Développement de radiopharmaceutiques et contraintes industrielles.
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Développement de radiopharmaceutiques et contraintes industrielles.
R. Zimmermann Développement de radiopharmaceutiques et contraintes industrielles. CIS bio international - Schering - Saclay- Richard Zimmermann Résumé Le développement d’un radiopharmaceutique, qu’il soit de diagnostic ou de thérapie, diffère peu du développement d’un médicament classique. La facilité d’observer la distribution de ces produits de médecine nucléaire dans le corps humain permet de faire gagner une ou deux années sur la douzaine d’années nécessaires à l’obtention des autorisations pour sa mise sur le marché. Ces mêmes propriétés permettent de réduire de façon non négligeable les coûts globaux de développement. Mais pour un industriel la décision d’investir dans ce domaine est d’un tout autre ordre, nécessitant une évaluation des environnements médical, sécuritaire et réglementaire qui seront obligatoirement applicables au moment de la commercialisation. La concurrence est un point primordial, mais d’autres éléments tels que l’analyse du paysage sanitaire, les taux de remboursement, le degré d’évolution de la technologie, la hauteur des investissements, le développement des autres modalités d’imagerie, entre autres, sont nécessaires à l’évaluation du marché potentiel. En fait, tous ces paramètres convergent vers un critère commun, la rentabilité d’un projet. En passant de l’ère artisanale à l’ère industrielle, du vingtième au vingt et unième siècle, la médecine nucléaire a plongé dans la réalité économique de l’industrie pharmaceutique, avec toutes ses contraintes et conséquences. Développement / Radiopharmaceutiques / Industrie / Économie / Affaires réglementaires INVESTIR DANS LE RADIOPHARMACEUTIQUE ? !Parmi les produits radiopharmaceutiques de diagnostic, ceux qui ont fait une réelle percée se comptent sur les doigts d’une main. Bien qu’en développement depuis plus d’une cinquantaine d’année, la radiothérapie métabolique appliquée n’en est encore qu’à son début, et à l’exception de l’iode 131, mis en œuvre dans la thérapie du cancer de la thyroïde, il est difficile d’affirmer que l’un des nouveaux produits récemment commercialisé a la vocation de devenir un traitement de référence pouvant se substituer à la chimiothérapie. Il semble que les deux dernières dé- Correspondance : Richard Zimmermann CIS bio international - Schering - BP 32 - 91192 Gif sur Yvette Cedex France Tél: 01 69 85 70 50 - Fax: 01 69 85 74 75 - E--mail: [email protected] Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2005 - vol.29 - n°4 157 Développement de radiopharmaceutiques et contraintes industrielles cennies soient restées infructueuses sur le plan originalité. Le concept de la molécule dite "magic bullet" n’a toujours pas dépassé le stade du laboratoire. Toutes ces années de travail ne sont pourtant pas restées inefficaces. Elles ont permis de comprendre les mécanismes d’action des radionucléides, d’évaluer les isotopes les mieux adaptés à la thérapie ou au diagnostic, d’améliorer les techniques d’imagerie, de développer la chimie du marquage et surtout de trouver des moyens appropriés pour produire des molécules complexes pouvant servir de vecteurs. Les outils et la technologie associée sont maintenant à la disposition des chercheurs. Il faut encore leur laisser le temps de développer les molécules idéales. De nombreux produits radiopharmaceutiques sont en cours d’évaluation et de nouvelles idées naissent dans les laboratoires de recherche de façon régulière. Néanmoins le développement d’un médicament, quel qu’il soit, nécessite un investissement financier important et beaucoup de patience. Il nous a paru important de rappeler la complexité des étapes indispensables dans le processus d’obtention d’une autorisation de commercialisation. L’explication du déroulement de ces différentes phases permettra de mieux comprendre pourquoi certaines molécules qui semblent idéales aujourd’hui ne seront vraisemblablement pas disponibles avant 2010 voire 2015 pour les patients. L’aspect radiopharmaceutique apporte une contrainte supplémentaire que nous tâcherons également d’évaluer. Mais au-delà des prouesses techniques réalisées par les chercheurs, il nous a semblé important de rappeler d’autres contraintes économiques et réglementaires qui priment dans le choix des investissements à long terme et d’une certaine façon, brident le développement de nouvelles molécules. L’investissement