Télécharger la revue

Transcription

Télécharger la revue
ISSN 5271-2011 - N° 7 - Mai-Juin 2012
Ali Kahlane
Président de l’association des
fournisseurs de services Internet
« Les TIC sont à l’économie
ce que l’énergie est à
l’usine et au transport »
Nassim Kerdjoudj
Chief Excutive Officer à Net-Skills
« La qualité du service,
un point d’honneur »
Culturelle
Dossier
SUR LA
Jean-Claude Voisin
Directeur de l’Institut
français d’Alger
« Pour un
espace culturel
commun »
ÉDITORIAL
La publication de la Chambre de commerce
et d’industrie algéro-française
Site Web : www.cciaf.org
Contact : [email protected]
Villa Malglaive, 1, rue du Pr Vincent, Alger
Tél. : +213 (0) 21 74 72 77
Fax :+213 (0) 21 74 72 67
Directeur de la publication
Jean-Marie Pinel
Président : Jean-Marie PINEL
Vice-président : Touffik FREDJ
Directeur général : Réda EL BAKI
[email protected]
Assistante DG : Fadila AISSAOUI
Tél. : +213 (0) 21 74 72 77 poste 113
[email protected]
Responsable de l’appui aux entreprises
Nabila BELAZIZ
Tél. : +213 (0) 21 74 72 77 poste 115
[email protected]
Responsable de l’administration
et de l’assistance juridique aux Entreprises
Alain BOUISSIERES
Tél. : +213 (0) 21 74 72 77 poste 117
[email protected]
Responsable formation
El Faiza DJEBAILI
[email protected]
Responsable de la veille juridique
et de la réglementation
Yasmine BETROUNI
Tél. : +213 (0) 21 74 72 77 poste 129
[email protected]
Chargée des Adhésions
Fadila DELHOMME
Tél. : +213 (0) 21 74 72 77 poste 125
[email protected]
Conception, réalisation et publicité
10, rue Achour Maïdi (ex-rue Ampère), Alger
Tél. : +213 (0) 21 63 91 69
Fax : +213 (0) 21 63 91 67
www.pixalcommunication.com
[email protected]
Directrice
Taous AMEYAR
[email protected]
Directeur de la Rédaction
Karim BENAMAR
[email protected]
Rédaction
Amine DOUZI, Djemaa TIMZOUERT
Salah ZIAD, Mahmoud CHAAL
Kamel ZOURDI, Karima MERABTI
Service commercial
Zohra DAOUDI
[email protected]
Sabeha BERRAH
[email protected]
Lila HOUNAS
[email protected]
Création et infographie
Riad AMITI
[email protected]
Correction
Yamina HAMMA
[email protected]
Photos
Zouheir MAACHA
Ressources humaines
Nouredine MAACHA, Mohamed DEGUIGUI
Impression : ICG Aïn Benian
Les articles et points de vue publiés dans cette revue ne reflètent
pas nécessairement les positions de la CCIAF. Cette publication est
distribuée gracieusement aux adhérents de la CCIAF.
Chers adhérents,
A
l’approche du 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, la mission fondamentale de
la Chambre de commerce et d’industrie algérofrançaise, qui est de favoriser le rapprochement
des entreprises algériennes et des entreprises françaises dans
le cadre de partenariats, prend tout son sens, celui de l’Histoire.
La coopération économique, telle qu’elle existe aujourd’hui
entre nos deux pays, participe en effet au développement harmonieux de nos échanges que nous voulons inscrire dans la
durée. La France et l’Allemagne ont conjuré un siècle d’affrontements sanglants par leur coopération économique qui a entraîné beaucoup d’autres rapprochements. A n’en pas douter,
si nous réussissons à créer des relations économiques équilibrées entre nos deux pays, l’entente entre nos deux peuples
sera achevée.
Nos entreprises, de part et d’autre de la Méditerranée, qu’elles
soient publiques, qu’elles soient privées, ont relevé un défi
extraordinaire au cours de ce demi-siècle, celui de donner à la
relation algéro-française un cadre privilégié et, plus que tout,
des perspectives sur le long terme.
Le bilan que nous avons dressé de nos actions le 31 mai dernier lors de notre Assemblée Générale (missions d’accompagnement, journées de présentation du marché algérien dans
les CCI de France, séminaires, commissions, etc.) démontre
la volonté pérenne qu’ont les entreprises algériennes et françaises de se rapprocher pour travailler ensemble.
La présence française encore très marquée cette année lors de
la 45e Foire internationale d’Alger, mais aussi lors des Salons
spécialisés, annonce un second semestre pour 2012 riche en
réalisations de projets, projets auxquels la CCIAF associera,
comme toujours, sa communauté d’adhérents.
Bonnes vacances à toutes et à tous, et bonne fête de Ramadan.
J. M. PINEL
Président de la CCIAF
S O M M A I R E
N°7/MAI-JUIN 2012
n EDITORIAL
3 : Jean-Marie PINEL Président de la CCIAF
n ACTIVITÉS CCIAF
06 : La franchise en Algérie : Une alternative
à développer
07 : HSE : obligations de l’entreprise
et responsabilité du dirigeant
09 : L’entreprise face au problème du foncier
10 : Formation achat Supply
11 : Organisation des grands événements :
AlgOé décline son expérience
13 : Le code du travail disséqué
14 : Formation recouvrement de créances
15 : Conférence Jean-Marie Pinel
17 : André Parant, nouvel ambassadeur
de France en Algérie
n MANAGEMENT
18 : RAMZI OUALI (responsable département
juridique et fiscal chez KPMG Algérie) : «Pour une
place de leader sur le marché algérien et régional»
19 : 11e Symposium International - MDI Business
School
n CHRONIQUE
21 : Le sommet européen de Bruxelles préserve
l’essentiel
n 45E FOIRE INTERNATIONALE
D’ALGER
44 : Un carrefour d’échange et de partenariat
45 : YACINE BENAÏSSA Responsable à SAM
Outillage Algérie et Maghreb : «Participation positive à la Foire d’Alger»
46 : Soirée CCIAF
47 : PASCAL HUGUENIN Directeur Commercial
à Airva Maghreb : «Un intérêt très marqué des
opérateurs à la recherche de produits de qualité»
n DOSSIER
23-42
CAP SUR LA
RÉVOLUTION
NUMÉRIQUE
• ALI KAHLANE, Président
de l’Association des fournisseurs de services Internet :
«Les TIC sont à l’économie
ce que l’énergie est à l’usine et au transport »
• MILOUD BOUDERBALA, Directeur régional
à Condor : «Nous comptons investir davantage…»
• MOHAMED SALAH, Conseiller chargé de la
relation presse et des relations publiques auprès
du PDG de Mobilis : «Mobilis ne peut être absent
au lancement de la 3G»
• NASSIM KEDJOUDJ, Chief Executive Officer
à Net-Skills : «La qualité du service, un point
d’honneur»
• Contribution FETAH OUZZANI
• RACHID MOUSSAOUI, DG de l’ Agence nationale du développement de la PME (ANDPME) :
«Priorité à l’appropriation des TIC
par les PME et à l’innovation»
• Le Salon « Talents et Emploi» à Oran
• Ali Kahlane Président de l’entreprise Satlinker :
«Notre pays ira forcément vers la technologie
du Cloud»
• Téléphonie mobile : La 4G, les raisons d’un choix
• Colloque international à Oran : L’impact des TIC
sur l’entreprise au menu
• 13e Salon International du futur technologique
(SIFTECH)
n FORMATION
48 : FADILA BERKAL, Directrice générale de
Demos Algérie : «La formation, un outil pour
le développement»
n CULTURELLE
49 : JEAN-CLAUDE VOISIN, directeur de l’Institut
français d’Alger : «Pour un espace culturel commun»
A CTIVITÉS CCIAF
LA FRANCHISE EN ALGÉRIE
UNE ALTERNATIVE
À DÉVELOPPER
La Chambre de commerce et d’industrie algéro-française, (CCIAF), a accueilli, le 16 mai dernier, Maître Hind
Benmiloud, dans le cadre d’une tribune sur le thème des avantages qu’il y a pour les entreprises à développer
la franchise en Algérie.
M
e Benmiloud a articulé son intervention à partir de la définition classique de la franchise qui
est un concept né aux Etats-Unis d’Amérique
dans les années 1920. Il se définit comme une
méthode de collaboration entre, d’une part,
une entreprise, le franchiseur et, d’autre part, une ou plusieurs entreprises, les franchisés.
D’emblée, l’intervenante a qualifié la franchise de commerce de
qualité qui assure la traçabilité du produit et la sécurité du consommateur dès lors qu’il ne peut y avoir de contrefaçon ou de tricherie,
le produit étant sûr.
C’est une façon, a-t-elle expliqué, de transfert de savoir-faire, d’apprendre à créer et à gérer l’entreprise dans la transparence.
« La franchise, c’est comme acheter plus et à petit prix », a-t-elle
résumé, en notant la différence entre la franchise et l’importation.
Soulignant que les Algériens aiment les marques connues et reconnues, Me Benmiloud a plaidé pour le développement de la franchise qui est, par ailleurs, un secteur générateur d’emploi en Algérie.
«Aujourd’hui, je pense que tous les discours (officiels Ndlr)
convergent sur la nécessité de la création d’entreprise, son déve-
loppement et sa pérennisation », a-t-elle dit pour arguer l’utilité de
promouvoir la franchise. Selon elle, le franchiseur assiste son franchisé de bout en bout dans un contrat gagnant-gagnant avec, tout
compte fait, une relation de confiance.
L’hôte de la CCIAF n’a pas manqué de relever les problèmes que
rencontrent les franchisés algériens et les obstacles qui leur sont
imposés en raison de la mentalité dominante chez les pouvoirs publics qui pensent à l’importation quand on leur parle de franchise.
« Notre combat, pour ceux qui croient à la franchise, est de faire en
sorte que les pouvoirs publics soient sensibilisés et de savoir que
la franchise est une alternative (…). C’est un modèle qu’on doit
adopter », a-t-elle souligné.
L’oratrice, qui note que la franchise se porte bien dans le monde,
explique qu’en commençant avec la franchise internationale, on
acquiert un savoir-faire et on débouche sur la franchise nationale.
Quant à l’avenir de ce modèle en Algérie, Me Benmiloud a estimé
qu’il s’agit de l’avenir du business tout entier, soulignant que tant
que les politiques n’ont pas compris l’enjeu et le rôle de l’économie,
on ne peut pas développer la franchise.
n Kamel Zourdi
Me Hind Benmiloud AVOCATE SPÉCIALISTE DE LA FRANCHISE
«La franchise se développe petit à petit en Algérie»
PARTENAIRES : Quelle évaluation faites-vous de la situation de la
franchise en Algérie ?
Hind Benmiloud : La franchise se développe petit à petit en
Algérie. Alors que des obstacles tels que l’absence de transfert de
royalties et les difficultés inhérentes à l’importation d’une manière
générale existent, cela ne l’empêche pas de se développer petit à
petit.
Quels sont les avantages pour le franchisé ?
En fait, il a plusieurs avantages. Le franchisé est assisté lorsqu’il
entre dans un réseau ; si c’est un jeune entrepreneur, il apprend à
gérer avec transparence et bonne gouvernance son entreprise. Il
6
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
bénéficie d’un réel transfert de savoir-faire et de la notoriété de la
marque qui lui garantit une clientèle sans publicité.
Et quel avenir prévoyez-vous pour ce secteur en Algérie ?
Le potentiel en Algérie est grand. Il faut juste que les pouvoirs
publics soient convaincus de l’intérêt de ce modèle de
commerce qui garantit la qualité, la traçabilité du produit pour
le consommateur, la traçabilité des flux financiers, et qui est,
sans conteste, une alternative de lutte contre l’informel. Je suis
persuadée, au vu des résultats de croissance de la franchise dans le
monde même en période de crise, que ce modèle intéressera nos
gouvernants à l’avenir. n Entretien réalisé par Kamel Zourdi
HSE : OBLIGATIONS DE L’ENTREPRISE
ET RESPONSABILITÉ DU DIRIGEANT
«L’ERREUR, UN GISEMENT
DE PROGRÈS ET DE SÉCURITÉ»
L’amélioration des systèmes de sécurité, l’impact économique de la sécurité dans l’entreprise et la culture de
sécurité ont été les points développés au cours d’un séminaire, le 22 mai, au niveau de la CCIAF à Alger.
L
a rencontre, à laquelle ont pris part une trentaine de
représentants d’entreprises, a été animée conjointement
par Jean-Luc Hébrard, consultant en organisation
industrielle, et Abdellah Belhadj, consultant-formateur
en management Q-HSE.
Jean-Luc Héberad distingue, d’emblée, entre prévention et
protection. Il explique : « Il y a dans toute entreprise des barrières
de protection et de prévention. Je prends l’exemple d’une usine
chimique ; vous avez comme barrière de prévention, à titre
illustratif, un automate qui va contrôler les températures d’un
réacteur, et qui va, au-delà d’une certaine température, arrêter
le système d’une manière indépendante de la conduite des
opérateurs. Ceci est un système de prévention. Le système de
protection, par contre, est appelé à protéger le réacteur en question
en cas d’explosion ou d’incendie ».
En effet, la prévention ne peut être franchie même lorsque la
protection est assurée au sein d’une entreprise, incite l’orateur.
« La prévention, a-t-il souligné, doit être obligatoirement mise
en place afin de réduire les risques lorsqu’un accident survient. Et
comme le risque zéro n’existe jamais, il faut prévoir des protections
pour limiter la gravité des effets. Un risque, c’est une probabilité
d’occurrence et une gravité des effets. La probabilité d’occurrence
est diminuée par les barrières de prévention, alors que la gravité
des effets va être diminuée par les barrières de protection ».
A signaler également que l’erreur pourrait être traitée et capitalisée
de sorte à maintenir la sécurité de l’entreprise. Traiter positivement
l’erreur, selon l’expert, consiste à valoriser le contenu cognitif de
celle-ci. «L’erreur permet de comprendre ce qui s’est passé au
niveau de l’organisation, au niveau de soi-même, au niveau du
fonctionnement de l’équipe et au niveau du système dans lequel
l’équipe s’intègre. L’erreur devient alors un gisement de progrès,
qui va permettre d’augmenter le niveau global de sécurité dans une
entreprise», a dit, par ailleurs, Jean-Luc Héberad.
Il y a, d’autre part, une hiérarchie que l’on doit respecter en vue
d’asseoir des systèmes de sécurité dans une entreprise. C’est ce que
mit en exergue Abdellah Belhadj, qui estime que « la hiérarchie
à respecter pour mettre en place des systèmes de sécurité s’établit
par rapport à l’importance du facteur humain, qui est souvent à
l’origine des problèmes. Il faut agir en amont avant que l’événement
ou l’accident ne se produise. On agit par la responsabilisation
mais également par les compétences qu’on donne au personnel
par le biais des formations. La culture de sécurité va être perçue à
travers le comportement dans les actions du personnel au sein de
l’entreprise ».
Par ailleurs, l’orateur a abordé le point relatif à la sécurité des
travailleurs dans le cadre de l’activité avec les sous-traitants. Selon
M. Belhadj, la responsabilité des sous-traitants ne peut être acquise
que s’ils respectent le volet conformité-réglementaire. « Et l’état
algérien a exigé des entreprises sous-traitantes d’élaborer un plan
hygiène et sécurité comprenant l’ensemble des dispositions à faire
respecter et les mesures nécessaires pour faire un travail en toute
sécurité», a expliqué le consultant.
La gestion des risques requiert un ensemble d’outils mis en œuvre
pour concourir vers la sécurité en phase de réalisation. «Pendant
la réalisation, a indiqué le spécialiste, le risque est géré à travers les
éléments de mitigation, c’est-à-dire à travers la communication et
les briefings HSE (Hygiène, Sécurité et Environnement) au début
de l’activité journalière, en expliquant aux employés les risques de
leur travail, les nouveautés, etc. Lorsque le retour sur les accidents et
incidents est examiné, on retrouve toujours un changement qui n’a
pas été intégré, et qui est à l’origine de l’incident de l’accidentologie.
Les risques sont également gérés par les inspections programmées
ou inopinées et les audits. Faire confiance, c’est bien. Mais
n Djemaa Timzouert
contrôler, c’est encore mieux». PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 7
A CTUALITÉ
CTIVITÉSCCIAF
CCIAF
8
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
A CTIVITÉS CCIAF
COMMISSION RÉGLEMENTAIRE
L’ENTREPRISE FACE AU
PROBLÈME DU FONCIER
La Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF) a tenu, le 24 mai dernier, sa commission
réglementaire au niveau de la Villa Malglaive. La commission, dont le thème a été « l’entreprise face à la
problématique du foncier », a été animée par Maître Fawzi Marref, Notaire. Les participants à la réunion ont évoqué
les difficultés d’accès au foncier, notamment industriel, et les tracasseries administratives qui se dressent face aux
investisseurs.
E
n effet, le foncier industriel reste le talon d’Achille
de la promotion industrielle en Algérie et nombreux sont les investisseurs qui se plaignent des
conditions d’accès au foncier. D’emblée, Me Fawzi
Marref a souligné que le foncier est le domaine le
plus complexe, que ce soit sur le plan économique ou juridique
car, a-t-il expliqué, « il absorbe le plus d’investissement ». Etant
complexe, l’orateur a fait une halte sur ce constat : en Algérie, les
problèmes et litiges sur le foncier se règlent pacifiquement contrairement à d’autres cas où le sang coule pour des litiges de propriété
foncière. L’animateur de la réunion a ensuite énuméré les trois catégories du foncier, mettant l’accent sur les domaines privé et public
de l’Etat et devant lesquelles les entreprises ont deux formules pour
y accéder. Il s’agit de la cession et de la concession. Cette dernière
formule est la plus prisée actuellement par les entreprises, avec la
liberté d’accéder à la propriété. Selon Me Fawzi Marref, la difficulté
d’accès au foncier pour l’entreprise tient à la nature de l’activité et
au lieu de son implantation selon qu’elle soit une micro-zone, une
zone d’activité ou une zone industrielle. Il souligne, toutefois, que
l’Etat qui accorde du foncier aux investisseurs ne reste plus passif
comme avant et suit le projet en exigeant de respecter sa vocation,
les délais de réalisation, et d’aller jusqu’au bout du projet.
Lorsque la concession est faite et que l’investisseur veut changer
d’activité en cours de route, il peut le faire en ce qui concerne les
projets au niveau local. Mais dès lors que le projet est d’envergure
nationale et engage le Conseil national d’investissement (CNI),
Me Marref indique que l’investisseur est soumis à l’obligation de
mener son projet jusqu’au bout.
Pour ce qui concerne le domaine public de l’Etat, l’orateur a indiqué qu’il est divisé en trois catégories, à savoir biens incessibles,
biens inaliénables et biens imprescriptibles. Evoquant la question
du cadastre, l’animateur de la rencontre a expliqué que le cadastre a
vocation d’identifier les biens, soulignant que toutes les communes
de l’Algérie sont cadastrées mais la moitié du pays ne l’est pas.
« Avant, c’était le propriétaire, la personne qui est mise en exergue.
Actuellement, c’est l’inverse. C’est le foncier qui intéresse et non la
personne », a-t-il indiqué. n Kamel Zourdi
PARTENAIRES N°06/MARS-AVRIL 2012 9
FORMATION ACHAT SUPPLY
LA COMPÉTENCE AU SERVICE
DE L’ENTREPRISE
Au cours d’un séminaire de formation, portant sur les achats et la gestion de la Supply Chain dans une entreprise,
une nouvelle réflexion sur l’entreprise a été abordée. Outre la place de l’homme et de la compétence au cœur de
l’entreprise, il y a l’échelle des valeurs qu’il faut redéfinir.
«I
l faut redéfinir nos entreprises de manière
à ce qu’elles soient souples et réactives.
