labels en france années 60
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labels en france années 60
LABELS EN FRANCE ANNÉES 6 orties dans l’urgence, certaines publications peuvent sembler à priori brouillonne. Quelques années plus tard, ces brouillons sont devenus des collectors : la faute d’orthographe «Eddie Soit Bon» sur le deuxième EP des Chaussettes Noires constitue l’exemple-type. Quel pays autre que la France aurait publié un super 45 tours du Thirteen Floor Elevators avec une pochette montrant simplement une guitare électrique ? Un même disque existe simultanément sous le nom de Them et de Belfast Gypsies. Un EP des T-Bones présente une photo des Yardbirds. Un du Jimi Hendrix Experience révèle un trio erroné incluant Long Chris ! Un autre de Nancy Holloway est orné d’un portrait de Valérie Lagrange. Certains portent la même référence mais des titres différents (Byrds «Mister Tambourine Man», Eddy Mitchell «Et S’Il N’En Reste Qu’Un »). Les McCoys, avec « Hang On Sloopy », ont droit à la première pochette en relief du monde entier, devant l’album «Their Satanic Majesties Request» des Rolling Stones. Le 33 tours anglais «Beatles For Sale», en traversant la Manche, est rebaptisé ici «1965» et donne droit à une pochette extraordinaire que le monde nous envie, comme celle du fameux EP dit sandwich. Il en est de même pour la seconde édition du super 45 tours des Stones «Get Off Of My Cloud» appelée Olympia. Et que dire du «2.0000.000e Disque» des Chaussettes Noires dont l’emballage est merveilleux. Cette étude couvre donc les années 60. Toutefois, dans certains cas, il est difficile de ne pas déborder de ces frontières trop strictes d’une période s’étalant du 1er janvier 1960 au 31 décembre 1969. A cela, deux explications: certaines parutions importantes ne doivent être écartées de l’esprit années 60. Deux exemples, l’un pré-60, l’autre post-60, s’imposent pour étayer ce propos. La sortie du premier super 45 tours de Johnny Hallyday, début 1960, ne doit pas occulter les éditions préalables de certains EP de Richard Anthony ou Claude Piron. D’autant que le marché hexagonal n’étant guère florissant, plusieurs disques de rock’n’roll sont publiés en 1958 et 1959, toujours en vente en S Deuxième super 45 tours ABC-Paramount de Lloyd Price. 28 table d’albums uniques et spécifiques (Beatles, Stones, Hendrix) ou offrant de notables variations par rapport à l’édition originale américaine ou anglaise (Dylan, Kinks...), sans oublier les pochettes luxueuses du style de celle de Johnny Hallyday comme « Salut Les Copains » ou « Johnny Chante Hallyday ». Cette série d’articles inventorie toutes les marques distribuées dans notre pays, de A à Z, durant les années 60, qu’elles soient consacrées à des artistes étrangers ou français, ou mixtes. 1960. Quant à «Let It Be», concrétisant la séparation des Beatles, il scelle véritablement la fin des années 60, bien que paru au printemps 1970. Comme l’a si bien raconté Eddy Mitchell, quand il a voulu enregistrer avec les Chaussettes Noires fin 1960, il a pris le Bottin et à la lettre A, il n’y avait rien... Raison pour laquelle il a téléphoné chez Barclay ! Ce pourquoi les premiers labels inventoriés sont des licences d’origine américaine. A l’orée des années 60, la firme ABC-Paramount (associée à Véga qui regroupe les artistes français) est déjà bien implantée grâce au colossal succès de «Diana» par son jeune interprète Paul Anka. Si sa popularité, avant de signer pour RCA, marque un peu le pas, Ray Charles prend le relais avec une impressionnante brochette de tubes. Il arrive de chez Atlantic, tout en publiant accessoirement des disques sur la marque de jazz Impulse. Cela fait que les sorties des trois labels se télescopent. Malgré deux tubes («Sealed With A Kiss» par Brian Hyland et «Sheila» par Tommy Roe) et quelques bons EP de Fats Domino, Véga perd la distribution française d’ABC-Paramount au profit de Pathé-Marconi/EMI, fin 1966-début 1967, qui l’exploite sous l’étiquette Stateside puis Probe. Rebaptisée ABC-Dunhill puis MCA, cette compagnie américaine est devenue un trust français sous le nom d’Universal ! 