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Un pèlerinage en Italie du sud Le lundi 6 octobre 2014, nous étions 37 pèlerins partant pour l’Italie du Sud. Après un atterrissage à l’aéroport Fiumicino de Rome, nous avons été accueillis par Arianna, notre guide principal pour ce séjour. Et, c’est en car que nous avons pris la route de Naples (plus de 200km) puis de Sorrente où nous sommes arrivés vers 21h à l’hôtel/restaurant O Sole mio situé à Sant’Agata dans le cadre enchanteur de la péninsule de Sorrente que nous découvrirons le lendemain. L’hôtel dispose d’une piscine de plein air entourée d'un parc vert que certains apprécieront pour la détente. Près de là un monastère et à l’entrée la statue de St Benoît. Sorrente a donné son nom à la péninsule de Sorrente au sud de l'Italie, près de Pompéi, dans le golfe de Naples, dominée par la splendide silhouette du Vésuve. Cette péninsule est souvent surnommée "golfe des sirènes" ou encore "jardin des délices", en raison des nombreux récits relatant des rencontres avec les sirènes; mi-femme, mi-poisson. Un épisode de l'Odyssée raconte comment Ulysse s'y prit pour écouter leur chant sans causer le naufrage de son navire. Selon ces mythes, certains des habitants de cette petite ville descendraient directement des sirènes. Sorrente est située juste en face de l'île de Capri, que l'on peut rejoindre en un quart d'heure en bateau. Sorrente est mondialement célèbre pour la production de limoncello, liqueur obtenue par macération d'écorces de citron, d'alcool, d'eau et de sucre. Le mardi 7 octobre, en route pour la montée du Vésuve, un volcan d'une altitude de 1 281 mètres, bordant la baie de Naples, à l'est de la ville. S'il est actuellement en sommeil, c’est l'un des volcans les plus dangereux du monde en raison de sa tendance explosive et surtout de la population importante qui vit à ses abords (plus de 3 millions d’habitants). Le Vésuve fait son entrée dans l’histoire des hommes, en 79 ap. J-C. À cette époque, l’empire romain est prospère, et le golfe de Naples est l’une des plus riches provinces de l’Empire. Les villes comme Pompéï, Herculanum se sont installées au pied du Vésuve, dans un site apparemment enchanteur. Mais, le 24 août 79, après un long sommeil de plusieurs siècles, le Vésuve se réveille et, en quelques heures, il recouvre Pompéï d’un linceul de pierres ponces et enrobe Herculanum de coulées de boue ainsi que Oplontis et Stabies. Sa dernière éruption date de 1944. Aujourd'hui, le sommet du Vésuve est ouvert aux visiteurs. Il est possible d'accéder par une route goudronnée de 13 kilomètres jusqu'à 200 mètres du sommet, mais pour une distance finale de 800m de parcours se faisant à pied uniquement sur un chemin en spirale autour du cône, depuis la route jusqu'au cratère. Un guide de ce parc naturel nous apporte moult détails sur cette marmite pour ses 1,5km de circonférence, plus de 400 m de diamètre et 360 m de profondeur. La lave en fusion se situant aujourd’hui à 9 km du fond du cratère. Après une descente plus ou moins périlleuse, c’est avec plaisir que nous prenons le repas à Pompéï avant de nous mettre en route vers le site des fouilles de la ville ensevelie où nous accueille Mr Rainier qui y sera notre guide. Compte tenu du temps qui nous est imparti avant la célébration de l’eucharistie dans la cathédrale Notre Dame du Rosaire à Pompéï, c’est au pas de charge que nous effectuons la visite et ce sur un quart du site. Pompéi est une ville de l'Empire romain, située en Campanie. Fondée au VIe siècle av. J.-C., elle est détruite en même temps qu'Herculanum, Oplontis et Stabies, lors de l'éruption du Vésuve en l'an 79 ap. J.C. Enfouie sous plusieurs mètres de sédiments volcaniques, préservée des intempéries et des pillages, la ville tombe dans l'oubli pendant quinze siècles. Redécouverte fortuitement au XVIIe siècle, l'état de conservation de l'ancienne cité romaine est remarquable : les fouilles entreprises à partir du XVIIIe siècle permettront d'exhumer une ville florissante, précieux témoignage de l'urbanisme et de la civilisation de la Rome antique. Le site archéologique est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1997, avec Herculanum et Torre Annunziata . Les noms antiques des rues de Pompéi nous restent inconnus dans leur majorité. Une inscription osque près de la porte de Stabies a livré quelques noms : via Pompeiana, via Decuviaris, via Iovia, mais il s'agit fort probablement d'artères à l'extérieur de la ville. Il est possible que seules les artères principales aient porté un nom et que les autres aient été affectées d'un numéro, comme semble l'indiquer une rue où l'on a retrouvé un graffiti « Via III ». Les appellations actuelles des rues sont des noms conventionnels que les archéologues leur ont donné pour l'une ou l'autre raison, des plus importantes, comme la rue de l'Abondance, qui doit son nom à la sculpture d'une corne d'abondance, aux plus humbles, comme la ruelle des Squelettes, qui doit son nom à la découverte des squelettes de quatre personnes. La voie de l'Abondance constitue le decumanus maximus (principal) de Pompéi. Elle va de la rue de Stabies au Forum Civil puis de la rue de la Mer à la porte Marine pour son tracé le plus ancien. Elle relie les noyaux les plus importants de la ville: le Forum, les thermes de Stabies, l'amphithéâtre et la Grande Palestre. Dans sa plus grande largeur, elle fait 8,50 m. La voie de l'Abondance crée un carrefour avec la rue de Stabies : le carrefour d'Holconius. Sur un angle de ce même carrefour, une fontaine avec un bassin décoré d'un bloc sculpté représentant la Concorde tenant une corne d'abondance a donné son nom à la rue. La voie de l'Abondance est divisée en trois tronçons. Le premier va de la Porte du Sarno et monte en pente légère jusqu'au carrefour de la rue de Stabies. Ce tronçon fait 4 m de large et est pavé de blocs de basalte marqués par de profonds sillons. Les trottoirs sont faits de lave ou de tuf gris de Nocera et sont hauts de 60 cm. Le deuxième tronçon va du carrefour de Stabies à la voie des Théâtres. Il est totalement fermé à la circulation et possède une dénivelée de 80 cm de haut comblée par des marches d'escalier. Cette dénivellation permet d'évacuer l'eau venant du Forum dans un égout en direction du sud, au-delà des limites de la ville. Le troisième tronçon va jusqu'au Forum. Il est plus bas que le Forum et un escalier monumental en tuf gris était nécessaire pour atteindre la place. Un effet monumental était donné par le propylée à colonnes et fronton ainsi qu'avec les façades en gros blocs de tuf composées de pilastres et corniches des maisons. Il faut imaginer cette rue comme la plus représentative de la Pompéi romaine. Le grouillement des clients, commerçants, paysans, habitants avec les boutiques aux marchandises variées, ateliers, thermopoli et maisons en font la rue la plus vivante de la cité. Le Grand Théâtre. Il s’agit d’un merveilleux exemple de théâtre romain construit au IIe siècle av. J.-C. et dont la scène fut par la suite transformée. Sa typologie se réfère à celle des théâtres grecs dans la mesure où son architecture s’adapte à la forme naturelle du terrain. À l’occasion de spectacles, il pouvait être couvert par un velarium, mais il ne possédait pas d’équipements stables comme l’Odéon. Sa capacité pouvait atteindre les 5 000 places. On y jouait des comédies et des tragédies. Une particularité de ce théâtre était le fond dont la scène pouvait bénéficier : de ce fait, la vue s’étendait sur la splendide couronne de montagnes situées à l’arrière-plan de Pompéi. Dans la partie sud du théâtre, une colonnade était destinée à accueillir les spectateurs durant les entractes ou au terme de représentations. Des éléments qui le constituaient, il ne reste aujourd'hui que les gradins inférieurs (ima cavea), destinés aux personnages les plus importants de la ville. Ils sont recouverts de dalles de marbre. On aperçoit aussi une petite partie de la zone moyenne de la cavea (media cavea), ainsi que les vestiges de la scène romaine typique avec niches et édicules, restaurée après le tremblement de terre de 62. Trois portes permettaient aux acteurs de passer à l’arrière, dans le postscaenium utilisé comme vestiaire. Des restes de bassins retrouvés au cours de tentatives de fouilles au-dessous du niveau de l’orchestre qui, contrairement à l’ancien usage grec, n’était pas utilisé pour les représentations scéniques, prouvent l’utilisation de jeux d’eau, particulièrement répandus dans le monde romain. Au moment de l’éruption du Vésuve, les réparations du tremblement de terre de 62 ap. J.- C. n’étaient pas encore achevées et les gradins, de même qu'une grande partie de la scène, n’étaient pas reconstruits. Le Petit Théâtre (ou Odéon) Édifié au Ier siècle av. J.-C. par les duumvirs Caius Quinctius Valgus et Marcus Porcius, l'Odéon représentait l’un des exemples les plus harmonieux et équilibrés d’architecture de ce genre. Il s'agissait d'un théâtre couvert (Theatrum tectum). Le toit était fondamental pour l’acoustique de l’édifice ; la présence de cet élément, avec d’autres caractéristiques architecturales, a permis d’identifier l’édifice comme étant un odéon. Il ne pouvait contenir qu'un millier des spectateurs, d'où son nom de petit théâtre. Il est assez bien conservé et bénéficie d’une disposition typique du théâtre grec avec une structure encaissée sur une pente naturelle du terrain. Il accueillit de nombreuses manifestations théâtrales et musicales. C’est ici notamment que l’on jouait les représentations mimiques. Fresques murales Moment marquant de la fin de notre bref parcours dans les ruines de Pompéï, l’exposition des corps figés dans la cendre. Et comme l’a dit le guide : « Les martyrs d’hier font le bonheur des gens d’aujourd’hui » A la sortie du site, la nécropole hors les murs Comme c'est le cas pour toutes les villes romaines, les nécropoles étaient reléguées hors de Pompéi, le long des voies d'accès. Les tombes constituent une source importante d'informations sur la composition sociale de la cité. Les tombes de l'élite sont érigées bien en vue près des portes, tandis que celles des petites gens sont généralement situées plus loin. On trouve des tombes individuelles, mais également des sépultures collectives. Les tombeaux les plus somptueux présentent une grande diversité architecturale. Les plus imposants sont des monuments à exèdre. D'autres ont la forme d'un autel ou évoquent un temple. On trouve parfois des bancs semi-circulaires (schola) pour permettre aux passants de se reposer, mais également aux membres de la famille de s'asseoir au moment de procéder à des rituels funéraires. En route vers le sanctuaire dédié à Notre Dame du Rosaire où il y a foule dans un silence de prière et de ferveur. Nous y célébrerons l’eucharistie d’ouverture de notre pèlerinage dans l’une des chapelles annexes. « Marche avec nous Marie, sur nos chemins de foi, ils sont chemins vers Dieu » L'Italie est parsemée de sanctuaires mariaux. Et le plus aimé est certainement celui de la Vierge du Rosaire à Pompéi. Le début de la construction du sanctuaire remonte au mois de mai 1876, réalisée dans le sillage de l'arrivée de l'icône de la Vierge du Rosaire que l'avocat Bartolo Longo, qui avait eu une forte expérience spirituelle en marchant dans la campagne des environs, avait fait arriver à Pompéi. L'inspiration avait été forte. Une voix lui avait suggéré: « Si tu cherches le salut répand autour de toi le Rosaire. C'est la promesse de Marie, celui qui propage le Rosaire sera sauvé! ». Le 21 octobre 