Elena Bashkirova et le Festival de Jérusalem
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Elena Bashkirova et le Festival de Jérusalem
7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 1 Samedi 19 et dimanche 20 mai Elena Bashkirova et le Festival de Jérusalem Dans le cadre du cycle Weimar Du jeudi 10 au dimanche 20 mai 2007 Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.cite-musique.fr La librairie-boutique reste ouverte jusqu’à la fin de l’entracte. Un stand de vente est disponible dans le hall à l’issue du concert. Elena Bashkirova et le Festival de Jérusalem | Samedi 19 et dimanche 20 mai Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 2 Cycle Weimar DU JEUDI 10 AU DIMANCHE 20 MAI « L’Athènes allemand » : l’appellation flatteuse de Madame de Staël désigne Weimar à son apogée, au temps de la régente Anna Amalia et du grand-duc Charles Auguste lorsque la ville s’enorgueillissait des présences de Wieland, Herder, Goethe et Schiller. La statue de Goethe et Schiller par Rietschel se dresse d’ailleurs devant le théâtre dont Goethe fut pendant trente ans l’intendant des spectacles. Heine ira jusqu’à craindre que la disparition de Goethe, figure universelle, ne sonne pour l’Allemagne la fin de la période des arts. D’autres personnalités ont pourtant marqué la petite cité de Thuringe rattachée à l’État souverain de Saxe. JEU Au milieu du XIXe siècle, entourée de ses anciens remparts, la ville n’est encore peuplée que de 12 000 habitants et le duché tout entier, gouverné par la dynastie des Saxe-Weimar, n’en compte pas plus de 100 000. Weimar bénéficie de la proximité de Dresde, l’une des plus fastueuses capitales de la Germanie, et il n’est pas exagéré de voir dans l’espace saxon Dresde-Leipzig-Weimar-Iéna le carré d’or du Romantisme. Vingt-cinq ans après Madame de Staël, Heine précisera dans son propre De l’Allemagne : « À Weimar était la cour et la poésie ; à Iéna, l’université et la philosophie. » Can Kon Sab Elisa Han Wolf La musique n’était pas oubliée pour autant. De longue date, cantors et organistes ont animé la Hofkapelle. Au XVIIIe siècle, le jeune J. S. Bach occupe les fonctions d’organiste et de musicien de la cour, compose maintes cantates et la majeure partie de ses pages d’orgue. Lui succèdent Schubart, J. E. Bach, l’abbé Vogler. À la fin du siècle, Goethe se passionne pour le singspiel et porte au pinacle La Flûte enchantée de Mozart. Le célèbre Hummel, disciple élu de Mozart, devient Kapellmeister en 1819. Son neveu August Röckel lui succède vingt ans plus tard, tandis que le Français Hippolyte Chelard est également appointé. Mais c’est à Liszt que revient la gloire d’avoir su attirer à Weimar l’intelligentsia européenne. « En service extraordinaire » depuis 1842, le roi des pianistes prend ses fonctions de Kapellmeister en 1848 à l’heure de la révolution. Il se lance alors ce défi : « Ou bien je représente ou je finirai par représenter en Europe un élément d’intelligence, d’honneur et de talent. » Il met cette ambition au service des autres, montant quelque quarante opéras en dix ans et défendant sans relâche la cause de Schumann, Berlioz et Wagner. Weimar, qu’il espère « patrie de l’Idéal », offre à Liszt un orchestre et un théâtre, autrement dit : un formidable laboratoire pour « passer compositeur ». C’est à Weimar que Liszt compose sa Sonate en si mineur, crée son Premier Concerto pour piano et enfante avec Tasso son premier poème symphonique, sans oublier d’honorer ses glorieux devanciers à travers la Faust-Symphonie (Goethe), Prometheus (Herder), Les Idéaux (Schiller). Fondateur du Nouveau Cercle de Weimar, il affirme sans relâche sa foi en la musique de l’avenir, la fameuse Zukunftsmusik, quitte à être pris à parti par le critique Eduard Hanslick dans Du beau dans la musique, brûlot anti-lisztien et anti-wagnérien. À son tour Kapellmeister à Weimar, Richard Strauss affirmera sereinement : « Liszt est le seul symphoniste qui puisse venir après Beethoven et le seul qui accomplisse par rapport à lui un pas significatif. » Non loin de Weimar se dresse la Wartburg, château des landgraves de Thuringe marqué du souvenir des tournois de Minnesänger et des saintes présences d’Élisabeth de Hongrie puis de Luther, peint par Cranach l’ancien. C’est à cette Allemagne septentrionale, luthérienne et profonde, dont Weimar est l’un des phares, que Heine pense lorsqu’il évoque avec fierté et nostalgie « Bei uns in Deutschland » (« Chez nous en Allemagne »). Brigitte François-Sappey 2 Joh Can Can Him Cant VEN Lud Sym Jea (coll Lud Sym La C sur Emm SAM Fran Zwö Prae Joh Can Can Die Mich Nick Chri 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 3 JEUDI 10 MAI – 20H DIMANCHE 13 MAI – 16H30 Johann Sebastian Bach Cantate « Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen » BWV 12 Cantate « Gleich wie der Regen und Schnee vom Himmel fällt » BWV 18 Cantate « Himmelskönig, sei willkommen » BWV 182 Musique à la cour d’Anna Amalia, fondatrice de la bibliothèque de Weimar Cantus Cölln Konrad Junghänel, direction Sabine Goetz, soprano Elisabeth Popien, alto Hans Jörg Mammel, ténor Wolf Matthias Friedrich, basse Œuvres de Johann Sebastian Bach, Carl Philipp Emanuel Bach, Johann Gottlieb Graun et Karl Heinrich Graun Ensemble Baroque de Limoges Christophe Coin, direction Ludwig van Beethoven/Franz Liszt Symphonie n° 5 – Transcription pour piano Jean-François Heisser, piano Érard 1874 (collection Charles Cahen d’Anvers) Ludwig van Beethoven Symphonie n° 5 La Chambre Philharmonique, orchestre sur instruments d’époque Emmanuel Krivine, direction Richard Wagner Prélude de Tristan et Isolde Wesendonck-Lieder Mort d’Isolde L’Anneau du Nibelung (extraits) Orchestre National de Lyon Jun Märkl, direction Deborah Polaski, soprano MARDI 15 MAI – 20H Lieder sur des textes de Goethe et Impromptus de Franz Schubert SAMEDI 12 MAI – 20H Franz Liszt Zwölf alte deutsche geistliche Weisen– extraits Praeludium und Füge über den Namen B-A-C-H Johann Sebastian Bach Cantate « Tritt auf die Glaubensbahn » BWV 152 Cantate « Mein Herz schwimmt im Blut » BWV 199 Elena Bashkirova, piano Antje Weithaas, violon Michael Barenboim, violon Felix Schwartz, alto Frans Helmerson, violoncelle Guy Eshed, flûte Karl-Heinz Steffens, clarinette Stella Doufexis, soprano SAMEDI 19 MAI – 17H DIMANCHE 13 MAI, 17H SALLE PLEYEL VENDREDI 11 MAI – 20H ELENA BASHKIROVA ET LES SOLISTES DU FESTIVAL DE JÉRUSALEM Johannette Zomer, soprano Arthur Schoonderwoerd, piano Joseph Brodmann 1814 (collection Musée de la musique) Hanns Eisler Duo pour violon et violoncelle op. 7 Franz Liszt Saint François d’Assise prêchant aux oiseaux Ludwig van Beethoven Trio op. 38 SAMEDI 19 MAI – 20H Robert Schumann Märchenerzählungen op. 132 Franz Liszt La Lugubre Gondole, pour piano et violon Arnold Schönberg Symphonie de chambre n° 1 (transcription d’Anton Webern) Alban Berg Kammerkonzert (extrait) Robert Schumann Quintette op. 44 DIMANCHE 20 MAI – 16H30 Ludwig van Beethoven Trio op. 11 Franz Liszt Lieder Robert Schumann Fantasiestücke op. 73 Paul Hindemith Quatuor pour piano, clarinette, violon et violoncelle Die Kölner Akademie Orchester Damals und Heute Michael Alexander Willens, direction Nicki Kennedy, soprano Christian Hilz, basse 3 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 4 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 5 SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI Elena Bashkirova et le Festival de Jérusalem Rien de plus normal que de retrouver Elena Bashkirova à la Cité de la musique en compagnie d’instrumentistes habitués du Festival international de musique de chambre de Jérusalem. Fondatrice de ce dernier en 1998, la pianiste manifeste un profond attachement envers une manifestation créée et développée dans des conditions particulières. « Pour des raisons politiques et religieuses, confie Elena Bashkirova, Jérusalem est devenue une ville très difficile pour la musique et plus généralement pour la culture. La vie y est de plus en plus tourmentée et de ce fait les initiatives se sont déplacées vers Tel-Aviv. Pendant la première quinzaine