1959 - SP 9853 - Twisters : Come Go With Me. 1959 - EP 90854 - Lloyd Price : Stagger Lee. L’interprétation la plus connue de ce classique est celle de Lloyd Price (5e US en 1959). Ce thème est dérivé de la comptine « Bad Man Stack-O-Lee », pas si innocente qu’il y paraît. Interdit sur de nombreuses radios, le texte passe pour faire l’apologie de la violence. Et, au moment où le rock’n’roll a mauvaise presse, ça tombe plutôt mal. Plusieurs ligues moralistes considèrent qu’il est temps d’inculquer un peu d’ordre auprès des jeunes. Pour avoir accès aux diffusions radio et à la mise en place de son 45 tours chez les disquaires, Lloyd Price est obligé d’en réaliser une prise expurgée. La chanson, pourtant, ne fait que relater la vérité d’un tragique fait divers : à la fin du 19e siècle, James Stacker Lee, un joueur professionnel, abat un rival à l’issue d’une partie de poker. La première version jamais enregistrée, sous le titre initial de « Stack-O-Lee Blues », est celle de Ma Rainey, en 1923, suivie, bien plus tard, en 1951, par celle d’Archibald. Durant les années 60, les reprises sont innombrables : VIP’s, Champion Jack Dupree, Wilson Pickett, etc. 1959 - EP 90855 - Paul Anka : I Miss You So. 1959 - EP 90857 - Paul Anka : Lonely Boy. 1959 - EP 90858 - Lloyd Price : Personality. Le truc consistant à citer des personnalités permet à ce morceau de grimper à la 2e place aux EtatsUnis. Le titre est repris en France par Sacha Distel, énumérant, lui, les femmes les plus adulées du moment dans « Personnalités ». A commencer par Brigitte Bardot, évidemment, puisque, alors, les médias les ont fiancés, mais aussi Mylène Demongeot, Gloria Lasso, Juliette Gréco... Richard Anthony conserve lui le texte anglais. 1959 - EP 90859 - Johnny Nash : Almost In Your Arms. 1959 - EP 90860 - Paul Anka : Put Your Head On My Shoulder. 1959 - LP 240 - Paul Anka : Paul Anka. Très connu grâce à son premier succès, « Diana », enregistré à l’âge de 16 ans (N°2 US, N°1 GB en 1957), Paul Anka n’est pas américain des USA, mais canadien. La France, qui écoute d’abord l’adaptation de Mouloudji, découvre la version originale avec un peu de retard, au point que « Diana » figure encore au hit-parade début 1960. Sa reprise est inscrite au menu de l’album « Sings America’s Rockin’ Hits » de Johnny Hallyday bien que « Diana » ne soit pas vraiment rocking ! 1959 - EP 90861 - Lloyd Price : I’m Gonna Get Married. 1959 - 25 cm 1501 - Paul Anka. Le seul 25 cm. 1960 - EP 90862 - Steve Lawrence : Pretty Blue Eyes. 1960 - EP 90863 - Teddy Randazzo : How I Need You. 1960 - EP 90864 - Teddy Randazzo : Laughing On The Outside. 1960 - EP 90865 - Paul Anka : It’s Time To Cry. 1960 - EP 90867 - Teddy Randazzo : Let The Sunshine In. 1960 - EP 90868 - Paul Anka : Puppy Love. Ce succès est 2e au hit-parade américain. En 1972, Donny Osmond le reprend et en fait un N°3 aux Etats-Unis, N°1 en Angleterre. 1960 - EP 90869 - Lloyd Price : Lady Luck. 1960 - EP 90870 - Ray Charles : Chatanooga Choo-Choo. 1960 - EP 90871 - Ray Charles : Georgia On My Mind. Qui est donc cette mystérieuse Georgia dont Ray Charles semble si amoureux ? En réalité, il ne s’agit pas d’une femme... mais de l’Etat de Géorgie où est né le chanteur (à Albany, en 1930). Dans la foulée, il réalise un album entièrement dédié à la célébration d’Etats américains. 1960 - EP 90872 - Paul Anka : My Home Town. 1960 - EP 90874 - Lloyd Price : If I Look A Little Blue. Second des deux EP ABC de Teddy Randazzo en 1960. Fats Domino, sur ABC-Paramount de 1963 à 1965, distribué en France par Véga. On peut dire que la discographie française des années 60 est la plus belle au monde. Le collectionneur est immédiatement comblé grâce au nombre impressionnant de super 45 tours publiés jusqu’en 1968, voire 1970 pour certains labels. Des EP rutilants sous leurs pochettes glacées, souvent inédites, et proposant parfois des titres inédits ou versions différentes. Hormis ces super 45 tours, toujours présents dans la mémoire collective, il existe une quantité respec- (1)