1979, Jean Paul II se rend pour la première fois en pèlerinage au sanctuaire de Pompéi. Le pape polonais y retournera une seconde fois, le 7 octobre 2003, pour clôturer l'année du Rosaire, qu'il avait lui-même instituée. Le pape Benoit XVI aussi s'y rendra, le 19 octobre 2008, donnant en hommage à la Vierge la « Rose d'Or », une distinction honorifique de reconnaissance que le Pape donnait jadis aux souverains. Cette Rose d'Or, d'autres sanctuaires illustres l'ont reçue : ceux de Fatima au Portugal, Aparecida au Brésil, Lujan en Argentine et Guadalupe au Mexique. Le mercredi 8, en route pour Capri. Le car nous dépose sur un parking d’où nous prenons une petite navette qui nous mènera au port de Sorrente pour embarquement. C’est là que nous attend Yvette, notre guide locale pour la journée. L’embarquement pour Capri Capri est une île de la baie de Naples située en face de la péninsule de Sorrente en Italie. Sur son territoire se trouvent la commune homonyme de Capri et la commune d'Anacapri. Ses dimensions sont de six kilomètres de long sur trois de large. Connue depuis l'Antiquité pour sa beauté, elle est un lieu de villégiature dès l'époque romaine. On la connaît particulièrement pour les stacks, deux rochers émergeant de la mer. Mais l'île possède de nombreux autres intérêts comme la Marina Piccola, le belvédère de Tragara, la grotte bleue (Grotta Azzurra), la Villa San Michele, la Villa Malaparte ainsi que les ruines des villas impériales romaines. L'étymologie du nom de Capri remonte aux anciens colons grecs qui furent les premiers habitants de l'île. Il ne dérive donc pas du latin (capreae = chèvres), mais du grec ancien κάπρος (kapros = sanglier). Nous prenons un car/ navette pour nous conduire dans le centre de Capri où les véhicules moteur sont prohibés Traversée de la Place des M’as-tu vu ? Une végétation luxuriante. C’est toujours l’été à Capri Les Jardins d'Auguste sont le lieu idéal pour une balade romantique et tranquille sur l'île de Capri. Aménagés sur des terrasses construites dans les années Trente en surplomb de la mer, ces jardins aux parfums de la Méditerranée offrent des panoramas d'exceptions. On peut admirer la Via Krupp, une ruelle piétonne évocatrice et très étroite qui descend vers la mer. Via Krupp a été creusée dans la falaise et son parcours est riche en tournants: toutes ces caractéristiques en font une véritable œuvre d'art à admirer du haut des jardins. Les jardins d'Auguste abritent la majeure partie des espèces végétales de Capri. Nous quittons Capri pour nous rendre à Anacapri sur les hauteurs en longeant la corniche avec en contrebas la vue sur quelques yachts. En préalable à la visite de la villa San Michele, nous nous arrêtons à la petite église du même nom transformée en musée pour y admirer son magnifique carrelage en céramique représentant la Création La Villa San Michele est une villa que fit construire, dans la dernière décennie du XIXe siècle, l'écrivain philanthrope suédois Axel Munthe, qui fut aussi à la fois un médecin mondain à la mode et un médecin des pauvres. Ses jardins offrent des vues panoramiques sur la ville de Capri, sur son port de plaisance, sur la péninsule sorrentine, et sur le Vésuve. La villa et son parc sont situés contre un rebord, au sommet des escaliers phéniciens, à 327 mètres d'altitude. Les jardins de San Michele sont ornés de nombreux vestiges et œuvres d'art remontant à l'Égypte ancienne et à d'autres périodes de l'Antiquité. Ils font maintenant partie des Grands jardins italiens. La villa est un territoire suédois. Avec cette construction, le Dr Munthe réalisait un rêve qui avait été le sien pendant des années, depuis qu'il avait vu les ruines d'une petite chapelle sur son futur terrain. La Villa San Michele fut construite sans faire appel à des architectes professionnels, en suivant ce principe « autant d'air et autant de soleil que possible ». Munthe y rassembla des œuvres d'art antiques et mit en place une zone de protection des oiseaux, après avoir vu jusqu'où allait sur l'île la chasse aux oiseaux chanteurs. D'autres animaux, dont un singe, étaient les hôtes de cet original ami des bêtes sur son domaine. La villa et sa construction constituent un thème central du best-seller Le Livre de San Michele (1929). Aujourd'hui, la Villa San Michele est un haut lieu pour le tourisme et les manifestations culturelles. Après le déjeuner pris au Barbarossa, un restaurant de la cité, nous redescendons vers Capri pour un tour de l’île qui selon notre guide Yvette, est incontournable et embarquons sur un petit bateau. Sur le chemin du retour, Jean-Louis nous entonne Capri c’est fini et O Sole mio. Le jeudi 9, nous quittons la côte ouest pour nous rendre dans les Pouilles et sur la côte Adriatique en faisant un crochet par San Giovanni Rotondo. Le car s’arrête sur un parking en lisière de la ville où nos bagages sont pris en charge par du personnel de l’hôtel Le Terrazze situé sur les hauteurs et inaccessible au car qui nous dépose ensuite en contrebas. Une petite grimpette pour nous mettre en forme avant le déjeuner. San Giovanni Rotondo doit son nom à la petite église de Rotonda, un antique baptistère construit sur temple préexistants de Janus. Il est identifié aujourd’hui avec le couvent De “Santa Maria delle Grazie”, et un prêtre du nom de Padre Pion y résida jusqu’à sa mort. Aujourd’hui ce petit couvent de 1500 et la petite église sont visités par sept millions de pèlerins à l’année, ce qui en fait un des sanctuaires le plus visité d’Europe, après celui de Santa Maria de Guadalupe. En rejoignant l’ample place du sanctuaire, on est tout de suite attiré par la “Casa Sollievo della Sooferenza”, imposant hôpital érigé par la volonté de Padre Pio et inauguré en 1956. Aujourd’hui, l’hôpital est passé de 250 à 1200 lits et est doté de services de diagnostic et d’équipements d’avant-garde, et elle ne connut pas d'arrêt de sa croissance avec l'ouverture du nouveau centre de santé dédié à Jean-Paul II. Une fois l’hôpital dépassé se dessine un long parcours en monté, entre les pins set les cyprès. Il s’agit de la “via Crucis” de Padre Pio inauguré en 1971. Les stations sont marquées par des panneaux de bronze en relief créé par l'artiste Francesco Messina et disposées dans des niches de granit appuyées par des fondations de porphyre et de granit. Derrière, fruit d’innovation et d’ingéniosité, apparait la nouvelle église de S.pio, projeté par l’architecte Renzo Piano, et inauguré en 2004, après 10 ans d’intenses travaux. L’édifice est capable de contenir jusqu’a 6500 fidèles, et un grand espace ouvert permet environ 30 mille personnes d’assister à des cérémonies religieuses, et en particulier à celle de la veille est célébrée dans la nuit entre le 22 et 23 Septembre de chaque année. Des artistes de renommé mondiale comme Domenico Palladino, Giuliano Vangi et Arnoldo Pomodoro ont donné leur propre contribution pour la réalisation des sculptures sacrés. Domenico Palladino a réalisé le portail de bronze de l’entré et l’ambon (lieu de la proclamation de la parole de dieu) et à droite, l’autel porte la signature de Giuliano Vangi, tandis que la croix en bronze suspendu au-dessus de l’autel a été réalisé par Arnoldo Pomodoro. Un sens d’ouverture se fait sentir devant la cour du nouveau bâtiment sacrée: mélanges d'olivier et de pierre claires se fondant avec le bleu du ciel et conduisant les fidèles à l'église monumentale. L’après-midi est consacrée à la visite du sanctuaire dédié à Padre Pio le nom d'un capucin et prêtre italien né Francesco Forgione, le 25 mai 1887 à Pietrelcina (province de Bénévent, en Campanie, Italie), mort le 23 septembre 1968 à San Giovanni Rotondo (province de Foggia dans les Pouilles en Italie). Il avait pris le nom de Pie (en italien Pio), en hommage au pape Pie V, quand il rejoignit l'ordre des frères mineurs capucins. Il fut connu pour être le premier prêtre et l'un des rares hommes à qui la tradition attribue des stigmates. Il est vénéré depuis qu'il a affirmé, très tôt, porter des stigmates de la passion du Christ, qu'il a appelé ses « douces blessures ». A partir de 1918, ces stigmates ont fait l'objet de plusieurs rapports médicaux, suscitant le scepticisme et des discussions passionnées parmi les scientifiques et jusque dans sa hiérarchie catholique. Il a été canonisé par l'Église catholique romaine le 16 juin 2002 sous le nom de Saint Pio de Pietrelcina. « C'est un jour de fête», s'est exclamé samedi 1er juin le vicaire général de l'ordre des capucins, Stefan Kozuh, au cours de la messe organisée dans l'église de San Giovanni Rotondo (Pouilles). Cette célébration marque le début de l'exposition permanente du corps du saint aux stigmates Padre Pio, vénéré dans le sud de l'Italie. Comme l’a répété plusieurs fois notre guide Arianna, Padre Pio est plus qu’un personnage, c’est une présence. Ce que nous avons pu vérifier de visu. L'ostension du corps du Padre Pio a été décidée « dans la certitude de renouveler les bénéfices spirituels suscités par les précédentes ostensions», a argué le frère Kozuh. A ses yeux, « la sainteté de Dieu se reflète et est rendue visible dans les créatures qui savent accueillir le mystère de Dieu et se laissent modeler à son image ». Grâce à cette ostension permanente, « Padre Pio se veut plus proche de nous, il veut qu'on le regarde et pouvoir lui aussi nous regarder dans les yeux», a pour sa part estimé dans son homélie, le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour la cause des saints. « Le visage du Padre Pio nous aide à découvrir le visage de Jésus, un visage de miséricorde et de pardon », a-t-il ajouté. La dépouille du saint le plus vénéré d'Italie, après saint François d'Assise, avait déjà été exposée pendant 17 mois en 2008-2009 en la crypte du sanctuaire de Santa Maria delle Grazie, à San Stefano. Cinq millions de pèlerins, dont le pape Benoît XVI, étaient venus se recueillir devant son corps. Les capucins, qui sont une des branches de la famille franciscaine, espèrent une visite du pape François, qui a toujours exprimé son respect pour la piété populaire depuis le début de son pontificat. La foule défile devant la dépouille du saint, exposée dans un coffre de verre dans la crypte Nous célébrons l’eucharistie dans une chapelle de la crypte de l’église de Santa Maria delle Gracie. Le vendredi 10, nous quittons San Giovanni Rotondo pour nous rendre à Bari. En chemin nous nous arrêtons à la basilique de Siponto, un édifice religieux situé sur la commune de Manfredonia, (autrefois Siponto), dans la province de Foggia. Ancienne cathédrale de Siponto, elle fut érigée en 1977 en basilique mineure par le cardinal Corrado Ursi, représentant Paul VI. La basilique est dédiée à la Vierge Marie de Siponto et est un bel exemple de l'art roman des Pouilles. À gauche de l'édifice, ont été découverts en 1935-1937 les vestiges d'une basilique paléochrétienne à trois nefs avec une abside semi-circulaire et un sol en mosaïque. L'édifice, constitué de deux églises superposées, de facture très sobre, est construit selon un plan carré d'environ 18 mètres de côté. L'église supérieure est la basilique; elle est construite, sur des fondations d'époque romaine, au XIe siècle, et fut profondément réaménagée au XIIIe siècle, en changeant, entre autres, l'orientation d'origine. L'intérieur, restauré en 1975, présente au sol un quadrilatère avec une zone centrale délimitée par quatre piliers, associée à des arcs brisés sur lesquels s'élève une coupole à arc surbaissé, couronnée par une lanterne à huit petites arcatures. Les parois