LES ESPACES CULTURE MULTIMÉDIA
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LES ESPACES CULTURE MULTIMÉDIA
bimensuel n° 43 : 17 février 1999 DÉPARTEMENT DE LINFORMATION ET DE LA COMMUNICATION rue de Valois Paris Cedex Musée des beaux-arts de Nancy. Escalier 1936. Cliché H. Abbadie. © DMF . Culture www.culture.gouv.fr DOSSIER : LES ESPACES CULTURE MULTIMÉDIA ET AUSSI : LA RÉOUVERTURE DU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE NANCY / LE SALON DU LIVRE DE PARIS 1999 LET TRE DINFORMATION Ministère de la culture et de la communication sommaire 02/ACTUALITÉ Le musée des beaux-arts de Nancy Réouverture après trois années de travaux 04/ Le Printemps des musées La fête du renouveau des musées 05/ Sous le signe de la langue française Le Salon du livre de Paris 1999 / Le Printemps des poètes / Le Français comme on laime 07/DOSSIER Les Espaces culture multimédia Des entretiens avec trois responsables dECM à Mantes-la-Jolie, Poitiers et La Salvetat-Peyralès 11/ACTUALITÉ F. Kupka. Baigneuse. Musée des beaux-arts de Nancy Les 40 ans du ministère de la culture 1961. Les maisons de la culture TROIS QUESTIONS À BÉATRICE SALMON Conservateur du musée des beaux-arts de Nancy 13/ Lannée de la France au Japon Un premier bilan très positif 16/PORTRAIT François Raffinot Ses projets chorégraphiques à lIRCAM Daum. Vase aux raisins, vers 1905. Directeur de la publication Marc Sadaoui. Rédacteur en chef Jean-Paul Ciret. Rédaction Paul-Henri Doro 01.40.15.83.65. Sophie de Castelnau 01.40.15.82.95. Florent Thibout 01.40.15.81.41. Comité de rédaction Jacques Bordet, Adeline Boulanger, Didier Cossé, Robert Fohr, Alain Fougeray, Nicole Gasser, Marie-Christine Gérand, Brigitte Jais, Martine Lehmans, Laurent Maillaud, Christiane Menvielle, Catherine Merlhiot, Claire Pouly, Anne Racine, Jacques Vincent. Conception graphique : Jeanne Verdoux. Impression Maulde et Renou. N° de commission paritaire 1290 AD. nouvelle série. le numéro 2 F. Tirage 34000 ex. Pour recevoir la lettre dinformation adresser une demande écrite au DIC, ministère de la culture et de la communication, 3 rue de Valois 75042 Paris cedex 01, télécopie : 01.40.15.87.05, minitel : 3615 Culture, internet : http ://www. culture. gouv. fr Lettre dinformation : Le musée des beaux-arts de Nancy, c’était jusqu’alors pour le public le merveilleux bâtiment du XVIII e siècle. Est-ce toujours le cas ? Béatrice Salmon : Le pavillon d’Emmanuel Héré reste, bien entendu, le cœur du musée… et ce d’autant plus qu’il a désormais retrouvé tout son éclat. L’entrée du musée se fait comme autrefois par le pavillon. Et quand au parcours, c’est là aussi qu’il débute et qu’il se termine, après avoir entraîné le visiteur des peintres primitifs italiens à l’art du XXe siècle. L I : Le public qui va redécouvrir les collections du XXe siècle ne va-t-il pas être surpris par leur enrichissement ? B S : Parmi toutes les collections du musée, ce sont en effet celles du XXe siècle qui ont connu l’enrichissement le plus notable, grâce aux dépôts effectués par des musées nationaux et notamment par le musée national d’art moderne - centre Georges Pompidou. Le rez-de-chaussée de l’extension dans lequel sont présentées ces collections était un espace en plan libre : nous avons pu l’organiser à notre gré pour mettre au mieux les œuvres en valeur. L I : Comment, de façon générale, avez-vous pensé l’accrochage ? B S : Les caractéristiques de notre collection nous ont semblé propices à la réalisation d’un accrochage valorisant les rapprochements formels. Il entre toujours dans une présentation un souci didactique, mais nous avons voulu aussi que soit affirmé et rendu perceptible le plaisir qu’il y a à rapprocher des œuvres, des univers, des formes… et à les faire dialoguer. Musée des beaux-arts de Nancy 3 place Stanislas, 54000 Nancy, Téléphone : 03.83.85.30.72 03 / ACTUALITÉ LETTRE DINFORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION octobre RÉOUVERTURE DU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE NANCY Vous avez marché jusqu’au centre de la place Stanislas, l’une des plus belles au monde, et vous en faites maintenant le tour du regard, examinant un à un les bâtiments qui composent cet exceptionnel ensemble réalisé au XVIIIe siècle par Emmanuel Héré pour Stanislas Leczinski, duc de Lorraine et beau-père de Louis XV. L’un de ces bâtiments -vous vous en souvenez pour l’avoir visité dans le passé- abrite le musée des beaux-arts de la ville. Vous vous dirigez vers lui. Vous entrez. Et ce n’est pas le musée dont vous avez gardé le souvenir que vous découvrez, mais un autre, plus accueillant, plus vaste, plus coloré, plus vivant. Un musée dans lequel les œuvres, plus nombreuses que dans le passé, n’en semblent pas moins respirer plus à leur aise… Trois années de travaux Cette métamorphose du musée des beaux-arts de Nancy est due aux trois années de travaux qui viennent de s’achever et qui ont notamment permis à l’établissement de doubler, grâce à une extension, sa surface initiale. Les nouveaux espaces ont ouvert la possibilité de redéployer les collections permanentes, enrichies d’œuvres provenant des réserves, acquises récemment, ou encore déposées par les musées nationaux. Ils ont également permis de doter l’établissement de tous les services (librairie, auditorium, salle de documentation, salles d’exposition temporaire, atelier pour enfants…) qui lui faisaient jusqu’alors défaut. tecture contemporaine, pour ce qui concerne les bâtiments et, pour ce qui concerne les collections, des primitifs italiens à La chauvesouris de César… Une promenade dans lart de lEurope de la fin du XIVe siècle à nos jours C’est, dans ces lieux très variés, une promenade de grande qualité que propose le nouveau circuit de visite, permettant de passer de façon harmonieuse d’un espace à l’autre… et d’une époque à une autre. Le travail effectué par les architectes sur la lumière, jamais directement utilisée de manière zénithale, est particulièrement frappant. Nombreuses sont les ouvertures et donc les entrées de lumière, faisant varier, au fil du jour, les couleurs vives des cimaises… Dernier plaisir -et non des moindres : celui de jeter un coup d’œil par les fenêtres sur la place Stanislas, ses grilles dorées, ses pavés inégaux… et sur le ciel. Musée des beaux-arts de nancy. Extension. Cliché O. Dancy Un mariage harmonieux de lancien et du moderne L’équipe d’architectes, conduite par Laurent Beaudouin, a parfaitement compris l’enjeu et a proposé un projet marqué par une double ambition : réaliser une création architecturale contemporaine tout en respectant le site exceptionnel de la place Stanislas. Le bâtiment achevé -un espace simple et monolithique au premier regard, mais raffiné dans ses fragmentations- répond parfaitement à ces objectifs. Discret dans son expression plastique, réservé dans ses lignes et sa forme, c’est avec la plus grande élégance qu’il s’intègre dans l’ensemble urbain et architectural du XVIIIe siècle. La restauration du pavillon dEmmanuel Héré La restauration du pavillon du XVIIIe siècle, conduite sous la maîtrise d’œuvre de Thierry Algrin, architecte en chef des monuments historiques, s’est pour sa part attachée à redonner aux lieux leur apparence initiale. Ainsi, le péristyle, qui abrite l’entrée principale du musée, a-t-il retrouvé son éclat, de même que l’escalier, somptueux exemple d’architecture intérieure du XVIIIe siècle, orné de ferronneries de Jean Lamour… Les vestiges des fortifications du XVe au XVIIe siècles découverts lors des travaux ont été intégrés au circuit de visite. Ils enrichissent ainsi le voyage dans le temps que propose le musée : des fortifications du XVe siècle à l’archi- LES COLLECTIONS LES RESTAURATIONS Les collections de peinture du musée des beaux-arts de Nancy (peintures italiennes depuis les primitifs jusqu’au XVIIIe siècle, peintures des Ecoles du Nord depuis le XVe siècle jusqu’au XVIIe siècle, peintures françaises depuis le XVIe siècle jusqu’au XXe siècle), sont riches de près de œuvres. peintures sont présentées dans le nouveau musée contre auparavant. Les collections du musée comprennent également des sculptures des XVIIIe, XIXe et XXe siècles, des dessins et estampes (importants ensembles notamment d’artistes lorrains), et l’exceptionnelle collection de verreries réalisées par la manufacture nancéienne Daum créée à la fin du XIXe siècle par Jean Daum. Une trentaine de tableaux ont nécessité une intervention fondamentale effectuée dans les ateliers de Versailles, tels La Vierge, l’Enfant et Saint-Jean du Pérugin ou L’apparition du Christ à sa mère de Guido Reni (restauration réalisée avec le soutien de la Banque nationale de Paris). Plusieurs campagnes de restauration, programmée dès , se sont par ailleurs déroulées sur place pour les très grands formats intransportables (La transfiguration de Rubens, La Toussaint d’Emile Friant ou encore Les voluptueux de Victor Prouvé) ou pour les œuvres appelant les interventions les plus légères. La grande majorité des sculptures a été traitée sur place. 