Cet objectif est conditionné uniquement
si l’on met l’homme et la compétence au
cœur de l’entreprise. Contrairement à la
machine, l’homme est capable de changer rapidement s’il est
motivé et compétent. Economiquement, c’est une nécessité de
créer des structures souples et extrêmement réactives», a déclaré
M. Nicolas Kourim, consultant en management lors d’un
séminaire de formation portant sur les achats et la gestion de la
Supply Chain dans une entreprise, et qui s’est tenu les 3 et 4 juin
derniers au niveau du siège de la Chambre de commerce et de
l’industrie algéro-Française à Alger. Animé conjointement avec
un autre formateur, en l’occurrence M. Dominique Bonningue, le
séminaire a vu la participation d’une quinzaine de représentants
d’entreprises.
Ainsi, tout en définissant la Supply Chain, «ce mode de gestion
de l’entreprise qui met l’homme et la compétence au centre de
l’entreprise», «ce système qui concerne la gestion des flux à
l’intérieur de l’entreprise depuis le fournisseur du fournisseur
jusqu’au client du client en passant par tous les flux internes de
la production», M. Kourim préconisera la structuration des
compétences dont disposent les entreprises en équipes de projet
La Supply Chain requiert
la définition d’une vision à
adopter, mais aussi la fixation
de standards de travail qui
sont propres à l’entreprise.
ayant des outils de travail différents. «Il faut qu’on change la chaîne
de valeurs au sein des entreprises, et ce, en partant du client », a-t-il
expliqué. Il y a lieu également de repenser de manière radicale toute
la chaîne de production. «Il faut produire selon un maximum de
flexibilité pour être vraiment au service du client», a-t-il expliqué.
Par ailleurs, selon M. Bonningue, la Supply Chain requiert la
définition d’une vision à adopter, mais aussi la fixation de standards
de travail qui sont propres à l’entreprise. Le rôle du manager, selon
lui, c’est de gérer l’ensemble de ces systèmes et de définir les règles
qui vont permettre à ces flux de circuler, en moins de coûts, pour
servir le client à temps. «Il y a une organisation indispensable pour
faire fonctionner ce système de management, dont les principales
fonctions regroupent les fonctions approvisionnement, les
fonctions gestion des flux internes au niveau de l’entreprise, etc.
Il y a ensuite les flux tournés vers les clients, c’est-à-dire
l’administration des ventes (les commandes des clients) et
la distribution et la livraison des marchandises», a expliqué
l’intervenant, et de souligner qu’il existe trois indicateurs-clés de
la performance de l’entreprise qui fonctionne selon le modèle
Supply Chain : la qualité, les coûts et les délais. Les délais
concernent la qualité du service client et le temps de livraison. Les
coûts regroupent la non-qualité, les coûts de stockage... La qualité
intéresse les pertes de temps et les produits qu’on est obligé de
scraper, dira par ailleurs le formateur, qui rajoute que c’est le rôle
du Supply Chain manager de mettre en place les organisations
qui peuvent être variables d’une entreprise à une autre. Selon
M. Bonningue, il faut mettre en œuvre une cohérence dans
la chaîne de production : « Quand par exemple une pièce est
livrée à un client, on doit produire une autre qui va la remplacer
et on doit approvisionner la pièce qu’on vient de consommer en
production pour générer une nouvelle commande au client. Et là,
on est dans un processus «flux tiré», où les flux s’autoalimentent
au fur et à mesure pour réapprovisionner l’ensemble de la chaîne»,
a-t-il expliqué aux participants qui, à l’occasion, ont eu droit à
des exercices de simulation, des cas d’études et à l’initiation aux
différentes pratiques des achats. Ce que qualifient certains d’entre
eux de «formation positive», du moment qu’ils ont été associés
dans leur formation durant ces deux journées.
n Djemaa Timzouret
10
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
AC
ORGANISATION DES GRANDS ÉVÉNEMENTS
ALGOÉ DÉCLINE SON EXPÉRIENCE
Spécialisée dans le management
des grands projets événementiels,
la Société AlgOé, de droit algérien,
étale son savoir-faire et dévoile ses
expériences devant un auditoire
national rompu à l’organisation des
grandes manifestations, de type
sportif ou culturel.
A
ssocier des responsables
algériens à cette initiative
est une démarche fort
intéressante puisque, l’Algérie
a souvent organisé des
manifestations internationales. L’expertise
d’AlgOé peut être mise à profit, dans pareille
situation. Créée en 1959 en France, AlgOé
SA est une référence mondiale dans son
segment d’activité. A l’image de la société
mère basée à Lyon, la filiale algérienne
intervient aussi dans l’organisation et le
management de projets évènementiels
d’envergure.
«Elle contribue essentiellement à la
réussite et à la livraison des infrastructures,
en construction, sensées abriter cette
manifestation », explique le Manager
d’AlgOé, David Donnelly, dans son
intervention devant les responsables
d’entreprises et organismes publics présents
à l’occasion de la journée organisée au siège
de la Chambre du commerce et d’industrie
algéro-française. AlgOé est à pied d’œuvre,
actuellement, dans l’organisation des
jeux olympiques de Londres. Elle est
également associée dans l’organisation du
plus grand évènement sportif de la planète,
en l’occurrence la coupe du monde de
football de 2014 qui aura lieu au Brésil.
Cependant, la désignation d’AlgOé pour
piloter ce genre de projet n’est pas le fruit
du hasard. Ses conquérants connaissent ses
performances. Son expérience est qualifiée
d’unique, par les spécialistes. Les méthodes
d’AlgOé ont été approuvées dans le cadre
des grands évènements internationaux des
15 dernières années. A commencer par la
Coupe du monde de football organisée en
1998, en France, et celle de 2010 qui s’est
déroulée en Afrique du Sud. Mais quelles
sont les retombées avec l’apport d’AlgOé
dans l’organisation de ces manifestations
grandioses ? « AlgOé permet d’augmenter
la valeur ajoutée du projet, sécurise sa
mise en œuvre et garantit sa livraison »,
souligne le consultant, David Donnelly.
Dans son allocution, l’expert est revenu
sur le processus de l’organisation d’un tel
événement. A ce propos, il met l’index sur
la candidature d’un pays pour l’organisation
d’un méga-évènement. Une candidature
qui, selon le conférencier, butte à 90% sur
un échec. Cependant, cet échec, précise-t-il,
engendre un héritage pour la ville et le pays
mais aussi, pour le comité organisateur.
A ce propos, il donnera une multitude
d’exemples dont celui de la ville française,
Lille, qui a postulé pour l’organisation des
jeux olympiques de 2004. En dépit de
l’échec enregistré, Lille a suscité une large
mobilisation régionale d’acteurs publics et
privés. Elle a mis en évidence la valorisation
de la pratique sportive de toute une région,
qui comptait alors près de 900 000 licenciés
dans 79 disciplines. La prétention de Lille à
abriter les JO lui ont permis, notamment,
une couverture médiatique jamais égalée.
« Pour mener une couverture médiatique
similaire afin de faire la promotion d’une
ville, il faut débourser une fortune»,
observe le consultant. Sortie de l’ombre,
elle est désormais mondialement connue.
Déboutée pour les JO, elle est finalement
désignée pour la même année, en 2004,
Capitale Européenne de la Culture.
Toutefois, dans le cas où le candidat
obtient le quitus dans l’organisation
d’une coupe du monde ou des JO ou
une manifestation similaire, il faut savoir
qu’il y a, aussitôt, une synergie qui se met
en place avec l’association de plusieurs
partenaires. Chaque acteur réalise des
tâches notamment pour la construction
d’infrastructures et la préparation de
l’événement. Tout doit être prêt le jour
J, en matière de logistique, les moyens
de transport, les sites d’hébergements
et les hôtels etc. A la clôture des jeux,
un des grands héritages est la panoplie
d’infrastructures réalisées à cet effet.
n Mahmoud Chaal
PARTENAIRES N°06/MARS-AVRIL 2012 11
A CTUALITÉ
CTIVITÉSCCIAF
CCIAF
12
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
A CTIVITÉS CCIAF
LE CODE DU TRAVAIL DISSÉQUÉ
CDD, CDI, LE CASSE-TÊTE DES DRH
La problématique de la requalification du contrat de travail a été disséquée. Il s’agit notamment du passage du
contrat de travail à durée déterminée (CDD) au contrat de travail à durée indéterminée (CDI).
Dans le cadre du cycle de rencontres programmé par la Chambre
du commerce et de l’industrie algéro-française, destiné aux
Directeurs des ressources humaines des entreprises adhérentes, un
séminaire sur le code du travail algérien a été organisé. Ce séminaire
a été animé par Maître Allouche, consultante du bureau algérien du
cabinet d’avocats d’affaires Lefebvre, installé à Alger. Ce dernier est
spécialisé dans le conseil juridique et fiscal. Cependant, l’objet de la
rencontre s’articule sur la problématique de la requalification des
contrats de travail.
Il s’agit notamment du passage du contrat de travail à durée
déterminée (CDD) au contrat de travail à durée indéterminée
(CDI). Un véritable casse-tête chinois qui se pose avec acuité
dans le milieu professionnel. En cas de conflit entre l’employeur
et l’employé, souvent le règlement du litige devient impossible, en
raison du flou dans le texte de loi régissant le code du travail. Le
manque de clarté du code du travail aboutit, dans la majorité des
cas, sur des situations conflictuelles entre le salarié et sa hiérarchie
dans l’entreprise. Le recours aux tribunaux devient l’ultime solution
pour le règlement du conflit.
Dans son exposé, Maître Allouche donne des orientations
pertinentes aux DRH sur la nécessité de « bien formaliser » le
contrat de travail devant être paraphé par l’employé. Dans toutes
les situations, un contrat de travail doit être à durée indéterminée
(CDI) sauf exception. La loi, régissant le code de travail en vigueur,
prévoit 05 cas spécifiques où la relation de travail exige un contrat à
durée déterminée (CDD). Dans cette optique, le contrat de travail
peut être concrétisé pour une durée déterminée, à temps plein ou
partiel, dans les conditions suivantes :
1- lorsque le travailleur est recruté pour l’exécution d’un contrat lié
à des contrats de travaux ou de prestation non renouvelables.
2- lorsqu’il s’agit de remplacer le titulaire d’un poste qui s’absente
temporairement et au profit duquel l’employeur est tenu de
conserver le poste de travail.
3- lorsqu’il s’agit pour l’organisme employeur d’effectuer des travaux
périodiques à caractère discontinu.
4- lorsqu’un surcroît de travail, ou lorsque des motifs saisonniers
le justifient.
5- lorsqu’il s’agit d’activités ou d’emplois à durée limitée ou qui sont
par nature temporaires. Dans l’ensemble de ces cas, le contrat de
travail précisera la durée de la relation de travail ainsi que les motifs
de la durée arrêtée. Par ailleurs, la conférencière met en garde
contre les attitudes jugées illégales des employeurs qui adoptent
systématiquement le CDD pour des postes « permanents.»
Sur ce point, un intervenant relève une astuce souvent usitée par
des chefs d’entreprise. «Des employeurs recourent parfois à des
pratiques nuancées. Ils établissent des contrats de travail CDD
pour des postes permanents mais en et prévoyant sciemment des
périodes espacées entre chaque contrat pour dire que le travail n’est
pas un travail continu.» En analysant le code du travail, l’avocate
relève une nuance sur le nombre de reconductions du CDD pour
le même employé. A cet effet, la juriste souligne que «la loi ne
prévoit pas le nombre limite pour le renouvellement des CDD,
ce qui donne le droit à l’employeur de garder ce type de relation
de travail», hormis le cas où une convention collective prévoit des
clauses dans ce sens. n Mahmoud Chaal
PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 13
A CTIVITÉS CCIAF
FORMATION RECOUVREMENT DE CRÉANCES
«LE POSTE CLIENT, UN ENJEU
CENTRAL DANS LE DÉVELOPPEMENT
DE L’ENTREPRISE»
Selon M. Bouchot, consultant-formateur, il est plus que nécessaire d’avoir un autre regard sur le «poste client», au
sein de l’entreprise. Les entreprises se doivent d’optimiser, en priorité, ce poste, en raison de son importance dans
le total : Bilan. Il y pèse beaucoup ! « C’est un actif qu’il faudra valoriser sur les plans économique, administratif et
financier », a estimé le spécialiste.
Les techniques et les procédures de recouvrement des créances,
les stratégies de la communication, la gestion des trésoreries, les
enjeux de la gestion du risque client tels étaient les principaux axes
sur lesquels sont revenus des experts et chefs d’entreprise lors d’un
séminaire tenu les 18, 19 et 20 juin, au niveau de la Chambre de
commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF) à Alger. Animé
par M. Jean-Jacques Bouchot, consultant-formateur, le séminaire a
eu pour objectif premier, de permettre aux entreprises d’acquérir
les bonnes postures pour faire rentabiliser efficacement l’entreprise et faire rentrer de l’argent dans les caisses en évitant nombre
de problèmes liés à la gestion de l’entreprise . Pour M. Bouchot,
aujourd’hui, il ne s’agit plus de réduire l’acte de vente à une simple
transaction de l’offre et de la demande. Il s’agit avant tout d’encaisser les factures. Le poste client devient, de ce fait, selon l’animateur,
un poste pas du tout négligeable. Il prend toute son importance et
l’entreprise est dans l’obligation de le valoriser sur tous les plans.
«Les entreprises se doivent d’optimiser, en priorité, ce poste, en
raison de son importance dans le total : Bilan. Il y pèse beaucoup !
C’est un actif qu’il faut valoriser sur les plans économique, administratif et financier», expliquera le spécialiste.
Les trois jours qu’aura duré le séminaire ont été, par ailleurs, l’occasion pour les vingt cadres d’entreprises ayant participé aux journées
de formation de s’appliquer théoriquement et pratiquement sur les
nouvelles techniques présentées par les spécialistes en la matière.
Ils ont été sur les plans : juridique et technique-initiés aux procédures de recouvrement ainsi qu’aux méthodes de prévention des
impayés.
Rappelons que la communication n’était pas en reste. Sur ce plan,
la rencontre qu’a abritée la CCIAF, a été, en effet, grandement
bénéfique pour les participants. Elle leur a, ainsi, permis d’avoir
accès aux techniques de négociation et les bases de la gestion des
conflits. Nombreux, à ce propos, sont les entreprises qui souffrent
sur ce plan. Notamment les entreprises qui utilisent de la matière
première, ou des produits importés qu’elles revendent, ou qu’elles
14
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
incluent dans leurs productions. En effet, à titre d’exemple, des entreprises, celles versées dans l’import-export notamment, doivent,
selon la réglementation en vigueur, payer leurs importations pour
les sortir du port. Chose qui engendre un coût et pas des moindres
sur la trésorerie. Résultat : l’entreprise se retrouve devant des difficultés et ne peut plus, dans bien des cas, respecter les délais de
livraison de marchandises à leurs clients. La solution que proposera
M. Bouchot, se trouve, en partie, dans la réduction des délais accordés aux clients, mais aussi, dira l’orateur, il faut plus de rigueur en ce
qui concerne les dépassements de délais.
D’autre part, lors des journées de formation, le rapport « commercial-entreprise » a été également longuement sujet à débat. «Pour
le maintien de l’équilibre entre les deux parties (commercial et
entreprise), il faut convaincre les commerciaux que si les factures
ne sont pas payées, eux-mêmes un jour ne le seront pas. Il est nécessaire, à ce titre, de trouver le juste milieu entre l’intérêt commercial
et l’intérêt financier », a fait savoir, non sans insister, le formateur.
«C’est d’une nécessité absolue que d’augmenter la collaboration
entre les services commerciaux et les services financiers. Ils doivent
être complémentaires, pas des ennemis. Il faut qu’ils apprennent à
se comprendre mutuellement et installer un rapport de confiance»,
a conclu M. Bouchot.
CONFÉRENCE JEAN-MARIE PINEL
«MIEUX APPRÉCIER LES
POTENTIALITÉS ET IDENTIFIER LES
OPPORTUNITÉS DE PARTENARIAT »
Le partenariat économique algéro-français « se porte bien », a estimé, lors d’une conférence de presse, le 03 juin
dernier, le président de la Chambre algéro-française de commerce et d’industrie.
A
près présentation des activités de la
CCIAF, Jean Marie-Pinel s’est montré très optimiste quant à l’avenir de
la coopération économique entre les
deux rives. L’entreprise étant au cœur
de cette coopération, c’est à travers celle-ci, indique,
M. Pinel, qu’il faut chercher les opportunités de
consolidation du partenariat économique algérofrançais. «Notre objectif est d’être plus efficaces,
plus professionnels dans notre capacité d’informer
les entreprises françaises et algériennes en vue de les
rapprocher davantage, mieux apprécier les potentialités et identifier les opportunités de partenariat», at-il affirmé. Selon M. Pinel, la CCIAF, dont l’objectif
est d’encourager ce partenariat, œuvre justement pour le développement des relations entre les entreprises algériennes et françaises en facilitant le contact et la connaissance mutuelle des hommes d’affaires
et en les informant des conditions économiques, financières, juridiques, et fiscales dans lesquelles elles peuvent mener leurs activités
économiques.
Selon le conférencier, les opportunités de coopération passent aussi
par l’organisation de voyages de délégations des chefs d’entreprise
dans les deux pays. «Pour l’instant, il y a beaucoup de délégations qui
viennent en Algérie, nous souhaiterions, à terme, très rapidement,
emmener des entreprises algériennes en France», a annoncé le président de la Chambre de commerce algéro-française. La CCIAF
compte, aujourd’hui, 960 adhérents et est organisée en cinq pôles
d’expertises : économie et entreprise, veille réglementaire, formation, Networking et appui logistique. Ces pôles ont pour principales missions l’analyse des flux économiques, la connaissance des
besoins des entreprises afin d’orienter et conseiller les adhérents de la
chambre, apporter un coaching aux nouveaux entrepreneurs, organisation de commissions fiscale, juridique, réglementation, ressources
humaines, formations diplômantes et techniques, enseignement du
français professionnel des affaires, mise à disposition d’espaces de travail et l’aide aux formalités de visas. A ce propos, M. Pinel, indiquera,
qu’«en 2011, 93,49% des demandes de visas sur les 719 adressées par
l’intermédiaire de la CCIAF ont été acceptées. En 2012, ce sont 99%
des 223 demandes faites au cours du 1er semestre
qui ont été accordées», a-t-il souligné.
Par ailleurs, et réaffirmant l’engagement de la
CCIAF aux côtés des entreprises, et son engagement à hisser la coopération algéro-française au
rang de l’excellence, l’orateur dira que «l’avenir est
dans la coopération internationale. Pour le bien
de tout le monde, il faut que l’Europe importe de
l’Algérie. La CCIAF a pour objectif de participer
au développement des exportations algériennes
vers la France», a-t-il fait remarquer. Jean-Marie
Pinel estime que la chambre doit apporter plus
de valeur ajoutée. Pour ce faire, la CCIAF va tenter de monter un service de «business Angels».
La chambre va sélectionner des PME en création ou qui existent
et qui souhaitent être coachées par des entrepreneurs expérimentés, membres de la chambre. «Les statistiques en Europe montrent
qu’une entreprise coachée a 2 ou 3 fois plus de chances de survivre
et se développer que celle qui ne l’est pas», affirme M. Pinel. A terme,
la chambre pourrait susciter le montage ou la création d’une ou deux
sociétés d’investissement afin d’aider les bons projets à se financer et
de réaliser un bon placement pour des investisseurs en recherche de
projets nouveaux. « Mon ambition est de participer au développement des exportations algériennes vers la France ».
