LES ESPACES CULTURE MULTIMÉDIA

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LES ESPACES CULTURE MULTIMÉDIA
bimensuel n° 43 : 17 février 1999
DÉPARTEMENT
DE L’INFORMATION
ET DE LA COMMUNICATION
 rue de Valois
 Paris Cedex 
Musée des beaux-arts de Nancy. Escalier 1936. Cliché H. Abbadie. © DMF .
 Culture
www.culture.gouv.fr
DOSSIER :
LES ESPACES
CULTURE
MULTIMÉDIA
ET AUSSI :
LA RÉOUVERTURE
DU MUSÉE DES
BEAUX-ARTS
DE NANCY /
LE SALON DU
LIVRE DE PARIS
1999
LET TRE
D’INFORMATION
Ministère de la culture
et de la communication
sommaire
02/ACTUALITÉ
Le musée des beaux-arts
de Nancy
Réouverture après trois années
de travaux
04/
Le Printemps des musées
La fête du renouveau
des musées
05/
Sous le signe de la langue
française
Le Salon du livre de Paris 1999 /
Le Printemps des poètes /
Le Français comme on l’aime
07/DOSSIER
Les Espaces culture multimédia
Des entretiens avec trois
responsables d’ECM
à Mantes-la-Jolie, Poitiers
et La Salvetat-Peyralès
11/ACTUALITÉ
F. Kupka. Baigneuse. Musée des beaux-arts de Nancy
Les 40 ans du ministère
de la culture
1961. Les maisons de la culture
TROIS QUESTIONS À BÉATRICE SALMON
Conservateur du musée des beaux-arts de Nancy
13/
L’année de la France au Japon
Un premier bilan très positif
16/PORTRAIT
François Raffinot
Ses projets chorégraphiques
à l’IRCAM
Daum. Vase aux raisins, vers 1905.
Directeur de la publication Marc Sadaoui. Rédacteur en
chef Jean-Paul Ciret. Rédaction Paul-Henri Doro
01.40.15.83.65. Sophie de Castelnau 01.40.15.82.95.
Florent Thibout 01.40.15.81.41. Comité de rédaction
Jacques Bordet, Adeline Boulanger, Didier Cossé, Robert
Fohr, Alain Fougeray, Nicole Gasser, Marie-Christine
Gérand, Brigitte Jais, Martine Lehmans, Laurent Maillaud,
Christiane Menvielle, Catherine Merlhiot, Claire Pouly,
Anne Racine, Jacques Vincent. Conception graphique :
Jeanne Verdoux. Impression Maulde et Renou. N° de commission paritaire 1290 AD. nouvelle série. le numéro
2 F. Tirage 34000 ex. Pour recevoir la lettre d’information
adresser une demande écrite au DIC, ministère de la culture et de la communication, 3 rue de Valois 75042 Paris
cedex 01, télécopie : 01.40.15.87.05, minitel : 3615 Culture, internet : http ://www. culture. gouv. fr
Lettre d’information : Le musée des beaux-arts de Nancy, c’était
jusqu’alors pour le public le merveilleux bâtiment du XVIII e
siècle. Est-ce toujours le cas ?
Béatrice Salmon : Le pavillon d’Emmanuel Héré reste, bien
entendu, le cœur du musée… et ce d’autant plus qu’il a désormais
retrouvé tout son éclat. L’entrée du musée se fait comme autrefois
par le pavillon. Et quand au parcours, c’est là aussi qu’il débute
et qu’il se termine, après avoir entraîné le visiteur des peintres
primitifs italiens à l’art du XXe siècle.
L I : Le public qui va redécouvrir les collections du XXe siècle
ne va-t-il pas être surpris par leur enrichissement ?
B S : Parmi toutes les collections du musée, ce sont en effet celles
du XXe siècle qui ont connu l’enrichissement le plus notable,
grâce aux dépôts effectués par des musées nationaux et notamment
par le musée national d’art moderne - centre Georges Pompidou.
Le rez-de-chaussée de l’extension dans lequel sont présentées ces
collections était un espace en plan libre : nous avons pu l’organiser
à notre gré pour mettre au mieux les œuvres en valeur.
L I : Comment, de façon générale, avez-vous pensé l’accrochage ?
B S : Les caractéristiques de notre collection nous ont semblé
propices à la réalisation d’un accrochage valorisant les rapprochements formels. Il entre toujours dans une présentation un
souci didactique, mais nous avons voulu aussi que soit affirmé et
rendu perceptible le plaisir qu’il y a à rapprocher des œuvres, des
univers, des formes… et à les faire dialoguer.
Musée des beaux-arts de Nancy
3 place Stanislas, 54000 Nancy, Téléphone : 03.83.85.30.72
03 / ACTUALITÉ
LETTRE D’INFORMATION
MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION
 octobre 
RÉOUVERTURE DU MUSÉE
DES BEAUX-ARTS DE NANCY
Vous avez marché jusqu’au centre de la place Stanislas, l’une des
plus belles au monde, et vous en faites maintenant le tour du regard,
examinant un à un les bâtiments qui composent cet exceptionnel
ensemble réalisé au XVIIIe siècle par Emmanuel Héré pour
Stanislas Leczinski, duc de Lorraine et beau-père de Louis XV.
L’un de ces bâtiments -vous vous en souvenez pour l’avoir visité
dans le passé- abrite le musée des beaux-arts de la ville. Vous vous
dirigez vers lui. Vous entrez. Et ce n’est pas le musée dont vous
avez gardé le souvenir que vous découvrez, mais un autre, plus
accueillant, plus vaste, plus coloré, plus vivant. Un musée dans
lequel les œuvres, plus nombreuses que dans le passé, n’en semblent pas moins respirer plus à leur aise…
Trois années de travaux
Cette métamorphose du musée des beaux-arts de Nancy est due
aux trois années de travaux qui viennent de s’achever et qui ont
notamment permis à l’établissement de doubler, grâce à une extension, sa surface initiale. Les nouveaux espaces ont ouvert la possibilité de redéployer les collections permanentes, enrichies d’œuvres
provenant des réserves, acquises récemment, ou encore déposées
par les musées nationaux. Ils ont également permis de doter l’établissement de tous les services (librairie, auditorium, salle de
documentation, salles d’exposition temporaire, atelier pour
enfants…) qui lui faisaient jusqu’alors défaut.
tecture contemporaine, pour ce qui concerne les bâtiments et, pour
ce qui concerne les collections, des primitifs italiens à La chauvesouris de César…
Une promenade dans l’art de l’Europe de la fin du XIVe siècle à nos jours
C’est, dans ces lieux très variés, une promenade de grande qualité que
propose le nouveau circuit de visite, permettant de passer de façon
harmonieuse d’un espace à l’autre… et d’une époque à une autre.
Le travail effectué par les architectes sur la lumière, jamais
directement utilisée de manière zénithale, est particulièrement
frappant. Nombreuses sont les ouvertures et donc les entrées de
lumière, faisant varier, au fil du jour, les couleurs vives des cimaises…
Dernier plaisir -et non des moindres : celui de jeter un coup d’œil
par les fenêtres sur la place Stanislas, ses grilles dorées, ses pavés
inégaux… et sur le ciel.
Musée des beaux-arts de nancy. Extension. Cliché O. Dancy
Un mariage harmonieux de l’ancien et du moderne
L’équipe d’architectes, conduite par Laurent Beaudouin, a parfaitement compris l’enjeu et a proposé un projet marqué par une
double ambition : réaliser une création architecturale contemporaine tout en respectant le site exceptionnel de la place Stanislas.
Le bâtiment achevé -un espace simple et monolithique au premier
regard, mais raffiné dans ses fragmentations- répond parfaitement
à ces objectifs. Discret dans son expression plastique, réservé dans
ses lignes et sa forme, c’est avec la plus grande élégance qu’il s’intègre
dans l’ensemble urbain et architectural du XVIIIe siècle.
La restauration du pavillon d’Emmanuel Héré
La restauration du pavillon du XVIIIe siècle, conduite sous la maîtrise d’œuvre de Thierry Algrin, architecte en chef des monuments
historiques, s’est pour sa part attachée à redonner aux lieux leur
apparence initiale. Ainsi, le péristyle, qui abrite l’entrée principale du musée, a-t-il retrouvé son éclat, de même que l’escalier, somptueux exemple d’architecture intérieure du XVIIIe siècle, orné de
ferronneries de Jean Lamour… Les vestiges des fortifications du
XVe au XVIIe siècles découverts lors des travaux ont été intégrés
au circuit de visite. Ils enrichissent ainsi le voyage dans le temps
que propose le musée : des fortifications du XVe siècle à l’archi-
LES COLLECTIONS
LES RESTAURATIONS
Les collections de peinture
du musée des beaux-arts
de Nancy (peintures italiennes
depuis les primitifs jusqu’au
XVIIIe siècle, peintures
des Ecoles du Nord depuis
le XVe siècle jusqu’au XVIIe
siècle, peintures françaises depuis
le XVIe siècle jusqu’au XXe
siècle), sont riches de près de
 œuvres.  peintures
sont présentées dans le nouveau
musée contre  auparavant.