04/ACTUALITÉ LETTRE DINFORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION février LE PRINTEMPS DES MUSÉES La fête du renouveau qui marque les musées depuis une vingtaine dannées La première édition du Printemps des musées aura lieu le dimanche mars . Elle sera, avec l’accord des collectivités territoriales et des associations gestionnaires, une journée nationale de gratuité dans tous les musées de France. Outre la gratuité d’accès, cette journée sera marquée, dans les établissements participants, par un événement de nature à susciter la participation du plus large public : la sélection de trois œuvres sur le thème du printemps. Trois uvres ou objets illustrant le printemps Trois œuvres ou objets illustrant le thème du printemps - entendu dans son acception la plus large - allégorique, historique, métaphorique ou réaliste, - seront, ce jour-là, mis en valeur dans chaque établissement participant à l’opération. Le public présent le mars sera invité à élire l’une de ces œuvres. Puis une sélection aura lieu dans chacune des vingt-six régions pour aboutir à la publication, dans un grand titre de la presse nationale, des vingt-six objets de musées symbolisant le mieux le printemps aux yeux des Français. L’organisation dans chaque musée de ce petit événement fédérateur n’exclut évidemment pas d’autres animations sur le thème du printemps proposées par les musées pour animer cette journée. Le Printemps des musées sur linternet La première édition du Printemps des musées bénéficiera du soutien des partenaires habituels de L’invitation au musée, parmi lesquels les magasins du Printemps dont la direction s’est d’ores et déjà déclarée prête à apporter l’aide de son réseau. La liste des musées participants sera consultable sur un serveur vocal (numéro vert). Quant au programme complet de l’opération, il sera accessible, sur le culture et sur le serveur internet du ministère de la culture et de la communication. Un Printemps des musées européens en lan 2000 ? Des contacts sont actuellement pris pour inviter les musées des autres pays de l’Union européenne à participer à la deuxième édition du Printemps des musées. Ainsi, au printemps de l’an , ce ne seront peut-être pas seulement les musées français... mais tous les musées de l’Union européenne qui fleuriront ensemble. Renseignements : mission de la communication de la direction des musées de France Robert Fohr, 01.40.15.36.00 ou 36.07 / Marie-Thérèse Caille, 01.40.15.36.01 Visuel du Printemps des musées 1999. © J.J. Sempé/ DMF. Conception graphique B. Meyrat/ DMF DE LINVITATION AU MUSÉE AU PRINTEMPS DES MUSÉES L’invitation au musée rencontre depuis plusieurs années un succès grandissant, ainsi qu’en atteste sa dernière édition à laquelle établissements, musées et centres d’art ont participé, contre l’année précédente. Mais les services de la direction des musées de France et les directions régionales des affaires culturelles rencontrent chaque année des difficultés dans l’organisation de cette opération, dues notamment à sa position tardive dans le calendrier de la rentrée. C’est la raison pour laquelle a été prise, à la demande de Françoise Cachin, directeur des musées de France, la décision de placer dorénavant cette opération en tête des manifestations et de changer à cette occasion son nom, L’invitation au musée devenant Le Printemps des musées. Un symbole du renouveau des musées français La nouvelle opération, à laquelle tous les musées de France sont invités à participer a pour vocation de symboliser ainsi que l’a souligné Françoise Cachin, « le renouveau -encore insuffisamment connu du grand public français- qui marque à tous égards la vie de nos établissements depuis une vingtaine d’années. » Ce renouveau est extrêmement divers puisqu’il concerne aussi bien les bâtiments (nouveaux ou rénovés), les collections (acquisitions ou restaurations), leur présentation (nouveaux accrochages), que les services (accueil, librairie, cafétéria...), et les activités (concerts, lectures, conférences…) offerts au public. Le thème du printemps permettra aux établissements d’illustrer, au choix, l’un ou l’autre de ces aspects de leur renouveau. Mais il se prête également à de nombreuses autres utilisations. Aux musées des beaux-arts, il suggère d’évoquer les grandes époques de renouvellement artistique ; aux musées d’histoire, de traiter d’un printemps marqué par un événement particulier ; aux musées de société, d’évoquer les fêtes de printemps ; aux musées liés à un terroir (région viticole, par exemple), de présenter des objets ayant trait aux travaux du printemps… Le printemps est, de façon plus générale, le retour, chaque année, des forces de la vie et de la création... dont les plus belles expressions humaines sont conservées dans les musées. Ceux-ci ont donc bien, à ce titre, étroitement partie liée avec le printemps. 05/ACTUALITÉ LETTRE DINFORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION février SOUS LE SIGNE DE LA LANGUE FRANÇAISE Le Salon du Livre de Paris 1999 le Printemps des poètes le Français comme on laime Visuel du Salon du livre 1999 MUSÉES, DES MONDES ÉNIGMATIQUES Les résultats du concours Lancé à l’occasion de Lire en fête et de l’Invitation au musée , ce concours proposait aux jeunes de à ans d’écrire des nouvelles fantastiques ou de science-fiction. Les lauréats et le recueil de leurs textes, édité dans la collection Présence du futur (Denoël), seront présentés lors d’une cérémonie de remise de prix le mars au Salon du livre de Paris. L’objectif de ce concours était de renouveler la représentation des musées dans l’esprit des - ans, en faisant appel à leur imagination créatrice. Cette opération a été organisée en partenariat avec la Réunion des musées nationaux et les éditions Denoël. Renseignements : DMF, département des publics, Morrad Benxayer Téléphone : 01.40.15.35.90 Le ministère de la culture et de la communication est à l’origine d’une semaine autour du français écrit et parlé, qui s’appuie sur plusieurs manifestations : le Salon du Livre, le Printemps des poètes et le Français comme on l’aime. Francophonie, langage poétique, écrans électroniques du multimédia - trois usages possibles du français... entre beaucoup d’autres. Nous avons choisi de vous présenter une sélection des opérations du ministère de la culture au Salon. Nos cousins québécois de la « Belle province » viennent présenter leur production éditoriale lors de la prochaine édition du Salon du Livre dont ils sont les invités d’honneur. Ils apporteront leurs réflexions sur l’organisation de la production et de la diffusion du livre, mais aussi sur les enjeux de la francophonie. A livre ouvert Le Salon du Livre est une nouvelle occasion pour le ministère de la culture de favoriser la rencontre des auteurs et de tous les lecteurs dans un souci d’ouverture : ouverture vers les mal ou non-voyants par la présence des acteurs du livre adapté, édition en gros caractère et en braille (stand B) ; ouverture vers l’étranger avec la Librairie africaine. Des débats professionnels sur l’exportation du livre, les cessions de droits et l’internationalisation du livre, seront organisés ; ouverture vers les jeunes enfin, avec l’opération jeunes au Salon du Livre de Paris. Des chèques-lire d’un montant de F leur seront distribués par le ministère de la culture et de la communication pour leur permettre