Articles LCA DFASM3 Février 2016
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ARTICLE ORIGINAL Étude randomisée contrôlée versus placebo pour évaluer la rasagiline chez des patients atteints de maladie de Parkinson et présentant des fluctuations motrices sous traitement par lévodopa Étude PRESTO Parkinson Study Group Introduction : Le mésilate de rasagiline (n-propargyl-1 [R]-amino-indane) est un nouvel inhibiteur sélectif et irréversible de la monoamine oxydase de type B qui a précédemment démontré sa capacité à améliorer les symptômes de la maladie de Parkinson (MP) au stade précoce. Objectif : Évaluer la sécurité d’emploi, la tolérance et l’efficacité de la rasagiline chez des patients atteints de MP présentant des fluctuations motrices sous traitement par lévodopa. Méthodologie : Étude multicentrique, randomisée, en double aveugle, contrôlée versus placebo sur des bras parallèles. Patients atteints de MP (N = 472), présentant au moins 2 heures 1/2 de période « off » (mauvais fonctionnement moteur) par jour, malgré un traitement optimisé par d’autres antiparkinsoniens. Patients : Traitements : Rasagiline (1 ou 0,5 mg/jour) ou placebo. Principaux critères d’évaluation : Variation de la durée journalière totale de la période « off » par rapport à l’état initial, évaluée par des carnets journaliers remplis à domicile par les patients, pendant 26 semaines de traitement, pourcentage de patients ayant achevé les 26 semaines de traitement et fréquence des événements indésirables. Pendant la période de traitement, la durée journalière totale moyenne ajustée de la période « off » a diminué de 1,85 heures (29 %) par rapport à l’état initial chez les patients traités par 1 mg/jour de rasagiline, de 1,41 heures (23 %) chez ceux traités par 0,5 mg/jour de rasagiline et de 0,91 heure (15 %) sous placebo. Comparativement au placebo, la durée journalière de la période « off » a été réduite de 0,94 heure chez les patients traités par 1 mg/jour de rasagiline et de 0,49 heure chez ceux traités par 0,5 mg/jour de rasagiline. Les critères secondaires prédéfinis se sont également améliorés sous traitement par rasagiline : il s’agissait des scores de l’échelle d’impression clinique globale remplie par l’investigateur et de l’échelle Unified Parkinson’s Disease Rating Scale (activités de la vie quotidienne en période « off » et fonctions motrices en période « on »). La rasagiline a été bien tolérée. Résultats : La rasagiline améliore les fluctuations motrices et les symptômes de MP chez les patients parkinsoniens traités par lévodopa. Compte tenu des bénéfices récemment décrits chez des patients présentant une MP au stade précoce, la rasagiline est un nouveau traitement prometteur de la maladie de Parkinson. Conclusions : Arch Neurol. 2005;62:241-248 L es complications motrices , en particulier les fluctuations « on / off » et les dyskinésies, sont fréquentes chez les patients atteints de maladie de Parkinson (MP) après des mois ou des années de traitement dopaminergique.1 Bien que plusieurs nouveaux traitements soient disponibles, la survenue et l’aggrava- Cours FMC disponible sur www.archneurol.com Information sur le Groupe : une liste des membres du Parkinson Study Group ayant participé à cette étude et également auteurs de cet article est présentée en page 246. tion de ces complications motrices constituent un des besoins thérapeutiques majeurs non couverts chez de nombreux patients parkinsoniens.2 De précédentes études ont prouvé que les inhibiteurs de la monoamine oxy- (RÉIMPRESSION) ARCH NEUROL / VOL 62, FEV 2005 241 dase de type B (MAO-B), principale enzyme qui métabolise la dopamine dans le cerveau, peuvent potentialiser l’effet moteur bénéfique de la lévodopa3-5 et atténuer les fluctuations motrices.6-9 Le mésilate de rasagiline (n-propargyl1[R]-amino-indane) est un nouvel inhibiteur irréversible de la MAO-B, qui agit de façon très sélective sur l’isoforme B de l’enzyme. À la posologie de 1 mg/jour, la rasagiline induit une inhibition pratiquement totale de la MAO-B plaquettaire chez l’Homme.10 Nous avons récemment publié les résultats d’une étude clinique multi centrique randomisée en double aveugle, contrôlée versus placebo pour évaluer la rasagiline en mono thérapie chez 404 patients souffrant WWW.ARCHNEUROL.COM ©2005 American Medical Association. Tous droits réservés. de MP au stade précoce, sans autre traitement.11,12 La rasagiline a été bien tolérée à des posologies de 1 et 2 mg/jour et, après 6 mois de traitement, les fonctions étaient meilleures chez les patients traités par rasagiline que chez ceux recevant le placebo. Dans la présente étude, nous avons évalué la sécurité d’emploi, la tolérance et l’efficacité de la rasagiline comparativement à un placebo chez des patients traités par lévodopa et présentant des fluctuations motrices. MÉTHODES ORGANISATION L’étude a été conçue, menée et analysée par le Parkinson Study Group, en collaboration avec Teva Pharmaceutical Industries, Ltd, Netanya, Israël, et H. Lundbeck A/S, Copenhague, Danemark. Elle avait été revue et approuvée par les comités d’éthique de chaque centre participant. PATIENTS Des patients traités par lévodopa et présentant des fluctuations motrices (N = 472) ont été inclus dans 57 centres du Parkinson Study Group entre décembre 2000 et juin 2002. Pour être éligibles, les patients devaient présenter une MP idiopathique à un stade de Hoehn et Yahr13 modifié inférieur à 5 en période « off » (mauvaise fonction motrice), être âgés de 30 ans ou plus et présenter une période « off » d’au moins 2,5 heures/j (confirmée par le carnet journalier rempli initialement à domicile pendant trois jours). Les patients devaient en outre avoir reçu une dose optimisée et stable de lévodopa au moins trois fois par jour (sans compter la dose du coucher) pendant au moins deux semaines avant la visite de sélection. Un traitement concomitant par des doses stables d’agonistes dopaminergiques, de chlorhydrate d’amantadine, d’anticholinergiques et d’entacapone était autorisé. Les patients présentant un syndrome parkinsonien atypique ou secondaire, des troubles cognitifs marqués (score Mini-Mental State Examination14 < 24), des symptômes dépressifs (score Beck Depression Inventory15 > 15) et