de septembre, nous apportons tous les ans aux habitants de Jérusalem une joie, une part de bonheur musical dont ils sont souvent privés le reste du temps. D’expérimentale au début, la manifestation est devenue une vraie institution que le public attend avec impatience ! » D’où l’exigence d’une directrice artistique attentive à « réunir les meilleurs instrumentistes possibles ». « Les musiciens ne sont pas payés, ils viennent ici pour le plaisir de se retrouver, de jouer ensemble et d’offrir la musique à des gens assoiffés de culture. C’est une sensation extraordinaire pour nous tous ; celle de combler un manque, d’avoir une utilité. » Gidon Kremer, les frères Capuçon, Frans Helmerson, Nikolaj Znaider, Julian Rachlin, Emmanuel Pahud ou Mathieu Dufour sont parmi les habitués d’un festival où Elena Bashkirova recherche « un bon équilibre entre des musiciens de diverses générations, entre des noms connus et des talents au commencement de leur carrière », mais aussi entre les ouvrages abordés. « Nous avons su ouvrir le public à la musique du XXe siècle et au répertoire contemporain, se réjouit-elle. Les auditeurs ont confiance en nous et tous les ans nous passons désormais deux commandes, l’une à un compositeur israélien, l’autre à un auteur étranger. » Aboutir à des programmes contrastés mais où les œuvres entretiennent des liens entre elles, tel est le souci d’Elena Bashkirova. C’était le propos du Festival 2006 qui célébrait à la fois Mozart, Schumann et Chostakovitch et ce sera tout autant celui du Xe Festival, en septembre prochain, bâti autour de la notion d’œuvre tardive – thème décidément très en vogue en ce moment ! –, qui balaiera le répertoire de Bach à nos jours. De Beethoven à Schönberg ou Hindemith, diversité et cohérence singularisent tout autant les programmes réunissant Elena Bashkirova et ses amis en conclusion de la thématique Weimar. Les déplacements du Festival de Jérusalem à l’étranger sont rares – deux ou trois par ans au maximum. Paris a la chance d’avoir été choisi en 2007 : raison de plus pour ne pas manquer trois rendez-vous avec des chambristes fervents ! Alain Cochard 5 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 6 SAMEDI 19 MAI, 17H Hanns Eisler Duo pour violon et violoncelle op. 7 Franz Liszt Saint François d’Assise prêchant aux oiseaux Ludwig van Beethoven Trio pour piano, clarinette et violoncelle op. 38 Elena Bashkirova, piano Solistes du Festival de Jérusalem : Michael Barenboim, violon Karl-Heinz Steffens, clarinette Frans Helmerson, violoncelle SAMEDI 19 MAI, 20H Robert Schumann Vier Märchenerzählungen op. 132 Franz Liszt La Lugubre Gondole, pour piano et violon Arnold Schönberg Kammersymphonie n° 1 en mi majeur op. 9 (transcription Anton Webern) Alban Berg Kammerkonzert, 2e mouvement : Adagio pour violon, clarinette et piano Robert Schumann Quintette pour piano et cordes en mi bémol majeur op. 44 Elena Bashkirova, piano Solistes du Festival de Jérusalem : Antje Weithaas, 1er violon Felix Schwartz, alto Frans Helmerson, violoncelle Michael Barenboim, 2e violon Karl-Heinz Steffens, clarinette Guy Eshed, flûte 6 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 7 SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI DIMANCHE 20 MAI, 16H30 Ludwig van Beethoven Trio n° 4 en si bémol majeur pour piano, clarinette (ou violon) et violoncelle op. 11 « Gassenhauer-Trio » Franz Liszt Mélodies et lieder Robert Schumann Phantasiestücke pour clarinette et piano op. 73 Paul Hindemith Quatuor pour clarinette, violon, violoncelle et piano en fa majeur Elena Bashkirova, piano Solistes du Festival de Jérusalem : Stella Doufexis, soprano Antje Weithaas, violon Karl-Heinz Steffens, clarinette Frans Helmerson, violoncelle 7 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 8 Bienvenue au Festival international de musique de chambre de Jérusalem Le Festival international de musique de chambre de Jérusalem a été créé en septembre 1998. L’histoire de Jérusalem, la spiritualité qui émane de cette ville et son statut de berceau de la culture en ont fait un choix évident pour accueillir des artistes venant du monde entier. Depuis ses débuts, le festival a suscité l’enthousiasme tant en Israël qu’à l’étranger. Le dévouement des musiciens a contribué à créer un véritable climat de complicité artistique, chacun d’entre eux participant à titre gracieux – ce qui permet au festival de proposer des billets à prix réduit et d’accueillir ainsi un public vaste et varié. Chaque année, nous choisissons un thème qui sert de fil conducteur à une série de dix ou douze concerts. La première édition du festival était encore expérimentale : elle a permis d’entendre différents programmes dont chacun représentait un pays. Cependant, à mesure que nous prenions conscience de la sophistication et de la curiosité de notre public, la programmation s’est faite plus osée. En 1999, nous avons célébré les « Fins de siècles » en nous concentrant sur des œuvres de la fin des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. L’année suivante, nous nous sommes intéressés aux moments charnières de l’histoire de la musique et aux compositeurs dont la vision révolutionnaire a changé le langage musical et modifié le cours de la création. L’année 2001 a été dédiée aux « Transcriptions et transformations » qui permettent de découvrir des œuvres célèbres sous un jour nouveau (que ces œuvres aient été transformées par les compositeurs eux-mêmes ou transcrites par leurs confrères). En 2002, nous avons abordé le thème « Familles et amis » en cherchant à mettre en évidence les liens qui peuvent exister entre maîtres et disciples en plus des traditionnels liens familiaux. L’édition 2003 du festival était dédiée à Vienne, c’est-à-dire à la ville qui a probablement le plus compté dans l’histoire de la musique. Malgré sa complexité culturelle, malgré le fait que plusieurs des artistes auxquels elle a donné naissance aient eu à souffrir de l’exil, de la pauvreté ou du manque de reconnaissance, il serait impossible de concevoir l’histoire de la musique sans Vienne. En 2004, le festival était consacré aux compositeurs d’Europe de l’Est qui, pendant plus de deux cents ans, ont contribué de façon significative à l’histoire de la musique occidentale. Aux côtés d’œuvres de Smetana, Janácek, Enesco, Bartók ou Lutoslawski, le programme accordait une place tout à fait particulière à Dvorák afin de commémorer le centième anniversaire de sa mort. En 2005, la programmation s’est appuyée sur deux piliers : d’une part les plus fameuses œuvres de musique de chambre de Schubert (des duos à l’Octuor) et, d’autre part, les œuvres de musique de chambre nées d’une rencontre entre les mots et la musique. En 2006, enfin, le festival a construit l’ensemble de sa programmation autour des grandes œuvres de musique de chambre de Mozart, Schumann et Chostakovitch. Chaque année, le festival commande une œuvre dont la création a lieu à Jérusalem. Certaines de ces partitions sont devenues des pièces centrales de notre répertoire en tournée. L’ensemble du Festival de Jérusalem s’est en effet produit en Europe et 8 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 9 SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI aux États-Unis, et l’on a pu l’entendre à Berlin, Francfort, Genève, Paris, Madrid, Lisbonne, Londres, Vienne ou New York. Il est aussi régulièrement invité par des festivals d’été comme le Festival de Lucerne, le Festival du Rheingau, le Festival de Menton, le Festival de Bad Kissingen, le Festival de Schwetzingen, le Festival de Stresa et le Festival du Schleswig-Holstein. Originaires de différents pays et issus de différents horizons culturels et religieux, nous nous retrouvons chaque année à Jérusalem pour entretenir la tradition des interprétations enivrantes et des retrouvailles chaleureuses avec notre public. Le succès du festival et la fidélité que lui témoignent les artistes reposent en grande partie sur la qualité de notre public, sur sa curiosité, son enthousiasme, son amour et sa connaissance de la musique. Nous sommes heureux de pouvoir vous