Tunisie : Sécurité routière - Dites le avec des fleurs
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Tunisie : Sécurité routière - Dites le avec des fleurs
La presse - 7/27/ 2011 Tunisie : Sécurité routière - Dites le avec des fleurs Sécurité routière - Dites le avec des fleurs Beaucoup de personnes se cassent la tête et déploient des efforts énormes pour réduire le nombre d’accidents de la route. A défaut, ces personnes essaient d’en atténuer les conséquences. Et elles sont terribles: 1.208 tués en 2010, victimes d’accidents de la circulation, sans parler des blessés, souvent graves. Cela donne 11,6 tués pour 100.000 habitants, ce qui est catastrophique, toute victime étant une victime de trop. Sans parler du nombre de blessés. Arrêtons là les chiffres. L’Observatoire national de la circulation a établi que «juste après la révolution et pendant le premier trimestre, il y avait un respect remarquable du code de la route par l’usager. Il était responsable, conscient et respectueux. Mais à partir du mois de mai, nous avons enregistré beaucoup d’excès et d’abusâ-‚». Le conducteur tunisien a cru que la révolution s’étendait au non-respect des lois et du code de la route. Les nombreuses campagnes de sensibilisation et de prévention menées chaque année, n’ont pas donné les résultats escomptés. Il semblerait que les spots de sensibilisation n’ont pas été appréciés par les usagers. D’où une nouvelle stratégie et des concours ont été organisés pour mettre au point de nouveaux outils médiatiques.Pendant la saison estivale, la circulation automobile devient plus dense d’où la nécessité d’une présence accrue destinée à faire respecter le code de la route et les limitations de vitesse, car la vitesse reste la principale cause d’accidents (24% à 29% des décès). Mais il est impossible d’assurer une présence policière partout sur tous les axes routiers importants. Sur la route de La Marsa, par exemple, on note le passage de 110. 000 véhicules par jourâ à l’entrée de Tunis, ils sont 120.000 et on enregistre 40.000 infractions par jour. D’où le recours aux radars. Actuellement, on dispose de 12 radars et on en a acquis 26 autres. Un radar signale 80 infractions d’excès de vitesse par jour (on en est actuellement à 500.000 infractions).Tout ceci a un rôle dissuasif. On reste toutefois toujours attachés à la sensibilisation et à la prise de conscience. Et on explore diverses méthodes pour être plus efficaces et parvenir à réduire drastiquement le nombre d’accidents de la route. D’aucuns avancent l’idée d’offrir un cadeau aux contrevenants apprentis pilotes de Formule 1â-‚: un portefeuille, des animaux en peluche, des gadgets du genre que l’on accroche et qui rappelleraient les conducteurs à la prudence ou tout simplement...une ou des fleurs. Ce serait amusant de se voir offrir un petit cadeau au lieu de récolter une amende amère. Mais argue-t-on, les conducteurs seraient tentés de multiplier les cadeaux et iraient se faire «flasher» par le radar. Là, il faudrait souligner que le cadeau n’est valable que pour une seule infraction : en cas de récidive, l’amende serait automatique et double.Il paraît que cela a été tenté ailleurs, avec quelques bons résultats. Certes, cela aurait un coût mais sauver des vies humaines et réduire les accidents ne valent-ils pas quelques dépensesâ-‚? Autre suggestion, s’adressant encore aux amoureux de la vitesseâ-‚: leur faire perdre du temps. A part, bien entendu le procèsverbal, et les amendes, il serait question d’immobiliser, sur le terre-plein, le véhicule du fautif pendant une heure ou deux. Histoire de faire comprendre que «rien ne sert de courir» et que le meilleur moyen d’arriver à l’heure, sans retard et en bonne santé, est d’éviter de faire de la vitesse. Il suffit de conduire en respectant les limitations. Et cela calmerait les ardeurs des gens pressées.