conservent, sur trois côtés, la décoration originale d'arcades aveugles, selon des schémas similaires à ceux des églises arméniennes et d'Asie Mineure. Le maître-autel est composé d'un sarcophage byzantin. Au-dessus, figure une copie de la Maria Santissima di Siponto du Ve siècle, dont l'original est conservé dans la cathédrale de Manfredonia.L’église basse ou crypte L'église basse, du Xe siècle, dite aussi crypte - à laquelle on accède depuis un escalier extérieur - est constituée de voûtes d'arêtes supportées par seize colonnes de marbre ainsi que par quatre énormes piliers qui assurent la stabilité de la structure entière. Elle abrite aussi la copie (original conservé à la cathédrale) d'une statue en bois polychrome dite « La Sipontina » ou « Madonna dagli occhi sbarrati » (« Vierge aux yeux écarquillés ») du VIe siècle, d'origine byzantine et qui est la première Vierge vénérée à Siponto. Nous continuons notre route en montant vers Monte Sant'Angelo, une commune de la province de Foggia dans la région des Pouilles. Créée au XIe siècle. En 1042, elle devient le chef-lieu d'un comté dirigé par le Normand Radulf fils d'Éven. De 1081 à 1103, elle devient, sous la direction du baron italo-normand Heinricus, la capitale des possessions des Normands sur l'éperon de l'Italie que constitue le Gargano. Ville importante du point de vue religieux, elle s'est bâtie autour du sanctuaire de l'archange Michel qui lui donne son nom. Il est le plus ancien sanctuaire en Europe de l'Ouest à être consacré à l'archange Michel et a été un important lieu de pèlerinage depuis le Moyen Âge. Le site historique et de ses environs sont protégés par le parc national du Gargano et, depuis 2011, il est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco au sein du bien intitulé « Les Lombards en Italie. Lieux de pouvoir (568-774 après J.-C.) ». Selon la tradition, l'archange Michel serait apparu à l'évêque Lorenzo Maiorano le 8 mai 490 lui ordonnant de construire un lieu de culte chrétien dans une grotte sous la ville, afin de chasser les croyances païennes en cours. L'archange lui serait réapparu en 492 et 493. Le village se développera autour du lieu de culte ( Fr3 a diffusé le mercredi 15 octobre à 20h45 l’émission Le Grand Tour de Patrick de Carolis consacrée aux Vikings et aux Normands dans laquelle sont apparues des images sur la grotte de San Angelo). Monte Sant'Angelo devient par la suite le point d'arrivée des pèlerinages en partance du Mont Saint-Michel en France et traversant l'Europe par la via Sacra Langobardorum. Au XVIIe siècle la ville fait partie du Royaume de Naples avant d'intégrer l'Italie unifiée au XIXe siècle. Avant de nous rendre au restaurant pour le déjeuner, nous visitons les vestiges d’une petite église avec son baptistère Nous redescendons de Monte San Angelo pour nous arrêter à Molfetta une ville d'environ 59 900 habitants située dans la province de Bari dans les Pouilles. Petite ville côtière à 25 km de Bari (par le train), Molfetta a été, dans le passé, un important centre portuaire et industriel de la côte adriatique, peuplé depuis l’époque préhistorique. C’est de cette époque que datent les nécropoles découvertes dans les environs (fondo Azzollini et autour) du site archéologique de Pulo, doline karstique d’éboulis à quelques kilomètres du centre-ville. Le centre médiéval de la ville, construit sur une petite péninsule entre le port et la mer, présente un plan typique en arêtes de poisson avec des rues étroites et non rectilignes. Duomo di San Corrado, sur l’île Sant'Andrea, la plus grande église à trois coupoles du patrimoine romanopoullien, couronnées par deux tours de campaniles, édifié entre le XIe et XIIIe siècle Nous quittons Molfeta le soir tombant pour nous rendre à l’hôtel Salsello à Bisceglie dans la banlieue de Bari. Le samedi 11, nous prenons la direction de Bari. Bari[ ]est une ville italienne de plus de 300 000 habitants, chef-lieu de la province du même nom dans les Pouilles, sur la côte adriatique. Bari est la ville principale d'une agglomération urbaine de plus de 600 000 habitants. Pour l'ensemble de la surface urbanisée, ce chiffre s'élève à environ 1 200 000 habitants Bari est la neuvième ville italienne par sa population, la troisième du sud de l'Italie et la première de la région. Bari est connu pour être la ville où se trouvent les reliques de saint Nicolas. Ce privilège a fait de Bari et de la basilique de Bari l'un des centres importants de l'Église orthodoxe en Occident Nous célébrons l’eucharistie dans la crypte où sous l’autel sont entreposées les reliques de St Nicolas La crypte de Saint-Nicolas. Du 7 au 9 mai se déroule, dans le centre historique de Bari, la fête du saint patron de la ville, saint Nicolas, qui attire de nombreux pèlerins. L’une des traditions est d’offrir du pain à la basilique. Afin de commémorer l’arrivée des reliques de saint Nicolas, la veille, un cortège traverse la ville. Le jour de la fête se déroule une procession, au cours de laquelle la statue du saint est portée au môle Saint-Nicolas, sur le port vieux, où l’archevêque célèbre une messe. La statue est ensuite portée sur la mer par un cortège de bateaux. Le soir, elle est ramenée à la basilique par une nouvelle procession, les festivités s’achèvent par des feux d’artifice. La mort de saint Nicolas est également célébrée, le 6 décembre. Cette fête est présente dans tout le monde chrétien occidental, en particulier dans les pays nord-européens et la Russie. Une des légendes populaires veut que saint Nicolas ait permis à trois jeunes filles de se marier en leur offrant trois sacs de pièces d’or ; c’est la raison pour laquelle saint Nicolas est traditionnellement représenté tenant trois boules d’or dans la main, et que les jeunes filles souhaitant un époux le prient. Elles écrivent leurs souhaits sur des petits mots qui sont placées dans la coupole de verre qui abrite la statue du saint. Intérieur de la cathédrale St Sabin Bari a une forte tradition marchande et est depuis toujours un centre névralgique du commerce et des échanges politico-culturels avec l'Europe et le Moyen-Orient. Son port est actuellement le plus grand port de passagers de la mer Adriatique. Depuis 1930, la Fiera del Levante se tient à Bari et, plus récemment, la ville est devenue le siège du secrétariat du Corridor paneuropéen VIII. Le centre historique appelé la Barivecchia est empreint d'une histoire millénaire et contraste avec le quartiere murattiano datant du XVIIIe siècle dont le nom est issu du général Murat. Le quartier est organisé en damier et représente le mieux la tradition commerciale de la ville. Après la Seconde Guerre mondiale, l'urbanisation rapide et souvent incontrôlée a rendu moins régulière la partie moderne de la ville qui s'est développée au-delà du quartier murattiano. La dévotion à tous les coins de rues La fabrication artisanale de pâtes Un accueil chaleureux Nous quittons Bari pour Le Castel del Monte qui est un château italien du XIIIe siècle construit par l'empereur du Saint Empire, Frédéric II de Hohenstaufen, situé dans le hameau du même nom faisant partie de la commune d'Andria, à 70 km à l'ouest de Bari, dans les Pouilles. Avant d’en effectuer la visite, nous prenons le déjeuner à la Taverna Sforza. L'édifice se dresse au sommet d'une colline qui domine la chaîne des Murges occidentales, à 540 m audessus du niveau de la mer. Dépourvu de pont-levis et de douves, il se peut qu'il n'ait jamais eu de rôle défensif. La naissance officielle de l'édifice intervient le 25 janvier 1240, lorsque Frédéric II ordonne que soient prévus tous les matériaux nécessaires à l'édification d'un château près de l'église de Santa Maria de Monte (aujourd'hui disparue). Il semble que le château fut édifié sur les ruines d'une précédente forteresse d'abord lombarde puis normande. Il est probable qu'à la mort de Frédéric II, survenue en 1250, l'édifice n'était pas encore terminé. En 1996, l'UNESCO l'inscrit sur sa liste du patrimoine mondial de l'humanité pour la perfection de ses formes et pour l'union harmonieuse d'éléments culturels de l'Europe du Nord, du monde islamique et de l'antiquité classique, exemple typique d'architecture militaire du Moyen Âge. L'édifice a un plan octogonal, avec à chacun des huit angles de l'octogone une tour elle-même octogonale. Sur sa paroi extérieure, chaque mur mesure 10,30 m de tour à tour, et chaque tour a un diamètre de 7,90 m, soit 2,70 m de côté. La cour interne est un octogone irrégulier, dont les côtés varient entre 6,89 m et 7,83 m. Son diamètre est de 17,85 m. On pense qu'au centre de cette cour, il a déjà existé un bassin, également octogonal, fabriqué en marbre d'une seule pièce. Une des nombreuses légendes veut que ce bassin ait représenté le Saint Graal qui, suivant certaines légendes, aurait été abrité pendant un moment dans ce château. Le château dans son ensemble a un diamètre de 51,90 m. Les tours sont hautes de 24 m, et dépassent de peu la hauteur des murs de la cour intérieure, avec 20,50 m. La porte d'entrée principale s'ouvre dans celui des murs de la structure octogonale qui est orienté exactement vers l'est, c'est-à-dire en face du point où le soleil se lève lors des équinoxes de printemps et d'automne. L'espace intérieur est réparti sur deux étages, qui surplombent le terrain environnant de 3 et 9,5 m respectivement. Les pièces trapézoïdales sont séparées par des murs joignant les arêtes de l'octogone interne et les arêtes de l'octogone extérieur, où sont placées les tourelles. L'étage supérieur, bien que calqué sur la structure de l'étage inférieur, est plus raffiné et plus orné : les nervures qui soulignent les voûtes sont plus élancées, et chaque salle est largement éclairée par la présence de fenêtres à deux ou, dans un cas, à trois arcs. La particularité de ces fenêtres est la présence de marches et d'une banquette de chaque côté de la baie. Le long des murs de chaque salle coure une banquette qui passe en dessous de la base des colonnes. À l'intérieur du château, une attention particulière doit être portée au mécanisme de manœuvre de l'antique volet roulant qui fermait la porte principale, visible avec tous les évidements nécessaires, à l'intérieur du mur porteur, pour le passage des chaînes qui le soutenaient. Vue d'une colonne intérieure, et de la banquette qui garnit la périphérie de chaque pièce du deuxième niveau. Sous le bassin, au centre de la cour, en dessous du sol, se trouve une large citerne pour recueillir les eaux pluviales, dont il semble qu'il était fait grand cas dans cet édifice, puisqu'il existe cinq autres citernes dans les tourelles. Toutefois, seule celle en dessous de la cour est fonctionnelle actuellement. Les cinq réservoirs d'eau présents dans les tours sont connectés, idéalement, aux cinq cheminées intérieures. Certains ont mis en relation cette configuration avec les paroles de l'Évangile selon Luc : « Moi, je vous baptise avec l'eau; (...) lui, il vous baptisera dans l'Esprit-Saint et le feu. », accréditant ainsi l'idée que le bâtiment a été utilisé comme une sorte de temple. À cause du fort symbolisme dont le lieu est imprégné, il a été suggéré que le bâtiment pourrait être une sorte de lieu de culte, ou peut-être une sorte de temple du savoir, où l'on puisse se consacrer à la science sans être dérangé. L'octogone, sur lequel se fonde le plan de l'ensemble et de ses composantes, est une forme géométrique hautement symbolique : c'est la figure géométrique intermédiaire entre le carré, symbole de la terre, et le cercle, qui représente l'infinité du ciel, et marque