Elena Bashkirova et le Festival de Jérusalem

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Elena Bashkirova et le Festival de Jérusalem
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Samedi 19 et dimanche 20 mai
Elena Bashkirova et le Festival de Jérusalem
Dans le cadre du cycle Weimar
Du jeudi 10 au dimanche 20 mai 2007
Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert,
à l’adresse suivante : www.cite-musique.fr
La librairie-boutique reste ouverte jusqu’à la fin de l’entracte.
Un stand de vente est disponible dans le hall à l’issue du concert.
Elena Bashkirova et le Festival de Jérusalem | Samedi 19 et dimanche 20 mai
Roch-Olivier Maistre,
Président du Conseil d’administration
Laurent Bayle,
Directeur général
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Cycle Weimar
DU JEUDI 10 AU DIMANCHE 20 MAI
« L’Athènes allemand » : l’appellation flatteuse de Madame de Staël désigne Weimar à son apogée, au temps
de la régente Anna Amalia et du grand-duc Charles Auguste lorsque la ville s’enorgueillissait des présences
de Wieland, Herder, Goethe et Schiller. La statue de Goethe et Schiller par Rietschel se dresse d’ailleurs
devant le théâtre dont Goethe fut pendant trente ans l’intendant des spectacles. Heine ira jusqu’à craindre
que la disparition de Goethe, figure universelle, ne sonne pour l’Allemagne la fin de la période des arts.
D’autres personnalités ont pourtant marqué la petite cité de Thuringe rattachée à l’État souverain de Saxe.
JEU
Au milieu du XIXe siècle, entourée de ses anciens remparts, la ville n’est encore peuplée que de 12 000
habitants et le duché tout entier, gouverné par la dynastie des Saxe-Weimar, n’en compte pas plus de
100 000. Weimar bénéficie de la proximité de Dresde, l’une des plus fastueuses capitales de la Germanie,
et il n’est pas exagéré de voir dans l’espace saxon Dresde-Leipzig-Weimar-Iéna le carré d’or du
Romantisme. Vingt-cinq ans après Madame de Staël, Heine précisera dans son propre De l’Allemagne :
« À Weimar était la cour et la poésie ; à Iéna, l’université et la philosophie. »
Can
Kon
Sab
Elisa
Han
Wolf
La musique n’était pas oubliée pour autant. De longue date, cantors et organistes ont animé
la Hofkapelle. Au XVIIIe siècle, le jeune J. S. Bach occupe les fonctions d’organiste et de musicien de
la cour, compose maintes cantates et la majeure partie de ses pages d’orgue. Lui succèdent Schubart,
J. E. Bach, l’abbé Vogler. À la fin du siècle, Goethe se passionne pour le singspiel et porte au pinacle
La Flûte enchantée de Mozart. Le célèbre Hummel, disciple élu de Mozart, devient Kapellmeister en 1819.
Son neveu August Röckel lui succède vingt ans plus tard, tandis que le Français Hippolyte Chelard est
également appointé. Mais c’est à Liszt que revient la gloire d’avoir su attirer à Weimar l’intelligentsia
européenne. « En service extraordinaire » depuis 1842, le roi des pianistes prend ses fonctions de
Kapellmeister en 1848 à l’heure de la révolution. Il se lance alors ce défi : « Ou bien je représente ou
je finirai par représenter en Europe un élément d’intelligence, d’honneur et de talent. » Il met cette
ambition au service des autres, montant quelque quarante opéras en dix ans et défendant sans relâche
la cause de Schumann, Berlioz et Wagner.
Weimar, qu’il espère « patrie de l’Idéal », offre à Liszt un orchestre et un théâtre, autrement dit :
un formidable laboratoire pour « passer compositeur ». C’est à Weimar que Liszt compose sa Sonate
en si mineur, crée son Premier Concerto pour piano et enfante avec Tasso son premier poème
symphonique, sans oublier d’honorer ses glorieux devanciers à travers la Faust-Symphonie (Goethe),
Prometheus (Herder), Les Idéaux (Schiller). Fondateur du Nouveau Cercle de Weimar, il affirme sans
relâche sa foi en la musique de l’avenir, la fameuse Zukunftsmusik, quitte à être pris à parti par le critique
Eduard Hanslick dans Du beau dans la musique, brûlot anti-lisztien et anti-wagnérien. À son tour
Kapellmeister à Weimar, Richard Strauss affirmera sereinement : « Liszt est le seul symphoniste qui puisse
venir après Beethoven et le seul qui accomplisse par rapport à lui un pas significatif. »
Non loin de Weimar se dresse la Wartburg, château des landgraves de Thuringe marqué du souvenir
des tournois de Minnesänger et des saintes présences d’Élisabeth de Hongrie puis de Luther, peint
par Cranach l’ancien. C’est à cette Allemagne septentrionale, luthérienne et profonde, dont Weimar
est l’un des phares, que Heine pense lorsqu’il évoque avec fierté et nostalgie « Bei uns in Deutschland »
(« Chez nous en Allemagne »).
Brigitte François-Sappey
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JEUDI 10 MAI – 20H
DIMANCHE 13 MAI – 16H30
Johann Sebastian Bach
Cantate « Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen » BWV 12
Cantate « Gleich wie der Regen und Schnee vom
Himmel fällt » BWV 18
Cantate « Himmelskönig, sei willkommen » BWV 182
Musique à la cour d’Anna Amalia,
fondatrice de la bibliothèque de Weimar
Cantus Cölln
Konrad Junghänel, direction
Sabine Goetz, soprano
Elisabeth Popien, alto
Hans Jörg Mammel, ténor
Wolf Matthias Friedrich, basse
Œuvres de Johann Sebastian Bach, Carl
Philipp Emanuel Bach, Johann Gottlieb Graun
et Karl Heinrich Graun
Ensemble Baroque de Limoges
Christophe Coin, direction
Ludwig van Beethoven/Franz Liszt
Symphonie n° 5 – Transcription pour piano
Jean-François Heisser, piano Érard 1874
(collection Charles Cahen d’Anvers)
Ludwig van Beethoven
Symphonie n° 5
La Chambre Philharmonique, orchestre
sur instruments d’époque
Emmanuel Krivine, direction
Richard Wagner
Prélude de Tristan et Isolde
Wesendonck-Lieder
Mort d’Isolde
L’Anneau du Nibelung (extraits)
Orchestre National de Lyon
Jun Märkl, direction
Deborah Polaski, soprano
MARDI 15 MAI – 20H
Lieder sur des textes de Goethe et Impromptus
de Franz Schubert
SAMEDI 12 MAI – 20H
Franz Liszt
Zwölf alte deutsche geistliche Weisen– extraits
Praeludium und Füge über den Namen B-A-C-H
Johann Sebastian Bach
Cantate « Tritt auf die Glaubensbahn » BWV 152
Cantate « Mein Herz schwimmt im Blut » BWV 199
Elena Bashkirova, piano
Antje Weithaas, violon
Michael Barenboim, violon
Felix Schwartz, alto
Frans Helmerson, violoncelle
Guy Eshed, flûte
Karl-Heinz Steffens, clarinette
Stella Doufexis, soprano
SAMEDI 19 MAI – 17H
DIMANCHE 13 MAI, 17H
SALLE PLEYEL
VENDREDI 11 MAI – 20H
ELENA BASHKIROVA ET LES SOLISTES
DU FESTIVAL DE JÉRUSALEM
Johannette Zomer, soprano
Arthur Schoonderwoerd, piano Joseph
Brodmann 1814 (collection Musée de la musique)
Hanns Eisler
Duo pour violon et violoncelle op. 7
Franz Liszt
Saint François d’Assise prêchant aux oiseaux
Ludwig van Beethoven
Trio op. 38
SAMEDI 19 MAI – 20H
Robert Schumann
Märchenerzählungen op. 132
Franz Liszt
La Lugubre Gondole, pour piano et violon
Arnold Schönberg
Symphonie de chambre n° 1 (transcription
d’Anton Webern)
Alban Berg
Kammerkonzert (extrait)
Robert Schumann
Quintette op. 44
DIMANCHE 20 MAI – 16H30
Ludwig van Beethoven
Trio op. 11
Franz Liszt
Lieder
Robert Schumann
Fantasiestücke op. 73
Paul Hindemith
Quatuor pour piano, clarinette, violon
et violoncelle
Die Kölner Akademie Orchester Damals und Heute
Michael Alexander Willens, direction
Nicki Kennedy, soprano
Christian Hilz, basse
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SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI
Elena Bashkirova et le Festival de Jérusalem
Rien de plus normal que de retrouver Elena Bashkirova à la Cité de la musique
en compagnie d’instrumentistes habitués du Festival international de musique
de chambre de Jérusalem. Fondatrice de ce dernier en 1998, la pianiste manifeste
un profond attachement envers une manifestation créée et développée dans des
conditions particulières. « Pour des raisons politiques et religieuses, confie Elena
Bashkirova, Jérusalem est devenue une ville très difficile pour la musique et plus
généralement pour la culture. La vie y est de plus en plus tourmentée et de ce fait les
initiatives se sont déplacées vers Tel-Aviv. Pendant la première quinzaine de septembre,
nous apportons tous les ans aux habitants de Jérusalem une joie, une part de bonheur
musical dont ils sont souvent privés le reste du temps. D’expérimentale au début,
la manifestation est devenue une vraie institution que le public attend avec impatience ! »
D’où l’exigence d’une directrice artistique attentive à « réunir les meilleurs instrumentistes
possibles ». « Les musiciens ne sont pas payés, ils viennent ici pour le plaisir de se retrouver,
de jouer ensemble et d’offrir la musique à des gens assoiffés de culture. C’est une
sensation extraordinaire pour nous tous ; celle de combler un manque, d’avoir une utilité. »
Gidon Kremer, les frères Capuçon, Frans Helmerson, Nikolaj Znaider, Julian Rachlin,
Emmanuel Pahud ou Mathieu Dufour sont parmi les habitués d’un festival où Elena
Bashkirova recherche « un bon équilibre entre des musiciens de diverses générations,
entre des noms connus et des talents au commencement de leur carrière », mais aussi
entre les ouvrages abordés.