Concrètement, M. Pinel a confié avoir pris attache avec des entreprises de la grande distribution pour les informer sur «certains
produits algériens qui pourraient parfaitement être commercialisés
en France». De son côté, le directeur général de la CCIAF, M. Réda
El Baki, a indiqué que la chambre compte 200 adhérents français et
760 adhérents algériens. Selon M. El Baki, la CCIAF est «très présente sur le terrain» pour développer la transmission du savoir-faire
professionnel et une action de formation de mise à niveau aux métiers
de l’entreprise pour les membres de l’association, agréée le 21 février
2011 après un changement de statut pour se mettre en conformité
avec la réglementation algérienne sur les associations. «En moyenne,
deux commissions techniques et un séminaire sont organisés par
mois», a-t-il conclu
n Karima Merabti
PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 15
A CTIVITÉS CCIAF
16
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
A CTUALITÉS
ANDRÉ PARANT, NOUVEL
AMBASSADEUR DE FRANCE EN ALGÉRIE
Le président Bouteflika a reçu lundi 25 juin à Alger André Parant
qui lui a remis ses lettres de créance, l’accréditant en qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République française en Algérie. L’audience s’est déroulée au siège de la présidence
de la République, en présence du ministre des Affaires étrangères,
Mourad Medelci, et du directeur de cabinet de la présidence de la
République, Mohamed Moulay Guendil.
Conscient des enjeux, André Parant, qui estime que sa mission «est
un grand honneur et une lourde responsabilité en même temps»,
a reconnu que «la relation entre nos deux pays ne se compare à
aucune autre. Elle est unique, par la densité et la force des liens historiques, politiques, économiques et humains qui nous unissent.
Elle est essentielle car notre capacité à relever ensemble un certain
nombre de défis communs déterminera en grande partie notre
avenir. Cette relation mérite, par conséquent, toute notre attention
et tous nos soins. Le moment est venu de lui donner une nouvelle
impulsion, de lui conférer la force, l’envergure, mais aussi la sérénité
et la chaleur qui conviennent», a-t-il conclu.
LISTE DES ADMINISTRATEURS DE LA CCIAF 21 JUIN 2012
Nom
Prénom
Fonction
Employeur
PINEL
FREDJ
MOSTEFAOUI
MAAMIR
BENABDESLEM
DELARUE
ELJERRAT
IDJEROUIDENE
LAGHOUATI
OUZZANI
REEB
SERVOLE
SIMON
STEFANINI
AMEYAR
BOURSOT
MIGNON
CHIKHAOUI
Jean-Marie
Touffik
Ahmed
Youcef
Brahim
Eric
Maurice
Meziane
Samy
Abdel Fetah
Roland
Franck
Marc
Laurent
Taous
Pierre
Francois-Xavier
Arslan
Président
1er Vice-Président
Trésorier
Secrétaire général
Administrateur
Administrateur
Administrateur
Administrateur
Administrateur
Administrateur
Administrateur
Administrateur
Administrateur
Administrateur
Administratrice
Administrateur
Administrateur
Administrateur
KPMG Algérie
GE CORPORATE
CIC Algerie
ENTREPOSE Algérie
MDI
ISA HUBBARD
SIKA El Djazaïr
AIGLE AZUR
Gide Loyrette & Nouel Algérie
QOSMIC Maghreb
KRUPP HAZEMAG
VECTRAM
VODASYSTEMS
ALCATEL-LUCENT
PIXAL Communication
SOCIETE GENERALE
BEL Algérie
NSVENTURES
PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 17
M ANAGEMENT
RAMZI OUALI
RESPONSABLE DÉPARTEMENT JURIDIQUE ET FISCAL CHEZ KPMG ALGÉRIE
«POUR UNE PLACE DE LEADER
SUR LE MARCHÉ ALGÉRIEN ET RÉGIONAL»
Parti de 4 ou 5 collaborateurs et d’un nombre assez réduit de clients, en 2002, le cabinet KPMG Algérie,
de prestations de services d’audit, fiscaux et de conseil, boucle sa dixième année de présence en Algérie en
affichant une santé financière sans précèdent.
PARTENAIRES : Quelles sont les missions de KPMG en Algérie ?
Ramzi Ouali : De par son statut, KPMG intervient dans les
métiers de la finance et de la comptabilité, l’investissement, le
juridique et enfin, l’organisation. C’est dans ces domaines que
nous assistons nos clients. Nos professionnels sont formés pour
répondre à des besoins très spécifiques dans ces secteurs d’activités. Nous accompagnons et conseillons également nos clients
par l’information. Cela peut se confirmer avec les publications
de KPMG Algérie tels que, « le guide investir en Algérie», qui
est publié en Français et en Anglais et mis a jour chaque année,
« Le guide bancaire », « Le guide des assurances » et « Le guide
hydrocarbures ».
Vers qui les services inscrits dans ces missions sont-ils destinés ?
Algéro-algériennes ou filiales de groupes étrangers, nos offres et nos
missions sont destinées pour tous les acteurs et opérateurs économiques qui interviennent sur le marché algérien. Le rôle de KPMG
et d’apporter à l’entreprise conseil et assistance professionnelle.
Aujourd’hui et depuis plus de deux ans, notre expertise s’exporte
vers l’étranger, nous réalisons, à titre illustratifs, des missions, depuis
2 ans, en Afrique Sub Saharienne et en Europe pour le compte des
groupes multinationaux.
KPMG Algérie a célébré récemment ses 10 ans d’existence en
Algérie. Quel bilan en faites-vous depuis son installation ?
Très satisfaisant. Les objectifs que nous nous sommes assignés au
départ sont atteints. Avec un fort potentiel de croissance. En chiffre,
KPMG, c’est prés de 500 millions de DA de chiffre d’affaires (CA)
pour l’exercice 2011. Nous consacrons également un budget pour
la formation de pas moins de 50 millions de DA. KPMG Algérie
a investit tous ses fonds propres et compte investir, pour ses 10 ans
d’existence, dans un nouveau siège qui sera ouvert l’année prochaine et qui deviendra le plus important dans le Maghreb.
Quelle perception a-t-on, chez KPMG, du champ de l’entreprise
en Algérie ? Ses atouts, ses faiblesses.
La question mérite d’être posée. Je vous fais tout de suite part de
mon optimisme quant aux champs qui restent très ouverts et prometteurs pour l’entreprise algérienne. Il existe un énorme potentiel
à exploiter dans notre pays. L’entreprise algérienne dispose de bon
18
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
nombre d’atouts : une ressource humaine très importante jeune, de
surcroît, et de qualité, une masse financière tout aussi importante
pour l’investissement. Autrement dit, l’entreprise algérienne est partie pour s’imposer quantitativement et qualitativement sur le marché national, régional et pourquoi pas, international. Par ailleurs, il
me semble que le plus grand problème actuellement est celui lié au
manque d’information quand il s’agit du domaine juridique et de
lois notamment. Nous nous attelons à accompagner l’entreprise
dans ce sens.
Comment sont perçues aujourd’hui les mesures dites patriotiques comme la règle 51/ 49 ?
Dans un passé très récent, une certaine ambiguïté entourait ces
mesures dites patriotiques. Cela est dû, à mon sens, à une incompréhension de ces mêmes mesures. Aujourd’hui nous constatons,
chez nos clients en tout cas, que ces mesures ne font plus débat et
les entreprises étrangères, en particulier, s’y adaptent parfaitement
bien. L’investissement n’est aucunement remis en cause, bien au
contraire. Preuve en est, les clients de KPMG sont nombreux à avoir
conclu des partenariats dans le cadre de la règle de partage d’actions
51/49. Notre rôle est de donner toutes les informations sur le cadre
réglementaire en Algérie et depuis la promulgation de cette loi, nos
clients sont autant intéressés par les partenariats que dans le passé.
D’ailleurs, plusieurs contrats ont été signés par nos clients dans ce
cadre.
Quelle est la part réservée à la formation chez KPMG Algérie ?
Nous ambitionnons à un positionnement de qualité et une place
de leader sur le marché algérien et régional. Il est indispensable,
pour atteindre cet objectif, de miser fortement sur la ressource
humaine. KPMG Algérie mise, en outre, sur les jeunes générations
algériennes. Nous nous sommes associés avec des écoles et pôles
universitaires d’excellence à l’instar de l’Ecole supérieure de banque,
l’Ecole supérieure de commerce, l’Ecole supérieure algérienne des
affaires ou encore le MDI Business School. Une partie des revenus
de KPMG Algérie est consacrée à la formation de ses nouvelles
recrues ainsi que la formation continue de ses cadres. Le budget
alloué à la formation est de l’ordre de 50 millions de DA. Soit 10%
du chiffre d’affaires.
n Entretien réalisé par Karim Benamar
M ANAGEMENT
11e SYMPOSIUM INTERNATIONAL - MDI BUSINESS SCHOOL
«DE LA BONNE GOUVERNANCE
DES ENTREPRISES»
Le Symposium International de MDI-Business School, devenu au fil des années, un évènement majeur de
l’actualité managériale et économique algérienne, a organisé pour sa 11e édition une rencontre de deux jours,
les 20 et 21 mai, à l’hôtel Hilton, sous le thème de la « bonne gouvernance des entreprises ».
E
xperts, chefs d’entreprises
et universitaires nationaux
et internationaux ont
abordé la problématique
de la bonne gouvernance,
ses enjeux et son impact sur l’entreprise
et, par extension, sur l’économie. Dans
son intervention, le Directeur général
de MDI-Business School, M. Brahim
Benabdeslem, a indiqué que cette édition
se fixe comme objectif primordial
d’offrir aux différents participants un
espace de réflexion sur la question
stratégique de la gouvernance en tant
que facteur important de développement
durable dans un pays comme l’Algérie, qui présente à la fois des
«faiblesses structurelles» et de «forts potentiels». «C’est aussi
un point de rencontre et de réflexion sur les nouveaux modèles de
gouvernance, les bilans d’expérience, les moyens mis en oeuvre
pour faire progresser les mentalités et la culture du contrôle
responsable, les efforts d’information et de transparence», a-t-il
déclaré. Le Président du Forum des chefs d’entreprises (FCE),
M. Réda Hamiani, a plaidé, pour sa part, pour une autre vision,
qualitative, de l’entreprise. Cette dernière, selon lui, doit s’appuyer
sur la compétence tout en se débarrassant des archaïsmes que
les entreprises algériennes ont cumulés depuis fort longtemps.
Les entreprises algériennes sont conscientes qu’il «est vital de
faire évoluer progressivement notre modèle de gouvernance,
qui conserve encore des archaïsmes, vers un modèle fondé sur
la norme, la compétence, la transparence, la responsabilité et la
création de valeurs». «Les chefs d’entreprises algériens savent
qu’il s’agit là d’un enjeu essentiel parce que cette évolution est
indissociable du projet de société libérale que nous construisons.
Ils sont conscients que l’enjeu de leur engagement dans cette
voie est celui de l’avenir d’une Algérie moderne et compétitive.
Ils savent aussi que c’est par le marqueur de la gouvernance que
se forgera, à l’avenir, l’image de leurs entreprises».
En effet, les transformations majeures et fondamentales que
connaît l’économie algérienne ainsi que la place et le rôle, sans
cesse croissants de l’entreprise privée au
cœur de l’économie, exigent – s’accordent
de nombreux experts – une gouvernance
d’entreprise de qualité et cohérente
dans son ensemble, une gouvernance
moderne et efficace qui rend possible la
mise en oeuvre de processus de réflexion,
d’innovation et de changements qui
permettront de transformer les entreprises
en structures responsables et dynamiques.
M. Hamiani reconnaît, par ailleurs,
que «l’environnement juridique de
l’économie algérienne a évolué dans le
bon sens et le cadre institutionnel a connu
des avancées incontestables. Néanmoins,
beaucoup reste à faire pour mettre en adéquation ces avancées
avec les pratiques quotidiennes qui entravent lourdement les
initiatives», a-t-il conclu. La rencontre organisée sous le thème
de « La bonne gouvernance de l’entreprise », se veut, par
ailleurs, un regard lucide sur l’avenir économique du pays. En
effet, au-delà de l’entreprise, au centre des préoccupations, il
y a l’administration économique qui, elle aussi, doit connaître
une nouvelle forme d’organisation. A ce propos, le directeur du
Centre national de la recherche scientifique en France (CNRS),
M. Boualem Alinet, a expliqué que « l’objectif premier de cette
rencontre est d’identifier les sources de dysfonctionnements
de la gouvernance en Algérie, qu’il s’agisse d’entreprises ou
d’administrations économiques pour imaginer les meilleures
propositions utiles au développement du pays et de ses
entreprises, selon des priorités nationales de performance, de
flexibilité de la justice sociale, de compétitivité et de lutte contre
toute forme de fraude ou de corruption ». Enfin, pour M. Michel
Dupuis, Professeur à l’université de Lille 2 (France), «la bonne
gouvernance de l’entreprise passe par la bonne gouvernance de
la propriété industrielle (les marques, les brevets et modèles)».
Selon lui, l’Algérie «devrait développer la gouvernance
d’entreprise en reprenant les expériences européennes sans
reproduire leurs erreurs». n Karim Benamar
PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 19
C hronique
Le sommet européen
de Bruxelles préserve
l’essentiel
F
orce est de constater que le sommet européen de Bruxelles a fini par trouver un compromis
acceptable pour tous, c’est-à-dire une médiane entre les intérêts objectifs des uns et des autres.
En effet, les pays en difficultés financières (soit par des déficits budgétaires abyssaux, soit par un
système bancaire au bord de la banqueroute) ont exigé que l’UE mette en œuvre des politiques
qui prennent en charge leur problèmes financiers, au nom de la solidarité européenne, par la
relance économique et la croissance et non par l’austérité et la rigueur budgétaire qui ne résoudra pas les
problèmes mais les amplifieront. Sous-jacente à ce problème, la question politique de plus d’Europe ou
moins d’Europe a été temporairement occultée, compte tenu du fait qu’il fallait répondre aux marchés, qui ne
pouvaient plus attendre, les populations européennes, quant à elles, le peuvent.
Les pays riches trouvent également un intérêt à cet accord dans la mesure où le pacte de stabilité sera signé
par tous les pays ce qui revient à dire que tous les pays, de la zone euro devront respecter une certaine rigueur
budgétaire dans leurs finances publiques avec un objectif à moyen terme de retour aux équilibres financiers
et donc de la résorption des déficits. La cacophonie relative à la définition de la croissance (par la dette ou
par la réduction des dépenses) semble être remise aux futurs débats, chacun pourra se référer à sa propre
compréhension et de la réalité de son économie. Au niveau des instruments existants ou à ceux qui sont en
cours ou à construire, un retard important et palpable, de mise en œuvre à tous les niveaux, ont cruellement
manqué lors de la crise financière internationale. La question qui se pose est de savoir comment les mettre en
œuvre concrètement, par tous les pays de la zone et si possible par le reste des pays membres de l’UE.
Entre temps, il faut gérer la crise et une enveloppe de 130 milliards d’euros (1% du PIB de l’UE) sera
consacrée au projet de développement et va être mobilisée pour la relance économique, comme seront
mobilisés tous les Fonds structurels, laissés en rade au niveau des institutions européennes, qui seront versés
dans les différents projets d’infrastructures susceptibles de favoriser la croissance dans l’UE. D’un autre côté,
les Euro-bonds tant espérés par les pays endettés, ne verront pas le jour de sitôt, la mutualisation de la dette
européenne n’est pas à l’ordre du jour. Mais les banques commerciales pourront se refinancer auprès de la
banque centrale européenne avec des formules favorables sans être tributaires des marchés financiers. La
taxe sur les transactions financières reste (taxe Tobin) à l’initiative de chaque pays, sans que cette dernière ne
puisse être généralisée.
Cependant, des politiques de convergence fiscale devront être soumises au parlement européen (lutte contre
le dumping fiscal) de manière à permettre une concurrence loyale entre les pays de l’UE. Il reste évident
que cette politique nouvelle ne sera efficace que si chaque acteur joue à fond le jeu, ce qui signifie que les
engagements pris devront être tenus. De même, la flexibilité et les réformes structurelles qui devront être
nécessairement introduites dans chacun des pays, seront un point de fracture dans chaque pays en fonction
des équilibres internes et des répercussions sur la scène européenne.
Le sommet de Bruxelles a donc eu le mérite de mettre fin à une situation d’ambiguïté qui a permis une envolée
dangereuse de la spéculation internationale sur un certain nombre de pays. La prochaine étape doit répondre
à des problèmes beaucoup plus politiques tel que le niveau de fédéralisme acceptable par une majorité de
pays membres de l’UE. n
Mourad GOUMIRI
Maître de conférences
PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 21
D OSSIER
ALI KAHLANE
Président de l’Association des fournisseurs de services Internet
«Les TIC sont à l’économie ce que
l’énergie est à l’usine et au transport»
PARTENAIRES : Comment évaluez-vous
le secteur des TIC, sa mise en œuvre, en
Algérie ?
Ali Kahlane : La révolution numérique que
nous vivons actuellement est une véritable
opportunité de développement pour notre
pays. La question cruciale demeure celle du
choix des investissements, surtout publics,
capables de catalyser toutes les forces en
présence pour permettre un véritable développement. Pour cela, l’entreprise doit être
au centre d’au moins trois grandes préoccupations à savoir, l’accélération des usages
des TIC, le renforcement de la Recherchedéveloppement et la mise en place de l’esprit
d’innovation pour accéder à l’économie du
savoir.
Avec 120 000 personnes, dont 30% de
femmes, les entreprises des TIC représentent un peu moins de 5% du marché avec
un chiffre d’affaires qui a augmenté de 17%
par rapport à 2010. Avec une contribution
au PIB de 4,6%, nous importons par contre
la quasi-totalité de nos équipements et
biens de télécommunications et avons été le
3e importateur en Afrique pour un montant
de 210 M USD dont plus du tiers représente
des téléphones cellulaires.
Réunissant la Poste, les Télécoms et l’Informatique, les TIC sont à l’image de notre
pays. Après qu’elles se soient extirpées d’une
décennie sombre qui les a littéralement
plombées, elles se remettent en place doucement mais sûrement avec tous les instruments et dispositifs pour s’arrimer au reste
du monde et réussir le développement du
pays. C’est ainsi que l’Algérie a amélioré son
indice de diffusion des TIC (ICT Diffusion
Index) qui est passé de la 132e place à la 105e.
L’entreprise, privée ou publique, accordet-elle une importance pour les TIC ? Pour
24
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
organisation pour une meilleure visibilité. La
conséquence heureuse est plus de prospects
et clients pour les uns et la fourniture de
meilleurs services pour les autres. S’équiper
ou bien améliorer ses équipements informatiques viendra alors naturellement car désormais rien ne peut plus se faire comme avant.
quel niveau d’intégration ? Quelle valeur
ajoutée ?
De nos jours, les TIC sont à l’économie et
à l’éducation ce que l’énergie est à l’usine
et au transport. Les PME/PMI éprouvent
généralement quelques réticences à s’informatiser, il est pourtant indéniable que plus
en plus d’entreprises s’équipent tant en ordinateurs qu’en logiciels ou progiciels tout en
se connectant. A l’instar de ce qui se passe
dans le monde entier, sans que l’Algérie soit
en reste, l’avènement de l’Internet et son
plébiscite planétaire y est pour beaucoup.
Cet engouement à « professionnaliser »
des équipements originellement destinés à
un usage personnel, tels que les portables,
les téléphones mobiles intelligent (Smartphones) et tout récemment les tablettes est
un signe des temps. Le résultat immédiat
est une bonne communication et un meilleur suivi des affaires et des dossiers dont le
vecteur est la maîtrise de la messagerie électronique qui devient la norme. Il est en passe
de détrôner le courrier classique pour les
relations d’affaires aussi bien au niveau commercial que managérial. Le besoin d’avoir
un site web oblige à revoir la lisibilité de son
Pensez-vous qu’à moyen terme, le secteur
des TIC pourra s’ériger en un véritable
marché du travail ?
Dans la logique des choses, si nous ne
prenons en considération que les PME/
PMI qui devraient se munir d’au moins
un informaticien pour gérer et diriger leur
TIC, toutes nos Ecoles et Universités ne
pourraient pas suffire à suffisamment en
former, car il va falloir quelques centaines de
milliers de techniciens ou ingénieurs pour y
pourvoir. Les 120 000 personnes qu’emploient les TIC et dont plus de le tiers est
dans la téléphonie seront multipliés par six.