Les collections du musée
comprennent également
des sculptures des XVIIIe,
XIXe et XXe siècles, des dessins
et estampes (importants
ensembles notamment d’artistes
lorrains), et l’exceptionnelle
collection de verreries réalisées
par la manufacture nancéienne
Daum créée à la fin
du XIXe siècle par Jean Daum.
Une trentaine de tableaux
ont nécessité une intervention
fondamentale effectuée
dans les ateliers de Versailles,
tels La Vierge, l’Enfant et
Saint-Jean du Pérugin ou
L’apparition du Christ à sa mère
de Guido Reni (restauration
réalisée avec le soutien de la
Banque nationale de Paris).
Plusieurs campagnes de restauration, programmée dès ,
se sont par ailleurs déroulées
sur place pour les très grands
formats intransportables
(La transfiguration de Rubens,
La Toussaint d’Emile Friant
ou encore Les voluptueux
de Victor Prouvé) ou pour
les œuvres appelant les
interventions les plus légères.
La grande majorité des
sculptures a été traitée
sur place.
04/ACTUALITÉ
LETTRE D’INFORMATION
MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION
 février 
LE PRINTEMPS DES MUSÉES
La fête du renouveau
qui marque les musées
depuis une vingtaine d’années
La première édition du Printemps des musées aura lieu le dimanche
 mars . Elle sera, avec l’accord des collectivités territoriales
et des associations gestionnaires, une journée nationale de gratuité dans tous les musées de France. Outre la gratuité d’accès,
cette journée sera marquée, dans les établissements participants,
par un événement de nature à susciter la participation du plus large
public : la sélection de trois œuvres sur le thème du printemps.
Trois œuvres ou objets illustrant le printemps
Trois œuvres ou objets illustrant le thème du printemps - entendu
dans son acception la plus large - allégorique, historique, métaphorique ou réaliste, - seront, ce jour-là, mis en valeur dans chaque
établissement participant à l’opération. Le public présent le  mars
sera invité à élire l’une de ces œuvres. Puis une sélection aura lieu
dans chacune des vingt-six régions pour aboutir à la publication,
dans un grand titre de la presse nationale, des vingt-six objets de
musées symbolisant le mieux le printemps aux yeux des Français.
L’organisation dans chaque musée de ce petit événement fédérateur
n’exclut évidemment pas d’autres animations sur le thème du printemps proposées par les musées pour animer cette journée.
Le Printemps des musées sur l’internet
La première édition du Printemps des musées bénéficiera du soutien
des partenaires habituels de L’invitation au musée, parmi lesquels
les magasins du Printemps dont la direction s’est d’ores et déjà
déclarée prête à apporter l’aide de son réseau. La liste des musées
participants sera consultable sur un serveur vocal (numéro vert).
Quant au programme complet de l’opération, il sera accessible, sur
le  culture et sur le serveur internet du ministère de la culture
et de la communication.
Un Printemps des musées européens en l’an 2000 ?
Des contacts sont actuellement pris pour inviter les musées des
autres pays de l’Union européenne à participer à la deuxième édition
du Printemps des musées. Ainsi, au printemps de l’an , ce ne
seront peut-être pas seulement les musées français... mais tous les
musées de l’Union européenne qui fleuriront ensemble.
Renseignements :
mission de la communication de la direction des musées de France
Robert Fohr, 01.40.15.36.00 ou 36.07 / Marie-Thérèse Caille, 01.40.15.36.01
Visuel du Printemps des musées 1999.
© J.J. Sempé/ DMF.
Conception graphique B. Meyrat/ DMF
DE L’INVITATION AU MUSÉE
AU PRINTEMPS DES MUSÉES
L’invitation au musée rencontre
depuis plusieurs années un succès
grandissant, ainsi qu’en atteste
sa dernière édition à laquelle
 établissements, musées et
centres d’art ont participé, contre
 l’année précédente. Mais
les services de la direction
des musées de France et les
directions régionales des affaires
culturelles rencontrent chaque
année des difficultés dans l’organisation de cette opération, dues
notamment à sa position tardive
dans le calendrier de la rentrée.
C’est la raison pour laquelle a été
prise, à la demande de Françoise
Cachin, directeur des musées
de France, la décision de placer
dorénavant cette opération
en tête des manifestations
et de changer à cette occasion son
nom, L’invitation au musée
devenant Le Printemps des musées.
Un symbole du renouveau
des musées français
La nouvelle opération, à laquelle
tous les musées de France sont
invités à participer a pour
vocation de symboliser ainsi que
l’a souligné Françoise Cachin,
« le renouveau -encore
insuffisamment connu du grand
public français- qui marque à tous
égards la vie de nos
établissements depuis une
vingtaine d’années. »
Ce renouveau est extrêmement
divers puisqu’il concerne aussi
bien les bâtiments (nouveaux
ou rénovés), les collections
(acquisitions ou restaurations),
leur présentation (nouveaux
accrochages), que les services
(accueil, librairie, cafétéria...),
et les activités (concerts, lectures,
conférences…) offerts au public.
Le thème du printemps permettra aux établissements d’illustrer,
au choix, l’un ou l’autre de ces
aspects de leur renouveau. Mais
il se prête également à de
nombreuses autres utilisations.
Aux musées des beaux-arts,
il suggère d’évoquer les grandes
époques de renouvellement artistique ; aux musées d’histoire,
de traiter d’un printemps marqué
par un événement particulier ;
aux musées de société, d’évoquer
les fêtes de printemps ;
aux musées liés à un terroir
(région viticole, par exemple),
de présenter des objets ayant trait
aux travaux du printemps…
Le printemps est, de façon plus
générale, le retour, chaque année,
des forces de la vie et de la création... dont les plus belles
expressions humaines sont
conservées dans les musées.
Ceux-ci ont donc bien, à ce titre,
étroitement partie liée avec
le printemps.
05/ACTUALITÉ
LETTRE D’INFORMATION
MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION
 février 
SOUS LE SIGNE DE LA LANGUE
FRANÇAISE
Le Salon du Livre de Paris 1999
le Printemps des poètes
le Français comme on l’aime
Visuel du Salon du livre 1999
MUSÉES, DES MONDES
ÉNIGMATIQUES
Les résultats du concours
Lancé à l’occasion de Lire en fête
et de l’Invitation au musée , ce
concours proposait aux jeunes de
 à  ans d’écrire des nouvelles
fantastiques ou de science-fiction.
Les  lauréats et le recueil de
leurs textes, édité dans la collection Présence du futur (Denoël),
seront présentés lors d’une
cérémonie de remise de prix
le  mars au Salon du livre de
Paris. L’objectif de ce concours
était de renouveler la représentation des musées dans l’esprit
des - ans, en faisant appel
à leur imagination créatrice.
Cette opération a été organisée
en partenariat avec la Réunion
des musées nationaux
et les éditions Denoël.
Renseignements :
DMF, département des publics,
Morrad Benxayer
Téléphone : 01.40.15.35.90
Le ministère de la culture et de
la communication est à l’origine d’une semaine autour du
français écrit et parlé, qui s’appuie sur plusieurs manifestations : le Salon du Livre, le Printemps des poètes et le Français
comme on l’aime. Francophonie,
langage poétique, écrans électroniques du multimédia - trois
usages possibles du français...
entre beaucoup d’autres. Nous
avons choisi de vous présenter
une sélection des opérations du
ministère de la culture au Salon.
Nos cousins québécois de la
« Belle province » viennent présenter leur production éditoriale
lors de la prochaine édition du
Salon du Livre dont ils sont les
invités d’honneur. Ils apporteront leurs réflexions sur l’organisation de la production et de
la diffusion du livre, mais aussi
sur les enjeux de la francophonie.
A livre ouvert
Le Salon du Livre est une nouvelle occasion pour le ministère
de la culture de favoriser la rencontre des auteurs et de tous les
lecteurs dans un souci d’ouverture : ouverture vers les mal ou
non-voyants par la présence des
acteurs du livre adapté, édition
en gros caractère et en braille
(stand B) ; ouverture vers l’étranger avec la Librairie africaine. Des débats professionnels
sur l’exportation du livre, les cessions de droits et l’internationalisation du livre, seront organisés ; ouverture vers les jeunes
enfin, avec l’opération  
jeunes au Salon du Livre de
Paris. Des chèques-lire d’un
montant de F leur seront distribués par le ministère de la culture et de la communication
pour leur permettre d’acheter les
livres de leur choix.
