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LA HOUILLE BLANCHE 177 ELECTRICITE Comparaison entre le courant continu et le courant alternatif par M. MATHLVET, Ingénieur en chef des Travaux du jour aux Mines de Vicoigne, Nœux et Drocourl. L'auteur recherche les raisons qui, depuis quelques années, ont remis en continu pour la transmission de l'énergie. faveur le courant Il rappelle les divers procédés employés pour transformer le continu en alternatif et inversement (M. Leblanc, Thury, Highfield). Il fait ressortir les avantages du moteur continu pour la traction électrique, l'extraction minière, la grosse métallurgie, l'électrolyse, l'électro-culture, l'éclaira A. GÉNÉRALITÉS. Il y a u n e huitaine d'années, lorsqu"il s'est agi d e reconstituer les régions dévastées p a r la guerre et lorsque le p r o b l è m e d e l'économie d u c h a r b o n s'est posé d e v a n t n o u s avec u n nouvel intérêt, plusieurs Ingénieurs o n t étudié à fond les avantages respectifs d e l'emploi d u courant continu et des courants alternatifs p o u r résoudre les p r o b l è m e s considérés. L e s R e v u e s T e c h n i q u e s d e 1919 et principalement la Revue générale de l'Electricité o n t publié, à ce sujet, des articles complets d e M . B U N E T , p o u r la question d u transport d e force et d e M . M A U D U I T , p o u r la question d e la traction électrique. N o u s savons q u e lorsque l'on veut e m p l o y e r le courant alternatif e n matière d e traction électrique, il faut e m p l o y e r des basses fréquences, tandis q u e p o u r la lumière et les usages ordinaires, les fréquences élevées sont préférables. Toutefois, il est arrivé qu'en présence d e l'intérêt d e l'unification des fréquences et d e l'interconnexion nécessaire des réseaux d a n s u n m ê m e pays, les partisans des courants alternatifs se sont ralliés e n E u r o p e à la fréquence d e 50 périodes et ceci a p o u r ainsi dire entraîné l'adoption d e l'emploi d u courant continu p o u r la traction électrique, ce courant continu étant alors o b t e n u très e n transformant les courants alternatifs primaires, soit d a n s des c o m m u t a t r i c e s , soit d a n s des groupes m o t e u r s génératrices, soit d a n s des redresseurs à v a p e u r d e m e r c u r e , soit enfin d a n s l'appareil très original c o n n u sous le n o m d e transverter d e H i g h field. Il n o u s a s e m b l é qu'il était intéressant, après huit années d e travaux intensifs d a n s tous les d o m a i n e s d e l'application d e l'électricité industrielle, d e voir si les idées o u si les solutions Cet appareil q u i fut inventé e n 1918 p a r M . Highfield, fut qui avaient été préconisées e n 1919 et qui, p o u r la plupart o n t été réalisées, sont bien des solutions définitives et si la pratique exposé à L o n d r e s e n 1924. a consacré leur succès. L e principe d u transverter est c o n n u : Alors, e n effet, qu'il semblait définitivement acquis, q u e Il consiste à recevoir d u courant alternatif triphasé d a n s dans le d o m a i n e d e la transmission d e l'énergie, les courants des transformateurs statiques, c o m p o r t a n t primaire et seconalternatifs l'emportaient d e b e a u c o u p sur le courant continu daire ; puis à multiplier les phases des primaires, ce qui multiplie et q u e d a n s le d o m a i n e d e la traction électrique,la p r é d o m i n a n c e é g a l e m e n t les phases des secondaires ; enfin à relier les phases devait légitimement revenir a u courant continu, n o u s a v o n s v u ainsi multipliées des secondaires à u n collecteur d e d y n a m o , cependant depuis quelques années, ce dernier reprendre d e la autour d u q u e l tournent des balais collecteurs; ces balais sont faveur p o u r la transmission d e l'énergie à longue distance, tandis entraînés p a r u n m o t e u r s y n c h r o n e et p e u v e n t capter des que le courant alternatif était utilisé d e plus e n plus p o u r la courants continus, a y a n t u n e tension égale à la tension fraction électrique : il n o u s paraît d o n c intéressant d e rechercher m a x i m a des courants alternatifs des secondaires des transquelles sont les raisons d e ce chassé-croisé et d'une manière formateurs. plus générale, d e voir d a n s quelle m e s u r e o n doit préférer l'une des d e u x sortes d e courant à l'autre. L a multiplicité des phases des enroulements primaires est L e s courants alternatifs p e u v e n t s'employer, tantôt sous forme d e courant triphasé, tantôt sous f o r m e d e courant m o n o phasé, ils p e u v e n t é g a l e m e n t affecter plusieurs formes d e fréquences ; savoir : 15, 25, 50, 6 0 p. : s. o b t e n u e p a r des combinaisons d'enroulement d a n s ces phases, d e telle sorte q u e les trois phases primaires d o n n e n t naissance à trente-six nouvelles phases décalées d e 10°, les unes par rapport a u x autres. O n peut ainsi arriver à recueillir des courants continus à plus d e 100.000 V et à constituer des transverters d'une puissance d e 5.000 k W . 