Le changement c`est pas maintenant

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Le changement c`est pas maintenant
Des médailles pour les chefs, du chocolat pour les CPIP !
Après la Nouvelle Bonification Indiciaire perçue très injustement par certains
personnels des milieux ouverts uniquement (vive l’inégalité salariale au sein du
SPIP de l’Essonne !), les heures supplémentaires non payées et non récupérées
au-delà de 7h12 dans le mois, les mesures inflationnistes en termes de prise en
charge (PSAP, SEFIP…), voici un énième mépris de la DAP vis-à-vis des
personnels du SPIP de Fleury-Mérogis : la prime liée à la surpopulation
carcérale ne leur sera pas versée ! Pourtant ils exercent leurs missions au sein
de la plus grande maison d’arrêt d’Europe avec un taux d’occupation de 154%.
Peut-être avons-nous été naïfs de croire au père noël, en cette fin d’année, avec
l’annonce faite par le chef d’établissement, que « tous les personnels exerçant
leurs fonctions au sein de la MAH bénéficieront de cette gratification de 100€ ».
Ne s’est-il pas un peu trop avancé, puisque 10 jours après, et suite à notre
demande, la direction du SPIP nous annonce que cette prime nous passera sous
le nez, sans véritable argument fourni ?
Rappelons à la DAP, et à messieurs et mesdames les bureaucrates, que la
surpopulation carcérale est bien concrète pour les CPIP de Fleury et est vécue
quotidiennement. Il ne s’agit pas d’une formule politiquement correcte pour
justifier auprès des médias les conditions de travail exténuantes et l’état
déplorable de nos prisons.
L’accroissement visible du nombre de dossiers par CPIP, et en filigrane du
nombre d’incarcération chaque jour, ainsi que l’augmentation des tensions au
sein de la détention, n’est-ce pas là la preuve que les CPIP sont eux aussi
touchés par cette sur population ?
Rappelons aussi à la DAP, que les CPIP sont des personnels pénitentiaires
avant tout, et le revendiquent, alors pourquoi faire une fois de plus la distinction
entre corps qui n’a plus lieu d’être au XXI ème siècle ? N’y aurait-il pas un
traitement à géométrie variable entre les personnels ?
Rappelons enfin à la DAP, au cas où elle l’aurait oublié, ce qu’est le travail
quotidien en détention surpeuplée: les insultes, les menaces, les violences
physiques et verbales.
Mais cela la DAP l’a complètement oublié puisque pour elle les CPIP et le
personnel de surveillance sont payés pour être en première ligne face à ce qui est
inadmissible, ce qui sous entend qu’ils doivent accepter cet état de fait. Nous
CPIP, nous n’acceptons pas cette situation.
Avec une politique aussi respectueuse de ses agents, la DAP va bientôt
(re)découvrir le mot Turn Over à la prochaine CAP des CPIP d'avril 2013. Un
bien joli mot anglophone qui exprime l'idée que dans certaines professions
déconsidérées et maltraitées, les personnes exerçant ces professions préfèrent
quitter le navire plutôt que d'écouter jouer l'orchestre d'un monument qui
sombre.
Mais bon, pour se consoler, il nous est gracieusement offert par la direction une
boîte de chocolats pour nos efforts (et une petite tape dans le dos pour ne pas
s’étouffer).
Nous essaierons de revendre cette boîte sur leboncoin.fr, ça nous fera une prime.
Tandis que notre hiérarchie récoltera des médailles, nous repartirons vers nos
bâtiments de détention, sous les insultes et les quolibets…