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ISSN 5271-2011 - N° 7 - Mai-Juin 2012 Ali Kahlane Président de l’association des fournisseurs de services Internet « Les TIC sont à l’économie ce que l’énergie est à l’usine et au transport » Nassim Kerdjoudj Chief Excutive Officer à Net-Skills « La qualité du service, un point d’honneur » Culturelle Dossier SUR LA Jean-Claude Voisin Directeur de l’Institut français d’Alger « Pour un espace culturel commun » ÉDITORIAL La publication de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française Site Web : www.cciaf.org Contact : [email protected] Villa Malglaive, 1, rue du Pr Vincent, Alger Tél. : +213 (0) 21 74 72 77 Fax :+213 (0) 21 74 72 67 Directeur de la publication Jean-Marie Pinel Président : Jean-Marie PINEL Vice-président : Touffik FREDJ Directeur général : Réda EL BAKI [email protected] Assistante DG : Fadila AISSAOUI Tél. : +213 (0) 21 74 72 77 poste 113 [email protected] Responsable de l’appui aux entreprises Nabila BELAZIZ Tél. : +213 (0) 21 74 72 77 poste 115 [email protected] Responsable de l’administration et de l’assistance juridique aux Entreprises Alain BOUISSIERES Tél. : +213 (0) 21 74 72 77 poste 117 [email protected] Responsable formation El Faiza DJEBAILI [email protected] Responsable de la veille juridique et de la réglementation Yasmine BETROUNI Tél. : +213 (0) 21 74 72 77 poste 129 [email protected] Chargée des Adhésions Fadila DELHOMME Tél. : +213 (0) 21 74 72 77 poste 125 [email protected] Conception, réalisation et publicité 10, rue Achour Maïdi (ex-rue Ampère), Alger Tél. : +213 (0) 21 63 91 69 Fax : +213 (0) 21 63 91 67 www.pixalcommunication.com [email protected] Directrice Taous AMEYAR [email protected] Directeur de la Rédaction Karim BENAMAR [email protected] Rédaction Amine DOUZI, Djemaa TIMZOUERT Salah ZIAD, Mahmoud CHAAL Kamel ZOURDI, Karima MERABTI Service commercial Zohra DAOUDI [email protected] Sabeha BERRAH [email protected] Lila HOUNAS [email protected] Création et infographie Riad AMITI [email protected] Correction Yamina HAMMA [email protected] Photos Zouheir MAACHA Ressources humaines Nouredine MAACHA, Mohamed DEGUIGUI Impression : ICG Aïn Benian Les articles et points de vue publiés dans cette revue ne reflètent pas nécessairement les positions de la CCIAF. Cette publication est distribuée gracieusement aux adhérents de la CCIAF. Chers adhérents, A l’approche du 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, la mission fondamentale de la Chambre de commerce et d’industrie algérofrançaise, qui est de favoriser le rapprochement des entreprises algériennes et des entreprises françaises dans le cadre de partenariats, prend tout son sens, celui de l’Histoire. La coopération économique, telle qu’elle existe aujourd’hui entre nos deux pays, participe en effet au développement harmonieux de nos échanges que nous voulons inscrire dans la durée. La France et l’Allemagne ont conjuré un siècle d’affrontements sanglants par leur coopération économique qui a entraîné beaucoup d’autres rapprochements. A n’en pas douter, si nous réussissons à créer des relations économiques équilibrées entre nos deux pays, l’entente entre nos deux peuples sera achevée. Nos entreprises, de part et d’autre de la Méditerranée, qu’elles soient publiques, qu’elles soient privées, ont relevé un défi extraordinaire au cours de ce demi-siècle, celui de donner à la relation algéro-française un cadre privilégié et, plus que tout, des perspectives sur le long terme. Le bilan que nous avons dressé de nos actions le 31 mai dernier lors de notre Assemblée Générale (missions d’accompagnement, journées de présentation du marché algérien dans les CCI de France, séminaires, commissions, etc.) démontre la volonté pérenne qu’ont les entreprises algériennes et françaises de se rapprocher pour travailler ensemble. La présence française encore très marquée cette année lors de la 45e Foire internationale d’Alger, mais aussi lors des Salons spécialisés, annonce un second semestre pour 2012 riche en réalisations de projets, projets auxquels la CCIAF associera, comme toujours, sa communauté d’adhérents. Bonnes vacances à toutes et à tous, et bonne fête de Ramadan. J. M. PINEL Président de la CCIAF S O M M A I R E N°7/MAI-JUIN 2012 n EDITORIAL 3 : Jean-Marie PINEL Président de la CCIAF n ACTIVITÉS CCIAF 06 : La franchise en Algérie : Une alternative à développer 07 : HSE : obligations de l’entreprise et responsabilité du dirigeant 09 : L’entreprise face au problème du foncier 10 : Formation achat Supply 11 : Organisation des grands événements : AlgOé décline son expérience 13 : Le code du travail disséqué 14 : Formation recouvrement de créances 15 : Conférence Jean-Marie Pinel 17 : André Parant, nouvel ambassadeur de France en Algérie n MANAGEMENT 18 : RAMZI OUALI (responsable département juridique et fiscal chez KPMG Algérie) : «Pour une place de leader sur le marché algérien et régional» 19 : 11e Symposium International - MDI Business School n CHRONIQUE 21 : Le sommet européen de Bruxelles préserve l’essentiel n 45E FOIRE INTERNATIONALE D’ALGER 44 : Un carrefour d’échange et de partenariat 45 : YACINE BENAÏSSA Responsable à SAM Outillage Algérie et Maghreb : «Participation positive à la Foire d’Alger» 46 : Soirée CCIAF 47 : PASCAL HUGUENIN Directeur Commercial à Airva Maghreb : «Un intérêt très marqué des opérateurs à la recherche de produits de qualité» n DOSSIER 23-42 CAP SUR LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE • ALI KAHLANE, Président de l’Association des fournisseurs de services Internet : «Les TIC sont à l’économie ce que l’énergie est à l’usine et au transport » • MILOUD BOUDERBALA, Directeur régional à Condor : «Nous comptons investir davantage…» • MOHAMED SALAH, Conseiller chargé de la relation presse et des relations publiques auprès du PDG de Mobilis : «Mobilis ne peut être absent au lancement de la 3G» • NASSIM KEDJOUDJ, Chief Executive Officer à Net-Skills : «La qualité du service, un point d’honneur» • Contribution FETAH OUZZANI • RACHID MOUSSAOUI, DG de l’ Agence nationale du développement de la PME (ANDPME) : «Priorité à l’appropriation des TIC par les PME et à l’innovation» • Le Salon « Talents et Emploi» à Oran • Ali Kahlane Président de l’entreprise Satlinker : «Notre pays ira forcément vers la technologie du Cloud» • Téléphonie mobile : La 4G, les raisons d’un choix • Colloque international à Oran : L’impact des TIC sur l’entreprise au menu • 13e Salon International du futur technologique (SIFTECH) n FORMATION 48 : FADILA BERKAL, Directrice générale de Demos Algérie : «La formation, un outil pour le développement» n CULTURELLE 49 : JEAN-CLAUDE VOISIN, directeur de l’Institut français d’Alger : «Pour un espace culturel commun» A CTIVITÉS CCIAF LA FRANCHISE EN ALGÉRIE UNE ALTERNATIVE À DÉVELOPPER La Chambre de commerce et d’industrie algéro-française, (CCIAF), a accueilli, le 16 mai dernier, Maître Hind Benmiloud, dans le cadre d’une tribune sur le thème des avantages qu’il y a pour les entreprises à développer la franchise en Algérie. M e Benmiloud a articulé son intervention à partir de la définition classique de la franchise qui est un concept né aux Etats-Unis d’Amérique dans les années 1920. Il se définit comme une méthode de collaboration entre, d’une part, une entreprise, le franchiseur et, d’autre part, une ou plusieurs entreprises, les franchisés. D’emblée, l’intervenante a qualifié la franchise de commerce de qualité qui assure la traçabilité du produit et la sécurité du consommateur dès lors qu’il ne peut y avoir de contrefaçon ou de tricherie, le produit étant sûr. C’est une façon, a-t-elle expliqué, de transfert de savoir-faire, d’apprendre à créer et à gérer l’entreprise dans la transparence. « La franchise, c’est comme acheter plus et à petit prix », a-t-elle résumé, en notant la différence entre la franchise et l’importation. Soulignant que les Algériens aiment les marques connues et reconnues, Me Benmiloud a plaidé pour le développement de la franchise qui est, par ailleurs, un secteur générateur d’emploi en Algérie. «Aujourd’hui, je pense que tous les discours (officiels Ndlr) convergent sur la nécessité de la création d’entreprise, son déve- loppement et sa pérennisation », a-t-elle dit pour arguer l’utilité de promouvoir la franchise. Selon elle, le franchiseur assiste son franchisé de bout en bout dans un contrat gagnant-gagnant avec, tout compte fait, une relation de confiance. L’hôte de la CCIAF n’a pas manqué de relever les problèmes que rencontrent les franchisés algériens et les obstacles qui leur sont imposés en raison de la mentalité dominante chez les pouvoirs publics qui pensent à l’importation quand on leur parle de franchise. « Notre combat, pour ceux qui croient à la franchise, est de faire en sorte que les pouvoirs publics soient sensibilisés et de savoir que la franchise est une alternative (…). C’est un modèle qu’on doit adopter », a-t-elle souligné. L’oratrice, qui note que la franchise se porte bien dans le monde, explique qu’en commençant avec la franchise internationale, on acquiert un savoir-faire et on débouche sur la franchise nationale. Quant à l’avenir de ce modèle en Algérie, Me Benmiloud a estimé qu’il s’agit de l’avenir du business tout entier, soulignant que tant que les politiques n’ont pas compris l’enjeu et le rôle de l’économie, on ne peut pas développer la franchise. n Kamel Zourdi Me Hind Benmiloud AVOCATE SPÉCIALISTE DE LA FRANCHISE «La franchise se développe petit à petit en Algérie» PARTENAIRES : Quelle évaluation faites-vous de la situation de la franchise en Algérie ? Hind Benmiloud : La franchise se développe petit à petit en Algérie. Alors que des obstacles tels que l’absence de transfert de royalties et les difficultés inhérentes à l’importation d’une manière générale existent, cela ne l’empêche pas de se développer petit à petit. Quels sont les avantages pour le franchisé ? En fait, il a plusieurs avantages. Le franchisé est assisté lorsqu’il entre dans un réseau ; si c’est un jeune entrepreneur, il apprend à gérer avec transparence et bonne gouvernance son entreprise. Il 6 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES bénéficie d’un réel transfert de savoir-faire et de la notoriété de la marque qui lui garantit une clientèle sans publicité. Et quel avenir prévoyez-vous pour ce secteur en Algérie ? Le potentiel en Algérie est grand. Il faut juste que les pouvoirs publics soient convaincus de l’intérêt de ce modèle de commerce qui garantit la qualité, la traçabilité du produit pour le consommateur, la traçabilité des flux financiers, et qui est, sans conteste, une alternative de lutte contre l’informel. Je suis persuadée, au vu des résultats de croissance de la franchise dans le monde même en période de crise, que ce modèle intéressera nos gouvernants à l’avenir. n Entretien réalisé par Kamel Zourdi HSE : OBLIGATIONS DE L’ENTREPRISE ET RESPONSABILITÉ DU DIRIGEANT «L’ERREUR, UN GISEMENT DE PROGRÈS ET DE SÉCURITÉ» L’amélioration des systèmes de sécurité, l’impact économique de la sécurité dans l’entreprise et la culture de sécurité ont été les points développés au cours d’un séminaire, le 22 mai, au niveau de la CCIAF à Alger. L a rencontre, à laquelle ont pris part une trentaine de représentants d’entreprises, a été animée conjointement par Jean-Luc Hébrard, consultant en organisation industrielle, et Abdellah Belhadj, consultant-formateur en management Q-HSE. Jean-Luc Héberad distingue, d’emblée, entre prévention et protection. Il explique : « Il y a dans toute entreprise des barrières de protection et de prévention. Je prends l’exemple d’une usine chimique ; vous avez comme barrière de prévention, à titre illustratif, un automate qui va contrôler les températures d’un réacteur, et qui va, au-delà d’une certaine température, arrêter le système d’une manière indépendante de la conduite des opérateurs. Ceci est un système de prévention. Le système de protection, par contre, est appelé à protéger le réacteur en question en cas d’explosion ou d’incendie ». En effet, la prévention ne peut être franchie même lorsque la protection est assurée au sein d’une entreprise, incite l’orateur. « La prévention, a-t-il souligné, doit être obligatoirement mise en place afin de réduire les risques lorsqu’un accident survient. Et comme le risque zéro n’existe jamais, il faut prévoir des protections pour limiter la gravité des effets. Un risque, c’est une probabilité d’occurrence et une gravité des effets. La probabilité d’occurrence est diminuée par les barrières de prévention, alors que la gravité des effets va être diminuée par les barrières de protection ». A signaler également que l’erreur pourrait être traitée et capitalisée de sorte à maintenir la sécurité de l’entreprise. Traiter positivement l’erreur, selon l’expert, consiste à valoriser le contenu cognitif de celle-ci. «L’erreur permet de comprendre ce qui s’est passé au niveau de l’organisation, au niveau de soi-même, au niveau du fonctionnement de l’équipe et au niveau du système dans lequel l’équipe s’intègre. L’erreur devient alors un gisement de progrès, qui va permettre d’augmenter le niveau global de sécurité dans une entreprise», a dit, par ailleurs, Jean-Luc Héberad. Il y a, d’autre part, une hiérarchie que l’on doit respecter en vue d’asseoir des systèmes de sécurité dans une entreprise. C’est ce que mit en exergue Abdellah Belhadj, qui estime que « la hiérarchie à respecter pour mettre en place des systèmes de sécurité s’établit par rapport à l’importance du facteur humain, qui est souvent à l’origine des problèmes. Il faut agir en amont avant que l’événement ou l’accident ne se produise. On agit par la responsabilisation mais également par les compétences qu’on donne au personnel par le biais des formations. La culture de sécurité va être perçue à travers le comportement dans les actions du personnel au sein de l’entreprise ». Par ailleurs, l’orateur a abordé le point relatif à la sécurité des travailleurs dans le cadre de l’activité avec les sous-traitants. Selon M. Belhadj, la responsabilité des sous-traitants ne peut être acquise que s’ils respectent le volet conformité-réglementaire. « Et l’état algérien a exigé des entreprises sous-traitantes d’élaborer un plan hygiène et sécurité comprenant l’ensemble des dispositions à faire respecter et les mesures nécessaires pour faire un travail en toute sécurité», a expliqué le consultant. La gestion des risques requiert un ensemble d’outils mis en œuvre pour concourir vers la sécurité en phase de réalisation. «Pendant la réalisation, a indiqué le spécialiste, le risque est géré à travers les éléments de mitigation, c’est-à-dire à travers la communication et les briefings HSE (Hygiène, Sécurité et Environnement) au début de l’activité journalière, en expliquant aux employés les risques de leur travail, les nouveautés, etc. Lorsque le retour sur les accidents et incidents est examiné, on retrouve toujours un changement qui n’a pas été intégré, et qui est à l’origine de l’incident de l’accidentologie. Les risques sont également gérés par les inspections programmées ou inopinées et les audits. Faire confiance, c’est bien. Mais n Djemaa Timzouert contrôler, c’est encore mieux». PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 7 A CTUALITÉ CTIVITÉSCCIAF CCIAF 8 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES A CTIVITÉS CCIAF COMMISSION RÉGLEMENTAIRE L’ENTREPRISE FACE AU PROBLÈME DU FONCIER La Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF) a tenu, le 24 mai dernier, sa commission réglementaire au niveau de la Villa Malglaive. La commission, dont le thème a été « l’entreprise face à la problématique du foncier », a été animée par Maître Fawzi Marref, Notaire. Les participants à la réunion ont évoqué les difficultés d’accès au foncier, notamment industriel, et les tracasseries administratives qui se dressent face aux investisseurs. E n effet, le foncier industriel reste le talon d’Achille de la promotion industrielle en Algérie et nombreux sont les investisseurs qui se plaignent des conditions d’accès au foncier. D’emblée, Me Fawzi Marref a souligné que le foncier est le domaine le plus complexe, que ce soit sur le plan économique ou juridique car, a-t-il expliqué, « il absorbe le plus d’investissement ». Etant complexe, l’orateur a fait une halte sur ce constat : en Algérie, les problèmes et litiges sur le foncier se règlent pacifiquement contrairement à d’autres cas où le sang coule pour des litiges de propriété foncière. L’animateur de la réunion a ensuite énuméré les trois catégories du foncier, mettant l’accent sur les domaines privé et public de l’Etat et devant lesquelles les entreprises ont deux formules pour y accéder. Il s’agit de la cession et de la concession. Cette dernière formule est la plus prisée actuellement par les entreprises, avec la liberté d’accéder à la propriété. Selon Me Fawzi Marref, la difficulté d’accès au foncier pour l’entreprise tient à la nature de l’activité et au lieu de son implantation selon qu’elle soit une micro-zone, une zone d’activité ou une zone industrielle. Il souligne, toutefois, que l’Etat qui accorde du foncier aux investisseurs ne reste plus passif comme avant et suit le projet en exigeant de respecter sa vocation, les délais de réalisation, et d’aller jusqu’au bout du projet. Lorsque la concession est faite et que l’investisseur veut changer d’activité en cours de route, il peut le faire en ce qui concerne les projets au niveau local. Mais dès lors que le projet est d’envergure nationale et engage le Conseil national d’investissement (CNI), Me Marref indique que l’investisseur est soumis à l’obligation de mener son projet jusqu’au bout. Pour ce qui concerne le domaine public de l’Etat, l’orateur a indiqué qu’il est divisé en trois catégories, à savoir biens incessibles, biens inaliénables et biens imprescriptibles. Evoquant la question du cadastre, l’animateur de la rencontre a expliqué que le cadastre a vocation d’identifier les biens, soulignant que toutes les communes de l’Algérie sont cadastrées mais la moitié du pays ne l’est pas. « Avant, c’était le propriétaire, la personne qui est mise en exergue. Actuellement, c’est l’inverse. C’est le foncier qui intéresse et non la personne », a-t-il indiqué. n Kamel Zourdi PARTENAIRES N°06/MARS-AVRIL 2012 9 FORMATION ACHAT SUPPLY LA COMPÉTENCE AU SERVICE DE L’ENTREPRISE Au cours d’un séminaire de formation, portant sur les achats et la gestion de la Supply Chain dans une entreprise, une nouvelle réflexion sur l’entreprise a été abordée. Outre la place de l’homme et de la compétence au cœur de l’entreprise, il y a l’échelle des valeurs qu’il faut redéfinir. «I l faut redéfinir nos entreprises de manière à ce qu’elles soient souples et réactives. Cet objectif est conditionné uniquement si l’on met l’homme et la compétence au cœur de l’entreprise. Contrairement à la machine, l’homme est capable de changer rapidement s’il est motivé et compétent. Economiquement, c’est une nécessité de créer des structures souples et extrêmement réactives», a déclaré M. Nicolas Kourim, consultant en management lors d’un séminaire de formation portant sur les achats et la gestion de la Supply Chain dans une entreprise, et qui s’est tenu les 3 et 4 juin derniers au niveau du siège de la Chambre de commerce et de l’industrie algéro-Française à Alger. Animé conjointement avec un autre formateur, en l’occurrence M. Dominique Bonningue, le séminaire a vu la participation d’une quinzaine de représentants d’entreprises. Ainsi, tout en définissant la Supply Chain, «ce mode de gestion de l’entreprise qui met l’homme et la compétence au centre de l’entreprise», «ce système qui concerne la gestion des flux à l’intérieur de l’entreprise depuis le fournisseur du fournisseur jusqu’au client du client en passant par tous les flux internes de la production», M. Kourim préconisera