs, l’actuelle réorganisation du réseau Cicas. Il prendra en charge, en 2017, l’ouverture de 95 % des dossiers de liquidation de retraite ; £ côté retraités, le dispositif de contrôle de persistance des droits pour ne plus avoir à contrôler plusieurs fois la situation d’un même allocataire. Au cœur du service global Depuis quelques années, sous l’impulsion des pouvoirs publics, les services interrégimes – tels l’information des actifs sur leurs droits à retraite – se développent. La retraite complémentaire est pleinement engagée dans ces évolutions au profit des clients. L’Agirc et l’Arrco sont notamment des acteurs de premier plan au sein du GIP Union retraite(1). Le service AgircArrco vient ainsi s’enrichir d’un service plus global, inter-régimes. ● (1) L’Agirc et l’Arrco développent notamment, pour compte commun, le simulateur de retraite (inter-régimes) qui sera accessible aux particuliers, dès 2016, dans sa version Agirc-Arrco-Cnav. Consultez la plaquette d’information intitulée « Réussir ensemble la transformation du produit retraite : notre performance collective au service de la protection sociale », sur le site cahiers. laretraitecomplementaire.com En quoi consiste la transformation du produit retraite ? Concrètement, la transformation du produit retraite consiste à faire converger les pratiques des groupes, à les rationaliser, à simplifier nos fonctionnements et à développer des services de qualité, inno- N° N° 21 21 — 3—e trimestre 3e trimestre 2015 2015 23 / > Décryptage Retrouvez, tous les trimestres, dans cette fiche pratique tout ce que vous devez savoir sur le fonctionnement des régimes Agirc-Arrco. Fiche n°1 Le recouvrement des cotisations 1. Définition Les institutions Agirc et Arrco encaissent et gèrent les cotisations de retraite complémentaire (respectivement 18,5 milliards d’euros et 38 milliards d’euros, en 2014) versées par les entreprises. Ces cotisations sont converties en points de retraite complémentaire, portés au compte individuel des salariés. Elles servent à payer les allocations des retraités d’aujourd’hui. 2. La spécificité des régimes Agirc et Arrco Chaque entreprise adhère à une institution Agirc et à une institution Arrco, et applique en matière de taux, d’assiette et de répartition des cotisations (employeur/salarié) les dispositions de la CCN du 14 mars 1947 et de l’Accord du 8 décembre 1961, ainsi que les dispositions conventionnelles prévues par des accords de branche ou d’entreprise, à l’Arrco. Ainsi, 11 % des entreprises cotisent au-delà du taux minimal obligatoire de 6,2 % sur la tranche 1 en Arrco, ce qui représente 3 millions de salariés et 25 % de leurs droits à retraite. 3. Les obligations (1) des entreprises Chaque trimestre, l’employeur doit déclarer aux institutions la masse salariale par catégorie professionnelle (cadres, non-cadres) et procéder au versement des cotisations(2) de retraite complémentaire. Et chaque année, il est tenu de déclarer nominativement les salaires versés(3) pour l’ensemble de ses salariés. Cette déclaration sert à calculer pour chaque salarié la cotisation individuelle correspondante et les points de retraite complémentaire que celui-ci a acquis. 4. Une gestion performante Le recouvrement des cotisations est assuré par 2 400 équivalents temps plein (ETP). Le coût de gestion – comparable à celui de l’Acoss pour la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) – équivaut à 0,42 % des cotisations encaissées. En 2018, grâce à la mise en œuvre des mesures de simplification du produit retraite décidées le 29 novembre 2013, le coût sera moindre (environ 0,33 % des cotisations encaissées). Consultez toutes les fiches pratiques sur cahiers.laretraitecomplementaire.com 24 / (1) Sur les changements qui interviendront en 2016, lire l’article p. 20-21 et les Cahiers de la retraite complémentaire n° 18, p. 4. (2) C’est la déclaration unifiée de cotisations sociales. (3) C’est la déclaration annuelle des données sociales. Les Cahiers de la retraite complémentaire Société Des tendances, des interviews d’experts, des cas concrets... pour décrypter les grandes évolutions de la société et du monde de la retraite, en France comme à l’étranger. 