chambre d`agriculture pyrénées-orientales

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chambre d`agriculture pyrénées-orientales
CHAMBRE D’AGRICULTURE PYRÉNÉES-ORIENTALES
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Édito
Le voleur est dans le pré
Si nos campagnes ont longtemps bénéficié d’une image apaisante et plus sûre que les villes, il en va tout autrement
aujourd’hui.
Le grappillage et le vol de poule ont changé d’échelle faisant place à un véritable système de vols organisé. Déjà
confrontés aux caprices de la météo, à la concurrence sauvage, à l’injustice des aides, aux rigueurs administratives…
voilà que nos agriculteurs subissent aujourd’hui de plein fouet ce nouveau fléau.
Vergers pillés, réservoirs de tracteurs et cuves siphonnés, piquets et câbles d’irrigation arrachés, outils dégradés, animaux enlevés… des vols de plus en plus fréquents, de plus en plus importants et qui finissent par peser lourd dans les
trésoreries.
La faute à qui ? À la crise ? À l’augmentation des prix des matières premières ? Sans doute mais il est temps de passer
à la vitesse supérieure pour enrayer une délinquance qui à terme, à force d’exaspération et de sentiment d’injustice,
peut générer de graves phénomènes d’autodéfense. C’est pourquoi la profession agricole et la gendarmerie ont décidé d’unir leurs efforts pour sensibiliser les agriculteurs et les inciter à sécuriser leurs exploitations.
Je vous invite à consulter cette brochure, un premier pas, je l’espère, vers le retour à des campagnes plus paisibles Michel GUALLAR, Président
Directeur de publication Michel GUALLAR
Responsable de rubriques Myriam CORMARY-BOURREL
Secrétariat de rédaction Brigitte PUJOL
Édition Chambre d’agriculture.
Toute reproduction est interdite
sans l’autorisation de l’auteur.
La Chambre d’Agriculture des Pyrénées-Orientales
est certifiée pour ses activités de conseil. Nos engagements
qualité sur notre site internet.
CHAMBRE D’AGRICULTURE PYRÉNÉES-ORIENTALES
19 av. de Grande-Bretagne 66025 PERPIGNAN Cedex
Tél. 04 68 35 74 00 - Fax. 04 68 34 65 44
[email protected]
www.pyrenees-orientales.chambagri.fr
« La gendarmerie est
une force instituée
pour veiller à la sûreté publique et pour
assurer le maintien
de l'ordre et l'exécution des lois. Elle est
particulièrement destinée à la sûreté
des campagnes et des voies de
communication ».
Ainsi depuis huit siècles, la maréchaussée rebaptisée gendarmerie nationale à
la révolution française a tissé des liens
étroits avec nos concitoyens dans les
campagnes, qu'ils soient agriculteurs ou
éleveurs, ou encore vignerons. D'ailleurs,
même si cela a évolué, il y a encore
quelques décennies, la majorité des
gendarmes étaient issus du monde rural.
De nos jours, force militaire aux pouvoirs administratifs et judiciaires étendus, la gendarmerie est responsable
de la sécurité de 50% de la population
sur 95% du territoire national.
Elle conserve ses attributions en zone
rurale, même si nos militaires sont fortement impliqués dans la lutte contre la
délinquance en zone périurbaine.
Les modes de vie de chacun ont
quelque peu changées, mais il convient de conserver ces liens étroits que
nous avons avec l'ensemble des acteurs du monde agricole, particulièrement dans ce département où traditions et modernité sont étroitement
mêlées.
Tel est l'objet de ce rapprochement
que nous souhaitons, nous militaires du
groupement de gendarmerie départementale des Pyrénées-Orientales, à
travers la création d'un réseau de correspondants entre les représentants
des différentes branches du secteur
agricole en liaison étroite avec la
Chambre d’Agriculture du département.
En effet, nos agriculteurs, nos vignerons,
nos éleveurs sont régulièrement confrontés à des actes de malveillance
commis par des personnes indélicates :
vols de carburant, de cultures, d'engins
ou de parties d'engins agricoles ; vols
dans des hangars, entrepôts ou caves
coopératives, vols de métaux ou encore dégradations diverses.
« Des mesures pour dissuader le passage à
l'acte, empêcher ou
retarder l'action malveillante, réduire ses effets
et si elle est tout de même commise, alerter et faciliter l'action des
services d'intervention ».
Affecté au groupement de gendarmerie départementale des PyrénéesOrientales depuis 2009 en qualité de
référent sûreté, je suis chargé d'animer la prévention technique de la
malveillance (ou prévention situationnelle).
D'inspiration anglo-saxonne, cette
démarche s'étend à l'ensemble des
mesures d'urbanisme, d'architecture
ou techniques visant à prévenir la
commission d'actes délictueux, ou à
les rendre moins profitables.
Le domaine d'action est très vaste et
varié selon les interlocuteurs.
J'interviens auprès des collectivités,
S'il est impossible d'éradiquer la totalité
de ces méfaits, il convient tout au
moins de s'en prémunir par une communication plus conséquente entre les
exploitants agricoles et la gendarmerie.