des troubles neurologiques et médicaux instables étaient exclus de l’étude. PROCÉDURES Il s’agit d’une étude multicentrique, randomisée, en double aveugle, contrôlée versus placebo, sur des bras parallèles de patients parkinsoniens et présentant des fluctuations motrices sous traitement optimisé par lévodopa. Après une visite de sélection destinée à vérifier que les patients remplissaient tous les critères d’inclusion, y compris la capacité à remplir correctement les carnets journaliers de surveillance à domicile, les patients ont été randomisés soit sous 0,5 mg/jour de rasagiline, soit sous 1 mg/jour de rasagiline, soit sous placebo. Le plan de randomisation, généré par ordinateur, prévoyait une stratification par centre et par blocs de traitements afin de garantir un équilibre approximatif entre les bras de traitement dans chaque centre. La posologie de lévodopa pouvait être diminuée à la discrétion de l’investigateur au cours des 6 premières semaines de l’étude mais elle devait rester constante au cours des 20 dernières semaines. Les patients se sont présentés à des visites à 3, 6, 10, 14, 20 et 26 semaines après l’examen initial, pour l’évaluation de la sécu rité d’emploi et de l’efficacité. Un carnet journalier de surveillance à domicile, dans lequel les patients consignaient eux-mêmes, toutes les 30 minutes, s’ils étaient en période « on sans dyskiné (RÉIMPRESSION) ARCH NEUROL / VOL 62, FEV 2005 242 sies ou on sans dyskinésies gênantes » , en période « on avec dyskinésies gênantes », en période « off » ou « endormis », était rempli pendant les 3 jours précédant immédiatement l’inclusion et avant les visites des semaines 6, 14 et 26. Les définitions de la période « on » (« fonctionnement global et mobilité relative ment satisfaisants, avec l’impression que le médicament est efficace »), de la période « off » (« fonctionnement global relativement mauvais, avec l’impression que le médicament est inefficace »), des dyskinésies (« mouvements involontaires autres qu’un tremblement ») et des dyskinésies gênantes (c’est-à-dire « douloureuses, perturbant l’équilibre ou intenses au point de perturber la coordination ou le fonctionnement général ») leur étaient expliquées et démontrées à l’aide d’un film vidéo standardisé et de carnets journaliers d’apprentis sage. Les patients ont mesuré leur pression artérielle avant et après le principal repas de la journée pendant 7 jours avant l’examen initial et les visites des semaines 3 et 26, à l’aide d’un appareil automatique (Welch Allyn, Skaneateles, NY). Une analyse d’urines, un hémogramme complet et un bilan biochimique sérique ont été effectués lors de la sélection et après 10 et 26 semaines de traitement par un labo ratoire central (ACM Laboratories, Rochester, NY). Des électrocardiogrammes (ECG) ont été enregistrés au moment de la sélection et après 26 semaines de traitement. Des examens dermatologiques ont été réalisés lors de la sélection et après 14 et 26 semaines de traitement, en raison de l’augmentation de la fréquence des cancers de la peau dans la MP en général16,17 et de la survenue de quelques cas dans les précédentes études sur la rasagiline.12 À aucun moment, les patients n’ont été tenus de restreindre leur consommation de tyramine. CRITÈRES D’ÉVALUATION Le critère principal d’évaluation prédéfini, était la variation moyenne observée pendant la période de traitement (semaines 6, 14 et 26), par rapport à l’état initial, de la durée journa lière totale moyenne de la période « off », évaluée à l’aide des carnets journaliers. Les critères secondaires d’efficacité, dans un ordre fixé d’avance pour répondre aux objectifs de l’analyse statistique, étaient l’impression clinique globale de l’investigateur sur l’amélioration clinique du patient pendant l’étude, évaluée sur une échelle à sept points (allant de « significativement améliorée » à « significativement aggravée », en passant par « pas de changement ») ainsi que les variations par rapport à l’état initial du sous-score Activités de la vie quotidienne (ADL : Activities of Daily Living) de l’Unified Parkinson’s Disease Rating Scale (UPDRS)18 durant les périodes « off », du sous-score UPDRS moteur durant les périodes « on » et du sous-score de qualité de vie évalué par les patients à l’aide de l’échelle Parkinson Disease Quality-of-Life (PD-QUALIF).19 Les critères d’évaluation supplémentaires prédéfinis étaient les variations, par rapport à l’état initial, de la durée journalière totale moyenne de la période « on », du score de Schwab et England ADL20 durant les périodes « on » et « off » et du sous-score UPDRS ADL en période « on ». La sécurité d’emploi a été évaluée par la fréquence et la sévérité des événements indésirables rapportés, par les modifications des signes vitaux, des examens biologiques, des ECGs et des examens dermatologiques. Les modifications des paramètres biologiques et électrocardiographiques étaient considérées comme anor males quand elles s’écartaient des fourchettes de référence définies par le laboratoire central. La pression artérielle systolique était considérée comme anormale quand elle dépassait 180 mm Hg, était inférieure à 90 mm Hg ou variait de plus de 30 mm Hg par rapport à la valeur initiale. La pression artérielle diastolique était considérée comme anormale quand elle dépassait 100 mm Hg, était inférieure à 50 mm Hg WWW.ARCHNEUROL.COM ©2005 American Medical Association. Tous droits réservés. ou variait de plus de 20 mm Hg par rapport à la valeur initiale. La fréquence cardiaque était considérée comme anormale quand elle dépassait 120 battements / minute, était inférieure à 45 battements / minute ou variait de plus de 20 battements / minute par rapport à l’état initial. La tolérance a été évaluée par le nombre de patients qui ont arrêté l’étude dans chaque bras. ANALYSE STATISTIQUE Il était prévu d’inclure un effectif de 150 patients par bras (effectif global : 450) pour obtenir une puissance d’au moins 80 % dans la détection d’une amélioration d’au moins 45 minutes de la durée journalière totale moyenne de la période « off » dans l’un ou l’autre bras rasagiline, comparativement au bras placebo. L’analyse principale d’efficacité a été effectuée par une analyse de covariance, le modèle