26 > Tête-à-tête La cohabitation, entre utopie et contrainte Intervenant : Pascal Dreyer, coordinateur de Leroy Merlin Source 28 > Tendances Le taux d’emploi des seniors en forte augmentation La progression est particulièrement marquée depuis 2011. Voir le site www.leroymerlinsource.fr L’un des mérites de cette étude est d’interroger les règles du vivre ensemble. Nous sommes encore à un moment de transition et de réflexion. Il y a une révolution à venir. 30 > Vu d’ailleurs Le compte unique retraite en Belgique Zoom sur les services inter-régimes mis en place en Belgique. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.mypension.be N° 21 — 3e trimestre 2015 25 / > Tête-à-tête La cohabitation entre utopie et Lors des 3e Assises de l’Habitat Leroy Merlin à la Cité des sciences et de l’industrie de la Villette, à Paris, le 11 février dernier, étaient présentés les résultats d’une étude sur les lieux de la cohabitation. Pascal Dreyer, coordinateur de Leroy Merlin Source, livre quelques enseignements de cette étude. La cohabitation est-elle un phénomène qui tend à se banaliser ? Si oui, comment l’expliquez-vous ? Pascal Dreyer : C’est un phénomène notable, > MINI BIO depuis 2005 Pascal Dreyer est coordinateur de Leroy Merlin Source. Il a été directeur adjoint de Handicap International de 1991 à 2004, responsable du Programme France, et rédacteur en chef de la revue Gérontologie et société (2010-2013). Qu’est-ce que Leroy Merlin Source ? Leroy Merlin Source, réseau de recherche de Leroy Merlin France, réunit des chercheurs, des enseignants et des professionnels qui partagent leurs savoirs et leurs connaissances autour de trois pôles : « Habitat et autonomie », « Habitat, environnement et santé », « Usages et façons d’habiter ». mais amplifié par le prisme médiatique. L’étude distingue deux types de cohabitation entre personnes non liées par un sentiment amoureux : choisie ou subie. La cohabitation communautaire des années 1960-1970 était choisie. Pour certains étudiants, cela reste un mode de vie initiatique… Nous constatons aujourd’hui que les étudiants surdiplômés prolongent ce mode de vie alors même qu’ils travaillent, ne pouvant pas espérer prendre un logement avant d’avoir un emploi non précaire. La mise en commun de moyens permet de bénéficier d’un logement plus qualitatif, plus spacieux, de se rapprocher du centreville, etc. La cohabitation est subie aussi lorsque des adultes de 40 ou 50 ans sont contraints de se loger à nouveau chez leurs parents, après une perte d’emploi ou une séparation. Quand tout va bien, qu’il n’y a pas pénurie d’argent, de logement ou de lien, on ne cohabite pas, ou de manière marginale. En période de crise – collective ou individuelle –, on cohabite par nécessité. Et aujourd’hui, il y a conjonction de la crise et d’une quête d’idéal. Que révèle l’étude sur les programmes architecturaux spécifiquement dédiés à la cohabitation, sur les usages des espaces partagés ? P. D. : Les maîtres d’ouvrage sont souvent déçus par l’occupation des lieux, car les habitants ne les utilisent pas comme ils l’avaient imaginée. La fameuse pièce supplé- 26 / mentaire (pièce intérieure, espace interstitiel, etc.) ou les espaces communs (cour, terrasse, etc.) ne sont pas nécessairement le lieu de vie qu’ils projetaient, que ce soit au Papy loft (maisons réunies autour d’une cour) ou à la Maison des Babayagas (lieu de vie pour femmes âgées à faible