« Nous avons su ouvrir le public à la musique du XXe siècle et au répertoire contemporain,
se réjouit-elle. Les auditeurs ont confiance en nous et tous les ans nous passons désormais
deux commandes, l’une à un compositeur israélien, l’autre à un auteur étranger. » Aboutir à
des programmes contrastés mais où les œuvres entretiennent des liens entre elles, tel est
le souci d’Elena Bashkirova. C’était le propos du Festival 2006 qui célébrait à la fois
Mozart, Schumann et Chostakovitch et ce sera tout autant celui du Xe Festival, en septembre
prochain, bâti autour de la notion d’œuvre tardive – thème décidément très en vogue en
ce moment ! –, qui balaiera le répertoire de Bach à nos jours. De Beethoven à Schönberg
ou Hindemith, diversité et cohérence singularisent tout autant les programmes réunissant
Elena Bashkirova et ses amis en conclusion de la thématique Weimar.
Les déplacements du Festival de Jérusalem à l’étranger sont rares – deux ou trois par ans
au maximum. Paris a la chance d’avoir été choisi en 2007 : raison de plus pour ne pas
manquer trois rendez-vous avec des chambristes fervents !
Alain Cochard
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SAMEDI 19 MAI, 17H
Hanns Eisler
Duo pour violon et violoncelle op. 7
Franz Liszt
Saint François d’Assise prêchant aux oiseaux
Ludwig van Beethoven
Trio pour piano, clarinette et violoncelle op. 38
Elena Bashkirova, piano
Solistes du Festival de Jérusalem :
Michael Barenboim, violon
Karl-Heinz Steffens, clarinette
Frans Helmerson, violoncelle
SAMEDI 19 MAI, 20H
Robert Schumann
Vier Märchenerzählungen op. 132
Franz Liszt
La Lugubre Gondole, pour piano et violon
Arnold Schönberg
Kammersymphonie n° 1 en mi majeur op. 9 (transcription Anton Webern)
Alban Berg
Kammerkonzert, 2e mouvement : Adagio pour violon, clarinette et piano
Robert Schumann
Quintette pour piano et cordes en mi bémol majeur op. 44
Elena Bashkirova, piano
Solistes du Festival de Jérusalem :
Antje Weithaas, 1er violon
Felix Schwartz, alto
Frans Helmerson, violoncelle
Michael Barenboim, 2e violon
Karl-Heinz Steffens, clarinette
Guy Eshed, flûte
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SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI
DIMANCHE 20 MAI, 16H30
Ludwig van Beethoven
Trio n° 4 en si bémol majeur pour piano, clarinette (ou violon) et violoncelle op. 11
« Gassenhauer-Trio »
Franz Liszt
Mélodies et lieder
Robert Schumann
Phantasiestücke pour clarinette et piano op. 73
Paul Hindemith
Quatuor pour clarinette, violon, violoncelle et piano en fa majeur
Elena Bashkirova, piano
Solistes du Festival de Jérusalem :
Stella Doufexis, soprano
Antje Weithaas, violon
Karl-Heinz Steffens, clarinette
Frans Helmerson, violoncelle
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Bienvenue au Festival international de musique de chambre de Jérusalem
Le Festival international de musique de chambre de Jérusalem a été créé en septembre
1998. L’histoire de Jérusalem, la spiritualité qui émane de cette ville et son statut
de berceau de la culture en ont fait un choix évident pour accueillir des artistes venant
du monde entier. Depuis ses débuts, le festival a suscité l’enthousiasme tant en Israël
qu’à l’étranger. Le dévouement des musiciens a contribué à créer un véritable climat
de complicité artistique, chacun d’entre eux participant à titre gracieux – ce qui permet
au festival de proposer des billets à prix réduit et d’accueillir ainsi un public vaste et varié.
Chaque année, nous choisissons un thème qui sert de fil conducteur à une série de dix
ou douze concerts. La première édition du festival était encore expérimentale : elle a
permis d’entendre différents programmes dont chacun représentait un pays. Cependant,
à mesure que nous prenions conscience de la sophistication et de la curiosité de notre
public, la programmation s’est faite plus osée. En 1999, nous avons célébré les « Fins
de siècles » en nous concentrant sur des œuvres de la fin des XVIIIe, XIXe et XXe siècles.
L’année suivante, nous nous sommes intéressés aux moments charnières de l’histoire
de la musique et aux compositeurs dont la vision révolutionnaire a changé le langage
musical et modifié le cours de la création. L’année 2001 a été dédiée aux « Transcriptions
et transformations » qui permettent de découvrir des œuvres célèbres sous un jour
nouveau (que ces œuvres aient été transformées par les compositeurs eux-mêmes ou
transcrites par leurs confrères). En 2002, nous avons abordé le thème « Familles et amis »
en cherchant à mettre en évidence les liens qui peuvent exister entre maîtres et disciples
en plus des traditionnels liens familiaux. L’édition 2003 du festival était dédiée à Vienne,
c’est-à-dire à la ville qui a probablement le plus compté dans l’histoire de la musique.
Malgré sa complexité culturelle, malgré le fait que plusieurs des artistes auxquels
elle a donné naissance aient eu à souffrir de l’exil, de la pauvreté ou du manque de
reconnaissance, il serait impossible de concevoir l’histoire de la musique sans Vienne.
En 2004, le festival était consacré aux compositeurs d’Europe de l’Est qui, pendant
plus de deux cents ans, ont contribué de façon significative à l’histoire de la musique
occidentale. Aux côtés d’œuvres de Smetana, Janácek, Enesco, Bartók ou Lutoslawski,
le programme accordait une place tout à fait particulière à Dvorák afin de commémorer
le centième anniversaire de sa mort.
En 2005, la programmation s’est appuyée sur deux piliers : d’une part les plus fameuses
œuvres de musique de chambre de Schubert (des duos à l’Octuor) et, d’autre part,
les œuvres de musique de chambre nées d’une rencontre entre les mots et la musique.
En 2006, enfin, le festival a construit l’ensemble de sa programmation autour des grandes
œuvres de musique de chambre de Mozart, Schumann et Chostakovitch.
Chaque année, le festival commande une œuvre dont la création a lieu à Jérusalem.
Certaines de ces partitions sont devenues des pièces centrales de notre répertoire
en tournée. L’ensemble du Festival de Jérusalem s’est en effet produit en Europe et
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aux États-Unis, et l’on a pu l’entendre à Berlin, Francfort, Genève, Paris, Madrid, Lisbonne,
Londres, Vienne ou New York. Il est aussi régulièrement invité par des festivals d’été
comme le Festival de Lucerne, le Festival du Rheingau, le Festival de Menton, le Festival
de Bad Kissingen, le Festival de Schwetzingen, le Festival de Stresa et le Festival
du Schleswig-Holstein.
Originaires de différents pays et issus de différents horizons culturels et religieux,
nous nous retrouvons chaque année à Jérusalem pour entretenir la tradition des
interprétations enivrantes et des retrouvailles chaleureuses avec notre public. Le succès
du festival et la fidélité que lui témoignent les artistes reposent en grande partie sur la
qualité de notre public, sur sa curiosité, son enthousiasme, son amour et sa connaissance
de la musique.
Nous sommes heureux de pouvoir vous proposer un aperçu de notre Festival de musique
de chambre. Nous espérons vous faire partager la joie que nous éprouvons à jouer
à Jérusalem.