la structuration des compétences dont disposent les entreprises en équipes de projet La Supply Chain requiert la définition d’une vision à adopter, mais aussi la fixation de standards de travail qui sont propres à l’entreprise. ayant des outils de travail différents. «Il faut qu’on change la chaîne de valeurs au sein des entreprises, et ce, en partant du client », a-t-il expliqué. Il y a lieu également de repenser de manière radicale toute la chaîne de production. «Il faut produire selon un maximum de flexibilité pour être vraiment au service du client», a-t-il expliqué. Par ailleurs, selon M. Bonningue, la Supply Chain requiert la définition d’une vision à adopter, mais aussi la fixation de standards de travail qui sont propres à l’entreprise. Le rôle du manager, selon lui, c’est de gérer l’ensemble de ces systèmes et de définir les règles qui vont permettre à ces flux de circuler, en moins de coûts, pour servir le client à temps. «Il y a une organisation indispensable pour faire fonctionner ce système de management, dont les principales fonctions regroupent les fonctions approvisionnement, les fonctions gestion des flux internes au niveau de l’entreprise, etc. Il y a ensuite les flux tournés vers les clients, c’est-à-dire l’administration des ventes (les commandes des clients) et la distribution et la livraison des marchandises», a expliqué l’intervenant, et de souligner qu’il existe trois indicateurs-clés de la performance de l’entreprise qui fonctionne selon le modèle Supply Chain : la qualité, les coûts et les délais. Les délais concernent la qualité du service client et le temps de livraison. Les coûts regroupent la non-qualité, les coûts de stockage... La qualité intéresse les pertes de temps et les produits qu’on est obligé de scraper, dira par ailleurs le formateur, qui rajoute que c’est le rôle du Supply Chain manager de mettre en place les organisations qui peuvent être variables d’une entreprise à une autre. Selon M. Bonningue, il faut mettre en œuvre une cohérence dans la chaîne de production : « Quand par exemple une pièce est livrée à un client, on doit produire une autre qui va la remplacer et on doit approvisionner la pièce qu’on vient de consommer en production pour générer une nouvelle commande au client. Et là, on est dans un processus «flux tiré», où les flux s’autoalimentent au fur et à mesure pour réapprovisionner l’ensemble de la chaîne», a-t-il expliqué aux participants qui, à l’occasion, ont eu droit à des exercices de simulation, des cas d’études et à l’initiation aux différentes pratiques des achats. Ce que qualifient certains d’entre eux de «formation positive», du moment qu’ils ont été associés dans leur formation durant ces deux journées. n Djemaa Timzouret 10 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES AC ORGANISATION DES GRANDS ÉVÉNEMENTS ALGOÉ DÉCLINE SON EXPÉRIENCE Spécialisée dans le management des grands projets événementiels, la Société AlgOé, de droit algérien, étale son savoir-faire et dévoile ses expériences devant un auditoire national rompu à l’organisation des grandes manifestations, de type sportif ou culturel. A ssocier des responsables algériens à cette initiative est une démarche fort intéressante puisque, l’Algérie a souvent organisé des manifestations internationales. L’expertise d’AlgOé peut être mise à profit, dans pareille situation. Créée en 1959 en France, AlgOé SA est une référence mondiale dans son segment d’activité. A l’image de la société mère basée à Lyon, la filiale algérienne intervient aussi dans l’organisation et le management de projets évènementiels d’envergure. «Elle contribue essentiellement à la réussite et à la livraison des infrastructures, en construction, sensées abriter cette manifestation », explique le Manager d’AlgOé, David Donnelly, dans son intervention devant les responsables d’entreprises et organismes publics présents à l’occasion de la journée organisée au siège de la Chambre du commerce et d’industrie algéro-française. AlgOé est à pied d’œuvre, actuellement, dans l’organisation des jeux olympiques de Londres. Elle est également associée dans l’organisation du plus grand évènement sportif de la planète, en l’occurrence la coupe du monde de football de 2014 qui aura lieu au Brésil. Cependant, la désignation d’AlgOé pour piloter ce genre de projet n’est pas le fruit du hasard. Ses conquérants connaissent ses performances. Son expérience est qualifiée d’unique, par les spécialistes. Les méthodes d’AlgOé ont été approuvées dans le cadre des grands évènements internationaux des 15 dernières années. A commencer par la Coupe du monde de football organisée en 1998, en France, et celle de 2010 qui s’est déroulée en Afrique du Sud. Mais quelles sont les retombées avec l’apport d’AlgOé dans l’organisation de ces manifestations grandioses ? « AlgOé permet d’augmenter la valeur ajoutée du projet, sécurise sa mise en œuvre et garantit sa livraison », souligne le consultant, David Donnelly. Dans son allocution, l’expert est revenu sur le processus de l’organisation d’un tel événement. A ce propos, il met l’index sur la candidature d’un pays pour l’organisation d’un méga-évènement. Une candidature qui, selon le conférencier, butte à 90% sur un échec. Cependant, cet échec, précise-t-il, engendre un héritage pour la ville et le pays mais aussi, pour le comité organisateur. A ce propos, il donnera une multitude d’exemples dont celui de la ville française, Lille, qui a postulé pour l’organisation des jeux olympiques de 2004. En dépit de l’échec enregistré, Lille a suscité une large mobilisation régionale d’acteurs publics et privés. Elle a mis en évidence la valorisation de la pratique sportive de toute une région, qui comptait alors près de 900 000 licenciés dans 79 disciplines. La prétention de Lille à abriter les JO lui ont permis, notamment, une couverture médiatique jamais égalée. « Pour mener une couverture médiatique similaire afin de faire la promotion d’une ville, il faut débourser une fortune», observe le consultant. Sortie de l’ombre, elle est désormais mondialement connue. Déboutée pour les JO, elle est finalement désignée pour la même année, en 2004, Capitale Européenne de la Culture. Toutefois, dans le cas où le candidat obtient le quitus dans l’organisation d’une coupe du monde ou des JO ou une manifestation similaire, il faut savoir qu’il y a, aussitôt, une synergie qui se met en place avec l’association de plusieurs partenaires. Chaque acteur réalise des tâches notamment pour la construction d’infrastructures et la préparation de l’événement. Tout doit être prêt le jour J, en matière de logistique, les moyens de transport, les sites d’hébergements et les hôtels etc. A la clôture des jeux, un des grands héritages est la panoplie d’infrastructures réalisées à cet effet. n Mahmoud Chaal PARTENAIRES N°06/MARS-AVRIL 2012 11 A CTUALITÉ CTIVITÉSCCIAF CCIAF 12 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES A CTIVITÉS CCIAF LE CODE DU TRAVAIL DISSÉQUÉ CDD, CDI, LE CASSE-TÊTE DES DRH La problématique de la requalification du contrat de travail a été disséquée. Il s’agit notamment du passage du contrat de travail à durée déterminée (CDD) au contrat de travail à durée indéterminée (CDI). Dans le cadre du cycle de rencontres programmé par la Chambre du commerce et de l’industrie algéro-française, destiné aux Directeurs des ressources humaines des entreprises adhérentes, un séminaire sur le code du travail algérien a été organisé. Ce séminaire a été animé par Maître Allouche, consultante du bureau algérien du cabinet d’avocats d’affaires Lefebvre, installé à Alger. Ce dernier est spécialisé dans le conseil juridique et fiscal. Cependant, l’objet de la rencontre s’articule sur la problématique de la requalification des contrats de travail. Il s’agit notamment du passage du contrat de travail à durée déterminée (CDD) au contrat de travail à durée indéterminée (CDI). Un véritable casse-tête chinois qui se pose avec acuité dans le milieu professionnel. En cas de conflit entre l’employeur et l’employé, souvent le règlement du litige devient impossible, en raison du flou dans le texte de loi régissant le code du travail. Le manque de clarté du code du travail aboutit, dans la majorité des cas, sur des situations conflictuelles entre le salarié et sa hiérarchie dans l’entreprise. Le recours aux tribunaux devient l’ultime solution pour le règlement du conflit. Dans son exposé, Maître Allouche donne des orientations pertinentes aux DRH sur la nécessité de « bien formaliser » le contrat de travail devant être paraphé par l’employé. Dans toutes les situations, un contrat de travail doit être à durée indéterminée (CDI) sauf exception. La loi, régissant le code de travail en vigueur, prévoit 05 cas spécifiques où la relation de travail exige un contrat à durée déterminée (CDD). Dans cette optique, le contrat de travail peut être concrétisé pour une durée déterminée, à temps plein ou partiel, dans les conditions suivantes : 1- lorsque le travailleur est recruté pour l’exécution d’un contrat lié à des contrats de travaux ou de prestation non renouvelables. 2- lorsqu’il s’agit de remplacer le titulaire d’un poste qui s’absente temporairement et au profit duquel l’employeur est tenu de conserver le poste de travail. 3- lorsqu’il s’agit pour l’organisme employeur d’effectuer des travaux périodiques à caractère discontinu. 4- lorsqu’un surcroît de travail, ou lorsque des motifs saisonniers le justifient. 5- lorsqu’il s’agit d’activités ou d’emplois à durée limitée ou qui sont par nature temporaires. Dans l’ensemble de ces cas, le contrat de travail précisera la durée de la relation de travail ainsi que les motifs de la durée arrêtée. Par ailleurs, la conférencière met en garde contre les attitudes jugées illégales des employeurs qui adoptent systématiquement le CDD pour des postes « permanents.» Sur ce point, un intervenant relève une astuce souvent usitée par des chefs d’entreprise. «Des employeurs recourent parfois à des pratiques nuancées. Ils établissent des contrats de travail CDD pour des postes permanents mais en et prévoyant sciemment des périodes espacées entre chaque contrat pour dire que le travail n’est pas un travail continu.» En analysant le code du travail, l’avocate relève une nuance sur le nombre de reconductions du CDD pour le même employé. A cet effet, la juriste souligne que «la loi ne prévoit pas le nombre limite pour le renouvellement des CDD, ce qui donne le droit à l’employeur de garder ce type de relation de travail», hormis le cas où une convention collective prévoit des clauses dans ce sens. n Mahmoud Chaal PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 13 A CTIVITÉS CCIAF FORMATION RECOUVREMENT DE CRÉANCES «LE POSTE CLIENT, UN ENJEU CENTRAL DANS LE DÉVELOPPEMENT DE L’ENTREPRISE» Selon M. Bouchot, consultant-formateur, il est plus que nécessaire d’avoir un autre regard sur le «poste client», au sein de l’entreprise. Les entreprises se doivent d’optimiser, en priorité, ce poste, en raison de son importance dans le total : Bilan. Il y pèse beaucoup ! « C’est un actif qu’il faudra valoriser sur les plans économique, administratif et financier », a estimé le spécialiste. Les techniques et les procédures de recouvrement des créances, les stratégies de la communication, la gestion des trésoreries, les enjeux de la gestion du risque client tels étaient les principaux axes sur lesquels sont revenus des experts et chefs d’entreprise lors d’un séminaire tenu les 18, 19 et 20 juin, au niveau de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF) à Alger. Animé par M. Jean-Jacques Bouchot, consultant-formateur, le séminaire a eu pour objectif premier, de permettre aux entreprises d’acquérir les bonnes postures pour faire rentabiliser efficacement l’entreprise et faire rentrer de l’argent dans les caisses en évitant nombre de problèmes liés à la gestion de l’entreprise . Pour M. Bouchot, aujourd’hui, il ne s’agit plus de réduire l’acte de vente à une simple transaction de l’offre et de la demande. Il s’agit avant tout d’encaisser les factures. Le poste client devient, de ce fait, selon l’animateur, un poste pas du tout négligeable. Il prend toute son importance et l’entreprise est dans l’obligation de le valoriser sur tous les plans. «Les entreprises se doivent d’optimiser, en priorité, ce poste, en raison de son importance dans le total : Bilan. Il y pèse beaucoup ! C’est un actif qu’il faut valoriser sur les plans économique, administratif et financier», expliquera le spécialiste. Les trois jours qu’aura duré le séminaire ont été, par ailleurs, l’occasion pour les vingt cadres d’entreprises ayant participé aux journées de formation de s’appliquer théoriquement et pratiquement sur les nouvelles techniques présentées par les spécialistes en la matière. Ils ont été sur les plans : juridique et technique-initiés aux procédures de recouvrement ainsi qu’aux méthodes de prévention des impayés. Rappelons que la communication n’était pas en reste. Sur ce plan, la rencontre qu’a abritée la CCIAF, a été, en effet, grandement bénéfique pour les participants. Elle leur a, ainsi, permis d’avoir accès aux techniques de négociation et les bases de la gestion des conflits. Nombreux, à ce propos, sont les entreprises qui souffrent sur ce plan. Notamment les entreprises qui utilisent de la matière première, ou des produits importés qu’elles revendent, ou qu’elles 14 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES incluent dans leurs productions. En effet, à titre d’exemple, des entreprises, celles versées dans l’import-export notamment, doivent, selon la réglementation en vigueur, payer leurs importations pour les sortir du port. Chose qui engendre un coût et pas des moindres sur la trésorerie. Résultat : l’entreprise se retrouve devant des difficultés et ne peut plus, dans bien des cas, respecter les délais de livraison de marchandises à leurs clients. La solution que proposera M. Bouchot, se trouve, en partie, dans la réduction des délais accordés aux clients, mais aussi, dira l’orateur, il faut plus de rigueur en ce qui concerne les dépassements de délais. D’autre part, lors des journées de formation, le rapport « commercial-entreprise » a été également longuement sujet à débat. «Pour le maintien de l’équilibre entre les deux parties (commercial et entreprise), il faut convaincre les commerciaux que si les factures ne sont pas payées, eux-mêmes un jour ne le seront pas. Il est nécessaire, à ce titre, de trouver le juste milieu entre l’intérêt commercial et l’intérêt financier », a fait savoir, non sans insister, le formateur. «C’est d’une nécessité absolue que d’augmenter la collaboration entre les services commerciaux et les services financiers. Ils doivent être complémentaires, pas des ennemis. Il faut qu’ils apprennent à se comprendre mutuellement et installer un rapport de confiance», a conclu M. Bouchot. CONFÉRENCE JEAN-MARIE PINEL «MIEUX APPRÉCIER LES POTENTIALITÉS ET IDENTIFIER LES OPPORTUNITÉS DE PARTENARIAT » Le partenariat économique algéro-français « se porte bien », a estimé, lors d’une conférence de presse, le 03 juin dernier, le président de la Chambre algéro-française de commerce et d’industrie. A près présentation des activités de la CCIAF, Jean Marie-Pinel s’est montré très optimiste quant à l’avenir de la coopération économique entre les deux rives. L’entreprise étant au cœur de cette coopération, c’est à travers celle-ci, indique, M. Pinel, qu’il faut chercher les opportunités de consolidation du partenariat économique algérofrançais. «Notre objectif est d’être plus efficaces, plus professionnels dans notre capacité d’informer les entreprises françaises et algériennes en vue de les rapprocher davantage, mieux apprécier les potentialités et identifier les opportunités de partenariat», at-il affirmé. Selon M. Pinel, la CCIAF, dont l’objectif est d’encourager ce partenariat, œuvre justement pour le développement des relations entre les entreprises algériennes et françaises en facilitant le contact et la connaissance mutuelle des hommes d’affaires et en les informant des conditions économiques, financières, juridiques, et fiscales dans lesquelles elles peuvent mener leurs activités économiques. Selon le conférencier, les opportunités de coopération passent aussi par l’organisation de voyages de délégations des chefs d’entreprise dans les deux pays. «Pour l’instant, il y a beaucoup de délégations qui viennent en Algérie, nous souhaiterions, à terme, très rapidement, emmener des entreprises algériennes en France», a annoncé le président de la Chambre de commerce algéro-française. La CCIAF compte, aujourd’hui, 960 adhérents et est organisée en cinq pôles d’expertises : économie et entreprise, veille réglementaire, formation, Networking et appui logistique. Ces pôles ont pour principales missions l’analyse des flux économiques, la connaissance des besoins des entreprises afin d’orienter et conseiller les adhérents de la chambre, apporter un coaching aux nouveaux entrepreneurs, organisation de commissions fiscale, juridique, réglementation, ressources humaines, formations diplômantes et techniques, enseignement du français professionnel des affaires, mise à disposition d’espaces de travail et l’aide aux formalités de visas. A ce propos, M. Pinel, indiquera, qu’«en 2011, 93,49% des demandes de visas sur les 719 adressées par l’intermédiaire de la CCIAF ont été acceptées. En 2012, ce sont 99% des 223 demandes faites au cours du 1er semestre qui ont été accordées», a-t-il souligné. Par ailleurs, et réaffirmant l’engagement de la CCIAF aux côtés des entreprises, et son engagement à hisser la coopération algéro-française au rang de l’excellence, l’orateur dira que «l’avenir est dans la coopération internationale. Pour le bien de tout le monde, il faut que l’Europe importe de l’Algérie. La CCIAF a pour objectif de participer au développement des exportations algériennes vers la France», a-t-il fait remarquer. Jean-Marie Pinel estime que la chambre doit apporter plus de valeur ajoutée. Pour ce faire, la CCIAF va tenter de monter un service de «business Angels». La chambre va sélectionner des PME en création ou qui existent et qui souhaitent être coachées par des entrepreneurs expérimentés, membres de la chambre. «Les statistiques en Europe montrent qu’une entreprise coachée a 2 ou 3 fois plus de chances de survivre et se développer que celle qui ne l’est pas», affirme M. Pinel. A terme, la chambre pourrait susciter le montage ou la création d’une ou deux sociétés d’investissement afin d’aider les bons projets à se financer et de réaliser un bon placement pour des investisseurs en recherche de projets nouveaux. « Mon ambition est de participer au développement des exportations algériennes vers la France ». Concrètement, M. Pinel a confié avoir pris attache avec des entreprises de la grande distribution pour les informer sur «certains produits algériens qui pourraient parfaitement être commercialisés en France». De son côté, le directeur général de la CCIAF, M. Réda El Baki, a indiqué que la chambre compte 200 adhérents français et 760 adhérents algériens. Selon M. El Baki, la CCIAF est «très présente sur le terrain» pour développer la transmission du savoir-faire professionnel et une action de formation de mise à niveau aux métiers de l’entreprise pour les membres de l’association, agréée le 21 février 2011 après un changement de statut pour se mettre en conformité avec la réglementation algérienne sur les associations. «En moyenne, deux commissions techniques et un séminaire sont organisés par mois», a-t-il conclu n Karima Merabti PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 15 A CTIVITÉS CCIAF 16 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES A CTUALITÉS ANDRÉ PARANT, NOUVEL AMBASSADEUR DE FRANCE EN ALGÉRIE Le président Bouteflika a reçu lundi 25 juin à Alger André Parant qui lui a remis ses