La seconde jeunesse du carreau ciment se dessine à Aix

Exemplaire de ref2c [Email:[email protected] - IP:193.51.5.212]
6
LOGEMENT
Rendez-vous
de l’économie
La Jeune chambre économique
du Pays d'Aix-en-Provence propose, lors de son prochain rendez-vous de l'Économie, une
rencontre sur le thème - très épineux - "Se loger en Pays d'Aix". Il
se déroulera le jeudi 21 novembre à la Bastide du Cours à
19h30. "Face à l'attractivité du
Pays d'Aix et des tensions sur le
marché de l'immobilier, quels
constats pour notre territoire en
matière de logement? Quel avenir envisager pour se loger en
Pays d'Aix?". Viendront débattre
Serge Lerda, directeur stratégie
et cohérence territoriale de la Direction Prospective et Aménagement de la CPA, Pierre Mazzela,
directeur général de l'Agence
d'Urbanisme du Pays d'Aix-Durance (Aupa), ainsi que Philippe
De Saintdo, président de l'Association des entreprises du pôle
d'activités d'Aix-en-Provence.
PROJET ITER
La commission locale
d’information se réunit
La CLI est une instance "chargée
d'une mission générale de suivi,
d'information et de concertation
en matière de sûreté nucléaire,
de radioprotection et d'impact
des activités nucléaires sur les
personnes et l'environnement
pour ce qui concerne les installations civiles du site de Cadarache". A ce titre, elle suit de près
le projet Iter. Aujourd’hui à
14h30, l’association se réunira
au Château de Cadarache
(Saint-Paul Lez Durance) pour
son assemblée générale ; ce sera
l’occasion de faire le point le méga-chantier, et notamment un
premier bilan sur son contrôle
par l’inspection du travail.
ENTREPRISES
Rendez-vous de la
protection sociale
Le mardi 19 novembre prochain
à partir de 9 h, au Forum (Domaine du Petit Arbois, avenue Louis
Philibert à Aix), est organisé le
premier Rendez-vous de la protection sociale, consacré aux
chefs d’entreprise et à leurs salariés. L’ensemble des organismes
de protection sociale de la Région seront présents. Chaque entreprise pourra ainsi bénéficier
de conseils pour optimiser sa
gestion des données sociales.
Déclarations sociales, DSN, risques professionnels et maladie,
droit à l'information, retraite…
Des ateliers thématiques seront
proposés pour accompagner
concrètement l’entreprise dans
les différentes étapes de son développement, ainsi que des entretiens personnalisés au cours
desquels les conseillers pourront répondre à toutes les questions pratiques.
114121
LE BLOC-NOTES
NOUS JOINDRE
La Provence : 22, rue de l’Opéra,
rédaction (04 42 38 74 40)
et petites annonces-publicité
(04 42 38 53 53).
LES URGENCES
Hôtel de police : 10, avenue
de l’Europe, 04 42 93 97 00.
Gendarmerie : 04 42 26 31 96.
Police municipale : 2, cours
des Minimes, 04 42 91 91 11.
Centre hospitalier : avenue
des Tamaris, 04 42 33 50 00.
Pompiers : montée d’Avignon,
04 42 99 18 18.
Urgences : 18.
Polyclinique du Parc Rambot :
2 av. du Dr Aurientis 044233 17 01.
GDF dépannage : 0 810 433 113.
EDF dépannage : 0 810 333 113.
LES GARDES
Aix-en-Provence
Jeudi 14 Novembre 2013
www.laprovence.com
Chirurgiens-dentistes : cabinets
de garde dimanche et jours fériés
numéro unique, 0 892 566 766.
Médecin de garde : 04 42 26 40 40
(week-ends et jours fériés).
SOS Médecins :
04 42 26 24 00 (24 h/24).
Permanence médicale :
11, rue Montmajour, 04 42 20 33 33
(9 h-22 h).