Des nouveautés
La nuit de l’an 
Magique, exceptionnelle, banale,
étonnante ? Pour célébrer le passage à l’an , le Centre
national du livre, la Bibliothèque
publique d’information du
centre Georges Pompidou et la
Mission  en France se sont
associés pour lancer un concours
national d’écriture de nouvelles.
Objet ? La nuit du  décembre
. Ce concours s’adresse aux
jeunes de  à  ans pour qui
cette date signifie l’entrée dans
l’avenir. Pour y participer, ils
devront rédiger une nouvelle de
 pages maximum racontant
une histoire qui se déroule pendant cette première nuit de l’an
. Toutes les formes littéraires et tous les thèmes seront
acceptés. Dix nouvelles seront
sélectionnées, quelques-unes
paraîtront à l’occasion de Lire
en fête , les ,  et  octobre.
L’ensemble sera publié en
recueil pour la fin de l’année.
Bulletin de participation disponible
à partir du mois de mars dans de nombreuses bibliothèques partenaires de
l’opération et sur le stand du ministère
de la culture et de la communication
au Salon du livre de Paris [M 82].
Renseignements : Bpi, 01.44.78.44.17
Le Printemps des poètes
Cette opération nationale préparée sous l’égide des ministères
de la culture et de l’éducation
nationale a pour objet de promouvoir la poésie sous toutes ses
formes et sur tous ses supports.
La semaine du  au  mars
 mettra en pleine lumière
un mouvement de fond qu’il
importera ensuite de soutenir
tout au long de l’année. Le
Printemps de poètes s’adresse à
tous les acteurs présents dans le
secteur de la poésie : maisons
d’édition, librairies, bibliothèques, associations mais aussi
théâtres, cinémas, galeries d’art,
cafés. Au Salon du livre, la
Librairie de la poésie avec le soutien de la DRAC Ile-de-France,
s’inscrira dans ce Printemps des
poètes.
Renseignements : association
le Printemps des poètes 01.44.75.33.26
http://www.printempsdespoetes.com
SALON DU LIVRE DE PARIS
19 >> 24 mars 1999
Porte de Versailles
Le stand du ministère de la
culture et de la communication,
(M), regroupera la direction du
livre et de la lecture, le Centre
national du livre, la Bibliothèque
nationale de France et pour la
première fois la Bibliothèque
publique d’information.
Site internet du Salon du livre
de Paris : salondulivre.reed-oip.com
langue
française
LE MARATHON
DE L’ÉCRITURE
Dans le cadre du Français
comme on l’aime, la semaine de la
langue française et de la francophonie, le ministère de la culture
et de la communication et le
secrétariat à la politique linguistique au Québec ont décidé
d’organiser, sur le modèle d’une
opération qui rencontre depuis
plusieurs années un vif succès au
Québec, un Marathon de l ’écriture : quinze jeunes québécois
de  à  ans rencontreront
quinze étudiants français
pendant  heures d’écriture
presque continues.
Le Marathon de l’écriture se
déroulera au Salon du livre du
 mars à midi au  mars à
midi. Cette manifestation sera
constituée d’ateliers d’écriture
d’une heure où les jeunes écrivains en herbe pourront s’essayer
à diverses formes d’écriture
(nouvelles, poésie, articles de
presse...). Des auteurs et des
artistes français et québécois,
présents sur le Salon, interviendront durant le marathon pour
leur faire part de leur expérience.
Un stand sera aménagé pour
le marathon afin d’accueillir ces
jeunes dans les meilleures conditions. Il restera ouvert pendant
toute la durée du Salon pour
faire participer le public à cette
opération (diffusion des textes,
rencontres avec le public, organisation de « mini-marathons »
avec les scolaires,...)
Renseignements :
Sophie Lawani, 01.40.69.12.72
Le Français comme on l’aime,
la semaine de la langue française
et de la francophonie aura lieu
du 13 au 21 mars 1999.
FESTIVAL DU FILM SCIENTIFIQUE
À OULLINS
18 >> 28 mars 1999
Cette manifestation, entièrement
gratuite, propose un choix
de films courts et moyens
métrages, des conférences,
des tables rondes, des débats
et de nombreuses animations.
Son objectif ? Organiser
des espaces de rencontre entre
le public et des personnalités
scientifiques.
Renseignements :MJC, 10 rue Orsel,
BP 120, 69623 Oullins cedex.
Téléphone : 04.72.39.74.93.
EXPOSITION
Jean Paulhan
Jusqu’au 7 mars 1999
La Carré d’art bibliothèque
de Nîmes présente une
importante exposition consacrée
à ce grand écrivain né à Nîmes.
Les visiteurs pourront découvrir
les archives Paulhan conservées
à l’IMEC, des tableaux provenant
des collections particulières
de la famille Paulhan,
des manuscrits, des dessins
et objets conservés dans le fonds
Paulhan de la bibliothèque
Carré d’art.
Catalogue d’exposition : 64 p., 80F
Renseignements :
Carré d’art bibliothèque
Place de la maison carrée,
30033 Nîmes cedex 9
Téléphone : 04.66.76.35.03.
COLLOQUE
Accueil, aménagement
et gestion dans les grands sites
18 >> 20 mars à Arles
L’attrait que les grands sites
touristiques exercent sur le public
ne se dément pas.
Dans les décennies à venir,
la fréquentation de masse
et l’absence de plan de gestion
vont poser des problèmes
croissants aux responsables
nationaux et locaux.
Ce colloque qui abordera
les différents problèmes posés par
la forte fréquentation des grands
sites touristiques, est organisé par
la section française de l’ICOMOS.
Renseignements :
section française de l’ICOMOS,
62 rue St-Antoine, 75186 Paris cedex 04
Téléphone : 01.42.76.56.42.
André Kertesz. Distorsion n°93, 1933.
Coll BMLyon. © ministère de la culture
CYCLE HONGROIS
À LA BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE
DE LYON
Brassaï, Kertesz, Kollar,
Landau, Steiner. Ils étaient
photographes à Paris dans
les années 1930.
Jusqu’au 27 mars 1999
Cette exposition s’appuie sur les
collections de la bibliothèque
municipale de Lyon, à travers
deux ensembles prestigieux :
les Distorsions de André Kertesz
() et les Transmutations de
Brassaï (). La bibliothèque
expose également des clichés
d’André Steiner, Ergy Landau,
François Kollar. Dans le domaine
littéraire, quelques périodes-clés,
emblématiques de l’engagement
européen de la littérature
hongroise sont présentées
sous forme de tables rondes
et de lectures.
Renseignements : 04.78.62.18.11
30 ANS D’INVENTAIRE
EN POITOU-CHARENTES
Une exposition, une publication
Un arrêté du  février  instituait une commission régionale
chargée de préparer
l’établissement de l’inventaire
général des monuments et des
richesses artistiques de la circonscription d’action régionale de
Poitou-Charentes. En trente ans,
quelque   édifices et  
objets ont fait l’objet de dossiers
comprenant histoire, description
et illustration. Plus de la moitié
des dossiers sont indexés sur deux
bases de données du ministère de
la culture, Mérimée (architecture),
et Palissy (objets mobiliers), tandis que les deux-tiers du fonds de
dessins et de photographies le
sont sur la base Mémoire.
Pour ses  ans, le service régional
de l’inventaire de PoitouCharentes propose, au musée
Sainte-Croix de Poitiers, une
exposition, jusqu’au  mars, qui
présente des œuvres inventoriées.
Par ailleurs, une publication
Patrimoine de Poitou-Charentes ;
architectures et mobiliers
est disponible. 424 pages, 290 F
Editée par CPPPC et diffusée
par Geste éditions, centre routier,
79260 La Crèche, 05.49.05.83.50.
D
bimensuel n° 43 : 17 février 1999
DOSSIER
Ministère de la culture
et de la communication
LES ESPACES CULTURE
MULTIMÉDIA
Le  janvier dernier, les premières rencontres
nationales des Espaces culture multimédia (ECM)
ont réuni les responsables et animateurs des 
ECM lancés en . Il s’agit d’un concept original pour mettre à la portée de tous, les possibilités du réseau mondial que constitue l’internet.
Dans ces Espaces, le public pourra bien sûr consulter l’internet et ses contenus culturels, éducatifs
et artistiques, mais aussi réfléchir sur les pratiques
du multimédia. A travers l’internet, les ECM
entendent devenir de véritables plate-formes pour
favoriser la création. Jouant sur la proximité, sur
l’accompagnement, sur la consultation, les ECM
veulent gagner le pari du multimédia.
