LE BLANC SUR LES ARBRES, ARBUSTES ET VIVACES
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LE BLANC SUR LES ARBRES, ARBUSTES ET VIVACES
Avertissement PÉPINIÈRES ORNEMENTALES No 13 – 7 juillet 2004 EN BREF : − − Le blanc sur les arbres, arbustes et vivaces. Le dépérissement de l’olivier de bohème. LE BLANC SUR LES ARBRES, ARBUSTES ET VIVACES État de la situation Du blanc a été rapporté en Montérégie et dans la région de Montréal sur Physocarpa sp., Filipendula sp., Monarda sp. et Phlox sp. Hôtes préférés Acer sp., Amelanchier sp., Crateagus sp., Euonymus sp., Hydrangea sp., Malus sp., Quercus robur, Ribes sp., Rosa sp., Syringa sp., Vitis sp. et de nombreuses vivaces comme Aquilegia sp., Aconitum sp., Primula sp., .Monarda sp., Phlox sp., Paeonia sp., Polemonium sp., Chrysanthemum sp. etc. Éléments de diagnostic − − − Dépôt blanchâtre et poudreux caractéristique sur la face supérieure des feuilles, sur les boutons floraux, sur les pétales et même sur les pousses terminales. Les jeunes feuilles se recourbent en exposant la surface inférieure. Ces mêmes feuilles ont tendance à avoir une teinte légèrement plus violacée que les autres. Feuillage difforme et nanifié. Stratégie d’intervention L’infection de la plante par le champignon est favorisée par des températures de 20 à 25 °C et une forte humidité ambiante. La germination des spores du parasite est cependant défavorisée par un feuillage mouillé par la rosée ou l’eau de pluie. Une fois la germination des spores terminée, le degré d’humidité du feuillage n’a plus d’importance. Méthodes préventives − − − − − Le champignon hiverne surtout sous forme de mycélium dans les bourgeons. Une taille sévère en début de saison permet de limiter les dommages. Utiliser des cultivars résistants au blanc. Irriguer en période sèche pour réduire le risque d'infection. Favoriser une bonne circulation d'air entre les plants. Éviter les pratiques culturales (taille, fertilisation excessive) qui stimulent la croissance de tissus succulents. Secrétariat du RAP : 200, chemin Sainte-Foy, 9e étage, Québec (Québec) G1R 4X6 Téléphone : (418) 380-2100, postes 3551 ou 3581 Télécopieur : (418) 380-2181 Courriel : [email protected] Page Web : http://www.agr.gouv.qc.ca/dgpar/rap Contrôle biologique Le soufre mouillable possède un effet de vapeur très efficace mais attention de ne pas l’appliquer si la température dépasse 30 °C. Traiter aux 7 à 14 jours dès l’apparition des premiers symptômes et tant que les nouvelles pousses montrent des symptômes. Les fongicides à base de cuivre appliqués aux 7 à 14 jours ont un effet préventif s’ils sont appliqués avant l’apparition de la maladie et tant que les nouvelles pousses montrent des symptômes. Contrôle chimique − − En cas d'infection grave, les produits suivants peuvent être utilisés en alternance : soufre mouillable, SENATOR (thiophanate-méthyl), DACONIL 2787 (chlorothalonil), DITHANE M-45 (mancozèbe), FUNGINEX (triforine), NOVA 40W (myclobutanil), PHYTON 27 (cuivre), COMPASS (trifloxystrobine) Traiter aux 10-14 jours dès l’apparition des premiers symptômes. LE DÉPÉRISSEMENT DE L’OLIVIER DE BOHÈME État de la situation On a remarqué plusieurs cas de dépérissement de l’olivier de Bohême dans la région de la Montérégie. Ce dépérissement finit souvent par atteindre l’arbre au complet. Deux organismes différents peuvent être en cause. La maladie se manifeste surtout lorsque le sol est perturbé. Hôtes préférés Eleagnus angustifolia Biologie Deux maladies peuvent provoquer le dépérissement : − Le flétrissement verticillien (Verticillium albo-atrum) Le champignon commence par attaquer les racines des arbres puis il est véhiculé par la sève dans d’autres parties de la plante. L’agent pathogène obstrue peu à peu les vaisseaux conducteurs de sève, ce qui provoque d’abord le flétrissement de l’extrémité des branches puis le dessèchement et la mort des rameaux et de la branche entière. − Le chancre phomopsien (Phomopsis elaeagni) Le champignon pénètre dans la plante via les blessures aux rameaux. Il est disséminé par la pluie, les éclaboussures d’eau et les outils de taille. Les lésions apparaissent 1 à 2 semaines après l’infection et le flétrissement survient environ 3 semaines plus tard. Les températures optimales de développement du champignon se situent entre 24 et 30 °C. En se développant, les chancres entourent les branches et coupent l’apport de sève à leur extrémité. Éléments de diagnostic Le flétrissement verticillien − − − Le jaunissement du feuillage est le premier signe de l’attaque du champignon. Flétrissement du feuillage en commençant par la cime de l’arbre. Présence de stries foncées juste sous l’écorce des branches ou des rameaux affectés. PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Avertissement No 13 – 2004, page 2 Le chancre phomopsien − − − − Les symptômes du chancre phomopsien sont très semblables à ceux décrits précédemment. En plus du flétrissement des branches, on peut observer la présence de dépressions sur l’écorce qui devient brune ou noire. Des pustules et un exsudat de gomme de couleur brune peuvent apparaître sur les lésions. Ces derniers symptômes sont plus souvent apparents sur des arbres matures que sur de jeunes arbres. Stratégie d’intervention Le contrôle chimique ou biologique est inutile ou peut efficace, surtout dans le cas du flétrissement verticillien. Méthodes préventives − − − − − − − Maintenir la vigueur des arbres par une fertilisation équilibrée et un arrosage adéquat. Au début de l’infection, un apport massif d’azote peut arrêter la maladie. Détruire les arbres sévèrement affectés. Ne pas replanter d’oliviers au même endroit, surtout dans le cas du flétrissement verticillien. Éviter de tailler ou de provoquer des blessures inutilement aux arbres. Éviter toute blessure aux branches et aux racines. Tailler et détruire les branches porteuses de chancres au moins 15 cm sous le chancre. Stériliser le sécateur entre chaque coupe. Contrôle biologique Dans le cas du chancre phomopsien, un traitement préventif à l’aide d’un produit à base de cuivre peut être fait après la taille des rameaux atteints. Texte rédigé par : Mario Comtois, B. Sc. Biol., Conseiller en pépinière LE GROUPE D'EXPERTS EN PROTECTION DES PÉPINIÈRES ORNEMENTALES MARIE-CLAUDE LIMOGES, agronome, M.Sc. Directrice en pépinière, avertisseure Institut québécois du développement de l'horticulture ornementale 3230, rue Sicotte, bureau B-219, Saint-Hyacinthe (Québec) J2S 2M2 Téléphone : (450) 778-6514 - Télécopieur : (450) 778-6537 Courriel : [email protected] Édition et mise en page : Rémy Fortin, agronome et Sara Dufour, RAP © Reproduction intégrale autorisée en mentionnant toujours la source du document Réseau d'avertissements phytosanitaires – Avertissement No 13 – pépinières ornementales – 7 juillet 2004 PÉPINIÈRES ORNEMENTALES Avertissement No 13 – 2004, page 3