SOS main : 42 av. de Lattre de Tassigny, 0 820 160 15
La seconde jeunesse du
carreau ciment se dessine à Aix
La société Carocim fait revivre ce pavage haut en couleur typique des maisons de la fin XIXe-début XXe
P
etite devinette : quel est
le point commun entre
l’Hôtel de la Corniche de
Philippe Starck au Pyla-sur-Mer (Gironde), le restaurant Spoon d’Alain Ducasse à
Hong-Kong, les cinq nouvelles
fontaines du palais de l’émir du
Qatar à Doha ou encore, la piscine particulière de Mel Gibson à
Los Angeles ? Tous ont un petit
(ou un grand, d’ailleurs) morceau d’imaginaire aixois sur un
bout de mur ou un coin de dallage. Tous ont fait appel au savoir-faire de la société Carocim,
créée dans le Luberon en 1986
et installée à Puyricard dès
1988.
Là, le carreau ciment, magique dallage en forme
d’explosion de couleurs, motifs
et textures, typiques des villas
de la fin du XIXe siècle jusqu’au
début du XXe, s’offre une seconde jeunesse sous la houlette
joyeuse et inventive de Christian Berthéas et Martine Murat,
les maîtres des lieux et cofondateurs de la société.
"Le plus important
stock de carreaux
ciment au monde."
Christian Berthéas et son épouse Martine Murat ont relancé une
production longtemps oubliée en France : le carreau ciment. Ils
font fabriquer principalement dans des ateliers au Maroc
(ci-contre) et vendent partout dans le monde. / PHOTOS S. MERCIER ET DR
CHRISTIAN BERTHÉAS
Architecte de formation, c’est
Christian qui est à l’origine de
l’aventure. Au début des années 80, un chantier l’amène à
Marrakech. Où le beau dallage
des ryads ne tarde pas à attirer
son œil curieux. "C’était des carreaux ciment, raconte-t-il. Chez
nous, ils avaient disparu depuis
l’entre-deux guerres, mais la
technique avait été importée au
Maroc pendant la période du
protectorat et, là-bas, elle était
restée." Ce savoir-faire des artisans marocains, Christian Berthéas va en faire son miel.
En 1986, quand il décide de
lancer l’aventure Carocim, c’est
là-bas qu’il fait fabriquer ses
carreaux. Le coût de la
main-d’œuvre marocaine - évidemment toujours sans commune mesure avec un ouvrier
français - a depuis augmenté,
mais Christian Berthéas est resté fidèle aux artisans marocains, à leurs mains sûres et rapides.
Le carreau ciment ne peut
guère s’industrialiser : dans une
forme où l’on place une grille
- le diviseur - reproduisant le
motif, la pose des différents pigments au cornet, la couche de
ciment et de sable, le pressage
sans cuisson : tout naît de la
main de l’homme. Les motifs,
eux, sont l’œuvre de Martine
LES REPÈRES
650 Le nombre de modèles différents de carreaux ciment chez
Carocim.
150 distributeurs proposent des carreaux Carocim, en France
et dans plus de trente pays dans le monde. L’essentiel des ventes se fait en France, suivi des États-Unis et de la Russie.
10 Le nombre de salariés de la société, dont le siège social est à
Puyricard.
1,2 million d’euros Le chiffre d’affaires 2012 de l’entreprise,
réalisé pour moitié en France et pour moitié à l’export.
Murat, quand ils ne sont pas
simplement repris dans de
vieux catalogues de carrelages.
Christian en collectionne des
tonnes, en passionné gourmand de cet artisanat né en Ardèche au mitan du XIXe, au voisinage direct des grands fours à
chaux du cimentier Lafarge, à
Viviers. Au siège de Carocim, à
Puyricard, une vieille presse à
hydrauliques à carreaux Lachave, de la fin du XIXe, témoigne
encore de cette production française qui a connu son âge d’or
autour de 1900 pour s’éteindre
totalement dans les années 60.