d’acheter les livres de leur choix. Des nouveautés La nuit de l’an Magique, exceptionnelle, banale, étonnante ? Pour célébrer le passage à l’an , le Centre national du livre, la Bibliothèque publique d’information du centre Georges Pompidou et la Mission en France se sont associés pour lancer un concours national d’écriture de nouvelles. Objet ? La nuit du décembre . Ce concours s’adresse aux jeunes de à ans pour qui cette date signifie l’entrée dans l’avenir. Pour y participer, ils devront rédiger une nouvelle de pages maximum racontant une histoire qui se déroule pendant cette première nuit de l’an . Toutes les formes littéraires et tous les thèmes seront acceptés. Dix nouvelles seront sélectionnées, quelques-unes paraîtront à l’occasion de Lire en fête , les , et octobre. L’ensemble sera publié en recueil pour la fin de l’année. Bulletin de participation disponible à partir du mois de mars dans de nombreuses bibliothèques partenaires de lopération et sur le stand du ministère de la culture et de la communication au Salon du livre de Paris [M 82]. Renseignements : Bpi, 01.44.78.44.17 Le Printemps des poètes Cette opération nationale préparée sous l’égide des ministères de la culture et de l’éducation nationale a pour objet de promouvoir la poésie sous toutes ses formes et sur tous ses supports. La semaine du au mars mettra en pleine lumière un mouvement de fond qu’il importera ensuite de soutenir tout au long de l’année. Le Printemps de poètes s’adresse à tous les acteurs présents dans le secteur de la poésie : maisons d’édition, librairies, bibliothèques, associations mais aussi théâtres, cinémas, galeries d’art, cafés. Au Salon du livre, la Librairie de la poésie avec le soutien de la DRAC Ile-de-France, s’inscrira dans ce Printemps des poètes. Renseignements : association le Printemps des poètes 01.44.75.33.26 http://www.printempsdespoetes.com SALON DU LIVRE DE PARIS 19 >> 24 mars 1999 Porte de Versailles Le stand du ministère de la culture et de la communication, (M), regroupera la direction du livre et de la lecture, le Centre national du livre, la Bibliothèque nationale de France et pour la première fois la Bibliothèque publique d’information. Site internet du Salon du livre de Paris : salondulivre.reed-oip.com langue française LE MARATHON DE LÉCRITURE Dans le cadre du Français comme on l’aime, la semaine de la langue française et de la francophonie, le ministère de la culture et de la communication et le secrétariat à la politique linguistique au Québec ont décidé d’organiser, sur le modèle d’une opération qui rencontre depuis plusieurs années un vif succès au Québec, un Marathon de l ’écriture : quinze jeunes québécois de à ans rencontreront quinze étudiants français pendant heures d’écriture presque continues. Le Marathon de l’écriture se déroulera au Salon du livre du mars à midi au mars à midi. Cette manifestation sera constituée d’ateliers d’écriture d’une heure où les jeunes écrivains en herbe pourront s’essayer à diverses formes d’écriture (nouvelles, poésie, articles de presse...). Des auteurs et des artistes français et québécois, présents sur le Salon, interviendront durant le marathon pour leur faire part de leur expérience. Un stand sera aménagé pour le marathon afin d’accueillir ces jeunes dans les meilleures conditions. Il restera ouvert pendant toute la durée du Salon pour faire participer le public à cette opération (diffusion des textes, rencontres avec le public, organisation de « mini-marathons » avec les scolaires,...) Renseignements : Sophie Lawani, 01.40.69.12.72 Le Français comme on laime, la semaine de la langue française et de la francophonie aura lieu du 13 au 21 mars 1999. FESTIVAL DU FILM SCIENTIFIQUE À OULLINS 18 >> 28 mars 1999 Cette manifestation, entièrement gratuite, propose un choix de films courts et moyens métrages, des conférences, des tables rondes, des débats et de nombreuses animations. Son objectif ? Organiser des espaces de rencontre entre le public et des personnalités scientifiques. Renseignements :MJC, 10 rue Orsel, BP 120, 69623 Oullins cedex. Téléphone : 04.72.39.74.93. EXPOSITION Jean Paulhan Jusquau 7 mars 1999 La Carré d’art bibliothèque de Nîmes présente une importante exposition consacrée à ce grand écrivain né à Nîmes. Les visiteurs pourront découvrir les archives Paulhan conservées à l’IMEC, des tableaux provenant des collections particulières de la famille Paulhan, des manuscrits, des dessins et objets conservés dans le fonds Paulhan de la bibliothèque Carré d’art. Catalogue dexposition : 64 p., 80F Renseignements : Carré dart bibliothèque Place de la maison carrée, 30033 Nîmes cedex 9 Téléphone : 04.66.76.35.03. COLLOQUE Accueil, aménagement et gestion dans les grands sites 18 >> 20 mars à Arles L’attrait que les grands sites touristiques exercent sur le public ne se dément pas. Dans les décennies à venir, la fréquentation de masse et l’absence de plan de gestion vont poser des problèmes croissants aux responsables nationaux et locaux. Ce colloque qui abordera les différents problèmes posés par la forte fréquentation des grands sites touristiques, est organisé par la section française de l’ICOMOS. Renseignements : section française de lICOMOS, 62 rue St-Antoine, 75186 Paris cedex 04 Téléphone : 01.42.76.56.42. André Kertesz. Distorsion n°93, 1933. Coll BMLyon. © ministère de la culture CYCLE HONGROIS À LA BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE DE LYON Brassaï, Kertesz, Kollar, Landau, Steiner. Ils étaient photographes à Paris dans les années 1930. Jusquau 27 mars 1999 Cette exposition s’appuie sur les collections de la bibliothèque municipale de Lyon, à travers deux ensembles prestigieux : les Distorsions de André Kertesz () et les Transmutations de Brassaï (). La bibliothèque expose également des clichés d’André Steiner, Ergy Landau, François Kollar. Dans le domaine littéraire, quelques périodes-clés, emblématiques de l’engagement européen de la littérature hongroise sont présentées sous forme de tables rondes et de lectures. Renseignements : 04.78.62.18.11 30 ANS DINVENTAIRE EN POITOU-CHARENTES Une exposition, une publication Un arrêté du février instituait une commission régionale chargée de préparer l’établissement de l’inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la circonscription d’action régionale de Poitou-Charentes. En trente ans, quelque édifices et objets ont fait l’objet de dossiers comprenant histoire, description et illustration. Plus de la moitié des dossiers sont indexés sur deux bases de données du ministère de la culture, Mérimée (architecture), et Palissy (objets mobiliers), tandis que les deux-tiers du fonds de dessins et de photographies le sont sur la base Mémoire. Pour ses ans, le service régional de l’inventaire de PoitouCharentes propose, au musée Sainte-Croix de Poitiers, une exposition, jusqu’au mars, qui présente des œuvres inventoriées. Par ailleurs, une publication Patrimoine de Poitou-Charentes ; architectures et mobiliers est disponible. 424 pages, 290 F Editée par CPPPC et diffusée par Geste éditions, centre routier, 79260 La Crèche, 05.49.05.83.50. D bimensuel n° 43 : 17 février 1999 DOSSIER Ministère de la culture et de la communication LES ESPACES CULTURE MULTIMÉDIA Le janvier dernier, les premières rencontres nationales des Espaces culture multimédia (ECM) ont réuni les responsables et animateurs des ECM lancés en . Il s’agit d’un concept original pour mettre à la portée de tous, les possibilités du réseau mondial que constitue l’internet. Dans ces Espaces, le public pourra bien sûr consulter l’internet et ses contenus culturels, éducatifs et artistiques, mais aussi réfléchir sur les pratiques du multimédia. A travers l’internet, les ECM entendent devenir de véritables plate-formes pour favoriser la création. Jouant sur la proximité, sur l’accompagnement, sur la consultation, les ECM veulent gagner le pari du multimédia. 