proposer un aperçu de notre Festival de musique de chambre. Nous espérons vous faire partager la joie que nous éprouvons à jouer à Jérusalem. Elena Bashkirova Directeur artistique du Festival de musique de chambre de Jérusalem 9 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 10 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 11 SAMEDI 19 MAI – 17H Amphithéâtre Hanns Eisler Duo pour violon et violoncelle op. 7 Franz Liszt Saint François d’Assise prêchant aux oiseaux Ludwig van Beethoven Trio pour piano, clarinette et violoncelle op. 38 Elena Bashkirova, piano Solistes du Festival de Jérusalem : Michael Barenboim, violon Karl-Heinz Steffens, clarinette Frans Helmerson, violoncelle Fin du concert vers 18h. 11 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 12 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 13 SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI Hanns Eisler (1898-1962) Duo pour violon et violoncelle op. 7 Tempo di minuetto Allegretto vivace Composition : 1924. Durée : environ 7 minutes. Hanns Eisler fut l’un des acteurs principaux de la vie musicale allemande pendant la république de Weimar, avant de vivre en exil à la suite de l’avènement du régime nazi. Élève de Schönberg de 1919 à 1923, il s’installe à Berlin en 1925 et entame une collaboration artistique importante avec Bertolt Brecht. Son Duo pour violon et violoncelle date de 1924. On y sent, dans les accents expressifs et la technique de composition, toute l’influence de l’auteur du Pierrot lunaire. L’œuvre se partage en deux mouvements. La mesure ternaire du premier reflète le goût de la seconde École de Vienne pour la référence au charme désuet des danses aristocratiques comme le menuet ou la valse. Toutefois, Eisler puise également dans les musiques populaires de son pays pour élaborer ses processus de synthétisation, procédé d’écriture qu’il développera dans beaucoup de ses œuvres ultérieures. Franz Liszt (1811-1886) Saint François d’Assise prêchant aux oiseaux Allegretto Composition : 1863. Dédicace : à sa fille Cosima. Édition : 1866, Heugel, Paris ; Rózsavölgyi, Budapest. Durée : environ 8 minutes. Composé en 1863, Saint François d’Assise est la première des deux Légendes de Franz Liszt. Les trilles aigus qui la traversent de part en part s’opposent radicalement aux grondements dans les graves de la deuxième légende, Saint François de Paule marchant sur les flots, qui raconte la traversée périlleuse du détroit de Messine. Rien d’étonnant à ce que Liszt compose ici sur des sujets religieux : il avait déjà entamé depuis plusieurs années sa conversion spirituelle. De virtuose démoniaque et séducteur, il était en effet devenu pieux compositeur de musique sacrée ou d’inspiration biblique. À trente-six ans déjà, il avait décidé de mettre fin à sa carrière de concertiste pour accepter un poste à la cour de Weimar. En 1865, il sera fait abbé. Dans cette première légende, la parole de saint François d’Assise n’intervient toutefois qu’assez tardivement. Liszt s’attache tout d’abord à baigner l’auditeur dans la chaude lumière d’une nature méditerranéenne, regorgeant de chants d’oiseaux figurés par des trilles, des appoggiatures ou des arpèges 13 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 14 brisés. Puis un récitatif se fait entendre, dans un registre « humain » : c’est la voix du père de l’ordre franciscain, qui se joint peu à peu au chant des oiseaux dans un mélange de légèreté, d’euphonie et de puissance. Ludwig van Beethoven (1770-1827) Trio pour piano, clarinette et violoncelle op. 38 Adagio – Allegro con brio Adagio cantabile Tempo di minuetto Tema. Andante con variazioni Scherzo. Allegro molto e vivace Andante con moto alla marcia – Presto Composition : 1802-1803. Dédicace : au docteur Johann Adam Schmidt. Édition : 1805, Vienne. Durée : environ 40 minutes. Composé en 1802-1803, le trio pour piano, violoncelle et, au choix, clarinette ou violon, est en fait un arrangement du Septuor op. 20 en mi bémol majeur pour violon, alto, cor, clarinette, basson, violoncelle et contrebasse, que Beethoven composa quelque trois ans auparavant en l’honneur de l’impératrice Marie-Thérèse. Il comporte un nombre de mouvements impressionnant : six, au lieu des quatre habituels. Les trois premiers se suivent comme à l’accoutumée : un allegro de forme-sonate précédé d’une introduction lente, un mouvement lent en la bémol majeur et un menuet accompagné de son trio. Puis, en guise de quatrième mouvement, au lieu d’opter pour un rondo ou un finale dans la tonalité d’origine, Beethoven choisit de partir en si bémol majeur, la tonalité de la dominante, pour nous présenter un thème léger accompagné de cinq variations (dont une en mineur, comme il se doit), à la fin desquelles un nouveau mouvement s’impose, puisque nous ne sommes pas encore revenus en mi bémol majeur. Et là, nouvelle surprise : non pas sur le plan de la tonalité (c’est bien la bonne, cette foisci), mais du point de vue du choix du caractère et de la forme. Car le scherzo, vif, badin et espiègle, prend en principe une position intermédiaire dans l’alternance des mouvements ; il est en effet censé remplacer le menuet, placé en troisième position. On comprend dès lors que Beethoven ait ajouté un sixième et dernier mouvement pour clore l’ensemble. Celui-ci semble à première vue s’éloigner dangereusement de la tonalité et du caractère d’origine : on commence en effet par entendre le rythme pesant et surpointé d’une marche funèbre en mi bémol mineur. Mais quelques mesures plus loin, la procession laisse la place à un presto plein d’entrain et de chaleur. Beethoven affectionne particulièrement ces changements violents d’atmosphère qui secouent l’auditeur ; il en fera un usage immodéré dans ses dernières œuvres de musique de chambre. Maxime Tortelier 14 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 15 SAMEDI 19 MAI – 20H Amphithéâtre Robert Schumann Vier Märchenerzählungen op. 132 Franz Liszt La Lugubre Gondole, pour piano et violon Arnold Schönberg Kammersymphonie n° 1 en mi majeur op. 9 (transcription Anton Webern) entracte Alban Berg Kammerkonzert (2e mouvement : Adagio pour violon, clarinette et piano) Robert Schumann Quintette pour piano et cordes en mi bémol majeur op. 44 Elena Bashkirova, piano Solistes du Festival de Jérusalem : Antje Weithaas, 1er violon Felix Schwartz, alto Frans Helmerson, violoncelle Michael Barenboim, 2ème violon Karl-Heinz Steffens, clarinette Guy Eshed, flûte Fin du concert vers 22h. 15 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 16 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 17 SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI Au sein du cycle Weimar, Elena Bashkirova nous convie à deux concerts de musique de chambre mêlant piano, cordes, et clarinette. La clef de voûte pourrait en être Franz Liszt, le Liszt peu connu de la musique de chambre et de la mélodie, mais aussi le compositeur devenu, pendant tout son séjour à Weimar, l’emblème de la « nouvelle musique ». Deux axes d’écoute se dessinent alors : un premier rapport entre musique de chambre et progressisme, qui réunira autour de Liszt les figures de Schönberg, de Berg, et de ce progressiste néo-classique que fut Hindemith ; un second rapport entre musique de chambre et voix, à travers la confrontation des mélodies de Liszt à la musique de chambre de Schumann, par endroits d’une nature si intensément vocale, et, de manière plus enjouée, au Trio de Beethoven, variant l’air d’une chanson de rue. Robert Schumann (1810-1856) Vier Märchenerzählungen pour clarinette, alto et piano op. 132 Lebhaft, nicht zu schnell Lebhaft und sehr markiert Ruhiges Tempo, mit zartem Ausdruck Lebhaft, sehr markiert Composition : Düsseldorf, 9-11 octobre 1853. Dédicace : à Albert Dietrich. Premières auditions privées : 28 et 30 octobre 1853, Düsseldorf, chez les Schumann, par Clara Schumann (piano), Johann Kochner (clarinette), et Joseph Joachim (alto). Première exécution publique attestée (posthume) : le 25 avril 1864 à Stuttgart. Première édition : mars 1854, Breitkopf & Härtel, Leipzig. Durée : environ 15 minutes. L’une des plus belles œuvres de chambre de Schumann, ces Märchenerzählungen (ou « récits de contes ») datent de sa dernière année créatrice. Moins narratives qu’évocatrices, ces quatre pièces poursuivent dans le genre du « conte instrumental » explicitement instauré avec les Märchenbilder pour alto et piano de 1851. Si, techniquement, elles s’avèrent encore relativement aisées, la pénétration et la recréation de leur imaginaire, en revanche, sont loin d’être immédiates, et reposent sur un équilibre très délicat entre les interprètes. Des plus étranges, le premier « récit de contes », parcouru de tension, place le pianiste en constant porte-à-faux, avec un singulier motif d’accompagnement en brefs arpèges non continus et staccato. Avec ses piétinements martelés et ses stridences, le mouvement suivant projette dans l’univers du monstrueux. Le milieu, d’allure viennoise, possède les traits distordus d’une caricature. 