10-37. (1) Extrait du Bulteli n de la Société Française des Electriciens, Article published by SHF and available at http://www.shf-lhb.org or http://dx.doi.org/10.1051/lhb/1927028 178 LA HOUILLE BLANCHE O n voit q u e si l'on veut réaliser avec cet appareil u n transport, d'autant plus nuisibles q u e la tension d e transport ainsi q u e île force à courant continu à haute tension, il suffira d'employer l'intensité d u courant sont d e plus e n plus élevées. par e x e m p l e , u n e vingtaine de ces appareils pour obtenir 100.000 Il s e m b l e q u e l'on soit arrivé m a i n t e n a n t à l'extrême limite k W . P a r contre, si l'on veut se contenter d'utiliser le courant q u e la pratique puisse admettre, e n a d o p t a n t des tensions d e continu à basse tension, o n peut toujours le faire. 100.000 et 200.000 V et des intensités d e 3 0 0 à 5 0 0 A , et la O n retrouve d a n s cet appareil les idées directrices qui avaient puissance d e 100.000 k W paraît rester, jusqu'à nouvel ordre, guidé jadis M . Maurice Leblanc d a n s la construction d e son u n e puissance q u e l'on n e pourrait pas dépasser. panchahuteur. D a n s les pays, o ù m a l g r é l'unification des fréquences, les réseaux de traction électrique sont restés e n courant, alternatif à basse fréquence, ces réseaux ont p o u r la plupart leur Centrale spéciale, en général hydraulique, et constituent ainsi des îlots parfaitement a u t o n o m e s et isolés. Ceci explique, q u e p a r e x e m p l e , a u T r a n s w a a l , o n étudie en ce m o m e n t , u n e ligne d e transmission d'énergie d o n t l'artère centrale serait parcourue par d u courant continu haute tension. C e sont d o n c les idées d e M . T h u r y qui semblaient depuis l o n g t e m p s reléguées d a n s l'oubli, qui reviennent à l'ordre d u D'ailleurs, et d a n s les p a y s o ù la chose était possible, c'est-à- jour et il faut reconnaître q u e , si cette solution est pratiquement, dire d a n s les p a y s m o n t a g n e u x o u lacustres, p a y s o ù il était réalisable, elle sera d e b e a u c o u p supérieure à la solution p a r très facile d'installer des centrales hydrauliques spécialement courant alternatif. L'expérience d u transport de force de M o u lier affectées à u n usage déterminé, o n a généralisé l'emploi d e la à L y o n , e n France, a été, en effet, c o u r o n n é e par le succès et m a l traction électrique e n courant alternatif à basse, fréquence et gré les critiques q u e l'on peut adresser à l'emploi d e ce système, c o m m e o n s'est aperçu r a p i d e m e n t q u e le courant alternatif les Ingénieurs d u T r a n s w a a l , o n t l'intention d e réaliser u n e m o n o p h a s é offrait d e grands avantages d e simplicité sur le cou- ligne constituée d e la manière suivante : rant alternatif triphasé, o n a a b a n d o n n é ce dernier courant pour l'électrificatien d e certains c h e m i n s d e fer, et o n lni a Station génératrice avec turbine shydrauliques et alternateurs, préféré le courant alternatif m o n o p h a s é à 16,2/3 p :s : c'est le cas les alternateurs alimentant à côté d'eux des m o t e u r s synchrones de l'Autriche, la Suisse, la Bavière, la Suède, la N o r v è g e et cer- d e grosse puissance, c h a c u n d e ces m o t e u r s synchrones actiontaines contrées de l'Amérique d u N o r d . n a n t u n e o u plusieurs d y n a m o s à courant continu, connectées e n série entre elles et avec les d y n a m o s des groupes voisins; Seule l'Italie est restée fidèle a u x courants alternatifs triphasés o n p e u t ainsi atteindre u n e tension d e transport d'énergie d e p o u r ses lignes d e traction électrique. 200.000 à 300.000 V étant e n t e n d u q u e sur le parcours d e la E n ce qui concerne les lignes d e transport d'énergie, il semble ligne, a u c u n prélèvement n e sera fait. P o u r des intensités d e bien que, p o u r l o n g t e m p s encore, les courants alternatifs restent 3 0 0 à 5 0 0 A , ceci permettrait d e transporter des puissances p o u la solution générale et il faut leur rendre cette justice que, malgré v a n t aller jusqu'à 150.000 k W sans avoir les inconvénients d u les défauts n o m b r e u x q u e présente leur emploi, ce sont e u x courant alternatif. qui ont permis d e progresser d'une m a n i è r e considérable dans A l'extrémité d e la ligne d e transport d'énergie, des m o t e u r s à l'électrification d e nos pays, e n se prêtant d'une manière très courant continu, disposés e n série, seront e m b r a n c h é s sur la simple à l'unification des tensions d e transport et à l'unification ligne, ces m o t e u r s actionnant des