Tartuffe - cloudfront.net
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Personna ges Moliéresq ues. Sommaire : I. M. Jourdain « le Bourgeois Gentilhomme ». a. Son aspect Physique. b. Son caractère c. Les Intentions de Molière. II. Scapin le fourbe : Son portrait. III. Harpagon ; L’avare. a. Aspect Physique b. Portrait Moral. IV. Tartuffe : Le faux dévot. V. Orgon : Parce que Tartuffe n’est rien sans Orgon. Introduction. • Molière est considéré comme l’âme de la comédie francaise et il en est toujours l'auteur le plus joué. A travers une œuvre impitoyable pour le mensonge des médecins ignorants, la prétention des bourgeois enrichis, l’avarice des rapaces, il cherche avant tout à faire rire er il le dit : son but est de « faire rire les honnêtes gens » • Les faire rire; leur montrer les défauts de tout un chacun dans une société gouvernée par des nobles qui méprisent les travailleurs, des défauts grossis à l’extrême qu’on retrouve chez les personnages d’œuvres fictives, mais qui auraient pu tout aussi bien être réels M. Jourdain : Le bourgeois gentilhomme. • A la demande du roi XIV qui désirait offrir à ses courtisans un divertissement dans lequel il serait question des Turcs, Molière se mit à la tâche pour composer avec Lully et le chevalier d'Arvieux ce qui est devenu le Bourgeois Gentilhomme. Cette comédie, qui constitue aussi un ballet, fut représentée pour la première fois à Chambord le 14 octobre 1670. Le titre donné à la pièce est révélateur. Il nous apprend que pour Molière le sujet de l’œuvre, c'est M. Jourdain et sa propension vaniteuse à gagner une classe sociale qui n'est pas la sienne. L’aspect physique. • Molière nous laisse imaginer l’aspect de M. Jourdain comme bon nous semble. En effet, Sans doute a-t-il de l'embonpoint ; il a rompu les mailles de ses bas et ses nouvelles chaussures le blessent. La tradition théâtrale l'a volontiers représenté comme un "gros bouffon", un "dindon superbe". La rondeur convient bien à l'homme fortuné, au bourgeois enrichi, au balourd gesticulant. • En ce qui concerne l’âge, on ne peut guère se tromper en parlant de la cinquantaine. Sa fille, Lucile, est en passe de se marier. Père de famille, ses « folies » comme les décrit sa femme, ne peuvent être tolérées. Notre héros s’entiche d’une jeune marquise, le parfait cliché de l’homme d’affaire désirant conquérir la noblesse. • Les nouveaux vêtements de M. Jourdain manquent de goût. Maladroit, presque déguisé, il se couvre de ridicule auprès de son entourage, quand il veut leur faire part de ses « dons » pour l’escrime. Un caractère emprunté. M. Jourdain affirme à travers la pièce son décalage entre l’être et le paraître, l’essence et les apparences, inconsciemment, sa devise est « L’habit fait le moine ». Il n’arrive pas à comprendre que la noblesse réside dans une élégance naturelle des gestes et de l’attitude. Un titre ne s’achète pas, il se mérite. Ses propos vont à l'unisson : ils révèlent son ignorance, son étroitesse d'esprit . Le maître de musique n'hésite pas à affirmer : "C'est un homme, à la vérité, dont les lumières sont petites, qui parle à tort et à travers, et n'applaudit qu'à contresens..." M. Jourdain n’inspire pas le respect, en effet, sa femme, et sa servante, se tordent de rire devant ce « carême prenant », Ses maîtres (professeurs) ne voient en lui qu'une bourse, son tailleur le dupe et Dorante le manipule peu scrupuleusement en le flattant avec adresse. Chacun profite de ces "visions de noblesse et de galanterie qu'il est allé se mettre en tête". Plus que tout, M.jourdain cherche à être admiré; par n’importe qui. Jusqu’à ses maîtres de danse et de musique : « Que dîtes vous de mes livrées? » Les autres traits du caractère nuancent le personnage, à partir de cette idée centrale : on le voit indécis, embarrassé par un mode de vie inhabituel. Il révèle sa couardise en apprenant l'escrime, il étale son entêtement car il a une haute opinion de sa personne. Alors qu'il a demandé l'aide d'un tiers, il n'acceptera aucune modification au compliment qu'il a rédigé