non à un pouvoir martelliste sans martelly ! parade d
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non à un pouvoir martelliste sans martelly ! parade d
Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016 Haiti 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00 HAÏTI LIBERTÉ JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Email: [email protected] Alo kanmarad! Page 6 Web: www.haitiliberte.com PARADE D’HOMMES ARMÉS OU D’ANCIENS MILITAIRES ? English Page 9 La domination étrangère et le régime de Martelly Page 7 Voir page 4 Le vendredi 5 février dernier, justement à deux jours de la fin du mandat du Président Michel Martelly, un contingent d’hommes habillés en vert olive et armés jusqu’aux dents circulaient en Jeeps, en voitures et à bord de motocyclettes dans plusieurs rues de la capitale. NON À UN POUVOIR MARTELLISTE SANS MARTELLY ! Voir page 4 Le président sortant Michel Martelly et son Premier ministre de facto Evans Paul au Parlement le 7 février 2016 Une nouvelle étape dans l’effondrement de l’économie mondiale ! Page 10 Etats-Unis: Trump et Sanders gagnent le New Hampshire, défaite cuisante pour Clinton Page 17 Editorial HAITI 1583 Albany Ave Brooklyn, NY 11210 Tel:718-421-0162 Fax:718-421-3471 Ni carnaval ni danses populaires ! Par Berthony Dupont T out est mal qui finit mal! Ainsi donc, l’impérialisme a jeté tous ses moyens dans la balance pour faciliter une sortie honorable à son valet Michel Martelly, dans le dessein de contrôler la situation. Il est bien évident que ce qui s’est passé le 7 février 2016 a, dans une certaine mesure, beaucoup de ressemblances avec le vécu du 7 février 1986. En vérité, seul le masque du pouvoir va changer de sorte que tous ces événements sont rattachés par un même lien historique : la domination néocoloniale. Ne nous faisons aucune illusion ! Les acteurs haïtiens ont signé un accord de sortie de crise ; mais c’est seulement un accord pour la façade, un accord de la honte devrait-on dire qui a été mis en scène au Parlement le dimanche 7 février dernier. Ce n’est autre chose qu’un accord contre les aspirations du peuple concocté par les membres de la délégation de l’OEA sous les auspices du Core Group. Tout ce folklore se ramène à une volonté évidente, celle d’assurer par tous les moyens la pérennité de la domination impériale pour permettre aux vautours internationaux de satisfaire leur soif inextinguible de pillage des richesses de notre pays. Dans le contexte du gouvernement provisoire que le Parlement aura à nous présenter, le politicien idéal sur lequel les forces impériales comptent miser pour la présidence provisoire est déjà connu dans les couloirs des chancelleries occidentales. Il s’agira simplement de dicter son nom aux parlementaires contestés pour qu’il soit validé. L’on se souvient que le sénat haïtien, après le début de l’occupation américaine en 1915, avait voté pour élire Philippe Sudre Dartiguenave, parce que bien avant le vote, Washington leur avait indiqué qu’il avait porté son choix sur Dartiguenave. En ce sens, l’équivalent de Dartiguenave en 2016 ne sera pas tout à fait différent de son prédécesseur, ni dans ses options, ni dans ses objectifs. Les prochains acteurs ne seront autres que des acolytes qui vont tout simplement changer de noms sans pour autant modifier leurs conceptions du pouvoir, la manière de l’exercer en conformité avec la doctrine politique telle qu’elle prévalait sous le régime corrompu déchu de Martelly, vassal des puissances exploiteuses. Ils reposeront sur un élément qui a toujours guidé l’action des dirigeants fantoches : la consolidation de la stratégie fondamentale des puissances tutrices. Ils ne seront donc que des avocats de l’accord de la honte au détriment des revendications populaires qui demandent encore l’annulation complète des deux mascarades électorales. Position que ni le G8, ni Fanmi Lavalas ne font siennes Prénom: ______________________ Adresse: ______________________ Ville: _________________________ Etat/Pays: ____________________ Zip Code/Code Postal: ___________ Tél: __________________________ E-mail: 2 _______________________ Haiti Liberté/Haitian Times Modalités de paiement Etats-Unis Première Classe $100 pour un an $50 pour six mois Montant : $ ___________ Chèque Email : [email protected] Website : www.haitiliberte.com DIRECTEUR Berthony Dupont EDITEUR Dr. Frantz Latour RÉDACTION Berthony Dupont Wiener Kerns Fleurimond Kim Ives Fanfan Latour Guy Roumer CORRESPONDANTS EN HAITI Daniel Tercier Bissainthe Anneseau COLLABORATEURS Marie-Célie Agnant J. Fatal Piard Catherine Charlemagne Pierre L. Florestal Yves Camille Jacques Elie Leblanc Roger Leduc Joël Léon Claudel C. Loiseau Anthony Mompérousse Dr. Antoine Fritz Pierre Jackson Rateau Eddy Toussaint Ray Laforest Edmond Bertin ADMINISTRATION Marie Laurette Numa Didier Leblanc DISTRIBUTION: CANADA Pierre Jeudy (514)727-6996 DISTRIBUTION: MIAMI Pierre Baptiste (786) 262-4457 COMPOSITION ET ARTS GRAPHIQUES Mevlana Media Solutions Inc. 647-499-6008 [email protected] WEBMASTER Frantz Merise frantzmerise.com Tarifs d’abonnements A remplir et à retourner à Haiti Liberté 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel : 718-421-0162, Fax 718-421-3471 Nom: _________________________ 3, 2ème Impasse Lavaud Port-au-Prince, Haiti ; vu qu’ils sont encore à la recherche d’un compromis avec le Parlement et l’Exécutif. Cependant jusqu’à maintenant, la démarche de l’opposition n’est pas cohérente, elle est plutôt contradictoire, vu que leurs parlementaires qui n’ont pas été élus, c’est-à-dire qui ont été sélectionnés, siègent confortablement au Parlement. Ils ont été même présents au cérémonial du départ de Martelly , et de fait certains d’entre eux sont actuellement membres de la commission bicamérale chargée d’établir les procédures et d’étudier les dossiers des candidats à la présidence provisoire de la République. En laissant faire ainsi, il n’y a vraiment pas de différence notable entre ce que réclame le G8 et l’accord concocté par Martelly et le Parlement aux ordres de Washington. C’est au fait légitimer cet accord. Cette médecine de totale confusion que veulent administrer les barons du régime et ceux de l’opposition n’est qu’un cautère sur une jambe. Il nous faut éviter qu’elle fasse recette au sein de la mobilisation populaire. Quand pour le G-8 « la trêve sollicitée passe préalablement par la reconnaissance formelle par les deux “assemblées parlementaires” de l’existence d’une crise électorale en Haïti et de la nécessité de mettre en place une Commission d’Enquête et de Vérification Electorale chargée de restituer la sincérité du scrutin ». Il s’agit en fait de trouver un moyen (bancal) susceptible de reconnaitre le 9 août et le 25 octobre comme s’il y avait eu des élections, alors qu’il n’en a pas eu. Le G8 est même allé plus loin en faisant des yeux doux à la Primature puisqu’ayant fait référence à la « position moins tapageuse » « plus raisonnable invitant au dialogue» du Premier ministre de facto Evans Paul. Or les revendications populaires fondamentales sont loin d’être prises en considération ni par l’opposition ni par le pouvoir de facto. Alors que signifie cette trêve que réclament les protagonistes ? Elle ressemble davantage à ces accalmies précaires annonciatrices de lendemains orageux contre les masses populaires. Bref, à l’ordre du jour, le moment n’est pas aux arrangements tortueux de classe, encore moins à la réconciliation, non plus aux danses populaires. Le départ de Martelly ne modifie en rien la menace qui continue de peser sur le peuple, sur ses aspirations et son combat. Non ! Le moment n’était pas au carnaval, mais à la mobilisation pour faire face à ceux qui veulent défendre et réaliser le rêve des ennemis du pays, et les vaincre. Un seul mot d’ordre reste l’annulation totale de toute la mascarade électorale. On dansera plus tard, quand on aura fini par se libérer du carcan impérial et quand le dernier soldat de la force d’occupation, la Minustah, aura quitté le sol dessalinien. Un dicton haïtien résume on ne peut mieux les choses : nan pwen wout pa bwa. Bulletin d'Abonnement LIBERTÉ Mandat bancaire Carte de crédit Numéro : ________________________ Date d’expiration : ________ /_______ Canada $125 pour un an $65 pour six mois Europe Amerique Centrale, Amerique du Sud et Caraïbes $140 pour un an $80 pour six mois $150 pour un an $80 pour six mois Afrique $150 pour un an $85 pour six mois Code de sécurité : _________________ Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016 A Travers Haiti Haïti, chronique d’une crise électorale (90) Martelly, la fin d’une aventure ! Par Catherine Charlemagne L e dimanche 7 février 2016, comme prévu par la Constitution haïtienne, Michel Joseph Martelly a bouclé ses cinq années de présidence en tant que chef d’Etat d’Haïti. C’était en vérité une aventure. Cinq années durant lesquelles l’homme a été omniprésent et sur tous les fronts ; sauf pas là où il devrait être. Pas là où on l’attendait. Qu’on le veuille ou non, l’ancien Président aura marqué par son comportement et ses provocations habituels cette fonction qui n’était pas faite pour lui et pour laquelle il n’était pas non plus préparé. Cinq ans d’aventure. C’était trop pour lui, le musicien, l’amuseur, le provocateur. Cinq années au Palais National. Ce n’était sans nul doute pas assez pour ses amis et partisans. Mais comme dans toute aventure, il doit avoir une fin. Et quelle fin ! Arrivée à un certain moment, l’escapade présidentielle a tourné court. Sans un plan et un objectif clairement définis, dès la première année, l’affaire a pris une allure de confrontation entre le Président de la République et une bonne partie de la population. Particulièrement avec certains secteurs organisés de la société haïtienne. Ne connaissant rien des rouages de la gestion étatique, celui qui n’a jamais pu abandonner son costume de Sweet Micky, son nom d’artiste et de son groupe musical, entrait en conflit avec tout le monde. Souvent sans raison et surtout gratuitement. Devenu Président de la République par effraction dans un monde sans pitié, celui de la politique particulièrement haïtienne, Michel Martelly s’est suicidé politiquement dès les premiers jours de sa présidence. Sans prendre le temps non seulement de connaître le monde inconnu dans lequel il est arrivé de manière inopportune, mais surtout d’apprendre le B. A. Ba des institutions qu’il devait gérer durant les cinq longues années qu’il allait passer au Palais National, le dorénavant ex-Président d’Haïti s’était lancé dans un bras de fer sans pareil avec ceux normalement qui devaient l’accompagner et le guider sur le parcours de cette route incertaine qu’est le pouvoir Exécutif haïtien. Mal conseillé et peut-être pas du tout, Michel Martelly est arrivé tout feu toute flamme au Palais National avec le sentiment et l’espoir qu’il pouvait tout faire. Surtout après avoir corrompu une majorité de sénateurs et de députés afin de constituer une majorité à lui au Parlement. L’homme est aux anges et se croit tout permis. Il ne respecte personne. Il insulte et engueule tout le monde. Il s’impose et veut être le chef suprême de la nation comme il prenait un malin plaisir à le répéter aux journalistes. Il veut faire embastiller tous ses opposants, même des élus comme lui. Il ordonne l’arrestation d’un député, Arnel Bélizaire, ce qui sera fait sans que personne n’ose lui rappeler les limites de ses pouvoirs et de ses prérogatives présidentielles. Tout le monde tremble au passage de son cortège dans les rues étroites et poussiéreuses de la capitale qui, pendant sa traversée, écrase les imprudents ou les curieux. Il est partout. Par conséquent, nulle part. Ses Premiers ministres se courbent le dos et lui laissent le champ libre pour décider à leur place. Garry Conille, son premier chef de gouvernement imposé par Bill Clinton, en sait quelque chose. Le malheureux Premier ministre n’a duré que l’espace d’un cillement. Braillé. Malmené. Et humilié par ce Président bagarreur et tout puissant qui croyait qu’il allait révolutionner la République. Au Parlement, à coup d’argent, il fait et défait les groupes parlementaires à sa guise surtout à la Chambre des députés. Au niveau du Sénat de la République, il recrute certains sénateurs en fin de mandat qui étaient au départ des opposants déclarés. Les frères Lambert (Joseph et Wensceslass), sont des exemples types d’une classe politique prostituée. Youri Latortue, sénateur de l’Artibonite, en devient Conseiller ju- ridique, alors que hier il était en face de lui dans le camp de Mirlande H. Manigat. L’ex-sénateur pousse le Président à faire un tas de bêtises uniquement pour ses intérêts politiques futurs. Son comportement au Parlement ces temps-ci laisse certains perplexes. Le Président Martelly s’en prend quotidiennement à la presse. Il attaque délibérément les journalistes. Pas un média n’a grâce à ses yeux. Mais il définit ses cibles au sein de la corporation. Il cherche des confrontations avec des mots grivois et insultants contre certains. Des journalistes comme Liliane Pierre-Paul, icône de la presse haïtienne, vedette incontestée de la radio Kiskeya où elle officie quotidiennement jusqu’à 16 heures dans son journal de quatre heures. Cette féministe qui ne se laisse pas non plus marcher dessus devient le souffre-douleur du chef de l’Etat. Il ne rate pas une occasion sans qu’il ne s’en prenne à la journaliste qui ne se laisse pas non plus démonter. Liliane Pierre-Paul devient l’exemple d’une persécutée publique. Le Président de la Garry Conille, son premier chef de gouvernement imposé par Bill Clinton République ne la salue même pas dans les cérémonies où les deux personnalités étaient obligées de se rencontrer. C’est dire que ces deux personnes ne s’aimaient pas. Et Liliane qui rajoute aussi à chaque fois que le Président oublie qu’il n’est pas Sweet Micky tant qu’il était le Président de tous les haïtiens y compris de ceux qui ne l’aiment pas pour dramatiser le comportement de Michel Martelly vis-à-vis d’elle. Sauf que Martelly qui est un provocateur né et qui sait qu’il suffit d’un mot ou de deux pour mettre en transe ses ennemis a fini par commettre la pire des bêtises en faisant de Liliane l’héroïne de sa chanson du carnaval 2016. Provocation ultime, Martelly n’a pas oublié de salir ou d’attaquer d’une façon grossière et méchante l’autre bête noire de sa présidence, le journaliste vedette de radio Caraïbes, Jean Monard Metellus toujours dans son carnaval. Celui-ci qui, naturellement, passait son temps dans son émission quotidienne « intersection » a pris pour cible le Président de la République ou du moins le bilan de l’administration Martelly. En fait, il n’y a que quelques rares médias qui trouvent grâce à ses yeux. Toute la presse en prend pour son grade de la part d’un Président vindicatif, mal élevé qui, à chaque fois qu’il avait l’occasion, tente de faire passer son échec présidentiel par la colère. Mais il faut dire aussi que le Président Martelly avait ses inconditionnels qui le soutenaient tout au long de son mandat ou de son aventure présidentielle. Sur le plan local, Roro Nelson qu’il trimballe partout derrière lui et qui a commis maintes altercations avec des gens qu’il soupçonne être non favorables à son ami Michel. Certains parlementaires d’opposition ont été victimes d’agissement de Roro Nelson. Des étudiants sont frappés, molestés par ce type qui n’a jamais occupé la moindre fonction officielle sous l’administration de Martelly. Mais qui a été l’un des hommes, sinon, l’homme le plus puissant de la République. Enfin, Roro Nelson représentait parfois son ami le Président Martelly dans certaines activités et manifestations officielles. La Communauté internationale était l’autre soutien sans faille de l’ex-Président Martelly. Certains disaient que celui-ci était son fils adoptif tant qu’elle le tolérait dans ses bêtises et surtout qu’il ne l’a Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016 Michel Martelly s’est suicidé politiquement dès les premiers jours de sa présidence. jamais réprimandé quand il ne faisait pas l’organisme électoral dirigé par Pierreses devoirs présidentiels. Gâté à un point Louis Opont dont l’objectif inavoué était tel par la Communauté internationale la remise des clés du Palais National au qu’on appelle depuis quelque temps en candidat du parti Haïtien Tèt Kale (PHTK), Haïti le Core Groupe, que, pendant les cinq Jovenel Moïse, achève tout espoir de trouannées de son aventure présidentielle, Mi- ver un compromis avec l’opposition sur la chel Martelly a toujours fait ce qu’il voulait poursuite du processus. Ayant refusé de jusqu’à gouverner par décret durant une participer au second tour avec ce candiannée entière. dat archi-favori, vu sa proximité avec la Puisque le Parlement était devenu présidence, Jude Célestin donné deuxième, dysfonctionnel depuis le 11 janvier 2015 donc qualifié pour affronter Jovenel Moïse, par le fait que le pouvoir Exécutif n’a or- oppose un non catégorique aux autorités ganisé les élections pour renouveler le per- électorales et persiste dans le refus d’aller sonnel politique. D’où, d’ailleurs, cette fin aux urnes tant qu’il n’y ait pas une évade mandat très mouvementée du chef de luation objective du processus par un orl’Etat ce 7 février 2016. En effet, depuis ganisme indépendant. Sur ce point, si le l’arrivée au pouvoir de celui qui est rede- pouvoir a fait une tentative de lui donner venu Sweet Micky depuis quatre jours, satisfaction par le biais d’une Commission aucune élection n’a pu être organisée. Tout dite indépendante, le résultat n’était pas à la hauteur de l’espérance de l’opposition plurielle encadrée par le Groupe des huit devenu le fer de lance de l’opposition en général. Arrivée à paralyser pratiquement Port-au-Prince à chaque manifestation d’envergure, la situation était devenue insoutenable tout en cherchant à empêcher toute poursuite d’un processus auquel personne ne fait crédit ni confiance. Du coup, l’opposition a gagné sur toute la ligne jusqu’à obtenir sine die le report des scrutins et l’explosion du Conseil Electoral Provisoire avec en prime la tête de son Président. Mais il n’y a pas que cela. Le G8 et l’ensemble de l’opposition ont su mainLaurent Lamothe tenir un semblant d’unité qui fait capoter le plan du Président Martelly. Ils ont réussi un quinquennat sans le moindre scrutin, à imposer au chef de l’Etat un départ en c’est une première en Haïti depuis la chute désordre. Une situation qui a fait courir de la dictature des Duvalier. Du jamais vu ! beaucoup de risques au pays. Surtout que Au départ, la présidence ne voulait pas les autorités étaient arrivées à gérer deux mettre en route le processus. Bien qu’elle sortes de manifestations à travers le pays. ait tenté à plusieurs reprises de monter D’une part les traditionnelles manifestaun Conseil Electoral Permanent (CEP) qui tions anti-Martelly et d’autre part ceux n’a jamais pu aboutir dans la mesure où manifestant en faveur du pouvoir. l’Exécutif s’était emmêlé les pédales dans D’où la confusion qui a régné dans