08/DOSSIER LETTRE DINFORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION février Lors des premières rencontres nationales qui se sont tenues à la Maison des arts de Créteil, le 19 janvier dernier, Catherine Trautmann a déclaré « lEtat est national, le réseau est mondial et nomade. Je souhaite que le développement des ECM soit mené sur un registre particulier, quil traduise de la part de ladministration culturelle, la volonté dadaper son mode dintervention aux caractéristiques du cyberespace ». Avant dajouter que le programme ECM est mis en place dans « un objectif de démocratisation de la société de linformation car démocratiser la société de linformation, cest dabord démocratiser laccès à linformation ». La Lettre dinformation a choisi de vous présenter trois ECM, trois parcours singuliers, trois expériences concrètes car « ladministration doit partir de ce qui se fait sur le terrain. » En route pour Mantes, Poitiers et La Salvetat. LES ESPACES CULTURE MULTIMÉDIA Le multimédia à Mantes : un moyen de reconstituer le lien social ? Notre visite commence par un ECM créé dans une ville moyenne proche de Paris : Mantes-la-Jolie. Aussitôt surgissent les clichés de « banlieue difficile » ou de « banlieue défavorisée ». Et si le multimédia pouvait être une manière, justement, de repenser la ville ? Pourquoi ? Comment ? A quelles fins ? Explications de François Girard, le directeur du centre culturel Le Chaplin à Mantes-la-Jolie. Première chose : le travail en réseau. « Les ECM peuvent avoir à plusieurs fonctions : des informations peuvent se croiser mais des projets plus opérationnels que des informations peuvent s’imaginer. J’ai beaucoup entendu parler de mutualisation : cela pourrait être mieux qu’une formule incantatoire : une manière de travailler un peu nouvelle » explique François Girard. Une nouvelle manière de travailler, c’est bien ce que François Girard veut instaurer à travers l’ECM du centre culturel Le Chaplin, une nouvelle manière d’appréhender la ville. En finir avec l’image du Val Fourré, quartier où se trouve Le Chaplin. L’outil multimédia comme outil de circulation dans la ville. Une manière aussi d’impliquer l’ensemble des acteurs dans un projet commun : le site internet de Mantes-la-Jolie. Des prolongements économiques L’ ECM vient d’ouvrir, il est animé par deux personnes recrutées sur des emploisjeunes, chargées d’accueillir le public, en priorité les responsables des secteurs scolaire et associatif. La stratégie de François Girard est simple : former de futurs formateurs. Cette stratégie tient en deux mots : étendre et démultiplier. « A partir de février, tous les mardis soirs, nous allons accueillir enseignants encadrés par le responsable informatique de l’inspection académique. Il faut commencer par former les gens et développer chez eux la capacité d’entreprendre. Nous posons aujourd’hui la première pierre mais le développement culturel est une étape qui doit avoir des prolongements dans le domaine économique, sinon c’est une formule vide ». Les projets, déjà en place ou à venir, vont évidemment dans ce sens. Le responsable du site de la ZEP est déjà en formation au Chaplin, un accord vient d’être passé avec le Comité des œuvres sociales pour une formation au multimédia, et François Girard envisage de contacter EDF , Renault et l’Aérospatiale. Un travail de co-production Autre projet : un cédérom sur le réaménagement urbain de Mantes-la-Jolie. « Nous travaillons à un projet de film sur les travaux en cours qui pourrait trouver une application avec le service enfance et jeunesse et certaines associations qui travaillent dans ce cadre. On pourrait sortir un cédérom sur cette révolution urbaine, économique, sociale... J’ai envie de le faire avec les habitants car ils doivent s’approprier l’outil informatique ». Si le réseau des ECM peut amener à d’autres méthodes de co-production, de circulation artistique, se félicite François Girard, le travail d’un ECM est aussi un travail de proximité avec les habitants. « Il faut que les gens profitent de ces espaces publics pour décider, en toute connaissance de cause, s’ils sont ou non intéressés. Nous offrons un service que n’offre pas un cybercafé, par exemple ». Renseignements : Centre culturel Le Chaplin, Téléphone : 01.30.63.78.01 « Pour comprendre ce qui se passe sur le réseau, il faut se mettre à lécoute de ceux qui linventent, qui produisent, selon la formule de Nelson Goodman des manières de faire des mondes » LES ESPACES CULTURE MULTIMÉDIA (ECM) Les Espaces culture multimédia (ECM) ont été constitués pour développer la dimension culturelle des nouvelles technologies de linformation et de la communication, à la fois comme outils daccès à la culture et au savoir et comme outils dexpression et de création. Ils mènent un travail danimation destiné à susciter une réflexion sur les pratiques et les enjeux du multimédia. Sinscrivant dans le cadre du Programme daction gouvernemental pour préparer lentrée de la France dans la société de linformation, les ECM sont implantés dans des structures culturelles ou socioculturelles permanentes. Ouverts à tous, ils mettent en place des programmes de sensibilisation et de formation au multimédia à partir de contenus culturels, éducatifs et artistiques. POUR TOUS RENSEIGNEMENTS SUR LES ESPACES CULTURE MULTIMÉDIA Direction au développement et à laction territoriale, Jean-Christophe Théobalt Téléphone : 01.40.15.78.29 La liste des ECM est disponible sur le site internet du ministère de la culture et de la communication : http://www.culture.gouv.fr Poitiers, un ECM axé sur la popularisation des sciences A Poitiers, la présence dun ECM semble tout à fait naturelle : cette ville est en effet devenue un symbole de la culture scientifique. Une des grandes interrogations de l ECM de lEspace Mendès-France porte sur laccompagnement de ceux qui veulent consulter loutil multimédia. Pour cela, il faut savoir interroger, sonder, tester, - apporter, en somme, une dimension critique à la recherche. Ce centre de culture scientifique et technique MendèsFrance de Poitiers a pour objectif de « populariser les sciences », explique son directeur Didier Moreau, reprenant un mot de celui qu’il cite comme le père spirituel du lieu, Edgar Morin qui reprend lui-même l ’expression de Jacques Babinet, physicien et journaliste du e siècle. Populariser les sciences comme moyen d ’ouverture sur la société dans son ensemble, et non pas vente de produits. Populariser les sciences personnes viennent au centre chaque année, dont une majorité d’étudiants. L’arrivée du multimédia était bien sûr naturelle ici. Elle s’est néanmoins faite par étape : trois jours de démonstration sans accès direct ont été organisés en . Ils ont attiré un public très nombreux de professionnels architectes, producteurs de cédéroms. Les années suivantes, l’expérience s’est prolongée plus longtemps, jusqu’à faire place aujourd’hui à une structure permanente. On a l’impression que tout l’Espace Mendès-France est un ECM. Ecoute et accompagnement pour répondre aux demandes de ceux qui viennent avec autant de crainte que de curiosité. « On rejoint la problématique de la culture scientifique et technique : que trouve-t-on derrière les machines ? quels contenus ? quel quotidien ? Une fois que l’on s’est approprié l’interface technologique, le problème de l’accès à l’information se repose à travers sa critique ». Ce qu’offre aussi l’ ECM , insiste Didier Moreau, c’est l’occasion de rencontrer d’autres personnes, d’autres idées. L’enjeu est considérable poursuit-il, évoquant cette phrase de Paul Virilio : « toute avancée technologique a son Titanic. » Ce qui signifie que si on ne va pas audevant des problèmes que peut rencontrer le public en matière de multimédia, on expose un grand nombre de personnes à des difficultés. L’arrivée du multimédia à Mendès-France a amené un public nouveau, mais qui reste urbain. La question posée est celle de la population rurale. La réponse réside dans un projet de « scientibus » qui circulera bientôt dans deux départements : la Vienne et la Charente. « Notre idée est d’aller dans les foires et les festivals, pour populariser la démarche et essayer de monter des animations avec les forces locales. D’aller à la rencontre d’un autre public, mais de même profil ». De nombreux projets Des projets, Didier Moreau n’en manque pas. « Nous allons créer une plate-forme multimédia et emploi à la rentrée avec une partie exposition et une autre dotée de services