lettres de créance, l’accréditant en qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République française en Algérie. L’audience s’est déroulée au siège de la présidence de la République, en présence du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et du directeur de cabinet de la présidence de la République, Mohamed Moulay Guendil. Conscient des enjeux, André Parant, qui estime que sa mission «est un grand honneur et une lourde responsabilité en même temps», a reconnu que «la relation entre nos deux pays ne se compare à aucune autre. Elle est unique, par la densité et la force des liens historiques, politiques, économiques et humains qui nous unissent. Elle est essentielle car notre capacité à relever ensemble un certain nombre de défis communs déterminera en grande partie notre avenir. Cette relation mérite, par conséquent, toute notre attention et tous nos soins. Le moment est venu de lui donner une nouvelle impulsion, de lui conférer la force, l’envergure, mais aussi la sérénité et la chaleur qui conviennent», a-t-il conclu. LISTE DES ADMINISTRATEURS DE LA CCIAF 21 JUIN 2012 Nom Prénom Fonction Employeur PINEL FREDJ MOSTEFAOUI MAAMIR BENABDESLEM DELARUE ELJERRAT IDJEROUIDENE LAGHOUATI OUZZANI REEB SERVOLE SIMON STEFANINI AMEYAR BOURSOT MIGNON CHIKHAOUI Jean-Marie Touffik Ahmed Youcef Brahim Eric Maurice Meziane Samy Abdel Fetah Roland Franck Marc Laurent Taous Pierre Francois-Xavier Arslan Président 1er Vice-Président Trésorier Secrétaire général Administrateur Administrateur Administrateur Administrateur Administrateur Administrateur Administrateur Administrateur Administrateur Administrateur Administratrice Administrateur Administrateur Administrateur KPMG Algérie GE CORPORATE CIC Algerie ENTREPOSE Algérie MDI ISA HUBBARD SIKA El Djazaïr AIGLE AZUR Gide Loyrette & Nouel Algérie QOSMIC Maghreb KRUPP HAZEMAG VECTRAM VODASYSTEMS ALCATEL-LUCENT PIXAL Communication SOCIETE GENERALE BEL Algérie NSVENTURES PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 17 M ANAGEMENT RAMZI OUALI RESPONSABLE DÉPARTEMENT JURIDIQUE ET FISCAL CHEZ KPMG ALGÉRIE «POUR UNE PLACE DE LEADER SUR LE MARCHÉ ALGÉRIEN ET RÉGIONAL» Parti de 4 ou 5 collaborateurs et d’un nombre assez réduit de clients, en 2002, le cabinet KPMG Algérie, de prestations de services d’audit, fiscaux et de conseil, boucle sa dixième année de présence en Algérie en affichant une santé financière sans précèdent. PARTENAIRES : Quelles sont les missions de KPMG en Algérie ? Ramzi Ouali : De par son statut, KPMG intervient dans les métiers de la finance et de la comptabilité, l’investissement, le juridique et enfin, l’organisation. C’est dans ces domaines que nous assistons nos clients. Nos professionnels sont formés pour répondre à des besoins très spécifiques dans ces secteurs d’activités. Nous accompagnons et conseillons également nos clients par l’information. Cela peut se confirmer avec les publications de KPMG Algérie tels que, « le guide investir en Algérie», qui est publié en Français et en Anglais et mis a jour chaque année, « Le guide bancaire », « Le guide des assurances » et « Le guide hydrocarbures ». Vers qui les services inscrits dans ces missions sont-ils destinés ? Algéro-algériennes ou filiales de groupes étrangers, nos offres et nos missions sont destinées pour tous les acteurs et opérateurs économiques qui interviennent sur le marché algérien. Le rôle de KPMG et d’apporter à l’entreprise conseil et assistance professionnelle. Aujourd’hui et depuis plus de deux ans, notre expertise s’exporte vers l’étranger, nous réalisons, à titre illustratifs, des missions, depuis 2 ans, en Afrique Sub Saharienne et en Europe pour le compte des groupes multinationaux. KPMG Algérie a célébré récemment ses 10 ans d’existence en Algérie. Quel bilan en faites-vous depuis son installation ? Très satisfaisant. Les objectifs que nous nous sommes assignés au départ sont atteints. Avec un fort potentiel de croissance. En chiffre, KPMG, c’est prés de 500 millions de DA de chiffre d’affaires (CA) pour l’exercice 2011. Nous consacrons également un budget pour la formation de pas moins de 50 millions de DA. KPMG Algérie a investit tous ses fonds propres et compte investir, pour ses 10 ans d’existence, dans un nouveau siège qui sera ouvert l’année prochaine et qui deviendra le plus important dans le Maghreb. Quelle perception a-t-on, chez KPMG, du champ de l’entreprise en Algérie ? Ses atouts, ses faiblesses. La question mérite d’être posée. Je vous fais tout de suite part de mon optimisme quant aux champs qui restent très ouverts et prometteurs pour l’entreprise algérienne. Il existe un énorme potentiel à exploiter dans notre pays. L’entreprise algérienne dispose de bon 18 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES nombre d’atouts : une ressource humaine très importante jeune, de surcroît, et de qualité, une masse financière tout aussi importante pour l’investissement. Autrement dit, l’entreprise algérienne est partie pour s’imposer quantitativement et qualitativement sur le marché national, régional et pourquoi pas, international. Par ailleurs, il me semble que le plus grand problème actuellement est celui lié au manque d’information quand il s’agit du domaine juridique et de lois notamment. Nous nous attelons à accompagner l’entreprise dans ce sens. Comment sont perçues aujourd’hui les mesures dites patriotiques comme la règle 51/ 49 ? Dans un passé très récent, une certaine ambiguïté entourait ces mesures dites patriotiques. Cela est dû, à mon sens, à une incompréhension de ces mêmes mesures. Aujourd’hui nous constatons, chez nos clients en tout cas, que ces mesures ne font plus débat et les entreprises étrangères, en particulier, s’y adaptent parfaitement bien. L’investissement n’est aucunement remis en cause, bien au contraire. Preuve en est, les clients de KPMG sont nombreux à avoir conclu des partenariats dans le cadre de la règle de partage d’actions 51/49. Notre rôle est de donner toutes les informations sur le cadre réglementaire en Algérie et depuis la promulgation de cette loi, nos clients sont autant intéressés par les partenariats que dans le passé. D’ailleurs, plusieurs contrats ont été signés par nos clients dans ce cadre. Quelle est la part réservée à la formation chez KPMG Algérie ? Nous ambitionnons à un positionnement de qualité et une place de leader sur le marché algérien et régional. Il est indispensable, pour atteindre cet objectif, de miser fortement sur la ressource humaine. KPMG Algérie mise, en outre, sur les jeunes générations algériennes. Nous nous sommes associés avec des écoles et pôles universitaires d’excellence à l’instar de l’Ecole supérieure de banque, l’Ecole supérieure de commerce, l’Ecole supérieure algérienne des affaires ou encore le MDI Business School. Une partie des revenus de KPMG Algérie est consacrée à la formation de ses nouvelles recrues ainsi que la formation continue de ses cadres. Le budget alloué à la formation est de l’ordre de 50 millions de DA. Soit 10% du chiffre d’affaires. n Entretien réalisé par Karim Benamar M ANAGEMENT 11e SYMPOSIUM INTERNATIONAL - MDI BUSINESS SCHOOL «DE LA BONNE GOUVERNANCE DES ENTREPRISES» Le Symposium International de MDI-Business School, devenu au fil des années, un évènement majeur de l’actualité managériale et économique algérienne, a organisé pour sa 11e édition une rencontre de deux jours, les 20 et 21 mai, à l’hôtel Hilton, sous le thème de la « bonne gouvernance des entreprises ». E xperts, chefs d’entreprises et universitaires nationaux et internationaux ont abordé la problématique de la bonne gouvernance, ses enjeux et son impact sur l’entreprise et, par extension, sur l’économie. Dans son intervention, le Directeur général de MDI-Business School, M. Brahim Benabdeslem, a indiqué que cette édition se fixe comme objectif primordial d’offrir aux différents participants un espace de réflexion sur la question stratégique de la gouvernance en tant que facteur important de développement durable dans un pays comme l’Algérie, qui présente à la fois des «faiblesses structurelles» et de «forts potentiels». «C’est aussi un point de rencontre et de réflexion sur les nouveaux modèles de gouvernance, les bilans d’expérience, les moyens mis en oeuvre pour faire progresser les mentalités et la culture du contrôle responsable, les efforts d’information et de transparence», a-t-il déclaré. Le Président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), M. Réda Hamiani, a plaidé, pour sa part, pour une autre vision, qualitative, de l’entreprise. Cette dernière, selon lui, doit s’appuyer sur la compétence tout en se débarrassant des archaïsmes que les entreprises algériennes ont cumulés depuis fort longtemps. Les entreprises algériennes sont conscientes qu’il «est vital de faire évoluer progressivement notre modèle de gouvernance, qui conserve encore des archaïsmes, vers un modèle fondé sur la norme, la compétence, la transparence, la responsabilité et la création de valeurs». «Les chefs d’entreprises algériens savent qu’il s’agit là d’un enjeu essentiel parce que cette évolution est indissociable du projet de société libérale que nous construisons. Ils sont conscients que l’enjeu de leur engagement dans cette voie est celui de l’avenir d’une Algérie moderne et compétitive. Ils savent aussi que c’est par le marqueur de la gouvernance que se forgera, à l’avenir, l’image de leurs entreprises». En effet, les transformations majeures et fondamentales que connaît l’économie algérienne ainsi que la place et le rôle, sans cesse croissants de l’entreprise privée au cœur de l’économie, exigent – s’accordent de nombreux experts – une gouvernance d’entreprise de qualité et cohérente dans son ensemble, une gouvernance moderne et efficace qui rend possible la mise en oeuvre de processus de réflexion, d’innovation et de changements qui permettront de transformer les entreprises en structures responsables et dynamiques. M. Hamiani reconnaît, par ailleurs, que «l’environnement juridique de l’économie algérienne a évolué dans le bon sens et le cadre institutionnel a connu des avancées incontestables. Néanmoins, beaucoup reste à faire pour mettre en adéquation ces avancées avec les pratiques quotidiennes qui entravent lourdement les initiatives», a-t-il conclu. La rencontre organisée sous le thème de « La bonne gouvernance de l’entreprise », se veut, par ailleurs, un regard lucide sur l’avenir économique du pays. En effet, au-delà de l’entreprise, au centre des préoccupations, il y a l’administration économique qui, elle aussi, doit connaître une nouvelle forme d’organisation. A ce propos, le directeur du Centre national de la recherche scientifique en France (CNRS), M. Boualem Alinet, a expliqué que « l’objectif premier de cette rencontre est d’identifier les sources de dysfonctionnements de la gouvernance en Algérie, qu’il s’agisse d’entreprises ou d’administrations économiques pour imaginer les meilleures propositions utiles au développement du pays et de ses entreprises, selon des priorités nationales de performance, de flexibilité de la justice sociale, de compétitivité et de lutte contre toute forme de fraude ou de corruption ». Enfin, pour M. Michel Dupuis, Professeur à l’université de Lille 2 (France), «la bonne gouvernance de l’entreprise passe par la bonne gouvernance de la propriété industrielle (les marques, les brevets et modèles)». Selon lui, l’Algérie «devrait développer la gouvernance d’entreprise en reprenant les expériences européennes sans reproduire leurs erreurs». n Karim Benamar PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 19 C hronique Le sommet européen de Bruxelles préserve l’essentiel F orce est de constater que le sommet européen de Bruxelles a fini par trouver un compromis acceptable pour tous, c’est-à-dire une médiane entre les intérêts objectifs des uns et des autres. En effet, les pays en difficultés financières (soit par des déficits budgétaires abyssaux, soit par un système bancaire au bord de la banqueroute) ont exigé que l’UE mette en œuvre des politiques qui prennent en charge leur problèmes financiers, au nom de la solidarité européenne, par la relance économique et la croissance et non par l’austérité et la rigueur budgétaire qui ne résoudra pas les problèmes mais les amplifieront. Sous-jacente à ce problème, la question politique de plus d’Europe ou moins d’Europe a été temporairement occultée, compte tenu du fait qu’il fallait répondre aux marchés, qui ne pouvaient plus attendre, les populations européennes, quant à elles, le peuvent. Les pays riches trouvent également un intérêt à cet accord dans la mesure où le pacte de stabilité sera signé par tous les pays ce qui revient à dire que tous les pays, de la zone euro devront respecter une certaine rigueur budgétaire dans leurs finances publiques avec un objectif à moyen terme de retour aux équilibres financiers et donc de la résorption des déficits. La cacophonie relative à la définition de la croissance (par la dette ou par la réduction des dépenses) semble être remise aux futurs débats, chacun pourra se référer à sa propre compréhension et de la réalité de son économie. Au niveau des instruments existants ou à ceux qui sont en cours ou à construire, un retard important et palpable, de mise en œuvre à tous les niveaux, ont cruellement manqué lors de la crise financière internationale. La question qui se pose est de savoir comment les mettre en œuvre concrètement, par tous les pays de la zone et si possible par le reste des pays membres de l’UE. Entre temps, il faut gérer la crise et une enveloppe de 130 milliards d’euros (1% du PIB de l’UE) sera consacrée au projet de développement et va être mobilisée pour la relance économique, comme seront mobilisés tous les Fonds structurels, laissés en rade au niveau des institutions européennes, qui seront versés dans les différents projets d’infrastructures susceptibles de favoriser la croissance dans l’UE. D’un autre côté, les Euro-bonds tant espérés par les pays endettés, ne verront pas le jour de sitôt, la mutualisation de la dette européenne n’est pas à l’ordre du jour. Mais les banques commerciales pourront se refinancer auprès de la banque centrale européenne avec des formules favorables sans être tributaires des marchés financiers. La taxe sur les transactions financières reste (taxe Tobin) à l’initiative de chaque pays, sans que cette dernière ne puisse être généralisée. Cependant, des politiques de convergence fiscale devront être soumises au parlement européen (lutte contre le dumping fiscal) de manière à permettre une concurrence loyale entre les pays de l’UE. Il reste évident que cette politique nouvelle ne sera efficace que si chaque acteur joue à fond le jeu, ce qui signifie que les engagements pris devront être tenus. De même, la flexibilité et les réformes structurelles qui devront être nécessairement introduites dans chacun des pays, seront un point de fracture dans chaque pays en fonction des équilibres internes et des répercussions sur la scène européenne. Le sommet de Bruxelles a donc eu le mérite de mettre fin à une situation d’ambiguïté qui a permis une envolée dangereuse de la spéculation internationale sur un certain nombre de pays. La prochaine étape doit répondre à des problèmes beaucoup plus politiques tel que le niveau de fédéralisme acceptable par une majorité de pays membres de l’UE. n Mourad GOUMIRI Maître de conférences PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 21 D OSSIER ALI KAHLANE Président de l’Association des fournisseurs de services Internet «Les TIC sont à l’économie ce que l’énergie est à l’usine et au transport» PARTENAIRES : Comment évaluez-vous le secteur des TIC, sa mise en œuvre, en Algérie ? Ali Kahlane : La révolution numérique que nous vivons actuellement est une véritable opportunité de développement pour notre pays. La question cruciale demeure celle du choix des investissements, surtout publics, capables de catalyser toutes les forces en présence pour permettre un véritable développement. Pour cela, l’entreprise doit être au centre d’au moins trois grandes préoccupations à savoir, l’accélération des usages des TIC, le renforcement de la Recherchedéveloppement et la mise en place de l’esprit d’innovation pour accéder à l’économie du savoir. Avec 120 000 personnes, dont 30% de femmes, les entreprises des TIC représentent un peu moins de 5% du marché avec un chiffre d’affaires qui a augmenté de 17% par rapport à 2010. Avec une contribution au PIB de 4,6%, nous importons par contre la quasi-totalité de nos équipements et biens de télécommunications et avons été le 3e importateur en Afrique pour un montant de 210 M USD dont plus du tiers représente des téléphones cellulaires. Réunissant la Poste, les Télécoms et l’Informatique, les TIC sont à l’image de notre pays. Après qu’elles se soient extirpées d’une décennie sombre qui les a littéralement plombées, elles se remettent en place doucement mais sûrement avec tous les instruments et dispositifs pour s’arrimer au reste du monde et réussir le développement du pays. C’est ainsi que l’Algérie a amélioré son indice de diffusion des TIC (ICT Diffusion Index) qui est passé de la 132e place à la 105e. L’entreprise, privée ou publique, accordet-elle une importance pour les TIC ? Pour 24 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES organisation pour une meilleure visibilité. La conséquence heureuse est plus de prospects et clients pour les uns et la fourniture de meilleurs services pour les autres. S’équiper ou bien améliorer ses équipements informatiques viendra alors naturellement car désormais rien ne peut plus se faire comme avant. quel niveau d’intégration ? Quelle valeur ajoutée ? De nos jours, les TIC sont à l’économie et à l’éducation ce que l’énergie est à l’usine et au transport. Les PME/PMI éprouvent généralement quelques réticences à s’informatiser, il est pourtant indéniable que plus en plus d’entreprises s’équipent tant en ordinateurs qu’en logiciels ou progiciels tout en se connectant. A l’instar de ce qui se passe dans le monde entier, sans que l’Algérie soit en reste, l’avènement de l’Internet et son plébiscite planétaire y est pour beaucoup. Cet engouement à « professionnaliser » des équipements originellement destinés à un usage personnel, tels que les portables, les téléphones mobiles intelligent (Smartphones) et tout récemment les tablettes est un signe des temps. Le résultat immédiat est une bonne communication et un meilleur suivi des affaires et des dossiers dont le vecteur est la maîtrise de la messagerie électronique qui devient la norme. Il est en passe de détrôner le courrier classique pour les relations d’affaires aussi bien au niveau commercial que managérial. Le besoin d’avoir un site web oblige à revoir la lisibilité de son Pensez-vous qu’à moyen terme, le secteur des TIC pourra s’ériger en un véritable marché du travail ? Dans la logique des choses, si nous ne prenons en considération que les PME/ PMI qui devraient se munir d’au moins un informaticien pour gérer et diriger leur TIC, toutes nos Ecoles et Universités ne pourraient pas suffire à suffisamment en former, car il va falloir quelques centaines de milliers de techniciens ou ingénieurs pour y pourvoir. Les 120 000 personnes qu’emploient les TIC et dont plus de le tiers est dans la téléphonie seront multipliés par six. Le marché du travail des TIC qui représente actuellement 11% devait alors grimpera à 40-45%, ce type de rapport est proche de celui des pays émergents tels que l’Inde ou l’Afrique du Sud ! Comment expliquez-vous les lenteurs dans la connexion à Internet ? Quelles solutions préconisez-vous ? L’Internet est d’une manière globale lent dans le monde entier, il est victime de son succès. Les infrastructures internationales sont débordées et leur mise à niveau va moins vite que le nombre d’utilisateurs. Très peu auraient pensé, par