N°9 / 13 octobre
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N°9 / 13 octobre
DE L A N R U LE P’TIT JO DU 13 O 9 / ÉDITION # CTOBRE 2011 plus c’est long... À VOIR AUJOURD’HUI 15h30 MOBILHOMME Cie Zapoï / Bulgarie - Nord Pas de Calais Objets/musique/robes 16h30 MOBILHOMME Cie Zapoï / Bulgarie - Nord Pas de Calais Objets/musique/robes 18h00 KEFAR NAHUM Cie Mossoux-Bonte / Belgique Objets/actions 19h30 HAND STORIES Yeung Faï / Hong Kong Marionnettes 21h00 ANTOLOGIA Cie Jordi Bertran / Espagne Marionnettes à fils 22h00 KABAR LA SOIE Théâtre des Alberts - La Soupe Cie / La Réunion - Alsace Marionnettes/érotisme UN KABAR TRÈS ROSÉ... LA VIE D’ARTISTE : AGNÈS LIMBOS par Véro Lauret Déjà toute petite, Agnès Limbos aimait jouer avec les objets trouvés dans les boîtes Bonux : «c’était même les seuls jouets avec lesquels je m’amusais vraiment. Le reste du temps j’étais plutôt une enfant contemplative qui regardait les arbres et les nuages.» Faire du théâtre, elle n’avait jamais rien envisagé d’autre malgré les réticences de ses parents. Pour ménager la chèvre et le chou, Agnès intègre donc l’université tout en continuant à se former entre cours et stages. Puis la Belge prend son sac et s’en va bourlinguer avant d’in- REGARDS CROISÉS tégrer, à Paris, l’école Lecoq. De retour en Belgique dans les années 80, Agnès Limbos crée Gare Centrale, une compagnie qui a su se faire un nom dans le théâtre visuel. «Le théâtre d’objets s’inscrit dans une vraie lignée contemporaine, il y a un travail avec l’imaginaire des spectateurs, sur la métaphore et le symbolisme de ces objets manufacturés» explique-t-elle. Du théâtre visuel oui mais lié à une vraie démarche d’auteur pour créer un univers à nulle autre pareil : voilà la recette à succès d’Agnès et de la cie Gare Centrale. g L’ŒIL DE par Mathieu Braunstein Le masque à gaz s’est éclipsé, l’interview d’objet, c’est décidément, parfois, compliqué. Objet emblématique de notre époque, s’il en est, le masque à gaz. Se protéger. Filtrer. Cadenasser. Se cacher. Les temps sont au camouflage, à la prudence et... halte à l’utopie ! En amour comme dans la rue, toujours, se préserver. Refouler les élans, les envies, les pulsions. Se cacher derrière un masque. Un rôle. Une armure. Une carapace. Peur de l’inconnu, de l’aventure. De l’amour... Et pourtant, le verre de bière, hier, nous le disait : une histoire d’amour sans risque n’est pas intéressante. Ces belges étonnants nous refont la vie d’un couple luttant contre l’ennui, se sauvant dans un ultime feu d’artifice. Encore un peu de surprise ! Ou finir par s’évader dans un cabaret interlope, chercher l’aventure au pluriel - les rencontres fugaces, furtives, le contact facile et l’oubli de soi, du monde, de la peur. Kabar la Soie, excitation maximale : je teste ce soir la branlette à la mouche, je vous laisse. Bonne nuit... g PLEIN FEU SUR LES COULISSES par Olivier Giron Marion et Charlène, Ben & vole. En quoi consiste votre métier ? M : A se faire plaisir, carrément. C : A s’exprimer à travers les arts du cirque. Nous sommes multitâches, multibras, les BDBG (bras droit, bras gauche). Et vous faites ça toute l’année ? C : TAM TAM toute l’année, c’est quand ils veulent. M : TAM TAM j’adore, et TAMAM aussi. Tu veux qu’on se mette la tête à l’envers ? On peut. Ca va, vous tenez le coup ? M : Héhé ! petit mais costauds (les muscles). LE BON PLAN DU JOUR ! C : De 9h à minuit, on aime bien, c’est l’amour qui veut ça (ça et quelques galettes). Des suggestions pour l’année prochaine ? M : Quelques suggestions logistiques.... De la musique dans l’école et pourquoi pas des spectacles gratuits dedans aussi. De la musique un peu plus en général. Plutôt Jordi Bertran ou Kabar la soie ? M : J’ai pas encore vu Kabar la soie ; j’aurais bien aimé bosser dessus, mais c’etait pas possible parce que j’ai vomi. C : Moi aussi j’aurais aimé travailler sur Kabar la soie, mais j’ai pas pu car j’ai du nettoyer. Kabar la soif pour moi, ça ira. M : J’aurais bien vu Jordi Bertran faire du cul. g 1 boisson offerte pour une pizza achetée ; 1 margarita offerte pour 2 pizzas achetées au Banana’s K@fé sur présentation de ce journal ! © Mario Del Curto HUMEUR ET MARIONNETTES par Sébastien Broquet L’ŒIL DE AU DOIGT ET À L’ŒIL U ne main, comme un corps en miniature. Qui s’exerce, qui s’assouplit. Le majeur et l’annulaire font le grand écart, jusqu’au point de rupture. Cette forme n’est plus celle d’une main mais un athlète en souffrance, un corps autonome animé par la seule force de volonté de l’artiste. Né en 1963 dans le sud de la Chine, Yeung Faï est un montreur héréditaire, fils et petit-fils de marionnettistes. Entraîné dès l’âge de 4 ans à déchaîner, par une simple torsion des phalanges, la pudeur ou la colère. Singulier, l’index de Faï est un doigt qui regarde. Colonne vertébrale d’une courtisane ou d’un lettré, convoqués par la précision du geste. Comme à l’Opéra de Pékin, les vestes volent, les assiettes tournent, les