alternateurs distribuant l'énerdes tensions d'utilisation. gie locale, sous f o r m e d e courant alternatif. Il serait, e n effet, tout à fait injuste d e n e pas reconnaître N o u s a v o n s figuré sur le tableau 1, le s c h é m a représentatif q u e , c'est grâce à son e x t r ê m e simplicité q u e le m o t e u r asynchrone a p u se multiplier d a n s n o s usines et permettre ainsi de la solution q u e n o u s v e n o n s d e décrire. à l'électricité d e conquérir des d o m a i n e s qui, jusqu'alors, lui N o u s a v o n s également figuré sur notre s c h é m a d'ensemble, étaient inconnus. la solution intégrale d u transport e n courant continu. D'ailleurs, d a n s cette conquête, le m o t e u r asynchrone a été p u i s s a m m e n t aidé par l'égale simplicité et l'extrême souplesse des transformateurs statiques : la possibilité, e n effet, d e réaliser avec ces appareils, n'importe quelle puissance et n'importe quelle tension, ont permis d e les installer d a n s n'importe quel endroit, soit m ê m e d'une m a n i è r e a b s o l u m e n t rustique et e n leur associant des m o t e u r s asynchrones, o n a p u généraliser très r a p i d e m e n t l'emploi d e réseaux à courants alternatifs offrant toutes les g a m m e s de tension depuis 1 1 0 V jusqu'à 15.000 Volts. Toutefois, cette extension d e l'emploi des transformateurs statiques et des m o t e u r s asynchrones s'est faite a u détriment d u r e n d e m e n t général d e ces installations et d e la m a u v a i s e utilisation des stations génératrices, par suite d u décalage inévitable q u e ces appareils produisent entre la tension d e distribution et le courant d'utilisation. N o u s savons tous, e n effet, q u e la question d u facteur d e puissance est loin d'être résolue et q u e les p h é n o m è n e s perturbateursJqui se produisent sur les lignes d e transport d'énergie àcourants^alternatifs, deviennent d'autant plus fréquents et Cette solution n e diffère d'ailleurs d e la solution m i x t e q u e par la suppression à la station d e départ des alternateurs et des m o t e u r s synchrones intercalés entre les turbines et les d y n a m o s à courant continu. A la station d'arrivée, les m o t e u r s à courant continu, p e u v e n t attaquer indifféremment des génératrices p o u r la traction électrique o u des alternateurs p o u r la distribution locale d e la lumière et d e la petite force motrice. N o u s v o y o n s d o n c qu'à l'heure actuelle, les idées e n matière d e transport d'énergie et d'utilisation d e courant, sont exactem e n t inverses d e celles q u e n o u s a v o n s v u adopter depuis u n e vingtaine d'années; il n'y a peut-être pas là u n fait paradoxal et n o u s d e v o n s plutôt y voir le retour, à u n e tradition très ancienne, tradition qui voulait e n tout état d e cause q u e le courant continu soit la f o r m e la plus logique d e l'utilisation d e l'électricité d y n a m i q u e . A p r è s avoir ainsi rappelé quelle a été l'évolution des concepts e n matière de solution générale, n o u s allons e x a m i n e r m a i n t e n a n t d a n s les différentes applications d u courant électrique quels LA HOUILLE BLANCHE 179 sont les a r g u m e n t s q u e l'on peut l'aire valoir en faveur d u courant continu o u d u courant alternatif. B. — APPLICATIONS (Voir tableau). cet outil ; or, il faut reconnaître que les différents moteurs à courant alternatif ne se présentent pas à ce sujet sous un jour favorable, tandis que par l'emploi de rhéostats appropriés, placés soit sur l'induit, soit sur les inducteurs du moteur à courant continu, on peut toujours obtenir une variation de vitesse relativement grande. a) Applications mécaniques C'est surtout dans l'application des moteurs électriques à la c o m m a n d e des différents engins de travail, que le courant continu présente, sur le courant alternatif, u n avantage marqué. Il est, en effet, intéressant quel que soit l'outil que l'on a à commander, de pouvoir à volonté faire varier la vitesse de COURANT STATIONS GÉNÉRATRICES D E TENSION P O U R TRANSPORT A G R A N D E DISTANCE Transformateurs statiques : Toutes tensions jusquà 220.000 volts. TRANSPORT C'est ce qui a amené beaucoup d'ingénieurs à installer, dans ALTERNATIF Turbo-alternateurs : Toutes puissances jusque 150..000 k\v. Tension jusque 13.500 volts. ÉLÉVATION Si donc, d'une part, le moteur a courant alternatif présente moins de difficulté d'exploitation, par suite de l'absence de collecteur, le moteur à courant continu, malgré la servitude de la surveillance des balais, présente plus de souplesse que son concurrent. D'ÉNERGIE Câbles armés : Jusque 60.000 volts. Lignes aériennes : Toutes tensions jusqu'e 200.000 volts. COURANT STATIONS CONTINU GÉNÉRATRICES. Turbo-dynamos : Petites puissances. Tension jusque 5.000 volts m a x i m u m . ÉLÉVATION D E