en ligne mais aussi de services bureautiques. Nous aurons des points de rendez-vous, en partenariat avec les services d’orientation du rectorat, de l’université, de l’ANPE, des ASSEDIC... » Renseignements : Espace Mendès France Téléphone : 05.49.50.33.00 10/DOSSIER LETTRE DINFORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION février « Pour combattre lillectronisme - cest-à-dire les obstacles culturels rencontrés dans la maîtrise des technologies de linformation - il faut un projet culturel » Lhistoire dun ECM de village Le multimédia aussi peut concerner une commune rurale de 1170 habitants... ou comment le village de La Salvetat-Peyralès en est arrivé à construire une médiathèque avec un accès à linternet. Histoire dun projet devenu réalité. La Salvetat-Peyralès ? « Un village de habitants, situé entre Albi et Rodez, dans un milieu rural profond » nous précise d’entrée Eric Bultel, directeur de la médiathèque Jean Boudou de La Salvetat-Peyralès. Passer de l’Espace MendèsFrance à cette médiathèque montre assez bien l’une des grandes caractéristiques du programme ECM : sa diversité, mais aussi la permanence de sa mission : proximité, accompagnement, conseil... On s’adresse ici à des gens qui « voient dans le multimédia un objet urbain, mais aussi un moyen d’accéder à la culture ». La commune s’est interrogée sur la nature de l’équipement à construire pour redonner vie au village. Après concertation avec la population, elle a opté pour une bibliothèque dotée d’une borne multimédia. C’est une médiathèque avec multimédia et accès à l’internet qui a ouvert ses portes au début de l’été et offre une formation gratuite au multimédia. Une médiathèque en milieu rural « A l’ouverture, la médiathèque était fréquentée par des collégiens et des lycéens qui trouvaient ici un usage plus ludique et approfondi qu’en classe. Ils ont attiré les plus jeunes et on voit maintenant des enfants de - ans venir avec leurs parents. On voit aussi les adolescents expliquer le fonctionnement aux grands-parents qui, trois mois plus tard, indiquent les bons sites aux enfants... » Avant la médiathèque, le petit dépôt de livres comptait abonnés. La médiathèque, au bout de six mois de fonctionnement, en compte de plus. Six mois qui ont aussi permis d’ajuster l’offre à la demande. « Il faut aller encore plus vers eux, les guider, avoir des idées d’avance, précéder leur demande, coller à l’actualité sur et autour de l’internet ». Il faut répondre aux demandes d’informations aussi, notamment dans le domaine culturel qui suscite le plus d’intérêt avec celui de la nature. Ce sera l’une des fonctions du site internet à venir. « Il nous permettra d’être un relais de la culture », résume Eric Bultel qui attend beaucoup du réseau ECM. Et avant tout des idées. « Tout le monde a un mode de fonctionnement individuel. Le réseau sera précieux pour donner des idées d’organisation, donner des clés. Surtout pour moi qui suis au bout du monde. C’est de l’information et de la formation continue : on apprend tous les jours en écoutant ce que font les autres ». Renseignements : Médiathèque municipale Jean Boudou Téléphone : 05.65.81.45.50 « Le label que vous donne le ministère est une carte de visite ; la liberté, cest à vous den user. Vous êtes en train dinventer linternet culturel. Vous avez ma confiance », disait Catherine Trautmann le 19 janvier. On peut penser que le message a été entendu et il sera particulièrement intéressant dobserver, durant lannée qui vient, les projets générés par cette nouvelle manière de travailler et de communiquer. 1961. OUVERTURE DE LA PREMIÈRE MAISON DE LA CULTURE AU HAVRE Les maisons de la culture : au-delà de leur « échec », leur vraie réussite « Transformer en un bien commun un privilège, tel est le but des maisons de la culture » Gaétan Picon André Malraux inaugurant le musée-maison de la culture en 1961. Photo : R. Lenhof Après ans, les « maisons de la culture » sont sorties de leurs murs d’origine et leur esprit imprègne de plus en plus les lieux voués à la culture. Dès les années trente, à la Ligue des intellectuels contre le fascisme, Gaétan Picon et André Malraux parlaient de « la maison de la culture ». Quatre mois après sa nomination comme ministre d’Etat chargé des affaires culturelles, avant même la constitution officielle du ministère, Malraux annonçait qu’avant trois ans, chaque département aurait sa maison de la culture. Sept seulement rayonnaient pleinement à son départ en . La mission originelle Pour lancer le premier plan quinquennal pour la culture, en , Pierre Moinot, du cabinet d’André Malraux, écrit que la maison de la culture a pour mission d’offrir à chacun, quel qu’il soit, où qu’il soit, la tentation de la culture ; elle est là pour organiser une rencontre. « De cette rencontre peut naître une familiarité, un choc, une passion, une autre façon pour chacun d’envisager sa propre condition. Les œuvres de la culture étant, par essence, le bien de tous, et notre miroir, il importe que chacun y puisse mesurer sa richesse, et s’y contempler. » [...] « Elle exclut la spécialisation [...] et abrite toutes les formes de culture sous tous leurs aspects. [...] Elle n’a pas souci d’organiser l’enseignement même des arts, et donne toujours le pas à l’œuvre. La confrontation qu’elle suscite est directe, évite l’écueil et l’appauvrissement de la vulgarisation simplificatrice, et se fait évidemment aux risques réciproques des parties mises en présence. [...] La première forme de ce qu’on appelle d’ordinaire, par un mot d’ailleurs magique, « l’initiation » aux arts, est une rencontre intime. » Gaétan Picon précise à son tour : « Comme les universités sont les lieux où se transmet l’image achevée des cultures passées, les maisons de la culture seront les lieux où l’image inachevée de la culture présente sera montrée à ceux qui participent d’elle sans toujours le savoir, par ceux-là mêmes qui la façonnent. » Si on a pu parler d’un échec des maisons de la culture, c’est parce que cette démarche d’accès élargi à la culture, qui a immédiatement séduit des responsables culturels dans le monde entier, de l’Amérique du Nord jusqu’au cœur de l’Inde, n’a été mise en œuvre par Malraux lui-même, assisté de E.-J. Biasini, que dans sept villes et non dans départements comme il l’avait espéré. Quarante ans après Aujourd’hui, on compte soixante trois « scènes nationales » - jusque dans des villes petites -, qui appliquent la démarche avec rigueur et succès. Mieux encore, nombre d’institutions classiques et parfois centenaires ont intégré le principe de la pluralité des disciplines artistiques : bibliothèques, théâtres municipaux, festivals « spécialisés », jusques et y compris des musées, et des écoles d’art : non seulement le centre Pompidou, mais le musée d’Orsay et le Grand Louvre lui-même offrent tout au long de la journée des concerts, des séances de cinéma, des cassettes à emprunter ou à acheter. La Comédie-Française propose une galerie d’œuvres contemporaines au Vieux-Colombier et le Conservatoire national supérieur de musique est devenu une « Cité de la musique » où le public du nord de Paris est bienvenu. Ainsi, en quarante ans, la « maison de la culture » est-elle sortie des murs des « maisons de la culture » originelles et imprègne-telle désormais l’esprit et la démarche d’une majorité d’institutions culturelles en France. C’est exactement le but que lui assignaient en profondeur Gaétan Picon et André Malraux, son succès le plus grand. Comme le disait Picon à l’ouverture de la maison de la culture d’Amiens en : « Ce que seront les maisons de la culture, nous le savons moins que nous ne le cherchons ensemble. » Augustin Girard président du Comité d’histoire 12/ACTUALITÉ LETTRE DINFORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION février DUCHENNE DE BOULOGNE VISAGE ET EXPRESSIONS Une confrontation pédagogique entre un maître ancien et des points de vues contemporains Karine Hoffman. Sans titre, 1998 L’Ecole nationale supérieure des beaux-arts présente une exposition qui trace un parallèle entre les travaux photographiques de Duchenne de Boulogne et des points de vues contemporains issus d’une expérience pédagogique sur le visage et ses