la procédure de sa mise en place. les rues de Port-au-Prince le vendredi 5 féOn connaît les divers scénarii écha- vrier 2016 quand la population découvre faudés par le Président de la République avec beaucoup d’inquiétudes que l’aire sans jamais convaincre les autres acteurs du Champ de Mars était transformée en politiques et institutionnels qu’il était sin- camp retranché entre l’opposition et des cère dans ses démarches. Cela a duré trois anciens militaires ou militaires démobilians. Finalement, quand lui et son équipe sés qui voulaient apporter leur soutien au ont décidé vraiment de lancer le processus pouvoir. Bilan un mort parmi les anciens en acceptant les propositions de l’opposi- soldats qui, semble-t-il, s’était égaré dans tion de monter un CEP provisoire, l’affaire le quartier du Bel-Air et donc était lapidé a pris l’allure d’un jeu de poker dans lequel par une foule en colère. La victime avait tous les acteurs bluffaient. On connaît la 78 ans. Un mort en plus. Un mort de trop suite. Si on peut penser honnêtement que dans un conflit qui finalement n’apporte le pouvoir voulait ces élections durant rien comme solution durable au pays. l’année 2015, l’opposition, elle, tout en Puisque, contrairement à ce qu’esfaisant semblant qu’elle voulait y aller, pérait le pouvoir qui s’attendait à une raln’était pas disposée vraiment à jouer le longe jusqu’au 14 mai et ce que croyait jeu. Tandis que la présidence de son côté l’opposition qui pensait prendre le pouvoir comptait sur le CEP pour attribuer à son à la place de Martelly, ni l’un ni l’autre n’a candidat la meilleure place. Cette situation gagné quoi que ce soit. En plus, aucun ne a fini par provoquer tout naturellement le sort grandi d’une crise électorale devenue blocage d’un processus déjà mal entamé. crise politique et institutionnelle depuis le Ainsi, dès le premier scrutin du 9 dimanche 7 février 2016. Si le Président août 2015 relatif au premier tour des légisMichel Martelly, avant son départ du Palatives au 25 octobre 2015 concernant le lais, n’a pu organiser une passation de premier tour de la présidentielle, le pays a pouvoir en bonne et due forme avec un tout bonnement basculé dans une crise al- Président élu ou même déléguer le pouvoir lant au-delà d’une simple crise électorale. à quelqu’un de son choix, l’opposition pluLa persistance du pouvoir de concert avec rielle quant à elle est menacée d’implosion. Sinon de partir dans une aventure folle comme l’a été son pire ennemi politique durant ces cinq dernières années. En effet, à 24 heures du départ du locataire du Palais national, cette opposition, toute tendance confondue, chamaillait dans tous les sens, dans la rue, à la radio et dans les officines sur la marche à suivre afin de trouver un remplaçant provisoire au Président Martelly. Chacune des fractions ou entités qui composent l’opposition diverse et variée arrivait avec son plan, sa solution et son Président de transition sous les bras. Une vraie cacophonie trainant des propositions surréalistes et inadaptées à la conjoncture. Plus de temps pour des tergiversations, puisqu’on était à l’heure H-24. Il fallait trouver une solution plus ou moins raisonnable pour sortir de cette impasse. Jusqu’au bout, cette affaire Martelly Président aura été une véritable farce. Même son départ imminent a été considéré comme une vraie aventure. Puisque personne, apparemment, si l’on juge la démarche de dernières minutes de ses adversaires pour lui trouver un successeur. Alors que, le peuple, toujours lui, parcourait les rues de la capitale en soutenant aveuglement des leaders confirmés et auto-proclamés prêts à tout pour le partage du gâteau. Tandis que dans les manifestations, certains, histoire de faire diversion, avançaient le nom de l’ex-Président Jean-Bertrand Aristide comme dernier recours afin d’assurer la transition. Des manifestants, pancartes en mains et immenses portraits du leader Lavalas en évidence, réclamaient à cor et à cri sous l’applaudissement des responsables de Fanmi Lavalas, l’ancien prêtre de Saint Jean Bosco comme Président devant assurer l’intérim du pouvoir. On aura tout entendu dans cette crise. Entre-temps, d’autres aventuriers entendent faire du lobbying pour leur champion, l’ancien Président René Préval. Ce groupe avait frappé très fort et très haut. C’est dans le quotidien Washington Post que les partisans de l’ancien chef de l’Etat, le seul qui a mené à terme ses deux mandats présidentiels depuis la chute des Duvalier, suggéraient le nom de l’homme de Marmelade pour succéder provisoirement à celui qui était son successeur il y a cinq ans. Comme d’habitude, René Préval fait le mort sur la crise électorale qui secoue le pays. Mais il demeure l’un des acteurs les plus influents. Tout le monde le consulte. On sait que les diplomates de l’Organisation des Etats Américains (OEA) qui sont dans le pays à la demande de l’ex-Président Martelly en vue de l’aider à trouver des solutions ont rencontré l’ancien Président Préval sur la question. On connaît aussi le suite à la page(16) Papeterie & Imprimerie Nouvelle adresse: 101 Lalue, Port-au-Prince, HAITI Tel: 4269-2770 3643-2906 IMPRIMERIE & Papeterie Imprimerie commerciale Furnitures de bureau, fournitures scolaires Haiti Liberté/Haitian Times 3 Parade d’hommes armés ou d’anciens militaires ? Non à un pouvoir Martelliste sans Martelly ! Par Yves Pierre-Louis L Un défilé d’anciens militaires Des anciens militaires dans l’air du Champ de Mars La victime, un ancien militaire âgé de 78 ans, est restée sur le macadam, abandonnée de ses collègues qui l’ont tous laissée seule à son sort Par Marie Laurette Numa D epuis la déclaration, récemment, du chef bandit Guy Philippe, on soupçonnait que quelque chose allait se passer. C’est ainsi que, à la surprise de plus d’un, le vendredi 5 février dernier, justement à deux jours de la fin du mandat du Président Michel Martelly, un contingent d’hommes habillés en vert olive et armés jusqu’aux dents circulaient en Jeeps, en voitures et à bord de motocyclettes dans plusieurs rues de la capitale, notamment à Delmas, et à Pétionville. « On nous a demandé de sortir. L’armée est une institution légale », a signalé à l’agence HPN un homme se présentant comme un ex-sergent. Cette provocation des alliés de Guy Philippe qui se réclamaient d’être des anciens militaires démobilisés, allait causer une grande panique dans les rues de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. Signalons que ces hommes armés ne cachaient pas leur 4 solidarité et leur attachement à Michel Martelly arrivé à la fin de son mandat. Les échanges ont été violents quand ils ont croisé des manifestants opposés à Michel Martelly, aux abords du Champ de Mars. Les soidisant militaires ont tiré en l’air à balles réelles ; mais les manifestants ont réagi avec de nombreux jets de pierres. La situation s’est ensuite empirée à la rue Lamarre, lorsque l’un de ces individus au cours d’une échauffourée avec des manifestants contre le pouvoir a été sauvagement maltraité au point de perdre la vie. La victime, un ancien militaire âgé de 78 ans, est restée sur le macadam, abandonnée de ses collègues qui l’ont tous laissée seule à son sort. Le lendemain, à l’Arcahaie, un autre grave incident causé par des hommes en tenue militaire a été également rapporté avec de graves perturbations de la circulation. Haiti Liberté/Haitian Times a mobilisation constante du peuple haïtien est parvenue pour l’instant à déjouer le coup d’Etat électoral fomenté de toutes pièces par le régime tètkale des néoduvaliériste, l’oligarchie haïtienne et la communauté internationale. Par ce coup, le président sortant, Michel Joseph Martelly avec l’appui d’une classe dirigeante réactionnaire voulait à tout prix se perpétuer au pouvoir avec son poulain, Jovenel Moise, à défaut de prolonger de façon inconstitutionnelle son mandat jusqu’au 14 mai 2016. La résistance populaire l’en a empêché catégoriquement. Après avoir trouvé un accord de sortie de crise, contesté par l’Opposition, l’occupant du Palais national après 5 ans a été forcé de remettre l’écharpe bicolore présidentielle à l’Assemblée nationale, le dimanche 7 février 2016 à l’expiration de son mandat. En attendant l’élection indirecte en Assemblée nationale d’un nouveau président, l’écharpe est déposée au musée national d’Haïti. Il faut toutefois rappeler que la date du 7 février 2016 ramène le 30e anniversaire de la chute du régime dictatorial des Duvalier qui a duré 29 ans, ouvrant ainsi l’ère démocratique de la première République des Nègres du monde entier. De plus, la promulgation de la Constitution démocratique de 1987 a fait du 7 février le début et la fin du mandat présidentiel, quel que soit la date de l’entrée en fonction du président élu. L’absence d’un président élu a créé un vide présidentiel, qu’on doit combler en tout état de cause. Pour ce faire, un document dénommé: « Accord politique pour la continuité institutionnelle à la fin du mandat du président de la République en l’absence d’un président élu et pour la poursuite du processus électoral entamé en 2015, » a été paraphé en dernier recours et sans nul doute sous les auspices du Core Group, qualifié de corps Gangs par plus d’un ; tels le président sortant Michel Martelly, le président du Sénat, Jocelerme Privert et le président de la chambre des députés, Cholzer Chancy à la tête d’un corps souffrant d’un déficit de légitimité à cause de députés mal élus. Portant la date du 5 février 2016, cet accord n’implique pas le pouvoir judiciaire ni les principaux acteurs qui ont maintenu la mobilisation générale des rues contre le régime tetkale, depuis des années, et qui a conduit à sa chute. Cet accord, qui prévoit entre autres la nomination d’un président provisoire par l’Assemblée nationale dans un délai ne dépassant pas cinq (5) jours calendaires, la ratification d’un nouveau Premier ministre de consensus, la redynamisation du Conseil Electoral Provisoire (CEP) et la poursuite du processus électoral, sont rejetés par la majorité des partis politiques de l’Opposition. Elle appelle plutôt à la mobilisation partout à travers le pays contre la poursuite du coup d’Etat électoral. Le peuple revendicatif, qui mobilise régulièrement dans les rues, réclame une période de transition de 2 ans, donnant le temps nécessaire pour nettoyer complètement les institutions étatiques des malfrats tetkale avant d’engager le pays dans un quelconque processus électoral. Dans son discours au Parlement haïtien, le président de l’Assemblée nationale, le sénateur Jocelerme Privert a appelé à une trêve de la société civile en vue de créer un climat de paix et de sérénité pour faire avancer les choses. Le Premier ministre de facto, Evans Paul de son côté, sous l’instruction du Core Group de la maffia internationale a même osé demander au peuple haï- Les manifestants réclament une transition de rupture contrairement à celle de continuité prévue dans l’accord bidon du 5 février Le président du Sénat, Jocelerme Privert tien d’enterrer sa seule arme : la mobilisation pacifique. Au moment même où il lançait Le président de la chambre des députés, Cholzer Chancy La chambre des Députés Le Sénat cet appel, plusieurs centaines de milliers de personnes étaient déjà descendues dans les rues de la capitale et des principales villes de province du pays pour célébrer cette première manche de victoire le dimanche 7 février. Les manifestants réclament une transition de rupture contrairement à celle de continuité prévue dans l’accord bidon du 5 février. Ils ont dit préférer rester mobilisés pour exiger un nettoyage complet de l’administration publique remplie des sbires à bracelets roses, tètkale de Michel Martelly. Les manifestants déclarent : « Transition 2 ans OUI, gouvernement provisoire 4 mois NON. Arrestation Ti Simone. Fòk lajistis fè travay li. Orevwa Ti Simone, si nou pa wè isit ankò, na wè nan penitansye nasyonal. Martelly vòlò! Martelly papa chat!” Enfin, le président provisoire pour assurer la transition de 2 ans va être connu sous peu ; vu qu’une commission bicamérale est déjà constituée de 15 parlementaires dont 6 sénateurs et 9 députés à cette fin. Cette démarche ne fait pas l’una- nimité, quand certains acteurs privilégient l’option institutionnelle et constitutionnelle tout en tenant compte des revendications populaires. D’autres estiment le contraire, parce que le choix des nouveaux dirigeants provisoires revient au peuple qui disent-ils manifeste régulièrement dans la rue à travers un processus de dialogue. Selon eux, ni le président sortant Michel Martelly ni les parlementaires mal élus n’ont la légitimité nécessaire pour engager l’avenir du peuple haïtien. C’est le peuple haïtien qui doit prendre lui-même son destin en main. Finalement, la commission bicamérale spéciale a vu le jour. Elle est formée des sénateurs Carl Murat Cantave, (KID), Nenel Cassy, (Fanmi Lavalas), Ricard Pierre, (Pitit Desalin) Jean-Marie Salomon jr, (OPL) ; Jean-Baptiste Bien- Aimé, (Fanmi Lavalas) et des députés Hermano Exinor, Peter Castin Constantin, Patrick Norzéus, Vickerson Garnier, Annouce Jean-Bernard, Caleb Desrameaux, Price Cyprien, Enel Apolon et Wilaire Jean. Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016 Twa Fèy, Twa rasin O! Ignominieuse et honteuse fin de règne : deux journalistes victimes du naturel obscène de Martelly Par Fanfan la Tulipe S auf ce putride entourage de Martelly baignant dans la pestilence morale présidentielle, personne n’a été étonné de la violence langagière ordurière de Sweet Micky à l’endroit des journalistes de renom, Liliane Pierre-Paul de Radio Tele Kiskeya et Jean Monard Métellus de Radio Télé Caraïbes. Violence charriée par une sulfureuse méringue carnavalesque chantée par le président-musicien-chanteur-clown-amuseur public lui-même et intitulée Ba l bannann nan. Alapapòt, nous saluons la consoeur et le confrère tout en leur offrant notre solidarité et leur disant de tenir bon car ce ne sont pas les fichus épouvantails, les menaces et les lakilbit musicales de Martelly qui vont les détourner d’une voie journalistique juste et honorable. Dans cette méringue bananante, Martelly a été, encore une fois, égal à lui-même dans le scatologique, la vulgarité, la trivialité, l’obscénité, l’insulte la plus virulente, l’outrage le plus blessant. On en a été choqué, dégoûté, offusqué, mais on n’en a pas été étonné, parce que Martelly n’a jamais pu chasser son naturel, voire que ce naturel pût revenir au galop. En effet, Martelly représente une permanence ambulante de grossièretés les plus basses, les plus avilissantes. L’instinct et la violence obscènes lui vont comme un gant. Même, ils semblent inscrits dans ses chromosomes. La méringue ne cite pas les noms des deux journalistes. Mais, de façon dédaigneuse, elle les désigne par les surnoms suffisants, méprisants, condescendants de Ti Lili et Ti Mona, une façon petitante de néantiser la valeur intellectuelle, politique, militante, «oppositionnelle», de deux personnalités de la presse qui n’ont pas cessé de dénoncer les dérives, extravagances, arrogances, impertinences, frasques du régime, reflets en fait de l’irresponsabilité, de l’inconscience, de l’insouciance, de l’incompétence, de la désinvolture et du naturel obscène de Martelly. Bien sûr, dans l’imaginaire haïtien on sait quels sous-entendus sexuels charrie l’image de la banane. Ils cadrent bien avec la misogynie connue de Martelly. Il a les femmes en aversion, et la grossièreté langagière de l’homme Micky n’a aucune limite quand il s’agit de tenir des propos injurieux, venimeux, fielleux, agressifs, impulsifs, violents, blessants, dégradants, déshonorants, avilissants, humiliants, déshumanisants en ce qui se rapporte au sexe féminin. On en veut pour preuve l’incident insultant, violemment offensant de Martelly, à Miragoâne, en juillet de l’année dernière, lorsqu’il s’en est pris brutalement, impitoyablement, méchamment à cette dame qui avait eu le courage de le contredire et de le désavouer. Crime de lèse-misogynie. Au fait, ce violent mépris des femmes et de leur sexe imprègne de façon tellement systématique le comportement de Martelly que j’ai été porté à interroger la psychologie, le peu que j’en sais du moins, pour chercher à comprendre, à disséquer le pourquoi et le comment de violences aussi aberrantes, malsaines, pathologiques, morbides et du reste répétitives. Car, nous sommes sans doute familiers des propos égrillards, salaces, licencieux, graveleux, grossiers qu’ont l’habitude de débiter, à l’occasion, des dejwe de toutes catégories sociales, des délinquants moraux, des éléments grivois du lumpen prolétariat des métropoles. Mais il se trouve que Martelly a battu tous les records d’obscénités, tous les records orduriers, particulièrement ceux visant les femmes et leur sexe, tant Le gyrus (circonvolution) cingulaire fait partie du système limbique, un groupe de structures cérébrales qui jouent un rôle très important dans le comportement, en particulier dans les émotions: la colère, l’agressivité, la peur, etc. Homme adulte quasiment nu, portant seulement pantalette, se déhanchant de façon compulsive et bestiale. Est-ce normal ? d’un point de vue qualitatif que quantures du cerveau jouant un rôle très titatif. Il faut chercher à comprendre. important dans le comportement et Aussi, par delà le choc, la réen particulier, dans diverses émotions vulsion, la répulsion, l’indignation, comme l’agressivité, la peur. Suivez l’aversion, la nausée, la répugnance, mon œil, et ma plume. C’est le docteur l’écoeurement, le haut-le-cœur, l’hor- qui écrit. reur que réveillent les propos orduriers Traumatisme psychologique. Ici, de Martelly chez chaque citoyen nor- j’admets volontiers que je m’avance mal, moral, ne faudrait-il pas s’interro- sur un terrain qui ne m’est pas particuger sur les causes profondes d’un com- lièrement familier, contrairement à celui portement aussi aberrant ? Non pas de mes connaissances anatomo-phypour dédouaner le mec, mais pour siologiques, strictement médicales. Je chercher à comprendre. Pour chercher me dois ce caveat, je le dois aussi aux à comprendre comment par exemple un lecteurs et lectrices, d’autant que la homme parvenu à l’âge adulte peut-il psychanalyse fait l’objet, depuis l’oris’exhiber sur un char carnavalesque, gine, de critiques et de discussions à quasiment nu, portant une culotte de la fois internes au mouvement psychafemme, répétant de façon compulsive nalytique et externes à ce mouvement, le geste incompréhensible et déroutant concernant son caractère scientifique. de porter son index de son phallus Alors, que dit le psy que j’ai décidé que vers la bouche et faisant semblant de je suis pour les besoins de la cause? se pourlécher le doigt. Il est difficile de Suivez-moi avec précaution. croire que le bonhomme n’ait pas été J’imagine par exemple la mère de Marvictime d’un traumatisme quelconque, telly, une femme dominante, dominasoit physique, au moment de la naistrice, à la limite une marâtre. Elle a pu sance, soit psychologique, à l’âge pu- violenter, étouffer la masculinité du garbertaire