pour Dorimène. Enfin, autoritaire, il a tendance à écraser les faibles et à poursuivre de ses colères ceux qui se moquent de lui, ceux qui n'admettent pas son point de vue. Au nom de sa "folie", il a décidé que sa fille épouserait un gentilhomme et l'opposition des siens fait monter les enchères. Sa vanité, son irascibilité, son jugement déformé par ses lubies se conjuguent ici pour le confiner dans l'erreur. Les intentions de Molière : Le personnage prisonnier d’une lubie. • Molière peint un personnage prisonnier d’une lubie, et fait ainsi de la naïveté, la vanité, l’égoïsme, l’autoritarisme ,les maître mots de cette pièce. • On note aussi que M . Jourdain se ferme aux événements réels et ne les acceptent que s’ils flattent sa vanité. M. Jourdain choisit un univers où il se complaît complaît dans la sotte admiration de luimême. Cette contemplation narcissique lui ôte tout esprit critique et l'on comprend qu'il devienne le jouet d'autrui, tout particulièrement des gens les moins scrupuleux. • Molière est un homme du théâtre. En montrant, il fait rire. un théoricien. C'est avant tout un homme de théâtre. Il ne rédige pas un traité, mais une comédie. Il montre, il fait rire. "Le devoir de la comédie étant de corriger les hommes en les divertissant, j'ai cru que, dans l'emploi où je me trouve, je n'avais rien de mieux à faire que d'attaquer par des peintures ridicules les vices de mon siècle..." écrit-il dans le premier placet pour Tartuffe. Ainsi il a voulu instruire en plaisant, en faisant rire. M. Jourdain sera donc un personnage ridicule. C'est un personnage de théâtre caricatural qui conserve cependant dans le même temps Scapin, le fourbe. • Scapin est un personnage de comédie. L’un des types principaux du valet bouffon de la comédie française, il est comme le trait d’union, dans cet emploi, entre les farces françaises du XVIIe siècle et la comédie italienne improvisée. • Scapin apparaît pour la première fois sur le théâtre comme personnage principal de la pièce de Molière, les Fourberies de Scapin. Les fourberies de Scapin : Résumé. •Les Fourberies de Scapin est une comédie de Molière en 3 actes et en prose. •En l’absence de leurs pères partis en voyage, Octave, fils d’Argante et Léandre, fils de Géronte, se sont épris l’un de Hyacinte, jeune fille pauvre et de naissance inconnue qu’il vient d’épouser , le second de la « jeune Égyptienne » Zerbinette. •Au retour d’Argante, Octave, très inquiet de la réaction paternelle à l’annonce de son union et, de plus, fort à court d’argent, implore l'aide de Scapin, valet de Léandre. Mais cet « habile ouvrier de ressorts et d’intrigues » ne parvient pourtant pas à faire fléchir le vieillard. •Argante répète à Géronte la nouvelle qu’il tient d’une indiscrétion de Scapin : Léandre a commis une grave erreur. Aussi le jeune homme, fort mal accueilli par son père, corrige vertement le valet pour sa trahison. Mais il quitte bientôt son ressentiment pour le supplier de lui venir en aide : il lui faut payer une rançon pour Zerbinette s’il ne veut pas la voir enlevée par les Égyptiens. •Par de hardis stratagèmes, l’inventif Scapin ne tarde pas à extorquer la somme aux deux vieillards. Portrait. • Il est le valet de Léandre, fils de Géronte. Doté d’une incroyable intelligence, il effectue de nombreuses fourberies. Il est souvent appelé par Octave et Léandre pour résoudre des problèmes. Il aime bien tromper Argante et Géronte. On découvre, au fil de la pièce, que Scapin est certes un fourbe mais aussi un homme avide de vengeance, qui a en effet passé trois ans dans une galère avant l’histoire des Fourberies de Scapin. • Molière s’est inspiré d’un personnage de la commedia dell'arte, « Scappino », fourbe, insouciant, cupide mais avec un caractère légèrement amendé, et de son costume (habit et manteau blancs, ou habit blanc rayé de vert). Son nom vient certainement du verbe « scappare » : « s’échapper ». • Scapin est donc un valet fourbe, rusé, à l'imagination vive, pétillant d'intelligence, qui vit dans l'instant, et qui ne se sent lié à