chambre d`agriculture pyrénées-orientales
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CHAMBRE D’AGRICULTURE PYRÉNÉES-ORIENTALES C s o f n i ’ r b ham E QU ANC N I L É D A 4 S-a vri l 2 0 1 ONT R E L E C L E O T T C I U R L G Spécial TI ON S A A T I O L P S EX DA N S L E Édito Le voleur est dans le pré Si nos campagnes ont longtemps bénéficié d’une image apaisante et plus sûre que les villes, il en va tout autrement aujourd’hui. Le grappillage et le vol de poule ont changé d’échelle faisant place à un véritable système de vols organisé. Déjà confrontés aux caprices de la météo, à la concurrence sauvage, à l’injustice des aides, aux rigueurs administratives… voilà que nos agriculteurs subissent aujourd’hui de plein fouet ce nouveau fléau. Vergers pillés, réservoirs de tracteurs et cuves siphonnés, piquets et câbles d’irrigation arrachés, outils dégradés, animaux enlevés… des vols de plus en plus fréquents, de plus en plus importants et qui finissent par peser lourd dans les trésoreries. La faute à qui ? À la crise ? À l’augmentation des prix des matières premières ? Sans doute mais il est temps de passer à la vitesse supérieure pour enrayer une délinquance qui à terme, à force d’exaspération et de sentiment d’injustice, peut générer de graves phénomènes d’autodéfense. C’est pourquoi la profession agricole et la gendarmerie ont décidé d’unir leurs efforts pour sensibiliser les agriculteurs et les inciter à sécuriser leurs exploitations. Je vous invite à consulter cette brochure, un premier pas, je l’espère, vers le retour à des campagnes plus paisibles Michel GUALLAR, Président Directeur de publication Michel GUALLAR Responsable de rubriques Myriam CORMARY-BOURREL Secrétariat de rédaction Brigitte PUJOL Édition Chambre d’agriculture. Toute reproduction est interdite sans l’autorisation de l’auteur. La Chambre d’Agriculture des Pyrénées-Orientales est certifiée pour ses activités de conseil. Nos engagements qualité sur notre site internet. CHAMBRE D’AGRICULTURE PYRÉNÉES-ORIENTALES 19 av. de Grande-Bretagne 66025 PERPIGNAN Cedex Tél. 04 68 35 74 00 - Fax. 04 68 34 65 44 [email protected] www.pyrenees-orientales.chambagri.fr « La gendarmerie est une force instituée pour veiller à la sûreté publique et pour assurer le maintien de l'ordre et l'exécution des lois. Elle est particulièrement destinée à la sûreté des campagnes et des voies de communication ». Ainsi depuis huit siècles, la maréchaussée rebaptisée gendarmerie nationale à la révolution française a tissé des liens étroits avec nos concitoyens dans les campagnes, qu'ils soient agriculteurs ou éleveurs, ou encore vignerons. D'ailleurs, même si cela a évolué, il y a encore quelques décennies, la majorité des gendarmes étaient issus du monde rural. De nos jours, force militaire aux pouvoirs administratifs et judiciaires étendus, la gendarmerie est responsable de la sécurité de 50% de la population sur 95% du territoire national. Elle conserve ses attributions en zone rurale, même si nos militaires sont fortement impliqués dans la lutte contre la délinquance en zone périurbaine. Les modes de vie de chacun ont quelque peu changées, mais il convient de conserver ces liens étroits que nous avons avec l'ensemble des acteurs du monde agricole, particulièrement dans ce département où traditions et modernité sont étroitement mêlées. Tel est l'objet de ce rapprochement que nous souhaitons, nous militaires du groupement de gendarmerie départementale des Pyrénées-Orientales, à travers la création d'un réseau de correspondants entre les représentants des différentes branches du secteur agricole en liaison étroite avec la Chambre d’Agriculture du département. En effet, nos agriculteurs, nos vignerons, nos éleveurs sont régulièrement confrontés à des actes de malveillance commis par des personnes indélicates : vols de carburant, de cultures, d'engins ou de parties d'engins agricoles ; vols dans des hangars, entrepôts ou caves coopératives, vols de métaux ou encore dégradations diverses. « Des mesures pour dissuader le passage à l'acte, empêcher ou retarder l'action malveillante, réduire ses effets et si elle est tout de même commise, alerter et faciliter l'action des services d'intervention ». Affecté au groupement de gendarmerie départementale des PyrénéesOrientales depuis 2009 en qualité de référent sûreté, je suis chargé d'animer la prévention technique de la malveillance (ou prévention situationnelle). D'inspiration anglo-saxonne, cette démarche s'étend à l'ensemble des mesures d'urbanisme, d'architecture ou techniques visant à prévenir la commission d'actes délictueux, ou à les rendre moins profitables. Le domaine d'action est très vaste et varié selon les interlocuteurs. J'interviens auprès des collectivités, S'il est impossible