ou post-pubertaire ; trauma- çonnet qui en est resté traumatisé pour tisme dont les conséquences se sont la vie. Cette femme toute puissante, cruellement fait sentir à l’âge adulte. omniprésente, qui s’en est prise, sans Traumatisme physique. Il n’est le vouloir, à l’univers machiste de son pas interdit de penser qu’au moment fiston a pu créer chez lui des fantasmes de l’accouchement maternel la mise qui se sont au fil du temps convertis en au monde ait pu se faire par un obs- peur angoissante, crainte obsessiontétricien peu habile, inexpérimenté, nelle de ne pas être «à la hauteur» de tètmato, à la limite irresponsable. Des sa masculinité, et éventuellement, en forceps ont pu être mal appliqués, au haine réactionnelle et irrationnelle. mauvais moment, trop longtemps. Bien Martelly nous semble exprimer sûr, je n’en ai aucune preuve. Mais à une peur obsessionnelle à l’égard des bien regarder Martelly de profil, on femmes qu’il transforme en objets mévoit qu’il a une tête allongée, comme prisables, ridicules et stupides, parce aplatie par un objet contondant, ce qui qu’il vit un malaise profond. Il vit dans n’a pu se produire qu’au moment de la l’angoisse permanente d’une peur dont naissance. Il y a fort à parier que peutil est totalement inconscient. Il doit y être une pression indue sur un crâne avoir quelque chose de bien particulier encore mal formé a pu causer quelque en Martelly qu’il n’arrive pas à gérer dommage aux structures limbiques ou (de) lui-même et qu’il projette sur les cingulaires, d’autant que le système dit femmes pour ne pas avoir à l’assumer. limbique est un ensemble de strucMartelly a-t-il jamais eu de vrais Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016 amis d’enfance ? Y a-t-il eu quelqu’incident familial fâcheux ? Martelly n’a jamais connu les bancs d’une université, comme nombre de jeunes de son époque. Il n’a rien d’un intellectuel. Jeune adulte, quels ont été ses repères ? Le duvaliérisme franciscain rétrograde; le «jean-claudisme» et le «michèle-benettisme» corrompus et immoraux ; certains milieux musicaux interlopes; des night-clubs, peut-être même certaines zones mal famées, telles les «frontières» de Bizoton et de Carrefour ; finalement la ténébreuse proximité du sanguinaire major Michel François. Ce n’est pas reluisant comme influence, c’est même décourageant, navrant, affligeant, désespérant, déprimant; ce n’est surtout pas formateur. Aussi, Martelly paraît projeter ses insuffisances et ses incompétences sur les femmes (qu’il croit à sa portée) en les accablant d’injures, d’inutiles et outrageantes violences verbales. Devenant révélatrices de son impuissance à vivre sa virilité, on peut comprendre que Sweet Micky, l’homme frustré, en vienne à les rejeter, à les accabler d’insultes. Est-ce que je commence à comprendre comme je l’ai souhaité plus haut ? Au lecteur d’en juger. Au lieu de voir en la femme l’altérité nécessaire à sa réalisation, Martelly n’y voit, peut-être, qu’un moyen d’affirmer une virilité qu’il a du mal à assumer seul; une virilité, peut-être même, physiologiquement, fonctionnellement défaillante. Dès lors, la femme étant perçue comme une menace (imaginaire), Martelly se réfugie dans les injures, dans les insultes, cherchant l’affirmation triomphante de son petit phallus. En dévalorisant la femme, Martelly se survalorise, d’autant plus si la masculinité de l’adolescent a été étouffée par une mère dominante, castrante, châtrante, émasculante. Estce à penser finalement, comme l’a fait remarquer un psy, que la misogynie est «une forme de fascisme imposant une prétendue virilité au monde» ? Est-ce que j’ai mieux compris ? J’ai bien averti plus haut que du point de vue d’une approche psycho-analytique, j’avançais «sur un terrain qui ne m’est pas particulièrement familier». Loin s’en faut. Et surtout, loin de moi la pensée, sotte, bornée, simplette, que j’ai parlé à titre d’expert en la matière. Je m’en voudrais de verser dans une sorte de «m’as-tu-vu», de «martellysme» aussi ridicule que stérile J’en appelle donc aux psys qui voudront bien passer mon approche empirique au crible de leur solide savoir scientifique. Je les en remercie. Au fait, l’empiricité de mon approche analytique tend à suggérer que Martelly est un bouyivide suite à la page(16) Greater Brooklyn Gastroenterology Care Michel Jose Charles MD, FACG, AGAF Board Certified Gastroenterology Office Locations 3621 Glenwood Rd, Brooklyn NY 11210 9408 Flatlands Ave, Brooklyn NY 11236 1381-B Linden Blvd, Brooklyn NY 11212 By Appointment Only Tel: 718-434-0202 / 718-869-1501 E-mail: [email protected] “Giving care, one patient at a time.” Haiti Liberté/Haitian Times 5 Kwonik Kreyòl REFLEKSYON AK POZISYON KI SOTI NAN KONFERANS PATRIYOTIK SOU KONJONKTI A DIVÈS ÒGANIZASYON SOSYAL, ENSTITISYON AK PATI POLITIK DEMOKRATIK POPILÈ TE ÒGANIZE JEDI 4 FEVRIYE 2016 Ò ganizasyon sosyal, enstitisyon fòmasyon, òganizasyon dwa moun ak pati politik ki siyen nòt sa a, kons-tate peyi a ap viv yon kriz elektoral san parèy depi 9 dawout 2015. Men anreyalite, kriz elektoral sa a se manifestasyon kriz sosyete pwofon sistèm enjistis, inegalite ak dominasyon ki tabli nan peyi a depi 1806. Okipasyon ak piyaj destriksyon enperyalis meriken tabli nan peyi a apati 1915 te vin ranfòse sistèm peze souse sa a, pou kenbe l tennfas jouk jounen Jodi a. Kriz elektoral n ap viv nan peyi a depi plis pase 30 lane, chak fwa pou renouvle pèsonèl politik nan ekzekitif ak lejislatif la, se youn nan siy ki montre sistèm dominasyon ak esplwatasyon enperyalis la, oli-gachi mafreze a ak Leta restavèk la rive nan tobout li. Sistèm peze souse a ap madebat li jodi a pou l wè kòman kenbe tèt li anfas pèsistans rezistans ak lit mas popilè yo ki pa janm renonse ak pwojè mouvman sosyal 1986 la ki mande “chanje sosyete ak Leta” a. Yon pwojè okenn gouvènman ki pase alatèt peyi a depi 1986 pa janm pran oserye epi gouvènman Mateli a te soti pou touye nèt nan toufounen tout gany demokratik ak popilè mouvman sosyal 1986 la. Pwojè chanjman sa a jodi a ankò, nan tèt mas pèp la epi li mete yo nan lari a pou di non : “enperyalis ak sibreka l yo pap kontinye enpoze peyi a sa yo vle, jan yo vle.” Dènye kriz elektoral 20152016 la, se reflè grav difikilte sistèm dominasyon an ki malgre tout mannigèt ak fòs li deplwaye pa rive kwoke nan gòj pèp la koudeta elektoral li te prepare pou te pèmèt li kontinye san pwoblèm pwosesis esplwatasyon ak piyaj tout resous ak richès peyi a. Malgre enperyalis yo ak oli-gachi sibreka yo a nan yon enpas pou enpoze dirijan yo vle a, yo kontinye ap fè tout kalite mannigèt nan palman defakto a, ak Prezidan Mateli, ak 1e Minis Paul, ak divès pati politik tradisyonèl epi lòt aktè nan sosyete sivil la pou mete kanpe yon gouvènman pwovizwa. Menm nan sektè sa yo genyen sèten rezistans pou swiv yo nan plan anti demokratik ak anti nasyonal sa a. Prensipal preyokipasyon yo se kouri mete yon gouvènman pwovizwa pou kontinye prese prese ak dezyèm tou seleksyon 25 oktòb yo. Nan kad sa a fòk mouvman demokratik popilè a chache pwòp altènativ pa l nan kriz yo a. Mouvman demokratik popilè a dwe klè sou nesesite pou l kontinye batay la anfas kèlkeswa gouvènman ki tabli apre 7 fevriye a pou egzije : 1. Evalyasyon ak verifikasyon eleksyon 9 dawou ak 25 oktòb yo epi mizanplas estrikti ak mekanis pou òganizasyon eleksyon lib, onèt, an granmoun ak mwayen Leta ayisyen ; 2. Trennen tout manm KEP a devan lajistis pou yo reponn akizasyon ki pandye sou tèt yo ; 3. Pran mezi ijan pou satisfè revandikasyon ekonomik ak sosyal imedya mas popilè yo tankou : desann pri gaz la, bese lavichè a, revize lwa sou salè minimòm nan pou ogmante salè travayè ak tra-vayèz yo, ogmante pwodiksyon nasyonal la, nan bay peyizan yo akonpayman teknik ak finansye yo bezwen pou yo pwodui manje nan bon kondisyon; 4. Netwaye lapolis la, restriktirè l epi fè l jwe wòl li sou tout teritwa peyi a kòmsadwa ; 5. Tabli yon kalandriye pou MINISTA kite peyi a pi vit posib epi fè demach bò kote Nasyonzini pou li dedomaje viktim kolera yo ; 6. Anile tout dekrè ak arete pouvwa Mateli a pran dèyè do konstitisyon an epi sispann tout kontra sou eksplwatasyon min yo, annatandan yon veritab deba nasyonal fèt sou kesyon enpòtan sa a ; 7. Kanpe sou tout akò liberalizasyon Leta ayisyen siyen ak pisans entènasyonal yo oubyen ak enstiti-syon finansye entènasyonal yo ; 8. Fè odit jesyon pouvwa Tèt Kale a, mete kòd lajistis nan kou tout piyajè dwèt long ki gen men yo tranpe nan lajan taks pèp la; 9. Retabli konstitisyon 1987 la epi jete baz refondasyon Leta a ak 96.3 FM SCA www.radioomegasca.com Former - Informer - Transformer Audio Now: 712 432 6353 Vladimir Petit-Frère, Journaliste Directeur Général 486 East 34th Street Brooklyn, N.Y 11203 [email protected] (561) 670 0122 Studios: 347 985 2028 347 985 2029 347 985 2030 Office: 347 985 2031 6 Haiti Liberté/Haitian Times Alo kamarad! restriktirasyon administrasyon piblik la ; ABA ELEKSYON FO MAMIT ABA TOUT FÒM TRANZISYON PÈPÈ VIV YON AYITI KI GRANMOUN TÈT LI VIV LIT PÈP LA Lis òganizasyon sosyal òganizasyon dwa moun ak pati politik ki siyen nòt sa a : RASIN KAN PÈP LA / MPDP AKAO MOLEGHAF UNNOH KROS / MPDP TET KOLE TI PEYIZAN AYISYEN/ MPDP FEMODEK MPP /MPDP FGPB / MPDP CHANDEL SEPJASA KONTRAPEPLA MODOD / MPDP KAY LA CLUB TAINO AYITI KRPBB / MPDP KONBIT FANM SAJ KPLA / MPDP INISYATIV MPDP SEK GRAMSCI/MPDP SOFA / MPDP MODEP / MPDP BOURAD MPNKP / MPDP AYITI DJANM / MPDP MOGPK / MPDP GARR KPN / MPDP FASCH ANTÈN OUVRIYE UNNOH FENAPRIH / MPDP GRML / MPDP CIDEV KAY FANM / MPDP PREPLA / MPDP Michel Legros FEMODEK Pou otantifikasyon, Marc-Arthur Fils-Aimé Rasin Kan Pèp la Pòtoprens 4 fevriye 2016 RADIO PA NOU 1685 Nostrand Avenue Brooklyn, NY 11226 67 Khz www.radyopanou.com Depuis 2002 • Nouvelles • Analyse • Publicité Daniel Dorsinvil ak Girldy Larêche K anmarad Daniel, jodi a fè dezan jou pou jou depi lavi te vire do ba ou ak madanm ou Girldy. Atoufè ki te jwenn lajan pou òganize ekspedisyon etenn souf sila pa t pran lontan pou suiv ou pye pou pye anba tè. Nou pa p site non yo. Nou pa p fè yo lonè sa An nou Sekrè Batay chante frè djo Anwo Depre, va, n ap ba li An nou chante Frè Djo, an nou chante an nou chante chante lespwa an nou mache Frè Djo, an nou mache an nou mache pou laviktwa ou a kenbe do m, Frè Djo, ou a kenbe do m ou a kenbe do m pou m pa tonbe. N ap mache ak lespwa ke demen n a manje n ap monte ak lespwa ke demen n a met soulye kanson chemiz chosèt suite à la page(13) lavi ap boulvèse m m se yon loray kale Jou mwen louvri je m loray t ap gwonde, papa m t ap redi ak biskèt desann suite à la page(13) Anba lavil, nan kès Leta, ti rat, gwo rat ap manje la, n ap gad ale tout aloufa, jou vyen jou Studio: (718) 701- 0220 • (718) 856- 8702 (718) 928- 7022 • (718) 462- 0992 (718) 469- 8511 bwa. Lòt bò Pòtay, nan labatwa, kretyen vivan nan sal razwa, nou pran lwa, men n pa pèd lafwa, jou vyen jou va, n ap ba li bwa. Sou yon bout galri, Lakou Breya, twa timoun nan yon lekòl diswa ap aprann brase mòtora, jou vyen jou va, n ap ba li bwa. Toupatou, nan bab chaloska, n ap rasanble biswit leta, n ap jwenn espant pou dyab baka, jou vyen jou va, n ap ba li bwa. Serge Madhère Lèt damou Loray Kale Lavi vle bwote m pinga n repwoche m si ren m fin kase se nan bwote chay, ala bagay, depi m ti katkat ti konkonm ke rat anba pye kwa a, chat gri, chat nwa ap fè sanpa, sa pa kab fè nou pèdi konpa, jou vyen jou va, n ap ba li bwa. Cheri m ap ekri ou Kè m ape dechire Men sa ou vle mwen fè ? Renmen genyen limit Si m renmen peyi mwen Men ou pa ka limite m De bout pit pa p kòde Si nou pa mete lòd Lan penyen lage sa a K ap fèt lan peyi nou an Si m ap mouri pou ou Fò m ka mouri pou li Lan kè mwen genyen plas Pou nou tou de chita Cheri , peyi m ap rele mwen Sa vle di li bezwen m Men sa k fè w ap babye ? De fwa, de fwa la vale chè Ou menm ak peyi mwen Se sa ki fè renmen Atis Endepandan Allo Miami! WSRF 1580 AM Monday - Friday 2:00 - 3:00 p.m. • News • Analysis • Culture • Advertising Fondateur: Jude Joseph Bureau: (718) 940- 3861 a. Lotè entelektyèl krim endesan konsa pa janm kite temwen dèyè. Sèlman, fòs fènwa antichanjman yo toujou bliye yo pa fouti bayonnen verite. Yo pa kapab sasinen lide. Vle pa vle vwa ou ap donnen. Nan vwa nou. Nan vwa sila yo suite à la page(13) Wilner Valcin, Master V Productions, CEO 786.213.9663 mastervproductions.com [email protected] LEARN A NEW LANGUAGE with RINCHER’S SYSTEM Spanish ● English ● French ● Kreyòl Kits contain a BOOK and 2 or 3 CDs Price range: only $25 - $35 Write, call, email, or visit: Universal Book Store (formerly Rincher’s Book Store) 2716 Church Avenue, Brooklyn, NY 11226 718.282.4033 Email: [email protected] Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016 Perspectives Le 7 février 1986. Les Haïtiens se libèrent de la dictature, pas encore de la dépendance... L’héritier dictateur Jean-Claude Duvalier partant pour l’exil le 7 février 1986 vembre 1985, des émeutes de la faim Par Cathy Ceïbe éclatent aux Gonaïves. La répression se solde par des tués. Morne répétition d’un quotidien fait de terreur. Miraxpulsé par la révolte populaire, goâne et Le Petit-Goâve se soulèvent lâché par ses maîtres et soutiens occidentaux, l’héritier dictateur Jean- également. En janvier 1986, une grève scolaire paralyse la presque totalité de Claude Duvalier vient de quitter Portcette petite nation de la Caraïbe. Même au-Prince. Mise en marche 4 ans plus tôt, l’insurrection, pourtant réprimée l’Association des industries d’Haïti dans le sang, est venue à bout de 30 (ADIH), principale organisation patroannées de règne tyrannique de la dy- nale, s’inquiète de ce climat mortifère et nastie Duvalier. Soutenu jusque-là à plaide auprès du régime pour qu’il fasse bout de bras par Washington, Bébé Doc preuve de « tolérance et de modération afin d’élargir le débat démocratique si doit se retirer. Personne n’en veut, sauf Paris qui l’accueille en France pour un nécessaire à (notre) survie ». Les radios des Églises catholique ou protestante exil doré de 25 ans. En ce mois de février 1986, des contestataires sont fermées. Le régime s’entête et refuse l’évidence de la dérumeurs courent à Port-au-Prince. Bébé Doc se serait enfui du palais national, testation. Jean-Claude Duvalier n’est-il voisin de la place de la capitale où pas le « président à vie » d’Haïti, selon trônent les statues des héros de l’in- la formule consacrée de son père, Frandépendance d’Haïti. La presse interna- çois Duvalier ? Mais l’insurrection gagne la cationale se fait l’écho de ce bouleversement. Mais il n’en est rien. Le dictateur pitale. Acculé, lâché par ses soutiens, Jean-Claude Duvalier se cramponne à commencer par les États-Unis, Bébé au pouvoir. Il déclare à qui veut bien Doc est contraint de s’éclipser par la encore l’entendre qu’il n’a qu’un ob- petite porte, le 7 février 1986, lui qui jectif : « Poursuivre (sa) mission de mi- avait été intronisé comme un roi, en séricorde. » Mais le discours mystique juin 1971, par son géniteur. Ce dernier dont abuse la dynastie tyrannique des s’était arrogé les pleins pouvoirs à la Duvalier, au pouvoir depuis 1957, n’a suite de son élection à la présidence, le 22 septembre 1957. Il a régné depuis plus prise. Voilà près de quatre longues d’une main de fer sur cette nation dont années qu’Haïti connaît une vive agi- l’écrivain, poète et figure politique de la Martinique, Aimé Césaire, aimait à dire tation sociale. Ces derniers mois, les principales villes ont été le théâtre de qu’elle fut la première République noire manifestations contre la vie chère, no- à s’être mise debout en proclamant dès tamment contre la hausse des prix des 1804 son indépendance et l’abolition de l’esclavage. produits alimentaires. Les 27 et 28 no- Lors de sa désignation, Bébé Doc est âgé de 19 ans. On le dit moins intéressé par la chose politique, publique et institutionnelle, que son prédécesseur. Pourtant, il va parfaitement endosser les habits de son satrape de père. Sur le plan de la corruption comme dans le champ des exactions, Bébé Doc est le digne héritier de Papa Doc – en référence à la profession de médecin de celui-ci. Ce surnom a une importance. Il remonte aux années 1940, lorsque Jean-Claude Duvalier se rend au chevet des victimes de l’épidémie de pian, qui fait des ravages. « La popularité qu’il retira de cette action fut immense : Papa Doc était né, il saura utiliser ce surnom. La crise politique qui paralysa Haïti au milieu des années 1950 fut un terreau favorable à la propagande populiste du bon docteur : il lança la doctrine “noiriste”, opposant les Noirs (près de 90 % de la population rurale) aux mulâtres, qui formaient l’élite intellectuelle, économique et politique de la société haïtienne depuis l’indépendance. Ce “noirisme” était une sorte de caricature, une perversion du grand mouvement de la négritude alors initié par Césaire, Senghor et Price-Mars, le grand intellectuel haïtien dont la pensée fut détournée par Duvalier », explique l’historien et spécialiste d’Haïti, Marcel Dorigny (1). En ces temps de rébellions indépendantistes, Papa Doc se réfère au tiers-mondisme. Il s’appuie aussi sur l’Église, qui sera l’un des piliers de son régime, ainsi que sur le vaudou, jouant, là encore, avec les croyances et la religiosité populaires. La mégalomanie de l’homme relève de la pathologie : il est omniprésent ; il est Haïti. Face à l’armée, dont il craint d’elle un coup d’État, il crée les Volontaires de la sécurité nationale (VSN), la tristement célèbre milice des Tontons macoutes. Ces groupes de choc sèment la terreur dans les villes et les campagnes. Le terrorisme d’État s’applique avec zèle « aux diverses oppositions, celle des partis politiques – les communistes sont désignés comme l’ennemi numéro un –, celle des organisations étudiantes et celle des syndicats de travailleurs (…). Il forcera à l’exil des centaines d’intellectuels et de membres de professions libérales, opposants potentiels, suspectés ou avoués », rappelle le journaliste Christian Rudel (2). suite à la page(15) DÉCÈS FRANTZ DANIEL JEAN E Haïti Liberté annonce avec infiniment de peine la nouvelle de la mort impromptue de Madame Marie Lucrèce Talleyrand survenue en sa résidence privée à Brooklyn le Mardi 2 Février 2016 à 9heures du matin à l’âge de 52 ans. En cette douloureuse circonstance, nous envoyons nos chaudes sympathies à ses parents dont ses père et mère Monsieur et Madame Brésius Talleyrand, née Louisalda, Ses frères Yves, Romel, Wadner, Fritz Talleyrand et leurs familles, Ses soeurs Michelle et Magalie Talleyrand et leurs familles Aux familles Talleyrand, Cilus, Saint-Fleur ainsi qu’à tous les autres parents et alliés si cruellement éprouvés. L’exposition de la dépouille de Madame Lucrèce Marie Talleyrand aura lieu le Vendredi 12 Février de 4 heures à 9 heures P,M au Caribe Funeral Home et ses funérailles vont être chantées Samedi 13 à 9 heures 30 A.M en l’Eglise Saint Innocent au coin de East 17 et de Beverley Road à Brooklyn. Que son âme repose en paix. Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016 FUNERAL SERVICES INC. • Funerals in All Boroughs • Transportation of Remains • Cremation La domination étrangère et le régime de Martelly Pourquoi Hillary a imposé Michel Martelly? Parce qu’il s’est présenté dès le départ comme le «candidat» prêt à accepter toutes les conditions imaginables d’ouvrir le territoire aux pillages systématiques D epuis la chute de Duvalier, on assiste à une ingérence de plus en plus accrue des pays impérialistes en Haïti. Que cette ingérence prenne la forme d’une exigence d’organiser par tous les moyens les élections immédiatement après la chute de la dictature, élections, comme l’a si bien vu Karl Lévêque, «téléguidées par Washington»; Qu’elle prenne la forme du coup d’État sanglant de 1991, coup d’État grandement financé par la CIA; Qu’elle prenne la forme, à partir de 1994, de l’imposition du programme d’ajustement structurel qui détruisit ce qui restait de l’industrie et de l’agriculture nationales (saurait-on jamais les conséquences de ce programme sur la population: le nombre d’enfants morts de malnutrition ou souffrant de déficience alimentaire?); Et finalement qu’elle prenne la forme actuelle d’une occupation militaire sous couvert des Nations Unies; Qu’elle prenne toutes ces formes, cette ingérence est pour le moins responsable de la mort de plusieurs milliers de nos compatriotes et d’une paupérisation systématique et continue de notre pays. Aujourd’hui, après cinq ans du pouvoir mafieux de Martelly, on la voit à l’œuvre dans toute sa «splendeur». Elle se cache de moins en moins derrière des artifices langagiers et même d’un semblant de démocratie : elle impose ses hommes de main et insiste pour que le pays soit encore plus soumis aux diktats de l’impérialisme. Sa présence au cours de la «dictature» carnavalesque, ordurière et indécente de Martelly n’a jamais été aussi lourde et imposante. Elle a atteint comme dirait Lénine son «stade suprême». C’est pourquoi elle apparait à nu, sans complexe, dans toutes ses contradictions. Ses multiples visages, on les connait : c’est celui de Bill et de Hillary Clinton, de Hollande, de ces multiples personnages parfois connus, parfois obscurs qui tissent au grand jour et dans l’obscurité les fils de l’oppression, de l’exploitation, de la misère du peuple. Maintenant, après le quinquennat de la honte de Martelly, des citoyens honnêtes se demandent et essaient de comprendre les raisons de cette présidence. Pourquoi, en effet, cette «communauté internationale» a jeté son dévolu sur ce «musicien» néoduvaliériste, atteint du plus profond narcissisme? Pourquoi n’a-t-elle pas plutôt imposé une Myrlande Manigat ou un Jude Célestin ou encore un Évans Paul (K-plim), des candidats qui ne représentent aucune menace pour les «intérêts étrangers» dans le pays? Répondre à ces questions, c’est justement analyser la forme actuelle de la domination étrangère sur Haïti. suite à la page(14) Guarino Funeral Home Nou pale kreyòl. Serving the Haitian Community for Over 30 Years 5020 Foster Avenue Brooklyn, NY 11203 9222 Flatlands Avenue Brooklyn, NY 11236 718.613.0228 718-257-2890 Haiti Liberté/Haitian Times 7 Perspectives 1915–2015 : Cent ans de régime d’occupation, d’ingérence impérialiste et de résistance populaire en Haïti ! 2ème partie Par Tontongi Corruption de la démocratie électoralo-représentative Dans la compétition électorale du mois d’août 2015, la corruption était presque de mise. La corruption de la part à la fois du gouvernement (power influence) et de l’argent (money influence). L’influence de l’argent, des pots-de-vin et du pouvoir est une perversion qui est inacceptable dans une société à vocation démocratique. Ce n’est certainement pas un cas particulier à Haïti. Loin de là. En effet, la corruption du processus électoral par l’argent est un fait commun dans les multiples démocraties occidentales qui pourtant s’enorgueillissent d’un système politique soi-disant idéal (ce n’est nullement un hasard que les deux favoris des deux partis dirigeants dans les campagnes présidentielles étatsuniennes de 2016 soient une multimillionnaire et un multimilliardaire…) S’agissant du cas d’Haïti en particulier, étant donné la coriacité de la corruption politique et du népotisme, il faut beaucoup plus d’efforts pour sinon les éradiquer, du moins amoindrir leurs proportions et conséquences. Pour cela, il faut d’abord établir un gouvernement populaire, progressiste et non corrompu, c’est-à-dire non lié par les entraves du grand capital, ni des objectifs de la bourgeoisie patripoche haïtienne, ni des desiderata du gouvernement en place comme on l’a vu dans la manipulation par le CEP des élections législatives du 9 août 2015 et de la présidentielle du 25 octobre 2015 pour manufacturer un parlement et une présidence à son goût. Concernant les failles des élections législatives du 9 août 2015, voici ce qu’en dit Leslie Péan dans un article sur le site Alter Presse du 8 novembre 2015 : « La politique politicienne en Haïti s’apparente à la politique monétaire et financière aux États-Unis et sur le plan international. Avec les mêmes inégalités, les mêmes procédés machiavéliques, les mêmes dynamiques d’instabilité et de fuite en avant. D’un côté, en Haïti, c’est la réponse illusoire par l’organisation des élections fictives du 25 octobre 2015 avec 915.675 mandataires dans les bureaux de vote, soit 60% des 1.538.393 votants, c’est-à-dire 26% de l’électorat estimé à 5,8 millions. Les trois-quarts des électeurs ont boudé les urnes. Les 13 725 mandats délivrés à chacun des 54 candidats ont fait l’objet d’un commerce interlope scandaleux. Crise de confiance ! On devait s’y attendre du fait même que la feuille de route pour l’organisation de ces élections ait été confiée à PierreLouis Opont. Ce dernier avait révélé la fausseté des résultats déclarés lors des élections de 2010 orchestrées sous sa direction. Les fraudes massives du 25 octobre 2015 ont tout détraqué. Muller Julmiste et Gesner Jean-Geffrard, deux militants du parti Pitit Desalin, ont été arrêtés au Cap-Haïtien. De plus, Maxo Gaspard, une étoile montante de ce parti, « a été tué de balles à la tête, non loin du siège central du parti à Delmas 33 » [1] après la proclamation des résultats le 5 novembre. Enfin, Sandra Paulemon, candidat de Pitit Desalin, a été incarcérée. La réponse populaire contre le coup d’état électoral ne s’est pas fait attendre avec des manifestations des partis LAPEH, Pitit Desalin, Fanmi Lavalas et Renmen Ayiti. » (5) Quand finalement, le Conseil électoral provisoire a rendu public les résultats (c’est-à-dire le produit de sa dextérité manipulatoire) des premiers tours de la présidentielle du 25 octobre 2015, Jovenel Moïse, le candidat du gouvernement, était placé en tête, avec 8 La corruption du processus électoral par l’argent est un fait commun dans les multiples démocraties occidentales 32.81% des votes, suivi de Jude Célestin avec 25.27% des votes. Voyant le piège de cautionner une entreprise dont il peut être éventuellement la victime, Célestin, candidat de la Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation haïtienne (Lapeh), dénonce les résultats. Il sera rejoint par sept autres candidats qui se regroupent dans une coalition contestataire qui inclut JeanCharles Moïse du parti Platfòm Pitit Desalin, Maryse Narcisse du parti Fanmi Lavalas, Jean Henry Céant de Renmen Ayiti, Samuel Madistin du Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod), Eric Jean-Baptiste du Mouvement action socialiste (Mas), Sauveur Pierre Étienne de l’Organisation du peuple en lutte (Opl), Steeven Benoit (Conviction), et Mario Andrésol (Indépendant). Autres organisations contestataires des résultats comprennent la Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa), le Conseil national d’observation électorale (Cno), le Conseil haïtien des acteurs non étatiques (Conhane), le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), et d’autres, etc. Jude Célestin a eu la lucidité de ne pas se laisser duper par la manœuvre du CEP qui le place en deuxième position, après Jovenel Moïse, un marchand de bananes jusque-là inconnu. Ayant été l’objet de la manœuvre gouvernementale lui-même cinq ans auparavant, il a vite reconnu que le but ultime du pouvoir c’est de forcer, le cas échéant, une présidence Jovenel Moïse. Combien de temps restera-t-il loyal à ce refus de principe ? Dans un rapport publié par cette coalition le 16 novembre dans l’agence de presse Alter Presse, elle dénonce les élections du 25 octobre 2015 comme une « vaste opération de fraudes électorales planifiées ». Les chefs d’accusation énoncés par la coalition sont bien explicites : « L’interruption du processus de vote, la fermeture prématurée ou l’incendie de bureaux de vote, des bulletins non signés par les membres de bureau, des bulletins déchirés, des offres d’argent en échange de vote, des votes répétés de mandataires figurent parmi les différents cas de fraudes et d’actes de violences enregistrés dans divers départements. (…) Face à cette situation préoccupante et alarmante, la Coalition recommande de publier les noms des institutions d’observation électorale ayant bénéficié d’une subvention de l’État haïtien. Elle demande de vérifier les informations relatives à tous les électeurs ayant voté en dehors de la liste d’émargement et de conduire un audit du processus électoral, en vue de faire la lumière sur les multiples révélations faites par des acteurs politiques. Elle appelle à appliquer avec Haiti Liberté/Haitian Times la plus grande rigueur, les sanctions prévues par le décret électoral et par la législation haïtienne contre tous les candidats, partisans, partis politiques et personnel électoral impliqués dans les opérations de fraude. » (6) En vue des dénonciations véhémentes, venant de tous les côtés, des irrégularités flagrantes, ouvertement criminelles, dans le déroulement des scrutins, Martelly a été finalement amené à constituer une Commission d’évaluation des résultats du premier tour de l’élection présidentielle du 25 octobre 2015. Choisis exclusivement par l’Exécutif, les membres de la Commission sont tout de suite soupçonnés de partialité. Pris entre l’enclume des attentes de leur patron et le marteau des agitations du groupe des huit, puis des trente candidats contestataires et des protestations populaires, les membres de la Commission d’évaluation finissent par prendre une décision du juste milieu : ils ont assez de courage pour confirmer la véracité des accusations de « fraudes massives », mais pas assez pour désigner les coupables et recommander punition et rectification dans un temps raisonnable. (7) En vue du constat des illégalités et d’irrégularités, et de la non-recommandation de la Commission d’évaluation, les spéculations se sont données libre cours à ce qui pourrait arriver après 7 février 2016, date désignée par la Constitution pour l’investiture du nouveau président… Le nouveau Parlement, élu à l’entremise des législatives contestées du 9 août, s’affirmera sans doute de plus en plus comme une autorité centrale dans la période de transition à l’élection d’un président. Entre-temps, le front du refus exhibé vaillamment par les candidats contestataires, s’il arrive à tenir ferme jusqu’au bout, arrivera éventuellement à acculer le gouvernement Martelly sortant à accepter le remplacement du CEP par une autorité électorale plus crédible qui supervisera l’élection présidentielle, qui, nous l’espérons bien, sera renvoyée entre-temps à une date ultérieure (autre que le 24 janvier annoncé par le gouvernement Martelly, à moins que celui-ci décide d’aller jusqu’au bout dans l’illégalité et le brigandisme …). Le gouvernement Martelly et ses protecteurs de la soi-disant communauté internationale, qui mettent naturellement leur réflexe impérialiste et leurs impératifs de contrôle au-dessus des idéaux démocratiques du peuple haïtien, montreront leur vrai visage (et objectif) s’ils persistent à soutenir les velléités frauduleuses du gouvernement dans l’imposition de la mascarade Jovenel Moïse. L’accumulation de la position ferme du front de refus et de l’opposition en général, plus les mobilisations contestataires du peuple dans la rue, constitueront une force formidable difficile à vaincre malgré le semblant de prépondérance des adversaires. Naturellement, l’atout clé ici, c’est la persévérance et la cohésion de la coalition démocratique. Si l’opposition reste mobilisée et le front du refus maintient son rang serré, avec Jude Célestin— ou tout autre candidat collectivement choisi— à sa tête, et réussissent à forcer la constitution d’un CEP indépendant et relativement objectif, ils auront remporté une grande victoire. Car une nouvelle élection, organisée par un CEP réformé selon les recommandations de la Commission d’évaluation et des demandes de l’opposition, aura une grande chance d’être gagnée par le candidat soutenu par la coalition oppositionnelle. Cela, en dépit des outrecuidances de l’ambassade étatsunienne en Haïti. Cette possibilité ouvrira de plus amples opportunités de matérialiser les revendications populaires. Un point est certain toutefois : Maxo Gaspard, une étoile montante de la plateforme Pitit Desalin, « a été tué de balles à la tête aucune élection n’est légitime sans la participation et l’aval du peuple. En outre, ce n’est pas trop élastique de penser qu’aussi longtemps que les besoins et aspirations du peuple (en termes de sortie dans la malvie, de nourriture pour vivre, d’éducation pour ses enfants, de soins médicaux, de sécurité dans un foyer décent, etc.) ne soient pas matérialisés, il y aura des appels à la résistance, à la mobilisation, à la révolte contre un état de faits qui cause de la douleur, qui déshumanise, qui cultive un rapport d’oppression et d’inégalité parmi les groupes sociaux. Il y a un slogan des manifestations qui dit : « No justice ! No Peace ! », « Pas de justice ! Pas de paix ! » Oui, il ne doit, et il ne peut en terme absolu, y avoir de la paix là où existe l’injustice. Nous devons être en mesure de fonder un régime politique où il y aura à la fois de la justice et de la paix. Un régime politique également rationnel et passionnel, passionnel pour une application constructive et toujours humaniste de la connaissance politique. Passionnel aussi dans la recherche, détection et utilisation des ressources disponibles et potentielles pour effectuer le changement nécessaire. Passionnel dans la poursuite d’une Haïti où l’État dirigeant n’est plus une bande de voleurs, de magouilleurs, de gens sans aucune conviction, d’hypocrites et de sadiques psychopathes, mais une vraie collectivité de citoyens travaillant pour la régénération nationale, pour le redressement du pays, pour simplement mettre sur pied un État décent, sincère, véritablement nationaliste, qui prend à cœur le destin de la nation, c’est-àdire, en termes pratiques, la poursuite du développement économique, de la hausse du niveau d’éducation et de vie de la population. Une telle politique, si elle est poursuivie conjointement avec la politique culturelle de réappropriation de la langue nationale, le créole haïtien, deviendra le socle solide sur lequel la nouvelle Haïti sera bâtie. Entre-temps, il y aura des démagogues qui feront toutes sortes de promesses et qui prétendront avoir la baguette magique de la solution à la problématique haïtienne. En fait, ce qui compte le plus et est absolument déterminant, c’est l’organisation d’une coalition de leaders, de groupes civiques, d’institutions responsables et rationnels qui se donnent pour mission d’instiguer le changement politique en Haïti. Que faire ? Les médias sont pleins de clichés, exacerbés après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, qui insinuent qu’Haïti serait « le plus pauvre pays de l’hémisphère occidental ». Rien n’est plus loin de la réalité. En fait, en dépit des coups d’État en série, des rivalités de petits chefs et fiefs, des images de pauvreté, des crises permanentes, des incuries et médiocrités administratives des gouvernants, souvent corrompus, insouciants et répressifs, Haïti est aussi la nation qui a risqué la fureur de l’Espagne pour aider les combattants indépendantistes de l’Amérique latine. En 1805 Sebastian Francisco de Miranda vint en Haïti où le gouvernement de JeanJacques Dessalines lui a donné de l’aide ; c’est sur la côte de Jacmel que Miranda a conçu le premier drapeau du Venezuela. Quelques temps plus tard, en 1816, Simon Bolivar, le futur libérateur de l’Amérique latine, a hébergé, en Haïti. Le président haïtien à l’époque, Alexandre Pétion, lui a donné des hommes, des armes, un bateau et de l’argent, sous la seule condition qu’il libère les enslavés * de tous les pays et régions qu’il aura libérés. L’histoire d’Haïti n’est pas comme n’importe quelle histoire : c’est une histoire unique dans le sens le plus authentique du terme. C’est l’histoire exceptionnelle de la première république noire du monde, la seule insurrection d’esclaves de l’histoire qui ait jamais réussi à fonder un État, la première révolution de l’Amérique latine, et la seconde république indépendante du soi-disant Nouveau monde. Haïti, c’est la nation fondée par un peuple qui a tout risqué au nom de la liberté. Haïti n’est pas seulement la seule nation d’anciens enslavés qui aient conquis leur liberté par la force des armes et de leur génie stratégique, mais aussi le pays qui ouvre sa porte aux enslavés* du monde entier, particulièrement aux Africains-Américains qui luttent au moment pour leur libération ; Haïti est le pays défenseur de l’indépendance de la Grèce. Oui, la Grèce, parce que quand les patriotes grecs luttaient pour l’indépendance de leur pays sous l’empire ottoman répressif en 1821, c’est vers Haïti qu’ils tournaient leur attention, Haïti, l’île rebelle qui se déclarait solidaire à toute action entreprise pour la liberté par les opprimés du monde entier. Dans une longue lettre datée du 15 janvier 1822, Jean-Pierre Boyer leur répondait qu’étant donné les contraintes budgétaires d’Haïti, il ne pouvait leur donner ni de l’argent comptant, ni des hommes à l’instant, mais que leur cause ne pouvait laisser les Haïtiens indifférents. Il leur a envoyé, avec la lettre, une cargaison de 25 tonnes de café, une commodité très précieuse à l’époque, pour être vendues pour acheter des armes et d’autres nécessités pour aider leur lutte de libération. Deux mois plus tard, Haïti sera le premier pays à reconnaître l’indépendance de la Grèce. (8) Comparé aux autres pays, Haïti est le pays qui a le plus grand nombre, per capita, d’écrivains, de poètes, de conteurs, de musiciens, de peintres, et suite à la page(15) Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016 This Week in Haiti As Martelly Steps Down: Parliament, With OAS Coaches, Forms Provisional Government Denounced by Demonstrators and Opposition By the Haiti Elections Blog T his Sun., Feb. 7 marked the 30th anniversary of Jean-Claude Duvalier’s departure and the end of President’s Michel Martelly’s term. A last-minute negotiated deal secured Martelly’s departure, but it may not succeed in producing a long-term solution. Tensions leading up to Feb. 7 provoked violent confrontations between pro-government respectively. The