Le marché du travail des TIC qui représente
actuellement 11% devait alors grimpera à
40-45%, ce type de rapport est proche de
celui des pays émergents tels que l’Inde ou
l’Afrique du Sud !
Comment expliquez-vous les lenteurs dans
la connexion à Internet ? Quelles solutions
préconisez-vous ?
L’Internet est d’une manière globale lent
dans le monde entier, il est victime de son
succès. Les infrastructures internationales
sont débordées et leur mise à niveau va
moins vite que le nombre d’utilisateurs. Très
peu auraient pensé, par exemple, que l’Internet mobile allait devenir un moyen d’accès
quasi universel. Ceci dit, des problèmes
techniques ou apparentés peuvent en rajouter. Un câble téléphonique de mauvaise qualité ou trop long. Des virus. Une machine qui
« rame ». Un modem/routeur Wifi défec-
T ECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
tueux ou dont la connexion est piratée par
le voisinage ou encore, tout simplement des
serveurs web qui traînent car trop sollicités.
Il reste que l’un des plus gros consommateur
de capacité est l’utilisation de la vidéo. Elle
représente, d’après Cisco, 40% du contenu
de l’Internet. De toute manière, ll faut plus
de moyens à Algérie Télécom pour notamment accélérer l’installation de la fibre optique (FTTH). L’Etat devrait surtout favoriser l’émergence de nouveaux opérateurs
Internet pour une meilleure concurrence,
aider ceux qui opèrent déjà, les soutenir pour
surmonter un écosystème plutôt hostile, cela
afin d’encourager la création d’entreprises
capables de haute technologie et de richesse :
plus d’opérateurs, plus de compétition donneront forcément un meilleur service à l’utilisateur.
Où en est le programme «e-Algérie 2013»
qui prévoit la mutation de l’Algérie vers
la société de l’information et l’économie
numérique avant l’année prochaine ?
En 2009, le Gouvernement a adopté la
Programme e-Algérie qui doit permettre à
l’Algérie de rattraper son retard dans les TIC
en l’arrimant au programme de relance économique 2010-2014. Partant de la nécessité
d’une vision claire et d’une stratégie cohérente et intégrée, il prévoit l’accélération de
l’usage des TIC dans les administrations
ainsi que pour les entreprises tout en développant des mécanismes et des mesures incitatives qui permettent l’accès des citoyens
aux équipements et à l’Internet.
Il attache une importance particulière au
renforcement de l’infrastructure des télécommunications à haut et très haut débit
tel qu’inscrite dans les projets prioritaires de
l’UIT. A cet effet, le MPTIC a mis en place,
en février dernier une Commission Nationale pour la mise en place et le pilotage de
ce projet de grande envergure dont l’objectif
est de réaliser 6 millions d’accès ainsi que
leur sécurisation. Ce programme, qui s’est
entièrement inspiré de la déclaration et des
objectifs du SMSI de Tunis (2005), à un an
et demi de son échéance, est réalisé à 15% par
rapport aux objectifs initialement fixés.
Quant à la 3G après un lancement différé de
6 mois, elle devrait être opérationnelle dès
juillet 2012. L’opérateur historique bénéficiera lui, de la licence 4G.
La sécurité informatique en Algérie,
est-elle assurée ?
Pour paraphraser un célèbre professionnel de
la sécurité, il y a deux cas où vous ne risquez
rien en termes de sécurité informatique :
lorsque votre PC est éteint ou non connecté
à Internet ! En Algérie, nos exigences en sécurité informatique, dans le sens le plus large
du terme, sont pour le moment plutôt primaires. Nos sites, par exemple, qui sont pratiquement tous hébergés à l’étranger (plus
de 71 000) sont dans leur quasi-totalité statiques contrairement aux sites dynamiques
qui sont reliés à des bases de données et qui
peuvent donc être en liaison avec des données sensibles, leur sécurité nous échappe et
reste assurée par les professionnels étrangers.
Nos services en ligne sont soit inexistants
soit balbutiants. La non existence de e-commerce et donc, par là, la non-utilisation de
cartes de crédit pour des paiements nous
met à l’abri, pour le moment, des risques en
ligne. La protection du cyberespace national et la confiance numérique figurent en
bonne place dans le Programme. Il existe
un DZ-Cert (Computer Emergency Response Team) pour la veille de sécurité et de
prévention informatique en Algérie. Installé
au Cerist, il s’occupe aussi de la détection et
la résolution d’incidents de sécurité. Il collecte et diffuse des informations relatives aux
menaces, aux vulnérabilités et aux incidents
affectant les réseaux d’ordinateurs algériens.
Du point de vue légal, il existe aussi, une série
de textes, en plus de la loi portant les règles
particulières relatives à la prévention et à la
lutte contre la criminalité liées aux TIC (loi
n°09-04 du 5 août 2009), des amendements
ont été apportés au Code pénal (loi n°04-15
du 10 novembre 2004, section 7 bis), ainsi
qu’au code de procédure pénale (loi n°06-22
du 20 décembre 2006).
Comment voyez-vous les perspectives d’évolution de la téléphonie mobile en Algérie ?
Simplifier l’accès aux équipements et services, avoir une bonne régulation et disposer
d’une meilleure connectivité sont les bons
ingrédients pour la meilleure des évolutions dans la téléphonie mobile pour 2012
et 2013. L’amendement de la loi N° 200-03
relative aux TIC, qui est prévue pour la prochaine législature, essaie de se rapprocher de
ce but. Il introduirait notamment le dégroupage de la boucle locale, permettrait les opérateurs télécoms virtuels (MVNO), favoriserait le lancement du commerce électronique
avec l’ouverture au paiement électronique
et au moyen du mobile. Cette loi permettra
aussi la création d’une banque postale au sein
d’Algérie Poste. Nous déplorons néanmoins
la non prise en charge de deux autres dispositions : la portabilité du numéro et le Roaming national. Si la première est une liberté
et un droit accordé au citoyen, la seconde
permettrait une meilleure couverture du
territoire en conjuguant les stations de base
de tous les opérateurs. Ceci dit, le lancement
imminent de la 3G ou la 4G, ouvrira le marché à moult services à valeur ajoutée que
permettront ces technologies et services au
moyen de la convergence fixe-mobile. Avec
plus de 35 millions d’abonnés au mobile, un
immense réservoir d’abonnés qui représente
autant de connectés potentiels à l’Internet à
travers le mobile. La téléphonie mobile nous
avait donné la meilleure télé-densité de la
région. n Entretien réalisé par Karim Benamar
Bio express
Ali Kahlane est Pdg de Satlinker, une entreprise algérienne à la pointe des technologies dans
les domaines des télécommunications par satellite, de l’Internet, de la vidéoconférence et de
la voix sur IP (VoIP). M. Kahlane a contribué à façonner la politique algérienne des TIC, tout en
promouvant leur utilisation.
Il a obtenu son doctorat (PhD) en informatique à l’Université d’Uxbridge en Angleterre.
Dr Kahlane a contribué également à l’introduction de l’Informatique dans l’Armée algérienne. Il
est actuellement président de l’Association des Fournisseurs de services Internet (AAFSI) ; il est
aussi membre, es-qualité, du Conseil Supérieur Permanent de la Recherche et le Développement
dans les TIC du Ministère de la Poste et des TIC. En avril 2010, il a fait partie des 7 chefs d’entreprises algériens invités par Barack Obama au premier Sommet Présidentiel sur l’entrepreneuriat
qui s’est tenu à Washington.
PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 25
D OSSIER
MILOUD BOUDERBALA
Directeur régional à Condor
«Nous comptons investir davantage
dans la fabrication des équipements
informatiques en Algérie»
Après l’électroménager et l’électronique, le groupe Benhamadi, propriétaire de la marque Condor, oriente son
effort d’investissement vers la fabrication et l’assemblage des produits informatiques avec l’ambition de conquérir,
à terme, les marchés africain et européen. M. Miloud Bouderbala, directeur régional à Condor, nous fait part de la
démarche commerciale du groupe dans un marché local très concurrentiel et une clientèle de plus en plus exigeante.
PARTENAIRES : Le marché algérien de
l’informatique est dominé par les produits
importés alors que la production locale fait
ses premiers pas. Quelles sont, selon vous,
les caractéristiques de ce marché ?
Miloud Bouderbala : Le marché de l’informatique en Algérie a cette particularité de
compter des consommateurs qui sont à la
fois des utilisateurs et des connaisseurs, ce
qui est, d’ailleurs, une chose positive pour
nous. Cela est dû à la concurrence très serrée
que connaît le marché. Une chose est sûre,
nous sommes devant une clientèle exigeante
et très regardante quant à la qualité des équipements informatiques. Pour répondre aux
besoins de nos clients, le groupe Benhamadi,
à travers sa filiale Condor Informatique,
a opté pour la production de différentes
gammes de produits, riches et diversifiées,
comme les produits domestiques et grand
public : les PC de bureau, les lap-tops, les
notebooks, et une gamme destinée aux professionnels comme les serveurs, les lap-tops
et même les PC puissants équipés de processeurs I7.
C’est au niveau de l’usine de Bordj Bou
Arréridj que nos produits sont fabriqués
avec une moyenne de production de 800
PC par jour (dans les huit heures). Le plus
important chez Condor, c’est que ces produits sont fabriqués localement, ce qui
offre à notre clientèle davantage de garantie et de disponibilité.
26
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
Condor Informatique est parmi les rares
entreprises à investir dans la fabrication, en
Algérie, de matériels informatiques. Quelle
est votre démarche marketing et communication, dans un marché qui a une certaine
méfiance vis-à-vis des produits high-tech
fabriqués localement ?
Je dois dire, sur ce point, que nos produits
n’ont pratiquement rien à envier aux produits d’entreprises de taille internationale
et des multinationales commercialisés en
Algérie. Certes, les Algériens ont l’habitude d’utiliser les produits importés, et
ce n’est pas facile de les convaincre, en un
temps court, d’acheter algérien, mais on
travaille sur cette question. Les fruits de
notre démarche seront visibles à moyen
terme. Nos produits informatiques,
comme les PC de bureaux, les lap tops, les
notebooks, les serveurs et les cartes mère...
sont fabriqués suivant la même technologie que les produits de l’importation et
sont certifiés par Microsoft.
Vous avez des accords de partenariat avec
Intel, Microsoft, et des équipementiers
informatiques d’Asie. Exigez-vous d’eux le
transfert de technologie ?
En effet, nous sommes liés par des conventions de partenariat avec ces firmes étrangères. Le plus important pour nous, à travers ces partenariats, c’est le transfert et la
maîtrise de technologie. Il faut dire que
les PC et les cartes mère de Condor sont
fabriqués par des techniciens et ingénieurs
algériens qui ont bénéficié de formations
à l’étranger, avec le concours de nos partenaires américains, coréens et chinois. La
formation des ingénieurs et techniciens
constitue, donc, un axe important et stratégique pour nous.
Actuellement, quelle est la position de
Condor sur le marché local ?
Le marché algérien des produits électroniques et informatiques est prometteur.
C’est pourquoi nous comptons investir
davantage dans ce marché ouvert, vierge
et extensible. Actuellement, nos parts de
marchés s’élèvent à 35 %, tous produits
confondus.
Nous ciblons pour le moment le marché
local en termes de matériel informatique,
mais à compter de 2013, on mettra le cap
sur les marchés extérieurs puisque nous
allons consacrer 10 à 20 % de notre production à l’exportation. Outre les pays
arabes, on va orienter notre intérêt vers le
marché africain et même européen.
n Entretien réalisé par Amine Douzi
T ECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 27
D OSSIER
MOHAMED SALAH DAAS
Conseiller chargé de la relation presse et des relations
publiques auprès du PDG de Mobilis
«Mobilis ne peut être absent
au lancement de la 3G»
PARTENAIRES : Comment évaluez-vous,
aujourd’hui, le parcours de Mobilis depuis
sa création ?
Mohamed Salah DAAS : Mobilis évolue
dans un secteur considéré comme étant
le plus concurrentiel en Algérie. Actuellement, elle est l’un des fleurons de l’économie nationale. Pour une entreprise qui a
seulement 8 ans d’existence, avec plus de
11 millions d’abonnés, la meilleure couverture nationale, le plus dense réseau commercial avec 120 agences propres à Mobilis et
plus de 60 000 points de vente : c’est énorme.
Le nombre de vos abonnés dépasse donc les
11 millions. Aviez-vous prévu ce chiffre ?
Effectivement, à Mobilis il y a toujours une
projection dans le temps et selon notre
plan d’action. Nous visons toujours un
nombre d’abonnés, un chiffre d’affaires et
des parts de marché en hausse. Depuis le
lancement de Mobilis à ce jour, il n’y a eu
que des progressions, parfois très importantes.
Quels sont les indicateurs les plus à même,
aujourd’hui, d’estimer la santé financière
de l’entreprise ?
Pour ce qui est du chiffre d’affaires pour
l’année 2010, il a augmenté à environ
50 milliards de DA contre 47 milliard de
DA en 2009.
Mobilis est-elle prête pour le lancement de
la téléphonie 3G ?
Il faut savoir que Mobilis était le premier
opérateur en Algérie à avoir lancé les
réseaux expérimentaux en 3G, c’était en
décembre 2004. A cette date déjà, on pouvait faire tous les services que la 3G offre
tels que de la visiophonie, le haut débit
28
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
mobile, la télé via le téléphone et la vidéo
streaming. Opérateur public, Mobilis ne
peut être absent lors du lancement de la
3G, nous devons être là, et nous travaillons
pour. A cet effet, nous avons d’ores et déjà
entamé des travaux au niveau technique
et commercial, en attendant le lancement
officiel de ce service.
Pourquoi, selon vous, le retard accumulé par notre pays en ce qui concerne
la 3G ? Des experts suggèrent carrément
d’abandonner l’idée de la 3G et passer, en
revanche, à la 4G. Quel est votre point de
vue sur le sujet?
A vrai dire, le débat n’est pas là : 3G ou
4G ! Je dois dire que le passage de la 3G
à la 4G consiste en une mise à niveau du
réseau lorsqu’il est évolutif ; pour l’investissement, il est déjà là. Je pense que l’essentiel dans ce passage est le haut débit
mobile, cette technologie permet un débit
qui peut atteindre les 40 Méga pour la 3G,
pour la 4G c’est encore plus important. Et
là, le débat devra tourner autour de questions cruciales : pour quelle utilisation?
Et pour quel utilisateur? C’est la question
qu’il faut se poser aujourd’hui et non pas
3G ou 4G.
Quels sont les objectifs de Mobilis à moyen
et long terme ?
Accroître notre chiffre d’affaires, gagner
encore des parts de marché et augmenter le nombre de nos abonnés et,
surtout, répondre aux besoins et aux
exigences de nos clients qu’ils soient corporate ou grand public. Il faut engager tous
les moyens qu’il faut pour s’adapter aux
besoins, satisfaire le client et le fidéliser
surtout.
Mobilis est présente de plus en plus dans
des manifestations nationales et internationales. La dernière en date : la 13e édition
du Salon international du futur technologique. Pourquoi ce choix ?
C’est surtout pour présenter nos produits
et services et rester toujours proche de nos
clients. Récemment, nous avons participé,
comme toujours, à la Foire internationale
d’Alger et au Siftech à Oran parallèlement
au parrainage de la 16e session du Conseil
des ministres arabes des TIC.
C’était pour nous une occasion de présenter notre service 3G, sachant que la ville
d’Oran est totalement couverte en 3G.
Des démonstrations des services de la 3G
ont été présentés, tels que la visiophonie,
le haut débit mobile, la télé via terminal
en sus de tous les services qu’on est en
train de commercialiser, tout cela sous la
thématique du 50e anniversaire de l’Indépendance pour célébrer les réalisations du
secteur des télécoms entre 1962 et 2012 et
son niveau de développement.
n Entretien réalisé par Amine Douzi
T ECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
NASSIM KEDJOUDJ
Chief Executive Officer à Net-Skills
«La qualité du service, un point
d’honneur»
Net-Skills est actuellement sur un très grand projet qui consiste à la mise en place de toute une plateforme de
supervision informatique pour Naftal.
PARTENAIRES : Créée en 2005, Net-Skills
opère dans le monde des technologies de
l’information et de la communication, TIC,
en Algérie. Concrètement, quel type de
service propose votre entreprise ?
Nassim Kerdjoudj : Les métiers de Net-Skills
sont répartis aujourd’hui sur deux activités. Il
y a, dans un premier temps, l’activité d’intégration de solutions mais que nous avons
réduit exclusivement sur ce qu’on appelle
les « solutions value », donc à forte valeur
ajoutée – Data center et Soft ware – et que
nous proposons généralement aux grosses
entreprises, du domaine public notamment.
Dans un second temps, il y a l’activité qui
traite des solutions mobiles. Par ailleurs,
agrégateur et assembleur de services en ingénierie informatique et télécoms, Net-Skills a
inscrit sa trajectoire sous le signe de l’expertise et de l’innovation. Par delà les difficultés
du marché, Net-Skills a pu assurer sa pérennité dans le créneau du conseil en stratégie
technologique et informatique et s’imposer
grâce à son savoir-faire unique en matière
d’intégration des systèmes d’information
(IBM, HP, Blackberry…). Nous faisons de la
qualité de service un point d’honneur. Chez
Net-Skills, les consultants ont toujours été
des ingénieurs spécialisés (Blade, Sécurité,
solutions réseaux…) et ils sont détenteurs
de certifications techniques délivrées par les
plus grands acteurs du marché (IBM, Juniper, Cisco, BlackBerry…).
Les nouvelles économies se mesurent
aujourd’hui au degré de l’intégration des
TIC dans l’entreprise. Comment évaluezvous le marché algérien, dans ce domaine ?
A quoi est dû, selon vous, ce retard ?
Il y a plusieurs paramètres. Le premier, c’est
le fait que les nouvelles technologies, en tant
que telles, ne sont pas considérées comme
étant un socle pour le développement. C’est
un retard aussi lié au fait que l’entreprise ne
raisonne pas encore en gain de productivité.
Quand on investit dans l’informatique, c’est
qu’on veut être efficace, travailler plus vite et
mieux avec une préoccupation concurrentielle d’efficacité et de productivité.
Chez nous, pareilles préoccupations ne sont
pas considérées comme étant importantes et
n’arrivent malheureusement pas en tête de
liste. Il y a aussi une gestion hasardeuse qui
devient un handicap majeur. Dans bien des
cas, on met à la tête de grandes entreprises,
privées notamment, des gestionnaires qui,
souvent, ne sont pas à leur place.
Nous faisons face aujourd’hui, à un marché
largement tiré par les achats d’équipements.
C’est un marché qui accuse globalement, selon les secteurs, près de dix ans de retard par
rapport aux pays en pointe de la technologie.
Deux ou trois ans de retard par rapport à nos
voisins dans la région.
Pour mieux illustrer la situation, Net-Skills,
aujourd’hui, met en place chez des clients,
des solutions et des plates formes que, moi,
je mettais en place chez IBM il y a 10 ans de
cela, en France. En termes de production, de
structuration et d’organisation, du besoin
IT au niveau de l’entreprise, nous sommes,
hélas, encore très loin.
Et votre entreprise, où se situe-t-elle dans
le paysage économique actuel ?
Elle se situe parmi les vingt entreprises de
services informatiques les plus importantes
sur le marché algérien. Nous avons, globalement, 20 sociétés qui se répartissent la plupart des projets importants. Net-Skills, est
actuellement sur un beau projet qui consiste
à la mise en place de toute une plateforme de
supervision de l’informatique chez Naftal.
Une première en Algérie ! C’est la première
entreprise publique qui va mettre en place
une plateforme en charge de superviser tous
les ordinateurs. Nous sommes une SPA et
nous faisons partie aussi des rares sociétés à
ouvrir leur capital.
n Entretien réalisé par Karim Benamar
PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 29
D OSSIER
Secteur des télécommunications et des STIC en Algérie
Une ambition, chiffres à l’appui
Histoire : fin du monopole des PTT
à l’été 2000
Le paysage algérien des télécommunications a radicalement changé depuis la
promulgation de la Loi 2000-03 du 5 août
2000 fixant de nouvelles règles relatives
à la poste et aux télécommunications.