dans un nouveau produit pharmaceutique est associé à une prise de risque qui nécessite une évaluation extrêmement complexe. LE MARCHÉ DU MÉDICAMENT !Au moment de sa commercialisation, un nouveau médicament conventionnel aura conduit à investir en coût de développement, suivant les indications, entre 200 et 800 millions d’Euros [1, 2]. Compte tenu des enjeux financiers, la sélection du domaine dans lequel les chercheurs doivent s’engager n’admet aucune erreur. La difficulté de se projeter dans le futur pour en estimer les besoins médicaux réels est d’autant plus élevée que la date de commercialisation est éloignée. Pas moins de 10 à 12 années sont aujourd’hui nécessaires pour rassembler toutes les preuves d’efficacité et de sécurité d’une molécule qui sera administrée à l’homme. Les équipes de marketing stratégique disposent d’outils spécifiques tels que les analyses de marché et leurs évolutions potentielles, mais les besoins dans le domaine pharmaceutique sont aussi bien liés à l’apparition subite de nouvelles pathologies (sida, hépatite), à l’évolution des habitudes comportementales (tabac, alcool conduisant à un accroissement du nombre de cancers) ou alimentaires (obésité), à l’accroissement de certains risques (augmentation du nombre de diabétiques) ou au vieillissement de la population (Alzheimer, Parkinson). La valeur du marché a son importance, car le coût du développement d’un produit sera pratiquement de même niveau quelle que soit l’indication choisie. Les industries pharmaceutiques se battent donc sur les créneaux porteurs tels que la neurologie et la cardiologie, alors qu’elles délaissent des maladies qui touchent un grand nombre (paludisme, tuberculose) malheureusement dans des pays non solvables. Cette situation n’est qu’une conséquence pour l’industrie pharmaceutique de son obligation à montrer ses performances financières vis à vis de ses actionnaires au même titre que n’importe quel autre centre de profit. Les analystes sont confrontés à un problème plus délicat qui consiste à 158 Médecine Nucléaire - évaluer la part de marché potentiel de ce nouveau produit, sans avoir connaissance des progrès réalisés en parallèle par la concurrence. L’industrie pharmaceutique est sans doute le secteur travaillant dans le marché le plus concurrentiel qui soit, sur des projets à long terme, nécessitant des investissements considérables, mais sous la contrainte d’une projection dans l’avenir particulièrement floue. Le pari est toujours très risqué. ÉVALUATION DU MARCHÉ DU RADIOPHARMACEUTIQUE !Ce pari est d’autant plus risqué que l’industriel qui s’engage dans cette aventure est confronté au choix entre plusieurs indications et plusieurs technologies. Quitte à investir dans un produit à haute valeur ajoutée, autant parier sur celui qui s’adressera à une population très large dans un marché de préférence mondial et dont la production sera basée sur une technologie maîtrisée. Les radiopharmaceutiques, produits d’utilisation délicate, d’application limitée et de coût élevé, sont ainsi relégués dans les dernières positions. Toutes les industries pharmaceutiques réalisent les mêmes analyses de marché sur la base des mêmes données statistiques qui forcément conduisent aux mêmes conclusions. Le créneau des indications nécessitant la mise au point de produits à haute valeur ajoutée est saturé par les grands acteurs au détriment des technologies nouvelles. Seules des sociétés capables de prendre des risques plus élevés, ou alors de plus petites structures, se permettent de relever le défi. A côté des critères purement économiques, d’autres paramètres doivent nécessairement être pris en compte, certains liés à la politique locale de santé (niveau d’équipement, taux de remboursement), d’autres au patient et à sa maladie (prévalence, incidence, morbidité), d’autres enfin à la société qui commercialisera le produit (impact sur l’image et sur la valeur de la société, impact sur la politique long terme). Les produits destinés aux Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2005 - vol.29 - n°4 R. Zimmermann diodiagnostics devront de plus tenir compte de l’aspect très spécifique de la concurrence générée par les autres modalités d’imagerie. NÉCESSITÉ DE L’EXISTENCE D’UN RÉSEAU !La commercialisation de radiopharmaceutiques nécessite une structure de production et un soutien logistique très spécifique et très efficace. En absence de ce support et du réseau apparenté, la distribution en sera très limitée. Le summum de la difficulté est atteint par les