exemple, que l’Internet mobile allait devenir un moyen d’accès quasi universel. Ceci dit, des problèmes techniques ou apparentés peuvent en rajouter. Un câble téléphonique de mauvaise qualité ou trop long. Des virus. Une machine qui « rame ». Un modem/routeur Wifi défec- T ECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION tueux ou dont la connexion est piratée par le voisinage ou encore, tout simplement des serveurs web qui traînent car trop sollicités. Il reste que l’un des plus gros consommateur de capacité est l’utilisation de la vidéo. Elle représente, d’après Cisco, 40% du contenu de l’Internet. De toute manière, ll faut plus de moyens à Algérie Télécom pour notamment accélérer l’installation de la fibre optique (FTTH). L’Etat devrait surtout favoriser l’émergence de nouveaux opérateurs Internet pour une meilleure concurrence, aider ceux qui opèrent déjà, les soutenir pour surmonter un écosystème plutôt hostile, cela afin d’encourager la création d’entreprises capables de haute technologie et de richesse : plus d’opérateurs, plus de compétition donneront forcément un meilleur service à l’utilisateur. Où en est le programme «e-Algérie 2013» qui prévoit la mutation de l’Algérie vers la société de l’information et l’économie numérique avant l’année prochaine ? En 2009, le Gouvernement a adopté la Programme e-Algérie qui doit permettre à l’Algérie de rattraper son retard dans les TIC en l’arrimant au programme de relance économique 2010-2014. Partant de la nécessité d’une vision claire et d’une stratégie cohérente et intégrée, il prévoit l’accélération de l’usage des TIC dans les administrations ainsi que pour les entreprises tout en développant des mécanismes et des mesures incitatives qui permettent l’accès des citoyens aux équipements et à l’Internet. Il attache une importance particulière au renforcement de l’infrastructure des télécommunications à haut et très haut débit tel qu’inscrite dans les projets prioritaires de l’UIT. A cet effet, le MPTIC a mis en place, en février dernier une Commission Nationale pour la mise en place et le pilotage de ce projet de grande envergure dont l’objectif est de réaliser 6 millions d’accès ainsi que leur sécurisation. Ce programme, qui s’est entièrement inspiré de la déclaration et des objectifs du SMSI de Tunis (2005), à un an et demi de son échéance, est réalisé à 15% par rapport aux objectifs initialement fixés. Quant à la 3G après un lancement différé de 6 mois, elle devrait être opérationnelle dès juillet 2012. L’opérateur historique bénéficiera lui, de la licence 4G. La sécurité informatique en Algérie, est-elle assurée ? Pour paraphraser un célèbre professionnel de la sécurité, il y a deux cas où vous ne risquez rien en termes de sécurité informatique : lorsque votre PC est éteint ou non connecté à Internet ! En Algérie, nos exigences en sécurité informatique, dans le sens le plus large du terme, sont pour le moment plutôt primaires. Nos sites, par exemple, qui sont pratiquement tous hébergés à l’étranger (plus de 71 000) sont dans leur quasi-totalité statiques contrairement aux sites dynamiques qui sont reliés à des bases de données et qui peuvent donc être en liaison avec des données sensibles, leur sécurité nous échappe et reste assurée par les professionnels étrangers. Nos services en ligne sont soit inexistants soit balbutiants. La non existence de e-commerce et donc, par là, la non-utilisation de cartes de crédit pour des paiements nous met à l’abri, pour le moment, des risques en ligne. La protection du cyberespace national et la confiance numérique figurent en bonne place dans le Programme. Il existe un DZ-Cert (Computer Emergency Response Team) pour la veille de sécurité et de prévention informatique en Algérie. Installé au Cerist, il s’occupe aussi de la détection et la résolution d’incidents de sécurité. Il collecte et diffuse des informations relatives aux menaces, aux vulnérabilités et aux incidents affectant les réseaux d’ordinateurs algériens. Du point de vue légal, il existe aussi, une série de textes, en plus de la loi portant les règles particulières relatives à la prévention et à la lutte contre la criminalité liées aux TIC (loi n°09-04 du 5 août 2009), des amendements ont été apportés au Code pénal (loi n°04-15 du 10 novembre 2004, section 7 bis), ainsi qu’au code de procédure pénale (loi n°06-22 du 20 décembre 2006). Comment voyez-vous les perspectives d’évolution de la téléphonie mobile en Algérie ? Simplifier l’accès aux équipements et services, avoir une bonne régulation et disposer d’une meilleure connectivité sont les bons ingrédients pour la meilleure des évolutions dans la téléphonie mobile pour 2012 et 2013. L’amendement de la loi N° 200-03 relative aux TIC, qui est prévue pour la prochaine législature, essaie de se rapprocher de ce but. Il introduirait notamment le dégroupage de la boucle locale, permettrait les opérateurs télécoms virtuels (MVNO), favoriserait le lancement du commerce électronique avec l’ouverture au paiement électronique et au moyen du mobile. Cette loi permettra aussi la création d’une banque postale au sein d’Algérie Poste. Nous déplorons néanmoins la non prise en charge de deux autres dispositions : la portabilité du numéro et le Roaming national. Si la première est une liberté et un droit accordé au citoyen, la seconde permettrait une meilleure couverture du territoire en conjuguant les stations de base de tous les opérateurs. Ceci dit, le lancement imminent de la 3G ou la 4G, ouvrira le marché à moult services à valeur ajoutée que permettront ces technologies et services au moyen de la convergence fixe-mobile. Avec plus de 35 millions d’abonnés au mobile, un immense réservoir d’abonnés qui représente autant de connectés potentiels à l’Internet à travers le mobile. La téléphonie mobile nous avait donné la meilleure télé-densité de la région. n Entretien réalisé par Karim Benamar Bio express Ali Kahlane est Pdg de Satlinker, une entreprise algérienne à la pointe des technologies dans les domaines des télécommunications par satellite, de l’Internet, de la vidéoconférence et de la voix sur IP (VoIP). M. Kahlane a contribué à façonner la politique algérienne des TIC, tout en promouvant leur utilisation. Il a obtenu son doctorat (PhD) en informatique à l’Université d’Uxbridge en Angleterre. Dr Kahlane a contribué également à l’introduction de l’Informatique dans l’Armée algérienne. Il est actuellement président de l’Association des Fournisseurs de services Internet (AAFSI) ; il est aussi membre, es-qualité, du Conseil Supérieur Permanent de la Recherche et le Développement dans les TIC du Ministère de la Poste et des TIC. En avril 2010, il a fait partie des 7 chefs d’entreprises algériens invités par Barack Obama au premier Sommet Présidentiel sur l’entrepreneuriat qui s’est tenu à Washington. PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 25 D OSSIER MILOUD BOUDERBALA Directeur régional à Condor «Nous comptons investir davantage dans la fabrication des équipements informatiques en Algérie» Après l’électroménager et l’électronique, le groupe Benhamadi, propriétaire de la marque Condor, oriente son effort d’investissement vers la fabrication et l’assemblage des produits informatiques avec l’ambition de conquérir, à terme, les marchés africain et européen. M. Miloud Bouderbala, directeur régional à Condor, nous fait part de la démarche commerciale du groupe dans un marché local très concurrentiel et une clientèle de plus en plus exigeante. PARTENAIRES : Le marché algérien de l’informatique est dominé par les produits importés alors que la production locale fait ses premiers pas. Quelles sont, selon vous, les caractéristiques de ce marché ? Miloud Bouderbala : Le marché de l’informatique en Algérie a cette particularité de compter des consommateurs qui sont à la fois des utilisateurs et des connaisseurs, ce qui est, d’ailleurs, une chose positive pour nous. Cela est dû à la concurrence très serrée que connaît le marché. Une chose est sûre, nous sommes devant une clientèle exigeante et très regardante quant à la qualité des équipements informatiques. Pour répondre aux besoins de nos clients, le groupe Benhamadi, à travers sa filiale Condor Informatique, a opté pour la production de différentes gammes de produits, riches et diversifiées, comme les produits domestiques et grand public : les PC de bureau, les lap-tops, les notebooks, et une gamme destinée aux professionnels comme les serveurs, les lap-tops et même les PC puissants équipés de processeurs I7. C’est au niveau de l’usine de Bordj Bou Arréridj que nos produits sont fabriqués avec une moyenne de production de 800 PC par jour (dans les huit heures). Le plus important chez Condor, c’est que ces produits sont fabriqués localement, ce qui offre à notre clientèle davantage de garantie et de disponibilité. 26 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES Condor Informatique est parmi les rares entreprises à investir dans la fabrication, en Algérie, de matériels informatiques. Quelle est votre démarche marketing et communication, dans un marché qui a une certaine méfiance vis-à-vis des produits high-tech fabriqués localement ? Je dois dire, sur ce point, que nos produits n’ont pratiquement rien à envier aux produits d’entreprises de taille internationale et des multinationales commercialisés en Algérie. Certes, les Algériens ont l’habitude d’utiliser les produits importés, et ce n’est pas facile de les convaincre, en un temps court, d’acheter algérien, mais on travaille sur cette question. Les fruits de notre démarche seront visibles à moyen terme. Nos produits informatiques, comme les PC de bureaux, les lap tops, les notebooks, les serveurs et les cartes mère... sont fabriqués suivant la même technologie que les produits de l’importation et sont certifiés par Microsoft. Vous avez des accords de partenariat avec Intel, Microsoft, et des équipementiers informatiques d’Asie. Exigez-vous d’eux le transfert de technologie ? En effet, nous sommes liés par des conventions de partenariat avec ces firmes étrangères. Le plus important pour nous, à travers ces partenariats, c’est le transfert et la maîtrise de technologie. Il faut dire que les PC et les cartes mère de Condor sont fabriqués par des techniciens et ingénieurs algériens qui ont bénéficié de formations à l’étranger, avec le concours de nos partenaires américains, coréens et chinois. La formation des ingénieurs et techniciens constitue, donc, un axe important et stratégique pour nous. Actuellement, quelle est la position de Condor sur le marché local ? Le marché algérien des produits électroniques et informatiques est prometteur. C’est pourquoi nous comptons investir davantage dans ce marché ouvert, vierge et extensible. Actuellement, nos parts de marchés s’élèvent à 35 %, tous produits confondus. Nous ciblons pour le moment le marché local en termes de matériel informatique, mais à compter de 2013, on mettra le cap sur les marchés extérieurs puisque nous allons consacrer 10 à 20 % de notre production à l’exportation. Outre les pays arabes, on va orienter notre intérêt vers le marché africain et même européen. n Entretien réalisé par Amine Douzi T ECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 27 D OSSIER MOHAMED SALAH DAAS Conseiller chargé de la relation presse et des relations publiques auprès du PDG de Mobilis «Mobilis ne peut être absent au lancement de la 3G» PARTENAIRES : Comment évaluez-vous, aujourd’hui, le parcours de Mobilis depuis sa création ? Mohamed Salah DAAS : Mobilis évolue dans un secteur considéré comme étant le plus concurrentiel en Algérie. Actuellement, elle est l’un des fleurons de l’économie nationale. Pour une entreprise qui a seulement 8 ans d’existence, avec plus de 11 millions d’abonnés, la meilleure couverture nationale, le plus dense réseau commercial avec 120 agences propres à Mobilis et plus de 60 000 points de vente : c’est énorme. Le nombre de vos abonnés dépasse donc les 11 millions. Aviez-vous prévu ce chiffre ? Effectivement, à Mobilis il y a toujours une projection dans le temps et selon notre plan d’action. Nous visons toujours un nombre d’abonnés, un chiffre d’affaires et des parts de marché en hausse. Depuis le lancement de Mobilis à ce jour, il n’y a eu que des progressions, parfois très importantes. Quels sont les indicateurs les plus à même, aujourd’hui, d’estimer la santé financière de l’entreprise ? Pour ce qui est du chiffre d’affaires pour l’année 2010, il a augmenté à environ 50 milliards de DA contre 47 milliard de DA en 2009. Mobilis est-elle prête pour le lancement de la téléphonie 3G ? Il faut savoir que Mobilis était le premier opérateur en Algérie à avoir lancé les réseaux expérimentaux en 3G, c’était en décembre 2004. A cette date déjà, on pouvait faire tous les services que la 3G offre tels que de la visiophonie, le haut débit 28 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES mobile, la télé via le téléphone et la vidéo streaming. Opérateur public, Mobilis ne peut être absent lors du lancement de la 3G, nous devons être là, et nous travaillons pour. A cet effet, nous avons d’ores et déjà entamé des travaux au niveau technique et commercial, en attendant le lancement officiel de ce service. Pourquoi, selon vous, le retard accumulé par notre pays en ce qui concerne la 3G ? Des experts suggèrent carrément d’abandonner l’idée de la 3G et passer, en revanche, à la 4G. Quel est votre point de vue sur le sujet? A vrai dire, le débat n’est pas là : 3G ou 4G ! Je dois dire que le passage de la 3G à la 4G consiste en une mise à niveau du réseau lorsqu’il est évolutif ; pour l’investissement, il est déjà là. Je pense que l’essentiel dans ce passage est le haut débit mobile, cette technologie permet un débit qui peut atteindre les 40 Méga pour la 3G, pour la 4G c’est encore plus important. Et là, le débat devra tourner autour de questions cruciales : pour quelle utilisation? Et pour quel utilisateur? C’est la question qu’il faut se poser aujourd’hui et non pas 3G ou 4G. Quels sont les objectifs de Mobilis à moyen et long terme ? Accroître notre chiffre d’affaires, gagner encore des parts de marché et augmenter le nombre de nos abonnés et, surtout, répondre aux besoins et aux exigences de nos clients qu’ils soient corporate ou grand public. Il faut engager tous les moyens qu’il faut pour s’adapter aux besoins, satisfaire le client et le fidéliser surtout. Mobilis est présente de plus en plus dans des manifestations nationales et internationales. La dernière en date : la 13e édition du Salon international du futur technologique. Pourquoi ce choix ? C’est surtout pour présenter nos produits et services et rester toujours proche de nos clients. Récemment, nous avons participé, comme toujours, à la Foire internationale d’Alger et au Siftech à Oran parallèlement au parrainage de la 16e session du Conseil des ministres arabes des TIC. C’était pour nous une occasion de présenter notre service 3G, sachant que la ville d’Oran est totalement couverte en 3G. Des démonstrations des services de la 3G ont été présentés, tels que la visiophonie, le haut débit mobile, la télé via terminal en sus de tous les services qu’on est en train de commercialiser, tout cela sous la thématique du 50e anniversaire de l’Indépendance pour célébrer les réalisations du secteur des télécoms entre 1962 et 2012 et son niveau de développement. n Entretien réalisé par Amine Douzi T ECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION NASSIM KEDJOUDJ Chief Executive Officer à Net-Skills «La qualité du service, un point d’honneur» Net-Skills est actuellement sur un très grand projet qui consiste à la mise en place de toute une plateforme de supervision informatique pour Naftal. PARTENAIRES : Créée en 2005, Net-Skills opère dans le monde des technologies de l’information et de la communication, TIC, en Algérie. Concrètement, quel type de service propose votre entreprise ? Nassim Kerdjoudj : Les métiers de Net-Skills sont répartis aujourd’hui sur deux activités. Il y a, dans un premier temps, l’activité d’intégration de solutions mais que nous avons réduit exclusivement sur ce qu’on appelle les « solutions value », donc à forte valeur ajoutée – Data center et Soft ware – et que nous proposons généralement aux grosses entreprises, du domaine public notamment. Dans un second temps, il y a l’activité qui traite des solutions mobiles. Par ailleurs, agrégateur et assembleur de services en ingénierie informatique et télécoms, Net-Skills a inscrit sa trajectoire sous le signe de l’expertise et de l’innovation. Par delà les difficultés du marché, Net-Skills a pu assurer sa pérennité dans le créneau du conseil en stratégie technologique et informatique et s’imposer grâce à son savoir-faire unique en matière d’intégration des systèmes d’information (IBM, HP, Blackberry…). Nous faisons de la qualité de service un point d’honneur. Chez Net-Skills, les consultants ont toujours été des ingénieurs spécialisés (Blade, Sécurité, solutions réseaux…) et ils sont détenteurs de certifications techniques délivrées par les plus grands acteurs du marché (IBM, Juniper, Cisco, BlackBerry…). Les nouvelles économies se mesurent aujourd’hui au degré de l’intégration des TIC dans l’entreprise. Comment évaluezvous le marché algérien, dans ce domaine ? A quoi est dû, selon vous, ce retard ? Il y a plusieurs paramètres. Le premier, c’est le fait que les nouvelles technologies, en tant que telles, ne sont pas considérées comme étant un socle pour le développement. C’est un retard aussi lié au fait que l’entreprise ne raisonne pas encore en gain de productivité. Quand on investit dans l’informatique, c’est qu’on veut être efficace, travailler plus vite et mieux avec une préoccupation concurrentielle d’efficacité et de productivité. Chez nous, pareilles préoccupations ne sont pas considérées comme étant importantes et n’arrivent malheureusement pas en tête de liste. Il y a aussi une gestion hasardeuse qui devient un handicap majeur. Dans bien des cas, on met à la tête de grandes entreprises, privées notamment, des gestionnaires qui, souvent, ne sont pas à leur place. Nous faisons face aujourd’hui, à un marché largement tiré par les achats d’équipements. C’est un marché qui accuse globalement, selon les secteurs, près de dix ans de retard par rapport aux pays en pointe de la technologie. Deux ou trois ans de retard par rapport à nos voisins dans la région. Pour mieux illustrer la situation, Net-Skills, aujourd’hui, met en place chez des clients, des solutions et des plates formes que, moi, je mettais en place chez IBM il y a 10 ans de cela, en France. En termes de production, de structuration et d’organisation, du besoin IT au niveau de l’entreprise, nous sommes, hélas, encore très loin. Et votre entreprise, où se situe-t-elle dans le paysage économique actuel ? Elle se situe parmi les vingt entreprises de services informatiques les plus importantes sur le marché algérien. Nous avons, globalement, 20 sociétés qui se répartissent la plupart des projets importants. Net-Skills, est actuellement sur un beau projet qui consiste à la mise en place de toute une plateforme de supervision de l’informatique chez Naftal. Une première en Algérie ! C’est la première entreprise publique qui va mettre en place une plateforme en charge de superviser tous les ordinateurs. Nous sommes une SPA et nous faisons partie aussi des rares sociétés à ouvrir leur capital. n Entretien réalisé par Karim Benamar PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 29 D OSSIER Secteur des télécommunications et des STIC en Algérie Une ambition, chiffres à l’appui Histoire : fin du monopole des PTT à l’été 2000 Le paysage algérien des télécommunications a radicalement changé depuis la promulgation de la Loi 2000-03 du 5 août 2000 fixant de nouvelles règles relatives à la poste et aux télécommunications. L’ouverture à la