Le 10 décembre 2013, un premier
échange, conduit par monsieur le
Président de la Chambre d'Agriculture,
entre les représentants des différents
secteurs agricoles et du groupement
de gendarmerie des PyrénéesOrientales, a permis de dégager trois
axes de travail :
• Création d'un réseau de correspondants facilitant les échanges,
• Mise en œuvre de séances de sensibilisations et de conseils liés à la pré-
administrations, entreprises, commerces, particuliers.
Ma mission consiste à lutter contre
toutes les formes de malveillance en
apportant le regard et l'expérience du
gendarme pour aider à protéger un
site contre les menaces de délinquance auquel il peut être confronté.
Il n'existe pas de format type de protection. Une entreprise agricole peut
être une cible potentielle selon son
implantation, son environnement, la
valeur du butin stocké mais surtout
l'image dissuasive qu'elle reflète.
Depuis quelques années, le monde
rural est frappé par la délinquance
et notre département n'est pas
épargné.
Les caves viticoles, les entreprises, les
engins et parfois même les récoltes
sont devenus des butins visés par les
voleurs.
La hausse des coûts des métaux font
de vos installations des sites sensibles
avec des vols réguliers de piquets et
vention d'actes de malveillance au
profit des exploitants agricoles,
• Diagnostics de sûreté, menés par
notre référent sûreté, le Major MARIN,
au profit des exploitants sollicitant son
intervention.
Sachez d'ores et déjà que le groupement de gendarmerie des PyrénéesOrientales est à votre écoute.
Pour ma part, officier adjoint au Colonel, commandant le groupement des
Pyrénées-Orientales, en charge de la
prévention, assisté du Major MARIN, je
souhaite être votre interlocuteur dans
le but de fludifier les échanges entre
nous Chef d’Escadron Bernard
CARBONEL-RICO
outils de travail pour leur valeur au
poids.
Certains parmi vous, parfois excédés, envisagent de protéger leur
outil de travail contre le vol ou souhaitent le faire sans avoir l'expérience de la sûreté.
S'il est vrai que certains moyens peuvent avoir un coût, d'autres mesures
et bonnes pratiques à mettre en
œuvre sont gratuites. L'intérêt est de
rechercher un niveau de protection
adapté et proportionné à la valeur
des biens à protéger.
En partenariat avec la chambre
d'agriculture et vos différents organismes professionnels, j'ai proposé
dans un premier temps d'organiser
des réunions de sensibilisation et
pour ceux qui le souhaitent, de réaliser un diagnostic de vos installations
afin d'évaluer leur niveau de protection et d'apporter des recommandations utiles Major Pierre MARIN
Nous sommes à votre écoute et à votre disposition
Groupement de gendarmerie départementale des Pyrénées-Orientales
Chef d'escadron CARBONEL-RICO Bernard
Officier adjoint GGD 66, en charge du partenariat et de la prévention
T. 04 68 67 62 24 / 06 16 87 76 25
[email protected]érieur.gouv.fr
Major Pierre MARIN
Référent sûreté
T. 04 68 66 44 42 / 06 27 48 47 20
[email protected]érieur.gouv.fr
CHAMBR’INFOS—Spécial LUTTE CONTRE LA DÉLINQUANCE DANS LES EXPLOITATIONS AGRICOLES— avril 2014
Vos interlocuteurs
L’INTERVIEW
Chambre d’Agriculture
des Pyrénées-Orientales
André SAHONET
Michel GUALLAR
Brigitte PUJOL
04 68 35 74 23
Aviez-vous déjà entrepris des mesures pour protéger votre propriété avant
la visite du référent sûreté ?
Effectivement, devant la recrudescence des vols, se protéger était
devenu une nécessité. Ce qui était du chapardage est devenu
aujourd’hui une pratique fréquente et organisée. J’avais déjà mis
en place certains moyens « classiques » comme clôturer la parcelle où se situe le bâtiment par exemple. J’ai ensuite modernisé la
sécurité en mettant en place des capteurs de mouvement aux
endroits stratégiques. Le choix des emplacements est vital car ces
appareils, en balayant une zone bien ciblée, permettent de détecter toute présence anormale. Les informations enregistrées sont
transmises en temps réel sur mon portable.
Lors de son diagnostic, est-ce que le référent sûreté a identifié des menaces pesant sur votre bâtiment professionnel que vous n'aviez pas pris en
compte ?
Pour le bâtiment, nous avions identifié à peu près les mêmes menaces mais, compte tenu de l’isolement géographique, il m’a aussi
mis en garde sur la nécessaire protection de la maison d’habitation. Le Major Pierre MARIN a trouvé la conception du bâtiment
professionnel bien étudiée pour la mise en place de mesures de
sécurité. Il m’a conseillé d’éclairer les accès ainsi que l’entrée principale. Durant la nuit, au moindre passage, la lumière se déclenche grâce aux systèmes mis en place. La façade extérieure
de la cave est également munie de caméras à hauteur à chaque
porte.
Êtes-vous satisfait de ses recommandations et conseils techniques pour
améliorer la sûreté de vos locaux ?