Elena Bashkirova
Directeur artistique du Festival de musique de chambre de Jérusalem
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SAMEDI 19 MAI – 17H
Amphithéâtre
Hanns Eisler
Duo pour violon et violoncelle op. 7
Franz Liszt
Saint François d’Assise prêchant aux oiseaux
Ludwig van Beethoven
Trio pour piano, clarinette et violoncelle op. 38
Elena Bashkirova, piano
Solistes du Festival de Jérusalem :
Michael Barenboim, violon
Karl-Heinz Steffens, clarinette
Frans Helmerson, violoncelle
Fin du concert vers 18h.
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SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI
Hanns Eisler (1898-1962)
Duo pour violon et violoncelle op. 7
Tempo di minuetto
Allegretto vivace
Composition : 1924.
Durée : environ 7 minutes.
Hanns Eisler fut l’un des acteurs principaux de la vie musicale allemande pendant
la république de Weimar, avant de vivre en exil à la suite de l’avènement du régime nazi.
Élève de Schönberg de 1919 à 1923, il s’installe à Berlin en 1925 et entame une collaboration
artistique importante avec Bertolt Brecht. Son Duo pour violon et violoncelle date de 1924.
On y sent, dans les accents expressifs et la technique de composition, toute l’influence
de l’auteur du Pierrot lunaire. L’œuvre se partage en deux mouvements. La mesure ternaire
du premier reflète le goût de la seconde École de Vienne pour la référence au charme désuet
des danses aristocratiques comme le menuet ou la valse. Toutefois, Eisler puise également
dans les musiques populaires de son pays pour élaborer ses processus de synthétisation,
procédé d’écriture qu’il développera dans beaucoup de ses œuvres ultérieures.
Franz Liszt (1811-1886)
Saint François d’Assise prêchant aux oiseaux
Allegretto
Composition : 1863.
Dédicace : à sa fille Cosima.
Édition : 1866, Heugel, Paris ; Rózsavölgyi, Budapest.
Durée : environ 8 minutes.
Composé en 1863, Saint François d’Assise est la première des deux Légendes de Franz
Liszt. Les trilles aigus qui la traversent de part en part s’opposent radicalement aux
grondements dans les graves de la deuxième légende, Saint François de Paule marchant
sur les flots, qui raconte la traversée périlleuse du détroit de Messine. Rien d’étonnant
à ce que Liszt compose ici sur des sujets religieux : il avait déjà entamé depuis plusieurs
années sa conversion spirituelle. De virtuose démoniaque et séducteur, il était en effet
devenu pieux compositeur de musique sacrée ou d’inspiration biblique. À trente-six ans
déjà, il avait décidé de mettre fin à sa carrière de concertiste pour accepter un poste à
la cour de Weimar. En 1865, il sera fait abbé. Dans cette première légende, la parole de
saint François d’Assise n’intervient toutefois qu’assez tardivement. Liszt s’attache tout
d’abord à baigner l’auditeur dans la chaude lumière d’une nature méditerranéenne,
regorgeant de chants d’oiseaux figurés par des trilles, des appoggiatures ou des arpèges
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brisés. Puis un récitatif se fait entendre, dans un registre « humain » : c’est la voix du père
de l’ordre franciscain, qui se joint peu à peu au chant des oiseaux dans un mélange
de légèreté, d’euphonie et de puissance.
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Trio pour piano, clarinette et violoncelle op. 38
Adagio – Allegro con brio
Adagio cantabile
Tempo di minuetto
Tema. Andante con variazioni
Scherzo. Allegro molto e vivace
Andante con moto alla marcia – Presto
Composition : 1802-1803.
Dédicace : au docteur Johann Adam Schmidt.
Édition : 1805, Vienne.
Durée : environ 40 minutes.
Composé en 1802-1803, le trio pour piano, violoncelle et, au choix, clarinette ou violon,
est en fait un arrangement du Septuor op. 20 en mi bémol majeur pour violon, alto, cor,
clarinette, basson, violoncelle et contrebasse, que Beethoven composa quelque trois
ans auparavant en l’honneur de l’impératrice Marie-Thérèse. Il comporte un nombre
de mouvements impressionnant : six, au lieu des quatre habituels. Les trois premiers se
suivent comme à l’accoutumée : un allegro de forme-sonate précédé d’une introduction
lente, un mouvement lent en la bémol majeur et un menuet accompagné de son trio.
Puis, en guise de quatrième mouvement, au lieu d’opter pour un rondo ou un finale
dans la tonalité d’origine, Beethoven choisit de partir en si bémol majeur, la tonalité
de la dominante, pour nous présenter un thème léger accompagné de cinq variations
(dont une en mineur, comme il se doit), à la fin desquelles un nouveau mouvement
s’impose, puisque nous ne sommes pas encore revenus en mi bémol majeur.
Et là, nouvelle surprise : non pas sur le plan de la tonalité (c’est bien la bonne, cette foisci), mais du point de vue du choix du caractère et de la forme. Car le scherzo, vif, badin et
espiègle, prend en principe une position intermédiaire dans l’alternance des mouvements ;
il est en effet censé remplacer le menuet, placé en troisième position. On comprend dès
lors que Beethoven ait ajouté un sixième et dernier mouvement pour clore l’ensemble.
Celui-ci semble à première vue s’éloigner dangereusement de la tonalité et du caractère
d’origine : on commence en effet par entendre le rythme pesant et surpointé d’une
marche funèbre en mi bémol mineur. Mais quelques mesures plus loin, la procession laisse
la place à un presto plein d’entrain et de chaleur. Beethoven affectionne particulièrement
ces changements violents d’atmosphère qui secouent l’auditeur ; il en fera un usage
immodéré dans ses dernières œuvres de musique de chambre.
Maxime Tortelier
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SAMEDI 19 MAI – 20H
Amphithéâtre
Robert Schumann
Vier Märchenerzählungen op. 132
Franz Liszt
La Lugubre Gondole, pour piano et violon
Arnold Schönberg
Kammersymphonie n° 1 en mi majeur op. 9 (transcription Anton Webern)
entracte
Alban Berg
Kammerkonzert (2e mouvement : Adagio pour violon, clarinette et piano)
Robert Schumann
Quintette pour piano et cordes en mi bémol majeur op. 44
Elena Bashkirova, piano
Solistes du Festival de Jérusalem :
Antje Weithaas, 1er violon
Felix Schwartz, alto
Frans Helmerson, violoncelle
Michael Barenboim, 2ème violon
Karl-Heinz Steffens, clarinette
Guy Eshed, flûte
Fin du concert vers 22h.
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SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI
Au sein du cycle Weimar, Elena Bashkirova nous convie à deux concerts de musique de
chambre mêlant piano, cordes, et clarinette. La clef de voûte pourrait en être Franz Liszt,
le Liszt peu connu de la musique de chambre et de la mélodie, mais aussi le compositeur
devenu, pendant tout son séjour à Weimar, l’emblème de la « nouvelle musique ».
Deux axes d’écoute se dessinent alors : un premier rapport entre musique de chambre
et progressisme, qui réunira autour de Liszt les figures de Schönberg, de Berg, et de
ce progressiste néo-classique que fut Hindemith ; un second rapport entre musique
de chambre et voix, à travers la confrontation des mélodies de Liszt à la musique
de chambre de Schumann, par endroits d’une nature si intensément vocale, et,
de manière plus enjouée, au Trio de Beethoven, variant l’air d’une chanson de rue.
Robert Schumann (1810-1856)
Vier Märchenerzählungen pour clarinette, alto et piano op. 132
Lebhaft, nicht zu schnell
Lebhaft und sehr markiert
Ruhiges Tempo, mit zartem Ausdruck
Lebhaft, sehr markiert
Composition : Düsseldorf, 9-11 octobre 1853.
Dédicace : à Albert Dietrich.
Premières auditions privées : 28 et 30 octobre 1853, Düsseldorf, chez les Schumann, par Clara Schumann (piano),
Johann Kochner (clarinette), et Joseph Joachim (alto).
Première exécution publique attestée (posthume) : le 25 avril 1864 à Stuttgart.
Première édition : mars 1854, Breitkopf & Härtel, Leipzig.
Durée : environ 15 minutes.
L’une des plus belles œuvres de chambre de Schumann, ces Märchenerzählungen
(ou « récits de contes ») datent de sa dernière année créatrice. Moins narratives
qu’évocatrices, ces quatre pièces poursuivent dans le genre du « conte instrumental »
explicitement instauré avec les Märchenbilder pour alto et piano de 1851. Si, techniquement,
elles s’avèrent encore relativement aisées, la pénétration et la recréation de leur
imaginaire, en revanche, sont loin d’être immédiates, et reposent sur un équilibre
très délicat entre les interprètes.
Des plus étranges, le premier « récit de contes », parcouru de tension, place le pianiste
en constant porte-à-faux, avec un singulier motif d’accompagnement en brefs arpèges
non continus et staccato.
Avec ses piétinements martelés et ses stridences, le mouvement suivant projette
dans l’univers du monstrueux. Le milieu, d’allure viennoise, possède les traits distordus
d’une caricature.