incluant la variation de la durée journalière totale moyenne de la période « off » par rapport à l’état initial comme variable dépendante, le bras de traitement comme variable indépendante intéressante, l’investigateur (centre) comme facteur de stratification et la durée initiale de la période « off » comme covariable. L’interaction traitement / centre était incluse dans le modèle si elle était significative à P < 0,10. L’analyse statistique principale a porté sur les données de tous les patients qui avaient rempli leur carnet journalier après la randomisation (n = 451). Pour déterminer l’effet des arrêts prématurés, les analyses ont été répétées en retenant uniquement les patients qui avaient terminé l’étude (n = 414) et les patients qui avaient terminé l’étude en respectant toutes les procédures conformément au protocole (n = 359). Les résultats de ces dernières analyses ne différaient pas notablement de ceux des analyses principales et ne sont donc pas décrits ici. Les critères d’efficacité secondaires et exploratoires ont été analysés de la même façon que le critère d’efficacité principal. S’il manquait une donnée chez un patient à une visite, la dernière observation disponible était reportée et imputée à cette visite. La fréquence des événements indésirables et des anomalies des examens biologiques, des signes vitaux et des ECGs ont été analysés par tests du χ2, en repérant les différences entre les bras de traitement au seuil nominal de 5 % (P < 0,05). Toutes les méthodes d’analyses avaient été définies avant la levée de l’aveugle. Les analyses ont été réalisées selon le principe de l’intention de traiter et le seuil de 5 % (P < 0,05) a été retenu pour les tests de significativité statistique formelle et l’estimation des intervalles. Nous avons utilisé une méthode d’analyse hiérarchique, combinée avec la méthode par paliers de Bonferroni et Hochberg,21 pour contrôler l’erreur de type I. Les analyses du critère d’évaluation principal (variation de la durée journalière totale moyenne de la période « off ») et des 4 critères secondaires prédéfinis et hiérarchisés (impression clinique globale, variation du sous-score UPDRS ADL en période « off », variation du sousscore UPDRS moteur en période « on » et variation du score PD-QUALIF) étaient conçues pour 2 types de comparaisons (1 mg/jour versus placebo et 0,5 mg/jour versus placebo, avec un maximum de 5 comparaisons pour chaque posologie de rasagiline). La méthode d’approche hiérarchique pour chaque posologie étudiée a permis d’évaluer les 5 critères dans un ordre pré-défini (comme indiqué dans la liste), l’analyse pour la dose en question étant arrêtée au premier résultat non significatif.22 RÉSULTATS CARACTÉRISTIQUES ET DEVENIR DES PATIENTS, OBSERVANCE AU TRAITEMENT Il n’y avait pas de différence significative entre les bras (RÉIMPRESSION) ARCH NEUROL / VOL 62, FEV 2005 243 Tableau 1. Caractéristiques des patients à l’état initial* Rasagiline Caractéristique Âge (années) Sexe masculin† Ancienneté de la maladie (années) Durée du traitement antérieur par lévodopa (ans) Posologie journalière de lévodopa (mg) Traitements concomitants† Agonistes dopaminergiques Entacapone Amantadine Durée journalière de la période « off » (heures) Durée journalière de la période « on » (heures) Sans dyskinésies Avec dyskinésies Stade de Hoehn et Yahr en période « on » Score de Schwab et England ADL évalué par l’investigateur En période « on » En période « off » Score UPDRS Total en période « on » Moteur en période « on » ADL en période « on » ADL en période « off » Score MMSE Placebo (n = 159) 0,5 mg/jour (n = 164) 1 mg/jour (n = 149) 64,5 (9,9) 104 (65,4) 9,7 (4,9) 8,5 (4,7) 62,6 (9,5) 102 (62,2) 9,3 (5,6) 8,3 (5,5) 62,9 (8,9) 99 (66,4) 8,8 (5,4) 7,9 (5,4) 821 (485) 750 (379) 815 (471) 111 (69,8) 65 (40,9) 38 (23,9) 6,0 (2,2) 116 (70,7) 55 (33,5) 33 (20,1) 6,0 (2,0) 107 (71,8) 54 (36,2) 27 (18,1) 6,3 (2,6) 9,8 (2,6) 1,0 (1,7) 2,1 (0,7) 9,5 (2,6) 1,1 (2,2) 2,0 (0,6) 9,4 (3,0) 1,0 (2,0) 2,0 (0,6) 88,1 (8,6) 70,7 (15,1) 88,8 (8,1) 72,1 (15,1) 88,3 (11,1) 71,0 (17,2) 28,5 (14,5) 20,7 (10,3) 6,1 (5,1) 15,5 (5,7) 29,0 (1,3) 28,9 (16,0) 21,4 (12,0) 5,6 (4,8) 15,7 (6,6) 28,9 (1,3) 28,2 (15,3) 20,8 (11,0) 5,8 (5,0) 15,6 (6,8) 29,0 (1,3) Abréviations : ADL = activités de la vie quotidienne (activities of daily living) ; MMSE = Mini-Mental State Examination ; UPDRS = Unified Parkinson’s Disease Rating Scale. *Sauf mention contraire, les données sont exprimées en termes de moyennes (ET). Les fourchettes possibles sont les suivantes : entre 0 et 5 pour le stade de Hoehn et Yahr, entre 0 et 100 pour le score de Schwab et England ADL, entre 0 et 176 pour le score UPDRS total, entre 0 et 108 pour le sous-score UPDRS moteur, entre 0 et 52 pour le sous-score UPDRS ADL et entre 0 et 30 pour le score MMSE. †Les données sont exprimées en nombres (pourcentage). Sélectionnés (n = 605) Randomisés (n = 472) Placebo (n = 159) Rasagiline 0,5 mg/j (n = 164) Arrêts prématurés (n = 19) Arrêts prématurés (n = 22) Rasagiine 1 mg/j (n = 149) Arrêts prématurés (n = 17) 140 ont terminé l'étude 142 ont terminé l'étude 132 ont terminé l'étude 115 ont achevé l'étude conformément au protocole 125 ont achevé l'étude conformément au protocole 119 ont achevé l'étude conformément au protocole Figure 1. Devenir des patients pendant la sélection, la randomisation et les 26 semaines de traitement en double aveugle. de traitement pour les données démographiques et les caractéristiques cliniques à l’état initial (Tableau 1). La WWW.ARCHNEUROL.COM ©2005 American Medical Association. Tous droits réservés. Tableau 2. Critères d’évaluation de l’efficacité* Comparaison rasagiline 1 mg/j versus placebo Comparaison rasagiline 0,5 mg/j versus placebo Variation par rapport à l’état initial Moyenne (IC à 95 %) Valeur de P Moyenne (IC à 95 %) Valeur de P Critère principal : durée de la période « off » Critères secondaires Impression clinique globale Scores UPDRS ADL en période « off » Moteur en période « on » Score PD–QUALIF global Critères exploratoires Durée journalière de la période « on » Sans dyskinésies Avec dyskinésies* Score de Schwab et England ADL évalué par l’investigateur En période « off » En période « on » Score UPDRS† ADL en période « on » Dyskinésies* Instabilité posturale et troubles de la marche Rigidité* Bradykinésie Tremblement* –0,49 (–0,91 ; –0,08) 0,02 –0,94 (–1,36 ; –0,51) � 0,001 –0,39 (–0,64 ; –0,13) 0,003 –0,68 (–0,94 ; –0,42) � 0,001 –1,20 (–2,08 ; –0,32) –2,91 (–4,59 ; –1,23) –2,18 (–4,49 ; 0,14) 0,008 � 0,001 0,07 –1,34 (–2,24 ; –0,43) –2,87 (–4,58 ; –1,16) –1,48 (–3,86 ; 0,90) 0,004 0,001 0,22 0,51 (0,00 ; 1,03) –0,05 (–0,41 ; 0,31) 0,050 0,79 0,78 (0,26 ; 1,31) 0,37 (0,00 ; 0,74) 0,004 0,048 0,92 (–1,51 ; 3,35) 0,96 (–0,69 ; 2,61) 0,46 0,25 3,00 (0,49 ; 5,51) 0,63 (–1,06 ; 2,33) 0,02 0,46 –0,62 (–1,38 ; 0,14) 0,24 (–0,08 ; 0,57) –0,41 (–0,79 ; –0,03) –0,51 (–1,07 ; 0,06) –0,58 (–1,43 ; 0,27) –0,79 (–1,25 ; –0,33) 0,11 0,14 0,04 0,08 0,18 < 0,001 0,06 (–0,73 ; 0,84) 0,37 (0,04 ; 0,70) –0,07 (–0,46 ; 0,32) –0,66 (–1,24 ; –0,09) –0,89 (–1,77 ; –0,00) –0,73 (–1,20 ; –0,27) 0,89 0,03 0,73 0,02 0,049 0,002 Durée journalière totale moyenne de la période OFF, h Abréviations : ADL = activités de la vie quotidienne (activities of daily living) ; IC = intervalle de confiance ; UPDRS = Unified Parkinson’s Disease Rating Scale. *L’analyse inclut l’interaction traitement / centre. †Fourchettes possibles : entre 0 et 12 pour les dyskinésies, entre 0 et 20 pour l’instabilité posturale et les troubles de la marche, entre 0 et 20 pour la rigidité, entre 0 et 36 pour la bradykinésie et entre 0 et 32 pour le tremblement. 6 4 2 1 mg/j de rasagiline 0,5 mg/j de rasagiline Placebo 0 0 6 14 26 Semaine Figure 2. Durée journalière totale moyenne de la période « off » chez les patients traités pendant 26 semaines. La réduction de la durée journalière totale moyenne de la période « off » a été plus importante chez les patients traités par 0,5 ou 1 mg/jour de rasagiline que sous placebo. La Figure 1 illustre le devenir de tous les patients évalués, par bras de traitement, au cours de l’étude. Globalement 414 patients (87,7 % des patients inclus) ont achevé 26 semaines de traitement. Un sous-groupe de 359 patients (76,1 % des patients inclus) a terminé l’étude sans violation du protocole. Les violations les plus fréquentes ont été les arrêts prématurés (12 %), un nombre de carnets journaliers exploitables inférieurs à 6 (10 %, essentiellement chez des patients qui ont arrêté prématurément) et une variation de la dose journalière de lévodopa ou d’autres antiparkinsoniens de plus de 20 % par rapport à la dose initiale au cours des 20 dernières semaines de l’étude (4 %). L’observance au traitement a été élevée comme l’indiquait le décompte des comprimés : 95 % des patients ont pris (RÉIMPRESSION) ARCH NEUROL / VOL 62, FEV 2005 244 au moins 90 % des doses prévues. Entre l’examen initial et la visite de la semaine 26, la dose journalière moyenne (± ET) de lévodopa a été diminuée de 12 ± 142 mg dans le bras placebo, de 32 ± 122 mg dans le bras 0,5 mg/jour de rasagiline et de 36 ± 133 mg dans le bras 1 mg/jour de rasagiline. Dans chacun des bras, la variation médiane de la posologie de lévodopa était de 0 mg. La plupart des patients prenaient d’autres antiparkinsoniens, à savoir des agonistes dopaminergiques, de l’entacapone et de l’amantadine (Tableau 1). EFFICACITÉ Pendant la période de traitement, la durée journalière totale moyenne ajustée de la période « off » a diminué, par rapport à l’état initial, de 1,85 heures (29 %) chez les patients traités par 1 mg/jour de rasagiline, de 1,41 heures (23 %) sous traitement par 0,5 mg/jour de rasagiline et de 0,91 heure (15 %) sous placebo (Tableau 2). Chez les patients traités par 1 mg/jour de rasagiline, la durée journalière de la période « off » a été réduite de 0,94 heure (intervalle de confiance à 95 % : [0,51 ; 1,36] ; P < 0,001) comparativement au placebo. Chez les patients traités par 0,5 mg/jour de rasagiline, la durée de la période « off » a été réduite de 0,49 heure (intervalle de confiance à 95 % : [0,08 ; 0,91] ; P = 0,02) compara tivement au placebo. Les variations par rapport à l’état initial et les différences entre les bras ont persisté pendant toute la période de traitement (Figure 2). Rien n’indiquait l’existence d’une différence d’effets du traitement en fonction des centres (P = 0,58 pour l’interaction traitement / centre). Les critères secondaires d’efficacité ont été évalués à WWW.ARCHNEUROL.COM ©2005 American Medical Association. Tous droits réservés. Tableau 3. Patients ayant présenté des événements indésirables sous traitement Rasagiline Événement Perte de poids Vomissements Anorexie Troubles de l’équilibre 0,5 mg/j (n = 164) 1 mg/j (n = 149) Placebo Nombre (%) (n = 159) Nombre (%) Valeur de P * Nombre (%) Valeur de P * 4 (2,5) 2 (1,3) 1 (0,6) 1 (0,6) 4 (2,4) 6 (3,7) 3 (1,8) 9 (5,5) 0,76 0,31 0,64 0,03 14 (9,4) 10 (6,7) 8 (5,4) 5 (3,4) 0,02 0,03 0,04 0,19 *Comparativement au placebo. l’aide d’une analyse hiérarchique prédéfinie. Compara tivement au bras placebo, l’impression clinique glo bale, le sous-score UPDRS ADL en période « off » et le sous-score UPDRS moteur en période « on » se sont significativement améliorés sous traitement par l’une ou l’autre posologie de rasagiline (Tableau 2). La qualité de vie, évaluée par le score PD-QUALIF global, a montré une tendance en faveur d’une amélioration chez les patients traités par 0,5 mg/jour de rasagiline (P = 0,07), mais pas sous traitement par 1 mg/jour de rasagiline. Le sous-score PD-QUALIF « social » a montré un bénéfice des deux posologies de rasagiline par rapport au placebo, le sousscore « perspectives » n’a montré de bénéfice que pour la posologie de 0,5 mg/jour et les sous-scores « fonction », « image de soi », « indépendance », « sommeil » et « troubles urinaires » n’ont pas montré de différence avec le placebo. Les analyses exploratoires prédéfinies (Tableau 2) ont démontré des allongements significatifs de la durée journalière de la période « on » sous traitement par les deux posologies de rasagiline, ce qui correspon dait au raccourcissement de la période « off ». Dans le bras traité par 0,5 mg/jour de rasagiline, la totalité de l’allongement de la période « on » était dénuée de dyskinésies gênantes. Dans le bras traité par 1 mg/jour de rasagiline, 32 % de l’allongement de la période « on » s’accompagnait de dyskinésies gênantes. À la posologie de 1 