Genndy TARTAKOVSKY Roi du DA télévisé. Genndy

Genndy TARTAKOVSKY
Roi du DA télévisé.
Juin 2002, Samurai Jack reçoit le prix de la meilleure série télévisée au Festival
d’Annecy. Une récompense de plus pour cette série oh combien excellente (vous ne
connaissez pas encore ? ? ?). Une récompense de plus pour Cartoon Network qui
aligne les succès, et surtout, une récompense de plus pour Genndy Tartakovsky, qui
atteint enn la consécration en son propre nom.
Genndy TARTAKOVSKY
Sous ce patronyme assez dur à orthographier correctement se
cache un jeune trentenaire né vers1970 du côté de Moscou,
émigré à Chicago avec ses parents à l’âge de 7 ans. Il grandit
gentiment en lisant de nombreux comics et en s’abreuvant
des vieux cartoons de Tex Avery et Chuck Jones. Il étudie
le cinéma au Columbia College puis enchaîne avec la Cal
Arts à Los Angeles. A sa sortie, avec deux lms d’études
prometteurs (dont un prémisse de Dexter), il intègre le studio
Hanna-Barbera… L’histoire peut commencer…
Cartoon Network
Nous sommes au milieu des années 90, et le studio
Hanna-Barbera, légèrement en perte de vitesse, décide
de prendre la voie du câble et de créer Cartoon Network
et surtout de lui donner, à Cartoon Network, une incroyable carte blanche pour remplir sa grille : reprise des
vieux succès du studio (Scoo-bydoo-bydoo-oo entre
autres), et surtout carte blanche pour monter leur propre
studio de création.
Débarquent ainsi Jimmy Bravo, Cow And Chicken et
Two Stupid Dogs.
Jimmy Bravo
Et là de commencer l’incroyable histoire de Genndy Tartakovsky, qu’on ne peut dissocier de celle de Craig Mc Cracken.
Un ponte de Cartoon Network remarque les deux petits gars
en question, et demande à voir leur lm d’étudiants. D’un
côté le Whoopass Stew, futur PPG, de l’autre Dexter, le
prémisse. Nous sommes en 1995, et le studio décide de
miser sur le projet de Genndy… Craig aura sa chance plus
tard…
Il serait intéressant de connaître les motifs de cette décision,
mais le choix a dû être difcile. On va dire que l’expérience
légèrement plus grande de Genndy, notamment sur Two
Stupid Dogs, plus le côté un peu plus classique de Dexter,
ont dû rassurer le studio.
Two Stupid Dogs
Le style Cartoon Network
Avant d’attaquer le cas Dexter, parlons un peu de l’aspect familial qui anime le studio
Cartoon Network.
Chez Cartoon Network tout le monde bosse ensemble. Et chacun bosse avec tout le
monde. Pas de séparation des équipes.
Même si son projet n’a pas été retenu, Craig Mc Cracken apparaît en tant que
« director « sur Dexter, de même pour Genndy sur les PPGs, et chacun fait
l’animateur pour l’autre et vice et versa.
L’arrivée de Genndy et Craig à la tête des séries majeures de Cartoon Network,
et surtout la saine ambiance résultante, a permis de développer un style Cartoon
Network que tous les amateurs savent maintenant reconnaître au premier coup
d’œil.
Les inuences : Tex Avery, mais surtout Chuck Jones.
Chaque décor des aventures de Dexter, des PPGs et dorénavant de Jack, semble être un hommage à la grande
époque du regretté Chuck (période Daffy detective de l’espace pour situer).
Des personnages simples, savant mélange de rondeur pour
les mouvements, et de lignes directes, sans ambages. Et
bien sûr un rythme fou fou fou !
Cow And Chicken
Dexter’s Laboratory
Dexter, le premier vrai succès du Studio Cartoon
Network, avec 4 nominations aux Emmy awards.
Dexter est un petit gamin rouquin, avec lunettes, cadet
d’une famille américaine on ne peut plus normale tout
droit sortie (ou restée suivant les opinions) des fties
de la grande époque. Il a une grande sœur, Dee-Dee,
insupportable, véritable stéréotype de la grande sœur
qu’on a jamais pu supporter (mais qu’on aime bien
quand même, évidemment…).
Jusque là tout est normal…Sauf… Sauf que
Dexter est un peu en avance sur son âge.
C’est un petit garçon surdoué, élève d’une
classe de surdoués.
Ah oui, j’oubliais le dernier détail. Dexter possède dans sa chambre un petit laboratoire
ultra-secret. Lui permettant de mener à bien
ses expériences.
La Famille de Dexter
Vue plongeante sur le labo de Dexter
Pas grand chose, juste un complexe ultramoderne d’une dizaine de sous-sols, ultrablindé, protégeant les nombreuses expériences et inventions de Dexter… Télescope
dernier cri, navette spatiale, robot géant…
Une trame simple, Dexter, est toujours en train d’inventer quelque chose, soit par
plaisir, par curiosité, soit pour aider quelqu’un, et forcément, ça nit par coincer…
La grande sœur vient repeindre en rose bonbon le super robot guerrier qu’on vient
de créer, etc.