L’ouverture à la concurrence nationale
et internationale a été placée au cœur du
modèle institutionnel de développement
d’un nouveau secteur économique, né de
la libéralisation de l’économie nationale et
de la révolution numérique mondiale qui
était en phase d’accélération grâce notamment à deux leviers structurants, l’Internet
et le Mobile. En effet, dès les années 2000,
le moment semblait plus qu’opportun pour
l’Algérie, qui a pu bénéficier de plusieurs
expériences internationales aussi bien dans
les domaines de la réglementation et de la
régulation que dans l’espace marchand.
Durant la décennie 2000, le monopole
des PTT, favorisé par un marché en pleine
croissance et bénéficiant de plusieurs mesures incitatives, s’est métamorphosé à la
faveur d’un secteur stratégique au service
du citoyen, des institutions et des entreprises. Une nouvelle dynamique concurrentielle a été impulsée, tant par l’offre de
produits et services que par la diversité et
les profils des nouveaux acteurs nationaux
et internationaux qui se sont positionnés
sur le marché.
Pour accompagner ce mouvement et
prendre part au développement de l’économie numérique algérienne, le Ministère
des PTT, devenu depuis lors «Ministère de
la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication (MPTIC)»
www.mptic.dz, a transféré ses activités commerciales vers deux entreprises
publiques créées ex-nihilo, Algérie Telecom – www.algerietelecom.dz - pour
30
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
les services de télécommunications et
Algérie Poste www.poste.dz, pour les services postaux et les services financiers (les
CCP). Puis, en 2003, la téléphonie mobile
a été filialisée au sein d’une nouvelle entité
Mobilis, www.mobilis.dz.
Ensuite, ont suivi, les télécommunications
par satellite donnant naissance, en 2004,
à la filiale ATS (Algérie Telecom Satellite)
www.ats.dz. Enfin, entre 2003 et 2007, on
a comptabilisé la naissance de presque cent
nouveaux opérateurs de services Internet
sur le territoire national. Moins de dix sont
encore en activité en 2012. Une synthèse
en est présentée plus loin.
Cadre institutionnel :
réglementation et régulation
Afin de favoriser la croissance du marché
par une concurrence saine et créatrice de
richesse, dans l’intérêt de toutes les parties,
l’état a renforcé le dispositif réglementaire
mis en place par la création d’une nouvelle autorité chargée de la régulation du
marché, l’ARPT (Autorité de Régulation
de la Poste et Télécommunications) –
www.arpt.dz. Son organisation s’est inspirée des bonnes pratiques internationales,
notamment européennes.
Plusieurs outils de régulation ont alors été
mis en place dont, notamment, les régimes
permettant la création de nouveaux opérateurs ou le lancement de nouvelles activités :
• Le régime de «la licence» pour les opérateurs d’infrastructures et de services.
• Le régime de «l’autorisation» pour les
fournisseurs de services Internet.
• Le régime de «la déclaration» pour les
autres services tels que le contenu ou les
télé-services.
L’ARPT s’est vue attribuer plusieurs missions, que nous résumons comme suit
(liste non exhaustive) :
T ECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
Volet 1 : Suivi et contrôle
• Veiller au respect des lois et règles ;
• Garantir l’existence d’une concurrence
saine et loyale ;
• Veiller à l’application et au respect des
cahiers des charges ;
• Suivre les engagements opérationnels des
opérateurs (taux de couverture, qualité de
service, etc.).
Volet 2 : Administration des ressources rares
• Affecter les ressources rares aux opérateurs
(fréquences, blocs de numéros, …).
• Valider les points hauts des opérateurs de
mobile en veillant au respect de l’environnement.
• Encadrer et approuver les offres d’interconnexion entre opérateurs.
• Veiller à l’existence d’une offre de gros pour
les opérateurs de services.
Volet 3 : Médiation et arbitrage
• Gérer les difficultés inhérentes à l’interconnexion et à l’échange de trafic entre opérateurs.
• Instruire les réclamations émanant de la
clientèle.
• Arbitrer les litiges commerciaux qui opposent les opérateurs entre eux..
• Encadrer les politiques tarifaires.
Volet 4 : Développement
• Promouvoir la concurrence sur tous les
marchés.
• Encourager et favoriser la mutualisation
des infrastructures de télécommunications.
• Définir de nouveaux services et en élaborer les cahiers des charges en fonction des
régimes.
• Instruire les demandes d’autorisation et
valider les déclarations.
• Apporter une contribution à l’évolution
des textes réglementaires.
• Collecter les contributions financières
des opérateurs au profit du fond du service
universel.
• Participer à l’effort de la veille technologique au profit des acteurs et des utilisateurs.
• Contribuer aux travaux et missions des
institutions nationales et internationales.
Typologie des acteurs présents en Algérie
Dès 2002, saisissant l’opportunité d’un marché très prometteur, conforté par une demande forte et solvable, tous les segments de
marché (fixe, mobile, services internet, tél/
IP et centres d’appel) ont vu s’installer, plus
ou moins durablement, de nouveaux acteurs
aussi bien nationaux qu’internationaux.
Offres de services
et modèles tarifaires
L’offre de service Télécom en Algérie correspond au standard international. La
dynamique concurrentielle ne produit pas
encore tous les effets escomptés, en raison
notamment du retard dans le déploiement
de l’accès Internet à haut débit et de la cessation d’activités de deux opérateurs, le 2e
opérateur de fixe, Lacom et un des ISP historiques, l’EEPAD qui avait packagé une offre
«Adsl triple play» en partenariat avec AT. Le
modèle tarifaire, aussi bien pour la téléphonie fixe et mobile que pour les services Internet est inspiré des pratiques universelles,
avec peu de nuances. On y trouve des abonnements individuels en post-payé avec ou
sans forfaits de minutes et des abonnements
de groupe (famille et entreprises) avec
des forfaits multi-utilisateurs, avec ou sans
contrôle de la consommation par le manager du groupe. Sur le segment du marché du
grand public, tous les tarifs tiennent compte
du réseau du destinataire de l’appelé, (même
réseau ou réseau différent) et à l’international, de la région et du type de réseau (fixe
ou mobile). Concernant les entreprises, les
3 opérateurs ont des offres sur mesure, en
fonction de la taille de la flotte, des services
consommés et du profil de consommation.
Téléphonie fixe
A ce jour, seul Algérie Telecom (AT) offre
ce service. A l’international, quelques FSI
fournissent des services de Tél/IP en partenariat avec AT et des partenaires internationaux. Depuis quelques années, AT offre
un package global téléphonie fixe-accès
Internet/ADSL. Dans les zones urbaines
où le déploiement des liens en cuivre est
difficile à réaliser, AT propose un accès
fixe par la voie radio (technologie WLL).
Des indicateurs utiles
• Nb d’internautes : ~ 6 Millions soit un
taux de pénétration de l’ordre de 17 %
• Nb cybercafés : ~ 2500 de 20 à 50
positions chacun
• Nb sites WEB algériens : 76 000 dont
9000 en «.DZ »
• Nb d’établissements TIC : 3 écoles
(INTTIC, INPTIC et ESI) et plus
de 15 facultés (Alger, Blida, Oran,
Annaba, Constantine, Sétif, Béjaia, Tizi
Ouzou, etc.)
• Nb communes raccordées en fibre
optique : 1000
• Nb d’établissements scolaires raccordés : > 11.000
• Nb de taxiphones : 4500
• Part des STIC dans le PIB algérien : 4,5 %
• Nb d’emplois directs et indirects :
~ 100 000
• Nb de bureaux de poste informatisés
et raccordés au centre national de
traitement : > 3000 / 3500
• Longueur totale de la fibre optique
déployée par AT : 50 000
• Capacité totale de la bande passante
à l’international (Maghreb + Europe) :
75 Gb/s
• Classement 2011 de l’Algérie (Indice
UIT de mesure de la société de l’information) : 103/152
Les entreprises et institutions bénéficient
de raccordements groupés et de réseaux
téléphoniques privés. A signaler que pour
les communications internationales, un
grand nombre d’abonnés à l’Internet/Adsl
utilisent des outils gratuits sur Internet tel
que Skype.
Téléphonie mobile
Les services radios professionnels réservés aux entreprises et institutions existent
depuis les années 1970.
Exemples de tarifs en vigueur chez Algérie Telecom avec une évolution attendue en cours d’année
Services
Local et National
Tarif National
3 DA/ minute
Mobile
8 DA/ minute
Tarifs International
Pays Europe
Fixe
12 DA soit 2 DA toutes les 10s
Mobile
26 DA soit 2 DA toutes les 4,6s
Maghreb et pays arabes
20 DA soit 2 DA toutes les 6s
34 DA soit 2 DA toutes les 3,5s
Amérique du Nord, Canada, USA 21 DA soit 2 DA toutes les 5,7s
21 DA soit 2 DA toutes les 5,7s
PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 31
D OSSIER
La téléphonie mobile, avec la technologie GSM, a été lancée commercialement
en 2000/2001. Algérie Télécom a lancé la
première offre en « post-payé » avec le préfixe 061, suivie en 2003 par Djezzy, (Préfixe
070), puis en 2004 par Nedjma (050). Dès
2003, l’offre commerciale – favorisée par
une demande croissante et bénéficiant du
retour d’expériences du marché mondial –
s’est diversifiée avec une large gamme de
services avec parfois des offres très innovantes. Comme dans beaucoup de pays en
voie de développement, le prépayé est largement dominant (en moyenne pour les 3
opérateurs, plus de 90 % pour le segment de
marché grand public). Depuis 2006/2007,
les opérateurs ont fait évolué leurs réseaux
vers une génération de technologie d’attente de la 3G, la 2,5G avec 2 technologies,
le GPRS et le EDGE, ce qui leur a permis
de développer des offres d’accès à Internet
(mail et navigation) à bas débit (128-256
kb/sec.). L’Etat avait programmé le lancement de nouvelles licences 3G en 2008. Le
projet avait été différé puis relancé et interrompu en 2011. Afin de rattraper le retard
d’accès à Internet et compte tenu du besoin
non satisfait du marché, l’Etat a annoncé
pour 2012, en plus de la relance du processus d’attribution des licences 3G, l’attribution à l’opérateur historique d’une licence
4G (technologie LTE) visant à diversifier
l’offre d’accès Internet à haut débit.
Les tarifs de téléphonie mobile varient,
en fonction des formules (post-payé ou
prépayé et montant du forfait ou de la recharge) et du réseau du destinataire (même
réseau ou non).
cartes prépayées, visant à établir une base
de données relative à chaque opérateur.
Suite à cette opération, les trois opérateurs
ont vu le nombre de leurs abonnés baisser de 2,4 millions, soit un taux de 9 % du
nombre global des abonnés. Sachant qu’il
était estimé, avant l’opération, à 29 millions.
Internet
Internet a été lancé en Algérie au début
des années 1990, par l’opérateur public, le
CERIST (également centre de recherche).
Avec la disparition du monopole en 2000
et l’ouverture à la concurrence, un grand
nombre d’ISP est né dans toutes les régions
Type d’accès
ADSL
Opérateurs
Algérie Telecom
Notes
Offres Fawri, Anis et Djaweb
Wimax
Anwarnet et SLC
Anwarnet en partenariat avec AT
Mobile GPRS/EDGE
Mobilis, Nedjma et Djezzy
Via clés USB ou Blackburry
Satellite
Satlinker, ATS, Divona et Djezzy
• National : de 5 à 6 DA jusqu’à 10 DA la
minute.
• International : 12 DA (fixe) et 20 DA
(mobile) pour l’Europe, le Maghreb et les
USA ; jusqu’à 40 DA (fixe et mobile) pour
le reste du monde.
Enfin, pour des raisons sécuritaires, l’ARPT
a procédé en 2008 à une vaste opération
d’identification des clients détenteurs des
32
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
du pays, environ 90 en 2004/2005. Ils proposaient, en général, des offres d’accès à
bas débit par Modem en utilisant le réseau
d’accès d’Algérie Télécom. En raison de
plusieurs facteurs, dont notamment les
coûts de production et la faiblesse de la
valeur ajoutée, beaucoup ont cessé leurs
activités alors que d’autres ont opté pour
d’autres prestations de services (intégra-
tion, déploiement de solutions, hébergement, etc.) ; moins d’une dizaine sont
encore réellement en activité en 2012. Le
tableau suivant résume l’offre effective d’accès à Internet en juin 2012 :
Economie numérique :
perspectives de développement
Toutes les conditions sont réunies pour un
réel décollage de l’économie numérique en
Algérie qui peut mettre à profit les acquis
de l’expérience internationale. En voici
l’essentiel :
1. L’Etat a élaboré un programme
national de développement de la société de
l’information e-Algérie, très ambitieux. Il
prévoit, à horizon 2015/2016 :
a. Le raccordement à Internet de
toutes les administrations, écoles,
universités, entreprises et l’immense
majorité des ménages ; soit un total de
6 à 7 millions.
b. L’informatisation de tous les services publics.
c. Le développement du commerce
électronique.
2. L’Algérie forme plus de 5000 cadres
dans les TIC par an au sein des 3 écoles
(INTTIC, INPTIC et ESI) et de la douzaine de centres universitaires, (Centre,
Est, Ouest et Sud). A l’étranger, on compte
T ECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
plus de 8000 cadres algériens répartis entre
l’Europe, les USA et le Canada. Un bon
nombre d’entre eux commence à coopérer avec l’Algérie avec différentes formes
d’intervention (coopération universitaire,
soutien aux startups, investissement direct,
création de filiales de sociétés étrangères).
3. Tous les grands constructeurs,
équipementiers et éditeurs sont présents
en Algérie (IBM, Bull, Microsoft, Cisco,
Ercisson, Alcatel Lucent, Nokia, etc.).
4. Toutes les grandes entreprises
(publiques et privées) ont pris conscience
de l’importance des systèmes d’information comme levier de croissance et outil de
productivité ; elles réorganisent leur informatique et consentent des investissements
volontaristes.
5. Le bilan de l’expérience des centres
d’appel est encourageant. La saturation
des centres d’appels dans les pays les plus
avancés dans ce domaine (Maroc, Tunisie,
Ile Maurice, Egypte, Inde, etc.) ainsi que la
maîtrise de la langue française par la majorité des jeunes diplômés algériens doivent
permettre une belle croissance, notamment en Offshore et Nearshore avec les
pays francophones.
6. L’Etat a investi dans la création et le
développement de cyberparcs dans tout le
pays. Cette mission a été dévolue à l’ANPT.
Trois cyberparcs sont déjà en activité et accueillent des entreprises de toutes tailles et
des startups en incubation : Sidi Abdallah à
Alger puis Annaba en 2011 et Ouargla en
2012. D’autres suivront.
7. Le programme national de mise à
niveau des PME propose, dans le cadre du
plan quinquennal 2010-2014, plusieurs
mesures incitatives destinées à favoriser
l’équipement des PME en Systèmes d’Information.
n Fetah OUZZANI
Directeur général cabinet QoSMIC - Conseil et formation en management opérationnel et stratégie
Président de REAGE www.reage.net
(Réseau des Algériens diplômés des Grandes
Ecoles et Universités Françaises)
Avec l’aimable contribution de M. Ali KAHLANE Président de l’AAFSI (Association Algérienne
des Fournisseurs de Services Internet)
et PDG de Satlinker
Opérateurs
Nb abonnés
Observations
Algérie Telecom
3,1 Millions
Dont 0,5 millions en WLL (Radio) pour une capacité > 4 Millions
Fixe
Lacom
-
Filiale Egypt Telecom et Orsacom Telecom. Cession d’activité en 2008
CA global : 52 Mds DA
3 opérateurs
35,2 Millions
Taux de pénétration : ~ 95 % en tenant compte des abonnés multi-opérateurs
Taux de pénétration global (fixe+mobile : 104 %)
CA global : ~ 3,3 Mds $ US réparti comme suit :
- Djezzy : 56 %
Mobile
- Mobilis : 19,5 %
- Nedjma : 24,5 %
Mobilis
10,1 Millions
Filiale d’Algérie Telecom
Djezzy
16,6 Millions
Marque d’OTA (Orascom Telecom Algérie) propriété de l’opérateur russe Vimpelcom
Création : 2003
Marque de WTA (Watanya Telecom Algérie), filiale de Qtel (Qatar telecom)
Nedjma
8,5 Millions
19 FSI (Fournisseurs de services Internet)
dont 3 Tél/IP
Création : 2004
- Offre de services : Accès Internet, Voix sur IP, installation, hébergement…
Plus de 80 en 2005. En majorité à l’arrêt
Internet et Tél/IP
Voir liste exhautive sur www.arpt.dz
1 fournisseur d’accès xDSL (AT/Djaweb)
1 Million
Adsl pour les ménages
Adsl + et Sdsl pour les entreprises
Accès via DZPAC (réseau Data d’AT)
Accès FTTH en cours de déploiement
CA global : ~ 11 Mds DA
2 fournisseurs d’accès Radio (Wimax) : 2 3 500
SLC et Anwarnet/Icosnet en partenariat avec AT
3 opérateurs :
Offre de services d’accès à Internet et de diffusion d’information aux organisations en Vsat
réseau (distribution, banques, etc.)
- ATS (AT Satellite) CA global : ~ 4 Mds DA
- Djezzy
- Divona (Monaco Telecom)
4 100
3 opérateurs :
~ 3 000
Téléphonie par satellite offerte aux professionnels en situation de mobilité dans des zones blanches (Sahara, …)
Tél par satellite GMPCS- ATS
CA global : ~ 250 Millions DA
- Thuraya
- FTMCS (Filiale France Telecom)
Centre d’appels
~ 80 3 200 positions Compte tenu du niveau d’instruction et de la maitrise de la langue française, ce segment est estimé à fort potentiel de croissance
CA Global : ~ 400 Millions DA
PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 33
D OSSIER
RACHID MOUSSAOUI
DG de l’ Agence nationale du développement de la PME (ANDPME)
«Priorité à l’appropriation des TIC
par les PME et à l’innovation»
L’Agence nationale de développement de la PME (Andpme), chargée de mettre en œuvre le programme de mise
à niveau des PME, prévoit une batterie de mesures au profit des entreprises notamment pour les encourager à
mieux utiliser les technologies de l’information et de la communication (TIC). Dans le présent entretien, le Directeur général de l’Andpme, M. Rachid Moussaoui, nous explique ce dispositif et souligne la nécessité pour les PME
de s’approprier les TIC. Il revient aussi sur les actions futures de cet organisme.
PARTENAIRES : Au-delà de leur nombre,
quelle est la place des PME dans le tissu
économique ?
Rachid Moussaoui : Les PME occupent une
place importante au sein du tissu économique algérien, et l’économie doit compter
beaucoup sur cette catégorie d’entreprises.
L’importance des PME réside aussi dans le
fait qu’elles doivent créer de la valeur ajoutée au niveau du marché local à travers la
production et la compétitivité et, d’autre
part, sur le plan international, c’est-à-dire à
l’exportation.
Accroître l’utilisation et l’intégration des
TIC par les entreprises est l’un des objectifs
du programme mis en œuvre par l’Andpme
et devant permettre la mise à niveau de
20000 PME d’ici 2014…
L’action de l’Agence nationale de développement de la PME (Andpme) porte sur
l’amélioration de l’innovation au sein des
PME dans le cadre d’une démarche d’accompagnement dans le coaching à l’innovation et aux TIC, au titre du programme
national de mise à niveau.
En plus du financement, nous assurons
l’accompagnement des entreprises à
s’approprier ces technologies, c’est-à-dire
qu’il ne faut pas qu’elles (les PME) se limitent à l’acquisition du matériel mais que
celui-ci doit être utilisé de façon optimale,
pour que l’entreprise s’inscrive dans une
dynamique de pérennité et de croissance
34
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
Les TIC constituent un défi important
pour les entreprises nationales. C’est
pourquoi nous avons un programme
national avec les ministères de l’Industrie,
de la PME et de la promotion de l’investissement, et de la Poste et des technologies
de l’information et de la communication
afin de définir les politiques et indicateurs
de succès et mettre des mesures incitatives
pour attirer les opérateurs économiques
vers cette stratégie d’utilisation des TIC.