expressions. L’Ensb-a renoue ainsi avec une tradition scolaire, dont l’illustration privilégiée est certainement le célèbre concours de Têtes d’expression fondé par Caylus en et qui consistait à exprimer une passion en dessinant un visage d’après nature. Après ses études de médecine à Paris où il soutient sa thèse en , Duchenne de Boulogne travaille dans les services de grands médecins de son époque : Trousseau, Aran, Rayer, Nélaton... La fréquentation de différents hôpitaux lui permet d’accumuler une masse considérable de notes et d’observations. Dès , il commence ses travaux sur l’électricité appliquée à la thérapeutique mais également à la pathologie. Il exploite la découverte de Faraday en sur les courants d’induction. Il améliore et construit de nouvelles machines électriques. Pour certains, il est le créateur de l’électrothérapie. Médecine + photographie Duchenne de Boulogne fait autant partie de l’histoire de la clinique que de celle de la photographie. Il fut un pionnier de l’utilisation de la photographie en tant que nouveau moyen d’obser- vation, de représentation et de connaissance dans le domaine médical. Il a construit une véritable iconographie médicale, au service de la recherche scientifique et de l’enseignement. Dans les années , Mathias Duval, lui-même médecin et professeur d’anatomie à l’Ecole des beaux-arts, utilise pour son enseignement certaines images de Duchenne qui, en signe de reconnaissance, fait don à cet établissement, en , d’une partie importante de sa collection. Il s’agit pour l’essentiel de photographies ovales conçues « surtout pour l’enseignement » et qui représentent autant de figures grimaçantes ou attendrissantes, d’un album personnel, intitulé Mécanisme de la physionomie humaine, comprenant de véritables tableaux photographiques de personnages mis en scène par Duchenne, et de la présentation de l’Atlas électro-physiologique humaine. Ces photographies, d’un grand intérêt documentaire et artistique, appartiennent au fonds exceptionnel de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts qui possède plus de photographies anciennes, épreuves et négatifs, où se retrouvent la plupart des grands noms de l’histoire de la photographie, Eugène Atget, Edouard Baldus, les frères Bisson, Delmaet et Durandelle, Charles Marville... Une expérience pédagogique L’exposition consacrée à Duchenne de Boulogne a servi de prétexte tout au long de l’année à un projet pédagogique au sein de l’Ensb-a, dont les résultats sont l’objet d’une exposition présentée parallèlement dans la salle Melpomène. L’exploration médicale et esthétique de Duchenne, qui électrise les muscles de la face pour inventer une « orthographe » des émotions, a rencontré l’intérêt des étudiants en art confrontés aujourd’hui comme hier à ce thème essentiel de la représentation. Comme avec Géricault l’année dernière, le projet Visage et expression a permis de confronter des pratiques diverses issues de nombreux ateliers de l’Ecole qui utilisent des techniques et des supports variés. Peintures et dessins, mais aussi photographies, bandes et installations vidéos, installations multimédia sont réunis dans cette exposition dont il faut saluer le caractère expérimental. Jusquau 4 avril 1999 Ecole nationale supérieure des beaux-arts, 14 rue Bonaparte, 75006 Paris Téléphone : 01.47.03.50.00. Télécopie : 01.47.03.50.80 13/ACTUALITÉ LETTRE DINFORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION février LANNÉE DE LA FRANCE AU JAPON Entretien avec Christian Morieux, conseiller culturel à lAmbassade de France au Japon En dépit des vicissitudes de l’histoire, le courant d’échanges entre la France et le Japon a toujours été vivace. Les peintres japonais autrefois, les cinéastes plus récemment, ne concevaient pas leur carrière artistique sans un passage à Paris. Les impressionnistes français ont découvert le sens de la dissymétrie dans la peinture japonaise et les architectes ont trouvé dans ce pays un sens particulier de l’organisation de l’espace et du vide. Une classe de lycéennes japonaises photographiée devant la Statue de la liberté.© P. Duval Lettre dinformation : Avant que l’Année de la France au Japon ne se clôture, quelles ont été les manifestations marquantes ? Christian Morieux : Les grands événements ont été nombreux. La Statue de la liberté du pont de Grenelle installée dans la baie de Tokyo est devenue un lieu de promenade pour les Tokyoites qui viennent s’y faire photographier par milliers. L’inauguration du Salon de l’agriculture et des régions par le Président de la République française a été une grande fête populaire. Plus de personnes en cinq jours, une ligne de métro saturée dès le matin, des stands vidés de leurs marchandises en deux jours. L’automne musical a été placé sous le signe de la France avec le grand succès de l’Orchestre de Paris et de George Prêtre qui ont joué à Tokyo à guichets fermés, ainsi que celui de l’Orchestre philharmonique de Radio-France avec Marek Janowski devant des salles combles. On a pu voir à Tokyo un très beau concert de jazz du trio Humair-Chevillon-Ducret ; le Don Giovanni dans la version teurs : les échanges commerciaux, la coopération scientifique et technologique, la promotion des jeunes artistes et des jeunes chercheurs. Elle a aussi permis de mettre en œuvre les orientations du « Plan des actions pour l’an », et en particulier les échanges de jeunes, d’étudiants et de chercheurs, les accords entre résidences d’artiste. Avec le succès de la Coupe du monde de football, elle a suscité un intérêt nouveau pour la langue française, sur lequel nos instituts et alliances essaient de s’appuyer pour renforcer le goût qu’a montré la jeune génération japonaise pour notre langue. L I : Quels projets vont naître de cette expérience ? C M : Cette année a permis de faire connaître au Japon les arts du cirque (Cirque Ici, le Cirque baroque), de donner leurs chances à de jeunes musiciens (Claude Barthélémy, Joëlle Léandre, Pascal Contet), de renforcer le rayonnement des résidences d’artistes (Villa Kujoyama), et de donner un public à nos créateurs les plus contem- de Peter Brook présentée l’été dernier à Aix-en-Provence ; le Phèdre de Luc Bondy tandis que l’exposition Chefs d ’œuvre du musée de l’Orangerie accueillait au Bunkamura son e visiteur. Parmi les grands moments à venir, citons la venue des Orchestres nationaux de Toulouse et de Lyon, la Neuvième symphonie de Beethoven de Maurice Béjart avec le Ballet de l’Opéra de Paris, et Shazam le dernier spectacle de Philippe Decouflé. Cette énumération traduit bien, je crois, la grande diversité des événements qui ont constitué l’Année de la France au Japon. L I : Dans quelle mesure cette opération a-t-elle contribué au rapprochement des deux pays ? C M : L’Année de la France aura été un moment privilégié dans les relations franco-japonaises. Elle a permis de cristalliser toute une série d’événements autour de quelques idées-forces comme la jeunesse, la modernité ou la création. Elle a donné une visibilité nouvelle à un courant d’échanges qui touche tous les sec- porains (Fabrice Hybert...). Dans le domaine du théâtre, les contacts pris vont déboucher à l’automne sur une saison du théâtre français contemporain, et le Salon du livre de Tokyo a suscité une nouvelle demande de traductions de romans et d’essais dans le domaine des sciences sociales. Opération organisée par lAssociation pour la réalisation de lAnnée de la France au Japon, en collaboration avec plusieurs ministères français, ainsi que des entreprises privées françaises et japonaises. LA LIBERTÉ GUIDANT LE PEUPLE DE DELACROIX SENVOLE POUR TOKYO La liberté guidant le peuple de Delacroix va faire l’objet d’une exposition exceptionnelle à Tokyo. Transporté à bord de l’airbus « Bélouga », le plus gros avion du monde, le tableau sera inauguré par Catherine Trautmann le février. Exposition jusquau 29 mars 1999. 