revenu, fondé sur l’autogestion et la solidarité). Dans cette dernière, l’utilisation du palier pour rencontrer ses voisins ne fonctionne pas. Les habitants sont imprévisibles, qu’il s’agisse de logements anciens ou de bâtiments pensés à des fins de cohabitation. Cette étude est un révélateur de la manière dont les gens s’organisent dans les lieux, avec quelques enseignements à la clé : il faut d’abord penser des dispositifs de protection de l’intimité visuelle et sonore ; il faut aussi l’édiction de règles de vie partagées pour la gestion des espaces communs. Derrière l’utopie, il faut enfin un leader qui définit ces règles. Concernant les seniors, quel bilan tirezvous des expériences de cohabitation intergénérationnelle ? P. D. : La cohabitation intergénérationnelle connaît une situation assez paradoxale. Le pari de réunir personnes âgées et étudiants dans une vision partagée présente des résultats mitigés. Nous avons cherché à comprendre les obstacles. Au début, nous avons évoqué l’absence de sanitaires séparés. Mais nous nous sommes également rendu compte que les gens âgés habitent souvent loin des centres-villes, alors que les jeunes les recherchent. Autre obstacle : les règles de vie édictées par la personne âgée. Il y a Les Cahiers de la retraite complémentaire Société > CHIFFRES CLÉS * 6% contrainte des foyers français vivent en cohabitation 1% 1,5 % des + de 25 ans vivent chez leurs parents L’un des mérites de cette étude est d’interroger les règles du vivre ensemble. Nous sommes encore à un moment de transition et de réflexion. Il y a une révolution à venir. > Pascal Dreyer, coordinateur de Leroy Merlin Source une certaine utopie à faire vivre des jeunes et des anciens, alors que les familles ellesmêmes ne vivent plus facilement sous le même toit. De leur côté, les personnes âgées ont besoin d’une relation stable, alors que les jeunes bougent : « Si on les accueille, on va s’attacher mais, ensuite, ils vont partir… » Au-delà des dispositifs, le principal enjeu réside dans la manière dont les habitants investissent l’espace et entrent en relation avec leur(s) cohabitant(s), à un moment particulier de leur existence. Quelles seraient, du point de vue des personnes âgées, les conditions d’une cohabitation réussie ? P. D. : Un des freins rencontrés par la cohabitation est la difficulté en France à penser la communauté. Par ailleurs, on méconnaît les besoins de chaque génération. Chacun a des rythmes différenciés. Il y a une difficulté à conjoindre nos individualismes. Comment vivre ensemble, mais séparément ? L’un des mérites de cette étude est d’interroger les règles du vivre ensemble. Nous sommes encore à un moment de transition et de réflexion. Il y a une révolution à venir. Nous voyons bien que les formes alternatives qui émergent correspondent à un besoin nouveau de générations qui n’accepteront pas des N° 21 — 3e trimestre 2015 espaces fermés. Les Babayagas ont ouvert une piste, mais nous en sommes encore à un stade d’expérimentation. Plus je rencontre des personnes âgées, plus je pense qu’il faut arrêter de les traiter comme un groupe spécifique. Leurs besoins ne sont guère différents de ceux des jeunes : besoin d’un environnement bienveillant, mais aussi envie d’être indépendants. Besoins d’intimité et de relations. Il y a un printemps de la vieillesse. Or, on ne peut pas dire que la France porte un regard bienveillant sur les aînés. Ceux-ci sont souvent traités de manière condescendante. La cohabitation peut être un moyen de conserver son autonomie, son indépendance, ou de l’acquérir, mais cela suppose de traiter de manière conjointe la problématique des personnes âgées et des jeunes. ● (1) Vivre ensemble, mais séparément. Les lieux de la cohabitation : évaluation des usages réels de dispositifs architecturaux dédiés, présentés par Monique Eleb, sociologue de l’habitat en France, et Sabri Bendimérad, architecte, chercheurs au laboratoire Architecture, culture et société, XIXe-XXIe siècles de l’École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais. Étude commandée par Leroy Merlin Source, en partenariat avec l’École nationale supérieure d’architecture de Paris Malaquais, laboratoire ACS, et les fédérations Agirc et Arrco. Voir le site www.leroymerlinsource.fr des + de 25 ans vivent en colocation ou cohabitation (dont 3 % des 25-35 ans). 