08/DOSSIER
LETTRE D’INFORMATION
MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION
 février 
Lors des premières
rencontres nationales
qui se sont tenues à la
Maison des arts de Créteil,
le 19 janvier dernier,
Catherine Trautmann
a déclaré « l’Etat est
national, le réseau
est mondial et nomade.
Je souhaite que le développement des ECM soit
mené sur un registre particulier, qu’il traduise de la
part de l’administration
culturelle, la volonté
d’adaper son mode
d’intervention aux
caractéristiques
du cyberespace ».
Avant d’ajouter que
le programme ECM
est mis en place dans
« un objectif de démocratisation de la société
de l’information car
démocratiser la société
de l’information, c’est
d’abord démocratiser
l’accès à l’information ».
La Lettre d’information
a choisi de vous présenter
trois ECM, trois parcours
singuliers, trois
expériences concrètes car « l’administration doit
partir de ce qui se fait
sur le terrain. »
En route pour Mantes,
Poitiers et La Salvetat.
LES ESPACES CULTURE
MULTIMÉDIA
Le multimédia à Mantes :
un moyen de reconstituer
le lien social ?
Notre visite commence par un ECM créé dans une ville
moyenne proche de Paris : Mantes-la-Jolie. Aussitôt surgissent les clichés de « banlieue difficile » ou de « banlieue
défavorisée ». Et si le multimédia pouvait être une manière,
justement, de repenser la ville ? Pourquoi ? Comment ? A
quelles fins ? Explications de François Girard, le directeur
du centre culturel Le Chaplin à Mantes-la-Jolie.
Première chose : le travail en
réseau. « Les ECM peuvent
avoir à plusieurs fonctions : des
informations peuvent se croiser
mais des projets plus opérationnels que des informations peuvent s’imaginer. J’ai beaucoup
entendu parler de mutualisation
: cela pourrait être mieux qu’une
formule incantatoire : une
manière de travailler un peu
nouvelle » explique François
Girard.
Une nouvelle manière de
travailler, c’est bien ce que
François Girard veut instaurer
à travers l’ECM du centre culturel Le Chaplin, une nouvelle
manière d’appréhender la ville.
En finir avec l’image du Val
Fourré, quartier où se trouve Le
Chaplin. L’outil multimédia
comme outil de circulation dans
la ville. Une manière aussi d’impliquer l’ensemble des acteurs
dans un projet commun : le site
internet de Mantes-la-Jolie.
Des prolongements
économiques
L’ ECM vient d’ouvrir, il est
animé par deux personnes
recrutées sur des emploisjeunes, chargées d’accueillir le
public, en priorité les responsables des secteurs scolaire et
associatif. La stratégie de
François Girard est simple :
former de futurs formateurs.
Cette stratégie tient en deux
mots : étendre et démultiplier.
« A partir de février, tous les
mardis soirs, nous allons
accueillir  enseignants encadrés
par le responsable informatique
de l’inspection académique. Il
faut commencer par former les
gens et développer chez eux la
capacité d’entreprendre. Nous
posons aujourd’hui la première
pierre mais le développement
culturel est une étape qui doit
avoir des prolongements dans le
domaine économique, sinon
c’est une formule vide ». Les
projets, déjà en place ou à venir,
vont évidemment dans ce sens.
Le responsable du site de la ZEP
est déjà en formation au
Chaplin, un accord vient d’être
passé avec le Comité des œuvres
sociales pour une formation au
multimédia, et François Girard
envisage de contacter EDF ,
Renault et l’Aérospatiale.
Un travail de co-production
Autre projet : un cédérom sur le
réaménagement urbain de
Mantes-la-Jolie. « Nous travaillons à un projet de film sur
les travaux en cours qui pourrait
trouver une application avec le
service enfance et jeunesse et
certaines associations qui travaillent dans ce cadre. On
pourrait sortir un cédérom sur
cette révolution urbaine, économique, sociale... J’ai envie de le
faire avec les habitants car ils
doivent s’approprier l’outil
informatique ». Si le réseau des
ECM peut amener à d’autres
méthodes de co-production, de
circulation artistique, se félicite
François Girard, le travail d’un
ECM est aussi un travail de
proximité avec les habitants.
« Il faut que les gens profitent
de ces espaces publics pour
décider, en toute connaissance
de cause, s’ils sont ou non intéressés. Nous offrons un service
que n’offre pas un cybercafé, par
exemple ».
Renseignements :
Centre culturel Le Chaplin,
Téléphone : 01.30.63.78.01
« Pour comprendre ce qui se passe sur le réseau, il faut se
mettre à l’écoute de ceux qui l’inventent, qui produisent,
selon la formule de Nelson Goodman des manières de faire
des mondes »
LES ESPACES CULTURE
MULTIMÉDIA (ECM)
Les Espaces culture multimédia (ECM)
ont été constitués pour développer
la dimension culturelle des nouvelles
technologies de l’information
et de la communication, à la fois
comme outils d’accès à la culture
et au savoir et comme outils
d’expression et de création.
Ils mènent un travail d’animation
destiné à susciter une réflexion
sur les pratiques et les enjeux
du multimédia. S’inscrivant dans
le cadre du Programme d’action
gouvernemental pour préparer
l’entrée de la France dans la société
de l’information, les ECM
sont implantés dans des structures
culturelles ou socioculturelles
permanentes. Ouverts à tous,
ils mettent en place des programmes
de sensibilisation et de formation
au multimédia à partir de contenus
culturels, éducatifs et artistiques.
POUR TOUS RENSEIGNEMENTS
SUR LES ESPACES CULTURE
MULTIMÉDIA
Direction au développement
et à l’action territoriale,
Jean-Christophe Théobalt
Téléphone : 01.40.15.78.29
La liste des ECM est disponible sur
le site internet du ministère
de la culture et de la communication :
http://www.culture.gouv.fr
Poitiers, un ECM axé
sur la popularisation
des sciences
A Poitiers, la présence d’un ECM semble tout à fait naturelle :
cette ville est en effet devenue un symbole de la culture
scientifique. Une des grandes interrogations de l’ ECM de
l’Espace Mendès-France porte sur l’accompagnement de ceux
qui veulent consulter l’outil multimédia. Pour cela, il faut
savoir interroger, sonder, tester, - apporter, en somme, une
dimension critique à la recherche.
Ce centre de culture scientifique et technique MendèsFrance de Poitiers a pour
objectif de « populariser les
sciences », explique son
directeur Didier Moreau,
reprenant un mot de celui qu’il
cite comme le père spirituel du
lieu, Edgar Morin qui reprend
lui-même l ’expression de
Jacques Babinet, physicien et
journaliste du e siècle. Populariser les sciences comme
moyen d ’ouverture sur la
société dans son ensemble, et
non pas vente de produits.
Populariser les sciences
  personnes viennent au
centre chaque année, dont une
majorité d’étudiants. L’arrivée
du multimédia était bien sûr
naturelle ici. Elle s’est néanmoins faite par étape : trois
jours de démonstration sans
accès direct ont été organisés en
. Ils ont attiré un public très
nombreux de professionnels architectes, producteurs de
cédéroms. Les années suivantes,
l’expérience s’est prolongée plus
longtemps, jusqu’à faire place
aujourd’hui à une structure permanente. On a l’impression que
tout l’Espace Mendès-France
est un ECM.
Ecoute et accompagnement
pour répondre aux demandes de
ceux qui viennent avec autant de
crainte que de curiosité. « On
rejoint la problématique de la
culture scientifique et technique : que trouve-t-on derrière
les machines ? quels contenus ?
quel quotidien ? Une fois que
l’on s’est approprié l’interface
technologique, le problème de
l’accès à l’information se repose
à travers sa critique ». Ce
qu’offre aussi l’ ECM , insiste
Didier Moreau, c’est l’occasion
de rencontrer d’autres personnes, d’autres idées. L’enjeu
est considérable poursuit-il, évoquant cette phrase de Paul
Virilio : « toute avancée technologique a son Titanic. » Ce qui
signifie que si on ne va pas audevant des problèmes que peut
rencontrer le public en matière
de multimédia, on expose un
grand nombre de personnes à
des difficultés.
L’arrivée du multimédia à
Mendès-France a amené un
public nouveau, mais qui reste
urbain. La question posée est
celle de la population rurale. La
réponse réside dans un projet de
« scientibus » qui circulera
bientôt dans deux départements : la Vienne et la Charente. « Notre idée est d’aller
dans les foires et les festivals,
pour populariser la démarche et
essayer de monter des animations avec les forces locales.
D’aller à la rencontre d’un autre
public, mais de même profil ».
De nombreux projets
Des projets, Didier Moreau n’en
manque pas. « Nous allons créer
une plate-forme multimédia et
emploi à la rentrée avec une
partie exposition et une autre
dotée de services en ligne mais
aussi de services bureautiques.