mg/jour, la rasagiline a induit une amélioration significative du score de Schwab et England ADL20 en périodes « off » (P = 0,02), mais cet effet n’a pas été observé sous 0,5 mg/jour. Une analyse post hoc des sous-scores UPDRS en périodes « on » a révélé des amélio rations significatives de la rigidité, de la bradykinésie et du tremblement chez les patients traités par 1 mg/jour de rasagiline et de l’instabilité posturale, des troubles de la marche et du tremblement chez les patients traités par 0,5 mg/jour (ces symptômes considérés tels qu’évalués par l’UPDRS). SÉCURITÉ D’EMPLOI ET TOLÉRANCE Le nombre de patients arrêtant prématurément l’étude quelle qu’en soit la raison, ou en raison de la survenue d’événements indésirables n’était pas significativement différent entre les bras de traitement (P = 0,85, test du χ²) (Figure 1). Des événements indésirables ont été rapportés chez 87 % des patients du bras placebo, 91 % des patients du bras rasagiline 0,5 mg/jour et (RÉIMPRESSION) ARCH NEUROL / VOL 62, FEV 2005 245 95 % des patients du bras rasagiline 1 mg/jour. Le Tableau 3 énumère les événements indésirables qui ont été significativement plus fréquents chez les patients traités par l’une ou l’autre posologie de rasagiline que sous placebo. Il s’agissait le plus souvent d’effets d’ordre gastro-intestinal et ils ont semblé être dosedépendants. Des dyskinésies ont été rapportées comme événements indésirables chez 10 % des patients sous placebo et 18 % des patients sous l’une ou l’autre posologie de rasagiline (P = 0,03, test du χ2 pour la comparaison entre les deux bras rasagiline combinés et le placebo). Les troubles de l’équilibre ont été plus fréquents chez les patients traités par rasagiline, mais ce phénomène ne semblait pas dose-dépendant. La dépression a été significativement moins fréquente chez les patients recevant 0,5 mg/jour de rasagiline que sous placebo (P = 0,04). Il y a eu 22 événements indésirables graves chez 14 patients sous placebo, 42 chez 21 patients traités par 0,5 mg/jour de rasagiline et 27 chez 18 patients traités par 1 mg/jour de rasagiline. Les événements indésirables graves les plus fréquents (dans les trois bras combinés) ont été : blessures accidentelles (n = 6), arthrite, aggravation de la MP, mélanome, accident vasculaire cérébral (n = 3) et infection du tractus urinaire (n = 3) ; aucun d’entre eux n’a été significativement plus fréquent sous rasagiline que sous placebo. La rasagiline n’a pas eu d’effet indésirable sur la pression artérielle ou sur la fréquence cardiaque. L’analyse des différences entre les bras du point de vue de l’incidence des anomalies au seuil de 5 % (P < 0,05) a montré que plus de patients avaient présenté une pression artérielle systolique basse (20 patients contre 8) ou une pression artérielle diastolique basse (9 patients contre 1) en orthostatisme, mais non en décubitus, sous traitement par 0,5 mg/jour de rasagiline comparativement au placebo. Des comparaisons analogues entre 1 mg/jour de rasagiline et le placebo n’ont pas montré de différence significative. Une augmentation de la pression artérielle systolique par rapport à sa valeur à l’état initial a été plus fréquente dans le bras placebo (en orthostatisme : 28 patients du bras placebo, 12 patients du bras rasagiline 0,5 mg/jour et 13 du bras rasagiline 1 mg/jour ; en décubitus : 27 patients du bras placebo, 17 du bras rasagiline 0,5 mg/jour et 10 du bras rasagiline 1 mg/jour). Il n’y avait pas de différence significative entre les bras pour l’incidence de la diminution de la pression artérielle par rapport à l’état initial. Il n’y avait pas de WWW.ARCHNEUROL.COM ©2005 American Medical Association. Tous droits réservés. Parkinson Study Group Les membres suivants du Parkinson Study Group ont participé à cette étude et ont contribué à la rédaction de cet article en tant qu’auteurs : COMITÉ DE PILOTAGE University of Rochester, Rochester : Steven R. Schwid, MD (medical director), Ira Shoulson, MD (principal investigator) ; University of Pennsylvania, Philadelphia : Matthew Stern, MD (co-principal investigator) ; University of Rochester : David Oakes, PhD (chief biostatistician), Karl Kieburtz, MD (director, Clinical Trials Coordination Center) ; Columbia-Presbyterian Medical Center, New York, NY : Stanley Fahn, MD ; Medical College of Wisconsin, Milwaukee : Karen Blindauer, MD ; University of Connecticut, Farmington : Antoinelle deMarcaida, MD. INVESTIGATEURS ET COORDONNATEURS PARTICIPANTS Medical College of Ohio, Toledo : Lawrence Elmer, MD, PhD, Kathy Davis ; New York University Medical Center, New York : Enrico Fazzini, MD, Linda Chin, RN ; Duke University Medical Center, Durham, NC : Burton Scott, MD, Carroll Wilcox, RN ; University of Pennsylvania : Amy Colcher, MD, Sue Reichwein, CCRC ; University of South Florida, Tampa : Robert Hauser, MD, Lisa Gauger, BA ; University of Colorado Health Sciences Center, Denver : Maureen Leehey, MD ; Baylor College of Medicine, Houston, Tex : William Ondo, MD ; Clinical Neuroscience Center, Southfield, Mich : Peter Lewitt, MD, Patricia Kaminski, RN ; University of Virginia, Charlottesville : Madaline Harrison, MD, Elke Rost-Ruffner, RN, BSN ; Washington University, St Louis, Mo : Brad Racette, MD, Patti Cooper ; The Parkinson’s & Movement Disorder Institute, Fountain Valley, Calif : Karen Frei, MD, Nancy Luong, BS ; University of Kansas Medical Center, Kansas City : Rajesh Pahwa, MD, Jovianna Dicarlo, CMA ; University of Southern California, Los Angeles : Mark F. Lew, MD, Connie Kawai, RN, BSN, CCRC ; Institute for Neurodegenerative Disorders, New Haven, Conn : Danna Jennings, MD, Karen Caplan, MSW ; Boston University, Boston, Mass : J. Stephen Fink, MD, PhD, Peter Novak, MD, Cathi-Ann Thomas, RN ; Hotel-Dieu Hospital, Centre Hospitalier de l’Université de Montreal, Montreal, Quebec : Sylvain Chouinard, MD, Chantale Beauvais, RN ; University of Arkansas for Medical Sciences, Little Rock : Samer Tabbal, MD, Ergun Uc, MD, Jana Patterson, RN ; Brown University, Pawtucket, RI : Hubert Fernandez, MD ; Creighton University, Omaha, Neb : John M. Bertoni, MD, Larisa Skrypnik, BS ; McGill Centre for Studies in Aging, Verdun, Quebec : Michel Panisset, MD, Marie Josee Fortin ; Albany Medical