le passage de l'un à l'autre. Le choix de l'octogone pourrait provenir du Saint-Sépulcre ou du Dôme du Rocher à Jérusalem, que Frédéric II avait pu voir au cours de la sixième croisade, ou de la Chapelle Palatine à Aix-la-Chapelle. L'ensemble du bâtiment est plein de symboles astrologiques forts, et sa position est conçue de telle sorte que le jour des équinoxes et des solstices, les ombres portées par les murs aient un sens particulier. À midi de l'équinoxe d'automne, par exemple, l'ombre des murs atteint très exactement la longueur de la cour intérieure, et un mois exactement après, elle couvre la totalité de la longueur des pièces. « Le soleil est le véritable architecte de Castel Del Monte qui est comme un livre de pierre. Deux fois par an, le 8 avril et le 8 octobre, qui était à l'époque compté comme le huitième mois de l'année, un rayon de soleil pénètre par la fenêtre dans le mur sud-est et, en traversant la fenêtre de la cour intérieure, éclaire une partie du mur avant, où est sculpté un bas-relief. « C'est alors que le premier rayon du soleil pénètre par la fenêtre du premier étage, traverse la salle, et sort par la fenêtre d'en face pour aller se poser sur un cadre rectangulaire du mur devant lequel, à une époque, se trouvait un bas-relief qui représentait une femme vêtue à la grecque, et qui recevait l'hommage d'un chevalier servant. On est tenté d'y voir Dame Terre, que son époux, le soleil, embrasse et féconde. » Les deux colonnes qui encadrent le portail d'entrée sont surmontées chacune d'un lion accroupi. Celui de droite regarde à gauche, et vice-versa ; leur regard est tourné vers le point de l'horizon où le soleil se lève lors du solstice d'été, pour celui de gauche, et lors du solstice d'hiver, pour celui de droite. Castel del Monte, un édifice emblématique, a figuré sur un timbre italien, d'une valeur de 200 lires, émis le 2 mai 1977, puis sur un timbre de 20 lires émis le 22 septembre 1980. En 1985, l'édifice servit de modèle pour construire le décor extérieur de la bibliothèque du monastère pour le film de Jean-Jacques Annaud, Le Nom de la rose. Il est représenté sur le sceau de l'École polytechnique de Bari, fondée en 1990. Il apparaît sur le côté face de la pièce italienne de 1 centime d’euro, mise en circulation le 1er janvier 2002. Nous quittons Castel del Monte pour rejoindre la banlieue de Naples où nous séjournerons pour la nuit à Torre del Greco dans l’hôtel moderne et international Le Poseïdon où nous arrivons dans la soirée. Le dîner est servi dans le magnifique et spacieux restaurant panoramique Le dimanche 12, nous nous rendons à la petite église paroissiale dédiée à la Madone du Principe située non loin de l’hôtel où nous célébrons l’eucharistie. Puis après avoir repris bagages et car restés à l’hôtel, nous partons pour Herculanum où nous attend de nouveau Mr Rainier, notre guide local. Sur ce site, nous ne pourrons tout visiter sur les quelques heures qui nous sont imparties Herculanum était une ville romaine antique située dans la région italienne de Campanie, détruite par l'éruption du Vésuve en l'an 79 ap. J.-C., conservée pendant des siècles dans une gangue volcanique et remise au jour à partir du XVIIIe siècle par les Bourbons qui régnaient sur Naples. • La cité était petite avec une superficie de 12 hectares, dont environ 4,5 ha ont été dégagés, et une population estimée à quatre mille habitants. La cité n'est qu'en partie connue, la plupart des édifices publics ou cultuels étant inconnus à ce jour • À partir de 1738, les premiers fouilleurs creusèrent des tunnels dans la gangue qui emprisonne la cité, à la recherche d'œuvres d'art et de marbre. Le roi des Deux-Siciles organisa les fouilles de ce premier chantier archéologique du monde occidental, dont les produits contribuèrent à la diffusion du néoclassicisme dans la seconde moitié du siècle. La décision de faire les fouilles à ciel ouvert fut prise en 1828, celles-ci ne prenant une ampleur particulière qu'au XXe siècle. La fin de ce siècle vit des découvertes importantes avec la découverte d'un grand nombre de squelettes dans les abris à bateaux bordant la plage, permettant de mieux appréhender le destin de la population, et la reprise des fouilles de la grande villa des Papyrus. • Ses remarquables vestiges apportent cependant une considérable connaissance de terrain sur la civilisation romaine au Ier siècle de par les circonstances de la destruction de la ville : les fouilles ont livré un matériel archéologique exceptionnel, en particulier en bois, et également des œuvres littéraires inconnues par ailleurs dans les papyrus de la bibliothèque d'une vaste villa suburbaine. • La notoriété d'Herculanum est éclipsée par celle de Pompéi, mais le site offre pourtant sur un périmètre concentré des vestiges très évocateurs, grâce à leur élévation et la restauration de nombreuses couvertures. Elle est moins célèbre, moins vaste, et du coup moins visitée que sa voisine. Pourtant, de toutes les cités ensevelies par l'éruption du Vésuve, c'est la mieux préservée. • Herculanum offre un témoignage inestimable sur l'architecture, les objets du quotidien et sa population avec le groupe de cadavres retrouvés sur la plage antique. Pourtant, à Herculanum, le cataclysme de l'an 79 ne fut pas si meurtrier. Une inscription du IVe siècle mentionne l'existence à Naples d'un quartier des Herculanéens, indice qui confirmerait selon l'historien Nicolas Monteix que la plupart des habitants ont pu s'enfuir, au contraire de Pompéi. • Moins d'un quart de la cité antique a été tiré de terre. Les fouilles se sont arrêtées là où commence la commune actuelle d'Ercolano. La majorité des monuments publics et religieux sont toujours recouverts par la ville moderne. Manquent, par exemple, le « macellum » (marché) et les temples • À l'occasion du tricentenaire de la découverte du site, une importante exposition s'est tenue au musée archéologique de Naples d'octobre 2008 à avril 2009, qui a fait sortir des réserves de magnifiques statues trouvées dans la villa des Papyrus. Herculanum ne nous apparaît aujourd'hui que pour une partie, celle voisine de la mer, tandis que restent encore ensevelis sous l'habitat moderne une partie du forum, les temples, de nombreuses maisons et les nécropoles. Les huit îlots d'habitation rectangulaires (insulae) repérés au XVIIIe siècle ont été numérotés en partant de I, au coin nord-ouest et en continuant dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. La partie orientale, interprétée lors de premières fouilles comme une grande villa et dégagée ultérieurement, suit une désignation particulière, insula orientalis I et II. La partie visitée est constituée des quatre insulae III, IV, V et VI, d'environ 40 m sur 90 m, complètement dégagées et délimitées par des rues à peu près perpendiculaires, selon la norme du plan hippodamien grec. Chaque insula est divisée en parcelles rectangulaires, occupées chacune par une maison. Malgré l'absence de respect de l'orientation de la voirie selon les axes cardinaux, rituelle chez les Romains, ces axes ont été nommés par les archéologues selon la dénomination romaine : decumanus maximus, decumanus inferior, recoupés par les cardines numérotés de I à V, dont seuls sont dégagés les III, IV et V. L'ensemble est limité au sud-est par une palestre partiellement dégagée et au sud-ouest par les remparts qui avaient, à l'époque de l'éruption, perdu toute fonction défensive, et diverses installations au pied de ces murs. Ce quartier est visible en vue panoramique lorsqu'on commence la visite du site. Le trajet d'entrée des visiteurs longe le site du côté de la palestre puis des remparts par un cheminement au niveau moderne, ce qui offre une spectaculaire vue panoramique et surplombante sur les vestiges. De nombreux intérieurs de maison sont toutefois fermés à la visite. Les vestiges nous offrent une vision évocatrice de l'habitat romain, avec sa voirie soignée, ses fontaines, ses maisons à étage aux façades ouvertes de portes monumentales et de fenêtres rares et hautes, inaccessibles au regard extérieur. L'intérieur des maisons capte parcimonieusement la lumière du jour tout en évitant l'ensoleillement direct grâce aux puits de lumière constitués par l'atrium et les petites cours intérieures, qui sont parfois luxueusement décorées de fontaines monumentales (nymphées). Les formes d'habitat sont plus variées qu'à Pompéi. La maison dite patricienne (domus) s'organise selon un axe central, formé par un vestibule d'entrée qui mène à l'atrium et au tablinum, pièces où le maître de maison recevait ses clients. Plusieurs de ces maisons ont évolué et transformé leur étage en pièces de location accessibles par un escalier indépendant. D'autres plans moins classiques apparaissent : maisons modestes où une cour remplace l'atrium, immeuble collectif de l'insula orientalis, vastes villas du front de mer avec leur jardin intérieur et leur belvédère aménagé pour jouir de la vue sur la baie. Conformément à l'organisation des cités antiques, le centre d'Herculanum est le lieu où se trouvent les bâtiments publics et les espaces de réunion : le forum et son annexe couverte, la basilique, le théâtre. En revanche, le temple qui mettait la cité sous la protection d'un dieu majeur fait défaut en l'état des fouilles. Le seul édifice cultuel découvert est une sorte de chapelle intégrée dans l'insula VI, le Sacellum des Augustales, fort différent du classique temple à colonnes isolé sur son aire sacrée. Le Decumanus maximus est la principale voie transversale d'Herculanum, qui dessert le cœur de la cité et mène au théâtre. Le Forum, centre traditionnel de toute ville romaine, ne suit pas à Herculanum le schéma classique d'une place rectangulaire où trône un temple sur podium, comme à Pompéi. À la place, le decumanus s'élargit pour atteindre 12-14 mètres, et il est délimité comme l'espace piétonnier propre à un forum par des bornes en pierre sur le decumanus et des marches au raccordement avec les Cardines, qui interdisent l'accès des véhicules. Ce caractère similaire à la situation qu'on trouve aux abords du forum de Pompéi a permis à Maiuri de supposer la présence du forum dans la zone. La partie du forum consacrée aux activités civiques était séparée de la zone marchande par un grand arc tétrapyle revêtu de marbre et de stuc, et décoré de statues. Cette partie civique était bordée par le Sacellum des Augustales, et son autre extrémité qui n'est pas dégagée menait vers la Basilique et le théâtre. La partie occidentale du forum, réservée au secteur commercial, se présente avec une architecture disparate : d'un côté, les entrées de maisons et les boutiques des insulae VI et V s'alignent sans régularité le long d'un trottoir, parfois abritées d'un auvent, de l'autre un portique à colonnes donne son unité à la série de boutiques qu'il abrite. Ces boutiques sont surmontées de deux étages avec des logements en location. Le Théâtre fut le premier vestige d'Herculanum découvert par hasard en 1709 par le comte d'Elbeuf, qui l'exploita pendant des années comme une carrière de marbres précieux, et en extrait des statues dont deux statues féminines qui furent immédiatement vendues et prirent la direction de Dresde à la cour de Saxe où elles suscitèrent plus tard l'enthousiasme de Winckelmann par leur «noble simplicité et sereine grandeur». Les fouilles officielles menées de 1738 à 1777 permirent par de nombreuses galeries en tous sens de connaître l'architecture du théâtre et de récupérer une partie des nombreuses statues qui le décoraient. De nos jours, il n'est que très partiellement dégagé et l'on y accède encore par les tunnels creusés à l'époque des Bourbons. Il n'est pas raccordé au site principal, et comme il se situe dans l'axe du decumanus, on pense qu'il devait être relié au forum. Il demeure l'unique vestige des anciennes fouilles encore visible. Le théâtre est typique du théâtre romain à l'hémicycle construit et ne profitant pas du relief. Les inscriptions que l'on découvrit permirent d'apprendre que l'édifice a été construit ou restauré à l'époque d'Auguste par L. Annius Mammianus Rufus selon les plans de l'architecte P. Numisius, le décor datant des règnes de Claude et Néron. D'un diamètre de 53 mètres, il est structuré en trois séries de gradins en tuf volcanique, 4 gradins pour la partie proche de l'orchestre, 16 gradins en 6 secteurs pour la partie médiane, et 3 gradins en haut. Sa capacité est évaluée à deux mille places (2500 selon Maiuri). Le mur qui fermait la scène était richement décoré de placages de marbre, tous pillés, et sur deux niveaux, de 9 et 6 niches contenant des statues toutes brisées, dont on n'a récupéré qu'un torse d'Hercule. À chaque extrémité de la scène, un piédestal présentait les statues de deux personnalités marquantes d'Herculanum, identifiées par les dédicaces : Nonius Balbus et Appius Claudius Pulcher, peut-être un des consuls de 38 av. J.