personne d'autre qu'à lui-même ; il dispose à son gré des valets et des maîtres, dirige, commande, tourne tout en dérision, mais n'oublie jamais qu'il est lui-même valet : et pourtant, c'est lui qui mène le bal. Harpagon ; l’avarice même. • Harpagon est l’une des créations les plus fortes de Molière, En l'appelant Harpagon, il lui donne un nom d'injure à l'intention des maîtres rapaces. De scène en scène, détail par détail, avec de plus en plus de relief jusqu'à l'aboutissement du fameux monologue, il dresse son portrait. Un portrait…. Avare. Roger Jendly dans le rôle d’Harpagon Portrait physique : • On peut le constater assez rapidement, les habits d’Harpagon sont loin de le rajeunir : il est vêtu d'un pourpoint démodé retenu aux chausses par des aiguillettes, moyen plus économique que les rubans ; il porte une collerette, qui le fait ressembler aux contemporains d'Henri IV. À ce tableau s'ajoutent des lunettes, signe de décrépitude à son époque. Cette apparence minable est aggravée par une « fluxion » qui lui provoque des quintes de toux. Le portrait physique annonce le portrait moral. Portrait moral. • Les aspects dominants : -L’avare. -Le père de famille. -Le vieillard amoureux. -Le maître. Todd Jefferson, dans le rôle d’Harpagon Aspect 1 :L’avare. • Harpagon gagne très bien sa vie en pratiquant le métier d’usurier. • Il a horreur de dépenser de l’argent. • Il est sourd ou aveugle à tout ce qui l’éloigne de son argent. • Il est avare jusqu’à l’obsession. • Sa cassette est sa meilleure amie. « Anselme : Allons faire part de notre joie à votre mère Harpagon : Et moi, voir ma chère cassette » • Il frôle la folie quand on lui vole sa cassette : « Il ne faut plus jurer de rien, et je crois après cela, que je suis homme à me voler moi-même. » Aspect 2 : Le vieillard amoureux • Harpagon est vieux, riche, veuf et « amoureux » • Il est d’une naïveté enfantine quand Frosine lui parle de Mariane. • Il se rend ridicule. Aspect 3 : Le père de famille. • Ses enfants n’en peuvent plus de la tyrannie de leur père, Cléante souhaite même sa mort. •Il ne retient de la paternité que le pouvoir. •Son fils est contraint d’emprunter. •Sa tyrannie a une influence néfaste sur la vie amoureuse de ses enfants •Il veut marier sa fille à un riche bourgeois « sans dot », et son fils à une « certaine veuve » •Aucune pitié pour sa fille : « il valait bien mieux qu’il te laissât noyer » Aspect 4 : Le maître • Harpagon fait preuve d’un tempérament dictatorial. • Il exerce un pouvoir tyrannique de plus en plus insupportable sur sa maison. • On peut remarquer un énorme « contraste » entre son bien et l’état de sa maison. • Il traite mal ses domestiques (et ses chevaux!) Tartuffe. Résumé: • Orgon est un personnage assez important tombé sous la coupe de Tartuffe, un hypocrite et faux dévot. Il est le seul (avec sa mère, madame Pernelle) à en être dupe. Tartuffe réussit à le manipuler en singeant la dévotion et a réussi à devenir son directeur de conscience. Cet aventurier se voit proposer la fille de son bienfaiteur en mariage, en même temps qu’il tente de séduire Elmire, beaucoup plus jeune que son mari. Démasqué grâce à un piège tendu par Elmire afin de convaincre son mari de l'hypocrisie de Tartuffe, il veut ensuite chasser Orgon de chez lui grâce à une donation inconsidérée que celui-ci lui a faite de ses biens. En se servant de papiers compromettants qu’Orgon lui a remis, il va le dénoncer au Roi. Imprudence fatale : le Roi a conservé son affection envers celui qui l’avait jadis bien servi. Il lui pardonne et c’est Tartuffe qui est arrêté. Tartuffe : Un personnage Contradictoire. • Dorine esquisse rapidement un portrait physique de Tartuffe : « Gros et gras, le teint frais et la bouche vermeille » (v. 234). En juxtaposant cette indication et le premier vers que le personnage prononce en entrant en scène : « Laurent, serrez ma haire avec ma discipline » (v. 853), l'on met en évidence la contradiction essentielle de son caractère. Cette opposition fondamentale entre les instincts profonds de Tartuffe et son