TENSION P O U R T R A N S P O R T A G R A N D E DISTANCE. Couplage en série des génératrices. Transformation de l'alternatif en continu par le Transverter. TRANSPORT D'ÉNERGIE. Avantages : Grande puissance transportée. Transformateurs statiques pour obtenir les tensions d'utilisation industrielles. Câbles armés possibles jusqu'à 100.000 volts. Lignes aériennes possibles jusqu'à 300.000 volts. Inconvénients : Capacité et self-induction nécessitant de puissants condensateurs synchrones à l'arrivée. Avantages : Capacité et self induction ne gênent pas. 2 fils seulement pour le transport. DISTRIBUTION ET UTILISATION. a) Ateliers : Tous les moteurs ordinaires à vitesse sensiblement constante. Moteurs spéciaux à collecteur pour vitesses variables (délicats). b) Traction-Electrique ; Trolley seul. Courant alternatif triphasé direct : 10.000 à 15.000 volts à 25 pér. ou 16 pér. 2/3 (2 lignes de contact). Courant alternatif monophasé : 15.000 volts 16 pér. 2/3. Inconvénients : Pertes en lignes constantes. Mauvais rendement à faible charge. Groupes moteurs générateurs pour obtenir du courant continu à tension constante pour les usages industriels. DISTRIBUTION ET UTILISATION. a) Ateliers : Tous les moteurs ordinaires à vitesse constante ou variable. b) Traction-Electrique : Trolley : Tension jusque 3.000 volts. Sous-station de transformation. Avec moteurs générateurs dans le cas de distribution continue série. Inconvénients : Freinage en récupération très délicat. Sous-station de transformation : Avec commutatrices Centrales spéciales pour le monophasé. ou redresseurs dans le cas de distribution triphasée. c) Mines : Moteurs asynchrones ordinaires pour tous usages. Avantages : Freinage facile par récupération. Moteurs synchrones pour gros moteurs et améliorer le cosinus du réseau. Inconvénients : Sous-stations très rapprochées. Moteurs à collecteurs pour ventilateurs et usages Accumulateurs : Locomotives à accumulateurs au spéciaux. plomb (Ironclad) au fer nickel (Saft). Avantages : Sous-stations très espacées avec transformateur statiques. d) Métallurgie : Courant alternatif pour petits moteurs. Pour laminoirs. Courant alternatif peu employé. e) Electro-Métallurgie: Fours à arc : Monophasés et triphasés de toutes puissances. Fours à induction. Fours à haute fréquence. f) Eleetro-Chimie : Courant alternatif inutilisable pour Electre] y se. g) Appareils de levage : Courant triphasé, mais avec peu de souplesse. h) Eleetro-Culture : Courant alternatif pour tous les moteurs. Facilité de distribution. i) Divers : (Télégraphie, Téléphonie, Signaux). Courant alternatif peu employé. j) É C L A I R A G E : Les fréquences supérieures à 25 pér. sont seules acceptables. c) Mines : Pour les usages courants : Moteurs à courant continu alimentés par groupe convertisseur. "Pour machines d'extraction. Système "Ward Léonarâ. d) Métallurgie : Courant continu pour petits moteurs. Laminoirs : Le courant continu est préférable. e) Electro-Métallurgie : Fours à arc seulement. f) Eleetro-Chimie : Electrolyse par courant continu à basse tension. g) Appareils de levage : Le courant continu est préférable. h) Eleetro-Culture : Courant continu pour tous les moteurs. i) Divers : (Télégraphie, Téléphonie, Signaux). Courant continu presque toujours employé. j) E C L A I R A G E : Courant continu très employé. 180 LA HOUILLE BLANCHE leurs usines, des appareils d e transformation leur permettant d'utiliser le courant alternatif fourni par les réseaux primaires, sous f o r m e d e courant continu. Il semble d o n c q u e pour les trois applications les plus i m p o r tantes d e l'industrie, c'est-à-dire la traction électrique, Y extractio minière et la grosse métallurgie, les courants alternatifs doivent être définitivement rejetés, les seuls genres d e m o t e u r s p o u v a n t Ils préféraient subir u n e perte d e r e n d e m e n t plutôt q u e d e être appliqués d a n s ces conditions étant soit d e véritables m o t e u r s s'astreindre à avoir des organes m é c a n i q u e s d e c h a n g e m e n t à courant continu, soif des m o t e u r s mixtes m o n o p h a s é s à collecde vitesse. teur. D'ailleurs, tout c o m p t e fait, il n'est p a s certain q u e le rendem e n t total d'une installation m i x t e dotée d e convertisseurs, de c o m m u t a t i ï c e s o u d e redresseurs à v a p e u r d e m e r c u r e et d'un e n s e m b l e d e m o t e u r à courant continu, soit inférieur a u r e n d e m e n t total qu'aurait cette m ê m e installation, si o n l'avait réalisée u n i q u e m e n t e n courant alternatif. Toutefois, m ê m e p o u r les c o m m a n d e s des trains d e laminoirs, étant d o n n é qu'il faut, d a n s ce cas, des m o t e u r s d e 15.000 ch, le courant continu proprement, dit devra être préféré, car jusqu'ici, m a l g r é son e x t r ê m e souplesse, le m o t