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La troisième pièce est un pur moment de recueillement. Sur un mouvement perpétuel
du piano, statique, des fragments d’une mélodie jamais conclue se perdent dans l’aigu,
comme attirés vers les hauteurs.
Le « Lebhaft, sehr markiert » retrouve un ton éclatant et épique, comme pour fêter
le retour d’un imaginaire héros, et célébrer ainsi la fin heureuse de ces « contes »,
avec un intermède central plus badin.
Marianne Frippiat
Franz Liszt (1811-1886)
Die Trauergondel (La Lugubre Gondole), version pour piano et violon.
Les dernières pièces pour piano de Liszt, écrites au début des années 1880, montrent
l’intuition qu’il a eue de l’avenir du langage musical. Plus encore que Wagner, c’est bien
lui qui a consommé la rupture avec la tonalité, de manière moins ostensible, à travers
les demi-teintes de quelques compositions brèves et discrètes livrées au soir de sa vie.
Aux antipodes du Liszt virtuose et prolixe, Lugubre Gondole (1882) est une méditation
exprimée avec une économie maximale de moyens, réussissant à s’éloigner des références
tonales sans pour autant heurter l’oreille de l’auditeur. Car c’est moins dans le choc
de l’instant que dans les métamorphoses insolites que se révèle ici le modernisme
du langage. La Lugubre Gondole puise son origine dans le pressentiment que Liszt aurait
eu de la mort prochaine de Wagner au Palazzo Vendramin de Venise mérite mieux que
l’incrédulité des sceptiques.
André Lischke
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SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI
Arnold Schönberg (1874-1951)
Kammersymphonie n° 1 en mi majeur op. 9 (transcription Anton Webern)
Langsam – Sehr rasch
Sehr rasch
Viel langsamer, aber doch fliessend
Viel langsamer
Schwungvoll
Composition : 1906.
Création : le 8 septembre 1907 à Vienne par le Quatuor Rosé et des membres de l’Orchestre de l’Opéra.
Transcription : par Anton Webern pour flûte, clarinette, violon, violoncelle et piano en 1923.
Première édition : 1922, Universal Edition, Vienne.
Durée : environ 21 minutes.
Après le gigantisme des Gurrelieder (1903-1911) et de Pelleas und Melisande (1903),
pour un grand orchestre très étoffé, Schönberg opère ici une réduction sur plusieurs
plans : de l’orchestre, il ne retient que quinze solistes ; il resserre la forme et ramène
la durée à une vingtaine de minutes.
Dans Pelleas puis dans son Quatuor à cordes n° 1 op. 7 (1905), Schönberg s’était déjà
inscrit dans la lignée des expériences, menées notamment par Liszt, de formes d’un seul
tenant réalisant l’hybridation d’une forme-sonate, projetée à l’échelle de l’œuvre entière,
et des mouvements d’une sonate ou d’une symphonie. Dans sa Kammersymphonie, en
cinq mouvements enchaînés, il répartit dans les mouvements impairs les trois sections
de la forme-sonate, pour obtenir la structure d’ensemble : exposition – scherzo –
développement – adagio – réexposition.
Bien qu’encore tonale, la Kammersymphonie est restée célèbre pour son intégration
d’une harmonie par quartes superposées. Elle recourt également au chromatisme et
à la gamme par tons pour déstabiliser la tonalité d’autant plus fortement que le tempo
est rapide et l’écriture d’une grande densité polyphonique. La Symphonie est l’œuvre
d’un Schönberg optimiste et confiant dans ses avancées ; un an et demi plus tard,
le Quatuor n° 2 marquera le passage à la tonalité suspendue.
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Alban Berg (1885-1935)
Kammerkonzert (Adagio pour violon, clarinette et piano)
Composition : 1923-1925.
Dédicace : à Arnold Schönberg, pour son cinquantième anniversaire.
Création : le 27 mars 1927 à Berlin par Eduard Steuermann au piano et Rudolf Kolisch au violon sous la direction
de Hermann Scherchen.
Transcription : Adagio transcrit par le compositeur pour violon, clarinette et piano en 1935.
Édition : 1925, Universal Edition, Vienne.
Durée : environ 12 minutes.
Comme la Suite lyrique qui le suit, le Kammerkonzert, à l’origine pour deux solistes
(piano, violon) et ensemble à vent, révèle le goût du compositeur pour les symboles
numériques et pour les références cryptées, que permet la dénomination allemande
des notes par des lettres.
Berg fait précéder la partition, dédiée à Schönberg, d’une épigraphe musicale formée
des lettres/notes des noms Arnold Schönberg, Anton Webern et Alban Berg. Confiée à
trois instruments, elle est assortie du commentaire « Toutes les bonnes choses vont par
trois » – un chiffre qui régit l’organisation de la partition, en trois mouvements enchaînés.
Dans cette œuvre où l’atonalité libre prédomine, Berg exploite à grande échelle les quatre
lectures possibles d’un motif (forme originale, rétrograde, renversement, renversement
du rétrograde).
Nulle part il n’aura fait preuve d’une plus grande rigueur de construction. Ainsi l’Adagio
est un vaste palindrome : à partir d’un centre marqué par les douze « coups de minuit »
du piano, sa deuxième moitié est le rétrograde de la première.
Robert Schumann
Quintette pour piano et cordes en mi bémol majeur op. 44
Allegro brillante
In modo d’una marcia. Un poco largamente
Scherzo. Molto vivace
Allegro ma non troppo
Composition : septembre-octobre 1842.
Dédicace : à Clara Schumann, née Wieck.
Création publique : le 8 janvier 1843 au Gewandhaus de Leipzig avec Clara Schumann au piano.
Première édition : 1843, Breitkopf & Härtel, Leipzig.
Durée : environ 30 minutes.
Le Quintette op. 44 domine toute la production de chambre de Schumann, tant par
sa vaste envergure, ses sonorités orchestrales et son côté épique, que par la solidité
de sa construction. En cette année 1842 consacrée à la musique de chambre, il témoigne
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d’intenses préoccupations formelles et d’un intérêt marqué pour le contrepoint.
Le motto affirmatif, tourné vers l’avant, qui ouvre l’Allegro initial et donne le ton
au Quintette, ne laisse guère présager l’assombrissement central du mouvement.
La marche funèbre constitue une forme en arche, avec deux trios : le premier évoquant
la vision d’un bonheur céleste, le second au ton de ballade. La reprise de la marche après
le second trio, avec une superposition de leurs deux motifs, constitue le centre de gravité
dramatique du mouvement.
Il semble que ce soit un accès de joie qui se manifeste à travers les gammes foisonnantes
du scherzo. Il comporte lui aussi deux trios, le premier en canon entre premier violon
et alto.
Magistral, le finale allie du point de vue formel l’alternance thématique de deux motifs
principaux et une constante progression, avec deux épisodes fugués, le second
superposant le thème principal du finale et le motto du premier mouvement. Avec son
bourdon qui donne au thème une allure populaire, la coda conclut dans la joie.
Marianne Frippiat
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DIMANCHE 20 MAI – 16h30
Salle des concerts
Ludwig van Beethoven
Trio n° 4 en si bémol majeur pour piano, clarinette (ou violon) et violoncelle op. 11 « Gassenhauer-Trio »
Franz Liszt
Oh ! quand je dors
Comment, disaient-ils
S’il est un charmant gazon
Freudvoll und leidvoll
Wanderers Nachtlied
Der König in Thule
Mignons Lied
Der du von dem Himmel bist
entracte
Robert Schumann
Phantasiestücke pour clarinette et piano op. 73
Paul Hindemith
Quatuor pour clarinette, violon, violoncelle et piano en fa majeur
Elena Bashkirova, piano
Solistes du Festival de Jérusalem :
Stella Doufexis, soprano
Antje Weithaas, violon
Karl-Heinz Steffens, clarinette
Frans Helmerson, violoncelle
Fin du concert vers 18h30.
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SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Trio n° 4 en si bémol majeur pour piano, clarinette (ou violon) et violoncelle op. 11
« Gassenhauer-Trio »
Allegro con brio
Adagio
Tema : « Pria ch’io l’impegno ». Allegretto
Composition : début 1798.
Dédicace : à la comtesse Maria Wilhelmine von Thun, née Uhlefeld.
Première audition : privée, chez le comte Moritz von Fries (date inconnue).
Publication : octobre 1798, T. Mollo & Co, Vienne.
Durée: environ 20 minutes.
En 1798, fêté dans les salons de la noblesse viennoise comme l’un des meilleurs virtuoses
et un improvisateur de génie, Beethoven n’a pas encore acquis la stature de compositeur
progressiste qui lui vaudra plus tard l’admiration de Liszt. Il n’a pas encore écrit
de symphonie, mais déjà les deux premiers concertos et neuf sonates pour piano.