1% 3% des 55-75 ans vivent en colocation ou cohabitation accueillent un ascendant (parent, grand-parent) * Les chiffres portent sur les Français âgés de 25 à 75 ans, indépendants financièrement. > PRINCIPALES RAISONS DE LA COHABITATION Autres 31 % 26 % Coût de la vie trop élevé 13 % 9% 10 % 11 % Pour avoir de la compagnie À la suite d’une séparation, d’une perte d’emploi Pour raison de santé Pour rendre service Source : Observatoire de l’habitat Leroy Merlin 2015 27 / > Tendances Le taux d’emploi des seniors en forte augmentation Entre 2003 et 2013, la hausse de 10 points du taux d’emploi des personnes âgées de 55 à 64 ans s’explique en grande partie par les effets des réformes successives des retraites. La progression est particulièrement marquée depuis 2011. D ans un contexte de vieillissement démographique, retarder l’âge effectif de départ en retraite est un des moyens d’équilibrer le financement des retraites. Ce levier a été privilégié dans les réformes des retraites mises en œuvre depuis vingt ans. Le législateur a d’abord allongé la durée d’assurance requise pour obtenir une pension à taux plein, sans modifier l’âge légal de la retraite (réformes de 1993 et 2003 : passage de 37,5 ans à 40 ans, puis à 41 ans de durée de cotisation). Mais toute hausse de la durée d’assurance n’entraîne pas un report de l’âge du départ à la retraite équivalent ; une part importante des assurés arrivent en effet à l’âge de la retraite en ayant déjà plus de trimestres qu’exigé. Partant de ce constat, la réforme de 2010 a repoussé l’âge légal d’ouverture des droits de 60 à 62 ans. En corollaire, un certain nombre de mesures ont été prises pour inciter les assurés à prolonger volontairement leur activité au-delà de la durée d’assurance requise ou de l’âge requis, en particulier à l’aide des techniques de majorations de pensions(1). Les impacts de ces mesures sont d’autant > CHIFFRE CLÉ 47 % C’est le taux d’emploi des seniors atteint en 2014 28 / plus importants que les assurés sont encore en emploi au moment de leur départ en retraite. C’est pourquoi, en parallèle des mesures spécifiques sur l’âge, les dispositifs de cessation anticipée d’activité (préretraites publiques dans le secteur privé, dispenses de recherche d’emploi pour les chômeurs âgés, congés de fin d’activité pour les fonctionnaires nés après 1946) ont été largement réduits(2). phique, le taux d’emploi « sous-jacent »(3) des personnes âgées de 55 à 64 ans est passé de 32,9 % en 2003 à 46,7 % en 2014. Ce mouvement s’est renforcé à partir du second semestre 2011 avec l’entrée en vigueur de la réforme de 2010 : le taux d’emploi « sous-jacent » progresse annuellement deux fois plus rapidement depuis quatre ans. LE TAUX D’EMPLOI DES SENIORS ATTEINT 47 % EN 2014 La progression du taux d’emploi se vérifie à tous les âges, entre 55 et 64 ans (voir graphiques 2 et 3). Le taux d’emploi des 55-59 ans a ainsi progressé de plus de 13 points entre 2003 et 2013(4), passant de 54,4 % à 67,5 %. Cette évolution est principalement liée à l’augmentation de l’emploi féminin : le taux d’emploi des femmes dans cette tranche d’âge a augmenté de 15 points (de 49 % à 64 %), ce qui reflète l’arrivée progressive à ces âges des générations de femmes travaillant plus souvent que