e u r à courant m o n o p h a s é p o u r grosse puissance n'a p u être encore réalisé. L'ensemble d e tous les m o t e u r s asynchrones qu'il aurait fallu mettre sur les engins c o m m a n d é s , aurait p r o v o q u é des pertes importantes d a n s les transformateurs d'alimentation et dans tout le réseau basse tension desservant ces m o t e u r s ; à ces pertes p u r e m e n t électriques seraient v e n u e s s'ajouter les pertes prov e n a n t des transmissions m é c a n i q u e s destinées à corriger la rigidité d e la vitesse q u i est la cause principale d'infériorité des m o t e u r s asynchrones. N o u s n'ignorons p a s qu'il existe des installations, principalem e n t d a n s les m i n e s , d a n s lesquelles les treuils d'extraction sont c o m m a n d é s p a r des m o t e u r s à courant alternatif : mais, d'une pari, o n est toujours obligé d e passer par l'intermédiaire d'un train d'engrenage et, d'autre part, les difficultés q u e l'on rencontre p o u r le réglage des résistances sur le rotor et pour l'inversion d u courant sur les stators sont telles q u e l'avantage de l'emploi des m o t e u r s à courant continu leur fait, d a n s la plupart des cas, d o n n e r la préférence. N o u s savons bien q u e l'on v a n o u s opposer l'emploi des m o Il y a toutefois, u n genre d e m o t e u r à courant alternai if d o n t teurs à courant alternatif spéciaux, cpii peuvent d o n n e r des l'emploi est v e n u corriger,. d a n s la m e s u r e o ù la chose était vitesses variables, grâce a u x collecteurs dont o n les a m u n i s . possible, les défauts inhérents à l'emploi généralisé d u courant alternatif ; ce sont les moteurs synchrones ; o n sait lout le secours M a i s les partisans d e ces sortes d e m o t e u r s , sont-ils bien q u e ces m o t e u r s p e u v e n t donner, tant sur les lignes primaires certains d'avoir le droit d e les appeler des m o t e u r s à courant c o m m e condensateurs synchrones, que. sur les lignes secondaires alternatif et quelq q u e soient les n o m s qu'on leur d o n n e (moteur à seule fin d e relever le facteur d e puissance des installations à répulsion, m o t e u r série c o m p e n s é , m o t e u r à calage variable), à courant alternatif. n o u s prétendons q u e ces soi-disant m o t e u r s à courant alternatif n e sont p a s autre chose q u e des m o t e u r s à courant continu déguisés. C'était grâce à l'adjonction d u collecteur inventé p a r G r a m m e , collecteur qui a justement p o u r b u t d e redresser le courant alternatif circulant d a n s l'un des enroulements d u m o t e u r , q u e n o u s p o u v o n s obtenir des vitesses variables, d a n s des m o t e u r s n o r m a l e m e n t alimentés p a r d u courant alternatif, e n provoq u a n t des compositions d e flux et d e courants qui sont tantôt alternatifs et tantôt continus. O n peut arriver, e n effet, e n multipliant ce genre d e moteurs, à annuler presque c o m p l è t e m e n t le décalage d u courant d'utilisation sur la tension et par cela m ê m e diminuer considérablement les pertes d a n s les transformateurs et d a n s les lignes. U n exemple très intéressant d e l'application des m o t e u r s synchrones, pour obtenir u n cosinus égal à l'unité d a n s u n réseau particulier, est celui d u bassin houiller d u N o r d d e la France. L a plupart des C o m p a g n i e s Houillères d u N o r d et d u Pas-deCalais ont, e n effet, adopté le m o t e u r synchrone, soif pour c o m Si n o u s a v o n s classé ces m o t e u r s à collecteur d a n s notre m a n d e r directement les convertisseurs des m a c h i n e s d'extractableau, d a n s la colonne d u courant alternatif, c'est p a r u n e tion électriques d u système W a r d L é o n a r d , soit pour être adjoint sorte d e concession à la routine, m a i s e n réalité ce sont des à ce convertisseur c o m m e condensateur synchrone, lorsque ce m o t e u r s mixtes et leur emploi n'est p a s autre chose qu'un h o m - convertisseur avait été prévu avec m o t e u r asynchrone. m a g e indirect r e n d u a u courant continu. M a i s o n peut alors se d e m a n d e r si, a u lieu d'avoir u n e instalIl faut reconnaître d'ailleurs q u e certains d e ces m o t e u r s lation à courant alternatif, c o m p o r t a n t u n très g r a n d n o m b r e mixtes o n t été réalisés d'une m a n i è r e remarquable, et n o u s de ces m o t e u r s synchrones, il n e conviendrait p a s m i e u x , p o u r croyons q u e le succès q u e n o u s constatons actuellement d e la tous les m o t e u r s d'une m ê m e usine, o u p o u r tous les m o t e u r s traction électrique p a r courant alternatif m o n o p h a s é , provient d'un m ê m e îlot suffisamment concentré, d'employer d a n s c h a q u e u n i q u e m e n t d e la supériorité sur tous les m o t e u r s d u m ê m e usine, o u