L’importance de sa carrière de pianiste se sent dans ce Trio avec clarinette plein de brio,
Beethoven confiant par endroits à ses partenaires les traits virtuoses du piano,
en particulier dans le premier mouvement. Celui-ci frappe par ses gestes volontaristes,
son nerf, qui tient en haleine, et des accents déjà rudes.
L’ambiance du bref Adagio est proche des mouvements lents des sonates pour piano,
avec une partie centrale passionnée en mi bémol mineur.
Le finale à variations a pour thème l’air enjoué, très à la mode à l’époque, « Pria ch’io
l’impegno », de l’opéra comique L’Amor marinaro (Le Corsaire par amour) de Joseph
Weigl. C’est cette mélodie qui a valu au Trio son surnom de « Gassenhauer », désignant
un air d’opéra ou de Singspiel populaire au point d’être fredonné dans les rues.
Dans une progression bien assurée, les variations alternent la virtuosité et le contrepoint,
s’infléchissent un instant vers un ton grave ou épique, avant une poussée finale
se terminant avec panache sur une cadence du piano solo et une coda théâtralisée,
qui emporte l’adhésion du public.
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Fra
Mél
Franz Liszt (1811-1886)
Mélodies et lieder
« Oh ! quand je dors » (Hugo) - Andante
Oh!
« Comment, disaient-ils » (Hugo) - Molto animato
« S’il est un charmant gazon » (Hugo) - Allegretto con moto e grazioso
Oh
Com
Et q
« Freudvoll und leidvoll » (Goethe) - Andantino
« Wanderers Nachtlied » (Goethe) - Langsam, sehr ruhig
« Der König in Thule » (Goethe) - Allegretto
« Mignons Lied » (Goethe) - Lento molto, languido
« Der du von dem Himmel bist » (Goethe) - Lento
Composition : 1842 et 1844, plusieurs révisions par la suite.
Publication : Gesammelte Lieder, 1860, C. F. Kahnt, Leipzig.
Durée totale : environ 25 minutes.
Lié aux noms de Goethe et de Schiller, le passé littéraire glorieux de Weimar, où Liszt
séjourne, stimule son intérêt pour la poésie allemande ; il a par ailleurs à sa disposition
d’excellents chanteurs. C’est à Weimar qu’il révise ses mélodies pour les publier en recueil.
Si certaines sont proches de la romance française, d’autres assurent la transition entre
les lieder de Schumann et de Wolf. Sur des poèmes de Hugo et de Goethe, les mélodies
présentées ici, parmi les plus belles, frappent dans leur ensemble par la fluidité de leur
ligne vocale.
La poésie de « Oh ! quand je dors » (Les Rayons et les Ombres) tient surtout au naturel
du motif qui met ces premiers mots en musique. « Comment, disaient-ils » séduit par
sa concision et son efficacité. Tandis que des staccatos du piano rendent l’atmosphère
espagnole de cette Autre Guitare (ibidem), l’éternel printemps de « S’il est un charmant
gazon » (Les Chants du crépuscule) est évoqué par le bruissement du piano en doubles
croches leggiero dans l’aigu.
D’une grande richesse harmonique, « Freudvoll und leidvoll » et Mignons Lied font
davantage penser à Hugo Wolf. Un triton descendant, languido, infiltre la mélodie du
second, associé à l’étrangeté et à la nostalgie de la question de Mignon, l’enfant célèbre
des Années d’apprentissage de Wilhelm Meister. Les lieder « Der du von dem Himmel bist »
et « Über allen Gipfeln » utilisent les deux poèmes du cycle de Goethe Wanderers Nachtlied
que Schubert avait déjà mis en musique. Le Roi de Thulé est traité sur un mode plus théâtral.
Sur
Un
Que
Pui
Écla
Pos
Victo
Com
Com
Ave
Fuir
Ram
Com
Oub
Mis
Dor
Com
Enc
San
Aim
Victo
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Franz Liszt
Mélodies et lieder
Oh! quand je dors
Oh ! quand je dors, viens auprès de ma couche,
Comme à Pétrarque apparaissait Laura,
Et qu’en passant ton haleine me touche...
Soudain ma bouche
S’entrouvrira !
Sur mon front morne où peut-être s’achève
Un songe noir qui trop longtemps dura,
Que ton regard comme un astre se lève...
Et soudain mon rêve
Rayonnera !
Puis sur ma lèvre où voltige une flamme,
Éclair d’amour que Dieu même épura,
Pose un baiser, et d’ange deviens femme...
Soudain mon âme
S’éveillera !
S’il est un charmant gazon
S’il est un charmant gazon
Que le ciel arrose,
Où brille en toute saison
Quelque fleur éclose,
Où l’on cueille à pleine main
Lys, chèvre-feuille et jasmin,
J’en veux faire le chemin
Où ton pied se pose !
S’il est un rêve d’amour,
Parfumé de rose,
Où l’on trouve chaque jour
Quelque douce chose,
Un rêve que Dieu bénit,
Où l’âme à l’âme s’unit,
Oh ! j’en veux faire le nid
Où ton cœur se pose !
Victor Hugo
Victor Hugo
Comment, disaient-ils
Comment, disaient-ils,
Avec nos nacelles,
Fuir les alguazils ?
Ramez, disaient-elles.
Comment, disaient-ils,
Oublier querelles,
Misère et périls ?
Dormez, disaient-elles.
Comment, disaient-ils,
Enchanter les belles
Sans philtres subtils ?
Aimez, disaient-elles.
Victor Hugo
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Freudvoll und leidvoll
Joyeuse et souffrante
Freudvoll
Und leidvoll,
Gedankenvoll sein,
Langen
Und bangen
In schwebender Pein,
Himmelhoch jauchzend,
Zum Tode betrübt,
Glücklich allein
Ist die Seele, die liebt.
Joyeuse
Et souffrante,
Pensive,
Ardente
Et inquiète
Dans le tourment qui menace,
Jubilant d’allégresse,
Mortellement affligée,
Seule est heureuse
L’âme qui aime.
Johann Wolfgang von Goethe
Gön
Den
Er s
Die
Auf
Dor
Dor
Tra
Und
Hin
Er s
Und
Die
Tra
Wanderers Nachtlied
Chant nocturne du voyageur
Über allen Gipfeln
Ist Ruh,
In allen Wipfeln
Spürest du
Kaum einen Hauch;
Die Vögelein schweigen im Walde.
Warte nur, balde
Ruhest du auch.
Sur tous les sommets
Le repos règne.
Aux cimes des arbres
Tu sens à peine
Passer un souffle ;
Les oiseaux dans les bois se taisent.
Patience ! Toi aussi, bientôt,
Tu reposeras.
Joha
Der König in Thule
Il était un roi de Thulé
Ken
Es g
Es war ein König in Thule
Gar treu bis an das Grab,
Dem sterbend seine Buhle
Einen goldnen Becher gab.
Il était un roi de Thulé,
Fidèle jusqu’à la tombe,
Auquel sa belle, en mourant,
Remit une coupe d’or.
Es ging ihm nichts darüber,
Er leert’ ihn jeden Schmaus;
Die Augen gingen ihm über,
So oft er trank daraus.
Rien ne lui était plus précieux,
Il la vidait à chaque festin
Et ses yeux s’embuaient de larmes
Chaque fois qu’il y portait ses lèvres.
Und als er kam zu sterben,
Zählt’ er seine Städt’ im Reich,
Lorsqu’il sentit venir la mort,
Il fit le compte des villes de son royaume,
Johann Wolfgang von Goethe
Mig
Ken
Im d
Ein
Die
Ken
Möc
Und
Was
Ken
Möc
Ken
Das
In H
Es s
Ken
Geh
Joha
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Gönnt’ alles seinen Erben,
Den Becher nicht zugleich.
Légua à ses héritiers tous ses biens
Sauf cependant la coupe.
Er saß beim Königsmahle,
Die Ritter um ihn her,
Auf hohem Vätersaale,
Dort auf dem Schloß am Meer.
Il présida le banquet royal,
Ses chevaliers autour de lui,
Dans la vénérable salle ancestrale
Du château dominant la mer.
Dort stand der alte Zecher,
Trank letzte Lebensglut
Und warf den heilgen Becher
Hinunter in die Flut.
Après avoir bu avec ferveur
La dernière gorgée du breuvage de vie,
Le vieux buveur jeta la coupe sacrée
En bas dans les flots.
Er sah ihn stürzen, trinken
Und sinken tief ins Meer.
Die Augen täten ihm sinken ;
Trank nie einen Tropfen mehr.
II la vit tomber, s’enfoncer
Et s’abîmer au plus profond de l’eau.
Alors ses yeux chavirèrent ;
Jamais plus il ne but une goutte.