Nous devons, à cet effet, mettre à contribution les réseaux, les centres de facilitation, les conseillers et les PME mais aussi
les programmes de mise à niveau d’appropriation des TIC.
pour atteindre la performance.
Expliquez-nous un peu plus l’aspect financier du programme ?
Le programme de mise à niveau, dans son
volet relatif aux TIC, prévoit un accompagnement via des experts dans l’utilisation
optimale de ces technologies, les logiciels,
et autres solutions informatiques dans la
gestion et la production, en sus d’un soutien financier qui permet à l’entreprise,
entre autres, d’acquérir du matériel technologique adéquat.
Avez-vous des actions en vue pour contribuer à accroître l’utilisation des TIC au sein
de l’entreprise ?
Quelles sont vos attentes à travers cette initiative ?
Je dirais que l’objectif majeur de ce programme, actuellement en discussion, est
d’aider les PME à adopter les TIC pour
accroître leur compétitivité. La réalisation
de cet objectif se fera en deux étapes. Il
s’agit d’abord de lever le maximum d’obstacles qui empêchent nos entreprises et
notamment les très petites entreprises
(TPE) de s’approprier les TIC, ensuite
assurer un accompagnement aux PME
ayant accès aux TIC pour évoluer vers une
économie numérique.
n Entretien réalisé par Amine Douzi
T ECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
Le Salon « Talents et Emploi » à Oran
Les chercheurs d’emploi
découvrent le e-recrutement
Dès son ouverture samedi 9 juin, le Salon « Talents et Emploi » a été pratiquement pris d’assaut par les jeunes
diplômés chercheurs d’emploi.
L’espace où ce Salon s’est tenu, dépendant de
l’hôtel Le Méridien, n’a pas pu contenir tout
le flux de visiteurs. Heureusement, une esplanade, offrant une superbe vue sur la mer, a dû
« endiguer » l’impatience de ces jeunes visiteurs. Sinon, la vingtaine de stands des exposants, collés l’un à l’autre, ont vu du monde
passer. En dehors des deux organisateurs de ce
Salon, deux agences d’emploi via le net, en l’occurrence « emploitic » et « Graduate RH »,
la plupart des exposants sont des employeurs
potentiels. D’ailleurs, certains d’entre eux vont
clôturer le Salon avec une banque de données
de demandeurs d’emploi très importante.
Cette affluence n’est pas pour déplaire à Louai
Djaaffer, un des patrons d’emploitic, coorganisateur du Salon. Probablement, il doit se dire
que le nombre d’inscrits figurant sur sa base
de données, 300 000 en six ans d’existence, va
s’enrichir davantage. « On est à l’air du numérique » se plaît-il à répéter. S’embarquant sur
cette voie qu’il maîtrise bien, il nous confiera
que «le e-recrutement finira inéluctablement
par s’imposer ». « Tout comme le e-business» ajoute-t-il. Cependant, il reconnait
que la question de la monétique, toujours
pas totalement résolue en Algérie, handicape
l’évolution de son business. Ceci ne l’empêche
pas de voir l’avenir sous de bons auspices. Pour
preuve, il nous parle du « réseautage ». Et d’expliquer que 70 % de ceux qui se rendent sur les
réseaux sociaux sont âgés de moins de trente
ans. « Donc un grand potentiel et pour les recruteurs et pour les publicitaires ». « Un facebooker doit avoir des dizaines d’amis avec qui
il partage l’information. Je vous laisse imaginer
ce que cela peut donner dans un avenir très
proche » C’est ce qu’il nomme le « passage
au web.2 » en Algérie. Parlant de sa clientèle,
il nous a affirmé que tous les grands groupes
industriels figurent sur son portefeuille client.
«Toutes les banques, notamment étrangères», lance-t-il. Entre 2009 et 2011, Emploitic a placé quelques 20000 personnes dans de
nombreuses entreprises. Il précisera que «ce
sont les employeurs qui payent la prestation»
et non les demandeurs d’emploi.
Dans ce cadre, il explique qu’il offre trois formules aux employeurs. Refusant de s’embarquer dans des discussions portant sur des
considérations politiques, notre interlocuteur
nous réitère sa conviction «nous avons déjà
un pied dans l’ère du numérique» .
n Salah Ziad
Mise en service de cinq stations
de TNT avant fin 2012
Cinq stations de télédiffusion numérique terrestre (TNT) seront mises en service
«avant fin 2012» au Nord et aux Hauts-plateaux, a-t-on appris auprès des services de
la télédiffusion algérienne (TDA). A noter que ces stations, en cours de réalisation,
s›ajoutent à neuf autres situées au Sud du pays dont une a été mise en service
récemment, à titre expérimentale dans la daïra de Béni Ounif (Bechar), a indiqué
l›assistant du directeur général de la TDA, lors du 13ème Salon international du futur
technologique «SIFTECH». Les cinq stations TNT, engagées dans une deuxième étape
de matérialisation graduelle du programme de numérisation, entrent dans le cadre du
projet de couverture du territoire national par le système de diffusion hertzien, a souligné
M. Kamel Sassi.
PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 35
D OSSIER
ALI KAHLANE
Président de l’entreprise Satlinker
«Notre pays ira forcément vers la
technologie du Cloud, c’est inévitable»
PARTENAIRES : « Faites enfin vivre votre
entreprise sur la toile », un slogan dont
votre société semble en faire une devise !
Présentez-nous votre entreprise.
Ali Kahlane : Non seulement notre Société
« vit sur la toile et dans la toile » mais elle
en fait aussi partie car Satlinker, est un des
premiers providers de solution Internet par
satellite. L’un des principaux objectifs de la
Société est de fournir des produits et services Internet et de sécurisation des liens et
des données qui s’articulent autour de solutions haut de gamme.
Sa connaissance du marché algérien, avec
plus de 20 années d’expérience, l’a amené,
à développer fortement son activité de
conseil et d’études avec une variété de services personnalisés. Les solutions évolutives d’études et d’installation de réseaux
Intranet et Extranet utilisent des connectivités diverses tels que le VSAT, le WiMax,
le Wifi, les Lignes Spécialisées et l’xDSL.
Dans le domaine de l’Internet, Satlinker
prend en charge toute la chaine qui mène
une entreprise à la mise en place d’une présence complète sur Internet ; de la conception à l’exploitation d’une vitrine virtuelle
de l’entreprise, tout cela en toute sécurité.
Vous agissez dans le domaine de la sécurité informatique et proposez des solutions
d’entreprise. Concrètement, quel type de
prestations/ solutions, proposez-vous ?
Afin de garantir la sécurité des informations
circulant sur Internet vers n’importe quel
système d’informations, il est possible de
mettre en place un Réseau Privé Virtuel
(VPN) pour interconnecter de façon sécurisée un réseau d’entreprise à tous sites distants. Ce type de solutions VPN s’adresse
aux PME et grandes sociétés disposant de
36
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
plusieurs sites en Algérie ou à l’étranger
qu’elles souhaitent relier entre elles en toute
sécurité. Le but est d’optimiser les communications, de maîtriser la circulation des informations et d’améliorer la sécurité de vos
échangés. Cela se fait en prenant en charge
la sécurisation des réseaux aux moyens de
matériels et logiciels tels que les pare-feux
(Firewalls), antivirus/anti-spams…
En outre Satlinker a lancé, en 2011 des
solutions entreprises basées sur le Cloud,.
Grâce à cette nouvelle technologie qui progresse rapidement un peut partout dans le
monde, elle permet à nos partenaires de ne
plus être obligés d’acquérir des logiciels ou
des équipements nécessaires à la gestion de
leur entreprise. Le Cloud permet l’exploitation de solutions à distance et de ne payer
que les frais d’utilisation. Un problème
se dresse cependant face à cette nouvelle
technologie en Algérie. Peu d’entreprises
connaissent le concept du Cloud et moins
encore y croient.
Notre pays ira forcément vers la technologie du Cloud, c’est inévitable. Je pense que
cette technologie fera partie de la réalité algérienne d’ici l’année 2015. Nous sommes
dans l’ère où c’est l’information qui va vers
l’homme et non pas l’inverse.
Satlinker fait partie de l’Association des
Fournisseurs des Services Internet, qui
a fait son crédo de la réduction de la
fracture numérique dans notre Pays. Un
commentaire ?
La fracture numérique n’est pas le lot des
seuls pays du Sud ou émergents. Al Gore en
a fait son cheval de bataille lorsqu’il parlait
des autoroutes de l’information auxquelles
tout le monde ne pouvait pas forcément
accéder. Le président Obama l’a évoqué
dans l’un de ses récents discours sur à l’Etat
de l’Union. Le président français actuel, a
exigé que le programme France numérique
2012 en fasse un de ses objectifs prioritaires. »
Il ajoute que « tous les Plans numériques
à l’échelle mondiale la traitent et prévoient
des suites d’actions pour l’endiguer. La
Tunisie, qui a hébergé le SMSI en 2005,
est un peu d’avance sur ses voisins. Le
nombre d’habitants et une industrie touristique grandissante lui a permis de la diminuer sensiblement dans toutes les régions
concernées par cette activité.
Le Maroc, par le dynamisme de son secteur des télécommunications, est entrain
de réduire cette fracture en obtenant une
meilleure qualité de service, le Maroc a,
par contre, toujours du mal à en gérer ses
conséquences horizontales, notamment
les coûts des services ADSL hors de portée
des démunis. Ceci dit, tous les pays qui ont
réussi à substantiellement réduire la fracture numérique, l’ont fait en travaillant avec
plus de méthode et plus de rigueur. Le pouvoir politique a joué son rôle en amont par
l’élaboration de la politique nationale et des
stratégies de mise en œuvre. Il a laissé aux
institutions et aux professionnels ce qu’il
faut comme liberté pour agir, sans interférence. Notre plan, e-Algérie, considère la
fracture numérique comme une nouvelle
forme d’exclusion. Il l’a inscrite dans un axe
majeur (D) et propose plusieurs actions,
ainsi que des programmes pour la réduire,
entre les différentes catégories de population ainsi que les régions du pays. Il nous
appartient à tous d’en concrétiser les objectifs en prenant en charge ses actions chacun
à son niveau.
n Entretien réalisé par Karim Benamar
T ECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
Téléphonie mobile
La 4G, les raisons d’un choix
La 3G existe et a été adoptée par de nombreux pays. Certains de nos voisins l’ont et se préparent sérieusement à
la 4G qu’ils prévoient, pour certains, dès maintenant. Autrement dit, la 3G est en fin de vie et même obsolète par
rapport à l’échelle de l’évolution des technologies.
Le choix de la 4G pour notre pays est motivé au
moins pour quatre raisons :
Primo, pour éviter et aller au delà de l’obsolescence de la 3G, une technologie qui date des
années 2000. Deuxio, pour profiter du saut
technologique qui rendra possible le Haut
Débit. Tertio, pour permettre aux trois opérateurs d’être au même niveau, alors qu’ils ne
le sont pas du tout avec le lancement de la 3G
tout de suite. En effet, selon les propres déclarations de Nedjma, elle serait prête à 100%
et pourrait démarrer la 3G dès demain si elle
avait la licence. Djezzy lui, serait prêt à 80 ou
90% et pourrait rattraper son retard assez
rapidement alors que Mobilis est beaucoup
moins prêt. Ce dernier, compte tenu des procédures bureaucratiques, aurait besoin de un
(1) à deux (2) ans pour l’être. Enfin quarto, la
4G, élargie à l’ensemble des opérateurs, permettrait la prise en charge de tellement de services à valeurs ajoutées et de développement
de contenu que le coût des investissements de
départ pourrait être rapidement amorti par la
mise en place de partenariats gagnant-gagnant
avec des opérateurs virtuels (MVNO : Mobile
Virtual Network Operator) et/ou de développeurs, de services, de contenus et d’applications pour les mobiles. Autant de création
d’entreprises dans l’innovation et plus d’emplois de haute technicité qui contribueront à
garder nos diplômés chez nous.
Si l’affaire Djezzy est réglée, si nous sommes
prêts à ouvrir le marché, si la volonté politique
existe et que la bonne régulation est de la partie, alors nous nous devons de choisir tout de
suite la 4G. Car, en plus des raisons invoquées
ci-dessus, et pour peu que les contraintes
bureaucratiques soient levées pour Mobilis et
Algérie Télécom, tous les opérateurs seraient
alors presque au même niveau de préparation.
Seuls compteront alors, les compétences, les
services offerts et leur qualité, dans l’intérêt
du citoyen qui n’aura que l’embarras du choix
pour accéder au Haut débit mobile ?
En Algérie, nous avons toutes les peines du
monde à augmenter le nombre de citoyens
connectés à l’ADSL. En plus des difficultés des
procédures d’établissement de la ligne, les raisons sont certes multiples, les principales sont
d’abord le manque de lignes téléphoniques,
d’une part, et la mauvaise qualité du « dernier
kilomètre » rendant la connexion non éligible
à l’ADSL, d’autre part.
Passer à l’Internet Haut Débit Mobile pourrait
être effectivement la solution pour réaliser ou
grandement approcher les objectifs fixés par
le Président de la République, et avoir ainsi, au
moins 6 millions de foyers connectés à l’Internet, d’ici… 2014, tel que projeté.
Un peu de technique, pour mieux appréhender les enjeux ; la 2G, a été conçue d’abord
pour la voix, la 3G en est une extension pour
la transmission des données, avec prise en
charge de l’Internet. Cette capacité de transporter de l’Internet a toujours été considérée
comme une ressource financière importante
par tous les opérateurs. Avec la 4G, la téléphonie est passée au tout IP (Internet Protocol),
la dichotomie qui prévalait jusqu’à présent,
n’existerait plus. Grâce à la cohérence et la
convergence technologique des réseaux,
l’adoption de la 4G profiterait aussi bien à l’utilisateur, par des coûts moindres, qu’à l’opérateur par l’acquisition d’équipements moins
onéreux. Le cahier des charges préparé par le
MPTIC et dernièrement lancé par l’ARPT,
préconisait des débits pour la 3G de l’ordre de
384 kbps(avec 128 kbps en émission) les deux
premières années d’exploitation et de l’ordre
de 1mbps (avec 384kbpsen émission)au delà.
Ces débits ne nous permettront ni de favoriser
le développement de contenus par une meilleure connectivité à l’Internet ni d’améliorer
notre classement dans le concert des nations.
Alors que la 4G peut aller bien au-delà de
20 Mbps ! Rappelons d’autre part que pour le
haut et le très haut débit, seule la fibre optique
peut offrir des débits de 100 mbps à 1 Gbps et
même au-delà. Nous devons saisir cette occasion du différé du lancement du cahier des
charges de la 3G, et marquer une courte pause
pour mettre en place une équipe de professionnels et experts du secteur public et privé,
pilotée par le MPTIC avec le concours de
l’ARPT pour étudier et proposer la meilleure
solution possible pour notre pays.
n Ali Kahlane
Génération Acronyme
Intitulé
1G
Radiocom 2000
2G
GSM (Voix)
2.5GGPRS
(voix+données)
2.75G
EDGE 3G
UMTS
3.5G ou 3G+ ou super 3G
HSPDA
3.9G
LTE
4G
LTE-Advanced
Débit indicatif en bits/s
(théorique/pratique usuel)
Analogique
Global System for Mobile
Communication
Analogique
Global Packet Radio Service
Enhanced Mobile
Telecommunications System
Universal Mobile
Telecommunications System
High Speed Downlink
Packet Access Long term Evolution
Long term Evolution Advanced
171.2k/50k/17.9k
9.05 k
384k/64k/1.9M/144k rurale, 384k urbain, 2 M point fixe/14.4M/3.6M (version 5) 7.2M (version 6)/326M/40M voire 80M après/1G à l’arrêt, 100M en mouvement/-/-
PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 37
D OSSIER
Colloque international à Oran
L’impact des TIC sur l’entreprise au menu
Pour M. Driss Reguieg Issaad, président du comité d’organisation du colloque «La question du passage du simple
fait de l’usage à l’appropriation de ces technologies ne peut se faire hors du cadre organisationnel et managérial
des entreprises »
Une trentaine de chercheurs algériens et
étrangers ont participé à une rencontre qui
s’est tenue deux jours durant, les 26 et 27
mai, au nouveau pôle universitaire de Belgaïd, à Oran, sous l’intitulé générique «Les
entreprises maghrébines entre usage et appropriation des TIC : expériences, bilans et
perspectives».
Le bon usage et l’intégration des nouvelles
technologies de l’information et de la communication (NTIC), dans l’entreprise,
«deviennent des questions fondamentales
dans le processus de tout développement»
se sont accordés unanimement, à dire les
participants au colloque. En effet, quatre
ateliers thématiques ont été au menu des
discussions et débats visant à mieux définir
l’impact de l’usage des technologies de l’in-
formation et de la communication (TIC)
sur l’entreprise. Les quatre ateliers proposés
ont eu pour thèmes «les effets et risques
associés aux TIC», «les interfaces entre les
TIC et les fonctions d’entreprise», «les TIC
et formes de convergence», et «cas, monographies et expériences».
L’objectif commun consiste à apporter «une
meilleure compréhension des conditions et
formes de l’appropriation des TIC», a indiqué le président du comité d’organisation,
M. Driss Reguieg Issaad, en insistant sur la
nouvelle logique qui s’impose aux entreprises en termes de performances.
«La question du passage du simple fait de
l’usage à l’appropriation de ces technologies
ne peut se faire hors du cadre organisationnel
et managérial des entreprises, d’où l’impératif de les étudier dans la nouvelle logique qui
s’impose aux entreprises, à savoir celle de la
quête de plus d’efficacité et de plus de compétitivité», a expliqué M. Reguieg Issaad. Il
a souligné que les entreprises maghrébines
en général, et algériennes en particulier, «ne
peuvent se soustraire à cette réalité, et sont
par conséquent incitées à trouver les meilleures conditions qui leur permettront de
passer de l’usage à l’appropriation des TIC».
Les ateliers programmés, à l’occasion de ce
colloque, ont été introduits par des communications mettant l’accent, en substance,
sur l’effet structurant du développement des
activités informatiques et l’évolution de leur
usage par les entreprises. n R. N.
Driss Harrizi Docteur à l’Université Hassan I de Settat
«Au Maroc, le secteur des TIC est en plein expansion»
PARTENAIRES : En quelques mots, comment qualifiez-vous la
situation des TIC au Maroc ?
Driss Harrizi : Le secteur des TIC est en pleine expansion.
Un secteur qui commence à négocier sa part dans la croissance
économique du pays. Mais le chemin est encore long pour que les
PME et les petites entreprises s’approprient ce nouveau système de
gestion de communication et d’information.
Plus clairement ?
Il me suffit de vous signaler que le Maroc a avancé de dix places
dans le classement établi par l’UIT (Union Internationale des
Télécommunications) en 2011. Il occupe la 90e place sur un total
de 152 pays. Le secteur des TIC offre actuellement 12 000 emplois
directs, avec plus de la moitié des entreprises employant à peine
10 personnes et uniquement 11 % employant 25 personnes.
Ces chiffres ne traduisent pas toute la réalité de ce secteur ?
En effet. On relève par exemple que 65 % des entreprises incorporant
les TIC se trouvent dans la circonscription de Casablanca et 20 %
38
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
dans la circonscription de Rabat.
Comment expliquer cette disparité ?
L’explication est tout à fait simple. Toutes ces entreprises sont
adossées soit à l’économie française ou à une autre économie
européenne. Autrement dit, ce sont des entreprises directement
liées à l’étranger d’une manière ou une autre.
Quelles sont les grandes difficultés auxquelles sont confrontées les
TIC au Maroc ?