d'éradiquer la totalité de ces méfaits, il convient tout au moins de s'en prémunir par une communication plus conséquente entre les exploitants agricoles et la gendarmerie. Le 10 décembre 2013, un premier échange, conduit par monsieur le Président de la Chambre d'Agriculture, entre les représentants des différents secteurs agricoles et du groupement de gendarmerie des PyrénéesOrientales, a permis de dégager trois axes de travail : • Création d'un réseau de correspondants facilitant les échanges, • Mise en œuvre de séances de sensibilisations et de conseils liés à la pré- administrations, entreprises, commerces, particuliers. Ma mission consiste à lutter contre toutes les formes de malveillance en apportant le regard et l'expérience du gendarme pour aider à protéger un site contre les menaces de délinquance auquel il peut être confronté. Il n'existe pas de format type de protection. Une entreprise agricole peut être une cible potentielle selon son implantation, son environnement, la valeur du butin stocké mais surtout l'image dissuasive qu'elle reflète. Depuis quelques années, le monde rural est frappé par la délinquance et notre département n'est pas épargné. Les caves viticoles, les entreprises, les engins et parfois même les récoltes sont devenus des butins visés par les voleurs. La hausse des coûts des métaux font de vos installations des sites sensibles avec des vols réguliers de piquets et vention d'actes de malveillance au profit des exploitants agricoles, • Diagnostics de sûreté, menés par notre référent sûreté, le Major MARIN, au profit des exploitants sollicitant son intervention. Sachez d'ores et déjà que le groupement de gendarmerie des PyrénéesOrientales est à votre écoute. Pour ma part, officier adjoint au Colonel, commandant le groupement des Pyrénées-Orientales, en charge de la prévention, assisté du Major MARIN, je souhaite être votre interlocuteur dans le but de fludifier les échanges entre nous Chef d’Escadron Bernard CARBONEL-RICO outils de travail pour leur valeur au poids. Certains parmi vous, parfois excédés, envisagent de protéger leur outil de travail contre le vol ou souhaitent le faire sans avoir l'expérience de la sûreté. S'il est vrai que certains moyens peuvent avoir un coût, d'autres mesures et bonnes pratiques à mettre en œuvre sont gratuites. L'intérêt est de rechercher un niveau de protection adapté et proportionné à la valeur des biens à protéger. En partenariat avec la chambre d'agriculture et vos différents organismes professionnels, j'ai proposé dans un premier temps d'organiser des réunions de sensibilisation et pour ceux qui le souhaitent, de réaliser un diagnostic de vos installations afin d'évaluer leur niveau de protection et d'apporter des recommandations utiles Major Pierre MARIN Nous sommes à votre écoute et à votre disposition Groupement de gendarmerie départementale des Pyrénées-Orientales Chef d'escadron CARBONEL-RICO Bernard Officier adjoint GGD 66, en charge du partenariat et de la prévention T. 04 68 67 62 24 / 06 16 87 76 25 [email protected]érieur.gouv.fr Major Pierre MARIN Référent sûreté T. 04 68 66 44 42 / 06 27 48 47 20 [email protected]érieur.gouv.fr CHAMBR’INFOS—Spécial LUTTE CONTRE LA DÉLINQUANCE DANS LES EXPLOITATIONS AGRICOLES— avril 2014 Vos interlocuteurs L’INTERVIEW Chambre d’Agriculture des Pyrénées-Orientales André SAHONET Michel GUALLAR Brigitte PUJOL 04 68 35 74 23 Aviez-vous déjà entrepris des mesures pour protéger votre propriété avant la visite du référent sûreté ? Effectivement, devant la recrudescence des vols, se protéger était devenu une nécessité. Ce qui était du chapardage est devenu aujourd’hui une pratique fréquente et organisée. J’avais déjà mis en place certains moyens « classiques » comme clôturer la parcelle où se situe le bâtiment par exemple. J’ai ensuite modernisé la sécurité en mettant en place des capteurs de mouvement aux endroits stratégiques. Le choix des emplacements est vital car ces appareils, en balayant une zone bien ciblée, permettent de détecter toute présence anormale. Les informations enregistrées sont transmises en temps réel sur mon portable. Lors de son diagnostic, est-ce que le référent sûreté a identifié des menaces pesant sur votre bâtiment professionnel que vous n'aviez pas pris en compte ? Pour le bâtiment, nous avions identifié à peu près les mêmes menaces mais, compte tenu de l’isolement géographique, il m’a aussi mis en garde sur la nécessaire protection de la maison d’habitation. Le Major Pierre MARIN a trouvé la conception du bâtiment professionnel bien étudiée pour la mise en place de mesures de sécurité. Il m’a conseillé d’éclairer les accès ainsi que l’entrée principale. Durant la nuit, au moindre passage, la lumière se déclenche grâce aux systèmes mis en place. La