Johann Wolfgang von Goethe
Mignons Lied
Chant de Mignon
Kennst du das Land, wo die Zitronen blühn,
Im dunkeln Laub die Goldorangen glühn,
Ein sanfter Wind vom blauen Himmel weht,
Die Myrte still und hoch der Lorbeer steht,
Kennst du es wohl? Dahin! Dahin
Möcht’ ich mit dir, o mein Geliebter, ziehn!
Connais-tu le pays où fleurissent les citronniers,
Où les oranges d’or flambent dans le sombre feuillage,
Une douce brise souffle de l’azur,
Le myrte immobile y croît avec les hauts lauriers ;
Dis-moi, le connais-tu ? Là-bas ! c’est là-bas
Qu’avec toi, mon bien-aimé, je voudrais aller vivre !
Kennst du das Haus? Auf Saulen ruht sein Dach,
Es glänzt der Saal, es schimmert das Gemach,
Connais-tu la maison ? Le toit repose sur des colonnes,
Le salon resplendit, la chambre est baignée d’une douce
lumière,
Et les statues de marbre m’interrogent du regard :
Que t’a-t-on fait, pauvre enfant ?
Dis-moi, la connais-tu ? Là-bas ! c’est là-bas
Qu’avec toi, mon protecteur, je voudrais aller vivre !
Connais-tu la montagne et son sentier nimbé de brume ?
Dans le brouillard la mule y cherche son chemin ;
Dans ses cavernes veille le sang fameux des dragons ;
Le roc se fend soudain et le torrent le recouvre ;
Dis-moi, la connais-tu ? Là-bas ! c’est là-bas
Que conduit notre chemin ; ô père, partons !
Und Marmorbilder stehn und sehn mich an:
Was hat man dir, du armes Kind, getan?
Kennst du es wohl? Dahin! Dahin
Möcht’ ich mit dir, o mein Beschützer, ziehn!
Kennst du den Berg und seinen Wolkensteg?
Das Maultier sucht im Nebel seinen Weg,
In Höhlen wohnt der Drachen alte Brut,
Es stürzt der Fels und über ihn die Flut;
Kennst du ihn wohl? Dahin! Dahin
Geht uns Weg; o Vater, laß uns ziehn!
Johann Wolfgang von Goethe
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Der du von dem Himmel bist
Toi qui viens du haut du ciel
Der du von dem Himmel bist,
Alles Leid und Schmerzen stillest,
Den, der doppelt elend ist,
Doppelt mit Erquickung füllest,
Ach! ich bin des Treibens müde!
Was soll all der Schmerz und Lust?
Süßer Friede, süßer Friede,
Komm, ach komm in meine Brust!
Toi qui viens du haut du ciel,
Pour calmer peine et douleur,
Toi qui doublement apaises
Qui connaît double malheur,
Je suis las de tout ce trouble !
À quoi bon peine et bonheur ?
Paix si douce, paix si douce
Viens, ah ! viens dans mon cœur !
Johann Wolfgang von Goethe
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Robert Schumann (1810-1856)
Phantasiestücke pour clarinette (ou violon, ou violoncelle) et piano op. 73
Zart und mit Ausdruck (attacca)
Lebhaft, leicht (attacca)
Rasch und mit Feuer
Composition : février 1849.
Dédicace : à Andreas Grabau.
Création publique : le 14 janvier 1850 à Leipzig.
Première édition : juillet 1849, Carl Luckhardt, Kassel.
Durée : environ 12 minutes.
Schumann a terminé, à la Noël 1848, le cycle des Waldszenen, pour piano. Il a en perspective
les festivités du centenaire de Goethe, qui seront à l’été l’occasion d’une collaboration avec
Liszt. L’année 1849 qui commence sera particulièrement féconde.
Les Phantasiestücke, qu’il hésita à appeler Soiréestücke, furent composés en quelques
jours et appartiennent au genre de la Hausmusik, musique destinée à être exécutée
dans le cadre intime du foyer. Ils mettent en valeur la clarinette en la, au timbre velouté,
qui semble prolonger une voix.
Ces trois pièces enchaînées sont caractérisées par leur très grande unité d’humeur :
nostalgiques, ouvrant sur des lointains, elles évoquent l’ailleurs imaginaire du conte
ou de la légende. Elles semblent iriser en surface un même état d’âme essentiel, lyrique
et songeur. Plutôt que de retours d’éléments thématiques d’une pièce à l’autre, il faudrait
parler ici de permanence motivique. Cette permanence est aussi celle d’une unique
tonique la, en mode mineur puis majeur. Elle est encore celle de l’accompagnement
en triolets, qui crée une ambiance quasi obsessionnelle, comme s’il était impossible
de s’échapper de cet état d’âme fondamental, malgré la progression des tempi, de plus
en plus rapides.
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Paul Hindemith (1895-1963)
Quatuor pour clarinette, violon, violoncelle et piano en fa majeur
Mässig bewegt
Sehr langsam
Mässig bewegt
Composition : 1938.
Edition : 1939, Schott, Mayence.
Durée : environ 24 minutes.
Hindemith avait percé au début des années vingt comme un révolutionnaire, partisan
de la « Nouvelle Objectivité » (Neue Sachlichkeit), contre tout sentimentalisme, contre
la culture bourgeoise. Retournant au « constructivisme » du contrepoint, il s’était aussi
rallié au mouvement qui, condamnant l’isolement des expressionnistes, exigeait une prise
en compte de la fonctionnalité de la musique (Gebrauchsmusik).
Avec l’avènement du nazisme, qui va l’accuser de « bolchevisme culturel » et interdire
d’exécution ses œuvres, il prend progressivement ses distances envers le monde
contemporain et se tourne vers une forme de classicisme.
C’est de retour de New York, en avril 1938, qu’il commence le Quatuor pour clarinette,
violon, violoncelle et piano, terminé à Berlin peu de temps avant l’exposition de la
« musique dégénérée », tenue à Düsseldorf, qui le mettra, avec d’autres, à l’index.
En trois mouvements, le Quatuor représente bien ce classicisme auquel Hindemith atteint.
Seule la coda du finale retrouve le motorisme agressif des œuvres antérieures. L’écriture
se caractérise par la clarté de la structure, préférant les juxtapositions d’épisodes aux
transitions, et la primauté de la ligne, dans une texture contrapuntique d’une grande
transparence. Tandis que certains moules hérités sont utilisés (forme-sonate du premier
mouvement, ABA’ du mouvement lent), le finale se caractérise par son abondance
de thèmes, dans une forme inédite en trois grands épisodes juxtaposés. Le mélodisme
chantant culmine avec l’immense ligne de clarinette du mouvement lent.
Marianne Frippiat
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SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI
Elena Bashkirova
Née à Moscou, au sein d’une famille
de musiciens, Elena Bashkirova fait
ses études au Conservatoire Tchaïkovski
dans la classe de son père, le célèbre
pianiste et pédagogue Dimitri Bashkirov.
Elena Bashkirova est régulièrement
invitée par des formations de renom,
comme le Münchner Philharmoniker,
le Konzerthausorchester de Berlin,
le Deutsches Sinfonie Orchester
de Berlin, le Bamberger Symphoniker,
le Gürzenich-Orchester de Cologne,
les orchestres symphoniques de la NDR,
de la WDR et du SFB, le Hallé Orchestra
de Manchester, le Wiener Symphoniker,
l’Orchestre de Paris, l’Orquesta Nacional
de España, l’Orchestre philharmonique
d’Israël, les orchestres symphoniques
de Chicago, de Dallas, de Washington
et le Houston Symphony Orchestra.
Elle a joué sous la direction de Sergiu
Celibidache, Pierre Boulez, Zubin Mehta,
Christoph Eschenbach, Rafael Frühbeck
de Burgos, Semyon Bychkov, James
Conlon, Lawrence Foster, Claus Peter
Flor, David Robertson, Michael Gielen
et d’autres encore. À l’automne 2006,
Elena Bashkirova a remporté un très
grand succès dans le Concerto pour piano
n° 4 de Beethoven avec le Düsseldorfer
Symphoniker et l’Orquestra Gulbenkian
de Lisbonne. Ses engagements pour
la saison prochaine comprennent
des concerts avec le Philharmonisches
Staatsorchester de Hambourg, l’Israel
Chamber Orchestra et le Zürcher
Kammerorchester. Elena Bashkirova
se consacre aux répertoires classique
et romantique ainsi qu’à la musique
contemporaine, ce qui l’a menée
à réaliser de nombreuses créations.
La musique de chambre joue un rôle
important dans la vie de la pianiste.
Son duo avec le violoniste Gidon Kremer,
notamment, est invité par tous les grands
festivals internationaux et a enregistré
de nombreux CD. Dans l’univers du lied,
ses partenaires privilégiés sont Angela
Denoke, Stella Doufexis, Robert Holl,
Thomas Quasthoff et Andreas Schmidt.