-C.. Ces deux statues ont été perdues à cause de l'inorganisation des premières fouilles, probablement à l'époque du Prince d'Elbeuf. Le pourtour arrondi du mur extérieur du théâtre était également orné de statues en bronze plus grandes que nature comme celles de deux notables en toge, M. Calatorius Quartius et L. Mammius Maximus. S'y ajoutaient les statues impériales d'Agrippine la jeune, de Tibère, de Livie. Toutes ces œuvres furent regroupées au musée royal de Portici, puis à Naples. Dans le secteur proche du théâtre et dès le début des fouilles, on découvre des fragments de bronze dispersés de ce qui est identifié comme un quadrige grâce au moyeu d'une roue et au timon d'un char. L'envoi de premiers débris découverts à la fonte provoqua une telle indignation que les fouilleurs reconstituèrent un cheval à partir de quelques éléments disponibles, ce que Maiuri qualifie ironiquement d'habile union entre fonderie antique et sculpture contemporaine. Une autre tête de cheval et plusieurs morceaux du conducteur furent également sauvés. Ce matériel ayant été visiblement démantelé et charrié par la vague volcanique, on ignore quel bâtiment ornait cette statue d'apparat, peut-être le mur du théâtre ou un autre monument. La Basilique occupe l'angle nord-est de l'insula VII non dégagée, desservi par le Cardo III. Quoiqu'elle soit encore ensevelie, elle a été intensivement explorée par des tunnels sous les Bourbons, de 1739 à 1761, ainsi que par quelques petites excavations au début des années 1960. Un plan a été tracé au XVIIIe siècle à partir des observations de ces explorations souterraines. Le centre du bâtiment reste toutefois inconnu, car non exploré en raison des risques d'effondrement du terrain. Ce qui est repéré est un grand espace rectangulaire long de 40 mètres environ, ouvert sur la rue par cinq portes surmontées d'un portique. L'espace intérieur est divisé par trois alignements de colonnes. Les murs latéraux étaient rythmés par des demi-colonnes, encadrant des niches exposant des statues, dont un certain nombre ont été retrouvées intactes et ont été identifiées par les inscriptions sur leur piédestal. Elles représentaient Marcus Nonius Balbus et des membres de sa famille, son père, sa mère et ses filles et quelques statues impériales, Néron et Germanicus. Sous le portique de l'entrée, on récupéra deux autres statues de Nonius Balbus et de son fils. Le mur du fond avait une exèdre encadrée de deux niches plus petites, où étaient représentés Thésée et le Minotaure, Hercule et Télèphe le centaure Chiron et Achille. Toutes les parois, du reste, dont les absides, étaient décorées d'une série de peintures. Quelques-unes, dont celles précitées, ont été détachées et se trouvent au Musée archéologique de Naples, tandis que les autres se sont irrémédiablement perdues au fil du temps. Les insulae du centre À partir de 1985, des chercheurs du département d'Archéologie classique de l'université de Nimègue ont mené des études métrologiques des maisons des Insulae VI et V. Outre l'établissement de plans plus précis que ceux de l'époque, l'étude cherchait à établir des métriques en unités antiques exprimées soit en pied osque, employé pendant la période pré-romaine, soit en pied romain, dont l'usage se généralise en Campanie à partir du Ier siècle. Ces unités n'ont jamais été une mesure fixée, et pouvaient varier en même lieu et une même période, mais leurs fourchettes d'évaluation diffèrent suffisamment pour être distinguées : un pied osque observé à Herculanum mesure en moyenne 27,5 cm, contre 29,5 cm en moyenne pour le pied romain. Les chercheurs convertirent leurs mesures métriques en valeurs antiques en choisissant entre le pied osque ou romain celui qui donnait des longueurs en chiffres ronds, par exemple des multiples de 10. Comme l'emploi du pied osque était plus ancien, les chercheurs disposaient d'une approche chronologique des diverses constructions, qui peut recouper et compléter celles déduites des styles picturaux ou des méthodes d'édification. Ainsi, sur les parcelles d'époque préromaine, furent observés deux plans type de maison, un large de 30 pieds osques pour la maison de l'édicule de bois, l'autre de 40 pieds osques, pour la maison au salon noir, la maison de l'atrium corinthien, la maison de la colonnade toscane, la maison de Neptune et d'Amphitrite et la maison du mobilier carbonisé. La profondeur de ces maisons mesure dans tous les cas 75 pieds osques, soit exactement la moitié de la largeur de l'insula. Située le long du Cardo III, l'Insula VII reste dans sa majeure partie ensevelie sous l'habitat moderne. La maison dite de Galbaest un des deux seuls bâtiments dégagés. Son vestibule, son atrium et les pièces attenantes ne sont pas dégagés. Une entrée secondaire sur le Cardo à côté d'une taverne donne sur un couloir qui dessert à sa gauche une cuisine et sa latrine, puis plusieurs pièces, et accède dans l'angle d'un remarquable péristyle carré. Au milieu de cet espace ouvert se trouve un bassin ornemental en forme de croix grecque. Un grand salon ou exèdre s'ouvre largement face à ce péristyle, décoré en partie de fresques du IVe style. Le péristyle est considéré comme une construction préromaine, car il fut construit à l'origine en tuf. Ses colonnes doriques en tuf furent par la suite stuquées, tandis que les espaces entre les colonnes étaient fermés par un podium. Le tiers de la superficie de l’insula VI est occupé par des Thermes, le reste se répartit entre plusieurs grandes habitations, la maison à la colonnade toscane, la maison aux deux atria et la maison au salon noir, quelques boutiques dont un thermopolium qui donnent sur le decumanus maximus et le sanctuaire des Augustales, dernière partie de l'insula dégagée dans les années 1970. Repérés par les tunnels des premières explorations qui laissèrent penser à un vaste établissement, ils furent partiellement dégagés dans la période 1869 à 1875, durant laquelle on excava la palestre, flanquée le long du Cardo III d'un bâtiment de plusieurs pièces à la destination indéterminée. Le dégagement complet de l'insula par Amedeo Maiuri amena à constater que ces thermes étaient plus petits que ce que l'on avait supposé. Occupant toute la largeur de l'insula VI, les thermes se situent à 100 mètres seulement de l'autre établissement thermal connu, les thermes suburbains. Construits à l'époque augustéenne selon Maiuri, la construction a vu sa décoration refaite sous les règnes des deux derniers Julio-Claudiens. Ils comportent deux sections. Mosaïque de Triton du vestiaire de la section féminine Sur le Cardo III, l'entrée s'ouvre dans la façade en opus reticulatum et donne sur un couloir flanqué de latrines publiques, prévues selon la coutume romaine pour un usage collectif. Sur le conduit de vidange, que l’on peut encore voir, était placée une file de sièges en marbre troués, emportée lors des premières fouilles (XVIIIe siècle). Le couloir conduit à la cour intérieure de la palestre, bordée d'un portique sur trois côtés. Au fond, on pénètre dans l’apodyterium ou vestiaire, avec des étagères pour poser les vêtements et une niche destinée à abriter une petite fontaine. La succession régulière des salles thermales est en partie modifiée : le frigidarium est isolé, à gauche du vestiaire. Il est rond, vivement coloré de bleu au niveau de la vasque et de la voûte ; cette dernière étant décorée d’animaux marins, et de rouge sur les murs où quatre niches sont décorées de jaune aux angles. À droite du vestiaire, on trouve le tepidarium, avec le sol à double épaisseur assez vallonné, orné d’une mosaïque blanche et noire analogue à celle des thermes féminins, représentant Triton entouré de dauphins, d'un poulpe, d'une seiche et d'un petit amour muni d'un fouet. Suit le caldarium avec son grand bassin d'eau chaude. Bassin du caldarium Comme d’habitude la partie des thermes destinée aux femmes est de moindre dimension et moins soignée que la section masculine, mais elle présente l'avantage d’un meilleur état de conservation. L’entrée actuelle n’est pas celle de l’époque, elle se faisait depuis le Cardo IV, à l'opposé de l'entrée des hommes. Elle ne donnait pas accès à la palestre, car l'exercice physique était une activité uniquement masculine. On pénétrait dans un vestibule qui servait de salle d'attente avec son pourtour muni de sièges de maçonnerie. De là on gagnait les vestiaires ou apodyterium, bien conservés, possédant une voûte en berceau avec des strigiles (rainures ondulées parallèles) en stuc, un sol en mosaïque blanche et noire représentant Triton avec des dauphins et de grandes étagères pour y déposer les vêtements. Le tepidarium présente des caractères analogues ; son sol est décoré d’une bande à motifs géométriques, tandis que le caldarium est reconnaissable à son sol à double épaisseur (suspensura), visible grâce à une ouverture protégée par une grille, à l’intérieur duquel circulait l’air chaud. En plus du grand bassin pour les immersions, la pièce est munie d’un soubassement circulaire destiné à soutenir le labrum pour les ablutions et deux beaux sièges en marbre, l’un en marbre blanc, l’autre en marbre rouge antique. Derrière les salles thermales se trouvent les locaux de service, les réservoirs d'eau et les chaufferies (præfurnium), repérées par l'épaisse trace de suie. Un escalier permettait de monter sur les terrasses de l'établissement. Le chauffage des deux caldaria se faisait par une circulation d'air chaud sous le sol, qui remontait ensuite par quelques tubulures noyées dans le gros œuvre du mur, système moins perfectionné que les murs à double paroi observés dans les derniers thermes de Pompéi. Également dénommé Aedes Augustalium , le Sacellum était le sanctuaire des prêtres du culte impérial, des affranchis regroupés dans le collège des seviri augustales, et le seul édifice dédié à un culte public que l'on connaisse de nos jours à Herculanum. D'après les inscriptions qu'on y a trouvées, sa construction est datée de la fin du règne d'Auguste, au plus tard en 11. Elle est faite en partie en brique (opus testaceum), d'usage encore exceptionnel à cette date. Il possède de magnifiques peintures. Cet édifice est remarquable par l'inscription en