Nous aurons des points de
rendez-vous, en partenariat avec
les services d’orientation du rectorat, de l’université, de l’ANPE,
des ASSEDIC... »
Renseignements :
Espace Mendès France
Téléphone : 05.49.50.33.00
10/DOSSIER
LETTRE D’INFORMATION
MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION
 février 
« Pour combattre l’illectronisme - c’est-à-dire
les obstacles culturels rencontrés dans la maîtrise
des technologies de l’information - il faut
un projet culturel »
L’histoire d’un ECM de village
Le multimédia aussi peut concerner une commune rurale de
1170 habitants... ou comment le village de La Salvetat-Peyralès en est arrivé à construire une médiathèque avec un
accès à l’internet. Histoire d’un projet devenu réalité.
La Salvetat-Peyralès ? « Un
village de  habitants, situé
entre Albi et Rodez, dans un
milieu rural profond » nous précise d’entrée Eric Bultel, directeur de la médiathèque Jean
Boudou de La Salvetat-Peyralès.
Passer de l’Espace MendèsFrance à cette médiathèque
montre assez bien l’une des
grandes caractéristiques du programme ECM : sa diversité,
mais aussi la permanence de sa
mission : proximité, accompagnement, conseil... On s’adresse ici à des gens qui « voient
dans le multimédia un objet
urbain, mais aussi un moyen
d’accéder à la culture ».
La commune s’est interrogée
sur la nature de l’équipement à
construire pour redonner vie au
village. Après concertation avec
la population, elle a opté pour
une bibliothèque dotée d’une
borne multimédia. C’est une
médiathèque avec multimédia
et accès à l’internet qui a ouvert
ses portes au début de l’été 
et offre une formation gratuite
au multimédia.
Une médiathèque en milieu rural
« A l’ouverture, la médiathèque
était fréquentée par des collégiens et des lycéens qui trouvaient ici un usage plus ludique
et approfondi qu’en classe. Ils
ont attiré les plus jeunes et on
voit maintenant des enfants de
- ans venir avec leurs parents.
On voit aussi les adolescents
expliquer le fonctionnement aux
grands-parents qui, trois mois
plus tard, indiquent les bons sites
aux enfants... »
Avant la médiathèque, le
petit dépôt de livres comptait 
abonnés. La médiathèque, au
bout de six mois de fonctionnement, en compte  de plus.
Six mois qui ont aussi permis
d’ajuster l’offre à la demande. « Il
faut aller encore plus vers eux, les
guider, avoir des idées d’avance,
précéder leur demande, coller à
l’actualité sur et autour de l’internet ». Il faut répondre aux
demandes d’informations aussi,
notamment dans le domaine culturel qui suscite le plus d’intérêt
avec celui de la nature. Ce sera
l’une des fonctions du site
internet à venir. « Il nous permettra d’être un relais de la
culture », résume Eric Bultel qui
attend beaucoup du réseau ECM.
Et avant tout des idées.
« Tout le monde a un mode
de fonctionnement individuel.
Le réseau sera précieux pour
donner des idées d’organisation,
donner des clés. Surtout pour
moi qui suis au bout du monde.
C’est de l’information et de la
formation continue : on apprend
tous les jours en écoutant ce que
font les autres ».
Renseignements :
Médiathèque municipale Jean Boudou
Téléphone : 05.65.81.45.50
« Le label que vous
donne le ministère est
une carte de visite ;
la liberté, c’est à vous
d’en user. Vous êtes
en train d’inventer
l’internet culturel.
Vous avez ma
confiance », disait
Catherine Trautmann
le 19 janvier. On peut
penser que le message
a été entendu et il sera
particulièrement
intéressant d’observer,
durant l’année qui
vient, les projets
générés par cette
nouvelle manière
de travailler et
de communiquer.
1961. OUVERTURE DE LA PREMIÈRE
MAISON DE LA CULTURE AU HAVRE
Les maisons de la culture : au-delà
de leur « échec », leur vraie réussite
« Transformer en un bien commun
un privilège, tel est le but
des maisons de la culture »
Gaétan Picon
André Malraux inaugurant le musée-maison de la culture en 1961. Photo : R. Lenhof
Après  ans, les « maisons de la culture » sont sorties de leurs murs
d’origine et leur esprit imprègne de plus en plus les lieux voués à
la culture. Dès les années trente, à la Ligue des intellectuels contre
le fascisme, Gaétan Picon et André Malraux parlaient de « la maison
de la culture ». Quatre mois après sa nomination comme ministre
d’Etat chargé des affaires culturelles, avant même la constitution
officielle du ministère, Malraux annonçait qu’avant trois ans,
chaque département aurait sa maison de la culture. Sept seulement
rayonnaient pleinement à son départ en .
La mission originelle
Pour lancer le premier plan quinquennal pour la culture, en ,
Pierre Moinot, du cabinet d’André Malraux, écrit que la maison
de la culture a pour mission d’offrir à chacun, quel qu’il soit, où
qu’il soit, la tentation de la culture ; elle est là pour organiser une
rencontre. « De cette rencontre peut naître une familiarité, un choc,
une passion, une autre façon pour chacun d’envisager sa propre
condition. Les œuvres de la culture étant, par essence, le bien de
tous, et notre miroir, il importe que chacun y puisse mesurer sa
richesse, et s’y contempler. »
[...] « Elle exclut la spécialisation [...] et abrite toutes les formes
de culture sous tous leurs aspects. [...] Elle n’a pas souci d’organiser l’enseignement même des arts, et donne toujours le pas à
l’œuvre. La confrontation qu’elle suscite est directe, évite l’écueil
et l’appauvrissement de la vulgarisation simplificatrice, et se fait
évidemment aux risques réciproques des parties mises en présence.
[...] La première forme de ce qu’on appelle d’ordinaire, par un mot
d’ailleurs magique, « l’initiation » aux arts, est une rencontre intime. »
Gaétan Picon précise à son tour : « Comme les universités sont les
lieux où se transmet l’image achevée des cultures passées, les maisons
de la culture seront les lieux où l’image inachevée de la culture présente sera montrée à ceux qui participent d’elle sans toujours le
savoir, par ceux-là mêmes qui la façonnent. »
Si on a pu parler d’un échec des maisons de la culture, c’est parce
que cette démarche d’accès élargi à la culture, qui a immédiatement
séduit des responsables culturels dans le monde entier, de l’Amérique du Nord jusqu’au cœur de l’Inde, n’a été mise en œuvre par
Malraux lui-même, assisté de E.-J. Biasini, que dans sept villes et non dans  départements comme il l’avait espéré.
Quarante ans après
Aujourd’hui, on compte soixante trois « scènes nationales » - jusque
dans des villes petites -, qui appliquent la démarche avec rigueur
et succès. Mieux encore, nombre d’institutions classiques et parfois
centenaires ont intégré le principe de la pluralité des disciplines
artistiques : bibliothèques, théâtres municipaux, festivals « spécialisés », jusques et y compris des musées, et des écoles d’art : non
seulement le centre Pompidou, mais le musée d’Orsay et le Grand
Louvre lui-même offrent tout au long de la journée des concerts,
des séances de cinéma, des cassettes à emprunter ou à acheter. La
Comédie-Française propose une galerie d’œuvres contemporaines
au Vieux-Colombier et le Conservatoire national supérieur de
musique est devenu une « Cité de la musique » où le public du nord
de Paris est bienvenu.
Ainsi, en quarante ans, la « maison de la culture » est-elle sortie
des murs des « maisons de la culture » originelles et imprègne-telle désormais l’esprit et la démarche d’une majorité d’institutions
culturelles en France. C’est exactement le but que lui assignaient
en profondeur Gaétan Picon et André Malraux, son succès le plus
grand. Comme le disait Picon à l’ouverture de la maison de la
culture d’Amiens en  : « Ce que seront les maisons de la culture,
nous le savons moins que nous ne le cherchons ensemble. »
Augustin Girard
président du Comité d’histoire
12/ACTUALITÉ
LETTRE D’INFORMATION
MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION
 février 
DUCHENNE DE BOULOGNE
VISAGE ET EXPRESSIONS
Une confrontation pédagogique
entre un maître ancien et
des points de vues contemporains
Karine Hoffman. Sans titre, 1998
L’Ecole nationale supérieure des beaux-arts présente une exposition qui trace un parallèle entre les travaux photographiques de
Duchenne de Boulogne et des points de vues contemporains issus
d’une expérience pédagogique sur le visage et ses expressions.
L’Ensb-a renoue ainsi avec une tradition scolaire, dont l’illustration
privilégiée est certainement le célèbre concours de Têtes d’expression
fondé par Caylus en  et qui consistait à exprimer une passion
en dessinant un visage d’après nature.