En outre, elle collabore régulièrement
avec l’Ensemble Wien-Berlin. En 1998,
Elena Bashkirova a créé le Festival
international de musique de chambre
de Jérusalem (Jerusalem International
Chamber Music Festival), dont elle assume
la direction artistique. Consacrée
à la musique de chambre, cette
manifestation a lieu annuellement en
septembre et réunit plusieurs artistes
internationaux. En presque 10 ans
d’existence, le festival est devenu
un pilier de la vie culturelle en Israël.
Ses tournées à Berlin, Düsseldorf, Paris,
Londres, Vienne, Lisbonne, Budapest,
New York, entre autres, l’ont fait
connaître au-delà des frontières
nationales. Elena Bashkirova et
l’Ensemble du JICMF sont, de plus,
régulièrement invités par les prestigieux
festivals d’été de Lucerne, Rheingau,
Bad Kissingen, Menton, Stresa ainsi que
par le Schleswig-Holstein Musik Festival.
Antje Weithaas
Difficile d’imaginer meilleur défenseur
de la musique qu’Antje Weithaas
tant elle accorde d’importance à la
communication avec ses collègues
musiciens et avec le public. Elle est
aujourd’hui l’une des solistes et des
musiciennes de chambre les plus
sollicitées de sa génération. Son vaste
répertoire comprend des concertos
de Mozart, Beethoven et Schumann,
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des œuvres de modernes classiques
comme Chostakovitch, Prokofiev, Ligeti
ou Gubaidulina, mais aussi des pièces
plus rarement jouées comme les
concertos pour violon de Korngold,
Hartmann et Schoeck. Elle a joué avec
les plus grands orchestres allemands
(le Deutsches Sinfonie Orchester
de Berlin, le Bamberger Symphoniker
et les orchestres des principales radios
allemandes), américains (Los Angeles
Philharmonic, San Francisco Symphony),
britanniques (Philharmonia Orchestra,
BBC Symphony Orchestra), néerlandais,
scandinaves et asiatiques. Elle a en
outre travaillé avec des chefs aussi
prestigieux que Vladimir Ashkenazy,
Sir Neville Marriner, Yuri Temirkanov,
Frans Brüggen, Yakov Kreizberg, Sakari
Oramo, Thomas Dausgaard, Christian
Zacharias, Bruno Weil et Hans Vonk.
Karl-Heinz Steffens
Karl-Heinz Steffens est né à Trèves
(Allemagne). Clarinette solo du Berliner
Philharmoniker depuis 2000, il a
également été clarinette solo du
Symphonieorchester des Bayerischen
Rundfunks (Orchestre de la Radio
de Bavière) de 1989 à 2000. On a pu
l’entendre comme soliste sous
la direction de chefs de l’envergure
de Lorin Maazel, Sir Colin Davis ou Kurt
Masur. Membre du Scharoun Ensemble
du Berliner Philharmoniker, il collabore
également avec des formations de
musique de chambre comme le Quatuor
Auryn ou le Fine Arts Quartet tout en
se produisant régulièrement dans les
festivals les plus prestigieux (Festival
du Schleswig-Holstein, Festival de
Salzbourg, Festival de musique de
chambre de Jérusalem). Karl-Heinz
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Steffens enseigne la musique à
la Hochschule für Musik Hanns Eisler
de Berlin. Il a fait ses débuts de chef
d’orchestre en dirigeant l’Orchestre
de chambre de Géorgie, la Deutsche
Kammerakademie, le Symphonieorchester
des Bayerischen Rundfunks et l’Orchestra
Bruno Maderna de Forli. Parmi ses
nombreux enregistrements, on peut
mentionner le Concerto pour clarinette
de Mozart ainsi que diverses œuvres
pour clarinette et ensemble de chambre.
la direction d’Alfred Lipka à l’âge de 18 ans.
Felix Schwartz a remporté deux prix au
Concours international de musique de
Genève en 1987. La même année, il a été
nommé premier alto de la Staatskapelle
de Berlin. Musicien de chambre et
soliste reconnu, il est fréquemment à
l’affiche de festivals comme le Festival
de musique de chambre de Jérusalem,
le Festival du Rheingau, le Festival de
Kuhmo, le Festival de Kreuth, le Festival
du Schleswig-Holstein ou le Festival de
Berlin. On peut en outre régulièrement
Frans Helmerson
l’entendre en concert avec des musiciens
Le violoncelliste suédois Frans Helmerson comme Daniel Barenboim, Yefim
a fait ses études à Göteborg, à Rome
Bronfman, Boris Pergamenshikov
et à Londres tout en bénéficiant
et Nikolaï Znaider. En plus des plus
des conseils et du soutien de Mstislav
fameuses pages de la littérature pour
Rostropovitch. Il a joué sous la direction alto, Felix Schwartz compte à son
des plus grands chefs (Seiji Ozawa,
répertoire des œuvres plus rarement
Sir Colin Davis, Neeme Järvi, Evgueni
jouées comme les concertos pour alto
Svetlanov, Esa-Pekka Salonen, Sergiu
de Schnittke, Kantscheli et Milhaud.
Commissiona, Rafael Frühbeck
Depuis 2001, Felix Schwartz est
de Burgos, Mstislav Rostropovitch) et
enseignant à la Hochschule für Musik
avec les orchestres les plus prestigieux
de Rostock. Il se consacre aussi
en Europe, aux États-Unis, en Amérique à la formation des jeunes musiciens
du Sud, en Asie et en Australie. On peut à la Winterakademie du château de
régulièrement l’entendre dans
Kröchlendorff, qu’il a créée en 2000
des festivals internationaux, son amour avec l’intention d’en faire un lieu de
pour la musique de chambre l’ayant par rencontre pour de jeunes étudiants
ailleurs conduit à exercer les fonctions
et des professeurs de renommée
de directeur artistique du Festival de
internationale. La discographie de Felix
Korsholm (Finlande) de 1994 à 2001.
Schwartz comporte de nombreuses
Après avoir enseigné la musique à
références, dont plusieurs ont reçu
Stockholm et à Madrid, il est devenu
un excellent accueil critique.
professeur titulaire à la Hochschule
für Musik de Cologne en 1992.
Michael Barenboim
Michael Barenboim est né à Paris,
Felix Schwartz
mais c’est à Berlin, à l’âge de 7 ans,
Felix Schwartz est né à Berlin. Ancien
qu’il a commencé à étudier le violon
étudiant en violon à la Hochschule
avec Abraham Jaffe et Axel Wilczok.
für Musik Hanns Eisler de Berlin,
Il a fait partie du Hampton Music
il a commencé à travailler l’alto sous
Program d’Itzhak Perlman ; depuis
34
2000, il est membre du West-Eastern
Divan Orchestra de Daniel Barenboim,
avec lequel il a tourné en Europe,
au Moyen-Orient, et dont il a été nommé
premier violon en 2003. Au début
de l’année, il a participé à la tournée
de Pâques du Gustav Mahler
Jugendorchester en tant que premier
violon assistant sous la direction
de Claudio Abbado. Il est par ailleurs
régulièrement invité à se produire
dans les hauts lieux de la musique
de chambre, où l’on peut l’entendre
dans des œuvres comme le Quintette
La Truite de Schubert, le Sextuor de
Brahms ou l’Octuor de Mendelssohn,
ainsi que dans les sonates de Brahms,
de Beethoven et de Schumann. Michael
Barenboim a étudié la philosophie
à la Sorbonne et il suit actuellement
l’enseignement d’Axel Wilczok à la
Hochschule für Musik de Rostock.
Guy Eshed
Guy Eshed est né à Tel-Aviv. Diplômé
de l’université de Tel-Aviv et de la
Hochschule für Musik de Hambourg,
il a étudié la flûte avec Yossi Arnheim,
Jacques Zoon et Moshe Epstein.
Ancien premier flûtiste de l’Orchestre
phiharmonique d’Israël mais aussi du
Symphonieorchester des Bayerischen
Rundfunks, il a collaboré avec de nombreux
autres orchestres de renommée
internationale sous la direction de chefs
de l’envergure de Zubin Mehta, Valery
Gergiev et Sir Colin Davis. Il est
actuellement premier flûtiste du WestEastern Divan Orchestra de Daniel
Barenboim. Il a par ailleurs collaboré
avec des artistes comme Kolja Blacher
et Trevor Pinnock tout en se produisant
régulièrement comme soliste avec
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SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI
divers orchestres et ensembles en Israël
et en Europe. Récipiendaire de prix
de l’America-Israel Cultural Foundation
et de la Fondation Toepfer, il figure
fréquemment à l’affiche de festivals
de musique de chambre et l’on peut
régulièrement l’entendre à la radio
israélienne. Depuis 2005, il vit à Sheffield,
où il joue en résidence avec l’Ensemble
360.