concurrence nationale et internationale a été placée au cœur du modèle institutionnel de développement d’un nouveau secteur économique, né de la libéralisation de l’économie nationale et de la révolution numérique mondiale qui était en phase d’accélération grâce notamment à deux leviers structurants, l’Internet et le Mobile. En effet, dès les années 2000, le moment semblait plus qu’opportun pour l’Algérie, qui a pu bénéficier de plusieurs expériences internationales aussi bien dans les domaines de la réglementation et de la régulation que dans l’espace marchand. Durant la décennie 2000, le monopole des PTT, favorisé par un marché en pleine croissance et bénéficiant de plusieurs mesures incitatives, s’est métamorphosé à la faveur d’un secteur stratégique au service du citoyen, des institutions et des entreprises. Une nouvelle dynamique concurrentielle a été impulsée, tant par l’offre de produits et services que par la diversité et les profils des nouveaux acteurs nationaux et internationaux qui se sont positionnés sur le marché. Pour accompagner ce mouvement et prendre part au développement de l’économie numérique algérienne, le Ministère des PTT, devenu depuis lors «Ministère de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication (MPTIC)» www.mptic.dz, a transféré ses activités commerciales vers deux entreprises publiques créées ex-nihilo, Algérie Telecom – www.algerietelecom.dz - pour 30 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES les services de télécommunications et Algérie Poste www.poste.dz, pour les services postaux et les services financiers (les CCP). Puis, en 2003, la téléphonie mobile a été filialisée au sein d’une nouvelle entité Mobilis, www.mobilis.dz. Ensuite, ont suivi, les télécommunications par satellite donnant naissance, en 2004, à la filiale ATS (Algérie Telecom Satellite) www.ats.dz. Enfin, entre 2003 et 2007, on a comptabilisé la naissance de presque cent nouveaux opérateurs de services Internet sur le territoire national. Moins de dix sont encore en activité en 2012. Une synthèse en est présentée plus loin. Cadre institutionnel : réglementation et régulation Afin de favoriser la croissance du marché par une concurrence saine et créatrice de richesse, dans l’intérêt de toutes les parties, l’état a renforcé le dispositif réglementaire mis en place par la création d’une nouvelle autorité chargée de la régulation du marché, l’ARPT (Autorité de Régulation de la Poste et Télécommunications) – www.arpt.dz. Son organisation s’est inspirée des bonnes pratiques internationales, notamment européennes. Plusieurs outils de régulation ont alors été mis en place dont, notamment, les régimes permettant la création de nouveaux opérateurs ou le lancement de nouvelles activités : • Le régime de «la licence» pour les opérateurs d’infrastructures et de services. • Le régime de «l’autorisation» pour les fournisseurs de services Internet. • Le régime de «la déclaration» pour les autres services tels que le contenu ou les télé-services. L’ARPT s’est vue attribuer plusieurs missions, que nous résumons comme suit (liste non exhaustive) : T ECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION Volet 1 : Suivi et contrôle • Veiller au respect des lois et règles ; • Garantir l’existence d’une concurrence saine et loyale ; • Veiller à l’application et au respect des cahiers des charges ; • Suivre les engagements opérationnels des opérateurs (taux de couverture, qualité de service, etc.). Volet 2 : Administration des ressources rares • Affecter les ressources rares aux opérateurs (fréquences, blocs de numéros, …). • Valider les points hauts des opérateurs de mobile en veillant au respect de l’environnement. • Encadrer et approuver les offres d’interconnexion entre opérateurs. • Veiller à l’existence d’une offre de gros pour les opérateurs de services. Volet 3 : Médiation et arbitrage • Gérer les difficultés inhérentes à l’interconnexion et à l’échange de trafic entre opérateurs. • Instruire les réclamations émanant de la clientèle. • Arbitrer les litiges commerciaux qui opposent les opérateurs entre eux.. • Encadrer les politiques tarifaires. Volet 4 : Développement • Promouvoir la concurrence sur tous les marchés. • Encourager et favoriser la mutualisation des infrastructures de télécommunications. • Définir de nouveaux services et en élaborer les cahiers des charges en fonction des régimes. • Instruire les demandes d’autorisation et valider les déclarations. • Apporter une contribution à l’évolution des textes réglementaires. • Collecter les contributions financières des opérateurs au profit du fond du service universel. • Participer à l’effort de la veille technologique au profit des acteurs et des utilisateurs. • Contribuer aux travaux et missions des institutions nationales et internationales. Typologie des acteurs présents en Algérie Dès 2002, saisissant l’opportunité d’un marché très prometteur, conforté par une demande forte et solvable, tous les segments de marché (fixe, mobile, services internet, tél/ IP et centres d’appel) ont vu s’installer, plus ou moins durablement, de nouveaux acteurs aussi bien nationaux qu’internationaux. Offres de services et modèles tarifaires L’offre de service Télécom en Algérie correspond au standard international. La dynamique concurrentielle ne produit pas encore tous les effets escomptés, en raison notamment du retard dans le déploiement de l’accès Internet à haut débit et de la cessation d’activités de deux opérateurs, le 2e opérateur de fixe, Lacom et un des ISP historiques, l’EEPAD qui avait packagé une offre «Adsl triple play» en partenariat avec AT. Le modèle tarifaire, aussi bien pour la téléphonie fixe et mobile que pour les services Internet est inspiré des pratiques universelles, avec peu de nuances. On y trouve des abonnements individuels en post-payé avec ou sans forfaits de minutes et des abonnements de groupe (famille et entreprises) avec des forfaits multi-utilisateurs, avec ou sans contrôle de la consommation par le manager du groupe. Sur le segment du marché du grand public, tous les tarifs tiennent compte du réseau du destinataire de l’appelé, (même réseau ou réseau différent) et à l’international, de la région et du type de réseau (fixe ou mobile). Concernant les entreprises, les 3 opérateurs ont des offres sur mesure, en fonction de la taille de la flotte, des services consommés et du profil de consommation. Téléphonie fixe A ce jour, seul Algérie Telecom (AT) offre ce service. A l’international, quelques FSI fournissent des services de Tél/IP en partenariat avec AT et des partenaires internationaux. Depuis quelques années, AT offre un package global téléphonie fixe-accès Internet/ADSL. Dans les zones urbaines où le déploiement des liens en cuivre est difficile à réaliser, AT propose un accès fixe par la voie radio (technologie WLL). Des indicateurs utiles • Nb d’internautes : ~ 6 Millions soit un taux de pénétration de l’ordre de 17 % • Nb cybercafés : ~ 2500 de 20 à 50 positions chacun • Nb sites WEB algériens : 76 000 dont 9000 en «.DZ » • Nb d’établissements TIC : 3 écoles (INTTIC, INPTIC et ESI) et plus de 15 facultés (Alger, Blida, Oran, Annaba, Constantine, Sétif, Béjaia, Tizi Ouzou, etc.) • Nb communes raccordées en fibre optique : 1000 • Nb d’établissements scolaires raccordés : > 11.000 • Nb de taxiphones : 4500 • Part des STIC dans le PIB algérien : 4,5 % • Nb d’emplois directs et indirects : ~ 100 000 • Nb de bureaux de poste informatisés et raccordés au centre national de traitement : > 3000 / 3500 • Longueur totale de la fibre optique déployée par AT : 50 000 • Capacité totale de la bande passante à l’international (Maghreb + Europe) : 75 Gb/s • Classement 2011 de l’Algérie (Indice UIT de mesure de la société de l’information) : 103/152 Les entreprises et institutions bénéficient de raccordements groupés et de réseaux téléphoniques privés. A signaler que pour les communications internationales, un grand nombre d’abonnés à l’Internet/Adsl utilisent des outils gratuits sur Internet tel que Skype. Téléphonie mobile Les services radios professionnels réservés aux entreprises et institutions existent depuis les années 1970. Exemples de tarifs en vigueur chez Algérie Telecom avec une évolution attendue en cours d’année Services Local et National Tarif National 3 DA/ minute Mobile 8 DA/ minute Tarifs International Pays Europe Fixe 12 DA soit 2 DA toutes les 10s Mobile 26 DA soit 2 DA toutes les 4,6s Maghreb et pays arabes 20 DA soit 2 DA toutes les 6s 34 DA soit 2 DA toutes les 3,5s Amérique du Nord, Canada, USA 21 DA soit 2 DA toutes les 5,7s 21 DA soit 2 DA toutes les 5,7s PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 31 D OSSIER La téléphonie mobile, avec la technologie GSM, a été lancée commercialement en 2000/2001. Algérie Télécom a lancé la première offre en « post-payé » avec le préfixe 061, suivie en 2003 par Djezzy, (Préfixe 070), puis en 2004 par Nedjma (050). Dès 2003, l’offre commerciale – favorisée par une demande croissante et bénéficiant du retour d’expériences du marché mondial – s’est diversifiée avec une large gamme de services avec parfois des offres très innovantes. Comme dans beaucoup de pays en voie de développement, le prépayé est largement dominant (en moyenne pour les 3 opérateurs, plus de 90 % pour le segment de marché grand public). Depuis 2006/2007, les opérateurs ont fait évolué leurs réseaux vers une génération de technologie d’attente de la 3G, la 2,5G avec 2 technologies, le GPRS et le EDGE, ce qui leur a permis de développer des offres d’accès à Internet (mail et navigation) à bas débit (128-256 kb/sec.). L’Etat avait programmé le lancement de nouvelles licences 3G en 2008. Le projet avait été différé puis relancé et interrompu en 2011. Afin de rattraper le retard d’accès à Internet et compte tenu du besoin non satisfait du marché, l’Etat a annoncé pour 2012, en plus de la relance du processus d’attribution des licences 3G, l’attribution à l’opérateur historique d’une licence 4G (technologie LTE) visant à diversifier l’offre d’accès Internet à haut débit. Les tarifs de téléphonie mobile varient, en fonction des formules (post-payé ou prépayé et montant du forfait ou de la recharge) et du réseau du destinataire (même réseau ou non). cartes prépayées, visant à établir une base de données relative à chaque opérateur. Suite à cette opération, les trois opérateurs ont vu le nombre de leurs abonnés baisser de 2,4 millions, soit un taux de 9 % du nombre global des abonnés. Sachant qu’il était estimé, avant l’opération, à 29 millions. Internet Internet a été lancé en Algérie au début des années 1990, par l’opérateur public, le CERIST (également centre de recherche). Avec la disparition du monopole en 2000 et l’ouverture à la concurrence, un grand nombre d’ISP est né dans toutes les régions Type d’accès ADSL Opérateurs Algérie Telecom Notes Offres Fawri, Anis et Djaweb Wimax Anwarnet et SLC Anwarnet en partenariat avec AT Mobile GPRS/EDGE Mobilis, Nedjma et Djezzy Via clés USB ou Blackburry Satellite Satlinker, ATS, Divona et Djezzy • National : de 5 à 6 DA jusqu’à 10 DA la minute. • International : 12 DA (fixe) et 20 DA (mobile) pour l’Europe, le Maghreb et les USA ; jusqu’à 40 DA (fixe et mobile) pour le reste du monde. Enfin, pour des raisons sécuritaires, l’ARPT a procédé en 2008 à une vaste opération d’identification des clients détenteurs des 32 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES du pays, environ 90 en 2004/2005. Ils proposaient, en général, des offres d’accès à bas débit par Modem en utilisant le réseau d’accès d’Algérie Télécom. En raison de plusieurs facteurs, dont notamment les coûts de production et la faiblesse de la valeur ajoutée, beaucoup ont cessé leurs activités alors que d’autres ont opté pour d’autres prestations de services (intégra- tion, déploiement de solutions, hébergement, etc.) ; moins d’une dizaine sont encore réellement en activité en 2012. Le tableau suivant résume l’offre effective d’accès à Internet en juin 2012 : Economie numérique : perspectives de développement Toutes les conditions sont réunies pour un réel décollage de l’économie numérique en Algérie qui peut mettre à profit les acquis de l’expérience internationale. En voici l’essentiel : 1. L’Etat a élaboré un programme national de développement de la société de l’information e-Algérie, très ambitieux. Il prévoit, à horizon 2015/2016 : a. Le raccordement à Internet de toutes les administrations, écoles, universités, entreprises et l’immense majorité des ménages ; soit un total de 6 à 7 millions. b. L’informatisation de tous les services publics. c. Le développement du commerce électronique. 2. L’Algérie forme plus de 5000 cadres dans les TIC par an au sein des 3 écoles (INTTIC, INPTIC et ESI) et de la douzaine de centres universitaires, (Centre, Est, Ouest et Sud). A l’étranger, on compte T ECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION plus de 8000 cadres algériens répartis entre l’Europe, les USA et le Canada. Un bon nombre d’entre eux commence à coopérer avec l’Algérie avec différentes formes d’intervention (coopération universitaire, soutien aux startups, investissement direct, création de filiales de sociétés étrangères). 3. Tous les grands constructeurs, équipementiers et éditeurs sont présents en Algérie (IBM, Bull, Microsoft, Cisco, Ercisson, Alcatel Lucent, Nokia, etc.). 4. Toutes les grandes entreprises (publiques et privées) ont pris conscience de l’importance des systèmes d’information comme levier de croissance et outil de productivité ; elles réorganisent leur informatique et consentent des investissements volontaristes. 5. Le bilan de l’expérience des centres d’appel est encourageant. La saturation des centres d’appels dans les pays les plus avancés dans ce domaine (Maroc, Tunisie, Ile Maurice, Egypte, Inde, etc.) ainsi que la maîtrise de la langue française par la majorité des jeunes diplômés algériens doivent permettre une belle croissance, notamment en Offshore et Nearshore avec les pays francophones. 6. L’Etat a investi dans la création et le développement de cyberparcs dans tout le pays. Cette mission a été dévolue à l’ANPT. Trois cyberparcs sont déjà en activité et accueillent des entreprises de toutes tailles et des startups en incubation : Sidi Abdallah à Alger puis Annaba en 2011 et Ouargla en 2012. D’autres suivront. 7. Le programme national de mise à niveau des PME propose, dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, plusieurs mesures incitatives destinées à favoriser l’équipement des PME en Systèmes d’Information. n Fetah OUZZANI Directeur général cabinet QoSMIC - Conseil et formation en management opérationnel et stratégie Président de REAGE www.reage.net (Réseau des Algériens diplômés des Grandes Ecoles et Universités Françaises) Avec l’aimable contribution de M. Ali KAHLANE Président de l’AAFSI (Association Algérienne des Fournisseurs de Services Internet) et PDG de Satlinker Opérateurs Nb abonnés Observations Algérie Telecom 3,1 Millions Dont 0,5 millions en WLL (Radio) pour une capacité > 4 Millions Fixe Lacom - Filiale Egypt Telecom et Orsacom Telecom. Cession d’activité en 2008 CA global : 52 Mds DA 3 opérateurs 35,2 Millions Taux de pénétration : ~ 95 % en tenant compte des abonnés multi-opérateurs Taux de pénétration global (fixe+mobile : 104 %) CA global : ~ 3,3 Mds $ US réparti comme suit : - Djezzy : 56 % Mobile - Mobilis : 19,5 % - Nedjma : 24,5 % Mobilis 10,1 Millions Filiale d’Algérie Telecom Djezzy 16,6 Millions Marque d’OTA (Orascom Telecom Algérie) propriété de l’opérateur russe Vimpelcom Création : 2003 Marque de WTA (Watanya Telecom Algérie), filiale de Qtel (Qatar telecom) Nedjma 8,5 Millions 19 FSI (Fournisseurs de services Internet) dont 3 Tél/IP Création : 2004 - Offre de services : Accès Internet, Voix sur IP, installation, hébergement… Plus de 80 en 2005. En majorité à l’arrêt Internet et Tél/IP Voir liste exhautive sur www.arpt.dz 1 fournisseur d’accès xDSL (AT/Djaweb) 1 Million Adsl pour les ménages Adsl + et Sdsl pour les entreprises Accès via DZPAC (réseau Data d’AT) Accès FTTH en cours de déploiement CA global : ~ 11 Mds DA 2 fournisseurs d’accès Radio (Wimax) : 2 3 500 SLC et Anwarnet/Icosnet en partenariat avec AT 3 opérateurs : Offre de services d’accès à Internet et de diffusion d’information aux organisations en Vsat réseau (distribution, banques, etc.) - ATS (AT Satellite) CA global : ~ 4 Mds DA - Djezzy - Divona (Monaco Telecom) 4 100 3 opérateurs : ~ 3 000 Téléphonie par satellite offerte aux professionnels en situation de mobilité dans des zones blanches (Sahara, …) Tél par satellite GMPCS- ATS CA global : ~ 250 Millions DA - Thuraya - FTMCS (Filiale France Telecom) Centre d’appels ~ 80 3 200 positions Compte tenu du niveau d’instruction et de la maitrise de la langue française, ce segment est estimé à fort potentiel de croissance CA Global : ~ 400 Millions DA PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 33 D OSSIER RACHID MOUSSAOUI DG de l’ Agence nationale du développement de la PME (ANDPME) «Priorité à l’appropriation des TIC par les PME et à l’innovation» L’Agence nationale de développement de la PME (Andpme), chargée de mettre en œuvre le programme de mise à niveau des PME, prévoit une batterie de mesures au profit des entreprises notamment pour les encourager à mieux utiliser les technologies de l’information et de la communication (TIC). Dans le présent entretien, le Directeur général de l’Andpme, M. Rachid Moussaoui, nous explique ce dispositif et souligne la nécessité pour les PME de s’approprier les TIC. Il revient aussi sur les actions futures de cet organisme. PARTENAIRES : Au-delà de leur nombre, quelle est la place des PME dans le tissu économique ? Rachid Moussaoui : Les PME occupent une place importante au sein du tissu économique algérien, et l’économie doit compter beaucoup sur cette catégorie d’entreprises. L’importance des PME réside aussi dans le fait qu’elles doivent créer de la valeur ajoutée au niveau du marché local à travers la production et la compétitivité et, d’autre part, sur le plan international, c’est-à-dire à l’exportation. Accroître l’utilisation et l’intégration des TIC par les entreprises est l’un des objectifs du programme mis en œuvre par l’Andpme et devant permettre la mise à niveau de 20000 PME d’ici 2014… L’action de l’Agence nationale de développement de la PME (Andpme) porte sur l’amélioration de l’innovation au sein des PME dans le cadre d’une démarche d’accompagnement dans le coaching à l’innovation et aux TIC, au titre du programme national de mise à niveau. En plus du financement, nous assurons l’accompagnement des entreprises à s’approprier ces technologies, c’est-à-dire qu’il ne faut pas qu’elles (les PME) se limitent à l’acquisition du matériel mais que celui-ci doit être utilisé de façon optimale, pour que l’entreprise s’inscrive dans une dynamique de pérennité et de croissance 34 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES Les TIC constituent un défi important pour les entreprises nationales. C’est pourquoi nous avons un programme national avec les ministères de l’Industrie, de la PME et de la promotion de l’investissement, et de la Poste et des technologies de l’information et de la communication afin de définir les politiques et indicateurs de succès et mettre des mesures incitatives pour attirer les opérateurs économiques vers cette stratégie d’utilisation des TIC. Nous devons, à cet effet, mettre à contribution les réseaux, les centres de facilitation, les conseillers et les PME mais aussi les programmes de mise à niveau d’appropriation des TIC. pour atteindre la performance. Expliquez-nous un peu plus l’aspect financier du programme ? Le programme de mise à niveau, dans son volet relatif aux TIC, prévoit un accompagnement via des experts dans l’utilisation optimale de ces technologies, les logiciels, et autres