College, Albany, NY : Eric Molho, MD, Jacqueline Nash ; University of Cincinnati/Cincinnati Children’s Hospital, Cincinnati, Ohio : Arif Dalvi, MD, Donna Schwieterman, MA, CCRC ; Rush-Presbyterian/St Luke’s Medical Center, Chicago, Ill : Christopher Goetz, MD, Kimberly Janko, RN, BSN ; Ottawa Hospital Civic Site, Ottawa, Ontario : Tilak Mendis, MD, Davoud Mahtat, Peggy Gray, BSCN ; University of Alberta, Edmonton : Richard Camicioli, MD, Pamela King, RN, BSN ; Indiana University School of Medicine, Indianapolis : Joanne Wojcieszek, MD ; Colorado Neurological Institute, Englewood : Rajeev Kumar, MD, Deborah Judd, RN ; Margolin Brain Institute, Fresno, Calif : David Margolin, MD, PhD, J. J. Margolin, RN, FNP, Karen Clem, RN ; University of New Mexico, Albuquerque : Paul Gordon, MD ; University of Rochester : Frederick Marshall, MD, Debra Berry, MSN, NP ; University of Minnesota/Minneapolis VA Medical Center, Minneapolis : David Rottenberg, MD, Joy Hansen, RN ; Long Island Jewish Medical Center, New Hyde Park, NY : Mark Forrest Gordon, MD ; University of Connecticut, Hartford : Mohamed Hassan, MD, Patricia Keltonic, RN ; University of California, Irvine : Neal Hermanowicz, MD, Shari Niswonger, RN ; London Health Sciences Centre, London, Ontario : Mandar Jog, MD, PhD, Cheryl Horn, RN ; University of Maryland School of Medicine, Baltimore : Lisa Shulman, MD, Michelle Cines, RN ; University of Calgary, Calgary, Alberta : Oksana Suchowersky, MD, Sarah Furtado, MD, PhD, Lorelei Derwent, RN ; Barrow Neurological Institute, Phoenix, Ariz : Johan Samanta, MD, Kelli Williamson, RN ; University of Puerto Rico School of Medicine, San Juan : Carmen Serrano Ramos, MD, Laritza Berrios, RN, Sandra Roque, RN ; California Medical Center for Movement Disorders, Oxnard : James Sutton, MD, Juanita Young, CCRC ; Columbia-Presbyterian Medical Center : Cheryl Waters, MD, Reina Benabou, MD, PhD ; University of Miami, Miami, Fla : Carlos Singer, MD, William Koller, MD, Doris Martin ; Medical College of Georgia, Augusta : Kapil Sethi, MD, Joan Carpenter, RN ; Louisiana State University Medical Center, New Orleans : Jayaraman Rao, MD, Maureen Cook, RN, BSN ; North Shore University Hospital, Manhassett, NY : Andrew Feigin, MD, Margaret Cox, RN ; University Hospitals of Cleveland, Cleveland, Ohio : David Riley, MD ; Hunter Homes McGuire Veterans Medical Center, Richmond, Va : Vincent Calabrese, MD ; Massachusetts General Hospital, Boston : David Standaert, MD, PhD, Marsha Tennis, RN ; Scott & White Hospital/Texas A&M University, Temple : Bala Manyam, MD, Jacqueline Whetteckey, Brian Wulbrecht, BA, CCRP ; Saskatoon District Health Board Royal University Hospital, Saskatoon, Saskatchewan : Alexander Rajput, MD ; University of Medicine and Dentistry, New Brunswick, NJ : Lawrence Golbe, MD, Debbie Caputo, RN, MSN ; Emory University School of Medicine, Atlanta, Ga : Alan Freeman, MD, Linda McGinn ; Cleveland Clinic, Cleveland : Thyagarajan Subramanian, MD ; McFarland Neurosciences, Ames, Iowa : Todd Ajax, MD ; University of California, San Francisco : Michael Aminoff, MD, FRCP, Julie Hevezi, RN ; Toronto Western Hospital, Toronto, Ontario : Julie So, RN. PERSONNEL DES CENTRES DE BIOSTATISTIQUES ET DE COORDINATION University of Rochester : Janice Bausch, BS, Alicia Brocht, BA, Chris Chadwick, MPH, Susan Daigneault, Shirley Eberly, MS, Michele Goldstein, BS, Karen Hodgeman, Carrie Irvine, BS, Debbie Johnsen, BS (project coordinator), Cornelia Kamp, MBA, CCRC (director of research operations, Clinical Trials Coordination Center), Dee Kamp, Margot Lutz, RN (senior project coordinator), Sandra Plumb, BS (senior project coordinator), Aileen Shinaman, JD (executive director, Parkinson Study Group), Chris Weaver. COMITÉ DE SURVEILLANCE DÉDIÉ À LA SÉCURITÉ D’EMPLOI University of Rochester : Pierre Tariot, MD (chair), Christopher Cox, PhD ; Medical College of Georgia : L. Michael Prisant, MD ; University of Iowa, Iowa City : Robert Rodnitzky, MD. PROMOTEURS Teva Pharmaceutical Industries, Ltd : Sheila Oren, MD, Ruth Levy, PhD, Eli Eyal, MSc, Tamar Goren, PhD, Shoshi Friedman ; Teva Neuroscience LLC, North Wales, Pa : Phyllis Salzman, PhD, Bruce Schwartz, PhD ; H. Lundbeck A/S : Misser Forrest, MD. (RÉIMPRESSION) ARCH NEUROL / VOL 62, FEV 2005 246 WWW.ARCHNEUROL.COM ©2005 American Medical Association. Tous droits réservés. différence significative entre les bras pour l’incidence des modifications tensionnelles observées lors du passage du décubitus en orthostatisme ou dans les cas d’hypotension orthostatique rapportés comme des événements indésirables. Pendant le traitement, il n’y a pas eu de différence significative entre les bras pour les examens biologiques ou les données de l’ECG. La surveillance de la pression artérielle à domicile avant et après le repas principal de la journée (4 809 observations lors de l’examen initial, 4 645 à la semaine 3 et 4 069 à la semaine 26) n’a pas montré de différence significative entre les bras. Les examens dermatologiques effectués sous traitement ont révélé un mélanome chez 3 patients (1 patient traité par 0,5 mg/jour de rasagiline et 2 par 1 mg/jour de rasagiline). En outre, chez 1 patient, un mélanome a été diagnostiqué avant l’instauration du traitement étudié. DISCUSSION Le traitement par la rasagiline a été bien toléré et a induit un bénéfice thérapeutique chez les patients présentant une MP avec fluctuations motrices, malgré un traitement par lévodopa optimisé : le bénéfice a consisté en une diminution de la durée des périodes « off », telles que renseignées dans les carnets journaliers remplis par les patients et en une amélioration de l’impression clinique globale évaluée en aveugle par les examinateurs. Le fonctionnement neurologique s’est amélioré au cours des périodes « off » (scores ADL fondés sur les déclarations des patients) et au cours des périodes « on » (scores moteur global, d’instabilité posturale / troubles de la marche, de rigidité, de bradykinésie et de tremblement, fondés sur les déclarations des patients et l’examen direct). Ces effets bénéfiques étaient décelables dès la première évaluation de l’efficacité 6 semaines après l’instauration du traitement et ont persisté pendant toute la période de traitement. Ils