d a n s c h a q u e îlot, des m o t e u r s à courant continu aligenre, des m o t e u r s m o n o p h a s é s à collecteur et à calage variable m e n t é s , soit p a r des c o m m u t a trices, soit p a r des redresseurs des balais, qui o n t été lancés sur le m a r c h é depuis u n e quinzaine à v a p e u r d e m e r c u r e o u m i e u x p a r des convertisseurs rotatifs, d'années ; ces m o t e u r s sont c o n n u s sous le n o m d e m o t e u r s d o n t la génératrice à courant continu serait c o m m a n d é e par m o n o p h a s é s Deri-Brown-Boveri. u n m o t e u r s y n c h r o n e d e g r a n d e puissance. M a i s n o u s persistons à considérer ces m o t e u r s , c o m m e des m o t e u r s à courant continu, d a n s les inducteurs desquels o n injecte d u courant alternatif. Ces m o t e u r s à courants alternatif et continu o u mixtes se sont m o n t r é s suffisamment souples p o u r q u e , n o n seulement, o n puisse les e m p l o y e r e n matière d e traction, m a i s aussi p o u r qu'on puisse les e m p l o y e r e n matière d'extraction minière o u d a n s l'industrie métallurgique. L a question d u facteur d e puissance n e se poserait plus ni p o u r le réseau secondaire, ni p o u r le réseau primaire, et elle serait résolue p a r le seul fait d e l'emploi d'un m o t e u r s y n c h r o n e puissant. E x a m i n o n s m a i n t e n a n t quelle est la part q u e l'on peut faire à l'une o u à l'autre sorte d e courant d a n s les différentes industries d'importance secondaire, susceptibles d'employer l'électricité. LA HOUILLE BLANCHE D a n s l'électro-métallurgie, le courant alternatif présente d e gros avantages, car l'on tend d e plus e n plus à a b a n d o n n e r les fours à arc p o u r prendre les fours à induction. P a r contre, il y a toujours des dispositions spéciales à adopter p o u r réduire d a n s la m e s u r e d u possible le décalage d u courant. A cet effet, les conducteurs d ' a m e n é e d e courant a u x cuves des fours éleclroméfallurgiques sont entremêlés p o u r réduire a u m i n i m u m les effets d e self-induction ; d e plus, le calcul des transformateurs d'alimentation des fours, est fait d e manière à réduire a u m i n i m u m le courant à vide d e ces transformateurs. 181 alternatif, c'est la question si délicate d e l'égale répartition des charges sur les circuits triphasés basse tension ; cette question a déjà fait l'objet d e n o m b r e u s e s études, m a i s a u c u n e solution générale n'a été indiquée — croyons-nous = et il faut reconnaître q u ' a u x défauts déjà considérables, d u m a u v a i s facteur d e puissance, la difficulté d e l'égale répartition des charges sur les trois phases des transformateurs, vient encore ajouter u n e cause d u m a u v a i s r e n d e m e n t à n o s installations à courant alternatif. Enfin, e n ce qui concerne les applications diverses d e la télégraphie, d e la téléphonie et des signaux, la supériorité d a n s ce d o m a i n e d u courant continu, n'est plus à démontrer. E n ce qui concerne l'élecfro-chimie, le courant continu reprend l'avantage p o u r les installations d'électrolyse. b ) Eclairage. N o u s signalerons c o m m e installation très intéressante d'électrolyse à courant continu, celle des usines d e zinc d e A n a c o n d a qui représente u n e puissance d e plus d e 30.000 k W . Cette puissance est répartie entre six batteries parallèles d e cuves d'électrolyse absorbant c h a c u n e 10.000 A sous 5 5 0 V , c h a q u e batterie c o m p o r t a n t 1 4 4 cuves, d a n s lesquelles o n procède à l'électrolyse d'une solution d e sulfate de zinc. • N o u s arrivons m a i n t e n a n t à l'une des applications les plus vulgarisées d e l'électricité, celle qui p e n d a n t d e longues années représenta la seule puissance utilisée des stations centrales, n o u s voulons parler d e 1''éclairage. L e courant nécessaire est produit p a r des commufalrices hexaphasées, alimentées elle-mêmes p a r des transformateurs d e 6.000 k V A , recevant le courant d u réseau primaire à 100 0 0 0 Y p o u r l'abaisser à 4 0 0 V , la c o m m u t a l r i c e le transformant en courant continu à 5 8 0 V . L o r s q u e l'on a voulu développer les installations e n courant alternatif, les transformateurs statiques se sont m o n t r é s des outils tellement simples qu'il était tout indiqué d e se borner à greffer les l a m p e s sur les circuits secondaires d e ces appareils, sans s'occuper d e la qualité d e la lumière q u e l'on allait ainsi fournir ; or, d e u x griefs importants p e u v e n t être faits a u courant alternatif e m p l o y é c o m m e source d e lumière : Il y a e n outre c o m m e secours des groupes convertisseurs actionnés p a r des m o t e u r s synchrones. a) il est impossible d e descendre au-dessous d'une certaine fréquence sans