Si la production n’est plus, le
produit, lui, est resté, disséminé un peu partout dans les vil-
LE LIVRE
Toute l’histoire
du carreau-mosaïque
Le chercheur et spécialiste de
l’architecture médiévale Yves Esquieu
vient de publier une petit somme, Une histoire du carreau-mosaïque, où il retrace
l’épopée du carreau ciment, de ses ancêtres (faïences espagnoles, tomettes de terre cuite...) jusqu’aux utilisations modernes
du carreau.
Origine de la technique, process de fabrication, diffusion du carreau ciment de France vers le monde entier, exemples
d’utilisation et rappel de l’histoire des principaux fabricants français... Le livre est aussi richement documenté
qu’illustré. Sans surprise, Christian Berthéas, fin connaisseur, on
s’en doute, de la question, a participé à l’ouvrage, en signant la préface et mettant à disposition quelques documents et illustrations. G.L.
"Une histoire du carreau-mosaïque", d’Yves Esquieu, aux éditions Ref.2C, collection
"Une histoire des objets", 190 pages, 25 ¤.
5¤
Le coût TTC d’un
carreau ciment à motif
(3¤ pour les unis)
las et bastides aixoises, les appartements marseillais (quand
ils s’offrent une petite infidélité
à la trop sage tomette)... Avec
près d’un million de carreaux ciment en stock, pour quelque
650 modèles unis ou à motif, le
fonds de Carocim est
aujourd’hui "le plus important
au monde", assure Christian
Berthéas. Et si ce potentiel - et
le réseau de 150 points de vente
dans le monde - assure évidemment la rentabilité de Carocim,
la fierté des créateurs de
l’entreprise est plutôt là : au fil
des années, Christian Berthéas
et Martine Murat ont su créer
une filiation fringante aux vieux
carreaux patinés du début XXe.
Et en ce début de XXIe siècle,
crise ou pas, les affaires de Carocim seraient de plus en plus florissantes. "On peut même dire
que la crise nous a presque renforcés, explique Christian Berthéas. Les gens se sont recentrés
sur leur famille, leur foyer et
donc, leur maison. En fait, on
n’a jamais fonctionné comme
ça auparavant !"
Et puis, comme la crise, ça
n’est pas vraiment pour tout le
monde, Carocim voit parfois débarquer de vrais fondus du carreau ciment. Comme ce boulanger (visiblement, il en a quelques-unes, des boulangeries...)
débarqué de Miami lors du récent grand déballage Carocim,
au showroom de Puyricard. "Il
voulait 70 m² de tomettes en carreau ciment et il est reparti pour
Miami avec ses 70 m² de tomettes et absolument tout notre
stock de colle !"
Quand le carreau ciment se
paye son american dream...
Guénaël LEMOUÉE
[email protected]
LA DRÔLE D’IDÉE
Les carreaux ciment aixois pour redonner
des couleurs au tunnel marseillais
C’est une drôle de belle idée née dans la tête
d’une bande de potes du quartier marseillais de la
Belle-de-Mai. Ils trouvaient, on ne peut guère leur
donner tort, le tunnel du boulevard National pour
le moins tristouille pour ne pas dire glauque. Ils
ont décidé, regroupés au sein du collectif Les Enfants, de lui redonner des couleurs. Et de l’éclat.
De carreaux ciments, notamment, les éclats.
On s’explique : inspiré par l’exemple d’un artiste
chilien disparu cette année qui, pendant deux décennies, s’était emparé de l’escalier d’une favela
brésilienne pour en faire une œuvre mouvante et
joyeuse, ils ont décidé d’inviter toutes les bonnes
volontés du quartier à venir mosaïquer le triste tunnel. Et qui dit mosaïque et couleurs dit Carocim.
"L’un des porteurs du projet est venu chez nous
acheter quatre carreaux (à motif de) grenouille,
qu’il a collés dans le tunnel, raconte Chrsitian Berthéas. Puis, il nous a demandé si on voulait bien lui
Jean-François Bourinet et Maxime Larabi,
du collectif Les Enfants, devant la première
œuvre à l’entrée du tunnel.
/ PHOTO DTA
donner des chutes de carreaux pour les mosaïques. On a bien sûr accepté et il vient les chercher
cette semaine."
G.L. avec DTA.