avaient tendance à être plus importants chez les patients traités par 1 mg/ jour de rasagiline que dans le bras traité par 0,5 mg/ jour de rasagiline, mais, pour la plupart des critères d’évaluation, les différences entre les deux dosages de rasagiline n’étaient pas significatives. Ces résultats démontrent l’effet bénéfique de l’ajout de rasagiline au traitement de patients déjà traités de façon optimale par lévodopa, agonistes dopaminergiques, amantadine, anticholinergiques et entacapone avant leur inclusion dans l’étude. L’absence d’effet bénéfique sur l’échelle PD-QUALIF ne supplante pas les bénéfices observés sur les critères d’évaluation fondés sur les déclarations des patients et les données des examens. Bien que l’échelle PD-QUALIF s’efforce d’évaluer les effets de la MP sur la qualité de vie du point de vue des patients, les recherches actuelles ne permettent pas d’établir formellement que cette échelle, ou toute autre échelle de qualité de vie actuellement utilisée n’offre les propriétés psychométriques adéquates pour pouvoir être considérée comme révélatrice de bienfaits significatifs.19 À ce jour, la plupart des études de phase III menées dans la MP, ont comme critères (RÉIMPRESSION) ARCH NEUROL / VOL 62, FEV 2005 247 principaux d’évaluation les données des carnets de surveillance des patients ou les examens neurologiques. Le raccourcissement observé de la durée journalière de la période « off » s’accompagnait d’un allongement pratiquement identique de la période « on ». Les patients traités par 0,5 mg/jour de rasagiline ont présenté ce bénéfice sans allongement de la durée des périodes avec dyskinésies gênantes. Chez les patients traités par 1 mg/jour de rasagiline, l’allongement de la période « on » a été plus important, la majeure partie de cet allongement ne s’accompagnant pas de dyskinésies gênantes ; 32 % de l’augmentation s’accompagnaient cependant de dyskinésies gênantes. L’évaluation des dyskinésies par l’UPDRS suggérait également que les patients traités par 1 mg/jour de rasagiline présentaient plus de dyskinésies que ceux traités par 0,5 mg/jour, mais les deux bras ont rapporté une augmentation de la fréquence des dyskinésies à titre d’événement indésirable chez 18 % des patients contre 10 % dans le bras placebo. Associés à l’impression d’une réponse dose-dépendante en faveur de la plus forte dose de rasagiline, ces résultats suggèrent que la plus forte dose utilisée dans cette étude pourrait apporter des bénéfices partiellement masqués par l’accentuation des dyskinésies. En pratique clinique, une partie de ces dyskinésies aurait pu être évitée par un ajustement de la dose de lévodopa et des autres traitements antiparkinsoniens, mais de telles modifications étaient interdites dans cet essai car elles auraient pu perturber l’interprétation des effets de la rasagiline. Malgré ces restrictions, les dyskinésies n’ont pas occasionné d’arrêts prématurés. D’autres événements indésirables, notamment d’ordre gastrointestinal, pourraient être également dose-dépendants. La rasagiline n’a pas augmenté la fréquence des événements indésirables psychiatriques tels que les hallucinations, la somnolence et la confusion, observés avec les traitements dopaminergiques.23-26 Sur la base d’études épidémiologiques, il apparaît que l’incidence des mélanomes est augmentée chez les patients parkinsoniens.16,17 Après la découverte de quelques cas de mélanome au cours du programme de développement de la rasagiline,12 des examens dermatologiques systématiques ont été ajoutés dans le suivi de l’étude afin d’améliorer la surveillance. Cela pourrait avoir engendré une augmentation apparente de l’incidence du mélanome dans la mesure où la surveillance était plus stricte que dans d’autres études. Même si les mélanomes décelés après le début du traitement de l’étude sont survenus chez des patients traités par rasagiline, ce phénomène n’est pas parti culièrement révélateur car un tiers seulement recevait du placebo. En outre, le fait que, chez un patient, un mélanome ait été décelé avant l’instauration du traitement de l’étude plaide en faveur de l’interprétation selon laquelle ces résultats étaient affectés par le renforce ment de la surveillance d’une affection fréquente chez ce type de patients, plutôt que d’une relation avec le traitement par la rasagiline. D’autres médicaments antiparkinsoniens ont été étudiés en association à la lévodopa dans des essais similaires et ont donné des résultats comparables. WWW.ARCHNEUROL.COM ©2005 American Medical Association. Tous droits réservés. L’analyse des variations des périodes « on » et « off », mesurées à l’aide des carnets journaliers des patients, est une méthode standard d’évaluation de l’efficacité des médicaments chez ces patients.27 Par exemple, l’entacapone, un inhibiteur de la catéchol-O-méthyltransférase, pris avec chaque dose de lévodopa, a allongé d’environ une heure la durée de la période « on » chez des patients présentant une MP avec des fluctuations motrices.23 Les agonistes dopaminergiques, à savoir mésilate de pergolide,24 pramipexole25 et chlorhydrate de ropinirole,26 allongent de 1 à 2 heures la durée de la période « on », mais leurs effets indésirables sont plus gênants que ceux de la rasagiline. Les effets indésirables fréquents de ces molécules sont l’intolérance gastrointestinale, les hallucinations, les œdèmes, la somnolence et l’hypotension orthostatique ; ils conduisent souvent à l’arrêt du traitement. Les effets du chlorhydrate de sélégiline, un inhibiteur de la MAO, sur les fluctuations « on / off » de la MP n’ont pas été étudiés de façon détaillée. Étant donné les améliorations des signes et symptômes de la MP observés sous rasagiline en monothérapie chez des patients atteints de la maladie11,12 au stade précoce et en association à la lévodopa chez les patients présentant des fluctuations motrices, la rasagiline semble être un nouveau traitement prometteur pour la MP. La simplicité d’administration (une prise par jour, sans période de titration) et l’excellente tolérance de la rasagiline consti tuent des avantages supplémentaires. En plus de ces effets à court terme, la rasagiline semble avoir des effets bénéfiques plus durables, suggérant qu’elle pourrait