solutions informatiques dans la gestion et la production, en sus d’un soutien financier qui permet à l’entreprise, entre autres, d’acquérir du matériel technologique adéquat. Avez-vous des actions en vue pour contribuer à accroître l’utilisation des TIC au sein de l’entreprise ? Quelles sont vos attentes à travers cette initiative ? Je dirais que l’objectif majeur de ce programme, actuellement en discussion, est d’aider les PME à adopter les TIC pour accroître leur compétitivité. La réalisation de cet objectif se fera en deux étapes. Il s’agit d’abord de lever le maximum d’obstacles qui empêchent nos entreprises et notamment les très petites entreprises (TPE) de s’approprier les TIC, ensuite assurer un accompagnement aux PME ayant accès aux TIC pour évoluer vers une économie numérique. n Entretien réalisé par Amine Douzi T ECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION Le Salon « Talents et Emploi » à Oran Les chercheurs d’emploi découvrent le e-recrutement Dès son ouverture samedi 9 juin, le Salon « Talents et Emploi » a été pratiquement pris d’assaut par les jeunes diplômés chercheurs d’emploi. L’espace où ce Salon s’est tenu, dépendant de l’hôtel Le Méridien, n’a pas pu contenir tout le flux de visiteurs. Heureusement, une esplanade, offrant une superbe vue sur la mer, a dû « endiguer » l’impatience de ces jeunes visiteurs. Sinon, la vingtaine de stands des exposants, collés l’un à l’autre, ont vu du monde passer. En dehors des deux organisateurs de ce Salon, deux agences d’emploi via le net, en l’occurrence « emploitic » et « Graduate RH », la plupart des exposants sont des employeurs potentiels. D’ailleurs, certains d’entre eux vont clôturer le Salon avec une banque de données de demandeurs d’emploi très importante. Cette affluence n’est pas pour déplaire à Louai Djaaffer, un des patrons d’emploitic, coorganisateur du Salon. Probablement, il doit se dire que le nombre d’inscrits figurant sur sa base de données, 300 000 en six ans d’existence, va s’enrichir davantage. « On est à l’air du numérique » se plaît-il à répéter. S’embarquant sur cette voie qu’il maîtrise bien, il nous confiera que «le e-recrutement finira inéluctablement par s’imposer ». « Tout comme le e-business» ajoute-t-il. Cependant, il reconnait que la question de la monétique, toujours pas totalement résolue en Algérie, handicape l’évolution de son business. Ceci ne l’empêche pas de voir l’avenir sous de bons auspices. Pour preuve, il nous parle du « réseautage ». Et d’expliquer que 70 % de ceux qui se rendent sur les réseaux sociaux sont âgés de moins de trente ans. « Donc un grand potentiel et pour les recruteurs et pour les publicitaires ». « Un facebooker doit avoir des dizaines d’amis avec qui il partage l’information. Je vous laisse imaginer ce que cela peut donner dans un avenir très proche » C’est ce qu’il nomme le « passage au web.2 » en Algérie. Parlant de sa clientèle, il nous a affirmé que tous les grands groupes industriels figurent sur son portefeuille client. «Toutes les banques, notamment étrangères», lance-t-il. Entre 2009 et 2011, Emploitic a placé quelques 20000 personnes dans de nombreuses entreprises. Il précisera que «ce sont les employeurs qui payent la prestation» et non les demandeurs d’emploi. Dans ce cadre, il explique qu’il offre trois formules aux employeurs. Refusant de s’embarquer dans des discussions portant sur des considérations politiques, notre interlocuteur nous réitère sa conviction «nous avons déjà un pied dans l’ère du numérique» . n Salah Ziad Mise en service de cinq stations de TNT avant fin 2012 Cinq stations de télédiffusion numérique terrestre (TNT) seront mises en service «avant fin 2012» au Nord et aux Hauts-plateaux, a-t-on appris auprès des services de la télédiffusion algérienne (TDA). A noter que ces stations, en cours de réalisation, s›ajoutent à neuf autres situées au Sud du pays dont une a été mise en service récemment, à titre expérimentale dans la daïra de Béni Ounif (Bechar), a indiqué l›assistant du directeur général de la TDA, lors du 13ème Salon international du futur technologique «SIFTECH». Les cinq stations TNT, engagées dans une deuxième étape de matérialisation graduelle du programme de numérisation, entrent dans le cadre du projet de couverture du territoire national par le système de diffusion hertzien, a souligné M. Kamel Sassi. PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 35 D OSSIER ALI KAHLANE Président de l’entreprise Satlinker «Notre pays ira forcément vers la technologie du Cloud, c’est inévitable» PARTENAIRES : « Faites enfin vivre votre entreprise sur la toile », un slogan dont votre société semble en faire une devise ! Présentez-nous votre entreprise. Ali Kahlane : Non seulement notre Société « vit sur la toile et dans la toile » mais elle en fait aussi partie car Satlinker, est un des premiers providers de solution Internet par satellite. L’un des principaux objectifs de la Société est de fournir des produits et services Internet et de sécurisation des liens et des données qui s’articulent autour de solutions haut de gamme. Sa connaissance du marché algérien, avec plus de 20 années d’expérience, l’a amené, à développer fortement son activité de conseil et d’études avec une variété de services personnalisés. Les solutions évolutives d’études et d’installation de réseaux Intranet et Extranet utilisent des connectivités diverses tels que le VSAT, le WiMax, le Wifi, les Lignes Spécialisées et l’xDSL. Dans le domaine de l’Internet, Satlinker prend en charge toute la chaine qui mène une entreprise à la mise en place d’une présence complète sur Internet ; de la conception à l’exploitation d’une vitrine virtuelle de l’entreprise, tout cela en toute sécurité. Vous agissez dans le domaine de la sécurité informatique et proposez des solutions d’entreprise. Concrètement, quel type de prestations/ solutions, proposez-vous ? Afin de garantir la sécurité des informations circulant sur Internet vers n’importe quel système d’informations, il est possible de mettre en place un Réseau Privé Virtuel (VPN) pour interconnecter de façon sécurisée un réseau d’entreprise à tous sites distants. Ce type de solutions VPN s’adresse aux PME et grandes sociétés disposant de 36 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES plusieurs sites en Algérie ou à l’étranger qu’elles souhaitent relier entre elles en toute sécurité. Le but est d’optimiser les communications, de maîtriser la circulation des informations et d’améliorer la sécurité de vos échangés. Cela se fait en prenant en charge la sécurisation des réseaux aux moyens de matériels et logiciels tels que les pare-feux (Firewalls), antivirus/anti-spams… En outre Satlinker a lancé, en 2011 des solutions entreprises basées sur le Cloud,. Grâce à cette nouvelle technologie qui progresse rapidement un peut partout dans le monde, elle permet à nos partenaires de ne plus être obligés d’acquérir des logiciels ou des équipements nécessaires à la gestion de leur entreprise. Le Cloud permet l’exploitation de solutions à distance et de ne payer que les frais d’utilisation. Un problème se dresse cependant face à cette nouvelle technologie en Algérie. Peu d’entreprises connaissent le concept du Cloud et moins encore y croient. Notre pays ira forcément vers la technologie du Cloud, c’est inévitable. Je pense que cette technologie fera partie de la réalité algérienne d’ici l’année 2015. Nous sommes dans l’ère où c’est l’information qui va vers l’homme et non pas l’inverse. Satlinker fait partie de l’Association des Fournisseurs des Services Internet, qui a fait son crédo de la réduction de la fracture numérique dans notre Pays. Un commentaire ? La fracture numérique n’est pas le lot des seuls pays du Sud ou émergents. Al Gore en a fait son cheval de bataille lorsqu’il parlait des autoroutes de l’information auxquelles tout le monde ne pouvait pas forcément accéder. Le président Obama l’a évoqué dans l’un de ses récents discours sur à l’Etat de l’Union. Le président français actuel, a exigé que le programme France numérique 2012 en fasse un de ses objectifs prioritaires. » Il ajoute que « tous les Plans numériques à l’échelle mondiale la traitent et prévoient des suites d’actions pour l’endiguer. La Tunisie, qui a hébergé le SMSI en 2005, est un peu d’avance sur ses voisins. Le nombre d’habitants et une industrie touristique grandissante lui a permis de la diminuer sensiblement dans toutes les régions concernées par cette activité. Le Maroc, par le dynamisme de son secteur des télécommunications, est entrain de réduire cette fracture en obtenant une meilleure qualité de service, le Maroc a, par contre, toujours du mal à en gérer ses conséquences horizontales, notamment les coûts des services ADSL hors de portée des démunis. Ceci dit, tous les pays qui ont réussi à substantiellement réduire la fracture numérique, l’ont fait en travaillant avec plus de méthode et plus de rigueur. Le pouvoir politique a joué son rôle en amont par l’élaboration de la politique nationale et des stratégies de mise en œuvre. Il a laissé aux institutions et aux professionnels ce qu’il faut comme liberté pour agir, sans interférence. Notre plan, e-Algérie, considère la fracture numérique comme une nouvelle forme d’exclusion. Il l’a inscrite dans un axe majeur (D) et propose plusieurs actions, ainsi que des programmes pour la réduire, entre les différentes catégories de population ainsi que les régions du pays. Il nous appartient à tous d’en concrétiser les objectifs en prenant en charge ses actions chacun à son niveau. n Entretien réalisé par Karim Benamar T ECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION Téléphonie mobile La 4G, les raisons d’un choix La 3G existe et a été adoptée par de nombreux pays. Certains de nos voisins l’ont et se préparent sérieusement à la 4G qu’ils prévoient, pour certains, dès maintenant. Autrement dit, la 3G est en fin de vie et même obsolète par rapport à l’échelle de l’évolution des technologies. Le choix de la 4G pour notre pays est motivé au moins pour quatre raisons : Primo, pour éviter et aller au delà de l’obsolescence de la 3G, une technologie qui date des années 2000. Deuxio, pour profiter du saut technologique qui rendra possible le Haut Débit. Tertio, pour permettre aux trois opérateurs d’être au même niveau, alors qu’ils ne le sont pas du tout avec le lancement de la 3G tout de suite. En effet, selon les propres déclarations de Nedjma, elle serait prête à 100% et pourrait démarrer la 3G dès demain si elle avait la licence. Djezzy lui, serait prêt à 80 ou 90% et pourrait rattraper son retard assez rapidement alors que Mobilis est beaucoup moins prêt. Ce dernier, compte tenu des procédures bureaucratiques, aurait besoin de un (1) à deux (2) ans pour l’être. Enfin quarto, la 4G, élargie à l’ensemble des opérateurs, permettrait la prise en charge de tellement de services à valeurs ajoutées et de développement de contenu que le coût des investissements de départ pourrait être rapidement amorti par la mise en place de partenariats gagnant-gagnant avec des opérateurs virtuels (MVNO : Mobile Virtual Network Operator) et/ou de développeurs, de services, de contenus et d’applications pour les mobiles. Autant de création d’entreprises dans l’innovation et plus d’emplois de haute technicité qui contribueront à garder nos diplômés chez nous. Si l’affaire Djezzy est réglée, si nous sommes prêts à ouvrir le marché, si la volonté politique existe et que la bonne régulation est de la partie, alors nous nous devons de choisir tout de suite la 4G. Car, en plus des raisons invoquées ci-dessus, et pour peu que les contraintes bureaucratiques soient levées pour Mobilis et Algérie Télécom, tous les opérateurs seraient alors presque au même niveau de préparation. Seuls compteront alors, les compétences, les services offerts et leur qualité, dans l’intérêt du citoyen qui n’aura que l’embarras du choix pour accéder au Haut débit mobile ? En Algérie, nous avons toutes les peines du monde à augmenter le nombre de citoyens connectés à l’ADSL. En plus des difficultés des procédures d’établissement de la ligne, les raisons sont certes multiples, les principales sont d’abord le manque de lignes téléphoniques, d’une part, et la mauvaise qualité du « dernier kilomètre » rendant la connexion non éligible à l’ADSL, d’autre part. Passer à l’Internet Haut Débit Mobile pourrait être effectivement la solution pour réaliser ou grandement approcher les objectifs fixés par le Président de la République, et avoir ainsi, au moins 6 millions de foyers connectés à l’Internet, d’ici… 2014, tel que projeté. Un peu de technique, pour mieux appréhender les enjeux ; la 2G, a été conçue d’abord pour la voix, la 3G en est une extension pour la transmission des données, avec prise en charge de l’Internet. Cette capacité de transporter de l’Internet a toujours été considérée comme une ressource financière importante par tous les opérateurs. Avec la 4G, la téléphonie est passée au tout IP (Internet Protocol), la dichotomie qui prévalait jusqu’à présent, n’existerait plus. Grâce à la cohérence et la convergence technologique des réseaux, l’adoption de la 4G profiterait aussi bien à l’utilisateur, par des coûts moindres, qu’à l’opérateur par l’acquisition d’équipements moins onéreux. Le cahier des charges préparé par le MPTIC et dernièrement lancé par l’ARPT, préconisait des débits pour la 3G de l’ordre de 384 kbps(avec 128 kbps en émission) les deux premières années d’exploitation et de l’ordre de 1mbps (avec 384kbpsen émission)au delà. Ces débits ne nous permettront ni de favoriser le développement de contenus par une meilleure connectivité à l’Internet ni d’améliorer notre classement dans le concert des nations. Alors que la 4G peut aller bien au-delà de 20 Mbps ! Rappelons d’autre part que pour le haut et le très haut débit, seule la fibre optique peut offrir des débits de 100 mbps à 1 Gbps et même au-delà. Nous devons saisir cette occasion du différé du lancement du cahier des charges de la 3G, et marquer une courte pause pour mettre en place une équipe de professionnels et experts du secteur public et privé, pilotée par le MPTIC avec le concours de l’ARPT pour étudier et proposer la meilleure solution possible pour notre pays. n Ali Kahlane Génération Acronyme Intitulé 1G Radiocom 2000 2G GSM (Voix) 2.5GGPRS (voix+données) 2.75G EDGE 3G UMTS 3.5G ou 3G+ ou super 3G HSPDA 3.9G LTE 4G LTE-Advanced Débit indicatif en bits/s (théorique/pratique usuel) Analogique Global System for Mobile Communication Analogique Global Packet Radio Service Enhanced Mobile Telecommunications System Universal Mobile Telecommunications System High Speed Downlink Packet Access Long term Evolution Long term Evolution Advanced 171.2k/50k/17.9k 9.05 k 384k/64k/1.9M/144k rurale, 384k urbain, 2 M point fixe/14.4M/3.6M (version 5) 7.2M (version 6)/326M/40M voire 80M après/1G à l’arrêt, 100M en mouvement/-/- PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 37 D OSSIER Colloque international à Oran L’impact des TIC sur l’entreprise au menu Pour M. Driss Reguieg Issaad, président du comité d’organisation du colloque «La question du passage du simple fait de l’usage à l’appropriation de ces technologies ne peut se faire hors du cadre organisationnel et managérial des entreprises » Une trentaine de chercheurs algériens et étrangers ont participé à une rencontre qui s’est tenue deux jours durant, les 26 et 27 mai, au nouveau pôle universitaire de Belgaïd, à Oran, sous l’intitulé générique «Les entreprises maghrébines entre usage et appropriation des TIC : expériences, bilans et perspectives». Le bon usage et l’intégration des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), dans l’entreprise, «deviennent des questions fondamentales dans le processus de tout développement» se sont accordés unanimement, à dire les participants au colloque. En effet, quatre ateliers thématiques ont été au menu des discussions et débats visant à mieux définir l’impact de l’usage des technologies de l’in- formation et de la communication (TIC) sur l’entreprise. Les quatre ateliers proposés ont eu pour thèmes «les effets et risques associés aux TIC», «les interfaces entre les TIC et les fonctions d’entreprise», «les TIC et formes de convergence», et «cas, monographies et expériences». L’objectif commun consiste à apporter «une meilleure compréhension des conditions et formes de l’appropriation des TIC», a indiqué le président du comité d’organisation, M. Driss Reguieg Issaad, en insistant sur la nouvelle logique qui s’impose aux entreprises en termes de performances. «La question du passage du simple fait de l’usage à l’appropriation de ces technologies ne peut se faire hors du cadre organisationnel et managérial des entreprises, d’où l’impératif de les étudier dans la nouvelle logique qui s’impose aux entreprises, à savoir celle de la quête de plus d’efficacité et de plus de compétitivité», a expliqué M. Reguieg Issaad. Il a souligné que les entreprises maghrébines en général, et algériennes en particulier, «ne peuvent se soustraire à cette réalité, et sont par conséquent incitées à trouver les meilleures conditions qui leur permettront de passer de l’usage à l’appropriation des TIC». Les ateliers programmés, à l’occasion de ce colloque, ont été introduits par des communications mettant l’accent, en substance, sur l’effet structurant du développement des activités informatiques et l’évolution de leur usage par les entreprises. n R. N. Driss Harrizi Docteur à l’Université Hassan I de Settat «Au Maroc, le secteur des TIC est en plein expansion» PARTENAIRES : En quelques mots, comment qualifiez-vous la situation des TIC au Maroc ? Driss Harrizi : Le secteur des TIC est en pleine expansion. Un secteur qui commence à négocier sa part dans la croissance économique du pays. Mais le chemin est encore long pour que les PME et les petites entreprises s’approprient ce nouveau système de gestion de communication et d’information. Plus clairement ? Il me suffit de vous signaler que le Maroc a avancé de dix places dans le classement établi par l’UIT (Union Internationale des Télécommunications) en 2011. Il occupe la 90e place sur un total de 152 pays. Le secteur des TIC offre actuellement 12 000 emplois directs, avec plus de la moitié des entreprises employant à peine 10 personnes et uniquement 11 % employant 25 personnes. Ces chiffres ne traduisent pas toute la réalité de ce secteur ? En effet. On relève par exemple que 65 % des entreprises incorporant les TIC se trouvent dans la circonscription de Casablanca et 20 % 38 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES dans la circonscription de Rabat. Comment expliquer cette disparité ? L’explication est tout à fait simple. Toutes ces entreprises sont adossées soit à l’économie française ou à une autre économie européenne. Autrement dit, ce sont des entreprises directement liées à l’étranger d’une manière ou une autre. Quelles sont les grandes difficultés auxquelles sont confrontées les TIC au Maroc ? Le défi majeur auquel fait face ce projet ambitieux est l’encadrement qualifié. D’ici à 2013, le Maroc est appelé à former 32 000 ingénieurs et techniciens supérieurs en informatique. Ce qui pose de sérieux problèmes aux capacités de formation du pays. Par ailleurs, une clarification des notions s’avère désormais urgente. Par TIC, nous avons les définitions avancées par les services des Statistiques et celles de l’APEBI (Fédération Marocaine des Technologies de l’information) qui ne coïncident pas souvent. n Entretien réalisé par Salah Ziad T ECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION Driss Reguig Issaad Professeur de l’Université d’Oran «Les NTIC, un enjeu capital pour toute économie» PARTENAIRES : Comment expliquer l’absence remarquée des entreprises à ce colloque international ? Driss Reguig Issaad : La question de l’appropriation des