Après ses études de médecine à Paris où il soutient sa thèse en
, Duchenne de Boulogne travaille dans les services de grands
médecins de son époque : Trousseau, Aran, Rayer, Nélaton... La
fréquentation de différents hôpitaux lui permet d’accumuler une
masse considérable de notes et d’observations. Dès , il commence ses travaux sur l’électricité appliquée à la thérapeutique mais
également à la pathologie. Il exploite la découverte de Faraday en
 sur les courants d’induction. Il améliore et construit de nouvelles machines électriques. Pour certains, il est le créateur de l’électrothérapie.
Médecine + photographie
Duchenne de Boulogne fait autant partie de l’histoire de la clinique que de celle de la photographie. Il fut un pionnier de l’utilisation de la photographie en tant que nouveau moyen d’obser-
vation, de représentation et de connaissance dans le domaine
médical. Il a construit une véritable iconographie médicale, au
service de la recherche scientifique et de l’enseignement. Dans les
années , Mathias Duval, lui-même médecin et professeur d’anatomie à l’Ecole des beaux-arts, utilise pour son enseignement certaines images de Duchenne qui, en signe de reconnaissance, fait
don à cet établissement, en , d’une partie importante de sa collection.
Il s’agit pour l’essentiel de  photographies ovales conçues
« surtout pour l’enseignement » et qui représentent autant de figures
grimaçantes ou attendrissantes, d’un album personnel, intitulé
Mécanisme de la physionomie humaine, comprenant de véritables
tableaux photographiques de personnages mis en scène par
Duchenne, et de la présentation de l’Atlas électro-physiologique
humaine. Ces photographies, d’un grand intérêt documentaire et
artistique, appartiennent au fonds exceptionnel de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts qui possède plus de   photographies anciennes, épreuves et négatifs, où se retrouvent la plupart des grands noms de l’histoire de la photographie, Eugène Atget,
Edouard Baldus, les frères Bisson, Delmaet et Durandelle, Charles
Marville...
Une expérience pédagogique
L’exposition consacrée à Duchenne de Boulogne a servi de prétexte tout au long de l’année à un projet pédagogique au sein de
l’Ensb-a, dont les résultats sont l’objet d’une exposition présentée
parallèlement dans la salle Melpomène. L’exploration médicale et
esthétique de Duchenne, qui électrise les muscles de la face pour
inventer une « orthographe » des émotions, a rencontré l’intérêt
des étudiants en art confrontés aujourd’hui comme hier à ce thème essentiel de la représentation. Comme avec Géricault l’année
dernière, le projet Visage et expression a permis de confronter des
pratiques diverses issues de nombreux ateliers de l’Ecole qui utilisent des techniques et des supports variés. Peintures et dessins,
mais aussi photographies, bandes et installations vidéos, installations multimédia sont réunis dans cette exposition dont il faut
saluer le caractère expérimental.
Jusqu’au 4 avril 1999
Ecole nationale supérieure des beaux-arts, 14 rue Bonaparte, 75006 Paris
Téléphone : 01.47.03.50.00. Télécopie : 01.47.03.50.80
13/ACTUALITÉ
LETTRE D’INFORMATION
MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION
 février 
L’ANNÉE DE LA FRANCE AU JAPON
Entretien avec Christian Morieux,
conseiller culturel à l’Ambassade de France au Japon
En dépit des vicissitudes de l’histoire, le courant d’échanges entre
la France et le Japon a toujours été vivace. Les peintres japonais
autrefois, les cinéastes plus récemment, ne concevaient pas leur carrière artistique sans un passage à Paris. Les impressionnistes français
ont découvert le sens de la dissymétrie dans la peinture japonaise
et les architectes ont trouvé dans ce pays un sens particulier de l’organisation de l’espace et du vide.
Une classe de lycéennes japonaises photographiée devant la Statue de la liberté.© P. Duval
Lettre d’information : Avant que
l’Année de la France au Japon
ne se clôture, quelles ont été les
manifestations marquantes ?
Christian Morieux : Les grands
événements ont été nombreux.
La Statue de la liberté du pont
de Grenelle installée dans la baie
de Tokyo est devenue un lieu
de promenade pour les Tokyoites qui viennent s’y faire photographier par milliers. L’inauguration du Salon de l’agriculture
et des régions par le Président
de la République française a été
une grande fête populaire. Plus
de   personnes en cinq
jours, une ligne de métro saturée
dès le matin, des stands vidés de
leurs marchandises en deux
jours. L’automne musical a été
placé sous le signe de la France
avec le grand succès de l’Orchestre de Paris et de George
Prêtre qui ont joué à Tokyo à
guichets fermés, ainsi que celui
de l’Orchestre philharmonique
de Radio-France avec Marek
Janowski devant des salles
combles. On a pu voir à Tokyo
un très beau concert de jazz du
trio Humair-Chevillon-Ducret ;
le Don Giovanni dans la version
teurs : les échanges commerciaux,
la coopération scientifique et
technologique, la promotion des
jeunes artistes et des jeunes
chercheurs.
Elle a aussi permis de mettre
en œuvre les orientations du
« Plan des  actions pour l’an
 », et en particulier les
échanges de jeunes, d’étudiants
et de chercheurs, les accords
entre résidences d’artiste. Avec
le succès de la Coupe du monde
de football, elle a suscité un
intérêt nouveau pour la langue
française, sur lequel nos instituts et alliances essaient de
s’appuyer pour renforcer le goût
qu’a montré la jeune génération
japonaise pour notre langue.
L I : Quels projets vont naître
de cette expérience ?
C M : Cette année a permis de
faire connaître au Japon les arts
du cirque (Cirque Ici, le Cirque
baroque), de donner leurs
chances à de jeunes musiciens
(Claude Barthélémy, Joëlle
Léandre, Pascal Contet), de renforcer le rayonnement des résidences d’artistes (Villa Kujoyama), et de donner un public à
nos créateurs les plus contem-
de Peter Brook présentée l’été
dernier à Aix-en-Provence ; le
Phèdre de Luc Bondy tandis que
l’exposition Chefs d ’œuvre du
musée de l’Orangerie accueillait
au Bunkamura son   e
visiteur.
Parmi les grands moments à
venir, citons la venue des
Orchestres nationaux de Toulouse et de Lyon, la Neuvième
symphonie de Beethoven de
Maurice Béjart avec le Ballet de
l’Opéra de Paris, et Shazam le
dernier spectacle de Philippe
Decouflé. Cette énumération
traduit bien, je crois, la grande
diversité des événements qui ont
constitué l’Année de la France
au Japon.
L I : Dans quelle mesure cette
opération a-t-elle contribué au
rapprochement des deux pays ?
C M : L’Année de la France aura
été un moment privilégié dans
les relations franco-japonaises.
Elle a permis de cristalliser toute
une série d’événements autour
de quelques idées-forces comme
la jeunesse, la modernité ou la
création. Elle a donné une visibilité nouvelle à un courant d’échanges qui touche tous les sec-
porains (Fabrice Hybert...).
Dans le domaine du théâtre, les
contacts pris vont déboucher à
l’automne  sur une saison
du théâtre français contemporain, et le Salon du livre de
Tokyo a suscité une nouvelle
demande de traductions de
romans et d’essais dans le
domaine des sciences sociales.
Opération organisée par l’Association
pour la réalisation de l’Année de la
France au Japon, en collaboration
avec plusieurs ministères français,
ainsi que des entreprises privées
françaises et japonaises.
LA LIBERTÉ GUIDANT LE PEUPLE
DE DELACROIX S’ENVOLE
POUR TOKYO
La liberté guidant le peuple
de Delacroix va faire l’objet
d’une exposition exceptionnelle
à Tokyo. Transporté à bord
de l’airbus « Bélouga », le plus
gros avion du monde, le tableau
sera inauguré par Catherine
Trautmann le  février.
Exposition jusqu’au 29 mars 1999.
14/ACTUALITÉ
LETTRE D’INFORMATION
MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION
 février 
FORMATION
Préserver les métiers d’art
En , un programme, Trésors
humains vivants, était lancé par
l’Unesco. Son objectif ? La mise
en place, dans les pays
participants, de systèmes de préservation et de promotion du
patrimoine culturel immatériel.
Aujourd’hui, du  au  février,
les participants à ce programme
se réunissent à Venise au cours
d’un atelier international de formation. Chaque pays présentera
sa propre procédure de préservation des Trésors humains vivants.
Par ailleurs, les discussions porteront sur les modalités d’une
coopération internationale.