17 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 18 La troisième pièce est un pur moment de recueillement. Sur un mouvement perpétuel du piano, statique, des fragments d’une mélodie jamais conclue se perdent dans l’aigu, comme attirés vers les hauteurs. Le « Lebhaft, sehr markiert » retrouve un ton éclatant et épique, comme pour fêter le retour d’un imaginaire héros, et célébrer ainsi la fin heureuse de ces « contes », avec un intermède central plus badin. Marianne Frippiat Franz Liszt (1811-1886) Die Trauergondel (La Lugubre Gondole), version pour piano et violon. Les dernières pièces pour piano de Liszt, écrites au début des années 1880, montrent l’intuition qu’il a eue de l’avenir du langage musical. Plus encore que Wagner, c’est bien lui qui a consommé la rupture avec la tonalité, de manière moins ostensible, à travers les demi-teintes de quelques compositions brèves et discrètes livrées au soir de sa vie. Aux antipodes du Liszt virtuose et prolixe, Lugubre Gondole (1882) est une méditation exprimée avec une économie maximale de moyens, réussissant à s’éloigner des références tonales sans pour autant heurter l’oreille de l’auditeur. Car c’est moins dans le choc de l’instant que dans les métamorphoses insolites que se révèle ici le modernisme du langage. La Lugubre Gondole puise son origine dans le pressentiment que Liszt aurait eu de la mort prochaine de Wagner au Palazzo Vendramin de Venise mérite mieux que l’incrédulité des sceptiques. André Lischke 18 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 19 SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI Arnold Schönberg (1874-1951) Kammersymphonie n° 1 en mi majeur op. 9 (transcription Anton Webern) Langsam – Sehr rasch Sehr rasch Viel langsamer, aber doch fliessend Viel langsamer Schwungvoll Composition : 1906. Création : le 8 septembre 1907 à Vienne par le Quatuor Rosé et des membres de l’Orchestre de l’Opéra. Transcription : par Anton Webern pour flûte, clarinette, violon, violoncelle et piano en 1923. Première édition : 1922, Universal Edition, Vienne. Durée : environ 21 minutes. Après le gigantisme des Gurrelieder (1903-1911) et de Pelleas und Melisande (1903), pour un grand orchestre très étoffé, Schönberg opère ici une réduction sur plusieurs plans : de l’orchestre, il ne retient que quinze solistes ; il resserre la forme et ramène la durée à une vingtaine de minutes. Dans Pelleas puis dans son Quatuor à cordes n° 1 op. 7 (1905), Schönberg s’était déjà inscrit dans la lignée des expériences, menées notamment par Liszt, de formes d’un seul tenant réalisant l’hybridation d’une forme-sonate, projetée à l’échelle de l’œuvre entière, et des mouvements d’une sonate ou d’une symphonie. Dans sa Kammersymphonie, en cinq mouvements enchaînés, il répartit dans les mouvements impairs les trois sections de la forme-sonate, pour obtenir la structure d’ensemble : exposition – scherzo – développement – adagio – réexposition. Bien qu’encore tonale, la Kammersymphonie est restée célèbre pour son intégration d’une harmonie par quartes superposées. Elle recourt également au chromatisme et à la gamme par tons pour déstabiliser la tonalité d’autant plus fortement que le tempo est rapide et l’écriture d’une grande densité polyphonique. La Symphonie est l’œuvre d’un Schönberg optimiste et confiant dans ses avancées ; un an et demi plus tard, le Quatuor n° 2 marquera le passage à la tonalité suspendue. 19 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 20 Alban Berg (1885-1935) Kammerkonzert (Adagio pour violon, clarinette et piano) Composition : 1923-1925. Dédicace : à Arnold Schönberg, pour son cinquantième anniversaire. Création : le 27 mars 1927 à Berlin par Eduard Steuermann au piano et Rudolf Kolisch au violon sous la direction de Hermann Scherchen. Transcription : Adagio transcrit par le compositeur pour violon, clarinette et piano en 1935. Édition : 1925, Universal Edition, Vienne. Durée : environ 12 minutes. Comme la Suite lyrique qui le suit, le Kammerkonzert, à l’origine pour deux solistes (piano, violon) et ensemble à vent, révèle le goût du compositeur pour les symboles numériques et pour les références cryptées, que permet la dénomination allemande des notes par des lettres. Berg fait précéder la partition, dédiée à Schönberg, d’une épigraphe musicale formée des lettres/notes des noms Arnold Schönberg, Anton Webern et Alban Berg. Confiée à trois instruments, elle est assortie du commentaire « Toutes les bonnes choses vont par trois » – un chiffre qui régit l’organisation de la partition, en trois mouvements enchaînés. Dans cette œuvre où l’atonalité libre prédomine, Berg exploite à grande échelle les quatre lectures possibles d’un motif (forme originale, rétrograde, renversement, renversement du rétrograde). Nulle part il n’aura fait preuve d’une plus grande rigueur de construction. Ainsi l’Adagio est un vaste palindrome : à partir d’un centre marqué par les douze « coups de minuit » du piano, sa deuxième moitié est le rétrograde de la première. Robert Schumann Quintette pour piano et cordes en mi bémol majeur op. 44 Allegro brillante In modo d’una marcia. Un poco largamente Scherzo. Molto vivace Allegro ma non troppo Composition : septembre-octobre 1842. Dédicace : à Clara Schumann, née Wieck. Création publique : le 8 janvier 1843 au Gewandhaus de Leipzig avec Clara Schumann au piano. Première édition : 1843, Breitkopf & Härtel, Leipzig. Durée : environ 30 minutes. Le Quintette op. 44 domine toute la production de chambre de Schumann, tant par sa vaste envergure, ses sonorités orchestrales et son côté épique, que par la solidité de sa construction. En cette année 1842 consacrée à la musique de chambre, il témoigne 20 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 21 SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI d’intenses préoccupations formelles et d’un intérêt marqué pour le contrepoint. Le motto affirmatif, tourné vers l’avant, qui ouvre l’Allegro initial et donne le ton au Quintette, ne laisse guère présager l’assombrissement central du mouvement. La marche funèbre constitue une forme en arche, avec deux trios : le premier évoquant la vision d’un bonheur céleste, le second au ton de ballade. La reprise de la marche après le second trio, avec une superposition de leurs deux motifs, constitue le centre de gravité dramatique du mouvement. Il semble que ce soit un accès de joie qui se manifeste à travers les gammes foisonnantes du scherzo. Il comporte lui aussi deux trios, le premier en canon entre premier violon et alto. Magistral, le finale allie du point de vue formel l’alternance thématique de deux motifs principaux et une constante progression, avec deux épisodes fugués, le second superposant le thème principal du finale et le motto du premier mouvement. Avec son bourdon qui donne au thème une allure populaire, la coda conclut dans la joie. Marianne Frippiat 21 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 22 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 23 DIMANCHE 20 MAI – 16h30 Salle des concerts Ludwig van Beethoven Trio n° 4 en si bémol majeur pour piano, clarinette (ou violon) et violoncelle op. 11 « Gassenhauer-Trio » Franz Liszt Oh ! quand je dors Comment, disaient-ils S’il est un charmant gazon Freudvoll und leidvoll Wanderers Nachtlied Der König in Thule Mignons Lied Der du von dem Himmel bist entracte Robert Schumann Phantasiestücke pour clarinette et piano op. 73 Paul Hindemith Quatuor pour clarinette, violon, violoncelle et piano en fa majeur Elena Bashkirova, piano Solistes du Festival de Jérusalem : Stella Doufexis, soprano Antje Weithaas, violon Karl-Heinz Steffens, clarinette Frans Helmerson, violoncelle Fin du concert vers 18h30. 