agreement confirmed that Martelly would leave office and laid out a process for establishing a transitional government to take over. As de facto Prime Minister Evans Paul stays on, the Parliament will supposedly select a new provisional president within five days following the end of Martelly’s term. The new president will then engage in consultations to appoint a consensus prime minister and “redynamize” the Provisional Electoral Council (CEP). Once a new government is in place, the accord stipulates, it is responsible for implementing the “technical recommendations” of the Evaluation Commission and “restarting” the electoral process begun in 2015. The interrupted elections are to resume on Apr. 24, definitive results to be announced on May 6, and a new President sworn in on May 14. [However, all of these dates would have to be established by the new CEP, the indepen- dent institution which governs all electoral matters. - HL] In his final speech as President on Sunday, Martelly expressed satisfaction with the political accord, saying lawmakers “gave me a guarantee that the country is going to be stable.” Martelly also directly referred to the electoral impasse, admitting that although he had the sense of “a job well done,” there was also “a mission that is not yet completed.” A small group of Haitian Bald-Headed Party (PHTK) supporters greeted the outgoing president outside the parliament, wearing pink shirts with the words “Je Suis Martelly” (I Am Martelly). Thousands of anti-Martelly protesters also took to the streets in the capital, the mood a mix of defiant celebration and uncertainty as to what comes next. The international community were unanimously favorable toward the accord, emphasizing the need to complete the elections as quickly as possible. The Core Group welcomed the signing of the accord, seeing it as “a crucial step towards overcoming the political challenges Haiti faces.” The Core Group statement described the agreement as “a solution in keeping with the Constitution” and invited “the actors concerned to implement all the commitments entered into,” especially “the continuation of the electoral process within the timeframes indicated.” The U.S. State Department also hailed the accord for ensuring “the continuity of governance and the completion of the ongoing electoral process.” UN Secretary-General Ban Ki-Moon likewise celebrated the accord for “providing a roadmap to the swift conclusion of the electoral cycle underway.” The opposition’s Group of Eight (G-8), on the other hand, immediately condemned the accord as anti-democratic and unconstitutional. The G-8 denounced the large role given to parliament in the accord, given the questionable legitimacy of many members of parliament. Instead, the G-8 suggested an alternative solution by handing the power to a judge of the Supreme Court and called for the establishment of an electoral verification commission that would examine both the Oct. 25 and Aug. 9 elections. Fanmi Lavalas made a similar call for an investigation of both the presidential and legislative elections, as did other parties such as FUSION, Kontrapèpla, and OPL. The G-8 statement, however, was only signed by Samuel Madistin; although of- PAUL J. JOURDAN Menez Jean-Jerome As Martelly gave his speech inside Parliament, a small group of supporters outside wore pink shirts emblazoned “Je Suis Martelly” (I Am Martelly). paramilitaries and opposition protestors in Port-au-Prince, resulting in one dead, as well as the cancellation of the first day of Carnaval. And while foreign diplomats welcomed the accord, a number of opposition parties raised objections to the agreement. On Feb. 6, Martelly publicly signed a political accord with Chancy Cholzer and Jocelerme Privert, the presidents of the Chamber of Deputies and the Senate, DENNIS MULLIGAN, Attorney-at-Law All aspects of Immigration Law •TPS •Residency •Citizenship Over 20 years experience ATTORNEY AT LAW 107 Kenilworth Place Brooklyn, NY 11210 Phone: (718) 859-5725 (347) 898-7514 •Immigration •Divorce •Business Formation (Corporation & Partnership) •Estate Administration - Wills •Real Estate Closings Nous parlons français 11 Broadway New York, NY 10004 (near all trains) 646-253-0580 Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016 Avocat Real Estate Immigration-Divorce 4512 Church Avenue Brooklyn, NY 11203 Nou pale kreyòl! (718) 462-2600 (914) 643-1226 cell In his farewell speech at Parliament on Feb. 7, Martelly suggested he’d return to the political arena, saying he had “a mission that is not yet completed.” ficially still part of the G-8, Jude Célestin Observation Mission for taking “the and his party LAPEH have not yet made position of defending the legitimacy of any statements regarding the accord. the Oct. 25 election outcome, even afThe accord was concluded on the ter the Government of Haiti’s deciheels of a tense day in the capital and othsion to postpone the second round er cities. On Fri., Feb. 5, groups of armed indefinitely.” The EU Observation Mis- On Feb. 5, paramilitaries and ex-soldiers from Haiti’s disbanded army patrolled through Port-au-Prince, Les Cayes, and other cities in an apparent attempt to intimidate protestors. militia men claiming to be ex-soldiers from Haiti’s disbanded military patrolled menacingly through Port-au-Prince, Les Cayes, and other cities. In Port-au-Prince, the appearance of pro-government paramilitaries coincided with a demonstration calling for Martelly’s resignation. Paramilitaries fired shots at the demonstrators near Champs de Mars, who responded by attacking the ex-soldiers with stones, resulting in the death of one paramilitary. After Feb. 7, one paramilitary member warned, “all illegal arms will become legal!” Neither UN Mission to Stabilize Haiti (MINUSTAH) troops nor Haitian National Police (PNH) officers made any attempt to control the paramilitaries. MINUSTAH condemned the violence in a statement issued the following day and “noted with concern the organized presence of several dozen people in green uniforms, some of whom were armed.” Although it was unclear who was in charge of the armed men, former paramilitary leader and Senate candidate Guy Philippe had recently threatened to have his supporters march on Port-auPrince. “We are ready for war,” Philippe said in a radio interview on Jan. 24. The G-8 pointed out the coincidence of the political accord and the deployment of paramilitaries, criticizing the signatories for ignoring this “serious event” and the threat it represents for democracy. Earlier in the week, protests against the controversial arrival of an Organization of American States (OAS) Special Mission had continued, with a sit-in held outside the U.S. Embassy on Feb. 4. In a statement released on Thursday, the Coordination Europe-Haiti (CoEH), for their part, urged the European Union to support Haitian democracy, strongly criticizing the EU’s Electoral sion was the only international mission to explicitly take this stance. CoEH urged the Mission to “prove its independence and professionalism” and “stop minimizing the ‘serious’ irregularities, verging on fraud, as observed by the BCEN and the CEEI during their verifications, and denounced by a large majority of civil society and the political opposition.” Despite strong opposition among Haitians to foreign intervention, some foreign commentators claimed prior to the accord that a Haitian-led solution was impossible. The Washington Post insisted in a Feb. 3 editorial that “a strong international hand is required, one that can encourage or, if necessary, coerce the country’s political, civic and business leaders to come to terms on a Haitian resolution.” The OAS Special Mission, which was present during both the negotiations leading to the accord and the signing ceremony on Feb. 6, judged that its presence had “a favorable impact on the search for a consensus formula among the various groups.” The State Department also highlighted the “constructive role” played by OAS Special Mission in fostering a “spirit of consensus.” Following, Martelly’s verbal harassment of Liliane Pierre-Paul, a journalist from Radio Kiskeya, women’s organizations and civil groups organized a gathering in support of Ms. Pierre-Paul, Jean Monard Métellus, from Radio Television Caraïbes, and the country’s independent media. While Martelly may be gone, the resolution of Haiti’s electoral crisis is far from guaranteed. Martelly departed as he came, as one headline put it (in reference to his contested 2010 electoral victory): amid uncertainty and disorder. Haiti Liberté/Haitian Times 9 UNE NOUVELLE ÉTAPE DANS L’EFFONDREMENT DE L’ÉCONOMIE MONDIALE ! Par Nick Beams L es réserves de devises de la Chine ont chuté de près de 100 milliards de dollars le mois dernier, après une baisse de 108 milliards de dollars en décembre, ajoutant aux craintes que le pays ne connaisse une fuite des capitaux et que les autorités financières ne perdent leur bataille pour empêcher une chute rapide du renminbi (le yuan). L’annonce a une signification mondiale car, en plus de la dégringolade en cours des marchés internationaux d’actions, elle indique que la crise économique ayant commencé en 2008 est entrée dans une étape nouvelle et explosive. La fuite de 99,5 milliards de dollars, après la baisse sans précédent de décembre, porte les réserves du pays au niveau de 3,23 mille milliards de dollars, le plus bas depuis trois ans. A première vue, ce chiffre donne l’impression que la Chine dispose de réserves encore suffisantes. Toutefois, selon les calculs du FMI, la Chine a besoin de réserves de l’ordre de 2,75 mille milliards de dollars pour maintenir sa flexibilité opérationnelle dans la gestion de sa monnaie et du système financier. Autrement dit, la Chine a un tampon de seulement 500 milliards de dollars avant de rencontrer des difficultés, et si l’argent continue de sortir massivement au rythme actuel, ce tampon sera rapidement épuisé. La signification mondiale de l’accroissement des problèmes financiers chinois apparaît lorsqu’on examine la situation présente dans le cadre de l’histoire économique du dernier quart de siècle. La liquidation de l’Union soviétique à la fin de 1991 fut accompagnée d’une vague de triomphalisme bourgeois et de célébrations du «marché libre» dans le monde entier, à laquelle s’est associé le régime chinois. Ayant déjà entrepris la restauration du capitalisme et organisé la répression sanglante de la classe ouvrière dans le massacre de Tiananmen en juin 1989, le régime a commencé, dès le début de 1992, à intégrer la Chine plus directement au marché capitaliste mondial et à en faire la principale plate-forme de travail à bas coût pour le capital mondial. Dans les années qui ont suivi, ceci a instauré un cycle économique dit «vertueux». Pour les transnationales, l’ouverture de la Chine et sa main d’œuvre peu chère – à un moment donné le niveau des salaires était à un trentième de ceux des Etats-Unis – a entraîné une impulsion significative de leurs profits, et donné des avantages aux marchés financiers américains. Dans le but d’abord d’établir, puis de maintenir sa position de première plate-forme de travail bon marché du monde, le régime chinois a recyclé les dollars qu’il recevait des exportations vers les Etats-Unis et d’autres marchés occidentaux dans le système financier américain en achetant des obligations du Trésor américain. Cela a empêché la valeur du renminbi de monter. Ceci, à son tour, a permis à la Réserve fédérale américaine de maintenir les taux d’intérêt à des niveaux historiquement bas dans la dernière partie des années 1990 et dans les premières années du nouveau siècle, ce qu’on appelait la «grande modération». Les faibles taux d’intérêt ont alimenté la spéculation sur les actifs financiers, la propriété foncière, l’immobilier, les obligations, etc., qui sont de plus en plus devenus le mode dominant de l’accumulation de profit aux États-Unis. Le boom 10 financier et l’augmentation de la valeur des maisons ont également contribué à soutenir les dépenses de consommation aux États-Unis, même si les salaires réels baissaient, créant les marchés pour les produits manufacturés en Chine et générant de nouveaux excédents commerciaux, recyclés ensuite en bons du Trésor américain, ce qui maintenait bas les taux d’intérêt. Ce château de cartes s’est effondré lorsque la crise des régimes de prêts hypothécaires subprimes a déclenché la crise financière américaine et mondiale de 2008. La crise a sonné le glas du boom des exportations chinoises. En réaction à la perte de plus de 20 millions d’emplois en 2008-2009, le régime a lancé un plan de relance budgétaire de 500 milliards de dollars et les autorités financières se sont engagées dans une expansion massive du crédit, ce qui a conduit à un essor de l’investissement dans l’infrastructure et l’immobilier basé sur des emprunts. Ceci, à son tour, a stimulé les prix du pétrole et d’autres matières premières industrielles dans ce qu’on a appelé le « super cycle des matières premières. » A mesure que les marchés émergents bénéficiaient de la hausse de la demande pour leurs exportations de matières premières, les sociétés de financement, qui cherchaient une plus grande profitabilité, versaient de l’argent sans compter dans des projets financés par la dette. En même temps, la Fed, comme d’autres banques centrales, ont assuré un afflux continu d’argent peu cher avec des taux d’intérêt aux niveaux historiquement bas et ont augmenté l’offre d’argent grâce aux achats d’obligations d’État et autres actifs financiers dans le cadre de leurs programmes respectifs d’« assouplissement quantitatif ». Ces mesures, cependant, n’ont pas ramené l’économie mondiale aux conditions d’avant 2008. Le peu de «reprise» économique ayant eu lieu était au mieux anémique, l’investissement – le moteur essentiel de la croissance réelle de l’économie capitaliste – étant à un niveau historiquement bas, alors que les grandes entreprises accumulaient de l’argent pour l’utiliser à des activités spéculatives comme les fusions et acquisitions et les rachats d’actions. La signification de l’expansion massive du crédit chinois est indiquée non seulement par l’augmentation de la part de la Chine dans l’économie mondiale, mais aussi par le fait que le «supercycle de matières premières » qu’elle a généré signifiait que les marchés émergents dépendant de la Chine ont contribué environ 40 pour cent de la croissance mondiale depuis 2008. Mais loin de surmonter la crise, toutes les mesures prises depuis 2008 ont seulement créé les conditions d’une autre crise financière et économique. La semaine dernière, une analyse publiée dans le New York Times a pointé un pool géant stagnant de prêts non rentables – créances douteuses – qui est une menace croissante pour l’ensemble du système bancaire. En Chine, on estime que « le crédit en difficulté » pourrait dépasser 5 mille milliards de dollars, égal à la moitié de la production économique annuelle du pays. Selon l’analyste financier Charlene Chu, citée dans l’article, le secteur financier chinois aura des prêts et autres actifs financiers d’une valeur de 30 mille milliards de dollars à la fin de l’année, comparé à 9 milliards de dollars il y a sept ans. « Le monde n’a jamais vu une croissance du crédit de cette ampleur en si peu de temps», a-t-elle dit. «Nous Haiti Liberté/Haitian Times pensons que ceci a directement ou indirectement affecté presque tous les prix d’actifs dans le monde, ce qui explique pourquoi le marché est tellement nerveux à l’idée que les problèmes de crédit en Chine pourraient se déliter. » Le phénomène de prêts improductifs ne se limite pas à la Chine. On estime que les créances douteuses en Europe représentent environ mille milliards de dollars, et le FMI a calculé que les marchés émergents ont suremprunté à hauteur de 3 mille milliards de dollars. Si nous prenons le dernier quart de siècle dans son ensemble, l’image qui se dégage est très différente du triomphe du «libre marché» proclamé lors de la liquidation de l’Union soviétique. La première phase de croissance a été le résultat du coup de pouce aux bénéfices fourni par l’exploitation de la main d’œuvre bon marché en Chine et ailleurs. Après que cela s’est terminé par un désastre financier, l’économie mondiale fortement ébranlée fut seulement étayée par les milliards de dollars injectés dans le système financier par les grandes banques centrales et par l’expansion massive du crédit en Chine. Maintenant, ce processus a pris fin, entraînant des tendances croissantes à la récession et l’émergence d’une nouvelle crise financière dont les conséquences menacent d’être encore plus importantes qu’en 2008. L’aggravation de la crise en Chine et ses ramifications mondiales révèle un fait frappant: il n’y a pas d’économie ou de groupe de pays qui puissent fournir la base d’une expansion économique mondiale. Les Etats-Unis, considérés jusqu’à récemment comme un «motif de satisfaction», se dirigent vers la récession (la production manufacturière s’y trouve probablement déjà) comme indiqué par la chute des rendements des bons du Trésor à 10 ans. Hier, ils ont terminé à un peu plus de 1,7 pour cent, alors que les investisseurs se précipitent vers un «refuge sûr». L’économie européenne continue de stagner; on prédit que le chômage restera à deux chiffres indéfiniment et l’inquiétude se propage quant au niveau de créanc- Dans le dernier film d’Adam McKay, les quatre acteurs anticipent la crise des subprimes et l’effondrement de l’économie mondiale L’analyste financier Charlene Chu es douteuses dans le système bancaire. La banque centrale japonaise a entrepris de nouvelles mesures d’assouplissement quantitatif et a adopté des taux d’intérêt négatifs en raison de l’échec d’« Abenomics » à fournir une impulsion à l’économie japonaise. Les pressions à la récession sont si intenses que plus d’un quart du monde fonctionne désormais avec des taux d’intérêt négatifs, une situation sans précédent. N’ayant aucune solution économique à la crise grandissante, la réponse des classes dirigeantes du monde entier sera triple: - Une intensification de l’attaque de la classe ouvrière, par le biais de suppressions d’emplois, de réductions de salaires et d’attaques des conditions sociales. - Le développement de formes de plus en plus autoritaires de gouvernement et d’attaques des droits démocratiques pour écraser les luttes sociales et de classe qui émergent. - Une marche accélérée vers la guerre à mesure que chacune des « grandes puissances » capitalistes cherche à décharger la crise sur ses rivaux, si nécessaire par des moyens militaires. La classe ouvrière internationale doit développer sa propre stratégie sur la base de la lutte pour un programme socialiste international visant à la conquête du pouvoir politique et au renversement du système capitaliste. Wsws 9 février 2016 Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016 Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016 Haiti Liberté/Haitian Times 11 Perspectives Hillary Clinton : « Israël