14/ACTUALITÉ LETTRE DINFORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION février FORMATION Préserver les métiers dart En , un programme, Trésors humains vivants, était lancé par l’Unesco. Son objectif ? La mise en place, dans les pays participants, de systèmes de préservation et de promotion du patrimoine culturel immatériel. Aujourd’hui, du au février, les participants à ce programme se réunissent à Venise au cours d’un atelier international de formation. Chaque pays présentera sa propre procédure de préservation des Trésors humains vivants. Par ailleurs, les discussions porteront sur les modalités d’une coopération internationale. La France est représentée par Pascal Leclercq, secrétaire général du Conseil des métiers d’art et par le maître d’art Henri Desgrippes, ébéniste. L’intervention de Pascal Leclercq portera sur le rôle et la fonction du Maître d’art, titre créé en France en par le ministère de la culture. Un maître d’art est un professionnel d’excellence, exerçant un métier rare ou précarisé, sélectionné par le Conseil des métiers d’art et investi de la responsabilité de transmettre son savoir-faire à un élève de son choix. Il y a maîtres d’art en France qui représentent autant de savoir-faire rares et exceptionnels au service de la restauration du patrimoine et de la création contemporaine. Renseignements : conseil des métiers dart Michaela Lerch-Moulin, 01.40.15.74.10 GUY LIMONE AU CENTRE DART CONTEMPORAIN DE CASTRES Jusquau 18 mars 1999 Avec Guy Limone, le centre d’art contemporain de Castres inaugure sa première expérience de résidence d’artiste. Outre une exposition d’un ensemble de séries de l’artiste, sa présence à Castres permet à la population d’approcher une démarche de création, voire d’y participer par des rencontres, des dialogues, des débats. En particulier, une collaboration effective s’est mise en place entre Guy Limone et l’école municipale des beaux-arts dans le cadre de la convention signée en et qui formalise les liens et les échanges entre le centre d’art contemporain et l’école municipale des beaux-arts. Renseignements : centre dart contemporain de Castres 35 rue chambre de lédit, Castres. Téléphone : 05.63.59.30.20. http://www.centredart-castres.org Documentation photographique, un ensemble documentaire consacré à l’art contemporain. Comment l’histoire de l’art depuis entre-t-elle en résonance avec celle du politique, des comportements et des mentalités ? De Rothko à Messager, de Tinguely à Picasso, de Matisse à Pollock, ce numéro nous entraîne, reproductions à l’appui, au cœur des multiples facettes de la création contemporaine. Ce document devrait permettre à chacun d’aborder avec moins de distance la création actuelle. Yves Michaud. Lart contemporain. Coll. Documentation photographique 1999. 64 pages, 58 F ITINÉRANCES 99 Le festival de cinéma dAlès Raoul Dufy. Le pêcheur napolitain, 1914. Coll Josefowitz RAOUL DUFY AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE LYON Jusquau 18 avril 1999 L’exposition organisée par le musée des beaux-arts de Lyon en collaboration avec le musée Picasso de Barcelone constitue la première véritable restrospective, depuis plus de ans, de l’œuvre de Raoul Dufy (-). Plus de œuvres (peintures, aquarelles, dessins, gravures, céramiques, textiles…) mettent en évidence la qualité et la diversité d’un art trop souvent considéré comme « facile ». Musée des beaux-arts de Lyon. Téléphone : 04.72.10.17.40. Lexposition partira ensuite pour le musée Picasso de Barcelone, du 29 avril au 11 juillet. PUBLICATION Lart contemporain La Documentation française vient de publier dans sa collection Détail écuelle, Antoine Iee Chapuis, Dijon © Inventaire général ADAGP lon, Beaune, Bourg-en-Bresse, Chalon, Chatillon-sur-Seine, Mâcon, Semur-en-Auxois... Cette exposition est le résultat de recherches menées depuis par le service de l’inventaire général de Bourgogne dans le cadre d’un programme national associant l’Inventaire général et le CNRS. Renseignements : DRAC Bourgogne, 03.80.68.50.00. LE MUSÉE NATIONAL DE LA RENAISSANCE PRIMÉ 5 >> 15 mars 1999 Créé en , Itinérances privilégie les films et les auteurs qui traitent du voyage, de l’exil et de la quête initiatique. Le thème de la ville et des itinérances urbaines sera le fil de cette e édition. Cette année, Mika Kaurismäki et Ken Loach sont à l’honneur. Par ailleurs, de nombreuses actions sont ciblées sur le public scolaire : Ecrits sur l’image, un entraînement à l’analyse de l’image et au commentaire critique pour des collégiens et lycéens du Gard et de la Lozère ; Faîtes votre cinéma, des jeunes de quartiers défavorisés développent leurs projets de courts métrages, encadrés par des professionnels… Renseignements : Festival dAlès Mas Bringer 30100 Alès Téléphone : 04.66.30.24.26. Un film réalisé par Patrick Ladoucette pour le musée national de la Renaissance, La nef dite de Charles Quint (fin du XVIe siècle) : le temps d’une renaissance, a obtenu la mention spéciale à la mise en valeur, lors du festival audiovisuel international Musées & patrimoine, qui s’est tenu à Ouagadougou (Burkina Faso) du au décembre. REFLETS DARGENT Lorfèvrerie en Bourgogne du XIVe au XXe siècle OLIVIER POIVRE DARVOR, DIRECTEUR DE LAFAA 27 février >> 26 avril 1999 Le musée des beaux-arts de Dijon présente quelque pièces d’orfèvrerie provenant de collections privées et publiques françaises. Elles permettent d’appréhender la production à la fois civile et religieuse des différentes communautés d’orfèvres rattachées à la Monnaie de Dijon. villes sont concernées par cette exposition : Dijon, Autun, Aval- TOP COM DOR La direction du patrimoine et de larchitecture récompensée La mission de la communication de la DAPA et l’agence GCI Moreau Lascombe ont reçu le Top com d’or des relations presse institutionnelles pour l’organisation et la médiatisation des Journées du patrimoine. Félicitations à François Muller et à son équipe. Olivier Poivre d’Arvor a été nommé directeur de l’AFAA. Il avait occupé antérieurement les fonctions de directeur des Centres culturels français d’Alexandrie et de Prague. Il a été jusqu’au janvier conseiller culturel à l’Ambassade de France à Londres et directeur de l’Institut français du Royaume-Uni. LAFAA a déménagé au 1 bis, avenue de Villars, 75007 Paris Téléphone : 01.53.69.83.00 Télécopie : 01.53.69.33.00 Publication CULTURES DU MONDE EN FRANCE LE GUIDE 15/ACTUALITÉ LETTRE DINFORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION février DÉCRET : LE FONDS DE MODERNISATION DE LA PRESSE QUOTIDIENNE Le décret du février instaurant le Fonds de modernisation de la presse quotidienne et assimilée et fixant son mode de fonctionnement a été publié au Journal officiel du février. Ce fonds vise à améliorer la productivité des entreprises, à favoriser l’accès des rédactions aux nouvelles technologies et à assurer par des moyens modernes la diffusion des publications auprès des nouvelles catégories de lecteurs. Il est alimenté par le produit d’une taxe de % sur le hors média. Cette taxe a rapporté MF en et doit rapporter quelque MF cette année. Le fonds financera les projets retenus sous forme d’avances remboursables et de subventions. Le montant total de l’aide ne pourra excéder % du montant du projet. Le décret fixe plusieurs critères d’attribution des aides : la situation de l’entreprise, l’ensemble des aides publiques dont elle est susceptible de bénéficier, la nature et la qualité du projet, la contribution du projet à la modernisation de l’entreprise, son coût net pour celle-ci et l’effet du projet pour l’emploi. Renseignements : SJTI, 01.42.75.80.00 SCÈNE CONSACRÉE À LA DANSE Un rapport commandé à Anne Chiffert Catherine Trautmann a confié à Anne Chiffert une mission de réflexion sur son projet d’ouverture d’une salle consacrée exclusivement à la danse. Présidente du Centre national de la danse qui doit ouvrir ses portes prochainement, elle sera chargée de faire des propositions sur l’emplacement, les statuts, les moyens et les missions de la future scène. Dans sa mission Anne Chiffert sera entourée de sept personnalités de la danse : Brigitte Lefèvre et Yorgos Loukos, directeurs de la danse de l’Opéra de Paris et de l’Opéra de Lyon, les chorégraphes JeanClaude Gallotta et Michel Kelemenis, Jacques Blanc, directeur du Quartz de Brest, Guy Darmet, directeur-fondateur de la Maison de la danse de Lyon et Patrick Pernin, administrateur du Centre national de danse contemporaine d’Angers. PUBLICATION Action culturelle dans les quartiers, enjeux et méthodes Les projets d’action culturelle ont été lancés depuis le début des années , sur des quartiers d’habitat social. En , une enquête étudie les différentes questions posées par cette opération : comment conduire ces projets, les inscrire dans la durée, accompagner les changements qu’ils génèrent ? Quelles relations constructives établir avec ceux qui travaillent ou vivent sur un territoire donné ? Des pistes de réflexion sont ouvertes pour tenter de cerner les grands axes d’une méthodologie de projets et les conditions du succès de l’action culturelle dans et avec les quartiers. Action culturelle dans les quartiers. Culture & Proximité, hors-série oct.98. 