marbre où figurent les noms des deux frères, A. Lucius Proculus et A. Lucius Iulianus, ayant financé la construction du lieu et offert le repas le jour de l'ouverture de la salle : « AVGVSTO SACR(um) A. A. LVCII A. FILII MEN(enia) PROCVLVS ET IULIANVS (de) P(ecunia) S(ua) DEDICATIONE DECVRIONIBVS ET AVGVSTALIBVS CENAM DEDERVNT» « A Auguste, A. Proculus et A. Iulianus, fils de A. Lucius, de la tribu Menenia, firent ce lieu sacré de leurs finances Lors de la dédicace, ils offrirent un repas aux décurions et aux augustales » Sur le mur extérieur en opus reticulatum et en brique, se trouve l’entrée latérale de ce singulier édifice d’un intérêt particulier puisqu’il s’agit d’un des rares bâtiments d’Herculanum pouvant être qualifié de public et auquel un graffiti à l’intérieur donne le nom de Curia augustana. Ce caractère officiel semble souligné par l’emplacement, sur deux socles encore visibles à côté des colonnes qui bordent l’entrée, des statues de César et d’Auguste, aujourd’hui perdues. L’intérieur se présente comme une grande salle rectangulaire, au centre de laquelle se dressent quatre colonnes, situées aux angles d’une ouverture quadrangulaire soutenue par un entablement constitué de grandes travées en bois, évidemment carbonisées. Les deux colonnes postérieures ont été englobées dans deux cloisons qui, s’appuyant sur le fond de la salle, ont constitué une petite pièce carrée formant une sorte de chapelle ; au fond de cette pièce, une base était destinée à accueillir la statue d’Auguste, comme l’indique clairement la colonne de laurier peinte sur le mur, ornement typiquement impérial Le sol est richement revêtu d'une marqueterie en marbre coloré (Opus sectile). Les murs latéraux sont décorés de fresques du IVe style, avec deux scènes centrales dédiées au héros mythologique qui donna son nom à la ville d'Herculanum et représentant respectivement Hercule dans l'Olympe en compagnie de Minerve et de Junon, et l'affrontement entre Hercule et le dieu fleuve Achéloos pour la main de Déjanire. Ces thèmes seraient selon Rufus Fear une évocation de la divination de l'empereur. Mur gauche du Sacellum, Tableau d'Hercule, Minerve et Junon. La maison de Neptune et d’Amphitrite communique avec une vaste boutique de denrées alimentaires qui s'ouvre sur le Cardo, et qui se situe sur la même parcelle de terrain. On suppose donc que le propriétaire de la maison était un commerçant qui possédait aussi cette taverne. Cet établissement n'est pas le seul de ce type que l'on ait découvert à Herculanum, mais c'est le plus spectaculaire : le comptoir et le mobilier en bois sont exceptionnellement bien conservés, avec des amphores alignées sur leurs étagères (elles ne proviennent toutefois pas de cet espace commercial). Cette boutique exerçait comme traiteur vendant des plats cuisinés et comme restaurant où l'on mangeait sur le pouce des mets préparés sur l'une des deux tables de cuisson. La répartition des pièces de la maison proprement dite est simple. De l'atrium central on accède au tablinum, et par un couloir qui longe le tablinium, au triclinium d'été. Au-dessus du laraire situé dans l’angle de l’atrium furent retrouvés deux tableaux monochromes sur marbre, exposés au musée archéologique de Naples. Une statuette de Jupiter également trouvée dans l'atrium confirme l'intérêt artistique du propriétaire et son raffinement. La pièce la plus remarquable est le triclinium d'été, installé dans une petite cour au fond de la maison. La banquette destinée aux convives est en maçonnerie en forme de U, revêtue de marbre, et s'appuie sur deux murs dotés de magnifiques mosaïques murales, décoration mise à la mode sous les Julio-Claudiens et plus particulièrement Néron, et dont nous avons ici un très bel exemple. Au fond du triclinium se trouve un nymphée (fontaine décorative), avec une grande niche centrale en abside, encadrée de deux niches rectangulaires plus petites, toutes revêtues de mosaïques en pâte de verre coloré et encadrées de coquilles et de mousse de lave. Des rinceaux de vigne issus de vases ronds dessinent leurs volutes sur les panneaux bleus qui entourent les niches. Au-dessus des petites niches, deux scènes de chasses sur fond bleu outremer montrent des chiens qui poursuivent des cerfs. Festons, fruits et guirlandes de feuillage surmontent ces tableaux. L'architrave qui couronne l'ensemble a perdu sa mosaïque, mais est encore couronnée de trois masques de théâtre. Le mur perpendiculaire au nymphée est décoré d’un beau panneau en mosaïque, représentant les noces de Neptune et d'Amphitrite, qui a donné son nom à la maison. Ce panneau est entouré d'une décoration foisonnante et colorée, figurant une voûte en trompel'œil et des pilastres soutenant une frise. La maison samnite fait l'angle de l'insula V. Elle évoque l'architecture pré-romaine de la ville. La dénomination de Samnite vient de son mode de construction en gros blocs rectangulaires de tuf volcanique (opus quadratum), appareil d'usage antérieur à la colonisation romaine et correspondant à la période de présence samnite. Celui-ci est notamment visible dans les blocs constituant l'encadrement de l'entrée de la maison sur le Cardo IV. Le couloir d'entrée témoigne également de l'ancienneté de la maison : c'est un des derniers exemples de décoration du Ier style, avec ses imitations de plaques de marbre en stuc peint. L'atrium, très haut, montre des formes remarquables : son impluvium revêtu de marbre clair, son sol revêtu de noir moucheté de blanc, ses murs peints en noir, et, dans la partie au niveau de l'étage, une galerie aux colonnes ioniques reliées par des balustrades en croisillon. Le côté de cette galerie qui fait face à l'entrée est entièrement ouvert sur l'extérieur et procure une large source de lumière indirecte pour l'intérieur. La fine décoration des pièces du rez-de-chaussée témoigne du caractère aisé de la maison, comme une petite pièce décorée d'un petit tableau de l'Enlèvement d'Europe sur une paroi au fond vert. Comme d'autres maisons de l'insula, la maison samnite subit des transformations qui réduisirent l'espace autrefois réservé à une seule famille : le jardin fut rattaché à la maison voisine, dite maison du Grand Portail. Les entrecolonnements de la galerie de l'atrium furent murés, pour transformer l'étage supérieur en petits logements indépendants en surplomb, accessibles depuis la rue par un raide escalier de bois. Depuis le decumanus minor, on pénètre dans la maison du Grand Portail par son élégante entrée flanquée de deux demi-colonnes de briques autrefois stuquées et peintes en rouge, surmontée de chapiteaux corinthiens en pierre, avec des figures de Victoires ailées. Au-dessus des chapiteaux, l'architrave en briques est surmontée d'une corniche dentelée. À l'intérieur, la disposition des pièces est inhabituelle : l'atrium manque, et les diverses chambres s'ouvrent sur un vestibule étiré en longueur, et communiquent avec une courette dont elles tirent leur éclairage. Les murs des chambres sont couverts de peintures du IVe style, parmi lesquelles un tableau dionysiaque sur la paroi au fond du triclinium. Au fond du vestibule, on remarque une paroi aux élégantes architectures peintes sur fond noir, encadrant un tableautin gracieux avec des papillons et des oiseaux qui picorent des cerises. Dans le même édifice, une boutique ouverte sur le decumanus minor, entièrement indépendante du reste de la maison était probablement Depuis le Decumanus Maximus et le long du Cardo V se trouve l'Insula Orientalis II, remarquable témoin de l'innovation architecturale entamée au Ier siècle à Herculanum, que l'on retrouvera plus tard à Ostie, et qui marque l'abandon de la forme traditionnelle de la maison à atrium Toute l'insula est constituée par un corps de bâtiment unique de plus de 80 mètres de long édifié à la même période en opus reticulatum, avec des boutiques et des maisons de rapport à plusieurs étages, qui s'ouvrent sur le Cardo V. La plus remarquable des boutiques est une boulangerie avec son four et dans une courette deux meules en pierre, qui étaient actionnées par un âne dont on a retrouvé les ossements ainsi que l'étable. Les affaires devaient être relativement prospères, comme en témoigne l'annexion de pièces d'une ancienne maison patricienne voisine. À la série de boutiques, s'ajoutent une étable, deux latrines et - au-dessus - des logements élégamment décorés. Meule de la boulangerie []À l'étage de la boutique 5, on a retrouvé en 1936 la trace d'une dévotion populaire à la déesse égyptienne Isis : une statuette de 29 cm de haut en terre cuite rouge figurant Isis allaitant Harpocrate. D'après son style, elle est datée de la fin du Ier siècle av. J.-C., ou du début du Ier siècle. Elle est exposée à l'Antiquarium d'Herculanum sous le numéro d'inventaire 1446. Toute la partie orientale de l'insula est occupée par une grande palestre, partiellement dégagée. Elle avait une entrée monumentale dans l'axe du decumanus inférieur dont elle interrompt le tracé, reporté plus bas par une ruelle. En son centre un grand espace ouvert, doté d'une piscine cruciforme de 35 mètres de long avec des bras plus courts, alimentée par une magnifique fontaine en bronze en forme de tronc d'arbre entouré d'un serpent à 5 têtes. L'espace découvert est entouré sur trois côtés par un portique à colonnes où s'ouvrent diverses pièces d'usage indéterminé dont une grande salle en abside. Sur le dernier côté, un cryptoportique supporte une galerie couverte accessible depuis le decumanus maximus. Cette galerie pouvait donc accueillir des spectateurs lors des exercices ou des jeux qui se déroulaient sur la palestre en contrebas. L'insula III fut dégagée en deux temps : les travaux de la période 1828-1835 dégagèrent le Cardo III et partiellement les bâtiments adjacents sur une profondeur de six à huit mètres. Suivit une longue période d'abandon du site et il fallut attendre la reprise des travaux archéologiques en 1927 pour que l'insula soit mise à jour dans son intégralité La maison à la cloison de bois remonte à l'époque samnite, mais a été quelque peu transformée à l'époque d'Auguste. La façade blanche est particulièrement intéressante, elle présente deux étages dans un excellent état de conservation, et un grand portail entouré de blocs de tuf, entre des petites fenêtres qui nous rappellent que dans les maisons romaines, lumière et air provenaient surtout des cours intérieures. Cette maison était à l'origine une élégante demeure aristocratique, qui occupait toute la largeur de l'insula, d'un cardo à l'autre. Elle fut divisée sur les côtés nord et ouest au milieu du Ier siècle en appartements de location pour plusieurs familles, qui pouvaient aussi profiter des espaces communs Pour réaliser cette transformation, il fallut construire un étage au-dessus de l'atrium, tandis que les chambres contiguës au Cardo III et au decumanus minor furent transformées en boutiques. Dans l'une de ces boutiques, on récupéra et on restaura une presse en bois, carbonisée, mais complète avec ses hauts montants et sa vis de serrage. On suppose qu'un artisan l'employait pour le pressage des étoffes. L'atrium toscan, très spacieux, conserve jusqu'à l'étage une décoration du IVe style. En son centre le traditionnel impluvium recueillait les eaux de pluie de l'ouverture du toit par des gargouilles en terre cuite en forme de tête de chien. On conserve dans l'atrium une table trouvée à l'étage, échappée par chance aux tunnels des premiers fouilleurs. Elle est formée d'une mince tablette de marbre clair supportée par un pied en colonne