d’abord ! » Ted Cruz PsyOp Par Robert Fantina* Par Thierry Meyssan « Nous devons faire en sorte qu’Israël puisse maintenir son avantage militaire qualitatif. » B ien que les États-Unis soient encore à dix mois de leur prochain exercice en futilité électorale, la plupart des sondages n’indiquent pas ce que souhaite le plus ardemment l’ancienne secrétaire d’État Hilary Clinton, à savoir une victoire éclatante aux prochaines présidentielles. Bien qu’elle n’ait pas de réel opposant qui se démarque dans le camp démocrate, c’est un bon signe car le couronnement auquel elle s’attendait n’aura pas lieu. On pourrait dire que l’auteur se focalise trop sur l’adoration pour Israël de Mme Clinton. Mais en examinant ses propos concernant cette nation d’apartheid, on se fait une idée claire des vues plus vastes et très troublantes que semble entretenir Mme Clinton. Le 6 janvier, le Jewish Journal, a publié une tribune écrite par Mme Clinton. C’est un écrit servile et sentimental, typique de la prose d’un candidat à un poste de responsabilité politique à l’échelon national aux États-Unis, qui sait qu’il lui faut rendre hommage à son seigneur et maître israélien. Quelques éléments de cet article en disent beaucoup sur Mme Clinton. « Je suis particulièrement préoccupée par la nouvelle vague de violence en Israël même – agressions brutales à l’arme blanche, coups de feu, et attaques à la voiture-bélier qui cherchent à semer la terreur parmi les innocents. » Le nombre de Palestiniens tués en Cisjordanie uniquement par des colons et l’IOF (Force d’occupation israélienne) terroristes est au plus haut point depuis dix ans. Pourquoi Mme Clinton n’est-elle pas « particulièrement préoccupée » par la vague continue de violence contre les Palestiniens, sur un territoire que même les États-Unis disent être illégalement occupé par Israël ? Ces attaques brutales ne « cherchent-elles pas à semer la terreur parmi les innocents ? » « Seule une solution à deux états négociée entre les parties peut apporter indépendance, souveraineté et dignité aux Palestiniens, et aux Israéliens les frontières sures et reconnues d’un état juif démocratique. » Pourquoi, mais pourquoi donc, Mme Clinton continue-t-elle de faire cette déclaration ridicule ? Les frontières de l’état juif sont reconnues par la plupart des pays, y compris les Nations Unies, et sont celles établies avant 1967. Il n’y a rien à négocier. Mme Clinton méprise-t-elle le droit international ? Il semble qu’elle estime qu’Israël, comme les EU dans leurs relations internationales, soit, décidément, au-dessus des lois. Et l’auteur se doit de faire remarquer, une fois de plus, que des négociations, qui se sont tenues par intermittence pendant vingt ans environ, ne peuvent être efficaces que si chaque partie veut quelque chose qu’a l’autre, qu’il ne peut obtenir qu’en cédant quelque chose qu’il possède. Israël veut toute la Palestine, et s’en empare, bout par bout, dans la plus totale impunité. Pourquoi la Palestine devrait-elle se plier à des négociations inutiles ? Mme Clinton évoque les frontières « sures et reconnues » d’un état juif, mais ne semble pas prendre en considération les frontières « sures et reconnues » d’un état palestinien. « Nous devons continuer à combattre les efforts mondiaux visant à délégitimer Israël. Le mouvement Boycott, Désinvestissement, et Sanctions, connu sous le sigle BDS, est le dernier front en date de cette bataille. BDS diabolise les intellectuels et scientifiques israéliens – même de jeunes étudiants – et compare Israël à l’Afrique du Sud de l’apartheid. C’est erroné et cette campagne doit ces- 12 Mme Clinton. « Je suis particulièrement préoccupée par la nouvelle vague de violence en Israël même – agressions brutales à l’arme blanche, coups de feu, et attaques à la voiture-bélier qui cherchent à semer la terreur parmi les innocents. » ser. » Les efforts les plus notables de délégitimation d’Israël sont le fait d’Israël lui-même. Sa société raciste, dans laquelle les Israéliens juifs jouissent de plus de droits que toute autre personne en Israël, son système d’apartheid de ségrégation ; son mépris total des droits humains des Palestiniens, les déclarations criminelles, racistes faites par des responsables gouvernementaux contribuent tous à délégitimer encore plus le pays, et à le diaboliser, et à juste titre. Israël est souvent comparé à l’Afrique du Sud de l’apartheid, et la comparaison est tout à fait fondée. Et l’ignorance grave ou la malhonnêteté grossière de Mme Clinton ne se limite pas au contexte de la Palestine et d’Israël. Son article contenait aussi ces perles de sagesse : « Nous devons collaborer avec nos amis et partenaires pour empêcher l’ OEI de gagner du territoire au Moyen-Orient, démanteler l’infrastructure mondiale de la terreur, et renforcer nos défenses chez nous. Nous ne devons pas seulement contenir l’OEI – nous devons vaincre l’OEI. » Est-ce réellement le but poursuivi par les États-Unis ? Garikai Chengu, chercheur à l’Université d’Harvard, a émis l’idée en septembre 2014 que l’OEI « était made-in-the-USA, un instrument de terreur destiné à diviser et à conquérir le Moyen-Orient riche en pétrole et à contrer l’influence grandissante de l’Iran dans la région. » Dans une chronique du Guardian en juin 2015, Seumas Milne, rédacteur en chef adjoint du journal a écrit ceci : « [L]es Etats-Unis et leurs alliés non seulement soutenaient et armaient une opposition qu’ils savaient être dominée par des groupes sectaires extrémistes, mais ils étaient près à cautionner la création d’une sorte d’État islamique – malgré le ‘grave danger ‘ pour l’unité irakienne – servant de tampon sunnite pour affaiblir la Syrie. » En outre, Mme Clinton n’a fait aucune observation sur la provenance d’une partie de l’armement sophistiqué de l’OEI ni sur la manière dont il se l’était procuré. En 2014, un communiqué de presse du Ministère de la Défense présentait des avancées réalisées dans la destruction de l’OEI. Ce communiqué de presse disait notamment : « Les trois frappes ont détruit trois véhicules blindés de l’OEI, un canon antiaérien monté sur char, un poste de contrôle de l’OEI et un déploiement d’engins explosifs improvisés » Alex Kane, commentant ce communiqué sur Alternet, a dit ceci : « Ce que le Pentagone a passé sous silence, c’est que ces véhicules blindés et canons qu’ils ont bombardés ont probablement été payés avec l’argent des contribuables américains. Les armes en possession de l’OEI sont une variante sinistre du retour de bâton de l’invasion américaine du pays (Irak) en 2003. De la même façon que l’intervention Haiti Liberté/Haitian Times états-unienne en Lybie, qui a renversé le dictateur Mouammar Kadhafi, mais aussi déstabilisé le pays, a permis à un flux d’armes de se retrouver entre les mains de militants au Mali, où la France et les EU ont engagé une guerre en 2013. » Ainsi Mme Clinton, redevable non seulement aux lobbies israéliens, mais aussi aux soi-disant entrepreneurs de la défense aux EU, va utiliser la force militaire états-unienne pour détruire ce que la force militaire états-unienne a procuré à « l’ennemi ». « Nous devons envoyer à l’Iran un message sans équivoque. Téhéran peut être sûr que si les dirigeants iraniens violent leur engagement de ne pas chercher à obtenir, mettre au point, ou acquérir des armes nucléaires, les ÉtatsUnis les en empêcheront. Ils mettront notre détermination à l’épreuve par des actes comme le test provocateur d’un missile balistique, pour lesquels nous devrions imposer de nouveaux types de sanctions. Ils doivent comprendre que l’Amérique agira résolument si l’Iran viole l’accord sur le nucléaire, et prendra des mesures militaires s’il le faut. » Une fois encore, il faut se poser la question, pourquoi Israël peut posséder des armes nucléaires, mais pas l’Iran. Il apparaît que dans la vision déformée du monde de Mme Clinton, certains pays peuvent avoir la capacité de défendre leurs citoyens contre des forces extérieures, et d’autres ne le peuvent pas. Et ceux qui le peuvent, semblent-ils, sont ceux qui n’ont guère de respect pour le droit international. « Nous devons faire en sorte qu’Israël puisse maintenir son avantage militaire qualitatif. » Les États-Unis ont fourni à Israël près de 4 milliards de dollars d’aide en 2014, militaire pour une grande part, qu’il a utilisée pour tuer plus de 2000 Palestiniens, dont plus de 500 enfants. Israël a bombardé des hôpitaux, des refuges des Nations Unies, des écoles, des mosquées et des bâtiments résidentiels ; tout ceci en violation du droit international. Voici la traduction concrète du maintien de ‘l’avantage militaire qualitatif’ d’Israël. Seuls ceux qui ont le cœur bien accroché devraient continuer la lecture ; comme elle l’a déjà fait, Mme Clinton se livre à des envolées presque romantiques lorsqu’elle parle d’Israël. « Pour moi, c’est bien plus qu’une question de politique – c’est une affaire personnelle. Je suis née quelques mois seulement avant la déclaration d’indépendance d’Israël. Ma génération a atteint l’âge adulte en admirant le talent et la ténacité du peuple israélien, qui a apprivoisé le sol aride du désert et transformé un rêve en réalité. Nous avons regardé une petite nation se battre avec témérité pour le droit d’exister et bâtir une démocratie vibrante et florissante. Et, tout du long, la recherche de la paix par Israël était une aussi grande source d’inspiration que ses prouesses guerrières. C’est pourquoi, comme beaucoup d’Américains, je ressens un lien émotionnel très fort avec Israël. Nous sommes deux nations intimement liées l’une à l’autre ; deux pays bâtis par des immigrants et des exilés cherchant à vivre et à prier en liberté, redevables de leur vie aux principes démocratiques, et soutenus par les services et les sacrifices de générations de patriotes. » Le peuple israélien « a transformé un rêve en réalité » sur l’expulsion forcée de plus de 700 000 Palestiniens déplacés, et sur les tombes d’au moins 10 000 qui ont été massacrés pour libérer de la place pour que ce « rêve » devienne réalité. Israël n’est une démocratie qu’aux yeux de Mme Clinton et d’autres politiques dépendants des dons très généreux des lobbies israéliens pour acheter leur poste puissant. Des élections périodiques ne font pas une démocratie. Mme Clinton loue la poursuite de Pour la première fois dans l’Histoire, une équipe spécialisée dans les opérations psychologiques tente de fabriquer un candidat à l’élection présidentielle états-unienne et de le porter à la Maison-Blanche. Sa victoire, si elle y parvenait, attesterait de la possibilité de falsifier le processus électoral luimême. En outre, elle poserait la question du pouvoir des militaires sur les institutions civiles. L es « opérations psychologiques » (Psy Ops) sont des « ruses de guerre » à l’image du Cheval de Troie. Sous l’influence du général Edward Lansdale, les États-Unis ont doté leurs armées et la CIA d’unités spécialisées, d’abord aux Philippines, au Vietnam et contre Cuba, puis de manière permanente [1]. Les opérations psychologiques sont beaucoup plus complexes que la propagande qui ne vise qu’à déformer la perception de la réalité. Par exemple, durant la guerre contre la Syrie en 2011, la propagande alliée consistait à convaincre la population que le président el-Assad allait fuir, comme le président Ben Ali l’avait fait avant lui en Tunisie. Les Syriens devaient donc se préparer à un nouveau régime. Tandis que, début 2012, une opération psychologique prévoyait de substituer aux chaînes de télévision nationale de faux programmes mettant en scène la chute de la République arabe syrienne de sorte que la population n’oppose plus aucune résistance [2]. De même qu’il existe aujourd’hui des armées de mercenaires, tel que Blackwater-Academi, DynCorp ou CACI, il existe pareillement des compagnies privées spécialisées dans les opérations psychologiques dont la britannique SCL (Strategic Communications Laboratories) et sa filiale états-unienne Cambridge Analytica. Dans le plus grand secret, elles aident la CIA à l’organisation de « révolutions colorées » et s’essaient désormais à la manipulation des électeurs. Depuis 2005, elles participent au salon britannique Defense Systems & Equipment International (DSEi) et vendent leurs services au plus offrant [3]. Dans l’exemple syrien, SCL a travaillé début 2011 au Liban où elle a étudié les possibilités de manipulation de la population communauté par communauté. Opérations psychologiques et électorat Dans les sociétés modernes, les autorités politiques sont désignées par la voie électorale. Cela peut aller d’un simple choix —selon leurs qualités personnelles— entre des candidats pré-sélectionnés jusqu’à la désignation de personnalités porteuses d’un pro- la paix par Israël, oubliant la construction continue des colonies qui est condamnée partout dans le monde. Mme Clinton ignore-t-elle que c’est enfreindre le droit international pour une puissance occupante d’établir à demeure ses résidents sur des territoires occupés ? N’a-t-elle pas entendu le Premier Meurtrier israélien Benjamin Netanyahou affirmer catégoriquement qu’aucun colon ne sera jamais délogé des colonies illégales de Cisjordanie ? Ceci n’est qu’une preuve supplémentaire que pour Mme Clinton le droit international ne signifie rien. Et voici la femme qui voudrait être présidente, et pourrait très bien le devenir. Quelle portée cela aura-t-il ? Plus d’oppression pour les Palestiniens ; plus de guerre ; plus de déstabilisation au Moyen-Orient ; plus d’invasions états-uniennes à chaque fois que les États-Unis décideront que leurs intérêts, ou ceux de leur Israël bien-aimé, sont menacés, au mépris de la diplo- Ted Cruz jet politique déterminé. Dans tous les cas, les candidats doivent s’appuyer sur des militants ou sur des employés pour mener leur campagne. On sait que le vainqueur est presque toujours celui qui est parvenu à rassembler derrière lui le plus grand nombre de militants. Il convient donc, non seulement de fabriquer un candidat, mais aussi un parti ou un mouvement pour le soutenir. Or, les électeurs hésitent aujourd’hui à s’inscrire dans une organisation et les employés coûtent cher. SCL a eu l’idée d’utiliser les techniques comportementales pour fabriquer un parti politique qui portera son client au pouvoir. Ses psychologues ont dressé le profil-type du militant sincère et manipulable, puis ils ont collecté des données sur la population-cible, ont déterminé qui correspondait à leur profil-type, et ont déterminé les messages les plus efficaces pour les convaincre de soutenir leur client. Pour la première fois, cela vient d’avoir lieu à une grande échelle : aux États-Unis avec Ted Cruz. Le slogan de campagne de Ted Cruz : « TrusTed », jeu de mot signifiant « Ted, celui en qui l’on croit ». Le financement de l’opération Robert Mercer, un des dix principaux donateurs de la vie publique états-unienne, a indirectement payé plus de 15 millions de dollars à SCL-Cambridge Analytica pour qu’il prenne en charge la campagne de Ted Cruz [4]. Inventeur d’un logiciel de reconnaissance vocale, Mercer est aujourd’hui le patron de Renaissance, une société de placement parmi les plus efficaces au monde. Ainsi son célèbre fonds Medaillon a-t-il réalisé de 1989 à 2006 en moyenne 35 % de profit par an tout en mettant au point un système d’évasion fiscale pour ses clients [5]. Robert Mercer ne s’est jamais exprimé publiquement sur ses opinions politiques et les commentateurs US ne savent pas trop comment classer ce « républicain ». On ignore par exemple ses positions sur les problèmes de société comme le droit à l’avortement ou le mariage gay. Tout au plus sait-on qu’il ne croit pas que les changements climatiques soient provoqués par l’activité humaine. Toujours est-il qu’il combat clairement Hillary suite à la page(14) matie et du droit international. Plus de ‘force fait loi ’ ; moins d’attention aux droits de l’homme partout, mais plus d’aide aux riches pour qu’ils s’enrichissent davantage. On cherche en vain un Démocrate ou un Républicain qui soit l’antithèse de Mme Clinton. Il n’y a désormais plus de candidat « de moindre mal » pour qui voter ; le mal est généralisé dans les deux principaux partis politiques états-uniens, qui semblent être chacun le clone de l’autre. Il est plus que temps qu’une troisième partie viable s’établisse dans ce qui passe pour démocratie aux États-Unis. En attendant, les affaires continueront comme avant! * Robert Fantina est écrivain et journaliste, militant pour la paix et la justice sociale. Il vit au Canada et a écrit : Empire, Racism and Genocide : A History of U.S. Info Palestine 25 janvier 2016 Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016 Le Saviez-vous! Noam Chomsky rejette une « invitation » du Président Erdogan Par Lode Vanoost Dans un discours le Président turc a accusé d’ignorance un certain nombre de « soi-disant » intellectuels, notamment Noam Chomsky. I l invite Chomsky à l’accompagner pour aller voir « la vraie situation dans le sud ». Celui-ci a décliné en se référant à l’implication d’Erdogan lui-même dans le terrorisme en Turquie. Avec un certain nombre d’éminentes personnalités internationales, dont le président du Labour britannique Jeremy Corbyn et des centaines d’universitaires turcs, Chomsky a signé un appel pour faire cesser la terrible répression des populations établies dans la région kurde du sud-est de la Turquie. Le texte dit notamment : « La responsabilité de la crise actuelle fabriquée dans le pays revient à Erdoğan lui-même. Il perçoit les Kurdes - que ce soit le HDP [le parti de gauche pro-kurde qui a remporté 81 sièges aux dernières élections ], le PYD en Syrie ou le PKK [Parti des travailleurs kurdes séparatistes] - comme des obstacles à son projet de mainmise totale par la présidence turque ». « Sous Erdogan, la Turquie est devenue de plus en plus intolérante vis à vis de toute forme de dissidence et d’opposition organisée, ce qu’on peut voir clairement dans les poursuites contre les médias et l’intimidation de journalistes indépendants... ». « La crise actuelle est fabriquée et totalement inutile. Elle montre une fois de plus qu’Erdogan est une profonde force de division ... ». En réaction à cette lettre ouverte, Erdogan a invité Noam Chomsky à venir visiter le pays. Dans un courriel au Guardian, Chomsky explique pourquoi il ne l’acceptera pas : “Si je décide d’aller en Turquie, ce ne sera pas sur son invitation, mais comme je l’ai déjà fait auparavant, Noam Chomsky à l’invitation des nombreux dissidents courageux, y compris des Kurdes ». D’après Erdogan, les signataires de la lettre ouverte ont « une mentalité coloniale » : « Vous n’êtes pas des personnes Suite de la page (6) An no.... Suite de la page (6) Alo kamarad! di ki pa gen vwa yo. Monchè, depi mwen te ekri ou lane pase pou di ou jan lavi t ap bay bras dèyè ou la pou li pa fè fon, anyen pa chanje pase sa. Pa gen maladi, pa gen lanmò, men ka a grav. Kanmarad, aloufa dwèt long kontinye piye kès leta. Lapolis toujou ap pwoteje gran nèg epi sèvi sitwayen òdinè kontravansyon ak pataswèl. Lajistis