LE QUARTIER ASIATIQUE DANS LE 7ème
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LE QUARTIER ASIATIQUE DANS LE 7ème
LE QUARTIER ASIATIQUE DANS LE 7ème ARRONDISSEMENT Situé sur la rive gauche du Rhône ce quartier Asiatique s’inscrit dans un rectangle dont les 4 côtés sont respectivement, la rue Basse Combalot, la rue d’Aguesseau, la place Raspail et la rue de Marseille. Rendons nous dans ce quartier asiatique habité principalement par des Chinois particulièrement discrets, calmes et tranquilles : des Epiceries dont les étalages offrent une grande variété de produits d’origine avec des commerçants et des clients qui parlent le plus souvent le chinois (le Mandarin ? langue traditionnelle toujours en vigueur en Chine), certains s’expriment dans un français correct tout heureux si on leur en fait mention.Une clientèle d’origine africaine et française aussi ! Des commerçants venus du Laos ont ouvert une épicerie, il y a 6 mois, rue Pasteur : ils recommandent avec fierté les produits les plus succulents de leur pays. Rue d’ Aguesseau un jeune chinois vous expliquera que son Association (www.obopo.com) donne des cours de français, organise des échanges franco-chinois et des voyages accompagnés en Chine à des prix compétitifs; sur la vitrine des affiches en grande partie écrits en chinois. Jouxtant le local de cette Association, une plaque en mentionne une autre : « Association des Chinois d’outre mer, Lyon et Rhône-Alpes ». Ici et là, trois ou quatre boutiques de vêtements traditionnels, un artisan chinois spécialiste en bâtiments et des restaurants chinois, coréens assez nombreux. Quelques boutiques laissées disponible, l’une d’elles a fait le bonheur d’un fabricant de bijoux d’origine brésilienne, habitué jusque là à transiter par « monts et par vaux » en faisant son petit commerce. Plus loin une jeune femme chinoise rit de bon cœur en jouant avec sa petite fille : elle ne saisit pas le sens des mots Mairie ou Conseil de quartier et se trouve très heureuse de vivre là. Je citerai encore une brève conversation avec une jeune chinoise, étudiante à Lyon III et d’abord logée dans une chambre du 7ème arrondissement, elle est hébergée actuellement chez une amie française, vit à la française, ne s’implique pas dans les traditions de ses compatriotes et retournera dans son pays. Elle parle de l’Ecole franco-chinoise de Fourvière, Saint Irénée. Elle me confie tout cela d’une voix très douce. Enfin, pour la petite histoire citons cette compagnie d’artistes français « quartier de lune, illimitrof company » qui en 2005, a célébré le nouvel an chinois dans la tradition, avec pour cadre un jardin public de la Guillotière, actuellement ils espèrent s’implanter également en Chine où, paraît-il, les artistes sont particulièrement appréciés (bulletin 7’ Actuel no 7 oct. 2005) Mais que savons-nous précisément de l’Histoire de ce peuple Asiatique sur le sol Français ? Leur Histoire est sensiblement la même, au départ, dans la plupart des grandes villes françaises : communautés chinoises de Paris mais aussi dans toutes les grandes métropoles où existe un phénomène migratoire important, Londres, New York encore Amsterdam « où une ethnie a fini par constituer un espace social relativement autonome ». Le peuple chinois a été, tout au long de son Histoire, un peuple migratoire .Dès le premier millénaire, les chinois ont répondu à l’appel des mers du Sud de la Chine et plus tard de l’Afrique. Quelques Historiens français spécialisés dans ce domaine confirment que l’arrivée des Chinois en France débute aux alentours de la 1ère guerre mondiale : la France a fait alors appel à des renforts pour son armée. Le gouvernement français de 1988 a d’ailleurs décerné la Légion d’Honneur à 2 vétérans chinois de 94 et 92 ans : ils faisaient partie des 140000 travailleurs chinois venus pour faire face à la pénurie de main d’œuvre, 3000 décidèrent de rester en France. Quelques faits qui illustrent les relations France Chine, et plus particulièrement les relations de la Ville de Lyon et de la Chine : En 1850 la Chambre des Métiers de Lyon joue un rôle important dans le commerce avec la Chine ; la sériciculture française est ravagée par la maladie du ver à soie et l’importation de soies chinoises amène la Chine dans les manufactures lyonnaises. La mission lyonnaise d’exploration en Chine, en sens inverse, est la plus importante de France. Cette dernière joue encore un rôle non négligeable dans l’installation de lignes de chemin de fer (celui du Yunnan particulièrement) avec ingénieurs et techniciens français. La littérature chinoise fait son entrée au Collège de France et en 1848, une Chaire de chinois moderne est créée à Paris à l’ Ecole des langues occidentales. De son côté la Chine, pour laquelle le Principe d’Education est le fondement d’une Société, coopère avec des Missionnaires français et, des étudiants (peu nombreux) viennent étudier en France. En 1920 est fondé à Lyon l’Institut Franco-chinois à Saint Irénée sur la colline de Fourvière. En 1917 en vertu du principe de Rousseau sur l’Education, des dizaines de milliers de travailleurs chinois sont envoyés sur des paquebots en France pour travailler à des tâches subalternes, dans des installations portuaires ou sur des champs de bataille, en échange la France donne l’assurance de leur prodiguer une Education ! Pas facile à réaliser du fait des disparités entre ces immigrés peu ou pas fortunés et ceux arrivant en France dans de meilleures conditions. D’où des communautés plus ou moins repliées sur elles mêmes, trouvant un réconfort au sein de leur communauté et des chinois plus ouverts et entreprenants dans les domaines du commerce et des finances. « La ville est un lieu de changement physique perpétuel qui, quoique discret, imprime sa marque sur la vie des habitants ; bâtiments, rues, quartiers disparaissent peu à peu au gré du flux et parfois du reflux urbain » Ou encore « Chaque époque façonne l’espace urbain à sa manière. Si certains bâtiments ou aspects primitifs disparaissent, les représentations demeurent. » Peut-on lire sur la plaquette des Archives municipales * « Réveiller le Passé d’un quartier permet de construire l’Avenir » et peut-être de créer ou renforcer un lien social à travers une recherche et un recueil de connaissances. Sources historiques : *Archives municipales de la Ville de Lyon 16 rue Dugas Montbel « Le seul moyen de la longue vie d’une Cité ce sont les Archives, lesquelles tiennent le citoyen averti de tout ce qui a passé » Guillaume Paradin, Mémoires de l’Histoire de Lyon 1573 Jean Pelletier « Connaître son arrondissement, le 7ème » Biblio. Part Dieu Azouz Begag, « Place du Pont ou la Médina de Lyon » 1997 Biblio. Part Dieu Voyage en Chine, une nouvelle passerelle entre Lyon et le 7ème 7’Actuel no 7, 2005 « La Place du Pont et l’immigration à Lyon » visibilité publique et pratiques urbaines. Café Géo de Lyon Alain Battegay et Sylvie Delage 9 mars 2005. www.cafe-geo.net Kleinclauzs, « Lyon des origines à nos jours » La formation de la Cité .Lyon Masson 1925. Muriel Diétri, « France Chine quand deux mondes se rencontrent » .Gallimard 2004 Biblio du 3ème arrondissement Pierre Picquart, spécialiste de la Chine « Un regard inédit sur la nation qui construira le XXI siècle » et, Thèse « Paris et les Chinois » 1999.