219 p. 90 F. Ed Opale, 46 rue des Cinq Diamants, 75013 Paris. Téléphone : 01.45.65.20.00. ERRATUM Dans la Lettre d’information n°, il fallait lire page : le concours de l’Académie de France à Rome « est ouvert à tout candidat âgé de plus de ans et de moins de ans au décembre et déjà engagé dans la vie professionnelle » Trois questions à Jean-Luc Toula Breysse Lettre dinformation : Quel est l’objectif de cet ouvrage ? Jean-Luc Toula Breysse : Montrer que les initiatives, quelles que soient les disciplines artistiques (arts plastiques, cinéma, danse, littérature, musique, théâtre), sont plurielles. Que l’échange engendre une dynamique vitale tant auprès des créateurs français que des publics de plus en plus curieux des autres et de l’ailleurs. Ce guide recense de manière non-exhaustive, et dans une vision toute subjective, les principaux acteurs et lieux favorisant la découverte des cultures étrangères. Lors de la rédaction, j’ai immédiatement constaté une évidence : la passion de fortes personnalités du monde culturel a, depuis des décennies, permis ces rencontres, aujourd’hui de plus en plus nombreuses. L I : Comment utiliser ce guide de façon optimale ? J-L T B : Avec plus de structures et organismes, il se veut avant tout pratique. Chaque chapitre (institutions publiques françaises, lieux de diffusion, éditions, disques, audiovisuel, repères bibliographiques) est introduit par des textes de personnes directement concernées : Bartabas, Catherine Clément, Alain Crombecque, Jacques Dars, Jean Duvignaud, Chérif Khaznadar, Jean Malaurie, Jean-Hubert Martin, Jack Ralite, Jean Rouch, Gilbert Rouget et Catherine Trautmann. Selon votre recherche, les index d’organismes, géographique, patronymique et par région vous renvoient aux fiches informatives. L I : Quelle est la qualité de l’accueil réservé en France aux cultures étrangères ? J-L T B : Paradoxalement, l’engouement pour les cultures d’Afrique, des Amériques, d’Asie et d’Océanie provoque une offre si grande, qu’il est parfois difficile de s’y retrouver. Le meilleur peut côtoyer le pire. En tout état de cause, l’accueil demeure une vertu partagée par un grand nombre de professionnels. Incontestablement, le succès repose sur un seul critère, l’acte poétique. PUBLICATION Le premier catalogue du FRAM de la région Centre Le Fonds régional d’acquisition des musées de la région Centre publie un catalogue qui répertorie les œuvres acquises de à par les musées classés de la région. Toutes les notices scientifiques et historiques ont été rédigées par les conservateurs. Rappelons que le rôle du FRAM est d’octroyer des subventions d’achat aux musées classés et contrôlés ( à % du coût d’acquisition). Renseignements : DRAC Centre Téléphone : 02.38.78.85.00 JEAN LUC TOULA BREYSSE, Cultures du monde en France, le guide. Editions Plume / Maison des Cultures du Monde Avec le soutien du département des affaires internationales 285 pages 98 F 16/PORTRAIT LETTRE DINFORMATION MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION février FRANCOIS RAFFINOT Mes projets chorégraphiques à lIRCAM François Raffinot cultive les paradoxes et les contre-pieds : après avoir redécouvert le patrimoine de la danse baroque, il crée à présent un département de création chorégraphique à l’IRCAM-centre Georges-Pompidou. Il nous parle de ses projets, de son rapport particulier à la musique et... des questions sans réponse que pose la danse. Lettre dinformation : Votre parcours de chorégraphe est assez atypique et vos recherches vous ont conduit à la fois vers la danse baroque et vers la danse contemporaine... François Raffinot : Une des priorités de la chorégraphie, c’est la nature du rapport avec la musique. Un rapport de corps à corps, si on peut dire. Dans mon cas, ce rapport est alternativement passé par le continent de la musique baroque et par les territoires de la musique contemporaine. J’ai pris la direction de la compagnie de danse baroque Ris et danceries puis du Barocco avant celle du Centre national chorégraphique du Havre/Haute-Normandie. Aujourd’hui, je viens travailler à l’IRCAM-centre Georges-Pompidou avec la musique contemporaine. Mais j’insiste : quand nous avons redécouvert tout ce patrimoine des danses savantes et populaires du XVI e et du XVIIe siècles, c’était toujours dans une optique particulière : celle d’un chorégraphe contemporain qui faisait des recherches historiques en parallèle. L I : Ce parcours correspond-il à un goût du paradoxe ou à un souci de cohérence ? F R : Je crois que mon travail répond à une véritable cohérence, mais il se nourrit évidemment aussi de paradoxes. Poser des questions curieuses, déplaisantes, déconcertantes, poser des questions paradoxales, des questions sans réponse, tout cela constitue pour moi la trajectoire d’un artiste. L I : L’ IRCAM constitue un nouveau pari pour vous. Qu’estce qui vous a poussé à aborder ce nouveau territoire ? F R : J’avais décidé de rester ans au Havre. Le centre chorégraphique est maintenant bien implanté avec de nouveaux studios et j’ai pu me ressourcer complètement. Avec Laurent Bayle, nous avons élaboré ensemble le projet d’adjoindre un département de création, de pédagogie et de recherche chorégraphique sur le modèle du travail effectué en musique à l’IRCAM. J’en ai pris la direction au er janvier de cette année. Dans un premier temps, ce département va se consacrer en priorité à la création. Il va permettre de favoriser les commandes de composi- François Raffinot. © Jérôme de Perlinghi tions musicales en concertation, ou plutôt de concert avec des projets chorégraphiques. L I : Quels sont vos objectifs, au sein de l’IRCAM... en matière de publics et de diffusion des spectacles notamment. F R : Mon premier vœu est de renouveler le dialogue entre les musiciens et les chorégraphes. Ensuite, le brassage des publics est une idée qui me tient à cœur. Décloisonner, croiser, brasser - que le public habitué à venir à des concerts de musique contemporaine croise le public habitué à la danse. Ce brassage me paraît essentiel : un dialogue plus ouvert doit s’instaurer entre les créateurs, les interprètes et le public. Pour ce qui est de la diffusion des spectacles, il serait souhaitable de créer un environnement autour de la représentation sous forme de concerts ou de cours pour les...musiciens et pour les... danseurs, des démonstrations sur la création assistée par ordinateur, des rencontres avec les créateurs, etc. Toutes les formules possibles pour donner à la création contemporaine sa véritable mesure. L I : Quels sont les moyens dont vous disposez ? F R : Le montant de la subvention qui nous est allouée par la DMDTS est de , MF . Mais nous sommes dans une phase de recherche et de rodage de l’outil : le succès de ce projet permettra de déterminer son envergure véritable... et j’espère sérieusement qu’une augmentation de nos moyens sera envisagée rapidement. L I : Play back, sera votre première chorégraphie créée à l’IRCAM . Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce projet ? F R : Il s’agira d’une pièce sur l’absence, les voix des absents - celle de Salman Rushdie, en particulier. Le compositeur Edmund Campion, qui réalise la musique dans les studios de l’ IRCAM , convoque trois musiciens qui jouent sur scène. Je tiens beaucoup à cette idée : faire jouer les musiciens auprès des danseurs. Un spectacle doit se jouer au « plus-que-présent ». 7 juin >> 13 juin PLAY-BACK IRCAM / Centre Georges-Pompidou 1 place Igor Stravinsky , 75004 Paris Renseignements : 01.44.78.48.16