a la découverte de Mons, ville de pouvoirs

Transcription

a la découverte de Mons, ville de pouvoirs
Un guide pour des promenades en intra-muros
A la découverte de Mons, ville de pouvoirs
» C hristian VANDERMOTTEN, Président de la Société Royale Belge de Géographie – [email protected]
Pierre CORNUT, Directeur de l’Administration Valorisation de la Recherche – [email protected]
Dans sa collection de guides thématiques « Hommes et Paysages »,
la Société Royale Belge de Géographie
publie, avec la collaboration de
l’UMONS, un numéro intitulé « Mons,
ville de pouvoirs ». Le guide propose
deux promenades commentées au
sein de l’intra-muros qui illustrent
la concentration de marqueurs des
pouvoirs politiques et religieux, mais
aussi économiques, depuis les origines de la ville jusqu’à aujourd’hui.
Comme dans les autres guides de cette collection,
une introduction substantielle prépare le promeneur aux découvertes qu’il fera au cours de ses
périples. Elle rappelle l’absence de séparation
formelle des pouvoirs sous l’Ancien régime et le
poids dont pesait alors l’Église, ici en particulier
le chapitre de Sainte-Waudru, mais en même
temps la complexité et les conflictualités des
articulations entre pouvoir religieux, comtal et
bourgeois. L’autonomie rapidement arrachée par
la bourgeoisie est rendue symboliquement à Mons,
comme dans bien d’autres villes des Pays-Bas,
par l’exclusivité de la présence de l’hôtel de ville
sur la Grand-Place, qui n’accueille ni église, ni
château princier.
Le statut urbain et de capitale comtale de Mons
conduit à un « emmuraillement » précoce, dès
le XIIe siècle, dans une enceinte comtale. Si
celle-ci laisse en dehors d’elle la Grand-Place,
le renforcement du pouvoir bourgeois va mener à
la construction d’une enceinte communale, bien
plus large, durant le XIVe siècle. Mons deviendra
ensuite une place-forte importante, bastionnée, aux confins des Pays-Bas et de la France.
Cela lui vaudra plusieurs sièges et occupations.
Celle par la France qui débute en 1691 aura un
impact majeur sur la physionomie de la ville :
le pouvoir politique devient alors prescripteur
urbanistique (et sanitaire, avec l’interdiction des
cimetières intra-urbains à la fin du XVIIIe siècle),
témoignant du renforcement de la puissance
publique et de l’élargissement de ses champs de
compétence. Ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle
que les fortifications et la zone d’inondations
qui les précédaient seront démantelées : cette
coupure a contribué à isoler Mons, qui restera
ville bourgeoise et administrative, du Borinage
minier et industriel.
L’itinéraire débute à la Grand-Place. La promenade
commence par les sites majeurs incarnant les lieux
de pouvoir sous l’Ancien régime : l’hôtel de ville
pour la bourgeoisie ; l’ancien collège des Jésuites
et Sainte-Waudru pour l’Église ; le château pour le
comte. Le visiteur découvrira aussi des expressions de l’affirmation du pouvoir d’une bourgeoisie
laïque et modernisatrice au XIXe siècle : l’Athénée,
la Loge maçonnique, l’hygiénisme avec les bainsdouches et l’Institut provincial d’hygiène et de
bactériologie, l’Institut Warocqué, l’École polytechnique. Sans oublier les témoignages du poids du
militaire, du Moyen âge (la tour Valenciennoise) à
la période hollandaise (les casemates de la place
Nervienne, la caserne Guillaume). Les monuments
rendant compte de la séparation constitutionnelle
des pouvoirs de l’époque contemporaine ne sont
pas oubliés, comme le palais de Justice ou les
nouvelles Cours et le Gouvernement provincial.
Cartographie et alternance de photos actuelles
et de documents anciens illustrent l’ouvrage.
Le guide, traduit en néerlandais et en anglais, sera
doublé d’une version adaptée aux enfants, ainsi
qu’une version adaptée aux malvoyants (braille,
audio et vidéo). Des étudiants de l’UMONS travaillent également à une version « smartphone ».
Plus d’infos ?
www.srbg.be
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