23 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 24 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 25 SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI Ludwig van Beethoven (1770-1827) Trio n° 4 en si bémol majeur pour piano, clarinette (ou violon) et violoncelle op. 11 « Gassenhauer-Trio » Allegro con brio Adagio Tema : « Pria ch’io l’impegno ». Allegretto Composition : début 1798. Dédicace : à la comtesse Maria Wilhelmine von Thun, née Uhlefeld. Première audition : privée, chez le comte Moritz von Fries (date inconnue). Publication : octobre 1798, T. Mollo & Co, Vienne. Durée: environ 20 minutes. En 1798, fêté dans les salons de la noblesse viennoise comme l’un des meilleurs virtuoses et un improvisateur de génie, Beethoven n’a pas encore acquis la stature de compositeur progressiste qui lui vaudra plus tard l’admiration de Liszt. Il n’a pas encore écrit de symphonie, mais déjà les deux premiers concertos et neuf sonates pour piano. L’importance de sa carrière de pianiste se sent dans ce Trio avec clarinette plein de brio, Beethoven confiant par endroits à ses partenaires les traits virtuoses du piano, en particulier dans le premier mouvement. Celui-ci frappe par ses gestes volontaristes, son nerf, qui tient en haleine, et des accents déjà rudes. L’ambiance du bref Adagio est proche des mouvements lents des sonates pour piano, avec une partie centrale passionnée en mi bémol mineur. Le finale à variations a pour thème l’air enjoué, très à la mode à l’époque, « Pria ch’io l’impegno », de l’opéra comique L’Amor marinaro (Le Corsaire par amour) de Joseph Weigl. C’est cette mélodie qui a valu au Trio son surnom de « Gassenhauer », désignant un air d’opéra ou de Singspiel populaire au point d’être fredonné dans les rues. Dans une progression bien assurée, les variations alternent la virtuosité et le contrepoint, s’infléchissent un instant vers un ton grave ou épique, avant une poussée finale se terminant avec panache sur une cadence du piano solo et une coda théâtralisée, qui emporte l’adhésion du public. 25 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 26 Fra Mél Franz Liszt (1811-1886) Mélodies et lieder « Oh ! quand je dors » (Hugo) - Andante Oh! « Comment, disaient-ils » (Hugo) - Molto animato « S’il est un charmant gazon » (Hugo) - Allegretto con moto e grazioso Oh Com Et q « Freudvoll und leidvoll » (Goethe) - Andantino « Wanderers Nachtlied » (Goethe) - Langsam, sehr ruhig « Der König in Thule » (Goethe) - Allegretto « Mignons Lied » (Goethe) - Lento molto, languido « Der du von dem Himmel bist » (Goethe) - Lento Composition : 1842 et 1844, plusieurs révisions par la suite. Publication : Gesammelte Lieder, 1860, C. F. Kahnt, Leipzig. Durée totale : environ 25 minutes. Lié aux noms de Goethe et de Schiller, le passé littéraire glorieux de Weimar, où Liszt séjourne, stimule son intérêt pour la poésie allemande ; il a par ailleurs à sa disposition d’excellents chanteurs. C’est à Weimar qu’il révise ses mélodies pour les publier en recueil. Si certaines sont proches de la romance française, d’autres assurent la transition entre les lieder de Schumann et de Wolf. Sur des poèmes de Hugo et de Goethe, les mélodies présentées ici, parmi les plus belles, frappent dans leur ensemble par la fluidité de leur ligne vocale. La poésie de « Oh ! quand je dors » (Les Rayons et les Ombres) tient surtout au naturel du motif qui met ces premiers mots en musique. « Comment, disaient-ils » séduit par sa concision et son efficacité. Tandis que des staccatos du piano rendent l’atmosphère espagnole de cette Autre Guitare (ibidem), l’éternel printemps de « S’il est un charmant gazon » (Les Chants du crépuscule) est évoqué par le bruissement du piano en doubles croches leggiero dans l’aigu. D’une grande richesse harmonique, « Freudvoll und leidvoll » et Mignons Lied font davantage penser à Hugo Wolf. Un triton descendant, languido, infiltre la mélodie du second, associé à l’étrangeté et à la nostalgie de la question de Mignon, l’enfant célèbre des Années d’apprentissage de Wilhelm Meister. Les lieder « Der du von dem Himmel bist » et « Über allen Gipfeln » utilisent les deux poèmes du cycle de Goethe Wanderers Nachtlied que Schubert avait déjà mis en musique. Le Roi de Thulé est traité sur un mode plus théâtral. Sur Un Que Pui Écla Pos Victo Com Com Ave Fuir Ram Com Oub Mis Dor Com Enc San Aim Victo 26 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 27 SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI Franz Liszt Mélodies et lieder Oh! quand je dors Oh ! quand je dors, viens auprès de ma couche, Comme à Pétrarque apparaissait Laura, Et qu’en passant ton haleine me touche... Soudain ma bouche S’entrouvrira ! Sur mon front morne où peut-être s’achève Un songe noir qui trop longtemps dura, Que ton regard comme un astre se lève... Et soudain mon rêve Rayonnera ! Puis sur ma lèvre où voltige une flamme, Éclair d’amour que Dieu même épura, Pose un baiser, et d’ange deviens femme... Soudain mon âme S’éveillera ! S’il est un charmant gazon S’il est un charmant gazon Que le ciel arrose, Où brille en toute saison Quelque fleur éclose, Où l’on cueille à pleine main Lys, chèvre-feuille et jasmin, J’en veux faire le chemin Où ton pied se pose ! S’il est un rêve d’amour, Parfumé de rose, Où l’on trouve chaque jour Quelque douce chose, Un rêve que Dieu bénit, Où l’âme à l’âme s’unit, Oh ! j’en veux faire le nid Où ton cœur se pose ! Victor Hugo Victor Hugo Comment, disaient-ils Comment, disaient-ils, Avec nos nacelles, Fuir les alguazils ? Ramez, disaient-elles. Comment, disaient-ils, Oublier querelles, Misère et périls ? Dormez, disaient-elles. Comment, disaient-ils, Enchanter les belles Sans philtres subtils ? Aimez, disaient-elles. Victor Hugo 27 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 28 Freudvoll und leidvoll Joyeuse et souffrante Freudvoll Und leidvoll, Gedankenvoll sein, Langen Und bangen In schwebender Pein, Himmelhoch jauchzend, Zum Tode betrübt, Glücklich allein Ist die Seele, die liebt. Joyeuse Et souffrante, Pensive, Ardente Et inquiète Dans le tourment qui menace, Jubilant d’allégresse, Mortellement affligée, Seule est heureuse L’âme qui aime. Johann Wolfgang von Goethe Gön Den Er s Die Auf Dor Dor Tra Und Hin Er s Und Die Tra Wanderers Nachtlied Chant nocturne du voyageur Über allen Gipfeln Ist Ruh, In allen Wipfeln Spürest du Kaum einen Hauch; Die Vögelein schweigen im Walde. Warte nur, balde Ruhest du auch. Sur tous les sommets Le repos règne. Aux cimes des arbres Tu sens à peine Passer un souffle ; Les oiseaux dans les bois se taisent. Patience ! Toi aussi, bientôt, Tu reposeras. Joha Der König in Thule Il était un roi de Thulé Ken Es g Es war ein König in Thule Gar treu bis an das Grab, Dem sterbend seine Buhle Einen goldnen Becher gab. Il était un roi de Thulé, Fidèle jusqu’à la tombe, Auquel sa belle, en mourant, Remit une coupe d’or. Es ging ihm nichts darüber, Er leert’ ihn jeden Schmaus; Die Augen gingen ihm über, So oft er trank daraus. Rien ne lui était plus précieux, Il la vidait à chaque festin Et ses yeux s’embuaient de larmes Chaque fois qu’il y portait ses lèvres. Und als er kam zu sterben, Zählt’ er seine Städt’ im Reich, Lorsqu’il sentit venir la mort, Il fit le compte des villes de son royaume, Johann Wolfgang von Goethe Mig Ken Im d Ein Die Ken Möc Und Was Ken Möc Ken Das In H Es s Ken Geh Joha 28 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 29 SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI Gönnt’ alles seinen Erben, Den Becher nicht zugleich. Légua à ses héritiers tous ses biens Sauf cependant la coupe. Er saß beim Königsmahle, Die Ritter um ihn her, Auf hohem Vätersaale, Dort auf dem Schloß am Meer. Il présida le banquet royal, Ses chevaliers autour de lui, Dans la vénérable salle ancestrale Du château dominant la mer. Dort stand der alte Zecher, Trank letzte Lebensglut Und warf den heilgen Becher Hinunter in die Flut. Après avoir bu avec ferveur La dernière gorgée du breuvage de vie, Le vieux buveur jeta la coupe sacrée En bas dans les flots. Er sah ihn stürzen, trinken Und sinken tief ins Meer. Die Augen täten ihm sinken ; Trank nie einen Tropfen mehr. II la vit tomber, s’enfoncer Et s’abîmer au plus profond de l’eau. Alors ses yeux chavirèrent ; Jamais plus il ne but une goutte. Johann Wolfgang von Goethe Mignons Lied Chant de Mignon Kennst du das Land, wo die Zitronen blühn, Im dunkeln Laub die Goldorangen glühn, Ein sanfter Wind vom blauen Himmel weht, Die Myrte still und hoch der Lorbeer steht, Kennst du es wohl? Dahin! Dahin Möcht’ ich mit dir, o mein Geliebter, ziehn! Connais-tu le pays où fleurissent les citronniers, Où les oranges d’or flambent dans le sombre feuillage, Une douce brise souffle de l’azur, Le myrte immobile y croît avec les hauts lauriers ; Dis-moi, le connais-tu ? Là-bas ! c’est là-bas Qu’avec toi, mon bien-aimé, je voudrais aller vivre ! Kennst du das Haus? Auf Saulen ruht sein Dach, Es glänzt der Saal, es schimmert das Gemach, Connais-tu la maison ? Le toit repose sur des colonnes, Le salon resplendit, la chambre est baignée d’une douce lumière, Et les statues de marbre m’interrogent du regard : Que t’a-t-on fait, pauvre enfant ? Dis-moi, la connais-tu ? Là-bas ! c’est là-bas Qu’avec toi, mon protecteur, je voudrais aller vivre ! Connais-tu la montagne et son sentier nimbé de brume ? Dans le brouillard la mule y cherche son chemin ; Dans ses cavernes veille le sang fameux des dragons ; Le roc se fend soudain et le torrent le recouvre ; Dis-moi, la connais-tu ? Là-bas ! c’est là-bas Que conduit notre chemin ; ô père, partons ! Und Marmorbilder stehn und sehn mich an: Was hat man dir, du armes Kind, getan? Kennst du es wohl? Dahin! Dahin Möcht’ ich mit dir, o mein Beschützer, ziehn! Kennst du den Berg und seinen Wolkensteg? Das Maultier sucht im Nebel seinen Weg, In Höhlen wohnt der Drachen alte Brut, Es stürzt der Fels und über ihn die Flut; Kennst du ihn wohl? Dahin! Dahin Geht uns Weg; o Vater, laß uns ziehn! Johann Wolfgang von Goethe 29 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 30 Der du von dem Himmel bist Toi qui viens du haut du ciel Der du von dem Himmel bist, Alles Leid und Schmerzen stillest, Den, der doppelt elend ist, Doppelt mit Erquickung füllest, Ach! ich bin des Treibens müde! Was soll all der Schmerz und Lust? Süßer Friede, süßer Friede, Komm, ach komm in meine Brust! Toi qui viens du haut du ciel, Pour calmer peine et douleur, Toi qui doublement apaises Qui connaît double malheur, Je suis las de tout ce trouble ! À quoi bon peine et bonheur ? Paix si douce, paix si douce Viens, ah ! viens dans mon cœur ! Johann Wolfgang von Goethe 30 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 31 SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI Robert Schumann (1810-1856) Phantasiestücke pour clarinette (ou violon, ou violoncelle) et piano op. 73 Zart und mit Ausdruck (attacca) Lebhaft, leicht (attacca) Rasch und mit Feuer Composition : février 1849. Dédicace : à Andreas Grabau. Création publique : le 14 janvier 1850 à Leipzig. Première édition : juillet 1849, Carl Luckhardt, Kassel. Durée : environ 12 minutes. Schumann a terminé, à la Noël 1848, le cycle des Waldszenen, pour piano. Il a en perspective les festivités du centenaire de Goethe, qui seront à l’été l’occasion d’une collaboration avec Liszt. L’année 1849 qui commence sera particulièrement féconde. Les Phantasiestücke, qu’il hésita à appeler Soiréestücke, furent composés en quelques jours et appartiennent au genre de la Hausmusik, musique destinée à être exécutée dans le cadre intime du foyer. Ils mettent en valeur la clarinette en la, au timbre velouté, qui semble prolonger une voix. Ces trois pièces enchaînées sont caractérisées par leur très grande unité d’humeur : nostalgiques, ouvrant sur des lointains, elles évoquent l’ailleurs imaginaire du conte ou de la légende. Elles semblent iriser en surface un même état d’âme essentiel, lyrique et songeur. Plutôt que de retours d’éléments thématiques d’une pièce à l’autre, il faudrait parler ici de permanence motivique. Cette permanence est aussi celle d’une unique tonique la, en mode mineur puis majeur. Elle est encore celle de l’accompagnement en triolets, qui crée une ambiance quasi obsessionnelle, comme s’il était impossible de s’échapper de cet état d’âme fondamental, malgré la progression des tempi, de plus en plus rapides. 31 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 32 Paul Hindemith (1895-1963) Quatuor pour clarinette, violon, violoncelle et piano en fa majeur Mässig bewegt Sehr langsam Mässig bewegt Composition : 1938. Edition : 1939, Schott, Mayence. Durée : environ 24 minutes. Hindemith avait percé au début des années vingt comme un révolutionnaire, partisan de la « Nouvelle Objectivité » (Neue Sachlichkeit), contre tout sentimentalisme, contre la culture bourgeoise. Retournant au « constructivisme » du contrepoint, il s’était aussi rallié au mouvement qui, condamnant l’isolement des expressionnistes, exigeait une prise en compte de la fonctionnalité de la musique (Gebrauchsmusik). Avec l’avènement du nazisme, qui va l’accuser de « bolchevisme culturel » et interdire d’exécution ses œuvres, il prend progressivement ses distances envers le monde contemporain et se tourne vers une forme de classicisme. C’est de retour de New York, en avril 1938, qu’il commence le Quatuor pour clarinette, violon, violoncelle et piano, terminé à Berlin peu de temps avant l’exposition de la « musique dégénérée », tenue à Düsseldorf, qui le mettra, avec d’autres, à l’index. En trois mouvements, le Quatuor représente bien ce classicisme auquel Hindemith atteint. Seule la coda du finale retrouve le motorisme agressif des œuvres antérieures. L’écriture se caractérise par la clarté de la structure, préférant les juxtapositions d’épisodes aux transitions, et la primauté de la ligne, dans une texture contrapuntique d’une grande transparence. Tandis que certains moules hérités sont utilisés (forme-sonate du premier mouvement, ABA’ du mouvement lent), le finale se caractérise par son abondance de thèmes, dans une forme inédite en trois grands épisodes juxtaposés. Le mélodisme chantant culmine avec l’immense ligne de clarinette du mouvement lent. Marianne Frippiat 32 Elen Née de m ses dan pian Elen invit com le K le D de B le G les o de l de M l’Orc de E d’Isr de C et le Elle Celi Chr de B Con Flor et d Elen gran n° 4 Sym de L la sa des Staa Cha Kam se c et ro cont à ré La m 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 33 SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI Elena Bashkirova Née à Moscou, au sein d’une famille de musiciens, Elena Bashkirova fait ses études au Conservatoire Tchaïkovski dans la classe de son père, le célèbre pianiste et pédagogue Dimitri Bashkirov. Elena Bashkirova est régulièrement invitée par des formations de renom, comme le Münchner Philharmoniker, le Konzerthausorchester de Berlin, le Deutsches Sinfonie Orchester de Berlin, le Bamberger Symphoniker, le Gürzenich-Orchester de Cologne, les orchestres symphoniques de la NDR, de la WDR et du SFB, le Hallé Orchestra de Manchester, le Wiener Symphoniker, l’Orchestre de Paris, l’Orquesta Nacional de España, l’Orchestre philharmonique d’Israël, les orchestres symphoniques de Chicago, de Dallas, de Washington et le Houston Symphony Orchestra. Elle a joué sous la direction de Sergiu Celibidache, Pierre Boulez, Zubin Mehta, Christoph Eschenbach, Rafael Frühbeck de Burgos, Semyon Bychkov, James Conlon, Lawrence Foster, Claus Peter Flor, David Robertson, Michael Gielen et