La France est représentée par
Pascal Leclercq, secrétaire général
du Conseil des métiers d’art et
par le maître d’art Henri
Desgrippes, ébéniste. L’intervention de Pascal Leclercq portera
sur le rôle et la fonction du
Maître d’art, titre créé en France
en  par le ministère de la culture. Un maître d’art est un professionnel d’excellence, exerçant
un métier rare ou précarisé, sélectionné par le Conseil des métiers
d’art et investi de la responsabilité
de transmettre son savoir-faire
à un élève de son choix.
Il y a  maîtres d’art en France
qui représentent autant
de savoir-faire rares et exceptionnels au service de la restauration
du patrimoine et de la création
contemporaine.
Renseignements :
conseil des métiers d’art
Michaela Lerch-Moulin, 01.40.15.74.10
GUY LIMONE AU CENTRE D’ART
CONTEMPORAIN DE CASTRES
Jusqu’au 18 mars 1999
Avec Guy Limone, le centre d’art
contemporain de Castres
inaugure sa première expérience
de résidence d’artiste. Outre une
exposition d’un ensemble de
séries de l’artiste, sa présence à
Castres permet à la population
d’approcher une démarche de
création, voire d’y participer par
des rencontres, des dialogues, des
débats. En particulier, une collaboration effective s’est mise en
place entre Guy Limone et l’école
municipale des beaux-arts dans le
cadre de la convention signée en
 et qui formalise les liens et
les échanges entre le centre d’art
contemporain et l’école
municipale des beaux-arts.
Renseignements :
centre d’art contemporain de Castres
35 rue chambre de l’édit, Castres.
Téléphone : 05.63.59.30.20.
http://www.centredart-castres.org
Documentation photographique, un
ensemble documentaire consacré
à l’art contemporain. Comment
l’histoire de l’art depuis 
entre-t-elle en résonance avec
celle du politique, des comportements et des mentalités ? De
Rothko à Messager, de Tinguely
à Picasso, de Matisse à Pollock, ce
numéro nous entraîne, reproductions à l’appui, au cœur des multiples facettes de la création
contemporaine. Ce document
devrait permettre à chacun
d’aborder avec moins de distance
la création actuelle.
Yves Michaud. L’art contemporain.
Coll. Documentation photographique
1999. 64 pages, 58 F
ITINÉRANCES 99
Le festival de cinéma d’Alès
Raoul Dufy. Le pêcheur napolitain,
1914. Coll Josefowitz
RAOUL DUFY AU MUSÉE
DES BEAUX-ARTS DE LYON
Jusqu’au 18 avril 1999
L’exposition organisée par le
musée des beaux-arts de Lyon
en collaboration avec le musée
Picasso de Barcelone constitue la
première véritable restrospective,
depuis plus de  ans, de l’œuvre
de Raoul Dufy (-).
Plus de  œuvres (peintures,
aquarelles, dessins, gravures,
céramiques, textiles…) mettent
en évidence la qualité et la diversité d’un art trop souvent
considéré comme « facile ».
Musée des beaux-arts de Lyon.
Téléphone : 04.72.10.17.40.
L’exposition partira ensuite pour
le musée Picasso de Barcelone,
du 29 avril au 11 juillet.
PUBLICATION
L’art contemporain
La Documentation française
vient de publier dans sa collection
Détail écuelle, Antoine Iee Chapuis, Dijon
© Inventaire général ADAGP
lon, Beaune, Bourg-en-Bresse,
Chalon, Chatillon-sur-Seine,
Mâcon, Semur-en-Auxois...
Cette exposition est le résultat
de recherches menées depuis 
par le service de l’inventaire général de Bourgogne dans le cadre
d’un programme national
associant l’Inventaire général
et le CNRS.
Renseignements :
DRAC Bourgogne, 03.80.68.50.00.
LE MUSÉE NATIONAL
DE LA RENAISSANCE PRIMÉ
5 >> 15 mars 1999
Créé en , Itinérances privilégie
les films et les auteurs qui traitent
du voyage, de l’exil et de la quête
initiatique. Le thème de la ville
et des itinérances urbaines sera le
fil de cette e édition.
Cette année, Mika Kaurismäki et
Ken Loach sont à l’honneur. Par
ailleurs, de nombreuses actions
sont ciblées sur le public scolaire :
Ecrits sur l’image, un
entraînement à l’analyse de
l’image et au commentaire
critique pour des collégiens et
lycéens du Gard et de la Lozère ;
Faîtes votre cinéma, des jeunes
de quartiers défavorisés développent leurs projets de courts
métrages, encadrés par des
professionnels…
Renseignements : Festival d’Alès
Mas Bringer 30100 Alès
Téléphone : 04.66.30.24.26.
Un film réalisé par Patrick
Ladoucette pour le musée national de la Renaissance, La nef dite
de Charles Quint (fin du XVIe
siècle) : le temps d’une renaissance,
a obtenu la mention spéciale
à la mise en valeur, lors du festival
audiovisuel international Musées
& patrimoine, qui s’est tenu à
Ouagadougou (Burkina Faso)
du  au  décembre.
REFLETS D’ARGENT
L’orfèvrerie en Bourgogne
du XIVe au XXe siècle
OLIVIER POIVRE D’ARVOR,
DIRECTEUR DE L’AFAA
27 février >> 26 avril 1999
Le musée des beaux-arts de
Dijon présente quelque  pièces
d’orfèvrerie provenant de
collections privées et publiques
françaises. Elles permettent
d’appréhender la production
à la fois civile et religieuse des
différentes communautés
d’orfèvres rattachées
à la Monnaie de Dijon.
 villes sont concernées par cette
exposition : Dijon, Autun, Aval-
TOP COM D’OR
La direction du patrimoine et
de l’architecture récompensée
La mission de la communication
de la DAPA et l’agence GCI
Moreau Lascombe ont reçu
le Top com d’or des relations
presse institutionnelles pour
l’organisation et la médiatisation
des Journées du patrimoine.
Félicitations à François Muller
et à son équipe.
Olivier Poivre d’Arvor a été
nommé directeur de l’AFAA.
Il avait occupé antérieurement
les fonctions de directeur des
Centres culturels français
d’Alexandrie et de Prague. Il a été
jusqu’au  janvier conseiller culturel à l’Ambassade de France à
Londres et directeur de l’Institut
français du Royaume-Uni.
L’AFAA a déménagé au
1 bis, avenue de Villars, 75007 Paris
Téléphone : 01.53.69.83.00
Télécopie : 01.53.69.33.00
Publication
CULTURES DU MONDE EN FRANCE
LE GUIDE
15/ACTUALITÉ
LETTRE D’INFORMATION
MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION
 février 
DÉCRET :
LE FONDS DE MODERNISATION
DE LA PRESSE QUOTIDIENNE
Le décret du  février  instaurant le Fonds de modernisation
de la presse quotidienne et
assimilée et fixant son mode
de fonctionnement a été publié
au Journal officiel du  février.
Ce fonds vise à améliorer
la productivité des entreprises,
à favoriser l’accès des rédactions
aux nouvelles technologies
et à assurer par des moyens
modernes la diffusion des publications auprès des nouvelles
catégories de lecteurs.
Il est alimenté par le produit
d’une taxe de % sur le hors
média. Cette taxe a rapporté
 MF en  et doit rapporter
quelque  MF cette année.
Le fonds financera les projets
retenus sous forme d’avances
remboursables et de subventions.
Le montant total de l’aide
ne pourra excéder  % du montant du projet. Le décret fixe plusieurs critères d’attribution des
aides : la situation de l’entreprise,
l’ensemble des aides publiques
dont elle est susceptible de bénéficier, la nature et la qualité du
projet, la contribution du projet à
la modernisation de l’entreprise,
son coût net pour celle-ci et
l’effet du projet pour l’emploi.
Renseignements : SJTI, 01.42.75.80.00
SCÈNE CONSACRÉE À LA DANSE
Un rapport commandé
à Anne Chiffert
Catherine Trautmann a confié
à Anne Chiffert une mission
de réflexion sur son projet
d’ouverture d’une salle consacrée
exclusivement à la danse.
Présidente du Centre national de
la danse qui doit ouvrir ses portes
prochainement, elle sera chargée
de faire des propositions sur l’emplacement, les statuts, les moyens
et les missions de la future scène.
Dans sa mission Anne Chiffert
sera entourée de sept
personnalités de la danse :
Brigitte Lefèvre et Yorgos
Loukos, directeurs de la danse de
l’Opéra de Paris et de l’Opéra de
Lyon, les chorégraphes JeanClaude Gallotta et Michel Kelemenis, Jacques Blanc, directeur
du Quartz de Brest, Guy Darmet,
directeur-fondateur de la Maison
de la danse de Lyon et Patrick
Pernin, administrateur du Centre
national de danse contemporaine
d’Angers.