TIC par les entreprises représente désormais un enjeu capital pour toute économie. Or, nous relevons que cette préoccupation est actuellement prise en charge par l’université beaucoup plus que par l’entreprise elle-même. Cette dernière ne joue pas pleinement le jeu. Pour preuve, l’organisation de ce colloque a beaucoup mobilisé les contacts personnels que ceux formalisés. Ce qui pose un problème de capitalisation de l’information, de la connaissance et de l’information. Qu’est-ce qui explique le peu d’engouement des entreprises pour ce genre de manifestations scientifiques ? Je crois qu’il s’agit d’une confusion au départ. Il y a une différence entre équipement, en supposant qu’elle intègre même une connexion à Internet, et appropriation des TIC. Pour donner juste un petit exemple très significatif, nous avons relevé dans une enquête nationale que, pour les chefs d’entreprises, l’acquisition d’un logiciel suppose son utilisation à vie. Or, le soft, tout comme l’équipement, évolue à une vitesse vertigineuse. Que faire, que proposer dans ce cas ? La mise en place et l’appropriation des TIC sont associées à l’application de processus de changement organisationnel qui réclame du temps et certains préalables macro et micro-économiques. S’agit-il, alors, d’un problème d’ordre culturel ? Absolument. Nous essayons d’expliquer aux chefs d’entreprises que les TIC visent à conférer plus d’efficacité à un système de management mais en aucun cas le remplacer. Signalons que ceux qui détiennent réellement le pouvoir de décision au niveau des entreprises algériennes sont âgés entre 55 ans et 60 ans. Ça peut expliquer leur réticence vis-à-vis des TIC… On répète çà et là que la situation au Maroc et en Tunisie se présente autrement ? En effet. L’économie marocaine est plus connectée aux économies étrangères, notamment européennes. Mais ceci pose d’autres questions se rapportant à la détention des instances de décision. n Entretien réalisé par Salah Ziad Abdelghani Atamenia Professeur à l’Université de Lille «L’adhésion de l’Algérie à l’OMC, un stimulant à l’appropriation des NTIC » PARTENAIRES : Comment jugez-vous les travaux de cette manifestation ? A. Atamenia : Certes, les communications sont d’un bon niveau mais elles restent d’ordre théorique. J’aurais souhaité davantage de pragmatisme. A votre avis, qu’est-ce-qui peut impulser la pénétration et l’usage des TIC au niveau de l’entreprise en Algérie ? Je suppose que l’adhésion de l’Algérie à l’OMC peut être le meilleur stimulant à l’appropriation des NTIC par les PME et PMI algériennes. Par appropriation, j’entends l’acquisition des équipements, des logiciels et surtout l’incorporation de l’Internet dans le système de gestion, de recherche de l’information et de la communication. Le premier effet de cette adhésion sera la limitation de l’espace de l’informel sur le plan économique, espace de plus en plus important et qui échappe à tout contrôle. Dans un environnement concurrentiel, la course à ce qu’on appelle « l’intelligence économique » incitera les entreprises algériennes à une sorte de mise à niveau par rapport aux standards internationaux, du moins régionaux. La concurrence va de pair avec la performance. Pouvez-vous être plus explicite ? Le constat est le suivant : pour les PME et les administrations, les TIC se décomposent en TIC à usage interne et en TIC à usage externe. Pour les premiers, l’appropriation est relativement simple pour peu que le personnel soit formé. Concernant les seconds, c’est plus compliqué parce que nécessitant un environnement socioéconomique adéquat. Par exemple, il faut des réseaux numériques de télécommunication du niveau des pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Aussi, il faut un grand effort de formation du personnel des PME et de l’administration mais aussi du grand public par des certifications de type ICDL (International Children’s Digital Library). n Entretien réalisé par Salah Ziad PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 39 D OSSIER 13e Salon International du futur technologique (SIFTECH) Vers une société de l’information… Le Salon, organisé du 5 au 7 juin 2012, sous le slogan «Pour un avenir numérique partagé», a vu la participation d’environ 60 exposants représentant des entreprises spécialisées nationales et internationales, dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, des opérateurs de téléphonie, d’Internet, et de communications. C’est le somptueux centre de conventionnement « Mohamed Ben Ahmed », nouvel équipement acquis il y a quelques années par la ville d’Oran, qui a abrité la treizième édition du SIFTECH (Salon International du Futur Technologique). Le lieu, offrant une ambiance feutrée, s’apprête merveilleusement à ce genre de manifestation. Les hôtesses d’accueil et les agents de sécurité gèrent bien le flux des visiteurs. Un simple tour permet d’établir un premier constat : hormis les grosses pointures parmi les exposants (tous des opérateurs dans la téléphonie mobile) le reste des stands est standardisé. Mais l’essentiel est ailleurs. Il est repérable au niveau de l’engouement particulier du public nombreux pour ce genre de manifestation d’un autre genre ! La disponibilité des exposants était, pour le plus grand bonheur du visiteur, au rendezvous. On répond avec courtoisie à toutes les sollicitations, on éprouve aucune gêne à présenter une carte de visite ou un dépliant. Finalement, une nouvelle culture est en train de se mettre en place, avec de nouveaux concepts et notions, tels que « la force de vente », « la part du marché »….. Evidemment, le grand public se dirige vers les «grands» exposants, facilement repérables par le design de leurs stands, présents dans ce Salon pour commercialiser ou du moins faire connaître leurs derniers produits. Les technologies de trois dimensions, de troisième génération et de système digital (3D) ont été les plus à susciter la curiosité des visiteurs. Le stand de l’Entreprise nationale d’industrie électronique (ENIE) de Sidi BelAbbès, s’est vu littéralement envahi par une foule curieuse pour enfin contempler, à l’aide de lunettes spéciales, l’une des meilleures productions technologiques du troisième millénaire, à savoir l’appareil «Smart TV» doté d’un écran 3D. La curiosité d’un grand nombre de visiteurs du stand du groupe «Algérie Télécom» a été portée, quant à elle, sur la téléphonie de troisième génération. Le public a eu également l’opportunité de voir des modèles d’ordinateurs et de téléphones mobiles à système digital à travers des stands d’entreprises spécialisées dans la vente de ces produits. Par ailleurs, un autre public, plus averti, vient pour des questions ciblées, chez des exposants particuliers. Là, on pose des questions précises, on engage des débats, on réclame des démonstrations. Ce sont les jeunes, universitaires ou étudiants, qui ont déjà un pied dans le nouveau monde des TIC et dont les notions «e-commerce» «e-paye» «e-gouvernance»… n’effraient pas. Du point de vue de la sollicitation, les nouvelles entités opérant dans le domaine, dont certaines sont encore à leurs premiers pas eu égard à leur âge, n’ont rien à envier aux grosses entreprises. Notons, enfin, que la Finlande a participé au SIFTECH 2012 en tant qu’invité d’honneur avec un nombre de sociétés spécialisées dans les Technologies de l’information et de la communication. n Salah Ziad Suivez l’itinéraire de vos courriers via internet Inédit ! Une entreprise publique «EMS Champion Post Algérie», en charge de la distribution des envois urgents de lettres et colis dans le pays et à l’étranger, a lancé récemment un nouveau système de suivi électronique du courrier «tracking», a annoncé à Oran son Président-directeur général. Lancé il y a moins de trois semaines, cette innovation permet à tout client ayant déposé son courrier au niveau d’une agence EMS de pouvoir suivre son itinéraire via Internet, a indiqué M. Noureddine Boufennara. «Le tracking permet aux clients de suivre à travers le site web (www.ems.dz) l’acheminement 40 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES de leur courrier depuis le dépôt jusqu’à la réception grâce à un identifiant propre à leur envoi», a expliqué le responsable d’EMS, une filiale d’Algérie Poste. «Nous sommes en train de mettre en place notre propre réseau d’agences EMS pour assurer cette prestation innovante», a-t-il ajouté tout en indiquant que son entreprise comptera 17 agences à court terme en Algérie. M. Boufennara a souligné, à ce propos, que 11 agences EMS implantées à Alger, Annaba, Béchar, Chlef, Constantine, Hassi Messaoud, Oran et Sétif sont déjà opérationnelles. T ECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION Mohamed Hamza Directeur général d’une startup algérienne Epay.dz «Notre cible : le large public» PARTENAIRES : e-Pay.dz est leader dans le domaine du commerce via internet ? Mohamed Hamza: En effet, quoique nous existons depuis huit ans. Il nous a fallu beaucoup de temps pour concrétiser notre projet. Nous sommes opérationnels depuis 2011. Et comment se présente le secteur du commerce électronique en Algérie ? C’est vrai que nous avons du retard par rapport à nos voisins maghrébins. Mais à mon sens, les choses évoluent normalement. Je dois vous préciser que la carte pour le paiement via internet a été lancée le 12 avril dernier par le ministère des Postes et des Technologies de l’Information et de la Communication (MPTIC). Mais nous comptons déjà un portefeuille client. Nous avons 25 commerces qui ont adopté la formule de l’e-paiement. Quant à nos abonnés, ils sont déjà 9500 inscrits, répartis sur les principales villes du pays. Pour le moment, vous vous consacrez uniquement au marché domestique ? Comme nous sommes pratiquement à nos premiers pas, notre stratégie consiste à nous installer sur le marché qui se présente à nous directement. Dans un proche avenir, nous allons cibler par exemple le secteur de la restauration. Notre ambition, pour le moment, c’est offrir au simple citoyen une prestation se rapportant à son quotidien : régler des factures par internet se rapportant à ses achats les plus courants et les plus immédiats. Après, on attaquera l’international quand les conditions le permettront. Avant de songer à l’international, nous devons gagner le marché de la grande distribution. Concrètement, celui qui veut essayer la formule de l’e-paiement doit faire comment? Nous avons déjà un réseau de distribution de nos cartes à travers les principales villes du territoire national. Après, il faut consulter notre site sur Internet, il est très didactique et convivial. Vous avez probablement des exigences vis-à-vis de vos partenaires commerçants ? Absolument. Nous travaillons avec les commerçants qui sont identifiés, disposant d’un registre de commerce, s’acquittant de leurs taxes et offrant une traçabilité de leurs produits. Un dernier mot… Avec notre partenaire nous avons développé la formule de l’epaiement par le mobile. Vous trouverez tous les détails sur notre site internet www.epay.dz. n Entretien réalisé par Salah Ziad Mohamed Bentoumi Chef de service de Marketing chez Icosnet «Cap sur les PME» PARTENAIRES : Icosnet est un fournisseur d’accès Internet ? Mohamed Bentoumi : En effet, oui. Nous sommes sur ce créneau depuis 1999. Depuis 2001, nous avons obtenu la licence ISP qui nous permet de commercialiser les lignes téléphoniques spécialisées. En 2007, nous avons obtenu la licence VOIP, c’est-à-dire le téléphone par le biais de l’Internet ou ce qu’on désigne dans notre jargon par le protocole IP. Nous avons par ailleurs, décroché le Wimax, depuis quelque temps. Quelle est votre clientèle puisque vous parlez de lignes spécialisées ? Nous travaillons exclusivement avec les grandes entreprises et particulièrement avec les multinationales installées en Algérie. Ce sont elles qui sont demandeuses de ce genre de prestations parce qu’elles sont en contact permanent avec l’étranger. N’est-ce pas un segment étroit ? Depuis 2011, nous avons commencé à intégrer les PME nationales dans notre stratégie de développement. C’est un nouveau cap qui s’offre à nous. D’ailleurs, je vous annonce, à ce propos, une première : à partir du 13 juin prochain, nous lançons un nouveau produit à destination des PME et même des petites entreprises. C’est ce que nous nommons «solution centre de contact en mode locatif ». Parallèlement au téléphone et l’accès à Internet, vous êtes hébergeur de sites Internet ? Tout à fait. Nous sommes leader sur ce marché puisque Icosnet est la seule à proposer cette prestation au niveau national. Nous disposons de notre propre « Data Center » qui offre toutes les garanties. Notre avantage est notre présence sur tout le territoire national, du moins dans les grandes villes du pays. Nous offrons des noms de domaines allant jusqu’à 50 gigas à des prix défiant toute concurrence. n Entretien réalisé par Salah Ziad PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 41 D OSSIER Offres et services Djezzy Une qualité au service du client Djezzy assure aujourd’hui, une excellente couverture réseau sur tout le territoire national en mettant en place un réseau utilisant les meilleurs standards techniques existants. Djezzy assure également une couverture Roaming dans plus de 187 pays. Des offres spéciales aux multiples services que proposent Djezzy, l’operateur téléphonique, par sa qualité et son professionnalisme, s’impose en leader en matière de téléphonie mobile. Ranati Allo. Très simple, rapide et efficace, le service est pré activé sur toutes les lignes Djezzy et coûte 5 DA par message envoyé. La réception du message est gratuite. La consultation des anciens messages est de 5 DA/3 min. Le service RANATI est un service qui permet aux clients OTA de personnaliser la tonalité d’attente qui sera entendue par leurs correspondants avant que ces derniers ne décrochent. Le client peut choisir sa sonnerie dans un large catalogue de tonalités : chansons, bruitages, imitations ou blagues, etc. Le client peut changer de tonalité en fonction des nouveautés ou des évènements, aussi souvent qu’il le souhaite. Le Service Tranquilo Yalla Djezzy Fun, Ludique est très riche, le portail Yalla de Djezzy offre la possibilité de personnaliser votre mobile en téléchargeant les dernières sonneries, jeux, fonds d’écrans, vidéos … et bien d’autres contenus. Yalla permet également de consulter les dernières infos du sport, résultats des matchs, météo, l’horoscope, infos et les horaires de prière. Et en exclusivité, accéder directement au compte facebook et rencontrer des amis sur le service Chat Wap. Le prix du téléchargement des sonneries, fonds d’écrans, vidéos sont à 100 DA, seuls les jeux qui sont facturés à 150 DA, sans oublier les prix actuels du GPRS. Le service Clip + Le service permet de ne perdre aucun appel, qu’on soit en dehors de la zone de couverture, à l’étranger ou ayant éteint le téléphone. Une fois le téléphone rallumé, le client reçoit instantanément et gratuitement un SMS notifiant le numéro de l’appelant ainsi que l’heure et le nombre de tentatives d’appels. Le service est gratuit et installé par défaut sur les lignes Djezzy Classique, Millenium, Djezzy Carte, Djezzy Control et Djezzy Entreprise. Scoop Flexy de Djezzy Avec Scoop de Djezzy, les clients restent informés et reçoivent par SMS les dernières informations : nationales, internationales, culturelles, foot, météo… disponibles en français et en arabe. Djezzy met à la disposition de ses clients le service Flexy qui permet de recharger son compte Djezzy carte et Djezzy Control en toute simplicité. Le service permet également aux abonnés du post payé de régler leurs factures au niveau des agences Djezzy et même au niveau des points de vente agréées présents sur tout le territoire national. Nokta Nokta est un service de distraction qui consiste à écouter ou lire une des ‘’Blagues’’ proposées par l’humoriste ‘’Salim Alek’’. Exceptionnellement durant le mois de Ramadhan, le thème « Boukalettes » est proposé aux clients. 42 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES Hadra de Djezzy Le service Hadra de Djezzy est un service qui permet d’envoyer et de recevoir des messages vocaux vers tout les numéros Djezzy et Djezzy lance un nouveau service, Tranquilo, qui va permettre à ses abonnés du prépayé d’être tranquille même si leur crédit est insuffisant ! En effet, Tranquilo est un service qui permet aux clients prépayés, ayant un solde insuffisant, d’effectuer des appels et d’envoyer des SMS grâce à un crédit d’urgence accessible pour seulement 2 DA de frais de service, et qui sera récupéré au prochain rechargement (Frais de service + communication utilisée). Prodiges Du 19 octobre 2011 et jusqu’au 25 décembre 2012, Djezzy lance une campagne de valorisation des jeunes talents intitulée « PRODIGES ». L’objectif visé est de mettre en valeur le génie algérien où qu’il soit en Algérie, même dans les contrées les plus reculées. Le candidat ou postulant doit préalablement créer un compte sur le site www.djezzy.tv en complétant le formulaire de candidature. La solution Blackberry entreprise Djezzy est le pionnier en Algérie en matière de solution Blackberry entreprise, et la solution d’affaires Crédit Flotte (crédit share), qui est une solution entreprise qui permet le contrôle optimal par les gestionnaires de toutes les lignes mobiles de l’entreprise. En effet, cette solution permet de contrôler, distribuer et rationnaliser les crédits entre les différentes lignes et offre ainsi une gestion rigoureuse des budgets clients. T ECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 43 45 e FIA 45e FOIRE INTERNATIONALE D’ALGER UN CARREFOUR D’ÉCHANGE ET DE PARTENARIAT Traditionnel organisateur du pavillon français à la FIA, la Chambre de commerce et d’industrie de Paris a réuni 76 exposants français représentant différents secteurs. La Foire internationale d’Alger (FIA), dans sa 45e édition, s’est déroulée du 30 mai au 5 juin, au Palais des expositions des Pins Maritimes. Signe particulier : une participation nationale et internationale record. Elle aura été, en outre, une vitrine idéale des mutations économiques que connaît l’Algérie. «50 ans d’édification», telle était la thématique retenue pour cette manifestation économique phare et qui a enregistré, cette année, la participation de près d’un millier d’exposants dont 620 étrangers représentant 36 pays et 370 nationaux. Le pavillon français fort de 76 entreprises, venues exposer leurs produits et savoir-faire à l’occasion de ce rendez-vous économique, a été, pour sa part, très visible. En témoignent les nombreux visiteurs, entre professionnels et curieux. Traditionnel organisateur du pavillon français à la FIA, la Chambre de commerce et d’industrie de Paris a réuni ses exposants pour représenter différents secteurs mais aussi pour prospecter le marché algérien et rechercher les opportunités d’affaires et des partenaires locaux, et profiter des occasions offertes par l’élan nouveau de l’économie algérienne. Des prises de contact et des rencontres professionnelles se sont déroulées tout au long de la manifestation. Rappelons que c’est le secteur des services qui a représenté le gros de la participation française, avec 25 entreprises représentant notamment le secteur bancaire, le transport et les services aux opérateurs économiques. 