Totalement satisfait bien sûr, car les conseils techniques donnés par
M. MARIN « collent » au profil de mon exploitation. Il m’a également expliqué que le plus important repose sur la dissuasion, le
mieux étant de mettre en place un système sécuritaire le plus visible possible. Le maximum doit être fait pour éviter l’intrusion car
une fois les portes forcées, c’est trop tard. Les achats de matériels
sécuritaires sont assez coûteux pour les agriculteurs qui doivent
déjà faire face à bien des frais, mais je pense qu’aujourd’hui, nous
n’avons plus le choix.
Quelles sont vos impressions sur ce partenariat de la gendarmerie pour
aider le monde agricole à se prémunir contre la délinquance ?
C’est un premier pas préventif à travers un partenariat utile.
Compte tenu de l’explosion des vols sur les exploitations, renforcer
les échanges d’information entre les forces de sécurité et le
monde agricole est une démarche appropriée, une démarche qui
j’espère portera ses fruits. La profession compte désormais sur ce
partenariat pour lutter contre la délinquance et suivre les plaintes.
FDSEA
Yves ARIS 06 18 99 03 47
JA (Jeunes Agriculteurs)
André SAHONET 06 74 65 58 25
Julien ESCANDE 06 14 89 20 08
Coop de France
Laurent CUTZACH
06 40 95 25 29
Syndicat des Vignerons
Serge GUILLET 04 68 34 62 63
Fédération des Vignerons
Indépendants
Gérard LOPEZ 04 68 34 64 86
Delphine VERDAGUER
04 68 34 37 56
Réunions d’infos
THUIR
Lundi 19 mai 18 h 00
Salle de la Maison des Jeunes
RIVESALTES
Coop. Arnaud de Villeneuve
Route départementale 900
Jeudi 22 mai 18 h 00
SAILLAGOUSE
Vendredi 23 mai 16 h 00
Coop. Catalane des Eleveurs
Salle Cimelait
CHAMBR’INFOS—Spécial LUTTE CONTRE LA DÉLINQUANCE DANS LES EXPLOITATIONS AGRICOLES— avril 2014
Votre référent sûreté… conseils utiles
« L’objectif d’un délinquant est d’obtenir un maximum de gains en prenant un minimum
de risques et en réalisant un minimum d’effort »
Les limites de propriétés
•
Elles doivent être matérialisées par une clôture simple ou double
(grillage et haie végétale).
•
Les accès doivent être fermés.
Les abords des bâtiments
Ils doivent abriter uniquement du matériel sans valeur ne représentant
pas un butin incitatif. Dans le cas contraire, des mesures adaptées
doivent être prises.
Selon la valeur des biens
à protéger, des moyens
techniques (détection et vidéo protection peuvent renforcer votre dispositif).
Le référent sûreté peut vous
conseiller sur l'analyse des
besoins et la stratégie à
adopter.
Les entrepôts
•
Les façades doivent être équipées de projecteurs lumineux avec
détection de mouvement.
•
Les ouvertures, portes et fenêtres doivent avoir le même niveau de
résistance à l'effraction (un délinquant recherche toujours la faille
pour réduire ses efforts).
Autres mesures
de précautions
• Relever les marques et numéros d'identification de votre
matériel (informatique, outillage
Les espaces intérieurs
•
Qu'il s'agisse d'un lieu de stockage de matériel, de garage, de fabrication, de bureaux ou de locaux de vente, ces espaces abritent des
richesses (matériels, outils, marchandises, véhicules, informatique,
argent...).
•
Des mesures doivent être prises pour protéger ce potentiel butin : ne
pas laisser les clés sur les véhicules – les verrouiller – prévoir des
coupes circuits anti-démarrage – ne pas laisser les clés à proximité –
équiper les réservoirs de dispositifs antivols à crépine – ne pas faire les
pleins en fin de semaine.
•
Stationner les véhicules en rangs serrés de façon à réduire les possibilités d'accéder au réservoir.
•
Si vous avez une cuve à carburant, désactiver l'alimentation avec un
coupe circuit.
•
Stocker les matériels coûteux dans le fond du bâtiment le plus loin
des ouvertures et le matériel moins cher devant.
•
Pour un local de vente, pendant les heures d'ouverture au public,
faire des relevés de caisse en journée pour réduire le contenu du tiroir
– le maintenir verrouillé.
•
Si vous avez un coffre, il doit être scellé sur un support résistant dans
un endroit discret hors la vue du public.
•
Prévoir un carillon avec détection à l'entrée du public pour vous prévenir si vous êtes occupé dans d'autres locaux.
particulier …).
• Faire
des photographies du
matériel spécifique.
En cas de vol
Ne rien toucher afin de préserver les traces (ADN et empreintes), composer le 17 et
interdire l'accès des lieux jusqu'à l'arrivée des gendarmes.
Au quotidien
Signaler tout véhicule suspect
avec l'immatriculation ou rôdeur auprès de votre gendarmerie (composer le 17).
CHAMBR’INFOS—Spécial LUTTE CONTRE LA DÉLINQUANCE DANS LES EXPLOITATIONS AGRICOLES— avril 2014