décoré d'une statuette de la divinité phrygienne Attis Dans les vitrines disposées dans l'atrium sont exposés les objets trouvés dans la maison, dont des légumes secs. Autour de l'atrium sont distribuées plusieurs chambres à coucher (cubicula). Dans l’une d’elles a été retrouvé un lit en bois carbonisé. Une chambre située à droite du couloir garde un pavement en mosaïque géométrique noire et blanche. La maison doit son nom à la grande cloison de bois ornée de clous en bronze qui sépare l'atrium du tablinium ; quoique carbonisée, elle a conservé sa forme aux deux tiers : il ne manque qu'une des trois portes à deux battants. Ce devait être un élément de mobilier relativement courant dans les maisons romaines, mais la facilité avec laquelle ce meuble pouvait finir comme bois d'œuvre ou de chauffage rend exceptionnelle cette découverte. Le tablinum, décoré de belles fresques sur fond rouge, servait de pièce de passage menant au jardin, entouré sur trois côtés d’un péristyle avec piliers et demi-colonnes, tandis que le quatrième côté était fermé par un mur orné de fresques de vues de jardin, surmonté d’une galerie très suggestive Plusieurs pièces donnent sur le jardin : à droite une salle de passage conduit à la zone de service où nous trouvons, l’une à côté des autres, la cuisine et les latrines. Cette salle communique aussi avec la boutique donnant sur le Cardo III où sont visibles deux dolia destinées à la conservation des denrées. La maison en opus craticium traduit en Maison en treillis ou Maison à clayonnage, est un édifice de type populaire remarquable par sa technique construction, l’opus craticium, uniquement connu jusqu'ici par Vitruve, et dont c'est l'exemple le mieux conservé qui nous soit parvenu depuis l'Antiquité : entre des piliers formés de lits de pierre et de briques alternés qui montent sur les deux niveaux de la maison, la trame des murs est constituée d'un colombage en bois, rempli par un treillis de bois et de roseaux noyé dans la maçonnerie en opus incertum. Ces parois sont ensuite enduites et peintes. Cette méthode économique et rapide à réaliser semble attestée pour la construction de boutiques, mais devait être assez répandue pour les maisons des couches plus populaires. On en trouve un autre exemple à l'étage de la maison qui fait l'angle du Cardo V et du Decumanus maximus. La façade sur le Cardo IV est précédée d'un portique qui soutient une loggia. La disposition des locaux laisse supposer que plusieurs familles cohabitaient ici. En effet, le rez-de-chaussée et la petite boutique attenante et l'étage supérieur constituent deux appartements indépendants. Le couloir d'entrée mène, non à un atrium, mais à une petite cour à ciel ouvert qui donne sa lumière aux appartements des deux niveaux. Cette cour contient aussi un puits commun. Les chambres du premier appartement qui sont à l'étage supérieur sont intéressantes par le modeste mobilier encore en place : le châssis de bois des lits, une armoire avec de la vaisselle et quelques autres objets, les statuettes des Lares, qui nous rendent proches les personnes qui habitèrent ici. La maison comprenait un autre appartement indépendant, accessible par un escalier dans la cour et chichement éclairé, à l'exception de la chambre en façade, où se trouvaient un biclinium, lit à deux places, et un petit laraire domestique avec un portrait de femme sculpté dans le bois, de facture artisanale. La maison de l'Auberge est ainsi nommée sur une déduction erronée pour sa proximité d'une entrée de la ville, ses nombreux locaux et sa dimension considérable, puisqu'elle s'étendait sur plus de la moitié de la surface de l'Insula III, entre les Cardo III et IV et sur le promontoire qui dominait le rivage. En réalité, c'était une riche et élégante demeure privée malheureusement dans un mauvais état de conservation, causé par le déferlement volcanique qui l'a balayée et par les tunnels creusés par les premiers fouilleurs. Édifiée au premier siècle et remaniée par la suite, la maison montre un niveau de luxe inégalé dans Herculanum : elle comprend de nombreuses pièces autour de son atrium ; elle dispose d'un bain privé, cas unique à Herculanum, décoré de fresques du IIe style et en état d'abandon au moment de la destruction ; elle enclot dans un péristyle un grand jardin, situé à un niveau inférieur à celui du portique et entouré d'une rigole d'irrigation. Les restes d'un arbre carbonisé ont été identifiés comme un poirier, ce jardin intérieur devait donc être un verger, qui est reconstitué de nos jours. Enfin sur l'avancée du promontoire, un vaste belvédère entouré de colonnes offrait un panorama splendide sur la mer. Pour aménager une terrasse pour ce belvédère, les constructeurs compensèrent la pente du promontoire en aménageant sous la terrasse des locaux en partie enterrés D'après certaines transformations en cours dans la maison, il semblerait que, endommagée par le tremblement de terre de 62, elle ait été vendue à un nouveau propriétaire, qui la transforma en immeuble commercial avec des boutiques et des ateliers. L’Insula IV borde la terrasse des remparts, ce qui offre une vue sur la mer pour les deux vastes demeures, maison des Cerfs et maison de l'Atrium en mosaïque qui occupent plus de la moitié de l'îlot. Une demidouzaine de maisons plus modestes se partage le reste de l'îlot, telle la maison de l'Alcôve, la maison de l'Étoffe et la maison du Foulon. Aux angles de l'insula, chaque carrefour avec un Cardo et le decumanus minor possède son thermopolium, reconnaissable par son comptoir de maçonnerie en forme de L. La maison de l'Atrium en mosaïque est une maison patricienne, voisine de la précédente. On y pénètre par le Cardo IV, et l'on débouche sur un vaste atrium au pavement en mosaïque très bien conservé, malgré l'ondulation de sa surface causée par le poids de la boue volcanique. Le visiteur se trouve alors face à un tablinium plus vaste que la tradition, car divisé en trois nefs par deux colonnades. Ces pièces de réception et de travail, atrium et tablinium, occupent à eux seuls une surface de terrain qui correspond à la parcelle d'une habitation courante. Il est probable que des réaménagements ont agrandi l'atrium et le tablinium d'origine, et que les appartements privés furent reportés lors d'une extension de cette propriété sur la ou les parcelles voisines, situées à un niveau inférieur d'un mètre par rapport à l'atrium. À droite de l'atrium, une porte et quelques marches permettent de descendre dans un péristyle d'une forme nouvelle, dit à fenêtres ou cryptoportique, car ses entrecolonnements sont fermés par un mur percé de baies dont certaines boiseries carbonisées ont subsisté. Ce péristyle entoure un jardin intérieur et dessert deux blocs de bâtiments : sur un grand côté quatre chambres se répartissent symétriquement de part et d'autre d'une exèdre, décorée de fresques dont les motifs architecturaux encadrent de petits tableaux à thème mythologique teinté d'érotisme : Diane au bain, et le Supplice de Dirce, traînée par un taureau furieux. Le second ensemble de bâtiments forme le fond du péristyle ; il groupe plusieurs chambres autour d'une grande salle centrale de réception, ouverte d'un côté sur le péristyle et de l'autre sur une terrasse qui domine les anciens remparts, face à la mer. Deux petits belvédères sur la terrasse complètent un aménagement conçu pour jouir du panorama sur la baie L'ensemble de la demeure combine les éléments traditionnels alignés sur l'axe entrée – atrium – tablinium, mais son étendue principale suit un principe nouveau de maison centrée sur son jardin entouré d'un cryptoportique. Toutefois la symétrie autour des axes du jardin n'est pas équilibrée, avec des pièces sur deux côtés adjacents, tandis que le belvédère est en biais. L’Insula orientalis Borné par le Cardo V qui descend vers la porte Marine, par une ruelle perpendiculaire au Cardo d'un côté et par le tracé des remparts de l'autre, placé sur une surface en déclivité, cet îlot est le plus ramassé et le moins régulier de ceux que l'on connaît. Comme dans les autres parcelles qui dominaient la mer, une somptueuse demeure occupe la majeure partie de l'emplacement, savamment agencée pour profiter de la vue sur la baie. La maison du Relief de Télèphe est une de plus belles habitations de la partie méridionale de la cité, malgré les nombreuses irrégularités de son plan, dues à la nature du terrain sur lequel elle est édifiée et au respect des constructions préexistantes voisines, dont la maison de la Gemme. Le décor peint de cette maison date de la période flavienne. En traversant un ample vestibule, on entre dans l'atrium, de forme assez originale, voisine du modèle typique de l'architecture privée du monde grec : il est divisé en trois nefs par deux séries de colonnes, et dans les entrecolonnements sont pendus des oscilla de marbre représentant des masques de théâtre et des figures de satyres. L'atmosphère suggestive de l'habitation est accrue par la couleur rouge vif des colonnes et des murs. Au fond de l'atrium s'ouvre le tablinium ; sur la gauche, deux petites portes conduisent au quartier domestique, doté d'une étable (stabulum) au plafond bas. La partie restante de la maison suit une orientation différente et se trouve sur un niveau plus bas. On la rejoint par un couloir en descente raide situé sur le côté du tablinium. Un grand péristyle avec des colonnes en briques entoure un jardin spacieux, qui conserve encore en son centre une vasque rectangulaire et sur lequel s'ouvrent trois pièces de réception, richement décorées de marbre Par un autre couloir on rejoint une terrasse panoramique, sur laquelle s'ouvrent d'autres pièces, dont une luxueusement décorée de marbre polychrome. Dans une petite pièce voisine, on trouva le bas-relief néo-attique du mythe de Télèphe, un fils d'Hercule, qui a donné son nom à la maison. Les constructions extra-muros L'aire sacrée, entre les remparts et l'ancien front de mer Le Cardo V descend vers le rempart, et débouche sur la Porte Marine. Accolée au rempart, une rampe mène à une terrasse aménagée sur les hangars qui bordaient le rivage. Là sur une esplanade en marbre se dresse la statue d'un des plus influents citoyens d'Herculanum, Nonius Balbus, érigée par ses concitoyens après sa mort. De là, partait chaque année une procession en son honneur. L'emplacement fut identifié en 1939 par la base de la statue avec son inscription honoraire. La tête a été retrouvée en 1942 par Amedeo Maiuri, et une partie du corps en cuirasse d'apparat en 1981. Le reste du corps est probablement encore pris dans les sédiments volcaniques. Après un long travail préparatoire sur les moulages en résine des fragments, ceux-ci ont été réassemblés. La statue ainsi rénovée a rejoint les collections du musée tandis qu'une copie est exposée à sa place originelle. L'esplanade de Nonius est encadrée d'un côté par les Thermes suburbains, de l'autre par une seconde terrasse, dite « l'Aire sacrée » (Area Sacra). Cette aire comporte plusieurs bâtiments, et au moins deux temples construits durant la période augustéenne. Depuis la relecture d'une inscription trouvée sur la plage, il est possible d'attribuer à Vénus le temple occidental (ex Sacello B), réparé par Vibidia Saturnina et son fils Aulus Furius Saturninusdans les années 70. Il est possible que le temple A soit également à attribuer à Vénus et non plus aux quatre divinités représentées sur un autel également découvert sur la plage. La Villa des Papyrus. Cette grande villa suburbaine fut découverte de façon fortuite en 1750 lors