Dexter est un condensé de tous nos rêves d’enfants, qu’on ait été un petit garçon
rêvant de refaire le monde, ou une petite lle rêvant au prince charmant.
Et surtout, un rythme, un style, mélange de bonbonnerie et de méga-action qui
marque le début du style Cartoon Network.
Genndy frustré ?
Dexter marche bien, mais on ne peut pas dire que ce soit une révolution. A la
limite tant mieux. Tant mieux que Craig Mc Cracken ait proté de l’expérience pour
s’aguerrir et pour pouvoir être au mieux pour ses Power Puff Girls.
Derrière le succès immense rencontré par les PPGs, on ne peut pas ne pas voir les
bénéces du travail effectué par l’ensemble du studio sur Dexter.
Les deux seuls défauts qu’on pouvait éventuellement porter à
Dexter, étaient d’une, de parfois trop tirer sur la corde au niveau
des dialogues, freinant du coup le rythme de certain épisodes, et de
deux, de surtout naviguer entre le DA pour garçon, et le DA pour
lle, par l’intermédiaire des deux personnages principaux, Dexter, et
Dexter furax... Dee-Dee qui a ni par s’imposer comme équivalent de Dexter.
A partir de là, à lire les interview de Genndy suite à la sortie de Samuraï Jack,
on peut légitimement penser que ce dernier a été quelque peu vexé par le succès
des PPGs.
Vexé de voir que Dexter, le personnage qu’il a créé de toute pièce, qu’il
porte en lui depuis toujours ne rencontre pas le même succès que les
personnages de Craig dans les même
conditions. (Idem lorsqu’il essaie de
placer ses Justice Friends…)
Vexés, de voir les PPGs raer les
récompenses, aboutir à un long
métrage, ce à quoi tout animateur
Justice Friends
rêve un jour…
Attention, que Genndy ait été vexé par l’énorme succès des PPGs ne veut absolument pas dire qu’il en veuille à Craig ou à tout autre personne. Vu l’ambiance qu’on
peut deviner dans le studio, on peut même parier tout le contraire.
Remise en cause salutaire
Comme on ne peut pas toujours faire la même chose, Genndy se
doit de trouver un nouveau concept, et surtout un nouveau personnage. Et Samuraï Jack apparaît. Un concept simple, comme
une réponse apportée aux critiques adressées à Dexter : de
l’action, de l’action, et toujours de l’action. Quasiment pas de
dialogue, le stricte nécessaire, et surtout, que ça bouge, que ça
Samurai Jack!!!!
bastonne, que ça latte !
Samurai Jack!!!!
Devant cette ligne simple, on peut voir l’idée maîtresse de
l’esprit Cartoon Network poussée à l’extrême.
Chuck Jones disait toujours qu’un bon cartoon était un cartoon
qui pouvait se voir sans son, sans musique.
Dexter, très référencé Chuck Jones, rythmé, bonbon pourrait-on
dire, légèrement trop parlant.
Les PPGs, beaucoup plus rythmés, plus d’action, plus de
baston, mais gardant le côté bonbon.
Et Samurai Jack, le concept épuré, du rythme, de la baston ! !
Genndy s’est remis en cause, et comme Craig Mc Cracken avait proté de son
expérience sur Dexter, il a proté de celle des PPGs pour créer un DA on ne peut
génial !
Samuraï Jack
Dans un passé lointain, un démon nommé Aku sème la terreur
et la destruction sur terre. Un groupe de rebelles arrive à créer
l’arme permettant de battre le démon, et la fournit à un samouraï. Ce dernier réussit à vaincre Aku et à l’enfermer sous terre.
Las, quelques années plus tard, Aku se libère et décide de se
venger. Il attaque par surprise la ville du Samuraï. Ce dernier
arrive à faire fuir sa femme et son tout jeune ls, mais il ne
pourra pas vaincre Aku, qui l’emporte.
Samurai Jack...
Le jeune ls va vivre alors un exil très long, où les plus grands
maîtres du monde vont lui enseigner leur savoir en matière de
combat. Une fois formé, il revient pour se venger d’Aku. Armé
du sabre de son père, il arrive à prendre le dessus sur Aku
quand ce dernier l’envoie dans le futur… Futur où Aku domine
le monde… Et Samuraï Jack de partir pour une longue errance
dans ce futur qu’il ne connaît pas, poursuivi par les forces
d’Aku…
Le lm
Pour l’instant, seul le pilote (70 minutes) de Samuraï Jack est disponible en DVD.
Avec en bonus un épisode de la série.
Tout ce qu’il y a dire, c’est que ça dépiaute sec. Fidèle à sa jeune légende, Cartoon
Network nous assène une nouvelle série qui remue, rythmée, toujours aussi bien
dessinée (ah ces décors magniques), dans un style impeccable. Genndy nous
donne l’impression d’avoir passé un cap dans son dessin, réussissant à allier
élégance et nervosité ! Les scènes de combat nous en mettent plein la vue, c’est
digne des plus grands Wu-Xia-Pan de HK et des grands action movies qu’on a
toujours adorés !
(A voir dans le DVD la leçon de story-board !)
Liens
http://www.revolutionsf.com/article/185.html
http://www.indymagazine.com/interviews/gtartakovsky.shtml
David Baran
Background Samuraï Jack