44 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES La FIA est devenue un véritable carrefour d’échanges économiques et commerciaux. Ses organisateurs se sont fixés pour objectifs de proposer les opportunités d’affaires, de partenariat et d’investissement dans différents secteurs et filières à l’instar des services, l’ameublement et la décoration, la sidérurgie et la métallurgie et les matériaux de construction. Une superficie totale de 47.160 m2 a été réservée aux opérateurs économiques algériens et étrangers venus de neuf (9) pays d’Europe, dont la France, quatre (4) d’Asie, six (6) des Amériques, huit (8) du Monde arabe dont l’Egypte, en tant qu’invité d’honneur. S’agissant du pavillon national, qui regroupe 370 entreprises, dont 80% sont des PME, il a été nettement dominé par le secteur privé. Une superficie totale de 32.725 m2 lui a été réservée. Le continent européen, par ailleurs, a été représenté par la France, la Turquie, l’Allemagne, la Pologne, le Portugal, la Serbie, la Hongrie, la Grande-Bretagne et l’Italie. L’Asie n’était pas en reste puisque des entreprises chinoises, vietnamiennes, indiennes et malaisiennes ont représenté chacune leur pays respectif, alors que les Amériques étaient représentées par les Etats-Unis d’Amérique, l’Argentine, le Brésil, Cuba, le Venezuela et le Pérou. n Amine Douzi 45 e FIA Yacine Benaïssa Responsable à SAM Outillage Algérie et Maghreb «Participation positive à la Foire d’Alger» PARTENAIRES : Vous opérez dans le segment de l’outillage qui comporte des produits utilisés dans plusieurs secteurs. Quelle sont vos principaux clients? Yacine Benaissa : Sam est une société spécialisée dans la fabrication d’outillage à main. Créée en France en 1906, elle est classée actuellement deuxième en Europe et quatrième au monde dans son secteur. Nous avons un catalogue composé de 9800 références réparties sur 20 familles d’outils, dont les outils à main, les clés de serrage et toute une gamme destinée au secteur automobile. Comment se présente la configuration du marché algérien de l’outillage ? Le marché algérien de l’outillage connaît une concurrence agressive, parfois il y a une concurrence qui nous gêne un peu, à l’exemple de la filière asiatique dont les produits sont de qualité moindre et vendus à prix réduits. Dans ce contexte, nous adoptons une démarche commerciale orientée vers l’écoute et la satisfaction de la clientèle. Et les résultats sont là. En effet, notre part du marché s’élève à 36%, et nous arrivons deuxième sur le marché algérien. Et qu’en est-il de votre déploiement sur le marché ? Actuellement, la société SAM dispose d’une organisation assez simple en Algérie. Nous avons actuellement quatre distributeurs, mais nous comptons rehausser le niveau de représentation de la marque Sam sur le marché algérien afin de mieux piloter et contrôler notre activité et accompagner nos distributeurs à faire leurs démarches techniques. Nous venons d’introduire une demande auprès du ministère du Commerce pour obtenir un agrément afin d’ouvrir un bureau de liaison. Quelle est l’importance de la participation aux foires et expositions dans votre stratégie commerciale ? Nous sommes des habitués de ce genre de manifestations. Nous participons souvent aux différents salons organisés en Algérie. Mais pour la 45e Foire internationale d’Alger, c’est notre deuxième participation. Je pense que la Foire d’Alger est bénéfique pour l’entreprise, nous avons reçu à notre stand des clients et des opérateurs qui veulent connaître la marque. Notre participation a été assez positive. Avez-vous des projets en perspective pour développer ou diversifier vos activités dominées jusqu’ici par la distribution ? Effectivement, nous avons actuellement un projet de réalisation d’une unité de fabrication de produits de rangements d’outillages, en d’autres termes des caisses à outils métalliques. La direction de Sam Outillages (France) nous a accordé toutes les décisions et autorisations pour concrétiser ce projet. En outre, nous comptons, d’ici 2015, lancer un partenariat avec nos distributeurs afin de créer une filiale dotée d’un stock et d’un magasin central. n Entretien réalisé par Amine Douzi PARTENAIRES N°7/MAIS-JUIN 2012 45 45 e FIA A l’occasion de la 45e édition de la foire internationale d’Alger, la CCIAF a honoré ses nombreux invités, algériens et français, par un diner spécial. 46 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES 45 e FIA Pascal Huguenin Directeur Commercial à Airva Maghreb «Un intérêt très marqué des opérateurs à la recherche de produits de qualité» PARTENAIRES : Pouvez-vous nous présenter votre société ? Pascal Huguenin : Airva est une société française qui existe depuis 1987. Elle active dans la distribution d’équipements de climatisation de fabrication américaine, française et australienne. Précédemment, Airva était représentante de la marque américaine Coleman pour les climatiseurs de véhicules. Actuellement, notre partenaire américain en fabrique 300 000 unités par an, ce qui permet d’avoir un bon rapport qualité/prix. Aussi, nous assurons la représentation pour Coleman des climatiseurs pour bâtiments comme les aéroports, les supermarchés et les écoles. Ces derniers sont dotés de 21 Kw de puissance de refroidissement et fonctionnent à des températures pouvant atteindre les 54°C à l’extérieur. Est-ce que vous avez des produits adaptés au marché algérien du point de vue économique et climatique ? En effet, les climatiseurs destinés aux aéroports, aux supermarchés, aux écoles que je viens d’évoquer sont des produits tout à fait adaptés au marché algérien, ils sont très fiables et efficaces et de longue longévité. Notre société vient de s’installer en Algérie, et nous avons effectué nos premières livraisons à deux partenaires, à savoir la société El Awal à Staouéli et Bakter qui sont spécialistes dans la climatisation. Je pense que les utilisateurs algériens sont des utilisateurs avisés, et ont besoin de produits fiables et durables à des prix raisonnables. Vous avez participé à la Foire Internationale d’Alger. Avez-vous ressenti un intérêt des opérateurs économiques algériens à vos produits ? C’est notre première participation à cette Foire au cours de laquelle nous avons eu de nombreuses visites de sociétés qui sont venues se renseigner sur nos gammes de produits. Il y a eu un intérêt très marqué aussi bien des particuliers que des entreprises car il y a effectivement une recherche de produits de qualité. Le mot de la fin… A l’avenir, notre objectif est de bien faire connaître notre marque Airva, Coleman et Narvair, puisque il s’agit de marques de climatiseurs reconnus à travers le monde. Je crois que le marché algérien mérite d’être prospecté car les besoins sont là, et il y des spécialistes qui peuvent installer et maintenir ces équipements. n Entretien réalisé par Amine Douzi F ORMATION FADILA BERKAL DIRECTRICE GÉNÉRALE DE DEMOS ALGÉRIE «LA FORMATION, UN OUTIL POUR LE DÉVELOPPEMENT» Avec plus de 2400 formations dans divers domaines et spécialisé dans les thématiques liées au management, conduite du changement, conduite de projet, commerce extérieur, marketing et ressources humaines…, l’organisme Demos Algérie ambitionne à une place de leader en matière d’offre de formation. PARTENAIRES : Demos se présente en tant que leader de la formation professionnelle en Europe et dans de nombreux pays dans le monde, dont l’Algérie. Parlez-nous un peu plus de Demos… Depuis quand êtes-vous présent en Algérie ? Pourquoi le choix de l’Algérie ? Fadila Berkal : Le groupe Demos est l’un des leaders mondiaux dans le domaine de la formation professionnelle, créé en 1972 en France par Monsieur Jean-Marie Paul WEMAERE, Président du groupe. Il n’a eu de cesse de diversifier son offre formation et présente aujourd’hui plus de 2400 formations dans les domaines des ressources humaines, de la comptabilité, de l’audit et du contrôle interne, de l’hygiène et sécurité, dans le management et la conduite de projets… Demos c’est aussi une représentation internationale ; il possède des filiales en Espagne, au Royaume Uni, aux Etats Unis, au Maroc et en Algérie. Demos, à travers sa filiale américaine HEMSLEYFRASER, figure dans le TOP 20 des entreprises de formation professionnelle dans le monde (édition de janvier 2012 du classement annuel du site américain TrainningIndustry.com). En 2009, après une expérience sur le marché de la formation en Algérie, à travers un programme de formation dans le cadre d’une assistance technique au ministère de la Formation et de l’enseignement professionnels pour la gestion des programmes de recyclage et des plans de formation des 48 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES entreprises du secteur public (2005-2008), Demos a créé sa filiale en Algérie, « Formademos Algérie » qui est à la fois un établissement de formation professionnelle agréé, une école de langue et un bureau de conseil en formation. Quelles sont vos offres les plus importantes ? Vers quels secteurs d’activités sont orientées les formations que vous proposez ? L’offre de formation de Formademos Algérie, est très diversifiée, puisqu’elle propose l’ensemble des formations dispensées par le groupe Demos, à savoir plus de 2400 formations dans divers domaines ; elle se spécialise néanmoins un peu plus, de par la demande de ses clients, dans les thématiques liées au management, conduite du changement, conduite de projet, comptabilité, commerce extérieur, marketing et ressources humaines. Nous proposons par ailleurs, un catalogue de formation en elearning de plus de 1200 modules et avons, dans ce cadre, formé les salariés de Wataniya Télécom pour lesquels nous avons réalisé plus de trente mille actions de formation en 2010 et 2011. Notre offre mixte : formation en présentiels et en e-learning est d’ailleurs l’un de nos principaux atouts car nous permettons à nos clients de faire évoluer leurs connaissances et savoir avec des outils modernes tels que le e-learning. Formademos Algérie est une jeune entreprise forte de l’expertise d’un grand groupe dont l’expérience et la présence à l’international offrent d’énormes capacités en termes de démarches et d’outils pédagogiques, ce qui fait de nous une entreprise alliant l’expertise internationale à la connaissance et la compréhension des problématiques locales. C’est là notre principale force. D’autant que la demande en matière de formation s’oriente dans la majorité des cas à solutionner des problèmes liés à la gestion quotidienne des entreprises et, qu’à partir de là, la mixture des savoir-faire étrangers, axés sur les résultats et notre connaissance des procédures et de la culture locale, nous permet de proposer des formations adaptées aux attentes de nos clients. Comment évaluez-vous votre présence en Algérie ? Formademos Algérie travaille beaucoup avec le secteur des Télécoms, sans doute parce que avec ses dimensions internationales et ses recours aux nouvelles technologies, il est l’un des secteurs les plus demandeurs en matière de formation ; cependant, nous travaillons aussi avec d’autres secteurs économiques : agroalimentaire, commerce extérieur,... Quels sont vos objectifs à moyen et long termes ? Nos objectifs à moyen et long termes, c’est de pouvoir positionner Formademos sur le marché de la formation en Algérie comme l’un des organismes incontournable en matière de formation. n Entretien réalisé par Karima Merabti C ULTURELLE JEAN-CLAUDE VOISIN DIRECTEUR DE L’INSTITUT FRANÇAIS D’ALGER «Pour un espace culturel commun» Récemment arrivé à Alger, le nouveau directeur de l’Institut français d’Alger a pris ses fonctions depuis trois mois. Ambitieux, l’homme espère bien donner un autre souffle et des couleurs arc-en-ciel à la culture française en Algérie mais également créer un espace commun pour permettre le dialogue des deux cultures, algérienne et française. Quel autre meilleur moyen de rapprocher les hommes ? M. Jean-Claude Voisin nous livre, dans l’entretien qui suit, quelques-uns de ses secrets. PARTENAIRES : Vous nous recevez, aujourd’hui, à l’Institut français d’Alger, exCentre culturel français d’Alger. Pourquoi le choix de changer d’appellation ? Jean-Claude Voisin : La nouvelle appellation « Institut français d’Alger», comme nous avons l’institut français de Rabat, de Beyrouth, de Téhéran, est une dénomination qui répond au seul souci d’harmonisation afin que nous ayons, dans tous les pays du monde, la même et unique appellation. Comme pour les Anglais avec le « British institute » ou les Espagnols avec le Cervantès, la France a fait le choix de n’avoir qu’une seule appellation pour ce qui est de ces centres à travers le monde. Quelles sont, aujourd’hui, les missions de l’Institut français à Alger ? Ici à Alger, comme dans tous les instituts français à travers le monde, nos missions sont de plusieurs ordres ; il y a les missions liées à la langue française, les missions liées aux études en France ainsi que les orientations des étudiants étrangers qui veulent partir faire des études supérieures en France et, enfin, il y a le troisième volet, généralement le plus visible, car bénéficiant d’une plus large publicité : les activités artistiques et culturelles. Justement, quelle est la place réservée à l’action culturelle par l’Institut français ? De manière générale, nous agissons sur deux gros chantiers. Je vous ai parlé, dans un premier temps, de la langue française, son développement par l’apprentissage et l’amélioration de la langue française à travers les cours que nous proposons et les concours organisés dans l’enceinte de l’Institut français. L’autre chantier est celui relatif à la culture qui, soit dit en passant, se trouve être la vitrine la plus visible et la plus spectaculaire. L’action culturelle se décline, par ailleurs, sur deux approches : la première, c’est de faire connaître le savoir-faire français par la qualité de la production culturelle exclusivement française. Il faut savoir, à ce propos, que le gouvernement français finance, par le biais des impôts prélevés sur les citoyens français, le déplacement des artistes français à travers le monde. Une manière de véhiculer et faire la promotion de l’image actuelle de la France dans ce qu’elle a de mieux. Nous sélectionnons, à titre illustratif, en France, avec les recommandations de notre Institut à Paris, des artistes référencés venant de différents domaines : arts plastiques, musique classique, jazz, danse contemporaine, et nous les faisons bénéficier de cette aide pour des tournées mondiales. Ceci pour la première approche. Notre deuxième approche consiste à travailler à une coopération entre des artistes français et algériens. Personnellement, je compte bien engager ce processus, qui, peut-être, n’était pas tout à fait développé jusqu’à présent, mais qui me paraît essentiel pour créer des ponts entres les hommes. Cela permettra également la promotion de la profession artistique entre les deux rives. Concrètement, nous travaillerons davantage pour permettre, de plus en plus, aux jeunes artistes algériens de PARTENAIRES N°7/MAI-JUIN 2012 49 C ULTURELLE collaborer avec les artistes français et leur permettre d’exposer dans notre maison, à l’Institut français. La France a une mission dans l’approche culturelle connue et reconnue dans le monde entier. Elle trouve tout son sens dans l’encouragement aux artistes à travers le monde. Pour preuve, nous avions reçu, il y a trois semaines de cela, Lukua Kanza, un groupe du Congo Kinshasa, venu se produire ici. Il se trouve que la France, depuis 10 ans, finance les tournées internationales de ce groupe. C’est une grande tradition française. Repérer les talents à travers le monde, les aider ensuite, car nous pensons aussi que c’est un enrichissement, ne serait-ce que pour notre seule culture. Je souhaite vivement, ici en Algérie, aider les jeunes artistes et talents algériens que je vais découvrir dans les domaines de la danse, du théâtre, des arts plastiques et de la musique traditionnelle. Il ne s’agit pas, ici, de remplacer le gouvernement algérien. D’abord, nous n’avons pas à le faire, ensuite, on ne peut pas le faire. L’Institut français est devenu au fil des années un repaire pour les Algérois à la recherche d’un nouveau souffle culturel. Comment expliquez-vous cet engouement ? J’imagine que nous sommes un des lieux qui proposons une programmation culturelle quasi quotidienne et des plus intenses. Je n’ai pas encore eu connaissance, mis à part le Palais de la Culture où l’activité est très riche, d’un programme, sur les trois mois à venir, d’une galerie de peinture ou autre exposition. Je pense expliquer l’image de notre Institut français d’Alger et l’intérêt qu’il connaît par deux choses, à mon sens, fondamentales : Il y a d’abord l’intensité de la programmation, ensuite, la régularité de la programmation. Le public sait, par exemple, que tous les mercredis nous proposons des séances de cinéma et les jeudis, c’est soit une conférence, soit un concert. Tout ce que nous proposons, nous le faisons d’une manière professionnelle avec le souci d’une qualité internationale. Tout cela participe à l’image de notre Institut et qui explique, entre autre, la place que 50 N°7/MAI-JUIN 2012 PARTENAIRES nous occupons sur la scène culturelle algéroise. Il semblerait que vous ayez décidé de travailler davantage avec les associations… Absolument. C’est une question fondamentale parce que tout simplement, c’est du bon sens. Dans tous les pays où je suis passé, ce sont, en effet, les associations qui font le travail sur le terrain, non pas les institutions officielles. En France, à titre d’exemple, on a un peu plus d’un million d’associations de tous bords, culturelles, caritatives, sportives, sociales, etc. Ce n’est un secret pour personne, la qualité, le niveau de prise de conscience et la mobilisation citoyenne, dans le domaine culturel notamment, passent par les associations. En Algérie, je suis en train de découvrir, au fur et à mesure, les associations culturelles. Ce sont de jeunes gens bénévoles qui accomplissent un travail admirable sur le terrain pour encadrer les jeunes, leur donner un idéal et des valeurs saines et solides. Je pense qu’il est de notre devoir de nous rapprocher de ces associations, les aider et participer, en leur compagnie, à cet enjeu fantastique qui est le développement de la citoyenneté, de l’individu dans sa prise de conscience de l’environnement et des problèmes de la société. Il semblerait aussi que vous ayez décidé d’opter pour des spectacles hors des murs du Centre. Qu’est-ce qui motive ce choix ? L’essentiel de notre travail rejoint, en fait, le travail des associations ; c’est, primo, pour faire connaître la production française. Nous allons à la rencontre du monde arabophone, l’arabe étant la langue officielle en Algérie. Il y a une tradition française très forte en Algérie certes, mais pour nous, on ne peut pas imaginer que nous ne sommes là que pour offrir des spectacles compréhensibles par les seuls francophones. Nous nous y adaptons, par conséquent, pour que des personnes curieuses du monde arabophone puissent venir chez nous et trouver des gestes culturels artistiques et musicaux, qui plus est, peuvent favoriser leur développement personnel. La deuxième chose qui explique ce choix est qu’on ne peut toucher un large public par la seule production présentée dans l’enceinte de notre Institut. Dans la tête de l’individu, partout dans le monde d’ailleurs, il existe une sorte de formatage, en fonction de sa culture, de son éducation, la couche sociale à laquelle il appartient. Nous l’avons vécu en France avant Jack lang. Pour des raisons diverses, nous savons qu’il y a des individus qui s’interdisent certains lieux pensant que ces lieux ne sont pas pour eux. Il s’agit là d’une auto sélection. Si l’on sort donc du Centre, et que l’on aille au plus proche du public et dans des niches, des endroits qui sont fréquentés par des personnes qui ne viennent pas forcément pour ça d’ailleurs, je pense qu’on va toucher plus de personnes et donc associer plus de monde à la réflexion et au débat culturel. Autrement dit : nous allons à la rencontre du public. Un dernier mot… Je rencontre quotidiennement beaucoup de potentiel ici en Algérie. Il existe des compétences formidables à tout point de vue. Je suis là pour quelques années et mon vœu le plus cher, c’est de développer ce pays qui m’accueille et participer à son épanouissement culturel. n Entretien réalisé par Karim Benamar