attitude apparente était sans doute nécessaire; il faut bien qu'il se trahisse de quelque façon pour que le spectateur sache qu'il a devant lui un hypocrite. Molière a su, avec une géniale habileté, se soumettre à la nécessité du grossissement dramatique, tout en maintenant à son personnage sa vérité humaine. En effet, la sensualité de Tartuffe se révèle aussi bien dans son attitude à l'égard d'Elmire, que dans sa gourmandise. • Tartuffe est ambitieux, rusé et tenace, il n'abandonne pas la partie : il se sait intelligent, se croit plus fort que tout le monde, et la facilité avec laquelle il manœuvre Orgon n'a fait qu'accroître son assurance. Celui-ci est l'éternelle dupe de ses simagrées. • Mais lorsque Tartuffe exprime à Elmire en termes mystiques un amour tout humain (acte III, scène III), on peut se demander s'il se contente de jouer, non sans dilettantisme, son rôle de séducteur tout en conservant son masque de dévot; on a l'impression que, poussé par un désir irrésistible vers Elmire, il reste réellement prisonnier du langage et de l'attitude auxquels il a soumis son personnage; son masque lui est-il devenu si familier qu'il finit lui-même par en être dupe? Une telle interprétation dépasse peut-être l'intention de Molière; mais démontre la complexité du personnage. • Escroc de profession, habile à exploiter la piété de ses dupes pour se ménager une existence confortable, Tartuffe dépasse aussi par sa signification la réalité sociale que lui avait donnée Molière; on peut y voir un raté qui prend sa revanche sur une société où il n'a pas su se faire une place. Tartuffe n’est rien sans Orgon. • En effet, Tartuffe n’est rien sans Orgon, est c’est pourquoi Molière lui-même a choisi d’interpréter Orgon sur scène et non Tartuffe. • Orgon a un passe que Molière esquisse: il fut un «homme sage»; «il montra du courage ». Or le personnage est devenu tout autre depuis qu’il a rencontré Tartuffe. Il est absolument fanatisé: il ne peut se contrôler lorsque Tartuffe est en jeu. Il est capable des pires cruautés: envers Mariane, pour honorer Tartuffe, envers Damis pour le venger. Cléante, Dorine, quiconque ose critiquer le «dévot personnage» le met dans des colères aveugles. Elmire a bien de la peine à triompher de son incrédulité parce qu'ici encore Tartuffe est mis en cause. Cette sorte de folie à caractère obsessionnel donne l'impulsion à tous ses excès: entêtement borné, sottise naïve, assurance imperturbable pour nier les évidences les plus claires. Sans doute portait-il le germe de toutes ces outrances dans son caractère, mais son obsession de la dévotion, fixée par Tartuffe, a mis au jour ces mouvements d'un tempérament impulsif et leur a donné libre cours. A l'acte V, enfin désabusé, Quelques autres personnages de Molière : Parce qu’ils sont tous importants. • Alceste l’idéaliste, épris de Célimène _ Le misanthrope. • Argan, le malade imaginaire, dont la femme n’attend que la mort pour hériter de sa fortune _ Le malade imaginaire. • Philaminte, Bélise, Armande, Trissotin et Vadius, les femmes savantes _ Les femmes savantes. • Arnolphe, ou M. de la Souche, désirant un bonheur conjugal tout en étant hanté par une future trahison de sa future femme. _ L’école des femmes. • Magdelon et Cathos, les deux « precieuses ridicules », deux jeunes provinciales arrivées à Paris en quête d’amour _ Les précieuses ridicules. • Ariste et Sganarelle, le tolérant-compréhensif et le sévèreimpérieux, deux frères qu’opposent leurs caractères respectifs. _ L’école des maris. Conclusion. A travers ses personnages dont chacun représente des défauts non d’une, mais de plusieurs sociétés, Molière aide l’avare à devenir généreux, apprend au « M. Jourdain » de chaque époque à ne pas oublier qu’être soi-même est la plus grande des noblesses, met en garde les dupes et les naïfs d’entre nous contre les nombreux « Tartuffe » qui rôdent et roderont toujours… Ses personnages ont fait rire, font rire, et feront surement rire encore. Il l’a dit : «C’est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens. »