façade extérieure de la cave est également munie de caméras à hauteur à chaque porte. Êtes-vous satisfait de ses recommandations et conseils techniques pour améliorer la sûreté de vos locaux ? Totalement satisfait bien sûr, car les conseils techniques donnés par M. MARIN « collent » au profil de mon exploitation. Il m’a également expliqué que le plus important repose sur la dissuasion, le mieux étant de mettre en place un système sécuritaire le plus visible possible. Le maximum doit être fait pour éviter l’intrusion car une fois les portes forcées, c’est trop tard. Les achats de matériels sécuritaires sont assez coûteux pour les agriculteurs qui doivent déjà faire face à bien des frais, mais je pense qu’aujourd’hui, nous n’avons plus le choix. Quelles sont vos impressions sur ce partenariat de la gendarmerie pour aider le monde agricole à se prémunir contre la délinquance ? C’est un premier pas préventif à travers un partenariat utile. Compte tenu de l’explosion des vols sur les exploitations, renforcer les échanges d’information entre les forces de sécurité et le monde agricole est une démarche appropriée, une démarche qui j’espère portera ses fruits. La profession compte désormais sur ce partenariat pour lutter contre la délinquance et suivre les plaintes. FDSEA Yves ARIS 06 18 99 03 47 JA (Jeunes Agriculteurs) André SAHONET 06 74 65 58 25 Julien ESCANDE 06 14 89 20 08 Coop de France Laurent CUTZACH 06 40 95 25 29 Syndicat des Vignerons Serge GUILLET 04 68 34 62 63 Fédération des Vignerons Indépendants Gérard LOPEZ 04 68 34 64 86 Delphine VERDAGUER 04 68 34 37 56 Réunions d’infos THUIR Lundi 19 mai 18 h 00 Salle de la Maison des Jeunes RIVESALTES Coop. Arnaud de Villeneuve Route départementale 900 Jeudi 22 mai 18 h 00 SAILLAGOUSE Vendredi 23 mai 16 h 00 Coop. Catalane des Eleveurs Salle Cimelait CHAMBR’INFOS—Spécial LUTTE CONTRE LA DÉLINQUANCE DANS LES EXPLOITATIONS AGRICOLES— avril 2014 Votre référent sûreté… conseils utiles « L’objectif d’un délinquant est d’obtenir un maximum de gains en prenant un minimum de risques et en réalisant un minimum d’effort » Les limites de propriétés • Elles doivent être matérialisées par une clôture simple ou double (grillage et haie végétale). • Les accès doivent être fermés. Les abords des bâtiments Ils doivent abriter uniquement du matériel sans valeur ne représentant pas un butin incitatif. Dans le cas contraire, des mesures adaptées doivent être prises. Selon la valeur des biens à protéger, des moyens techniques (détection et vidéo protection peuvent renforcer votre dispositif). Le référent sûreté peut vous conseiller sur l'analyse des besoins et la stratégie à adopter. Les entrepôts • Les façades doivent être équipées de projecteurs lumineux avec détection de mouvement. • Les ouvertures, portes et fenêtres doivent avoir le même niveau de résistance à l'effraction (un délinquant recherche toujours la faille pour réduire ses efforts). Autres mesures de précautions • Relever les marques et numéros d'identification de votre matériel (informatique, outillage Les espaces intérieurs • Qu'il s'agisse d'un lieu de stockage de matériel, de garage, de fabrication, de bureaux ou de locaux de vente, ces espaces abritent des richesses (matériels, outils, marchandises, véhicules, informatique, argent...). • Des mesures doivent être prises pour protéger ce potentiel butin : ne pas laisser les clés sur les véhicules – les verrouiller – prévoir des coupes circuits anti-démarrage – ne pas laisser les clés à proximité – équiper les réservoirs de dispositifs antivols à crépine – ne pas faire les pleins en fin de semaine. • Stationner les véhicules en rangs serrés de façon à réduire les possibilités d'accéder au réservoir. • Si vous avez une cuve à carburant, désactiver l'alimentation avec un coupe circuit. • Stocker les matériels coûteux dans le fond du bâtiment le plus loin des ouvertures et le matériel moins cher devant. • Pour un local de vente, pendant les heures d'ouverture au public, faire des relevés de caisse en journée pour réduire le contenu du tiroir – le maintenir verrouillé. • Si vous avez un coffre, il doit être scellé sur un support résistant dans un endroit discret hors la vue du public. • Prévoir un carillon avec détection à l'entrée du public pour vous prévenir si vous êtes occupé dans d'autres locaux. particulier …). • Faire des photographies du matériel spécifique. En cas de vol Ne rien toucher afin de préserver les traces (ADN et empreintes), composer le 17 et interdire l'accès des lieux jusqu'à l'arrivée des gendarmes. Au quotidien Signaler tout véhicule suspect avec l'immatriculation ou rôdeur auprès de votre gendarmerie (composer le 17). CHAMBR’INFOS—Spécial LUTTE CONTRE LA DÉLINQUANCE DANS LES EXPLOITATIONS AGRICOLES— avril 2014