jambes s’envolent dans de mortelles détentes... mais sur quelques dizaines de centimètres. Au regard de ces moments de force et de délicatesse, Guignol (ou ce que nous croyons connaître de la marionnette à gaine) fait figure de rustre, reclus dans l’âge de pierre. Avec ses outils - et quelques bribes de répertoire traditionnel -, le marionnettiste raconte l’histoire de sa famille : son apprentissage dès la prime enfance, la relégation du père pendant la Révolution culturelle, les brimades, l’exil... Mais la virtuosité ne serait rien sans l’épure. C’est par le symbole que Yeung Faï rejoint son public. Par le signe en mouvement. La réussite du spectacle tient en une seule image : la scène où la marionnette paternelle, victime de la répression politique, se trouve fauchée par le « Petit Livre rouge » de Mao. Yeung Faï, héritier condamné à l’errance, nous souffle par l’évidence de son geste. g PLAISIR D’OFFRIR.. ceux du coeur sont finalement bien fades. Qui dit cabaret dit chansons et c’est Joséphine, la pro de la voix (Sabine Deglise) qui tente de s’imposer entre les numéros de ses acolytes pour se trouver un homme. Enorme coup de coeur pour Les Chuchoteuses, femmes sensuelles qui seraient nées d’une rencontre entre notre monde et un autre plus futuriste (de somptueux costumes créés par Juliette Adam) : elles déambulent lascives pour venir nous sussurer à l’oreille (et à travers un tuyau) quelques coquineries bien trouvées. Mélange de formes déjà existantes signées la S.O.U.P.E cie dont l’excellent Sous le jupon et de formes créées pour l’occasion par Le Théâtre des Alberts, Kabar La Soie convoque les fantasmes du spectateur sans donner dans le voyeurisme vulgaire. Un beau bordel ! g V par Véro Lauret ers 22h, à l’heure où les enfants sont livrés aux bras de Morphée, le Kabar la Soie ouvre ses portes du côté de La Cerise. Accueilli par la tenancière Marcelle La Pompe (Séverine Hennetier à la manipulation), le public pénètre dans l’antre de l’érotisme : une Cerise réaménagée pour l’occasion, lumières tamisées, tables nappées de dentelles rouges et noires, photos érotiques et catalogue des prix d’amour à disposition. Eugène (alias Dominique Carrère himself) au piano pour l’ambiance et Désiré (Eric Domenicone de la S.O.U.P.E cie) en maître de cérémonie. Les filles en peignoir rouge attendent le chaland. C’est Dolly (Isabelle Martinez accompagnée de Fabienne Kienlen) qui ouvre les festivités : une femme fatale qui finalement cherche l’amour. Car les plaisirs du corps sans z e h c a ç e d s a p ? le grand raid t n e u l o v é s e t t e nous. Les marionn s. e é u ig t a f is a m a j . en souplesse RÊVONS par Sébastien Domballe UN PEU... DU CôTÉ Des MAsterclass «Le corps face à l’objet», c’est l’intitulé de la masterclass commencée mercredi et qui continue vendredi et samedi. Un atelier servi par deux maîtresses du genre, Nicole Mossoux de la cie Mossoux-Bonté et Agnès Limbos de la cie Gare Centrale, deux belges pour qui les objets n’ont aucun secret. Munis de sacs et de cartons imposants remplis de tout un fatras d’objets hétéroclites, les neuf participants de la masterclass ont minutieusement vidé leurs placards pour l’occasion. Une danseuse, des comédiens, une plasticienne, un metteur en scène, tous sont curieux d’approcher les objets du quotidien sous un nouvel angle. Mais point de manipulation sans un échauffement approprié, il faut d’abord sentir, reconnaître, poser son corps avant de lui attribuer quelque compagnon. C’est Nicole Mossoux qui joue les maîtres de ballet, s’inspirant du yoga comme du tai-chi. Et puis on bouge le corps en imaginant l’objet et déjà des caractères se dessinent. Après la pause, c’est déballage du contenu des sacs et cartons pour créer sur les instructions d’Agnès Limbos «un grand magasin» bien rangé. «Chacun choisit trois objets et vous les déposez au sol dans la grande salle». A présent il s’agit pour chacun des protagonistes, à tour de rôle, de ranger ce joyeux bordel. Par matières, par couleurs, par formes, en limitant au maximum l’espace ou au contraire en l’exploitant totalement, en mise en scène soignée ou pas, le tout dans le faisceau d’un projecteur. Et grâce à cette simple injonction «Rangez !», chaque participant révèle aux autres un peu de lui et donne, inconsciemment, à voir des images. Car dans chaque objet se cache une histoire. Ce n’est pas Nicole Mossoux ni Agnès Limbos qui vous diront le contraire ! Véro Lauret Frank Bourget et Bayoun dans la kour. LE P’TIT JOURNAL DE TAM TAM #9 / ÉDITION DU 13 OCTOBRE 2011 LA PHRASE DU JOUR ! que « Il a fallu 60 je me tape personnes pour les » défraiements US YMUS production ANON Concocté par : FLORE BAUDRY (Fleur éclatée) OLIVIER GIRON (Trépied chancelant) MIKE COLLEAUX (Cavalier à la barre) MATHIEU BRAUNSTEIN (Bête à deux têtes) VERONIQUE LAURET (Phénix dans la joie) SEBASTIEN BROQUET (Brouette thaïlandaise) Sébastien Domballe (Mystérieuse entrevue) REMI BORNE (Rêveur ardent)