pa bouke rapousuiv inosan pandan bandi jwenn lesepase pou detripe popilasyon an. Se atò matcho konplekse ap fè timoun ak fanm abi. Tout kalte vyolans gaye nan sosyete a anba je Lalwa ki soud, ki bèbè, ki avèg. Tizè pouvwa debouse grinbak pou achte plas senatè, depite, majistra. Prezidan konpa ki gen nostalji prezidans avi e ki ap salanbe patriyòt konsyan tounen wa madigra ki san cha. Jounen jodi a, kandida alaprezidans se nan Palman y ap fè aplikasyon pou chèz boure. Nou fin rive kote nou ta prale a. Jounen jodi a, kanmarad, yon lòt fwa ankò eskamotè nasyonal ak entènasyonal soti pou vòlè batay pèp la ap mennen kont okipasyon, opresyon, eksplwatasyon, enjistis, esklizyon, diskriminasyon, enpinite, vòl ak vyòl. Epi pou yon Premye Minis pa wont deklare « kominote entènasyonal la fatige ak nou » kant gen obsèvatè etranje k ap denonse enjerans kominote entènasyonal la nan zafè peyi a ak move konsekans sa genyen pou Ayiti. Pou Premye Minis la mobilizasyon dwe sispann alòske eslogan ki nan bouch mas popilè yo se : « Mobilize ! Mobilize ! Mobilize ! » Mobilizasyon jouk mayi mi pou sove Ayiti. Kanmarad, ou menm ki te konn batay, ou va konprann batay la fenk kòmanse. Nou bezwen kouray ak detèminasyon. Si gen yon bagay nou si e nou kwè ladan : « Viktwa se pou pèp la li ye ». n ap mache ak lespwa ke demen n a miyò an nou chante Frè Djo, an nou chante an nou chante chante lespwa an nou mache Frè Djo, an nou mache an nou mache pou laviktwa ou a kenbe do m, Frè Djo, ou a kenbe do m ou a kenbe do m pou m pa tonbe n ap mache pou tout moun pou tout frè ak zanmi kip a janm wè lalin pou tout frè ak zanmi ki pa janm wè zetwal n ap mache pou tout moun ouvriye faktori peyizan lamègzo ouvriye kwatchòkò Suite de la page (6) ant loray kale pòsyon ri Disant, vwazin Sefora ak kouzin ti Da yo te batize m ti loray kale Si m te gen on chodyè dis kòb chalonè, yon mamit mayi moso lanmori pou m kore grangou m kote pou m jwenn sa yo di m sanzave, se pou m al djobe, m se ou loray kale di m tanpri souple si n kwè m kab reve si n kwè m kab chante, m twò loray kale Lè m te konn mete yon bonm pwa kreve yo te la tou pre k te konn vin manje sou sa k bliye fanm, men m pa t fè retyòt : ti moso manje fèt pou separe vlc auto repair • Engines • Transmissions • Brakes • Starters • Oil Change • Alternators • Inspections Leswa m byen bouke lè pou m al jouke m blayi toutouni, m dòmi sou ladi sou yon vye bwa kraze, LA DIFFERENCE AUTO SCHOOL Guy-Gérald Ménard 8 fevriye 2016 Men jou vyen jou va an nou rete la malgre tout traka se pa potèt sa pou n pa sou pinga n yon jou va vyendra solèy pou klere tout loray kale Jaqueline Scott Dapre yon tèks Léo Féré chante TECHNIC DRIVING SCHOOL éclairées, mais vous vivez dans l’obscurité. Vous n’êtes pas des intellectuels ». Chomsky réagit : « La Turquie a blâmé l’État islamique [pour le récent attentat à Istamboul], lequel a été aidé de plusieurs manières par Erdogan qui soutient également al-Nousra, à peine différent. Il fulmine contre ceux qui le condamnent pour ses crimes contre les Kurdes – qui sont bien les principales troupes au sol combattant l’État islamique en Syrie et en Irak. Quel commentaire ajouter ? ». Noam Chomsky a visité la Turquie à plusieurs reprises. Le 14 février 2002 il était venu au procès du traducteur turc d’un de ses ouvrages où était évoqué le génocide arménien. Il avait demandé au tribunal d’être poursuivi au même titre que son éditeur. Par la suite, la plainte contre cet homme avait été retirée. Dewereldmorgen 14 janvier 2016 Traduction : Info-Palestine.eu – AMM 19 janvier 2016 n ap mache pou tout moun ki pa janm wè solèy an nou chante Frè Djo, an nou chante an nou chante chante lespwa an nou mache Frè Djo, an nou mache an nou mache pou laviktwa ou a kenbe do m, Frè Djo, ou a kenbe do m ou a kenbe do m pou m pa tonbe Pierre-Richard Narcisse GREAT LEGACY AUTO SCHOOL “At Great Legacy We Convert Your Fears Into Confidence” 8402 Flatlands Avenue Brooklyn, NY 11236 (718) 676-4514 (718) 942-4242 Martine Dorestil, Owner Danny Dorestil, General Manager 5 Hour Classes Defensive Course Saturday 9AM GET YOUR TAX REFUND FAST • Income Tax • Insurance (car, life, home, business) • Real Estate • Financial Consulting • Notary Public • Translations (from French, Creole, Spanish to English) • Typing (resume, flyers, invitations, papers, business letters) • Faxing (sending and receiving). 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La collecte des données personnelles Pour sélectionner les citoyens susceptibles de devenir des militants, SCL/Cambridge Analytica a secrètement réuni des données personnelles sur des millions d’électeurs [6]. Le docteur Aleksandr Kogan a acheté les données d’Amazon, le géant de la vente en ligne aux États-Unis, puis il a payé environ 1 dollar supplémentaire par client pour qu’un questionnaire lui soit adressé via Mechanical Turk (MTurk). En acceptant de s’identifier via Facebook, l’internaute laissait MTurk avoir accès à ses données personnelles qui les croisaient avec celles d’Amazon et les transmettait via la société de Kogan, Global Science Research (GSR), à SCL. Bien que le docteur Kogan ait assuré le Guardian de ne travailler qu’à des fins de recherche scientifique et uniquement sur des données anonymes, elles sont aujourd’hui en possession de SCL [7]. En quelques mois, SCL disposait d’une base de données détaillée sur plus de 40 millions d’électeurs US, à leur insu. En 2008, la Cour internationale de justice décida de contraindre les ÉtatsUnis de réviser le procès d’un Mexicain condamné sans avoir bénéficié d’assistance juridique consulaire. Cependant Ted Cruz, alors sollictor general du Texas, plaida devant la Cour suprême qu’un État fédéré n’était pas astreint à obéir à une Cour étrangère tant que le Traité signé par Washington n’était pas transcrit en droit interne. Il gagna, les États-Unis dénoncèrent le protocole additionnel à la Convention de Vienne, et le condamné fut exécuté. L’interprétation des données personnelles Cambridge Analytica a alors procédé à une évaluation de chaque profil selon la méthode OCEAN, c’est-à-dire : - « Ouverture » (appréciation de l’art, de l’émotion, de l’aventure, des idées peu communes, curiosité et imagination) ; - « Conscienciosité » (autodiscipline, respect des obligations, organisation plutôt que spontanéité ; orienté vers des buts) ; - « Extraversion » (énergie, émotions positives, tendance à chercher la stimulation et la compagnie des autres, fonceur) ; - « Agréabilité » (tendance à être compatissant et coopératif plutôt que soupçonneux et antagonique envers les autres) ; - « Neuroticisme » (tendance à éprouver facilement des émotions désagréables comme la colère, l’inquiétude ou la dépression, vulnérabilité). Pour chaque sujet, il est parvenu à établir un graphique de personnalité en utilisant les 240 questions des tests NEO PI-R (Neuroticism-Extraversion-Openness Personality Inventory-Revised). Sur cette base, SCL a identifié les individus qui constitueraient des militants sincères et manipulables, puis elle a élaboré des arguments personnalisés pour les convaincre. On pourrait penser que des études de personnalité élaborées à l’insu des sujets seraient trop approximatives. Et pourtant… Brillant juriste, Ted Cruz a défendu le monument des Dix Commandements installé au Capitole de l’État du Texas. Il a rédigé le mémoire des procureurs généraux de 31 États, selon qui l’interdiction des armes de poing enfreint le droit au port d’armes garanti par le deuxième amendement de la Constitution des États- Manhattan Community Media Manhattan Neighborhood Network is Manhattan's public access cable network, with studios in Midtown and East Harlem. We offer all Manhattan residents FREE state-of-the-art studios and equipment and media education classes in studio and field production and digital video editing. We also offer a youth program with production and internship opportunities! MNN programs are created by you and reach Manhattan's over Unis. Il a également défendu la récitation du Serment d’allégeance au drapeau des États-Unis, une « Nation sous Dieu », dans les écoles publiques. Le candidat Ted Cruz Le candidat qu’il s’agit de porter à la Maison-Blanche, Ted Cruz, est un excellent juriste, brillant orateur et débatteur. Il a notamment plaidé plusieurs fois avec succès à la Cour suprême des États-Unis. C’est un libertarien plutôt qu’un conservateur. Son père, le pasteur évangélique Rafael Cruz, est un émigré cubain qui prêche le mandat que Dieu aurait donné aux hommes de foi de gouverner « l’Amérique ». Il assure qu’à la fin des temps, qui ne saurait tarder, Dieu donnera aux justes les richesses des méchants [8]. L’épouse de Ted, Heidi Cruz, était directrice pour l’Amérique du Sud au Conseil national de sécurité à l’époque de Condoleezza Rice, puis vice-présidente de Goldman Sachs chargée de la gestion de fortune des clients du Sud-Ouest du pays [9]. Au début de la campagne présidentielle, Ted Cruz était crédité de peu d’opinions favorables et la presse rapportait sa personnalité très peu empathique. Cependant, grâce à l’aide de SCL/Cambridge Analytica, il s’est rapidement constitué un vaste groupe de soutien et a gagné les pri- maires républicaines de l’Iowa. En 1988, Ted Cruz affirmait son idéal dans la vie : « Prendre le contrôle du monde. La domination mondiale, tout gérer, être riche, puissant, ce genre de trucs ». Son éventuelle accession à la Maison-Blanche prouverait la possibilité de subvertir une campagne électorale en recourant aux techniques des opérations psychologiques. Notes [1] Edward Lansdale’s Cold War, Jonathan Nashel, university of Massachusetts Press, 2005. [2] « L’OTAN prépare une vaste opération d’intoxication », par Thierry Meyssan, Komsomolskaïa Pravda (Russie), Réseau Voltaire, 10 juin 2012. « PsyOp imminente de l’OTAN contre la Syrie », Réseau Voltaire, 20 juillet 2012. [3] “You Can’t Handle the Truth. Psy-ops propaganda goes mainstream”, Sharon Weinberger, Slate, September 2005. [4] “The Man Who Out-Koched the Kochs”, Annie Linskey, Bloomberg, October 23, 2014. [5] “Renaissance Avoided More Than $6 Billion Tax, Report Says”, Zachary R. Mider, Bloomberg, July 22, 2014. [6] “Cruz partners with donor’s ’psychographic’ firm. The GOP candi- date’s campaign is working closely with a data company owned by Cruz’s biggest donor”, Kenneth P. Vogel and Tarini Parti, Politico, July 7, 2015. “Cruz-Connected Data Miner Aims to Get Inside U.S. Voters’ Heads”, Sasha Issenberg, Bloomberg, November 12, 2015. “Cruz campaign credits psychological data and analytics for its rising success”, Tom Hamburger, The Washington Post, December 13, 2015. [7] “Ted Cruz sing firm that harvested data on millions of unwitting Facebook users”, Harry Davies, The Guardian, December 11, 2015. [8] “Ted Cruz’s Father Fires Up Campaign Rhetoric. Rafael Cruz’s Bible-laced speeches appeal to conservatives, but could alienate swing voters”, Janet Hook, Wall Street Journal, June 21, 2015. “Ted Cruz’s dad is even more frightening than Ted Cruz”, Robert Leonard, Salon, September 24, 2015. [9] “Heidi Nelson Cruz, Ted’s Wife : 5 Fast Facts You Need to Know”, Tom Cleary, Heavy, March 23, 2015. “Heidi Nelson Cruz : A Political Spouse Making Sacrifices and Courting Donors”, Steve Eder & Matt Flegenheimer, The New York Times, January 18, 2016. Réseau Voltaire | Damas (Syrie) | 8 février 2016 Suite de la page (7) Pourquoi Martelly? Parce qu’il s’est présenté dès le départ comme le «candidat» prêt à accepter toutes les conditions imaginables d’ouvrir le territoire aux pillages systématiques de ses ressources naturelles et à la plus violente exploitation économique. L’ancien président étasunien Bill Clinton a bien compris le message derrière le slogan «Haiti is open for business!» Il a vu en Martelly l’homme qu’il fallait pour finaliser le plan consistant à transformer le pays en un vaste champ de zones franches. Pourquoi Martelly? Parce que l’oligarchie le considère comme un bouffon qui peut amuser le peuple, le terroriser quand il le faut, le faire danser en flattant ses «bas instincts» : l’image raciste et dégradante d’un peuple qui, aux yeux de l’oligarchie, n’agit que sous l’emprise du bâton, du kleren ou du tambour. Qui est mieux placé pour diriger un tel peuple qu’un Sweet Mickey? Pourquoi Martelly? Parce qu’il est un personnage hyperactif (comme d’ailleurs l’est son alter ego Laurent Lamothe) qui s’implique dans plusieurs «programmes de développement» aussi fantasques qu’utopiques, l’objectif étant de donner l’impression de faire quelque chose. L’impérialisme se sert de ce genre d’individu pour renforcer le mythe du développement économique au moyen de multiples projets sans liens entre eux et sans aucun impact réel sur les structures sociales et économiques qui reproduisent l’exclusion, l’oppression et la pauvreté. Pourquoi Martelly? Parce que notre homme, malgré son ignorance, sa bouffonnerie et sa grossièreté affichée (peut-être grâce à cela), est perçu comme un allié sûr de l’oligarchie et de l’impérialisme. Il exécute les ordres sans rouspéter et considère le peuple comme un groupe d’«indigènes» sans droits et sans humanité. Aujourd’hui, la crise structurelle parait clairement sur la scène politique comme un facteur incontournable. Le grand défi devant les organisations populaires consiste à transformer la conscience politique de cette crise en un mouvement organisé et structuré. Le processus électoral sous le contrôle de l’oligarchie et de l’impérialisme est désormais à mettre dans la poubelle de l’histoire. L’avenir de notre pays dépend plus que jamais des luttes des véritables organisations progressistes et populaires! telly-Lamothe qui se disait dévoué à l’avancement de l’éducation en Haïti, n’avait rien fait pour stopper cette campagne de destruction de la grande première Université privée haïtienne. Il faut le dire, c’est grâce à sa résistance et à sa combativité, qu’elle a pu tenir le coup contre le régime déchu qui avait bien voulu tout bonnement par la voie de Martinod la dépouiller de ses œuvres, fruit de son effort et de ses sueurs. C’est un échantillon d’évidence dont nous n’avons pas tout rapporté. En effet, les réalisations de Mme René sont si nombreuses qu’à les énumérer on n’en finirait pas. Suivant la mental- ité haïtienne, tout autre qu’elle aurait pu avoir le vertige de se porter même candidat à la présidence. Sauf que malgré tous ses accomplissements, ce qui étonne, c’est qu’elle reste humble, montrant qu’on peut aider son pays sans pour autant être à la présidence de l’Etat. A quiconque essaie de lui rendre hommage, la félicitant pour ses réalisations, Marie Pologne René répond toujours « A Dieu mérite toute la gloire ». Tout de même, nous ne pouvons nous empêcher de reconnaître qu’elle a apporté et continuera encore d’apporter sa contribution à sa patrie. Que le peuple haïtien lui soit grandement reconnaissant ! Le Regroupement des Haïtiens de Montréal contre l’occupation d’Haïti (RE.H.MON.CO) Pour authentification Renel Exentus Ricardo Gustave Suite de la page (19) un Français nommé Bernard Martinod, utilisant des mercenaires et même des autorités locales à sa solde entamait une campagne de violence et de menaces contre Mme. Pologne René dans la tentative de lui enlever la possession de l’Université de l’Académie haïtienne ou du moins de la saboter de façon à l’empêcher de fonctionner sur le territoire haïtien. Martinod a occupé le campus manu militari en détruisant librairie, salle de classe, etc. allant même jusqu’à vouloir éteindre la vie de Mme René puisqu’elle a été constamment menacée. Qui pis est, le régime de Mar- 620,000 cable subscribers. Christine M. Mosse We also stream all of our programs live online. MD Visit mnn.org to learn more and for upcoming orientation dates at our 59th St Studios and the El Barrio Firehouse! Connect with MNN Facebook: MNN537 | Twitter: @MNN59 Instagram: MNNnyc | YouTube: MNN NYC Vimeo: MNN | Email: [email protected] Dr. Kesler Dalmacy 1671 New York Ave. Brooklyn, New York 11226 Tel: 718-434-5345 Le docteur de la Communauté Haïtienne à New York 14 Haiti Liberté/Haitian Times Internal Medicine Board Certified 2336 Second Avenue (at 120th Stree) New York, NY 10035 Office hours by appointment 212.987.5200 Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016 Suite de la page (7) Suite de la page (8) Arrestations, tortures, viols, extorsions… la liste des horreurs est longue. On estime que le « duvaliérisme » aurait fait plus de 30 000 victimes durant les 29 années de cet absolutisme sanguinaire et contraint à l’exil un demi-million de personnes. Bien qu’interdit de briguer un second mandat par la Constitution, François Duvalier repousse l’échéance jusqu’en 1967. Le 14 septembre 1964, lors d’une mascarade de référendum, il s’autodésigne « président à vie ». En 1971, alors agonisant, il impose sa succession, via une consultation populaire qui n’en a que le nom : son rejeton, Jean-Claude, est l’élu. On ne peut comprendre la longévité de ce despotisme familial sans le replacer dans son contexte : les bouleversements géopolitiques et, singulièrement, la révolution de sa proche voisine, Cuba ; les guérillas de gauche qui se développent sur le continent, considéré par les États-Unis comme sien, sont autant de menaces aux yeux de l’administration américaine. Celle-ci « fut sensible aux premières manifestations de fermeté de Duvalier (…) et pensa qu’elle allait disposer de l’homme capable de remettre de l’ordre dans ce Haïti qui n’avait pas su profiter de son temps de passage sous le protectorat de Washington », dans les années 1920, lorsque les GI occupaient le territoire, analyse Christian Rudel. La première puissance dépêchera sur place une mission militaire pour former l’armée, ainsi que… les Tontons macoutes. François Duvalier devient alors une pièce maîtresse de l’anticommunisme régional. La Maison-Blanche, qui craint une contagion au lendemain de la victoire de Fidel Castro à La Havane, va couvrir de ses largesses et de sa bienveillance « l’Électrificateur des âmes » d’Haïti, comme s’est autonommé le dictateur qui, le 28 avril 1969, instaure une loi qui punit de mort toute personne suspectée ou accusée d’activités communistes. Le pays sombre dans une misère sans nom. Le palais regorge, lui, de richesses. L’élite vit dans un luxe insolent. Les capitaux étrangers, qui affluent sur cette terre à la maind’œuvre presque gratuite, finissent dans les comptes en banque à l’étranger d’une caste crapuleuse et corrompue. « Exaspérées par la répression continue, par les conditions économiques et sociales désastreuses, les masses urbaines et rurales furent de moins en moins sensibles à la propagande “noiriste”, véritable arme pour encourager la “lutte des races” tout en dénonçant la lutte des classes », analyse Marcel Dorigny. En ce début d’année 1986, donc, le règne des Duvalier sent le soufre. Jean-Claude s’arc-boute. Mais la société haïtienne est grosse de colère. Bébé Doc, qui doit son surnom à Washington, quitte précipitamment Haïti. On s’interroge encore sur les raisons qui ont prévalu à l’accueil de ce tyran en France, l’ancienne puis- Jean-Claude Duvalier en France avec ses deux enfants en 1988 sance colonisatrice qui a saigné sur le plan financier Haïti qu’elle avait qualifiée autrefois de « perle des Caraïbes ». Des zones d’ombre persistent. À l’époque, dit-on, cet exil ne doit être que temporaire. Il durera, en fait, 25 ans ! Bébé Doc coule des jours heureux, un temps en région parisienne, ou sur la Côte d’Azur. Il vit dans un château, roule dans des voitures de luxe. La justice bloque sur un de ses comptes en Suisse quelque 100 millions de dollars d’une fortune illégalement amassée. Mais sans pour autant bouleverser son train de vie de nanti. « Personne ne sait, personne ne peut répondre avec exactitude. 