Le défi majeur auquel fait face ce projet ambitieux est l’encadrement
qualifié. D’ici à 2013, le Maroc est appelé à former 32 000 ingénieurs
et techniciens supérieurs en informatique. Ce qui pose de sérieux
problèmes aux capacités de formation du pays. Par ailleurs, une
clarification des notions s’avère désormais urgente. Par TIC, nous
avons les définitions avancées par les services des Statistiques et
celles de l’APEBI (Fédération Marocaine des Technologies de
l’information) qui ne coïncident pas souvent.
n Entretien réalisé par Salah Ziad
T ECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
Driss Reguig Issaad Professeur de l’Université d’Oran
«Les NTIC, un enjeu capital pour toute économie»
PARTENAIRES : Comment expliquer l’absence remarquée des
entreprises à ce colloque international ?
Driss Reguig Issaad : La question de l’appropriation des TIC
par les entreprises représente désormais un enjeu capital pour
toute économie. Or, nous relevons que cette préoccupation est
actuellement prise en charge par l’université beaucoup plus que par
l’entreprise elle-même.
Cette dernière ne joue pas pleinement le jeu. Pour preuve, l’organisation
de ce colloque a beaucoup mobilisé les contacts personnels que ceux
formalisés. Ce qui pose un problème de capitalisation de l’information,
de la connaissance et de l’information.
Qu’est-ce qui explique le peu d’engouement des entreprises pour ce
genre de manifestations scientifiques ?
Je crois qu’il s’agit d’une confusion au départ. Il y a une différence
entre équipement, en supposant qu’elle intègre même une connexion
à Internet, et appropriation des TIC. Pour donner juste un petit
exemple très significatif, nous avons relevé dans une enquête nationale
que, pour les chefs d’entreprises, l’acquisition d’un logiciel suppose son
utilisation à vie. Or, le soft, tout comme l’équipement, évolue à une
vitesse vertigineuse.
Que faire, que proposer dans ce cas ?
La mise en place et l’appropriation des TIC sont associées à
l’application de processus de changement organisationnel qui réclame
du temps et certains préalables macro et micro-économiques.
S’agit-il, alors, d’un problème d’ordre culturel ?
Absolument. Nous essayons d’expliquer aux chefs d’entreprises que
les TIC visent à conférer plus d’efficacité à un système de management
mais en aucun cas le remplacer. Signalons que ceux qui détiennent
réellement le pouvoir de décision au niveau des entreprises
algériennes sont âgés entre 55 ans et 60 ans. Ça peut expliquer leur
réticence vis-à-vis des TIC…
On répète çà et là que la situation au Maroc et en Tunisie se
présente autrement ?
En effet. L’économie marocaine est plus connectée aux économies
étrangères, notamment européennes. Mais ceci pose d’autres questions
se rapportant à la détention des instances de décision.
n Entretien réalisé par Salah Ziad
Abdelghani Atamenia Professeur à l’Université de Lille
«L’adhésion de l’Algérie à l’OMC,
un stimulant à l’appropriation des NTIC »
PARTENAIRES : Comment jugez-vous les travaux de cette
manifestation ?
A. Atamenia : Certes, les communications sont d’un bon niveau
mais elles restent d’ordre théorique. J’aurais souhaité davantage de
pragmatisme.
A votre avis, qu’est-ce-qui peut impulser la pénétration et l’usage
des TIC au niveau de l’entreprise en Algérie ?
Je suppose que l’adhésion de l’Algérie à l’OMC peut être le meilleur
stimulant à l’appropriation des NTIC par les PME et PMI algériennes.
Par appropriation, j’entends l’acquisition des équipements, des
logiciels et surtout l’incorporation de l’Internet dans le système de
gestion, de recherche de l’information et de la communication.
Le premier effet de cette adhésion sera la limitation de l’espace de
l’informel sur le plan économique, espace de plus en plus important et
qui échappe à tout contrôle. Dans un environnement concurrentiel,
la course à ce qu’on appelle « l’intelligence économique » incitera les
entreprises algériennes à une sorte de mise à niveau par rapport aux
standards internationaux, du moins régionaux. La concurrence va de
pair avec la performance.
Pouvez-vous être plus explicite ?
Le constat est le suivant : pour les PME et les administrations, les
TIC se décomposent en TIC à usage interne et en TIC à usage
externe. Pour les premiers, l’appropriation est relativement simple
pour peu que le personnel soit formé. Concernant les seconds, c’est
plus compliqué parce que nécessitant un environnement socioéconomique adéquat. Par exemple, il faut des réseaux numériques
de télécommunication du niveau des pays des BRICS (Brésil,
Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Aussi, il faut un grand effort
de formation du personnel des PME et de l’administration mais aussi
du grand public par des certifications de type ICDL (International
Children’s Digital Library). n Entretien réalisé par Salah Ziad
PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 39
D OSSIER
13e Salon International du futur technologique (SIFTECH)
Vers une société de l’information…
Le Salon, organisé du 5 au 7 juin 2012, sous le slogan «Pour un avenir numérique partagé», a vu la participation
d’environ 60 exposants représentant des entreprises spécialisées nationales et internationales, dans le domaine
des technologies de l’information et de la communication, des opérateurs de téléphonie, d’Internet, et de communications.
C’est le somptueux centre de conventionnement « Mohamed Ben Ahmed », nouvel
équipement acquis il y a quelques années par
la ville d’Oran, qui a abrité la treizième édition du SIFTECH (Salon International du
Futur Technologique). Le lieu, offrant une
ambiance feutrée, s’apprête merveilleusement
à ce genre de manifestation. Les hôtesses d’accueil et les agents de sécurité gèrent bien le flux
des visiteurs.
Un simple tour permet d’établir un premier
constat : hormis les grosses pointures parmi
les exposants (tous des opérateurs dans la téléphonie mobile) le reste des stands est standardisé. Mais l’essentiel est ailleurs. Il est repérable
au niveau de l’engouement particulier du public nombreux pour ce genre de manifestation
d’un autre genre !
La disponibilité des exposants était, pour le
plus grand bonheur du visiteur, au rendezvous. On répond avec courtoisie à toutes les
sollicitations, on éprouve aucune gêne à présenter une carte de visite ou un dépliant. Finalement, une nouvelle culture est en train de se
mettre en place, avec de nouveaux concepts et
notions, tels que « la force de vente », « la part
du marché »…..
Evidemment, le grand public se dirige vers les
«grands» exposants, facilement repérables
par le design de leurs stands, présents dans ce
Salon pour commercialiser ou du moins faire
connaître leurs derniers produits.
Les technologies de trois dimensions, de
troisième génération et de système digital
(3D) ont été les plus à susciter la curiosité des
visiteurs. Le stand de l’Entreprise nationale
d’industrie électronique (ENIE) de Sidi BelAbbès, s’est vu littéralement envahi par une
foule curieuse pour enfin contempler, à l’aide
de lunettes spéciales, l’une des meilleures
productions technologiques du troisième
millénaire, à savoir l’appareil «Smart TV»
doté d’un écran 3D. La curiosité d’un grand
nombre de visiteurs du stand du groupe «Algérie Télécom» a été portée, quant à elle, sur la
téléphonie de troisième génération.
Le public a eu également l’opportunité de voir
des modèles d’ordinateurs et de téléphones
mobiles à système digital à travers des stands
d’entreprises spécialisées dans la vente de ces
produits. Par ailleurs, un autre public, plus
averti, vient pour des questions ciblées, chez
des exposants particuliers. Là, on pose des
questions précises, on engage des débats,
on réclame des démonstrations. Ce sont les
jeunes, universitaires ou étudiants, qui ont
déjà un pied dans le nouveau monde des TIC
et dont les notions «e-commerce» «e-paye»
«e-gouvernance»… n’effraient pas.
Du point de vue de la sollicitation, les nouvelles entités opérant dans le domaine, dont
certaines sont encore à leurs premiers pas eu
égard à leur âge, n’ont rien à envier aux grosses
entreprises. Notons, enfin, que la Finlande a
participé au SIFTECH 2012 en tant qu’invité
d’honneur avec un nombre de sociétés spécialisées dans les Technologies de l’information
et de la communication. n Salah Ziad
Suivez l’itinéraire de vos courriers via internet
Inédit ! Une entreprise publique «EMS Champion Post
Algérie», en charge de la distribution des envois urgents de
lettres et colis dans le pays et à l’étranger, a lancé récemment un
nouveau système de suivi électronique du courrier «tracking»,
a annoncé à Oran son Président-directeur général.
Lancé il y a moins de trois semaines, cette innovation permet
à tout client ayant déposé son courrier au niveau d’une agence
EMS de pouvoir suivre son itinéraire via Internet, a indiqué
M. Noureddine Boufennara. «Le tracking permet aux clients
de suivre à travers le site web (www.ems.dz) l’acheminement
40
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
de leur courrier depuis le dépôt jusqu’à la réception grâce à
un identifiant propre à leur envoi», a expliqué le responsable
d’EMS, une filiale d’Algérie Poste.
«Nous sommes en train de mettre en place notre propre réseau
d’agences EMS pour assurer cette prestation innovante»,
a-t-il ajouté tout en indiquant que son entreprise comptera
17 agences à court terme en Algérie. M. Boufennara a souligné,
à ce propos, que 11 agences EMS implantées à Alger, Annaba,
Béchar, Chlef, Constantine, Hassi Messaoud, Oran et Sétif sont
déjà opérationnelles.
T ECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
Mohamed Hamza Directeur général d’une startup algérienne Epay.dz
«Notre cible : le large public»
PARTENAIRES : e-Pay.dz est leader dans le domaine du commerce
via internet ?
Mohamed Hamza: En effet, quoique nous existons depuis huit
ans. Il nous a fallu beaucoup de temps pour concrétiser notre projet.
Nous sommes opérationnels depuis 2011.
Et comment se présente le secteur du commerce électronique en
Algérie ?
C’est vrai que nous avons du retard par rapport à nos voisins
maghrébins. Mais à mon sens, les choses évoluent normalement. Je
dois vous préciser que la carte pour le paiement via internet a été lancée
le 12 avril dernier par le ministère des Postes et des Technologies
de l’Information et de la Communication (MPTIC). Mais nous
comptons déjà un portefeuille client. Nous avons 25 commerces qui
ont adopté la formule de l’e-paiement. Quant à nos abonnés, ils sont
déjà 9500 inscrits, répartis sur les principales villes du pays.
Pour le moment, vous vous consacrez uniquement au marché
domestique ?
Comme nous sommes pratiquement à nos premiers pas, notre
stratégie consiste à nous installer sur le marché qui se présente à nous
directement. Dans un proche avenir, nous allons cibler par exemple le
secteur de la restauration. Notre ambition, pour le moment, c’est offrir
au simple citoyen une prestation se rapportant à son quotidien : régler
des factures par internet se rapportant à ses achats les plus courants
et les plus immédiats. Après, on attaquera l’international quand les
conditions le permettront. Avant de songer à l’international, nous
devons gagner le marché de la grande distribution.
Concrètement, celui qui veut essayer la formule de l’e-paiement
doit faire comment?
Nous avons déjà un réseau de distribution de nos cartes à travers les
principales villes du territoire national. Après, il faut consulter notre
site sur Internet, il est très didactique et convivial.
Vous avez probablement des exigences vis-à-vis de vos
partenaires commerçants ?
Absolument. Nous travaillons avec les commerçants qui sont
identifiés, disposant d’un registre de commerce, s’acquittant de leurs
taxes et offrant une traçabilité de leurs produits.
Un dernier mot…
Avec notre partenaire nous avons développé la formule de l’epaiement par le mobile. Vous trouverez tous les détails sur notre site
internet www.epay.dz.
n Entretien réalisé par Salah Ziad
Mohamed Bentoumi Chef de service de Marketing chez Icosnet
«Cap sur les PME»
PARTENAIRES : Icosnet est un fournisseur d’accès Internet ?
Mohamed Bentoumi : En effet, oui. Nous sommes sur ce créneau
depuis 1999. Depuis 2001, nous avons obtenu la licence ISP qui nous
permet de commercialiser les lignes téléphoniques spécialisées. En
2007, nous avons obtenu la licence VOIP, c’est-à-dire le téléphone
par le biais de l’Internet ou ce qu’on désigne dans notre jargon par
le protocole IP. Nous avons par ailleurs, décroché le Wimax, depuis
quelque temps.
Quelle est votre clientèle puisque vous parlez de lignes
spécialisées ?
Nous travaillons exclusivement avec les grandes entreprises et
particulièrement avec les multinationales installées en Algérie. Ce
sont elles qui sont demandeuses de ce genre de prestations parce
qu’elles sont en contact permanent avec l’étranger.
N’est-ce pas un segment étroit ?
Depuis 2011, nous avons commencé à intégrer les PME nationales
dans notre stratégie de développement. C’est un nouveau cap qui s’offre
à nous. D’ailleurs, je vous annonce, à ce propos, une première : à partir
du 13 juin prochain, nous lançons un nouveau produit à destination
des PME et même des petites entreprises. C’est ce que nous nommons
«solution centre de contact en mode locatif ».
Parallèlement au téléphone et l’accès à Internet, vous êtes
hébergeur de sites Internet ?
Tout à fait. Nous sommes leader sur ce marché puisque Icosnet est la
seule à proposer cette prestation au niveau national. Nous disposons
de notre propre « Data Center » qui offre toutes les garanties. Notre
avantage est notre présence sur tout le territoire national, du moins
dans les grandes villes du pays. Nous offrons des noms de domaines
allant jusqu’à 50 gigas à des prix défiant toute concurrence.
n Entretien réalisé par Salah Ziad
PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 41
D OSSIER
Offres et services Djezzy
Une qualité au service du client
Djezzy assure aujourd’hui, une excellente couverture réseau sur tout le territoire national en mettant en place un
réseau utilisant les meilleurs standards techniques existants. Djezzy assure également une couverture Roaming
dans plus de 187 pays. Des offres spéciales aux multiples services que proposent Djezzy, l’operateur téléphonique,
par sa qualité et son professionnalisme, s’impose en leader en matière de téléphonie mobile.
Ranati
Allo. Très simple, rapide et efficace, le service
est pré activé sur toutes les lignes Djezzy et
coûte 5 DA par message envoyé. La réception du message est gratuite. La consultation
des anciens messages est de 5 DA/3 min.
Le service RANATI est un service qui permet aux clients OTA de personnaliser la
tonalité d’attente qui sera entendue par leurs
correspondants avant que ces derniers ne
décrochent. Le client peut choisir sa sonnerie
dans un large catalogue de tonalités : chansons, bruitages, imitations ou blagues, etc. Le
client peut changer de tonalité en fonction des
nouveautés ou des évènements, aussi souvent
qu’il le souhaite.
Le Service Tranquilo
Yalla Djezzy
Fun, Ludique est très riche, le portail Yalla de
Djezzy offre la possibilité de personnaliser
votre mobile en téléchargeant les dernières
sonneries, jeux, fonds d’écrans, vidéos …
et bien d’autres contenus. Yalla permet également de consulter les dernières infos du
sport, résultats des matchs, météo, l’horoscope, infos et les horaires de prière. Et en
exclusivité, accéder directement au compte
facebook et rencontrer des amis sur le service Chat Wap. Le prix du téléchargement
des sonneries, fonds d’écrans, vidéos sont
à 100 DA, seuls les jeux qui sont facturés à
150 DA, sans oublier les prix actuels du GPRS.
Le service Clip +
Le service permet de ne perdre aucun appel,
qu’on soit en dehors de la zone de couverture, à l’étranger ou ayant éteint le téléphone.
Une fois le téléphone rallumé, le client reçoit
instantanément et gratuitement un SMS
notifiant le numéro de l’appelant ainsi que
l’heure et le nombre de tentatives d’appels.
Le service est gratuit et installé par défaut
sur les lignes Djezzy Classique, Millenium,
Djezzy Carte, Djezzy Control et Djezzy
Entreprise.
Scoop
Flexy de Djezzy
Avec Scoop de Djezzy, les clients restent
informés et reçoivent par SMS les dernières
informations : nationales, internationales,
culturelles, foot, météo… disponibles en
français et en arabe.
Djezzy met à la disposition de ses clients le
service Flexy qui permet de recharger son
compte Djezzy carte et Djezzy Control en
toute simplicité. Le service permet également aux abonnés du post payé de régler
leurs factures au niveau des agences Djezzy et
même au niveau des points de vente agréées
présents sur tout le territoire national.
Nokta
Nokta est un service de distraction qui
consiste à écouter ou lire une des ‘’Blagues’’
proposées par l’humoriste ‘’Salim Alek’’. Exceptionnellement durant le mois de Ramadhan, le thème « Boukalettes » est proposé
aux clients.
42
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
Hadra de Djezzy
Le service Hadra de Djezzy est un service
qui permet d’envoyer et de recevoir des messages vocaux vers tout les numéros Djezzy et
Djezzy lance un nouveau service, Tranquilo,
qui va permettre à ses abonnés du prépayé
d’être tranquille même si leur crédit est insuffisant ! En effet, Tranquilo est un service qui
permet aux clients prépayés, ayant un solde
insuffisant, d’effectuer des appels et d’envoyer des SMS grâce à un crédit d’urgence
accessible pour seulement 2 DA de frais
de service, et qui sera récupéré au prochain
rechargement (Frais de service + communication utilisée).
Prodiges
Du 19 octobre 2011 et jusqu’au 25 décembre 2012, Djezzy lance une campagne
de valorisation des jeunes talents intitulée
« PRODIGES ». L’objectif visé est de
mettre en valeur le génie algérien où qu’il
soit en Algérie, même dans les contrées les
plus reculées. Le candidat ou postulant doit
préalablement créer un compte sur le site
www.djezzy.tv en complétant le formulaire
de candidature.
La solution Blackberry entreprise
Djezzy est le pionnier en Algérie en matière
de solution Blackberry entreprise, et la solution d’affaires Crédit Flotte (crédit share),
qui est une solution entreprise qui permet
le contrôle optimal par les gestionnaires de
toutes les lignes mobiles de l’entreprise. En
effet, cette solution permet de contrôler, distribuer et rationnaliser les crédits entre les
différentes lignes et offre ainsi une gestion
rigoureuse des budgets clients.
T ECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 43
45 e FIA
45e FOIRE INTERNATIONALE D’ALGER
UN CARREFOUR D’ÉCHANGE
ET DE PARTENARIAT
Traditionnel organisateur du pavillon français à la FIA, la Chambre de commerce et d’industrie de Paris a réuni 76 exposants
français représentant différents secteurs.
La Foire internationale d’Alger (FIA), dans sa 45e édition, s’est déroulée du 30 mai au 5 juin, au Palais des expositions des Pins Maritimes. Signe particulier : une participation nationale et internationale record. Elle aura été, en outre, une vitrine idéale des mutations
économiques que connaît l’Algérie.
«50 ans d’édification», telle était la thématique retenue pour cette
manifestation économique phare et qui a enregistré, cette année, la
participation de près d’un millier d’exposants dont 620 étrangers
représentant 36 pays et 370 nationaux.
Le pavillon français fort de 76 entreprises, venues exposer leurs produits et savoir-faire à l’occasion de ce rendez-vous économique, a
été, pour sa part, très visible. En témoignent les nombreux visiteurs,
entre professionnels et curieux. Traditionnel organisateur du pavillon français à la FIA, la Chambre de commerce et d’industrie de
Paris a réuni ses exposants pour représenter différents secteurs mais
aussi pour prospecter le marché algérien et rechercher les opportunités d’affaires et des partenaires locaux, et profiter des occasions
offertes par l’élan nouveau de l’économie algérienne. Des prises de
contact et des rencontres professionnelles se sont déroulées tout au
long de la manifestation. Rappelons que c’est le secteur des services
qui a représenté le gros de la participation française, avec 25 entreprises représentant notamment le secteur bancaire, le transport et
les services aux opérateurs économiques.