d’autres encore. À l’automne 2006, Elena Bashkirova a remporté un très grand succès dans le Concerto pour piano n° 4 de Beethoven avec le Düsseldorfer Symphoniker et l’Orquestra Gulbenkian de Lisbonne. Ses engagements pour la saison prochaine comprennent des concerts avec le Philharmonisches Staatsorchester de Hambourg, l’Israel Chamber Orchestra et le Zürcher Kammerorchester. Elena Bashkirova se consacre aux répertoires classique et romantique ainsi qu’à la musique contemporaine, ce qui l’a menée à réaliser de nombreuses créations. La musique de chambre joue un rôle important dans la vie de la pianiste. Son duo avec le violoniste Gidon Kremer, notamment, est invité par tous les grands festivals internationaux et a enregistré de nombreux CD. Dans l’univers du lied, ses partenaires privilégiés sont Angela Denoke, Stella Doufexis, Robert Holl, Thomas Quasthoff et Andreas Schmidt. En outre, elle collabore régulièrement avec l’Ensemble Wien-Berlin. En 1998, Elena Bashkirova a créé le Festival international de musique de chambre de Jérusalem (Jerusalem International Chamber Music Festival), dont elle assume la direction artistique. Consacrée à la musique de chambre, cette manifestation a lieu annuellement en septembre et réunit plusieurs artistes internationaux. En presque 10 ans d’existence, le festival est devenu un pilier de la vie culturelle en Israël. Ses tournées à Berlin, Düsseldorf, Paris, Londres, Vienne, Lisbonne, Budapest, New York, entre autres, l’ont fait connaître au-delà des frontières nationales. Elena Bashkirova et l’Ensemble du JICMF sont, de plus, régulièrement invités par les prestigieux festivals d’été de Lucerne, Rheingau, Bad Kissingen, Menton, Stresa ainsi que par le Schleswig-Holstein Musik Festival. Antje Weithaas Difficile d’imaginer meilleur défenseur de la musique qu’Antje Weithaas tant elle accorde d’importance à la communication avec ses collègues musiciens et avec le public. Elle est aujourd’hui l’une des solistes et des musiciennes de chambre les plus sollicitées de sa génération. Son vaste répertoire comprend des concertos de Mozart, Beethoven et Schumann, 33 des œuvres de modernes classiques comme Chostakovitch, Prokofiev, Ligeti ou Gubaidulina, mais aussi des pièces plus rarement jouées comme les concertos pour violon de Korngold, Hartmann et Schoeck. Elle a joué avec les plus grands orchestres allemands (le Deutsches Sinfonie Orchester de Berlin, le Bamberger Symphoniker et les orchestres des principales radios allemandes), américains (Los Angeles Philharmonic, San Francisco Symphony), britanniques (Philharmonia Orchestra, BBC Symphony Orchestra), néerlandais, scandinaves et asiatiques. Elle a en outre travaillé avec des chefs aussi prestigieux que Vladimir Ashkenazy, Sir Neville Marriner, Yuri Temirkanov, Frans Brüggen, Yakov Kreizberg, Sakari Oramo, Thomas Dausgaard, Christian Zacharias, Bruno Weil et Hans Vonk. Karl-Heinz Steffens Karl-Heinz Steffens est né à Trèves (Allemagne). Clarinette solo du Berliner Philharmoniker depuis 2000, il a également été clarinette solo du Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks (Orchestre de la Radio de Bavière) de 1989 à 2000. On a pu l’entendre comme soliste sous la direction de chefs de l’envergure de Lorin Maazel, Sir Colin Davis ou Kurt Masur. Membre du Scharoun Ensemble du Berliner Philharmoniker, il collabore également avec des formations de musique de chambre comme le Quatuor Auryn ou le Fine Arts Quartet tout en se produisant régulièrement dans les festivals les plus prestigieux (Festival du Schleswig-Holstein, Festival de Salzbourg, Festival de musique de chambre de Jérusalem). Karl-Heinz 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 34 Steffens enseigne la musique à la Hochschule für Musik Hanns Eisler de Berlin. Il a fait ses débuts de chef d’orchestre en dirigeant l’Orchestre de chambre de Géorgie, la Deutsche Kammerakademie, le Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks et l’Orchestra Bruno Maderna de Forli. Parmi ses nombreux enregistrements, on peut mentionner le Concerto pour clarinette de Mozart ainsi que diverses œuvres pour clarinette et ensemble de chambre. la direction d’Alfred Lipka à l’âge de 18 ans. Felix Schwartz a remporté deux prix au Concours international de musique de Genève en 1987. La même année, il a été nommé premier alto de la Staatskapelle de Berlin. Musicien de chambre et soliste reconnu, il est fréquemment à l’affiche de festivals comme le Festival de musique de chambre de Jérusalem, le Festival du Rheingau, le Festival de Kuhmo, le Festival de Kreuth, le Festival du Schleswig-Holstein ou le Festival de Berlin. On peut en outre régulièrement Frans Helmerson l’entendre en concert avec des musiciens Le violoncelliste suédois Frans Helmerson comme Daniel Barenboim, Yefim a fait ses études à Göteborg, à Rome Bronfman, Boris Pergamenshikov et à Londres tout en bénéficiant et Nikolaï Znaider. En plus des plus des conseils et du soutien de Mstislav fameuses pages de la littérature pour Rostropovitch. Il a joué sous la direction alto, Felix Schwartz compte à son des plus grands chefs (Seiji Ozawa, répertoire des œuvres plus rarement Sir Colin Davis, Neeme Järvi, Evgueni jouées comme les concertos pour alto Svetlanov, Esa-Pekka Salonen, Sergiu de Schnittke, Kantscheli et Milhaud. Commissiona, Rafael Frühbeck Depuis 2001, Felix Schwartz est de Burgos, Mstislav Rostropovitch) et enseignant à la Hochschule für Musik avec les orchestres les plus prestigieux de Rostock. Il se consacre aussi en Europe, aux États-Unis, en Amérique à la formation des jeunes musiciens du Sud, en Asie et en Australie. On peut à la Winterakademie du château de régulièrement l’entendre dans Kröchlendorff, qu’il a créée en 2000 des festivals internationaux, son amour avec l’intention d’en faire un lieu de pour la musique de chambre l’ayant par rencontre pour de jeunes étudiants ailleurs conduit à exercer les fonctions et des professeurs de renommée de directeur artistique du Festival de internationale. La discographie de Felix Korsholm (Finlande) de 1994 à 2001. Schwartz comporte de nombreuses Après avoir enseigné la musique à références, dont plusieurs ont reçu Stockholm et à Madrid, il est devenu un excellent accueil critique. professeur titulaire à la Hochschule für Musik de Cologne en 1992. Michael Barenboim Michael Barenboim est né à Paris, Felix Schwartz mais c’est à Berlin, à l’âge de 7 ans, Felix Schwartz est né à Berlin. Ancien qu’il a commencé à étudier le violon étudiant en violon à la Hochschule avec Abraham Jaffe et Axel Wilczok. für Musik Hanns Eisler de Berlin, Il a fait partie du Hampton Music il a commencé à travailler l’alto sous Program d’Itzhak Perlman ; depuis 34 2000, il est membre du West-Eastern Divan Orchestra de Daniel Barenboim, avec lequel il a tourné en Europe, au Moyen-Orient, et dont il a été nommé premier violon en 2003. Au début de l’année, il a participé à la tournée de Pâques du Gustav Mahler Jugendorchester en tant que premier violon assistant sous la direction de Claudio Abbado. Il est par ailleurs régulièrement invité à se produire dans les hauts lieux de la musique de chambre, où l’on peut l’entendre dans des œuvres comme le Quintette La Truite de Schubert, le Sextuor de Brahms ou l’Octuor de Mendelssohn, ainsi que dans les sonates de Brahms, de Beethoven et de Schumann. Michael Barenboim a étudié la philosophie à la Sorbonne et il suit actuellement l’enseignement d’Axel Wilczok à la Hochschule für Musik de Rostock. Guy Eshed Guy Eshed est né à Tel-Aviv. Diplômé de l’université de Tel-Aviv et de la Hochschule für Musik de Hambourg, il a étudié la flûte avec Yossi Arnheim, Jacques Zoon et Moshe Epstein. Ancien premier flûtiste de l’Orchestre phiharmonique d’Israël mais aussi du Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, il a collaboré avec de nombreux autres orchestres de renommée internationale sous la direction de chefs de l’envergure de Zubin Mehta, Valery Gergiev et Sir Colin Davis. Il est actuellement premier flûtiste du WestEastern Divan Orchestra de Daniel Barenboim. Il a