PUBLICATION
Action culturelle dans les
quartiers, enjeux et méthodes
Les projets d’action culturelle
ont été lancés depuis le début
des années , sur des quartiers
d’habitat social. En , une
enquête étudie les différentes
questions posées par cette opération : comment conduire ces projets, les inscrire dans la durée,
accompagner les changements
qu’ils génèrent ? Quelles relations
constructives établir avec ceux qui
travaillent ou vivent sur un territoire donné ? Des pistes
de réflexion sont ouvertes pour
tenter de cerner les grands axes
d’une méthodologie de projets
et les conditions du succès
de l’action culturelle dans
et avec les quartiers.
Action culturelle dans les quartiers.
Culture & Proximité, hors-série
oct.98. 219 p. 90 F. Ed Opale,
46 rue des Cinq Diamants, 75013 Paris.
Téléphone : 01.45.65.20.00.
ERRATUM
Dans la Lettre d’information n°,
il fallait lire page  : le concours
de l’Académie de France à Rome
« est ouvert à tout candidat âgé
de plus de  ans et de moins
de  ans au  décembre 
et déjà engagé dans la vie
professionnelle »
Trois questions à Jean-Luc Toula Breysse
Lettre d’information : Quel est l’objectif de cet ouvrage ?
Jean-Luc Toula Breysse : Montrer que les initiatives, quelles que
soient les disciplines artistiques (arts plastiques, cinéma, danse,
littérature, musique, théâtre), sont plurielles. Que l’échange
engendre une dynamique vitale tant auprès des créateurs français
que des publics de plus en plus curieux des autres et de l’ailleurs.
Ce guide recense de manière non-exhaustive, et dans une vision
toute subjective, les principaux acteurs et lieux favorisant la
découverte des cultures étrangères. Lors de la rédaction, j’ai
immédiatement constaté une évidence : la passion de fortes personnalités du monde culturel a, depuis des décennies, permis ces
rencontres, aujourd’hui de plus en plus nombreuses.
L I : Comment utiliser ce guide de façon optimale ?
J-L T B : Avec plus de  structures et organismes, il se veut
avant tout pratique. Chaque chapitre (institutions publiques
françaises, lieux de diffusion, éditions, disques, audiovisuel,
repères bibliographiques) est introduit par des textes de personnes directement concernées : Bartabas, Catherine Clément,
Alain Crombecque, Jacques Dars, Jean Duvignaud, Chérif
Khaznadar, Jean Malaurie, Jean-Hubert Martin, Jack Ralite,
Jean Rouch, Gilbert Rouget et Catherine Trautmann. Selon
votre recherche, les index d’organismes, géographique, patronymique et par région vous renvoient aux fiches informatives.
L I : Quelle est la qualité de l’accueil réservé en France aux cultures étrangères ?
J-L T B : Paradoxalement, l’engouement pour les cultures d’Afrique,
des Amériques, d’Asie et d’Océanie provoque une offre si grande, qu’il est parfois difficile de s’y retrouver. Le meilleur peut côtoyer
le pire. En tout état de cause, l’accueil demeure une vertu partagée
par un grand nombre de professionnels. Incontestablement, le
succès repose sur un seul critère, l’acte poétique.
PUBLICATION
Le premier catalogue du FRAM
de la région Centre
Le Fonds régional d’acquisition
des musées de la région Centre
publie un catalogue qui répertorie
les  œuvres acquises de 
à  par les  musées classés de
la région. Toutes les notices scientifiques et historiques ont été
rédigées par les conservateurs.
Rappelons que le rôle du FRAM
est d’octroyer des subventions
d’achat aux musées classés et
contrôlés ( à % du coût
d’acquisition).
Renseignements : DRAC Centre
Téléphone : 02.38.78.85.00
JEAN LUC TOULA BREYSSE,
Cultures du monde en France, le guide.
Editions Plume / Maison des Cultures du Monde
Avec le soutien du département des affaires internationales
285 pages
98 F
16/PORTRAIT
LETTRE D’INFORMATION
MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION
 février 
FRANCOIS RAFFINOT
Mes projets chorégraphiques
à l’IRCAM
François Raffinot cultive les paradoxes et les contre-pieds : après
avoir redécouvert le patrimoine de la danse baroque, il crée à présent un département de création chorégraphique à l’IRCAM-centre
Georges-Pompidou. Il nous parle de ses projets, de son rapport
particulier à la musique et... des questions sans réponse que pose
la danse.
Lettre d’information : Votre parcours de chorégraphe est assez
atypique et vos recherches vous
ont conduit à la fois vers la
danse baroque et vers la danse
contemporaine...
François Raffinot : Une des priorités de la chorégraphie, c’est la
nature du rapport avec la
musique. Un rapport de corps à
corps, si on peut dire. Dans mon
cas, ce rapport est alternativement passé par le continent de
la musique baroque et par les
territoires de la musique contemporaine. J’ai pris la direction
de la compagnie de danse
baroque Ris et danceries puis du
Barocco avant celle du Centre
national chorégraphique du
Havre/Haute-Normandie. Aujourd’hui, je viens travailler à
l’IRCAM-centre Georges-Pompidou avec la musique contemporaine. Mais j’insiste : quand
nous avons redécouvert tout ce
patrimoine des danses savantes
et populaires du XVI e et du
XVIIe siècles, c’était toujours
dans une optique particulière :
celle d’un chorégraphe contemporain qui faisait des recherches
historiques en parallèle.
L I : Ce parcours correspond-il
à un goût du paradoxe ou à un
souci de cohérence ?
F R : Je crois que mon travail
répond à une véritable cohérence, mais il se nourrit évidemment aussi de paradoxes.
Poser des questions curieuses,
déplaisantes, déconcertantes,
poser des questions paradoxales,
des questions sans réponse, tout cela constitue pour moi la
trajectoire d’un artiste.
L I : L’ IRCAM constitue un
nouveau pari pour vous. Qu’estce qui vous a poussé à aborder
ce nouveau territoire ?
F R : J’avais décidé de rester  ans
au Havre. Le centre chorégraphique est maintenant bien
implanté avec de nouveaux studios et j’ai pu me ressourcer complètement. Avec Laurent Bayle,
nous avons élaboré ensemble le
projet d’adjoindre un département de création, de pédagogie
et de recherche chorégraphique
sur le modèle du travail effectué
en musique à l’IRCAM. J’en ai
pris la direction au er janvier de
cette année. Dans un premier
temps, ce département va se
consacrer en priorité à la création. Il va permettre de favoriser les commandes de composi-
François Raffinot. © Jérôme de Perlinghi
tions musicales en concertation,
ou plutôt de concert avec des
projets chorégraphiques.
L I : Quels sont vos objectifs, au
sein de l’IRCAM... en matière
de publics et de diffusion des
spectacles notamment.
F R : Mon premier vœu est de
renouveler le dialogue entre les
musiciens et les chorégraphes.
Ensuite, le brassage des publics
est une idée qui me tient à
cœur. Décloisonner, croiser,
brasser - que le public habitué
à venir à des concerts de
musique contemporaine croise
le public habitué à la danse. Ce
brassage me paraît essentiel : un
dialogue plus ouvert doit s’instaurer entre les créateurs, les
interprètes et le public. Pour ce
qui est de la diffusion des spectacles, il serait souhaitable de
créer un environnement autour
de la représentation sous forme
de concerts ou de cours pour
les...musiciens et pour les... danseurs, des démonstrations sur la
création assistée par ordinateur,
des rencontres avec les créateurs,
etc. Toutes les formules possibles pour donner à la création
contemporaine sa véritable
mesure.
L I : Quels sont les moyens dont
vous disposez ?
F R : Le montant de la subvention qui nous est allouée par la
DMDTS est de , MF . Mais
nous sommes dans une phase de
recherche et de rodage de l’outil : le succès de ce projet permettra de déterminer son envergure véritable... et j’espère
sérieusement qu’une augmentation de nos moyens sera envisagée rapidement.
L I : Play back, sera votre première chorégraphie créée à l’IRCAM . Pouvez-vous nous en
dire un peu plus sur ce projet ?
F R : Il s’agira d’une pièce sur l’absence, les voix des absents - celle
de Salman Rushdie, en particulier. Le compositeur Edmund
Campion, qui réalise la musique
dans les studios de l’ IRCAM ,
convoque trois musiciens qui
jouent sur scène. Je tiens beaucoup à cette idée : faire jouer les
musiciens auprès des danseurs.
Un spectacle doit se jouer au
« plus-que-présent ».
7 juin >> 13 juin
PLAY-BACK
IRCAM / Centre Georges-Pompidou
1 place Igor Stravinsky , 75004 Paris
Renseignements : 01.44.78.48.16