fatiguer considérablement les organes visuels. L e courant continu est é g a l e m e n t b e a u c o u p plus a v a n t a g e u x q u e le courant alternatif d a n s la c o m m a n d e des appareils d e levage, car il s'agit ici d e résoudre, u n p r o b l è m e identique à celui de la traction électrique : couple puissant a u d é m a r r a g e , mise en vitesse rapide freinage c o m m o d e , possibilité d e varier la vitesse dans des limites assez étendues. U n e nouvelle extension d e l'emploi d e l'électricité s'est révélée à nous, ces temps-ci, n o u s voulons parler d e l'électro-culture. Ici, grâce à la facilité d e son installation, grâce à la dispersion inévitable d e s o n emploi, le courant alternatif semble, pour le m o m e n t , tenir u n e place prépondérante, m a i s n o u s croyons c e p e n d a n t qu'au fur et à mesure, d e l'extension d e l'emploi de l'électricité d a n s ce d o m a i n e particulier, le courant alternatif devra céder p e u à p e u la place a u courant continu et p o u r les m ê m e s raisons q u e celles qui o n t été exposées p o u r les applications d e grosse puissance. E n effet, si n o u s a d m e t t o n s q u e d a n s les exploitations agricoles on installe u n g r a n d n o m b r e d e petits m o t e u r s asynchrones alim e n t é s p a r u n n o m b r e é g a l e m e n t g r a n d d e transformateurs, nous allons r e t o m b e r d a n s les inconvénients ordinaires d e m a u vais r e n d e m e n t et d e m a u v a i s facteur d e puissance et, tôt o u tard, nous serons obligés d e recourir a u x convertisseurs à m o t e u r synchrone o u a u x redresseurs à v a p e u r d e m e r c u r e ;. p o u r le m o m e n t , o ù il faut surtout adapter le m o t e u r électrique a u x engins d e culture, le m o t e u r asynchrone suffit p o u r défricher en quelque sorte le c h a m p des investigations, m a i s lorsque les problèmes m é c a n i q u e s principaux auront été résolus et q u e la question d e V é c o n o m i e générale d u réseau et des appareils se présentera, le m o t e u r à courant continu réapparaîtra avec tous ses avantages. Il y a d'ailleurs u n e raison d'ordre secondaire et q u e n o u s avons négligé jusqu'ici d e produire, m a i s qui vient cependant aggraver les difficultés déjà grandes d e l'emploi d u courant b) M ê m e p o u r u n e fréquence acceptable, les v a iations d e tension qui se produisent sur certains réseaux d'éclairage placés d a n s le voisinage des réseaux d e force motrice, sont é g a l e m e n t très fatigantes à supporter. Il s e m b l e d o n c qu'il soit à r e c o m m a n d e r , c h a q u e fois q u e la chose sera possible, d e réaliser l'éclairage d'une g r a n d e usine o u d'un îlot d e cité, à l'aide d e courant continu obtenu, soit p a r des convertisseurs rotatifs, soit p a r des redresseurs à v a p e u r d e mercure. Il s e m b l e bien, e n effet, q u e le courant continu fatigue b e a u c o u p m o i n s la v u e q u e le courant alternatif et bien qu'en matière d'éclairage, la question d u facteur d e puissance n e se pose pas, les avantages physiologiques obtenus p a r l'emploi d u courant continu, d a n s u n cas aussi intéressant p o u r la majorité d e l'hum a n i t é , doivent faire pencher la balance e n faveur d e l'emploi d e ce courant. c) Accumulateurs. N o u s a v o n s laissé d e côté jusqu'ici ces appareils si intéressants et qui constituent à e u x seuls, u n e nouvelle manifestation des avantages d u courant continu. E n effet, il est bien évident q u e le courant alternatif livré à l u i - m ê m e , n e saurait n o u s d o n n e r des accumulateurs ; p o u r constituer ces appareils, o n est toujours obligé d'avoir recours à d u courant continu et n o u s savons q u e , tandis qu'il est absolum e n t impossible d'accumuler d u courant alternatif, rien n'est plus simple q u e d'accumuler d u courant continu. O n connaît les n o m b r e u s e s applications des accumulateurs» m a i s n o u s croyons qu'il est intéressant d e souligner q u e , depuis quelque t e m p s , l'accumulateur a encore élargi s o n d o m a i n e e n pénétrant d a n s la g r a n d e traction électrique, LA HOUILLE BLANCHE 182 O n c o m m e n c e , e n effet, à construire d e puissantes locomotives p o u r trains de marchandises d o n t la propulsion s'obtient uniquem e n t à l'aide de batterie d'accumulateurs ; n o u s citerons e n outre p o u r m é m o i r e les petites locomotives p o u r traction électrique d a n s les M i n e s , les l a m p e s électriques portatives qui, appliquées également a u x M i n e s , o n t permis d'augmenter le r e n d e m e n t des ouvriers, tout e n leur apportant u n e sécurité plus g r a n d e d a n s leur travail. Il y a u n d o m a i n e d a n s lequel o n cherche à n o u v e a u à utiliser sur la plus g r a n d e échelle