44
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
La FIA est devenue un véritable carrefour d’échanges économiques
et commerciaux. Ses organisateurs se sont fixés pour objectifs de
proposer les opportunités d’affaires, de partenariat et d’investissement dans différents secteurs et filières à l’instar des services,
l’ameublement et la décoration, la sidérurgie et la métallurgie et les
matériaux de construction.
Une superficie totale de 47.160 m2 a été réservée aux opérateurs
économiques algériens et étrangers venus de neuf (9) pays d’Europe, dont la France, quatre (4) d’Asie, six (6) des Amériques, huit
(8) du Monde arabe dont l’Egypte, en tant qu’invité d’honneur.
S’agissant du pavillon national, qui regroupe 370 entreprises, dont
80% sont des PME, il a été nettement dominé par le secteur privé.
Une superficie totale de 32.725 m2 lui a été réservée.
Le continent européen, par ailleurs, a été représenté par la France, la
Turquie, l’Allemagne, la Pologne, le Portugal, la Serbie, la Hongrie, la
Grande-Bretagne et l’Italie.
L’Asie n’était pas en reste puisque des entreprises chinoises, vietnamiennes, indiennes et malaisiennes ont représenté chacune leur
pays respectif, alors que les Amériques étaient représentées par les
Etats-Unis d’Amérique, l’Argentine, le Brésil, Cuba, le Venezuela et
le Pérou.
n Amine Douzi
45 e FIA
Yacine Benaïssa Responsable à SAM Outillage Algérie et Maghreb
«Participation positive à la Foire d’Alger»
PARTENAIRES : Vous opérez dans le segment de l’outillage qui
comporte des produits utilisés dans plusieurs secteurs. Quelle
sont vos principaux clients?
Yacine Benaissa : Sam est une société spécialisée dans la
fabrication d’outillage à main. Créée en France en 1906, elle est classée
actuellement deuxième en Europe et quatrième au monde dans
son secteur. Nous avons un catalogue composé de 9800 références
réparties sur 20 familles d’outils, dont les outils à main, les clés de
serrage et toute une gamme destinée au secteur automobile.
Comment se présente la configuration du marché algérien
de l’outillage ?
Le marché algérien de l’outillage connaît une concurrence agressive,
parfois il y a une concurrence qui nous gêne un peu, à l’exemple de la
filière asiatique dont les produits sont de qualité moindre et vendus
à prix réduits. Dans ce contexte, nous adoptons une démarche
commerciale orientée vers l’écoute et la satisfaction de la clientèle. Et
les résultats sont là. En effet, notre part du marché s’élève à 36%, et
nous arrivons deuxième sur le marché algérien.
Et qu’en est-il de votre déploiement sur le marché ?
Actuellement, la société SAM dispose d’une organisation assez simple
en Algérie. Nous avons actuellement quatre distributeurs, mais nous
comptons rehausser le niveau de représentation de la marque Sam sur
le marché algérien afin de mieux piloter et contrôler notre activité et
accompagner nos distributeurs à faire leurs démarches techniques.
Nous venons d’introduire une demande auprès du ministère du
Commerce pour obtenir un agrément afin d’ouvrir un bureau de
liaison.
Quelle est l’importance de la participation aux foires et
expositions dans votre stratégie commerciale ?
Nous sommes des habitués de ce genre de manifestations. Nous
participons souvent aux différents salons organisés en Algérie.
Mais pour la 45e Foire internationale d’Alger, c’est notre deuxième
participation. Je pense que la Foire d’Alger est bénéfique pour
l’entreprise, nous avons reçu à notre stand des clients et des opérateurs
qui veulent connaître la marque. Notre participation a été assez
positive.
Avez-vous des projets en perspective pour développer ou
diversifier vos activités dominées jusqu’ici par la distribution ?
Effectivement, nous avons actuellement un projet de réalisation d’une
unité de fabrication de produits de rangements d’outillages, en d’autres
termes des caisses à outils métalliques. La direction de Sam Outillages
(France) nous a accordé toutes les décisions et autorisations pour
concrétiser ce projet. En outre, nous comptons, d’ici 2015, lancer un
partenariat avec nos distributeurs afin de créer une filiale dotée d’un
stock et d’un magasin central. n Entretien réalisé par Amine Douzi
PARTENAIRES N°7/MAIS-JUIN 2012 45
45 e FIA
A l’occasion de la 45e édition de la foire internationale d’Alger, la CCIAF a honoré ses nombreux
invités, algériens et français, par un diner spécial.
46
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
45 e FIA
Pascal Huguenin Directeur Commercial à Airva Maghreb
«Un intérêt très marqué des opérateurs
à la recherche de produits de qualité»
PARTENAIRES : Pouvez-vous nous présenter votre société ?
Pascal Huguenin : Airva est une société française qui existe depuis
1987. Elle active dans la distribution d’équipements de climatisation
de fabrication américaine, française et australienne. Précédemment,
Airva était représentante de la marque américaine Coleman pour les
climatiseurs de véhicules. Actuellement, notre partenaire américain
en fabrique 300 000 unités par an, ce qui permet d’avoir un bon
rapport qualité/prix. Aussi, nous assurons la représentation pour
Coleman des climatiseurs pour bâtiments comme les aéroports,
les supermarchés et les écoles. Ces derniers sont dotés de 21 Kw de
puissance de refroidissement et fonctionnent à des températures
pouvant atteindre les 54°C à l’extérieur.
Est-ce que vous avez des produits adaptés au marché algérien du
point de vue économique et climatique ?
En effet, les climatiseurs destinés aux aéroports, aux supermarchés,
aux écoles que je viens d’évoquer sont des produits tout à fait
adaptés au marché algérien, ils sont très fiables et efficaces et de
longue longévité. Notre société vient de s’installer en Algérie, et
nous avons effectué nos premières livraisons à deux partenaires,
à savoir la société El Awal à Staouéli et Bakter qui sont spécialistes
dans la climatisation.
Je pense que les utilisateurs algériens sont des utilisateurs avisés, et
ont besoin de produits fiables et durables à des prix raisonnables.
Vous avez participé à la Foire Internationale d’Alger. Avez-vous
ressenti un intérêt des opérateurs économiques algériens à vos
produits ?
C’est notre première participation à cette Foire au cours de laquelle
nous avons eu de nombreuses visites de sociétés qui sont venues se
renseigner sur nos gammes de produits. Il y a eu un intérêt très marqué
aussi bien des particuliers que des entreprises car il y a effectivement
une recherche de produits de qualité.
Le mot de la fin…
A l’avenir, notre objectif est de bien faire connaître notre marque Airva,
Coleman et Narvair, puisque il s’agit de marques de climatiseurs
reconnus à travers le monde. Je crois que le marché algérien mérite
d’être prospecté car les besoins sont là, et il y des spécialistes qui
peuvent installer et maintenir ces équipements.
n Entretien réalisé par Amine Douzi
F ORMATION
FADILA BERKAL
DIRECTRICE GÉNÉRALE DE DEMOS ALGÉRIE
«LA FORMATION,
UN OUTIL POUR LE
DÉVELOPPEMENT»
Avec plus de 2400 formations dans divers domaines et spécialisé dans les thématiques liées au management,
conduite du changement, conduite de projet, commerce extérieur, marketing et ressources humaines…,
l’organisme Demos Algérie ambitionne à une place de leader en matière d’offre de formation.
PARTENAIRES : Demos se présente en tant
que leader de la formation professionnelle
en Europe et dans de nombreux pays dans
le monde, dont l’Algérie. Parlez-nous un peu
plus de Demos… Depuis quand êtes-vous
présent en Algérie ? Pourquoi le choix de
l’Algérie ?
Fadila Berkal : Le groupe Demos est l’un
des leaders mondiaux dans le domaine de
la formation professionnelle, créé en 1972
en France par Monsieur Jean-Marie Paul
WEMAERE, Président du groupe. Il n’a eu
de cesse de diversifier son offre formation
et présente aujourd’hui plus de 2400 formations dans les domaines des ressources
humaines, de la comptabilité, de l’audit et
du contrôle interne, de l’hygiène et sécurité,
dans le management et la conduite de projets… Demos c’est aussi une représentation
internationale ; il possède des filiales en Espagne, au Royaume Uni, aux Etats Unis, au
Maroc et en Algérie.
Demos, à travers sa filiale américaine
HEMSLEYFRASER, figure dans le TOP
20 des entreprises de formation professionnelle dans le monde (édition de janvier
2012 du classement annuel du site américain TrainningIndustry.com).
En 2009, après une expérience sur le marché de la formation en Algérie, à travers un
programme de formation dans le cadre
d’une assistance technique au ministère de
la Formation et de l’enseignement professionnels pour la gestion des programmes
de recyclage et des plans de formation des
48
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
entreprises du secteur public (2005-2008),
Demos a créé sa filiale en Algérie, « Formademos Algérie » qui est à la fois un établissement de formation professionnelle agréé,
une école de langue et un bureau de conseil
en formation.
Quelles sont vos offres les plus importantes ?
Vers quels secteurs d’activités sont orientées
les formations que vous proposez ?
L’offre de formation de Formademos Algérie, est très diversifiée, puisqu’elle propose
l’ensemble des formations dispensées par
le groupe Demos, à savoir plus de 2400
formations dans divers domaines ; elle se
spécialise néanmoins un peu plus, de par
la demande de ses clients, dans les thématiques liées au management, conduite du
changement, conduite de projet, comptabilité, commerce extérieur, marketing et
ressources humaines. Nous proposons par
ailleurs, un catalogue de formation en elearning de plus de 1200 modules et avons,
dans ce cadre, formé les salariés de Wataniya
Télécom pour lesquels nous avons réalisé
plus de trente mille actions de formation en
2010 et 2011.
Notre offre mixte : formation en présentiels et en e-learning est d’ailleurs l’un de
nos principaux atouts car nous permettons
à nos clients de faire évoluer leurs connaissances et savoir avec des outils modernes
tels que le e-learning. Formademos Algérie
est une jeune entreprise forte de l’expertise
d’un grand groupe dont l’expérience et la
présence à l’international offrent d’énormes
capacités en termes de démarches et d’outils
pédagogiques, ce qui fait de nous une entreprise alliant l’expertise internationale à la
connaissance et la compréhension des problématiques locales. C’est là notre principale
force. D’autant que la demande en matière
de formation s’oriente dans la majorité des
cas à solutionner des problèmes liés à la gestion quotidienne des entreprises et, qu’à partir de là, la mixture des savoir-faire étrangers,
axés sur les résultats et notre connaissance
des procédures et de la culture locale, nous
permet de proposer des formations adaptées aux attentes de nos clients.
Comment évaluez-vous votre présence en
Algérie ?
Formademos Algérie travaille beaucoup
avec le secteur des Télécoms, sans doute
parce que avec ses dimensions internationales et ses recours aux nouvelles technologies, il est l’un des secteurs les plus demandeurs en matière de formation ; cependant,
nous travaillons aussi avec d’autres secteurs
économiques : agroalimentaire, commerce
extérieur,...
Quels sont vos objectifs à moyen et long
termes ?
Nos objectifs à moyen et long termes, c’est
de pouvoir positionner Formademos sur le
marché de la formation en Algérie comme
l’un des organismes incontournable en matière de formation.
n Entretien réalisé par Karima Merabti
C ULTURELLE
JEAN-CLAUDE VOISIN
DIRECTEUR DE L’INSTITUT FRANÇAIS D’ALGER
«Pour un espace culturel
commun»
Récemment arrivé à Alger, le
nouveau directeur de l’Institut
français d’Alger a pris ses
fonctions depuis trois mois.
Ambitieux, l’homme espère
bien donner un autre souffle
et des couleurs arc-en-ciel à
la culture française en Algérie
mais également créer un espace
commun pour permettre le
dialogue des deux cultures,
algérienne et française. Quel
autre meilleur moyen de
rapprocher les hommes ?
M. Jean-Claude Voisin nous
livre, dans l’entretien qui suit,
quelques-uns de ses secrets.
PARTENAIRES : Vous nous recevez,
aujourd’hui, à l’Institut français d’Alger, exCentre culturel français d’Alger. Pourquoi le
choix de changer d’appellation ?
Jean-Claude Voisin : La nouvelle
appellation « Institut français d’Alger»,
comme nous avons l’institut français de
Rabat, de Beyrouth, de Téhéran, est une
dénomination qui répond au seul souci
d’harmonisation afin que nous ayons, dans
tous les pays du monde, la même et unique
appellation. Comme pour les Anglais avec
le « British institute » ou les Espagnols
avec le Cervantès, la France a fait le choix de
n’avoir qu’une seule appellation pour ce qui
est de ces centres à travers le monde.
Quelles sont, aujourd’hui, les missions de
l’Institut français à Alger ?
Ici à Alger, comme dans tous les instituts français à travers le monde, nos
missions sont de plusieurs ordres ; il y
a les missions liées à la langue française,
les missions liées aux études en France
ainsi que les orientations des étudiants
étrangers qui veulent partir faire des
études supérieures en France et, enfin,
il y a le troisième volet, généralement le
plus visible, car bénéficiant d’une plus
large publicité : les activités artistiques
et culturelles.
Justement, quelle est la place réservée à
l’action culturelle par l’Institut français ?
De manière générale, nous agissons sur
deux gros chantiers. Je vous ai parlé,
dans un premier temps, de la langue
française, son développement par
l’apprentissage et l’amélioration de la
langue française à travers les cours que
nous proposons et les concours organisés dans l’enceinte de l’Institut français.
L’autre chantier est celui relatif à la culture
qui, soit dit en passant, se trouve être la vitrine la plus visible et la plus spectaculaire.
L’action culturelle se décline, par ailleurs,
sur deux approches : la première, c’est de
faire connaître le savoir-faire français
par la qualité de la production culturelle
exclusivement française. Il faut savoir, à
ce propos, que le gouvernement français
finance, par le biais des impôts prélevés
sur les citoyens français, le déplacement
des artistes français à travers le monde.
Une manière de véhiculer et faire la promotion de l’image actuelle de la France
dans ce qu’elle a de mieux. Nous sélectionnons, à titre illustratif, en France,
avec les recommandations de notre Institut à Paris, des artistes référencés venant de différents domaines : arts plastiques, musique classique, jazz, danse
contemporaine, et nous les faisons
bénéficier de cette aide pour des tournées mondiales. Ceci pour la première
approche. Notre deuxième approche
consiste à travailler à une coopération
entre des artistes français et algériens.
Personnellement, je compte bien engager ce processus, qui, peut-être, n’était
pas tout à fait développé jusqu’à présent, mais qui me paraît essentiel pour
créer des ponts entres les hommes. Cela
permettra également la promotion de
la profession artistique entre les deux
rives. Concrètement, nous travaillerons
davantage pour permettre, de plus en
plus, aux jeunes artistes algériens de
PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 49
C ULTURELLE
collaborer avec les artistes français et
leur permettre d’exposer dans notre
maison, à l’Institut français. La France a
une mission dans l’approche culturelle
connue et reconnue dans le monde
entier. Elle trouve tout son sens dans
l’encouragement aux artistes à travers
le monde. Pour preuve, nous avions
reçu, il y a trois semaines de cela, Lukua
Kanza, un groupe du Congo Kinshasa,
venu se produire ici. Il se trouve que la
France, depuis 10 ans, finance les tournées internationales de ce groupe. C’est
une grande tradition française. Repérer
les talents à travers le monde, les aider
ensuite, car nous pensons aussi que
c’est un enrichissement, ne serait-ce
que pour notre seule culture. Je souhaite vivement, ici en Algérie, aider les
jeunes artistes et talents algériens que je
vais découvrir dans les domaines de la
danse, du théâtre, des arts plastiques et
de la musique traditionnelle. Il ne s’agit
pas, ici, de remplacer le gouvernement
algérien. D’abord, nous n’avons pas à le
faire, ensuite, on ne peut pas le faire.
L’Institut français est devenu au fil des
années un repaire pour les Algérois à la
recherche d’un nouveau souffle culturel.
Comment expliquez-vous cet engouement ?
J’imagine que nous sommes un des
lieux qui proposons une programmation culturelle quasi quotidienne et
des plus intenses. Je n’ai pas encore eu
connaissance, mis à part le Palais de la
Culture où l’activité est très riche, d’un
programme, sur les trois mois à venir,
d’une galerie de peinture ou autre exposition. Je pense expliquer l’image de
notre Institut français d’Alger et l’intérêt
qu’il connaît par deux choses, à mon
sens, fondamentales : Il y a d’abord l’intensité de la programmation, ensuite,
la régularité de la programmation. Le
public sait, par exemple, que tous les
mercredis nous proposons des séances
de cinéma et les jeudis, c’est soit une
conférence, soit un concert. Tout ce que
nous proposons, nous le faisons d’une
manière professionnelle avec le souci
d’une qualité internationale. Tout cela
participe à l’image de notre Institut et
qui explique, entre autre, la place que
50
N°7/MAI-JUIN 2012
PARTENAIRES
nous occupons sur la scène culturelle
algéroise.
Il semblerait que vous ayez décidé
de travailler davantage avec les
associations…
Absolument. C’est une question fondamentale parce que tout simplement,
c’est du bon sens. Dans tous les pays où
je suis passé, ce sont, en effet, les associations qui font le travail sur le terrain,
non pas les institutions officielles. En
France, à titre d’exemple, on a un peu
plus d’un million d’associations de tous
bords, culturelles, caritatives, sportives,
sociales, etc. Ce n’est un secret pour personne, la qualité, le niveau de prise de
conscience et la mobilisation citoyenne,
dans le domaine culturel notamment,
passent par les associations.
En Algérie, je suis en train de découvrir, au fur et à mesure, les associations
culturelles. Ce sont de jeunes gens
bénévoles qui accomplissent un travail
admirable sur le terrain pour encadrer
les jeunes, leur donner un idéal et des
valeurs saines et solides. Je pense qu’il
est de notre devoir de nous rapprocher
de ces associations, les aider et participer, en leur compagnie, à cet enjeu fantastique qui est le développement de la
citoyenneté, de l’individu dans sa prise
de conscience de l’environnement et
des problèmes de la société.
Il semblerait aussi que vous ayez décidé
d’opter pour des spectacles hors des murs
du Centre. Qu’est-ce qui motive ce choix ?
L’essentiel de notre travail rejoint, en
fait, le travail des associations ; c’est, primo, pour faire connaître la production
française. Nous allons à la rencontre
du monde arabophone, l’arabe étant la
langue officielle en Algérie. Il y a une
tradition française très forte en Algérie
certes, mais pour nous, on ne peut pas
imaginer que nous ne sommes là que
pour offrir des spectacles compréhensibles par les seuls francophones. Nous
nous y adaptons, par conséquent, pour
que des personnes curieuses du monde
arabophone puissent venir chez nous et
trouver des gestes culturels artistiques
et musicaux, qui plus est, peuvent favoriser leur développement personnel.
La deuxième chose qui explique ce
choix est qu’on ne peut toucher un
large public par la seule production
présentée dans l’enceinte de notre Institut. Dans la tête de l’individu, partout
dans le monde d’ailleurs, il existe une
sorte de formatage, en fonction de sa
culture, de son éducation, la couche
sociale à laquelle il appartient. Nous
l’avons vécu en France avant Jack lang.
Pour des raisons diverses, nous savons
qu’il y a des individus qui s’interdisent
certains lieux pensant que ces lieux ne
sont pas pour eux. Il s’agit là d’une auto
sélection. Si l’on sort donc du Centre, et
que l’on aille au plus proche du public
et dans des niches, des endroits qui sont
fréquentés par des personnes qui ne
viennent pas forcément pour ça d’ailleurs, je pense qu’on va toucher plus
de personnes et donc associer plus de
monde à la réflexion et au débat culturel. Autrement dit : nous allons à la rencontre du public.
Un dernier mot…
Je rencontre quotidiennement beaucoup
de potentiel ici en Algérie. Il existe des
compétences formidables à tout point
de vue. Je suis là pour quelques années et
mon vœu le plus cher, c’est de développer ce pays qui m’accueille et participer à
son épanouissement culturel.
n Entretien réalisé par Karim Benamar

Documents pareils