Stella Doufexis
La mezzo-soprano germano-grecque
Stella Doufexis a étudié le chant avec
Ingrid Figur, Dietrich Fischer-Dieskau
et Aribert Reimann à Berlin avant
de parfaire sa formation avec Anna
Reynolds. De 1995 à 1997, elle a fait
partie du théâtre de la ville de Heidelberg,
où elle a interprété plusieurs grands
rôles de mezzo-soprano (parmi lesquels
Chérubin, Hänsel, Orfeo et Rosine).
Depuis cette époque, elle s’est également
produite à La Monnaie de Bruxelles,
à la Staatsoper de Berlin, à l’Opéra
d’Écosse (rôle d’Octavian dans
Le Chevalier à la rose) et au Gran
Teatre del Liceu de Barcelone. Elle a été
applaudie au Festival de Salzbourg dans
le rôle de Meg Page (Falstaff de Verdi)
sous la direction de Claudio Abbado
et de Lorin Maazel, rôle qu’elle a repris
au Teatro comunale de Ferrare sous
la direction de Claudio Abbado ; elle a
chanté Dorabella dans Così fan tutte de
Mozart (Ferrare, Modène, Reggio Emilia).
On l’a par ailleurs entendue à la
Staatsoper de Munich à l’occasion
de nouvelles productions des Troyens
de Berlioz (direction Zubin Mehta)
et de La Petite Renarde rusée de Janácek
(direction Jun Märkl). Au printemps
2004, elle a repris le rôle de Dorabella
dans une version de concert de Così fan
tutte avec le Berliner Philharmoniker
et Sir Simon Rattle, laquelle version
a remporté un important succès public
et critique. Depuis 2005, elle fait partie
de l’Ensemble de la Komische Oper
de Berlin, où elle a incarné Chérubin,
Dorabella et, tout récemment,
Octavian (Le Chevalier à la rose).
Elle y interprétera en outre Nicklausse
dans une nouvelle mise en scène des
Contes d’Hoffmann cette saison et,
à l’été 2009, le rôle-titre dans Hamlet
de Christian Jost lors de la création
mondiale de l’opéra. Stella Doufexis se
produit fréquemment avec Axel Bauni
(récital Beautiful world, where are you).
Elle a aussi donné des récitals de lieder
à Bruxelles, à Vienne, à Londres,
à Amsterdam, à Athènes, à Cologne,
à Hambourg, à Berlin, aux festivals de
Lucerne et de Berlin, à la Schubertiade
de Hohenems, au Festival de piano de la
Ruhr, au Festival d’Aldeburgh, au Festival
du Schleswig-Holstein et au Festival
de musique de chambre de Jérusalem.
Stella Doufexis a enregistré plusieurs CD
dont un récital de lieder de Schumann
avec Graham Johnson (Hyperion), des
lieder de Boris Blacher avec Dietrich
Fischer-Dieskau (Orfeo) et Falstaff de
Verdi avec Claudio Abbado et le Berliner
Philharmoniker (Deutsche Grammophon).
En juin 2004, son enregistrement des
lieder avec orchestre de Joseph Marx
(ASV) a été nominé aux Grammy
Awards. L’automne dernier, elle a sorti
Sketches of Greece sur le label Coviello.
Stella Doufexis se produit en concert
avec les orchestres des principales
radios allemandes ainsi qu’avec
le Berliner Philharmoniker, le BBC
Symphony Orchestra, l’Orchestre
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philharmonique d’Israël, l’Ensemble
Intercontemporain, l’Orchestre de Paris,
le London Symphony Orchestra et
l’Internationale Bachakademie de
Stuttgart. Elle a chanté sous la direction
de chefs de l’envergure de Bernard
Haitink, Zubin Mehta, Semyon Bychkov,
Lorin Maazel, Kent Nagano, Kurt Masur,
Sir Roger Norrington, Christopher
Hogwood, Carl St. Clair, Helmuth Rilling,
Ivor Bolton, Andrew Davis, Leonard
Slatkin, Jukka-Pekka Saraste, Christoph
Eschenbach, Sir Simon Rattle ou Claudio
Abbado, et l’on a pu l’entendre dans des
festivals aussi prestigieux que les BBC
Proms, le Festival de Berlin, le Festival
Beethoven de Bonn, le Festival d’Athènes,
le Festival de Salzbourg et le Festival
Haendel de Halle. Elle vit aujourd’hui à
Berlin avec son mari, Christian Jost.
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Et aussi…
DANS LE CADRE DE LA 3e BIENNALE
D’ART VOCAL
MERCREDI 30 MAI, 20H
> MÉDIATHÈQUE
MARDI 22 MAI, 20H
Henry Purcell
Didon et Énée (version de concert)
• Venez réécouter ou revoir
les concerts que vous avez aimés.
• Enrichissez votre écoute en suivant
la partition et en consultant
les ouvrages en lien avec l’œuvre.
• Découvrez les langages et les styles
musicaux à travers les repères
musicologiques, les guides d’écoute
et les entretiens filmés, en ligne
sur le portail.
http://mediatheque.cite-musique.fr
Accentus • Concerto Köln
Laurence Equilbey, direction
Alexander Melnikov, pianoforte
Hilde Haraldsen Sveen, soprano
Hélène Moulin, alto
Jean-François Chiama, ténor
Jochen Kupfer, basse
MERCREDI 23 MAI, 20H
Lieder et pièces pour piano de Franz
Schubert
Thomas E. Bauer, baryton
Jos van Immerseel, piano Joseph
Brodmann 1814 (collection du Musée de la
musique)
New London Consort
Philip Pickett, direction
Julia Gooding, Didon
Michael George, Énée
Joanne Lunn, Belinda
Simon Grant, L’Enchanteresse
Juliet Schiemann, Faye Newton, Les
Sorcières
Christopher Robson, L’Esprit
Andrew King, Un Marin
LA SÉLECTION DE LA MÉDIATHÈQUE
JEUDI 31 MAI, 20H
Œuvres de Rob Zuidam, Alban Berg et
Max Reger
Orchestre Royal du Concertgebouw
d’Amsterdam
Ingo Metzmacher, direction
Anne Schwanewilms, soprano
Ensemble intercontemporain
Susanna Mälkki, direction
Julia Henning, soprano
Ensemble Les Jeunes Solistes
Rachid Safir, direction artistique
Gilbert Nouno, Christophe de Coudenhove,
réalisation informatique musicale Ircam
VENDREDI 25 MAI, 20H
Lieder, duos et romances de Robert
Schumann
Jérôme Hantaï, pianoforte
Christina Landshamer, soprano
Nicola Wemyss, soprano
Ingeborg Danz, mezzo-soprano
Ulrike Andersen, contralto
… de consulter en ligne les Repères
musicologiques dans la rubrique
« Dossiers pédagogiques » :
Le Romantisme • Le Classicisme viennois •
Musique allemande après 1945
… d’écouter les conférences enregistrées
à la Cité de la musique :
Les Critiques de Schönberg par Esteban
Buch (2004) • Révolution politique et
musicale : le cas Beethoven par Bernard
Sève (2003)
JEUDI 24 MAI, 20H
Création de Xavier Dayer et œuvres de
Ivan Fedele et György Kurtág
Nous vous proposons…
SPECTACLE JEUNE PUBLIC
MERCREDI 30 MAI, 15H
JEUDI 31 MAI, 10H et 14H30
Vocal Extrême (Jazz vocal)
Musiques de Bruno Lecossois
Paroles de Bruno Lecossois, Odile
Fargère et David Richard
Les Grandes Gueules
Julien Baudry, Guylaine Cosseron, Bruno
Lecossois, Véronique Lherm, David
Richard, Victoria Rummler, chant
Yoan Jauneaud, son
Ce spectacle est proposé aux enfants à
partir de 8 ans.
… d’écouter en suivant la partition :
Symphonie n° 1 op. 9 de Schönberg par
l’Ensemble intercontemporain, concert
enregistré à la Cité de la musique (décembre
2002) • Märchenerzählungen op. 132
de Schumann • Quintette op. 44
de Schumann • Kammerkonzert
(2e mouvement) d’Alban Berg
… de lire :
Musique et société d’Hanns Eisler • Alban
Berg : essai d’interprétation d’Etienne
Barilier • Le Cas Schönberg : naissance de
l’avant-garde musicale d’Esteban Buch •
Piano et romantisme de François Luguenot •
La Musique du premier romantisme : histoire
illustrée de la musique de Marie-Claire
Beltrando-Patier et Gérard Denizeau
Éditeur: Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef: Pascal Huynh | Rédactrice: Gaëlle Plasseraud | Correctrice: Angèle Leroy | Maquette : Elza Gibus
Photo couverture © Thomas Hoepker/Magnum photos | Imprimeur SIC | Imprimeur Gerfau | Licences no 757541, 757542, 757543
Ludwig van Beethoven
Kantate auf dem Tod Kaiser Joseph II
Meeresstille und glückliche Fahrt op. 112
Elegischer Gesang op. 118
Fantaisie op. 80

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