leurs aînées. Le taux d’emploi des hommes de cette tranche d’âge, plus souvent bénéficiaires de retraites anticipées que les femmes, a un peu moins progressé : un peu plus de 11 points (de 60,1 % à 71,4 %). Pour les hommes âgés de 58 et 59 ans, l’augmentation des taux d’emploi est particulièrement visible depuis 2011, suggérant un « effet horizon » significatif (5). Quant au taux d’emploi des personnes âgées de 60 à 64 ans, il a augmenté de près de 10 points, passant de 13,4 % à 23,3 %. Cette progression, homogène au fil des âges, est quasi identique pour les hommes et les femmes : leur taux d’emploi passe respectivement de 14,5 % à 24,8 % (+ 10,3 points) et de 12,4 % à 21,9 % (+ 9,5 points). Elle s’explique, Au final, l’ensemble des décisions prises ces dernières années ont eu des répercussions sur le taux d’emploi des seniors qui a progressé de 10 points depuis 2003, pour atteindre 47 % en 2014. Ces évolutions résultent aussi d’un effet de structure démographique (voir graphique 1). Entre 2003 et 2010, les premières générations nombreuses du baby-boom ont progressivement atteint 58, puis 64 ans. Or, les taux d’emploi des seniors décroissent sensiblement dès 55 ans, et la baisse s’accélère entre 59 et 60 ans avec les premiers départs en retraite. L’arrivée de générations plus nombreuses dans les classes d’âge où les taux d’emploi sont plus faibles a ainsi exercé un effet mécanique à la baisse sur le taux d’emploi des seniors, sans que cela ne reflète un changement de comportement à chaque âge. Cet effet de la démographie s’est estompé à partir de 2011 : la génération 1946, première génération du baby-boom, a atteint 65 ans et est donc sortie de la tranche d’âge des 55-64 ans, alors que les générations suivantes sont de tailles sensiblement équivalentes à celle née en 1946. Une fois corrigé cet effet de structure démogra- UNE PROGRESSION HOMOGÈNE AU FIL DES ÂGES Les Cahiers de la retraite complémentaire Société > REPÈRES GRAPHIQUE 1 Taux d’emploi des seniors de 2003 à 2013 (moyenne annuelle) 48 % 46 % 44 % 42 % 40 % 38 % 36 % > Champ : personnes vivant en ménage ordinaire, France métropolitaine. 34 % > Source : Insee, enquêtes emploi 2003 à 2014, séries trimestrielles. > Rappel : le taux d’emploi d’une classe d’âge est le rapport du 32 % 30 % 2003 2004 2005 2006 Taux d’emploi constaté 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Taux d’emploi sous-jacent GRAPHIQUE 2 GRAPHIQUE 3 Taux d’emploi des hommes âgés de 55 à 64 ans Taux d’emploi des femmes âgées de 55 à 64 ans 90 % 80 % 80 % 70 % 70 % 60 % 60 % 50 % 50 % 40 % 40 % 30 % 30 % 20 % 20 % 10 % 10 % 0% nombre total de personnes de la classe d’âge en emploi (salariés, indépendants, fonctionnaires) au nombre total de personnes de la classe d’âge. 2014 55 ans 56 ans 2003 2013 57 ans 2010 2003 Ens. 58 ans 59 ans 60 ans 2011 2013 Ens. d’une part, par l’allongement de la durée des études qui retarde d’autant l’âge effectif de la retraite et, d’autre part, par les effets des réformes successives des retraites. ● (1) Par exemple, une surcote majorant de 1,25 % la pension de base par trimestre travaillé au-delà du taux plein a été instaurée dans le régime général. N° 21 — 3e trimestre 2015 61 ans 62 ans 2012 63 ans 64 ans 0% 55 ans 56 ans 57 ans 58 ans 59 ans 60 ans 61 ans 62 ans 63 ans 64 ans > Champ : personnes vivant en ménage ordinaire, France métropolitaine. > Source : Insee, enquêtes emploi 2003 à 2013. (2) Ces dispositions ont été atténuées par la mise en place des retraites anticipées pour carrières longues. (3) Le taux d’emploi « sous-jacent » est égal à la moyenne arithmétique des taux d’emploi par âge détaillé. (4) Les chiffres détaillés par âge pour 2014 ne sont pas encore disponibles. (5) L’« effet d’horizon » décrit le lien existant entre l’âge de cessation d’activité et l’âge de départ en retraite : le recul de l’âge légal de la retraite permettrait d’augmenter simultanément le taux d’emploi des seniors et l’âge moyen de départ en retraite en incitant salariés et employeurs à investir dans leur relation d’emploi. L’existence et l’ampleur de cet effet font l’objet d’un débat entre économistes spécialistes de la retraite (voir P. Aubert, « L’effet horizon : de quoi parle-t-on ? », note technique, Drees, avril 2011. Disponible sur le site du COR). 