par ailleurs collaboré avec des artistes comme Kolja Blacher et Trevor Pinnock tout en se produisant régulièrement comme soliste avec dive et e de l et d fréq de m régu israé où i 360 Ste La m Stel Ingr et A de p Rey part où e rôle Ché Dep prod à la d’Éc Le C Teat app le rô sous et d au T la d cha Moz On l Staa de n de B et d (dire 200 m, mmé r s, ael m, e n reux efs y t- er ant 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 35 SAMEDI 19 ET DIMANCHE 20 MAI divers orchestres et ensembles en Israël et en Europe. Récipiendaire de prix de l’America-Israel Cultural Foundation et de la Fondation Toepfer, il figure fréquemment à l’affiche de festivals de musique de chambre et l’on peut régulièrement l’entendre à la radio israélienne. Depuis 2005, il vit à Sheffield, où il joue en résidence avec l’Ensemble 360. Stella Doufexis La mezzo-soprano germano-grecque Stella Doufexis a étudié le chant avec Ingrid Figur, Dietrich Fischer-Dieskau et Aribert Reimann à Berlin avant de parfaire sa formation avec Anna Reynolds. De 1995 à 1997, elle a fait partie du théâtre de la ville de Heidelberg, où elle a interprété plusieurs grands rôles de mezzo-soprano (parmi lesquels Chérubin, Hänsel, Orfeo et Rosine). Depuis cette époque, elle s’est également produite à La Monnaie de Bruxelles, à la Staatsoper de Berlin, à l’Opéra d’Écosse (rôle d’Octavian dans Le Chevalier à la rose) et au Gran Teatre del Liceu de Barcelone. Elle a été applaudie au Festival de Salzbourg dans le rôle de Meg Page (Falstaff de Verdi) sous la direction de Claudio Abbado et de Lorin Maazel, rôle qu’elle a repris au Teatro comunale de Ferrare sous la direction de Claudio Abbado ; elle a chanté Dorabella dans Così fan tutte de Mozart (Ferrare, Modène, Reggio Emilia). On l’a par ailleurs entendue à la Staatsoper de Munich à l’occasion de nouvelles productions des Troyens de Berlioz (direction Zubin Mehta) et de La Petite Renarde rusée de Janácek (direction Jun Märkl). Au printemps 2004, elle a repris le rôle de Dorabella dans une version de concert de Così fan tutte avec le Berliner Philharmoniker et Sir Simon Rattle, laquelle version a remporté un important succès public et critique. Depuis 2005, elle fait partie de l’Ensemble de la Komische Oper de Berlin, où elle a incarné Chérubin, Dorabella et, tout récemment, Octavian (Le Chevalier à la rose). Elle y interprétera en outre Nicklausse dans une nouvelle mise en scène des Contes d’Hoffmann cette saison et, à l’été 2009, le rôle-titre dans Hamlet de Christian Jost lors de la création mondiale de l’opéra. Stella Doufexis se produit fréquemment avec Axel Bauni (récital Beautiful world, where are you). Elle a aussi donné des récitals de lieder à Bruxelles, à Vienne, à Londres, à Amsterdam, à Athènes, à Cologne, à Hambourg, à Berlin, aux festivals de Lucerne et de Berlin, à la Schubertiade de Hohenems, au Festival de piano de la Ruhr, au Festival d’Aldeburgh, au Festival du Schleswig-Holstein et au Festival de musique de chambre de Jérusalem. Stella Doufexis a enregistré plusieurs CD dont un récital de lieder de Schumann avec Graham Johnson (Hyperion), des lieder de Boris Blacher avec Dietrich Fischer-Dieskau (Orfeo) et Falstaff de Verdi avec Claudio Abbado et le Berliner Philharmoniker (Deutsche Grammophon). En juin 2004, son enregistrement des lieder avec orchestre de Joseph Marx (ASV) a été nominé aux Grammy Awards. L’automne dernier, elle a sorti Sketches of Greece sur le label Coviello. Stella Doufexis se produit en concert avec les orchestres des principales radios allemandes ainsi qu’avec le Berliner Philharmoniker, le BBC Symphony Orchestra, l’Orchestre 35 philharmonique d’Israël, l’Ensemble Intercontemporain, l’Orchestre de Paris, le London Symphony Orchestra et l’Internationale Bachakademie de Stuttgart. Elle a chanté sous la direction de chefs de l’envergure de Bernard Haitink, Zubin Mehta, Semyon Bychkov, Lorin Maazel, Kent Nagano, Kurt Masur, Sir Roger Norrington, Christopher Hogwood, Carl St. Clair, Helmuth Rilling, Ivor Bolton, Andrew Davis, Leonard Slatkin, Jukka-Pekka Saraste, Christoph Eschenbach, Sir Simon Rattle ou Claudio Abbado, et l’on a pu l’entendre dans des festivals aussi prestigieux que les BBC Proms, le Festival de Berlin, le Festival Beethoven de Bonn, le Festival d’Athènes, le Festival de Salzbourg et le Festival Haendel de Halle. Elle vit aujourd’hui à Berlin avec son mari, Christian Jost. 7/05/19-20 BASHKIROVA:n 10/05/07 17:36 Page 36 Et aussi… DANS LE CADRE DE LA 3e BIENNALE D’ART VOCAL MERCREDI 30 MAI, 20H > MÉDIATHÈQUE MARDI 22 MAI, 20H Henry Purcell Didon et Énée (version de concert) • Venez réécouter ou revoir les concerts que vous avez aimés. • Enrichissez votre écoute en suivant la partition et en consultant les ouvrages en lien avec l’œuvre. • Découvrez les langages et les styles musicaux à travers les repères musicologiques, les guides d’écoute et les entretiens filmés, en ligne sur le portail. http://mediatheque.cite-musique.fr Accentus • Concerto Köln Laurence Equilbey, direction Alexander Melnikov, pianoforte Hilde Haraldsen Sveen, soprano Hélène Moulin, alto Jean-François Chiama, ténor Jochen Kupfer, basse MERCREDI 23 MAI, 20H Lieder et pièces pour piano de Franz Schubert Thomas E. Bauer, baryton Jos van Immerseel, piano Joseph Brodmann 1814 (collection du Musée de la musique) New London Consort Philip Pickett, direction Julia Gooding, Didon Michael George, Énée Joanne Lunn, Belinda Simon Grant, L’Enchanteresse Juliet Schiemann, Faye Newton, Les Sorcières Christopher Robson, L’Esprit Andrew King, Un Marin LA SÉLECTION DE LA MÉDIATHÈQUE JEUDI 31 MAI, 20H Œuvres de Rob Zuidam, Alban Berg et Max Reger Orchestre Royal du Concertgebouw d’Amsterdam Ingo Metzmacher, direction Anne Schwanewilms, soprano Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, direction Julia Henning, soprano Ensemble Les Jeunes Solistes Rachid Safir, direction artistique Gilbert Nouno, Christophe de Coudenhove, réalisation informatique musicale Ircam VENDREDI 25 MAI, 20H Lieder, duos et romances de Robert Schumann Jérôme Hantaï, pianoforte Christina Landshamer, soprano Nicola Wemyss, soprano Ingeborg Danz, mezzo-soprano Ulrike Andersen, contralto … de consulter en ligne les Repères musicologiques dans la rubrique « Dossiers pédagogiques » : Le Romantisme • Le Classicisme viennois • Musique allemande après 1945 … d’écouter les conférences enregistrées à la Cité de la musique : Les Critiques de Schönberg par Esteban Buch (2004) • Révolution politique et musicale : le cas Beethoven par Bernard Sève (2003) JEUDI 24 MAI, 20H Création de Xavier Dayer et œuvres de Ivan Fedele et György Kurtág Nous vous proposons… SPECTACLE JEUNE PUBLIC MERCREDI 30 MAI, 15H JEUDI 31 MAI, 10H et 14H30 Vocal Extrême (Jazz vocal) Musiques de Bruno Lecossois Paroles de Bruno Lecossois, Odile Fargère et David Richard Les Grandes Gueules Julien Baudry, Guylaine Cosseron, Bruno Lecossois, Véronique Lherm, David Richard, Victoria Rummler, chant Yoan Jauneaud, son Ce spectacle est proposé aux enfants à partir de 8 ans. … d’écouter en suivant la partition : Symphonie n° 1 op. 9 de Schönberg par l’Ensemble intercontemporain, concert enregistré à la Cité de la musique (décembre 2002) • Märchenerzählungen op. 132 de Schumann • Quintette op. 44 de Schumann • Kammerkonzert (2e mouvement) d’Alban Berg … de lire : Musique et société d’Hanns Eisler • Alban Berg : essai d’interprétation d’Etienne Barilier • Le Cas Schönberg : naissance de l’avant-garde musicale d’Esteban Buch • Piano et romantisme de François Luguenot • La Musique du premier romantisme : histoire illustrée de la musique de Marie-Claire Beltrando-Patier et Gérard Denizeau Éditeur: Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef: Pascal Huynh | Rédactrice: Gaëlle Plasseraud | Correctrice: Angèle Leroy | Maquette : Elza Gibus Photo couverture © Thomas Hoepker/Magnum photos | Imprimeur SIC | Imprimeur Gerfau | Licences no 757541, 757542, 757543 Ludwig van Beethoven Kantate auf dem Tod Kaiser Joseph II Meeresstille und glückliche Fahrt op. 112 Elegischer Gesang op. 118 Fantaisie op. 80