possible les accumulateurs, c'est celui des automobiles et e n présence d e la diminution progressive d e n o s approvisionnements e n pétrole, les constructeurs d'automobiles se m o n t r e n t d e plus e n plus disposés à vulgariser l'automobile à accumulateurs. N o u s v o u s a v o n s déjà indiqué, il y a d e u x ans, q u e d e u x types principaux d'accumulateurs se disputaient le m a r c h é : l'accum u l a t e u r fer nickel et l'accumulateur a u p l o m b ; le premier semblait, jusqu'à ces derniers t e m p s , avoir la suprématie sur le m a r c h é ; m a i s les partisans d e l'accumulateur a u p l o m b o n t réagi vigoureusement et o n p e u t dire q u e l'accumulateur c o n n u sous le n o m d e « Ironclad », offre tout autant d e garantie d e solidité, q u e l'accumulateur a u fer nickel et c o m m e l'accumulateur a u p l o m b a toujours m o n t r é plus d e souplesse q u e l'accumulateur a u fer nickel, il s e m b l e bien q u e p o u r l o n g t e m p s encore les d e u x sortes d'accumulateurs seront employés. C. — CONCLUSION. N o u s voudrions, p o u r conclure ce parallèle u n p e u court, jeter u n c o u p d'œil d'ensemble sur toutes les applications possibles d e l'électricité et dégager d e l'examen d e ces applications, u n enseignement p o u r l'avenir. Toutefois, e n présence d e l'immense d é v e l o p p e m e n t pris par les installations e n courant alternatif, e n présence d e la politique d'unification des tensions qui a été décidée e n France, il y a huit ans, il n o u s paraît assez difficile d e pouvoir revendiquer m a i n t e n a n t p o u r le courant continu, u n e place a u m o i n s égale à celle d e son concurrent. T o u t e n réservant nos pronostics, p o u r les lignes de transport d e force à très haute-tension et e n souhaitant m ê m e qu'il soit fait u n e part a u courant continu d a n s les grandes transmissions d'énergie, restant à réaliser e n France, n o u s pourrons, croyonsnous, conclure ainsi : C h a q u e fois qu'il s'agira d'une application vulgaire d e l'élec- tricité, et c h a q u e fois qu'il s'agira d e défricher u n c h a m p d'action jusque là vierge, il sera plus simple d e faire appel a u courant alternatif, ce qui n e veut pas dire q u e ce sera plus é c o n o m i q u e . M a i s , c h a q u e fois q u e l'on v o u d r a opérer u n travail délicat, d e m a n d a n t à la fois d e la souplesse et d e la précision, il faudra revenir a u courant continu par des transformations appropriées, e n choisissant, d a n s c h a q u e cas, la solution la plus é c o n o m i q u e p o u r ces transformations ; u n e fois q u e l'on aura transformé les courants alternatifs primaires e n courant continu d'utilisation, il n e faudra pas craindre d e développer a u m a x i m u m les applications d u courant continu qui sera ainsi considéré c o m m e u n auxiliaire indispensable d u courant alternatif, c'est-à-dire u n auxiliaire capable d e redresser les erreurs et les faiblesses inhérentes à la nature m ê m e d u courant alternatif, le courant continu n'étant p a s autre chose d'ailleurs q u e d u courant alternatif amélioré. N o u s n o u s excusons d e n e pouvoir faire f r a n c h e m e n t pencher la balance d a n s u n sens, ni d a n s l'autre, m a i s ceci n o u s prouve, u n e fois d e plus, qu'il n'y a pas, p o u r n o u s autres h u m a i n s , de vérité intangible et q u e n o u s d e v o n s toujours n o u s contenter d'un médiocre à peu-près. N o u s n e voudrions pas terminer ce rapport sur u n e impression trop pessimiste, e n ce qui concerne le courant alternatif et je crois q u e la téléphonie sans fil s'est chargée, depuis quelques années, d e réhabiliter les courants alternatifs. L e jour n'est peut-être pas très éloigné o ù après avoir servi à la transformation d e s sons, les appareils d e production d e haute-fréquence, e n r a y o n n a n t à travers l'espace des o n d e s d e plus e n plus puissantes, n o u s permettront, avec ces o n d e s m ê m e s d e transformer l'énergie électrique dispersée d a n s l'espace, e n énergie m é c a n i q u e et ceci grâce à des appareils récepteurs, peut-être très différents d e c e u x q u e n o u s connaissons. • S a n s vouloir anticiper sur l'avenir, n o u s savons déjà qu'il est possible, e n plaçant des tubes d e verre remplis d e g a z rares, d a n s des c h a m p s électriques à haute-fréquence, d e produire la luminescence d e ces tubes sans le concours d'aucun c o n d u c teur. P o u r q u o i n e pas supposer qu'il sera possible d e produire des o n d e s à haute-fréquence capables d e mettre, n o n plus des gaz, m a i s des engins électriques, e n vibration suffisante p o u r q u e ces engins électriques accomplissent u n travail m é c a n i q u e ? C'est sur cette hypothèse séduisante q u e n o u s terminerons notre comparaison.