du creusement d'un puits. Elle se situait à quelque distance de l'Herculanum antique, dont elle était séparée par le lit d'un ancien ruisseau. Face à la mer, dans un espace très salubre, la villa était parfaitement reliée aux villes et installations situées à proximité. Explorée laborieusement par des galeries souterraines, elle révèle rapidement des trésors artistiques : des séries de statues et de bustes magnifiques en bronze et en marbre en sont extraites, et en 1753 on découvre une bibliothèque contenant quelque 1 800 rouleaux de papyrus carbonisés. Malgré le grand intérêt du site, les explorations furent abandonnées en 1761 en raison de l'accumulation dangereuse dans les galeries de gaz carbonique d'origine volcanique. La reprise de fouilles, à ciel ouvert cette fois, a été organisée dans les années 1996-1998. Elles ont permis de mettre au jour l'atrium et un niveau inférieur situé sous les fouilles des Bourbons, que les plans du XVIIIe siècle ne signalaient pas. « Entre 2007 et 2009, nous avons mis en évidence une salle couverte de fresques, précise la directrice du site, Maria Paola Guidobaldi. La pièce porte les traces de plusieurs phases décoratives : un plafond de stuc datant de la construction de la villa, autour de l'an 40 avant notre ère, une rénovation sous l'empereur Claude, et de nouveaux embellissements, encore en cours le jour de l'éruption ». Cette villa a été reconnue comme étant la résidence secondaire au bord de mer de Lucius Calpurnius Piso Caesoninus, beau-père de Jules César. Piso, érudit qui a patronné des poètes et des philosophes, y constitua une bibliothèque, la seule à être restée intacte depuis l’Antiquité. Les rouleaux de papyrus sont conservés à la Bibliothèque nationale de Naples. Les rouleaux carbonisés sont particulièrement fragiles, mais certains ont pu être déroulés, avec des degrés variables de succès et des destructions. Ce qui a été déchiffré sont des traités philosophiques d'un auteur épicurien, Philodème. Une lecture assistée par ordinateur dans la gamme des infrarouges, fournit un contraste qui permet de rendre l’encre lisible. Le plan de la villa est conforme au type de la villa suburbaine répandu dans la baie de Naples : l'atrium ne sert que de vestibule contrairement à la maison traditionnelle où il sert d'espace central pour la famille. Les pièces à vivre sont réparties autour de péristyles et terrasses, pour des raisons de luminosité. La villa possède également un vaste jardin où sont présents espaces à couvert et dégagés afin de profiter du soleil. L'entrée du côté de la mer possédait un portique à colonnes. Elle permettait d'accéder à l'atrium richement orné : l'impluvium était orné de statuettes, de même pour des niches aménagées. Le premier péristyle était de forme carrée et au milieu se situait une piscine aux angles ornés d'une fontaine en forme de coquille et de statuettes de bronze. À l'est de cet espace se situaient des pièces destinées à l'habitat et aux loisirs, et dans une de celles-ci furent trouvés les papyrus ayant donné leur nom à la villa. À l'ouest se situait un vaste péristyle de 100 mètres de long sur 37 mètres de large, avec une piscine aux dimensions de 66 mètres de long sur 7 mètres de large. Le long de l'ambulacrum et dans tout l'espace lié à ce grand péristyle les fouilleurs découvrirent « une véritable galerie d'œuvres d'art » témoignant du goût du maître des lieux : groupes d'animaux, de danseuses, représentations de faunes, de philosophes (dont le célèbre Pseudo-Sénèque, portrait d'un vieil homme émacié identifié au philosophe Sénèque, mais daté de la fin de l'époque hellénistique), etc.. Vers l'ouest, au-delà du grand péristyle, une allée conduit à un kiosque rond situé sur un belvédère surplombant de 4 mètres la campagne. La villa était alimentée en eau par un aqueduc souterrain. Nous quittons Herculanum pour le centre de Naples où nous déjeunons à la Pizzeria Trattoria Medina. Enfin nous dégustons une pizza et bien sûr des pâtes. Naples est une ville d'Italie, capitale de la province homonyme et de la région de Campanie. Avec 956 739 habitants en 2012, c'est la troisième commune italienne pour sa population, après Rome et Milan. Son aire urbaine, qui compte 4 434 136 habitants, en fait la deuxième du pays après celle de Milan, et l'une des plus grandes cités méditerranéennes. Fondée durant l'Antiquité, capitale du Royaume de Naples et du Royaume des Deux-Siciles, la ville et, en général, tout le Mezzogiorno subit un déclin socio-économique relatif depuis l'annexion au Royaume de l'Italie en 1860. À Naples se trouve la Villa Rosebery, l'une des trois résidences officielles du président de la République italienne. La ville abrite aussi le siège d'un commandement interalliés et interarmées (Joint Force Command Naples - JFCNP) de l'OTAN né le 15 mars 2004 en remplacement du commandement des forces alliées du sud de l’Europe (AFSOUTH). Nous retrouvons notre guide de la matinée pour une visite du vieux Naples Pinacle de la piazza Gesù nuovo. Décoration de Noël dans la via dei Tribunali . Un détour vers les galeries couvertes en passant devant Castel Nuovo (en français: Nouveau Château), appelé aussi « Maschio Angioino , qui est un édifice historique et un des symboles de la ville de Naples. Principal symbole de l'architecture de la ville. Castel Nuovo a été étendu ou rénové plusieurs fois depuis qu'il a été construit en 1279. Le nom du château Castel Nuovo (« château neuf ») permettait de le différencier des forteresses plus anciennes érigées à Naples et à ses proches environs. De style gothique, Castel Nuovo était caractérisé à l'origine par un plan en forme de quadrilatère irrégulier, avec cinq tours de défense, des hauts murs et des meurtrières. Un profond fossé entourait entièrement la forteresse à laquelle on accédait par un pont-levis et un vaste portail d'entrée. Après le sac de Naples par les soldats Charles VIII de France en 1494, le Royaume de Naples a été annexé par l'Espagne, et le statut du château est passé de résidence à importante forteresse militaire. Il fut néanmoins la résidence temporaire des rois espagnols lors de leurs visites dans la ville, comme celle de Charles Quint en 1535. Le château fut à nouveau utilisé comme résidence par Charles III et plus tard par le duc Stefano Di Conza. Aujourd'hui, le château est le siège de divers organismes dont la Società Napoletana di Storia Patria , le comité de Naples de l'Istituto per la storia del Risorgimento italiano, le Musée civique de la ville de Naples et la Fondation Valenzi dont l'inauguration. Puis, passage sous l’immense verrière à quatre branches abritant des galeries marchandes avec au centre et sur le sol de belles mosaïques. La Galleria Umberto C’est en car et dans les embouteillages que nous terminons la visite de Naples en visualisant notamment le Castel dell'Ovo (en français : château de l'Œuf),château situé dans la ville italienne de Naples. Le Château de l'Œuf est le plus ancien château de Naples, indissociable de l'histoire de sa fondation par un peuple d'origine grecque, abordant l'îlot de Partenope et où ils ont construit un système défensif au VIIe siècle av. J.-C.. L'édifice est situé sur une petite île, la Mégaride, où les colons de Cumes fondèrent le noyau originel de la ville. Au Ier siècle av. J.-C. le patricien romain Lucius Licinius Lucullus construisit sur le site une villa magnifique, le Castellum Lucullanum. Fort de Valentinien III au début du Ve siècle, c'est à cet endroit que le dernier empereur romain d'Occident, Romulus Augustule, fut exilé par Odoacre en 476. Eugippe fonda un monastère sur le site après 492. Les restes de l'ère romaine et les structures des fortifications ont été démolis par les résidents locaux pendant le IXe siècle afin d'en empêcher leur utilisation par les Sarrasins lors de leurs agressions. Le premier château sur le site a été construit par les Normands au XIIe siècle. L'importance du Château a commencé à décliner lorsque le roi Charles Ier de Sicile construisit un nouveau château, Castel Nuovo (Nouveau château), et y a déménagé sa cour. Il a été l'objet de nombreux remaniements et le Château de l'œuf est devenu le siège de la Chambre Royale et du Trésor public. C'est Pierre Ier d'Aragon qui lui donne son architecture actuelle, avec les tours cylindriques et défensives et son chemin de ronde (XVe siècle). Il a été pilonné par l'artillerie française et espagnole au cours des Guerres d'Italie. Pendant la République napolitaine de 1799, ses canons ont été utilisés par les rebelles afin de décourager la population favorable aux Bourbons. Le nom du château découle d'une légende médiévale rapportée par le poète Virgile. Un sorcier aurait déposé un œuf magique sous les fondations du château afin de soutenir l'ensemble. Si cet œuf disparaissait, la forteresse s'effondrerait, entraînant la ruine de Naples. C'est ainsi que la reine Jeanne Ire de Naples a été soupçonnée d'avoir fait disparaître l'œuf et d'avoir amené tous les maux sur la ville. Le château est construit en front de mer. L'îlot est rattaché au continent par un minuscule chemin en rochers battu par les flots du port qui est l'endroit préféré par les nouveaux mariés pour réaliser les photographies de leur mariage. La chaussée fait plus de 100 mètres de long. Le château est de forme rectangulaire (environ 200 mètres par 45 mètres à son endroit le plus large) et possède un bastion angulaire qui domine la chaussée. Nous quittons Naples pour le Mont Cassin avec une halte nuit à Cassino à l’hôtel Al Boschetto. Après le dîner, notre chauffeur Carmino a donné la sérénade pour quelques pèlerins noctambules. Le lundi 13 nous montons vers Montecassino et son abbaye territoriale qui est une église particulière de l'Église catholique située comme son l'indique, sur le mont Cassin dans la commune de Cassino en Italie. Fondée par Benoît de Nursie en 529, elle est le berceau de l’ordre des Bénédictins. Elle sert de retraite à des souverains et à des pontifes tels que le prince franc Carloman, frère de Pépin le Bref, le roi lombard Ratchis (avec sa famille), et saint Grégoire. Renfermant d’immenses richesses, dont une précieuse bibliothèque (Didier du Mont-Cassin, abbé de 1058 à 1087, fait venir de Byzance des livres enluminés byzantins), cette dernière est en partie placée sous la protection de Rome, avec une galerie de précieux tableaux.En 1349, elle subit le violent séisme qui secoue toute l'Italie et détruit ou endommage gravement tant de monuments antiques ou médiévaux. Le monastère est pratiquement détruit. Plus récemment, le 15 février 1944, la position stratégique de l'abbaye sur une colline dominant la route allant de Rome à Naples, lui vaut d'être le théâtre d'une bataille meurtrière, durant laquelle elle est une dernière fois détruite par les bombardements alliés. Après la Seconde Guerre mondiale, elle est reconstruite à l'identique de 1948 à 1956, sous la direction de l'ingénieur et architecte Giuseppe Breccia Fratadocchi (1898-1955), suivant le programme de l'abbé reconstructeur Ildefonso Rea : Dove era, come era de (« là, où il était et tel qu'il était »). Le 24 octobre 1964, l'église abbatiale reconstruite est consacrée par le pape Paul VI. Dans les années 1980, la basilique est décorée de fresques de Pietro Annigoni (le maître et ses élèves). Nous clôturons notre pèlerinage par la célébration de l’eucharistie dans la crypte en associant à notre prière St Thomas d’Aquin En quittant le monastère et avant de nous envoler vers la France, nous posons en groupe sur le grand escalier RR - pèlerin