29 / > Vu d’ailleurs Le compte unique retraite en Belgique Comme en France, les principales institutions de retraite belges s’organisent pour mettre à la disposition de leurs assurés des services inter-régimes, à travers des outils communs. E n Belgique, depuis les années 1950, une association à but non lucratif (Sigedis(1)) rassemble les données individuelles et les carrières des 3,8 millions de salariés du secteur privé pour les mettre à la disposition des admi- nistrations de Sécurité sociale belges. Le législateur a demandé, en 2006, que les carrières enregistrées de la fonction publique et des indépendants(2) soient également intégrées dans ces banques de données : un processus achevé en 2015 pour les indépendants, et qui le sera en 2016 pour la fonction publique. À terme, les banques de données de Sigedis accueilleront également les données des fonds de retraite complémentaire(3), de sorte qu’un accès individualisé à l’ensemble des droits à retraite de 1er et 2e pilier (voir encadré), comme l’établissement de statistiques globales au niveau fédéral, seront possibles. L’OFFICE NATIONAL DES PENSIONS, ACTEUR DE RÉFÉRENCE Dans ce contexte, l’Office national des pensions (ONP), l’organisme public gestion- naire du régime de retraite des salariés du privé et de certains fonds de pension d’entreprise de 2e pilier, s’est placé comme acteur de référence. Le siège administratif, situé dans la Tour du Midi à Bruxelles, doit absorber au cours de l’année 2015 le personnel administratif du régime des fonctionnaires belges. Présent sur tout le territoire avec treize bureaux régionaux et des permanences auprès des communes, l’ONP a pour mission initiale d’informer et de payer les prestations de retraite des salariés du privé (130 000 liquidations par an). En 2016, ses bureaux accueilleront les cinq cents gestionnaires du Service des pensions du secteur public pour informer et payer les pensions des fonctionnaires selon les règles propres de ce régime. Le défi de court terme est de mettre à la disposition des clients et des gestionnaires des trois principaux organismes de retraite, via Sigedis, la totalité des éléments de carrière quel que soit le secteur (privé, public, indépendant) et de permettre de délivrer l’information globale aux clients > REPÈRES Le système de retraite belge des pensions repose sur 3 piliers : 1 2 3 Le premier pilier correspond à la pension légale avec ouverture du droit à retraite à 65 ans et 45 années d’assurance, et possibilité de départ anticipé à partir de 60 ans avec 35 années d’assurance. Le deuxième pilier englobe les pensions complémentaires d’entreprise ou sectorielles (ainsi que celles constituées par les indépendants) qui concernent environ 55 % de la population active. Dans le cadre du troisième pilier, chacun peut, de sa propre initiative, constituer une pension via une assurance-vie individuelle ou une formule d’épargne-pension auprès d’une banque ou d’un assureur. 