L`ARBRELUNE Si je remonte l`indéchiffrable chemin des « boire » et

L’ARBRELUNE
Si je remonte
l’indéchiffrable chemin
des « boire » et déboires de l’amour
jusqu’à l’arbrelune,
vais-je découvrir
la nuit noyée dans le caniveau
ou le soleil enlisé,
insolemment,
aux fonds des âges ?
Hésitation suprême
d’une lumière pétrifiée
qui ne sait plus étreindre.
L’arbre,
convulsé par quelques secrets d’hiver,
n’a plus de ciel pour rêver
ni d’oiseaux pour l’enchanter.
A moins que,
pris, soudain, d’un appétit féroce,
il essaye, en vain,
dernier sursaut,
de croquer la lune à pleines dents.
Tentative inaboutie
d’un destin
aux hauts lieux des impitoyables déserts.
A moins que,
de désespoir,
l’astre lunaire veuille subrepticement
se pendre…
On s’en moque désastreusement.
L’arbre n’y est pour rien.
Jean-Paul CHARTIER
2016