Memento mori Vanité des vanités, Tout n`est que vanité... Tout n`est
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Memento mori Vanité des vanités, Tout n`est que vanité... Tout n`est
Vanité des vanités, Memento mori Tout n'est que vanité.... vanité... 1. O r i g i n e e t d e f i n i t i o n Les Vanités ont une origine complexe, et à rechercher principalement dans la tradition chrétienne. Si l'on commence par la présence du crâne, ou des ossements, on relie cet aspect des vanités à la danse macabre des XIVè et XVè siècles. Une v an i té est une catégorie particulière de nature morte dont la composition allégorique suggère que l'existence terrestre est vide, vaine, la vie humaine précaire et de peu d'importance. Très répandu à l'époque baroque, particulièrement en Hollande, ce thème de la vanité s'étend à des représentations picturales comprenant aussi des personnages vivants comme Les Ambassadeurs d’Holbein. Hans Holbein le Jeune, 1533 Huile sur panneau de bois 209 × 207 cm National Gallery Scène de danse macabre 2. La sy mbo l i q u e Le s v an i tés s e caractéri s e n t par la re prés e n tati on d’un crâ n e humai n : s ymbo le de la mo rt qui gue tte , le thème de s Van i tés vient d’une citation latine: vanitas vanitatum omnia vanitas (vanité des vanités, tout est vanité). Elle nous rappelle cette locution latine : méme n to mo ri ( s o uv i e n s -to i que tu v as mouri r) . Le crâ n e rappelle que l’homme est mortel et ne doit pas se perdre dans les vanités de l’existence, mais au contraire être charitable, s’occuper des siens, prier… P re mi e r groupe : « i l év oque la v an i té de s bi e n s te rre s tre s » - livres, instruments scientifiques, art : c'est la vanité du savoir - argent, bijoux, pièces de collection, armes, couronnes et sceptres : vanité des richesses et du pouvoir - pipes, vin, instrument de musique et jeux : vanité des plaisirs D e uxi ème groupe : « i l év oque le caractère tran s i toi re de la v i e humai n e » - squelettes, mesure du temps, montres et sabliers, bougies et lampes à huile, fleurs T roi s i ème groupe : « i l con ti e n t le s éléme n ts qui s o n t le s s ymbo le s de la rés urre cti o n e t de la v i e éte rn e lle » - épis de blé, couronnes de lauriers 3. Les vanites et memento mori Memento mori - “Souviens-toi que tu mourras”. L' exposition « C'est la vie ! » du musée Maillol (à Paris) traverse l’histoire de l’art autour de la thématique des vanités. Partant de l’actualité - la mode du motif de la tête de mort (vêtements, bijoux, pochettes de CD) -, cette exposition revient sur les origines d’un art développé dès l’Antiquité. Depuis, chaque génération d’artistes a pointé du doigt la vanité des civilisations. Interprétant la mort pour mieux réintégrer le cycle de la vie ? La découverte d’une tête de mort aux yeux blanchis à la chaux à Jéricho (-7000 avant J.-C.) fait remonter le culte des crânes au Néolithique. En Occident, les Grecs sont les premiers à représenter le squelette pour évoquer ce que Virgile poétisera en Fugit irreparable tempus (Le temps s’enfuit, perdu pour toujours, Géorgiques, liv. III, vers 284). Avec la naissance de la vanité en Hollande, la mort s’empare de la peinture. Miradori Luigi dit Genovesino fait endormir un enfant sur une tête de mort (Cupidon endormi, Vanité I). Le XVIIIe siècle est marqué par l’émergence des natures mortes, que réinterpréteront Cindy SHERMAN (Untitled, 1992), Dimitri TSYKALOV (Skull IV, 2005) avec des fruits et légumes en forme de crâne. SHERMAN, Untitle, D. TZYKALOV Miradoni Luigi La photographie est illustrée, entre autres, par le célèbre autoportrait de Robert Mapplethorpe (1988), malade du sida, s’accrochant à sa cane à l’embout cranien. Et par la moins connue Marina Abramovic portant son propre squelette. La découverte des rayons X (1895) permet à Piotr Uklanski de réaliser un saisissant portrait façon rayon X de François Pinault (2003). A. MESSAGER, GantsTête Mappelthorpe, 1988 D. HIRST Abramovic, 2008 P. UKLANSKI, portrait de F. Pinault, 2003 Jan FABRE Gabriel Orozco On peut encore citer les oeuvres de Marc Quinn, The Final Nervous Breakdown (1999), d'Annette Messager (Gants-tête, 1999), le crâne gris de Yan Pei-Ming, celui recouvert de coléoptères par Jan Fabre. Mais c’est le crâne imaginé par Damien Hirst, incorporé de diamants, qui devient l’icône du XXIe siècle, avec ses mots “la corruption absolue, c’est la mort”. Yan Pey-Ming