modifier la progression de la MP. Des études pré cliniques28,29 ont montré que, sur de multiples modèles expérimentaux, les inhibiteurs de la MAO-B peuvent protéger les neurones contre le stress oxydatif, l’apoptose et d’autres formes d’atteintes. En outre, dans une étude menée en aveugle sur un effectif de 404 patients souffrant de MP au stade précoce, les scores UPDRS ont été meilleurs chez les patients randomisés sous traitement par rasagiline pendant un an que chez ceux randomisés sous traitement par la rasagiline différé de 6 mois.12 Les deux bras ont été étudiés alors qu’ils prenaient la même posologie de rasagiline, si bien que les effets symptomatiques auraient dû être les mêmes ; la différence persistante constatée pourrait être liée à des effets protecteurs associés au traitement prolongé. Il convient de mener d’autres études pour explorer cette hypothèse. Accepté pour publication le 8 juin 2004. Correspondance : Steven R. Schwid, MD, Department of Neurology, University of Rochester Medical Center, 601 Elmwood Ave., Box 605, Rochester, NY 14642 ([email protected]). Contributions des auteurs : Conception et méthodologie de l’étude : Schwid, Shoulson, Stern, Oakes, Kieburtz, Fahn, Blindauer, deMarcaida, Fazzini, Chin, Hauser, Gauger, Ondo, Lewitt, Racette, Frei, Luong, Pahwa, Jennings, Fink, Tabbal, Uc, Panisset, Molho, Schwieterman, Mahtat, Camiciolo, King, Wojcieszek, Judd, Berry, F. Gordon, Hermanowicz, Shulman, Cines, Suchowersky, Williamson, Serrano Ramos, Roque, Benabou, Carpenter, (RÉIMPRESSION) ARCH NEUROL / VOL 62, FEV 2005 248 Feigin, Riley, Calabrese, Standaert, Tennis, Manyam, Whetteckey, Wulbrecht, McGinn, Aminoff, Hevezi, Bausch, Chadwick, Irvine, Johnsen, C. Kamp, Plumb, Shinaman, Weaver, Oren, Levy, Eyal, et Salzman. Acquisition des données : Schwid, Shoulson, Kieburtz, deMarcaida, Fazzini, Chin, Scott, Wilcox, Colcher, Reichwein, Hauser, Gauger, Leehey, Lewitt, Kaminski, Harrison, Rost-Ruffner, Racette, Cooper, Frei, Luong, Pahwa, DiCarlo, Lew, Kawai, Jennings, Caplan, Novak, Thomas, Chouinard, Beauvais, Tabbal, Uc, Patterson, Fernandez, Bertoni, Skrypnik, Panisset, Fortin, Molho, Nash, Dalvi, Schwieterman, Goetz, Janko, Mendis, Mahtat, Gray, Camiciolo, King, Wojcieszek, Kumar, Judd, D. Margolin, J. J. Margolin, Clem, P. Gordon, Marshall, Berry, Rottenberg, Hansen, F. Gordon, Hassan, Keltonic, Hermanowicz, Niswonger, Jog, Horn, Shulman, Cines, Suchowersky, Furtado, Durwent, Samanta, Williamson, Serrano Ramos, Berrios, Roque, Sutton, Young, Waters, Benabou, Singer, Koller, Martin, Sethi, Carpenter, Rao, Cook, Feigin, M. Cox, Riley, Calabrese, Standaert, Tennis, Manyam, Whetteckey, Wulbrecht, Rajput, Golbe, Caputo, Freeman, McGinn, Subramanian, Ajax, Aminoff, Hevezi, So, Brocht, Chadwick, Daigneault, Goldstein, Hodgeman, Irvine, Johnsen, C. Kamp, Lutz, Plumb, Weaver, Oren, Levy, Eyal, Salzman, Schwartz, et Forrest. Analyse et interprétation des données : Schwid, Oakes, Fahn, Blindauer, deMarcaida, Elmer, Davis, Hauser, Bertoni, Panisset, Goetz, Kumar, Marshall, Suchowersky, Singer, Koller, Calabrese, Subramanian, Bausch, Brocht, Eberly, Tariot, C. Cox, Prisant, Rodnitzky, Eyal, Goren, Friedman, et Salzman. Élaboration du manuscrit : Schwid, Shoulson, Oakes, Fahn, DiCarlo, Fink, Fernandez, Bertoni, Camiciolo, Rottenberg, Jog, Singer, Calabrese, McGinn, C. Kamp, et Schwartz. Révision critique des aspects intellectuellement importants du manuscrit : Shoulson, Stern, Oakes, Kieburtz, Fahn, Blindauer, deMarcaida, Elmer, Davis, Fazzini, Chin, Scott, Wilcox, Colcher, Reichwein, Hauser, Gauger, Leehey, Ondo, Lewitt, Kaminski, Harrison, Rost-Ruffner, Racette, Cooper, Frei, Luong, Pahwa, Lew, Kawai, Jennings, Caplan, Novak, Thomas, Chouinard, Beauvais, Tabbal, Uc, Patterson, Fernandez, Bertoni, Skrypnik, Panisset, Fortin, Molho, Nash, Dalvi, Schwieterman, Goetz, Janko, Mendis, Mahtat, Gray, Camiciolo, King, Wojcieszek, Kumar, Judd, D. Margolin, J. J. Margolin, Clem, P. Gordon, Marshall, Berry, Hansen, F. Gordon, Hassan, Keltonic, Hermanowicz, Niswonger, Horn, Shulman, Cines, Suchowersky, Furtado, Durwent, Samanta, Williamson, Serrano Ramos, Berrios, Roque, Sutton, Young, Waters, Benabou, Koller, Martin, Sethi, Carpenter, Rao, Cook, Feigin, M. Cox, Riley, Calabrese, Standaert, Tennis, Manyam, Whetteckey, Wulbrecht, Rajput, Golbe, Caputo, Freeman, Subramanian, Ajax, Aminoff, Hevezi, So, Bausch, Brocht, Chadwick, Daigneault, Eberly, Goldstein, Hodgeman, Irvine, Johnsen, D. Kamp, Lutz, Plumb, Shinaman, Weaver, Tariot, C. Cox, Prisant, Rodnitzky, Oren, Levy, Eyal, Goren, Friedman, Salzman et Forrest. Analyse statistique : Oakes, Eberly, Irvine, C. Cox, et Eyal. Obtention de financement : Shoulson, Kieburtz, Rajput, WWW.ARCHNEUROL.COM ©2005 American Medical Association. Tous droits réservés. Shinaman et Levy. Support administratif, technique et matériel : Schwid, Stern, Blindauer, Fazzini, Chin, Wilcox, Colcher, Gauger, Ondo, Lewitt, Harrison, Rost Ruffner, Racette, Frei, Luong, Pahwa, DiCarlo, Chouinard, Tabbal, Uc, Patterson, Fernandez, Bertoni, Skrypnik, Panisset, Fortin, Nash, Dalvi, Schwieterman, Mahtat, Gray, Wojcieszek, Judd, D. Margolin, J. J. Margolin, Clem, P. Gordon, Marshall, Rottenberg, Hansen, F. Gordon, Keltonic, Horn, Shulman, Durwent, Serrano Ramos, Roque, Sutton, Young, Singer, Martin, Rao, Cook, Feigin, M. Cox, Calabrese, Tennis, Manyam, Whetteckey, Wulbrecht, Golbe, Caputo, Subramanian, Ajax, Hevezi, So, Brocht, Chadwick, Daigneault, Goldstein, Hodgeman, Irvine, C. Kamp, D. Kamp, Plumb, Shinaman, Weaver, Tariot, Prisant, Goren et Salzman. Supervision de l’étude : Schwid, Shoulson, Oakes, Fahn, Blindauer, Fink, Dalvi, Kumar, Berrios, Sutton, Koller, Golbe, C. Kamp, Plumb, Tariot, Levy, Salzman et Forrest. Financement / Support : Cette étude a été financée par Teva Pharmaceutical Industries, Ltd, et par H. Lundbeck A/S. RÉFÉRENCES 1.Ahlskog JE. Medical treatment of later-stage motor problems of Parkinson’s disease. Mayo Clin Proc. 1999;74:1239-1254. 2.Albin RI, Frey KA. Initial agonist treatment of Parkinson disease: a critique. Neurology. 2003;60:390-394. 3.Lees AJ, Shaw KM, Kohout LJ, et al. Deprenyl in Parkinson’s disease. Lancet. 1977;2:791-795. 4. 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