30 / ayant une carrière dans deux ou trois régimes. L’épineuse question de l’estimation du montant des retraites, y compris sous forme de simulation, demeure pour l’heure écartée, au point que les campagnes d’estimations prévues par la loi pour les assurés à l’âge de 55 ans ont été suspendues en 2015. Elles devraient être possibles en 2016-2017, avec la possibilité de réaliser des simulations de retraite en fonction de choix de carrière, grâce au programme MoteurPension, construit par les équipes de l’ONP en collaboration avec les autres institutions(4). Cette nouvelle application de calcul des retraites tous régimes confondus sera accessible via le portail unique mypension.be, déjà opérationnel, ce dernier devant également s’étendre, à compter de 2016, au 2e pilier des retraites d’entreprise, lorsque les données seront accessibles. LE PROGRAMME DE TRANSFORMATION GLOBALE L’ambitieux programme de transformation(5), lancé en 2005 dans le cadre de l’administration en ligne et qui a conduit au projet inter-régimes MoteurPension, se concrétise par un dossier électronique unique, accessible au travers d’une application commune(6) aux gestionnaires et aux assurés dans une approche dite « multicanal » : tout contact pris par un assuré, tout courrier (scanné dans un centre national spécialisé), toute visite auprès d’une permanence, est enregistré dans un outil commun, puis attribué au service compétent, générant des réponses dans le canal privilégié par l’assuré (courrier édité par le centre éditique commun, courriel de notification pour Les Cahiers de la retraite complémentaire Société accéder à la réponse postée sur le compte sécurisé…). Les assurés, de leur côté, accèdent à leur compte sécurisé en ligne sur le portail unique mypension.be vers lequel les différents portails de l’administration renvoient. Les internautes dotés d’un lecteur et de leur carte d’identité électronique (fournie en Belgique et nécessaire pour toutes les démarches administratives) ou d’un code personnel (token) peuvent ainsi bénéficier d’un bouquet de services en ligne(7). Ils peuvent communiquer leurs coordonnées, formuler leur demande de retraite (unique(8) pour les trois régimes publics, en cas de carrière mixte), consulter leurs paiements, suivre les échanges avec leurs organismes de retraite. La prise de rendez-vous téléphonique en ligne est en cours de développement. À noter : les services inter-régimes et les services destinés aux polyactifs constituent une préoccupation importante des organismes de retraite belges qui ont mis en place des Pointpensions dans une dizaine N° 21 — 3e trimestre 2015 de communes : ces points d’accueil réunissent dans un même lieu des experts des trois régimes. ● (1) Sociale Individuele Gegevens – Données individuelles sociales. (2) L’Institut national d’assurances sociales pour travailleurs indépendants (Inasti) gère les prestations des indépendants, ces derniers ayant le libre choix de l’organisme assureur auprès duquel ils cotisent (à défaut, ils sont affiliés à la caisse auxiliaire des indépendants). (3) Depuis 2011, les assureurs et fonds de pension gérant les régimes complémentaires de retraite doivent déclarer dans une banque de données unique (DB2P) les engagements de pension collectifs et individuels. (4) Inasti, Service des pensions du secteur public et Sigedis. (5) Il comprend un important volet RH, en particulier sur le télétravail. (6) Theseos. (7) Les résidents hors de Belgique peuvent y accéder via le numéro de Sécurité sociale belge et un mot de passe sécurisé envoyé par courrier postal. (8) Toute demande de retraite déposée à l’ONP est systématiquement transmise aux deux autres organismes (fonction publique et indépendants). À charge pour ces derniers de vérifier s’ils sont concernés et, le cas échéant, de liquider selon leur réglementation la partie de carrière qui les concerne. Les assurés accèdent à leur compte sécurisé en ligne sur le portail unique mypension.be vers lequel les différents portails de l’administration renvoient. 31 / Découvrez le site Internet des Cahiers de la retraite complémentaire Connectez-vous sur www.cahiers.laretraitecomplementaire.com