produits pour Tomographie par Émission de Positons (TEP). Avec une période réduite à moins de deux heures, le Fluor 18 limite la disponibilité du produit à un rayon de quelques heures autour du site de production. La mise en place de centres de production de fluodésoxyglucose (FDG) amorce la création de ce réseau de cyclotrons capable de produire du f luor en quantité suffisante pour couvrir l’ensemble du territoire. Tant que les industriels de la pharmacie n’auront pas l’assurance de la mise en place de ce réseau au moins à moyen terme, ils hésiteront à se lancer dans le développement de nouvelles molécules TEP. Le problème est analogue pour toute nouvelle technologie qui nécessite une démultiplication des centres de production. Les produits marqués avec des radioéléments émetteurs alpha démontrent une grande similarité. Ce n’est pas tant la peur du rayonnement alpha qui va limiter le développement de ces radionucléides que l’absence de garantie de l’acceptation de ces produits par toutes les administrations. Le risque de se voir refuser la commercialisation de ce type de produit sur certains grands territoires freinent les velléités des plus entreprenants. ramercialisation une douzaine d’années plus tard, le projet doit réussir à contourner différents obstacles très similaires entre un médicament classique et un radiopharmaceutique. Certaines étapes peuvent bénéficier de l’avantage apporté par le rayonnement et de ce fait réduire légèrement la durée du développement. Le vecteur est défini par l’indication ciblée. Le choix du marqueur est dicté par sa disponibilité industrielle, elle même liée aux contraintes légales [3]. Parmi les quelques milliers de radionucléides identifiés à ce jour, une centaine seulement respectent les limitations en terme de rayonnement, d’énergie et de période adaptés à l’utilisation humaine, mais aussi de gestion des déchets, de transport et de chimie. C’est à nouveau un critère économique qui va décider de leur disponibilité. En tenant compte de toutes ces contraintes, les futurs nouveaux vecteurs ne seront vraisemblablement marqués qu’avec du Technétium 99m et éventuellement de l’Iode 123 ou de l’Indium 111 pour les émetteurs gamma, de l’Yttrium 90 et éventuellement de l’Iode 131 pour les émetteurs bêta moins, du Fluor 18 exclusivement pour les émetteurs bêta plus. Tous les autres radionucléides vont rester disponibles, mais de façon très confidentielle, voire pour certains partiellement disparaître. Parmi les nouveaux isotopes à la mode tel le Lutétium 177, l’Holmium 166 ou l’Iode 124, une disponibilité à grande échelle ne sera possible que si les deux conditions suivantes sont respectées : un industriel devra accepter d’investir dans l’outil de production et une molécule marquée avec cet élément devra démontrer une supériorité sur les produits existants… ceci nécessitant un travail qui n’aboutira probablement pas avant 2015. QUELQUES RADIOISOTOPES INTÉRESSANTS DISPONIBILITÉ DES INFORMATIONS SUR LES VECTEURS !Entre l’idée d’une molécule originale potentiellement active et sa com !Un vecteur idéal d’un point de vue développement est un vecteur connu, Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2005 - vol.29 - n°4 décrit antérieurement dans le cadre d’un développement pharmaceutique. Même si cette molécule n’a pas abouti à la création d’un nouveau médicament, suffisamment d’information sur sa toxicité aura été accumulé pour définir ses limites d’utilisation clinique. L’étape préclinique et la rédaction du dossier final bénéficieront en conséquence d’un gain de temps précieux. Compte tenu des très faibles doses administrées, dans la plupart des cas, l’effet toxique du rayonnement sera plus important que tout autre effet néfaste lié au vecteur. Cet élément contribuera également à une réduction de la durée de la phase préliminaire à toute administration clinique. Une économie de temps est également réalisable dans les premières phases cliniques. L’administration de substance radioactive à des volontaires sains n’est autorisée que sous des conditions très strictes. Les premières utilisations de produits sont donc plus spontanément réalisées sur des patients, permettant de collecter des informations complémentaires dès cette première étape. L’aspect imagerie est l’élément le plus informatif de cette série de produit. Contrairement à tous les autres médicaments, la détermination des zones d’accumulation de la molécule marquée et la confirmation de l’atteinte de la cible dès les premiers patients, permet de se faire une