olivia ruiz, le calme et la tempête

Transcription

olivia ruiz, le calme et la tempête
Ses talons, souvent hauts, martèlent le sol avec légèreté et franchise. Le bruit la précède.
Olivia Ruiz ne s’avance jamais sur la pointe des pieds. Parfois la cadence de ses pas
s’accélère. Elle court. Devant. De plus en plus vite. Toujours plus loin. Un quatrième
album aujourd’hui. Son quatrième album. Rien d’anecdotique { utiliser une forme
possessive tant ce disque lui appartient et lui ressemble. Ce disque est son disque. Celui
qu’elle a pensé, celui qu’elle a rêvé, celui sur lequel elle a travaillé, seule dans l’écriture
et la composition, tout au long de ces derniers mois alternant les hauts et les bas, le jour
et la nuit, le noir, le blanc et les couleurs, l’alternatif comme le continu. Entre le calme et
les tempêtes.
« Le calme et la tempête », une évidence. Dichotomie des émotions. Météorologie interne
rendue capricieuse par le cheminement de la vie. Cet album n’est pas l’album de la
maturité. Cela n’existe pas. Pas { son âge. Olivia Ruiz n’est pas en âge de vieillir. Olivia
Ruiz grandit. Chaque jour un peu plus. Chaque jour davantage. Album après album. « Le
calme et la tempête » est plus grand que « Miss Météores » qui lui-même était plus grand
que « La femme chocolat » qui lui-même était plus grand que « J’aime pas l’amour ». Oui,
plus grand. La grandeur est avant tout une histoire de profondeur et à ce petit jeu là,
Olivia Ruiz a du talent. Profondeur des mots, profondeur des sons, jamais elle n’avait
donné cette impression de puiser si loin en elle pour trouver la source de ses chansons.
Mais plonger en apnée à la recherche de ses vérités souvent ne suffit pas et il faut aller
voir encore plus loin. Se mettre en danger. Chercher une nouvelle lumière { l’extérieur
pour y voir plus clair { l’intérieur. Il faut alors se décider { partir. Partir { la recherche de
nouveaux repères sur des territoires qui n’en ont pas. Partir et non fuir.
En février, Olivia Ruiz décidait de voler plein ouest, là où le soleil se couche, y passer la
nuit et attendre l’aube d’un autre jour pour s’élever { nouveau. Partir loin sans se
retourner. Envie farouche de voyager. Besoin vital. S’échapper. Les épaules chargées. Le
cœur lourd. Partir seule. Escapade insulaire. Cuba. Plus de nouvelles. Puis un
message. J’ai quitté Cuba. Je viens d’arriver à Los Angeles. Tout va bien. J’avance. Je
continue de chercher. Chercher quoi ? Chercher tout et son contraire à la fois. Besoin de
vivre. Besoin de revivre. Panser ses douleurs { l’abri des regards. S’étendre et
s’entendre. S’écouter. S’allonger, contempler, admirer. Saisir l’instant. Admettre le
hasard. Apprécier les rencontres. Les vivre à fond. Les multiplier. Echanger. Sans
arrière-pensées. La sincérité avant tout. Regarder chez les autres ce que l’on ne sait plus
trouver chez soi, savoir que le monde change et se dire qu’il va bien falloir y prendre
place. Chanson thérapie. On n’écrit pas des chansons comme on va chez son psy. Olivia
Ruiz parle d’elle et des autres, d’elle { travers les autres, des autres { travers elle. Elle
parle de nous. Chaque mot y est choisi. Pesé. Déposé. Avec précision et délicatesse.
Chanter plutôt que dire. Pudeur des émotions face à la grandeur des sentiments. Se
battre encore et encore contre les non-dits. Elle reviendra quelques jours plus tard à
Paris. Pas longtemps. C’est décidé. Tout se passera ailleurs.
Libre. Insaisissable. Elle a trouvé le chemin. Cuba encore. Bogota une fois. Los Angeles
beaucoup. Les rencontres étaient trop belles. Elles nécessitaient plus de temps. Des
images qui reviennent comme des flashs. Les nuits à danser sur les trottoirs de La
Havane, les collines verdoyantes étendues autour de Trinidad, les heures passées dans
les bus, les avions, les aéroports, la plage de Venice Beach, les chambres d’hôtels, les
pensions familiales, les vies racontées, les histoires échangées, et ce home-studio de la
cité des anges qui apparait l{ comme par magie, des musiciens de passage, d’autres
choisis, des discussions interminables, des négociations sonores, l’enregistrement. Les
doutes se sont transformés en convictions. « Le calme et la tempête ». Une ligne
supplémentaire dans l’histoire d’Olivia Ruiz. Une ligne mais pas n’importe laquelle. Une
ligne qui rattrape celles de sa main parcourues par l’œil aiguisé d’une Bruja de l’arrière
pays cubain qui lui fit dire à la lumière de sa sagesse de vieille femme « Laisse faire la vie
et tout ira bien ».
Nicolas Preschey
Paroles et musiques : Olivia Ruiz
sauf La voleuse de baisers (O.Ruiz/ Olivia Ruiz- Blake Mills)
et La Llorona (œuvre traditionnelle du domaine public. Adaptateur : Toan)
Réalisation : Tony Berg et Olivia Ruiz
Photos : JB Mondino
1. MY LOMO & ME
2. LE CALME ET LA TEMPETE
3. PLUS J'AIME, PLUS JE PIQUE
4. VOLVER
5. L.A MELANCHOLY
6. LA VOLEUSE DE BAISERS
7. IRONIC RAINBOW
8. LARMES DE CROCODILES
9. QUESTION DE PUDEUR
10. CRAZY CHRISTMAS
11. MON P'TIT CHAT
12. LA LLORONA
Album à paraître le 3 décembre 2012
En tournée en France à partir de janvier 2013
Olympia le 18 février 2013
www.olivia-ruiz.com
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