bonne opinion du produit en phase initiale clinique. Cette information orientera très nettement la suite des études cliniques et permettra également de faire gagner une ou deux années d’études. Elle conduit par ailleurs à une réduction importante du taux d’échecs par rapport aux pharmaceutiques conventionnels. La partie réglementaire par contre n’est pas allégée. Les radiopharmaceutiques sont soumis aux mêmes contraintes que tout autre médicament et le processus d’autorisation de mise sur le marché n’est pas facilité pour autant. Globalement il est possible d’envisager la commercialisation d’un radiopharmaceutique dans les 8 à 10 159 Développement de radiopharmaceutiques et contraintes industrielles années suivant le début de son développement. L’utilisation dans les études cliniques de cohortes réduites de patients réduit également le coût global du développement. Néanmoins, et bien que le radiopharmaceutique ne nécessite pas un investissement aussi important, il faudra compter sur un budget minimum de 40 millions d’Euros pour son développement. SANS BREVET PAS DE PRODUIT COMMERCIAL !Un investisseur ne trouvera un intérêt dans un nouveau médicament que s’il peut bénéficier du monopole sur le produit et l’exploiter le plus longtemps possible. La seule protection efficace consiste à détenir un brevet, de préférence doté d’une couverture mondiale. La protection s’étend en principe sur vingt ans, mais son utilité n’est réelle que pendant la période de commercialisation qui se calcule en déduisant de ces vingt années la durée du développement. Après une dizaine d’années d’exploitation, à laquelle peut, sous certaines conditions, se rajouter un maximum de cinq années de protection supplémentaire, le produit tombera donc dans le domaine public. Tout concurrent suffisamment bien outillé, sera autorisé à produire et commercialiser ce médicament sous forme de générique, sans avoir à débourser les investissements liés à son développement. Dans ces conditions, aucune industrie cotée en bourse ne prendra le risque de s’investir dans un produit non protégé. Toute molécule dont la structure chimique (ou certains résultats) a déjà été publiée, n’est plus brevetable. On peut donc considérer que parmi toutes les molécules décrites dans la littérature qui ne soit, à ce jour, déjà sous le contrôle d’un industriel, celles qui pourraient devenir un jour un produit commercialisé sont exceptionnelles. Il est de la plus haute importance que les chercheurs comprennent que publier des résultats et des structures de molécules non brevetées condamne définitivement ce 160 produit au rang de substance de laboratoire, au mieux de molécule de référence pharmacologique, quelle que soit la valeur clinique du produit. Cette affirmation est en contradiction avec la politique de publication des chercheurs financés par un état. Nous ne pouvons qu’insister sur le fait que tout chercheur doit s’assurer qu’aucune société pharmaceutique n’est intéressée par le produit avant de publier des structures ou des résultats. Parmi les centaines de molécules marquées au Fluor 18 décrites à ce jour, seul le FDG a suscité l’intérêt de quelques investisseurs du fait de son large potentiel, mais aussi du nombre important de références cliniques. Toutes les autres resteront malheureusement à l’état de produit disponible localement et à un coût élevé. L’une ou l’autre molécule TEP telle la Fluorothymidine (FLT) ou la F-Dopa pourrait suivre la voie du FDG, mais de nombreuses études cliniques sont encore indispensables. UNE PRODUCTION SOUS HAUTE SURVEILLANCE !Un investissement important dans l’outil de production est également essentiel. Suivant la période du radioisotope utilisé, un seul site de fabrication ne sera plus suffisant. Pour les produits fluorés ces sites devront même être répartis de façon à pouvoir couvrir un rayon de 300 km. Chaque site est soumis aux mêmes contraintes quelle que soit la quantité de matière fabriquée et aux contrôles de plusieurs autorités de tutelle couvrant aussi bien l’aspect pharmaceutique et réglementaire que sécuritaire. L’obligation de respecter les bonnes pratiques de fabrication sous le contrôle permanent de pharmaciens responsables devient une évidence. Aucun doute ne peut être émis sur la qualité du produit pour une sécurité absolue du patient. Les faibles quantités de produit fabriquées quotidiennement nécessitant un personnel qualifié justifient les prix élevés qui en contrepartie limitent le marché. Médecine Nucléaire - LES OUTILS D’IMAGERIE ÉVOLUENT PLUS VITE !La substitution des méthodes de scintigraphies par d’autres modalités d’imagerie représente un risque important. Néanmoins il est fort probable que l’imagerie métabolique basée sur les radiopharmaceutiques de diagnostic reste l’outil de prédilection pour les deux prochaines décennies. Alors qu’il faudra une dizaine d’années pour développer un nouveau radiodiagnostic, l’outil d’imagerie se verra proposer une révolution en terme de définition et de sensibilité tous les trois ans. La combinaison «nouvel outil d’imagerie et nouvelle substance radioactive de diagnostic» est difficile à prendre en compte. Il est encore plus difficile de prédire quelle technologie de détection sera la plus efficace dans dix ans et quel sera le taux d’implantation de cet équipement dans le paysage hospitalier. Les outils de production de radionucléides ne seront pas en reste et nul ne peut augurer de l’impact de ces nouveaux outils, accélérateurs et cyclotrons en particulier, sur les capacités de production et donc les coûts des matières premières. Néanmoins les industriels de l’imagerie, de la production d’isotopes et de la radiopharmacie ont un intérêt commun à faire évoluer la médecine nucléaire. Cette science a tout l’avenir devant elle, mais dans un environnement et un esprit totalement différent de celui du 20ème siècle. CONTRAINTES ÉCONOMIQUES !En passant de l’ère artisanale à l’ère industrielle, la médecine nucléaire a plongé dans la réalité économique. Les contraintes techniques ne sont plus des facteurs limitant, la plupart des problèmes ayant été contournée. Si la médecine nucléaire ne veut pas stagner au milieu des produits existants, alors que la technologie d’imagerie évolue et que les méthodes thérapeutiques ne demandent qu’à être développées, il faut qu’elle Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2005 - vol.29 - n°4 R. Zimmermann accepte les lois du marché ainsi que les exigences réglementaires et sécuritaires, tout en continuant à coopérer avec le monde industriel. Un retour en arrière n’est plus possible. Au tournant du siècle, la médecine nucléaire a définitivement basculé dans le monde complexe et coûteux de la pharmacie. En conséquence, les contraintes économiques et réglementaires se substituent définitivement aux contraintes industrielles. Development of radiopharmaceuticals and industrial contraints The development process of a diagnostic or therapeutic radiopharmaceutical does not really differ from the development of a classical drug. Some specific properties of these nuclear medicine tools mainly linked to the ease to follow their distribution in the human body allow to save a couple of years out of the dozen of years required to bring a drug on the market. Overall development costs can be significantly reduced for the same reason. An industrial who wants to invest in such a business bases its analysis on other criteria that need to evaluate the medical, safety and regulatory environment at the time of drug launching. Competition is obviously a major decision criteria, but in order to evaluate the market potential, other data must be available such as the analysis of the medical landscape, the reimbursement issues, the technology evolution, the investment needs or the development of other imaging modalities, among others. In fact all these parameters concentrate toward a common criteria, the profitability of the project. Nuclear medicine moved from an art and crafts era towards the industrial era and hence plunged from the twentieth to the twenty first century in the economic reality with all its constraints and consequences. Development / Radiopharmaceuticals / Industry / Economy / Regulation RÉFÉRENCES 1. Tufts CSDD. Tufts Center for the Study of Drug Development Quantifies Savings from Boosting New Drug R&D Efficiency. Article de presse daté du 9 Septembre 2002, disponible sur Internet à l’adresse suivante : http://csdd.tufts.edu/ NewsEvents/RecentNews.asp? newsid=20. Tufts CSDD a calculé que le prix moyen de développement d’un pharmaceutique en 2002 s’élevait à 802 M$ (env. 620 M•) 2. Arlington S, Hughes S, Barnett S, Palo J. IBM Business Consulting Services Report, Pharma 2010: The Threshold of Innovation, 2002 3. Pasqualini R. TEP : Quel radionucléides utilisables ? Méd Nucl 2005; 4:179-89. Le contenu de cet article décrit le point de vue personnel de l’auteur, mais en aucun cas ne traduit la stratégie ou la politique de la société qu’il représente. Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2005 - vol.29 - n°4 161