500 millions, 800 millions ou bien, chiffre rond, un milliard de dollars ? Ce dernier chiffre ne serait-il pas exagéré ? Les Duvalier avaient eu 29 ans pour faire fortune, et les paradis fiscaux où repose cette fortune sont muets… » précise le journaliste Christian Rudel. Quoi qu’il en soit, Paris a toujours fait montre de complaisance à l’égard d’un homme pourtant accusé de crimes contre l’humanité par de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme et des milliers d’Haïtiens en exil. Or, en 2011, à la surprise générale, alors que le pays connaît l’une de ses plus graves crises politiques un an après un terrible séisme, Jean-Claude Duvalier revient, comme si de rien n’était, en Haïti. Son « voyage » ne fait l’objet d’aucun contrôle. Pire encore, il regagne ses terres avec en poche un passeport diplomatique ; preuve que les autorités haïtiennes sont elles aussi très généreuses avec le dictateur, l’actuel président et ancien chanteur Michel Martelly en tête. Sous la pression des collectifs et de personnalités, la justice se penche enfin sur le cas de Bébé Doc. En janvier 2012, elle renvoie le satrape devant un tribunal correctionnel pour détournements de fonds. Mais laisse de côté les plaintes des opposants et des organisations de défense des droits de l’homme. La cour d’appel de Port-au-Prince autorise finalement, le 20 février 2014, l’ouverture d’une nouvelle enquête pour « crimes contre l’humanité ». C’est au terme de cette instruction que la décision devait être prise de le poursuivre ou non. Pendant ces trois années, le dictateur refuse de comparaître devant les juges et ses victimes. Il ose même encore fanfaronner en déclarant, sans trembler, « avoir fait le maximum pour assurer une vie décente » à ses compatriotes. Il n’aura finalement jamais à répondre de ses crimes : JeanClaude Duvalier est mort le 4 octobre 2014, à l’âge de 63 ans, d’une crise cardiaque, à Pétionville où il vivait aux côtés de la bourgeoisie nationale, qui a installé ses quartiers sur ces hauteurs de Port-au-Prince. Encore aujourd’hui, la société haïtienne porte les stigmates du duvaliérisme. Dans les années 1990 et 2000, les mandats de Jean-Bertrand Aristide, prêtre défroqué des bidonvilles qui a sombré dans un népotisme digne de celui de ses prédécesseurs, n’ont rien arrangé. Le pays connaît toujours une crise multidimensionnelle : sociale, économique, politique, institutionnelle. Les interventionnismes de la France et surtout des ÉtatsUnis ont réduit la nation de Toussaint Louverture et de Jean-Jacques Dessalines, le fondateur (souligné par nous) au statut de porte-avions américain et de terre d’accueil pour une kyrielle d’ONG peu scrupuleuses, qui tirent profit de la situation de ce pays, qui figure parmi les plus pauvres de la planète. Port-au-Prince est toujours plongée dans la spirale infernale de la dette, hypothéquant son émancipation de la dépendance dans laquelle on l’a réduite. La population est livrée à elle-même, abandonnée par des élites politiques et économiques qui ne vivent que pour elles-mêmes. « L’Humanité », 21 janvier 2011. (2) « Haïti, les chaînes d’Aristide », de Christian Rudel. Éditions de l’Atelier, 1994. L’Humanité 7 Février 2016 NICLAS EXPRESS INCOME TAX & INSURANCE AGENCY Niclas Pierre 1655 N. Federal Highway Hollywood, FL 33020 954.544.4405 Office: 305.759.8244 • 305.759.8485 Cell: 305.409.0213 Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016 nous poser à présent est celle qu’avait posée Lénine à l’aube de la Révolution d’Octobre 1917 : Que faire ? Il est certain que les actuels dirigeants et la classe politique haïtienne en général se moquent bien d’Haïti et qu’il ne faut s’attendre d’eux rien de bon. Donc, le premier objectif que doit se donner la gauche progressiste haïtienne et les éléments démocrates et patriotes, c’est de prendre le pouvoir, par la voie électorale de préférence. Naturellement, on ne saurait résoudre la problématique de l’enveloppement et de la paupérisation dégradante d’Haïti sans toucher au régime agraire, ni sans reverser l’instruction évasive, génératrice de la dépendance, inculquée par les Frères de l’Instruction Chrétienne, et le régime bovaryste qui coupe Haïti en deux entités inconciliables. Les Haïtiens doivent se réveiller de la zombification et non seulement revendiquer le droit à leur identité linguistique et culture afro-créole mais surtout l’affirmer et l’appliquer comme loi de redressement absolue de la nation. Ainsi donc, les premières démarches de tout gouvernement pro- Le siège central du parti à Delmas se joue seulement dans des circonstances fort rares, comme par exemple en 1986 et 1990. Le peuple haïtien a aussi des alliés naturels à la fois chez les autres peuples en lutte, mais aussi au sein des forces progressistes des pays dominants qui cherchent elles aussi à changer le système d’exploitation, d’exclusion et d’inégalité. Elles le font pour leur propre compte parce que elles aussi sont aliénées dans une société capitaliste inhumaine qui exploite et exclut l’Autre- c’est-à-dire, pour employer une métaphore statistique moderne, les 99% de la société ou de l’humanité. Bref, l’opposé des 1% de la société et de l’humanité qui profitent de ce que Marx appelle la plus-value du labeur exploité (ceux-ci incluent bien entendu les corporations, les banques et les complexes militaro-industriels des pays dominants). La question que nous devons gressiste haïtien doivent inclure les actions suivantes : 1) l’application d’une réforme agraire conséquente ; 2) la mise sur pied et la régularisation d’un nouveau système d’impôt sur les revenus et les biens qui dépassent un certain plafond ; 3) la réforme du système judiciaire sur une base révolutionnaire et efficace, un système nouveau qui protège tous les citoyens, particulièrement les pauvres et les plus vulnérables ; et 4) la réforme de la fonctionnalité ou l’intercommunication linguistique. En effet, l’une des grandes décisions que doit prendre un gouvernement progressiste, c’est de corriger, rendre justice à l’injustice qui est faite contre la langue nationale du peuple haïtien, une langue tenue et maintenue à l’état d’infériorité dans les rapports de langues entre le français et l’haïtien. Il faut une nouvelle instruction suite à la page(16) LACROIX MULTI SERVICES Fast Refund Also: Immigration Services Insurance: Auto • Life • Home • Commercial 7050 NE 2nd Avenue Miami, FL 33138 d’artistes en général, et aussi l’un des rares pays du monde à développer une langue et une culture indépendantes des modèles épistémiques occidentaux. Aujourd’hui encore, au risque de simplifier les choses, je dirais qu’Haïti comporte deux forces majeures, deux protagonistes qu’on peut considérer comme les ultimes décideurs de son vécu présent, voire de son futur : d’un côté la bourgeoisie mercantile et latifundiaire, très souvent alliée aux petit-bourgeois opportunistes de la classe politique et aux forces impérialistes qui veulent continuer le statut colonial d’Haïti- ou du moins le contrôler dans la pratique- et, de l’autre côté, les forces de la liberté qui ont combattu, et qui combattent encore, pour le droit d’Haïti- et de tous les peuples du monde- à l’autodétermination nationale, dans le cadre de la souveraineté populaire, y compris le droit à une vie décente, à l’habitat, à la nourriture, à l’éducation, etc. Le rapport de force entre ces deux forces protagonistes et antagonistes n’est pas toujours facile à délimiter dans la mesure que la souveraineté populaire Tel: 718-703-0168 * Cell: 347-249-8276 1209 Rogers Avenue, Brooklyn, NY 11226 www.lacroixmultiservices.com • Income Tax • Electronic Filing • Refund Anticipation Check (RAC) • Direct Deposit - IRS Check • Business Tax • Notary Public • Immigration Services • Translation, Preparation, Application, Inquiry letters • 6 Hour Defensive Driving Course • Fax Send & Receive • Resume • Property Management • Credit Repair Haiti Liberté/Haitian Times 15 suite de la page (5) suite de la page (15) Martelly de profil : une tête allongée, comme aplatie, foirée. Serait-ce le résultat de forcepsmal appliqués par un obstétricien tètmato lors de l’accouchement maternel ? Brrrr psychologique très complexe. En effet, sa violence outrageante, obtuse et obscène ne vise pas seulement les femmes. Tant s’en faut. Divers journalistes, des sénateurs (lors d’un dîner impromptu, privé, dans les salons de l’ex Premier ministre Conille), d’autres sénateurs (au palais national), l’honnête juge Jean Serge Joseph, des ministres plats et pleutres en ont fait l’amère expérience. Le magistrat en est même mort. Alors, qu’en pense le «psychanalyste» improvisé La Tulipe ? En effet, la misogynie n’est pas la seule au rendez-vous comportemental de Martelly. En effet, Jean Monard Métellus en a pris, lui aussi, un coup de «miso», si on me permet cette expression, un coup de mépris teinté de haine. S’agit-il alors de misandrie, de la part de Martelly ? La misandrie étant ce trait de caractère qui se manifeste par un sentiment de mépris ou d’hostilité à l›égard des hommes. Mais, le problème avec mon truc misandrique, c’est que la misandrie se rapporte à une attitude ou un sentiment exprimés par une femme, une idée de revanche envers les hommes, et qui comporte du reste un risque de dérive du combat féministe, risque relevé notamment par la philosophe Élisabeth Badinter (XY, de l’identité masculine, Odile Jacob, 1992). Or, Martelly n’est pas une femme. Comment m’en sortir psychanalytiquement parlant ? C’est vrai que certaines rumeurs, peut-être malveillantes, lui prêtent une nature amphibique. Dans le jargon imagé haïtien, Martelly serait un ‘‘homme-«amphibie»’’, à l’aise sur terre et sur mer, à l’aise «devant et derrière». Je n’ai évidemment pas besoin de m’expliquer. Franse pale, franse konprann. J’ai beau interrogé Alfred Adler, Pierre Janet, Carl Gustave Jung, Jacques Lacan, Jean Piaget, tous d’éminents psys, pour comprendre la sexualité «à deux sens» de Martelly, je n’ai pas pu avoir de réponse claire. Ils m’ont répondu ce que ma grand-mère paternelle aurait répondu : «Tanpri frè m, evite m biwo». Alors, moi, par prudence éthique et déontologique, je ouette mon corps. A la semaine prochaine. 7 février 2016 civique qui stipule que de même que les Lumières avaient favorisé et encouragé la révolution industrielle commencée en Angleterre et qui s’est propagée dans beaucoup de pays d’Europe et, plus tard, aux États-Unis, de même la langue haïtienne peut être un facteur de développement pour Haïti. Un mouvement politique qui aboutit à la victoire électorale de partis politiques qui défendent les intérêts et les aspirations du peuple haïtien peut susciter toute une effervescence révolutionnaire et ouvrir la voie à des changements fondamentaux. La seule grande condition de réussite d’un tel mouvement, c’est de se donner des leaders sérieux qui ont une vision positive pour le pays. Le mouvement doit choisir et se doter d’un leadership conséquent, réaliste et optimiste, composé d’hommes et de femmes conséquents, et non de magouilleurs, ni d’opportunistes susceptibles de liquider les intérêts du pays au profit de leurs propres intérêts mesquins et personnels. Nous reconnaissons qu’il est bien difficile de contrôler et de contenir les impulsions et tendances individuelles négatives dans un mouvement politique, mais c’est possible, et il incombe même à tout mouvement politique d’envergure, de mettre sur pied des mécanismes de prévention, des remparts pour ainsi dire, contre un tel dérapage, surtout pour empêcher autant que possible tout dommage aux objectifs libérationnels du mouvement politique, comme c’était le cas durant le processus révolutionnaire cubain. Le cas haïtien est certainement difficile à cause de différentes réalités historique, nationale, culturelle, conjoncturelle et géopolitique. Et ces particularités valent pour tous les peuples du monde. Cependant, le mouvement populaire haïtien doit finale- ment réaliser que le pays continuera à reculer aussi longtemps que nous perpétuerions les actions autodestructives telles les coups d’État, l’ourdissage de complots conspiratifs, les coups bas pour arriver à la tête, le mépris à l’égard des règles organisationnelles, le manque de l’esprit de suivi, etc. Nous le répétons, ces traits ne sont pas particuliers à Haïti et aux Haïtiens, vous pouvez les retrouver dans les expériences historiques de beaucoup d’autres peuples. Mais étant issue d’une expérience esclavagiste jointe à une révolution politique pour fonder une nation-la première et seule dans l’histoire-, Haïti s’inscrit dans une catégorie unique qui a causé des conséquences uniques (et iniques) et qui a très probablement besoin d’une solution unique. Naturellement, c’est le rôle et aussi la prérogative de tout mouvement révolutionnaire haïtien d’organiser et de formuler un protocole pour prévenir et contrer tout comportement individualiste ou groupusculaire nuisible au processus révolutionnaire qu’il entame. Nous voulions seulement indiquer avec ces mots quelques points importants pour stimuler la discussion dans le but d’atteindre, finalement, une compréhension rationnelle sur la problématique haïtienne et sa solution. Notes 5..Cf. Leslie Péan « Haïti : Au bord de l’implosion et de l’explosion », Alter Presse, 8 novembre 2015 : http://www.alterpresse.org/ spip.php?article19167#.VkC2V7erSig 6…« Haïti-Elections : Une vaste opération de fraudes électorales planifiées, dénonce une coalition de pl usieurs organisations » :http://www.alterpresse.org/spip.php?article19212#. Vks3F3arSig 7..Cf.: « Le rapport de la “Commission d’Évaluation Électorale Indépendante” remis à l’exécutif (of- ficiel) » : Alter Presse, 3 janvier 2016:http://www.alterpresse.org/spip. php?article19452#.Vo2C2PkrKig 8… Cf. « How Haiti helped Greece in its fight for independence », Hougansydney, 11 janvier 2016 : http://www.hougansydney. com/haiti/how-haiti-helped-greece-inits-fight-for-ndependence * Je préfère le néologisme enslavé que j’emprunte au néologisme étatsunien enslaved qui suggère que l’esclave n’est pas une caractéristique d’être, mais une condition imposée du dehors par autrui. A Suivre JETCO Shipping ● Boxes, Barrels, Containers ● Cheapest Rates & Best Service ● Door to Door Service to All 10 Haitian Departments ● Shipping within 6 Weeks Etienne Victorin 963 Rogers Avenue Brooklyn, NY 11226 Office: 718.856.2500 Cell: 347.998.7112 suite de la page (3) sérieux d’un journal comme Washington Post et son côté conservateur. Il ne publie pas d’articles à la légère. Or, ce Quotidien de la capitale américaine, généralement très bien renseigné, laisse entendre que Haïti se profile tout droit vers une occupation étrangère, soit de l’OEA, soit des EtatsUnis d’Amérique puisque jamais les acteurs ne vont s’entendre pour trouver une solution durable à la crisen qui secoue le pays. Pendant qu’on allait d’aventure en aventure, les anciens soldats démobilisés qui ont semé la panique dans les rues de Port-au-Prince, Pétion-Ville et certaines villes de province le vendredi 5 février s’amusaient à fouiller les voitures et procéder au contrôle d’identité des citoyens dans les rues tout au long du week-end précédant le départ du Président Martelly. Le ministre de la Défense, Lener Renauld, qui est à la fois chef de la diplomatie haïtienne, reconnaît aux anciens militaires le droit de manifester comme tout groupe constitué du pays. AMBIANCE EXPRESS Une semaine avant le départ de l’ex-Président Martelly, le ministre de la Défense s’était opposé catégoriquement à tout départ du Président sans qu’il n’y ait un successeur reconnu et légal. Certains parlaient même d’une déclaration ambiguë du ministre de l’armée, laissant planer l’ombre d’un coup d’Etat. Ce que l’intéressé avait démenti. C’est dire dans quel état de confusion la fin du mandat du Président Martelly avait entrainé le pays ce 7 février 2016. Après maintes palabres et des atermoiements inutiles de part et d’autre et des propositions diverses, un accord a finalement été trouvé de justesse samedi 6 février au petit matin entre les deux pouvoirs : Exécutif et Législatif. Ledit Accord a permis au Pouvoir législatif de constater le vide présidentiel et de l’autoriser à nommer en Assemblée Nationale un Président provisoire afin de permettre la continuité de l’Etat au niveau du Pouvoir Exécutif. Un vrai retour au système du 19e siècle. DANA CARIBBEAN CUISINE Evans Paul Toujours selon l’accord qui a exclu le Pouvoir judiciaire du jeu politique, un Premier ministre de consensus devrait être désigné et ratifié par le Parlement en vue de prendre la relève et de conduire l’action d’un gouvernement intérimaire et la poursuite du processus électoral interrompu le 24 janvier 2016. Cet accord qui subit déjà les assauts des G8 et des opposants Bar du Boulevard 2026 Nostrand Avenue Brooklyn, NY 11210 • Restaurant • Fritaille • Patés 2025 Nostrand Avenue (just off Farragut Road) Brooklyn, NY Breakfast • Lunch • Dinner Pâtés • Gateaux Catering • Delivery • Parties General Manager: Marie S Chef: Véronique Pillard Manager: Danaelle Bonheur 718.434.4287 718.484.2335 16 Haiti Liberté/Haitian Times tés, étaient donc chargés, aux noms de leurs pairs, de parapher cet ultime acte officiel de l’ère Martelly. Dans un discours solennel prononcé le dimanche 7 février 2016 devant les deux Chambres du Parlement réunies en Assemblée Nationale, le chef de l’Etat a reconnu son échec de ne pouvoir organiser les élections. De ce fait, c’est au Président de ladite Assemblée qu’il a remis l’écharpe présidentielle pour être conservée au Musée du Panthéon National Haïtien (MUPANAH). Ainsi s’achève dans la confusion et le désordre, le mandat de cinq années de Michel Joseph Martelly comme 56e Président de la République d’Haïti. Une aventure présidentielle commencée sous les huées et des haussements de tête en 2011 d’une partie de la population qui prend fin de la même manière sous les huées et les insultes d’un nombre encore plus élevé de ses concitoyens. Quelle aventure ! KATOU RESTAURANT Immaculeé Bakery & Restaurant C.C 2 Locations en Brooklyn 5012 Ave M (Entre E. 51 et Utica) 10h am – 10h pm Fritaille All Day, All Night FREE DELIVERY The Finest in Haitian Food radicaux hostiles à toute solution où le Président Martelly aurait eu une quelconque participation est à l’épreuve des critiques et des attaques de ces groupes et personnalités qui ont du mal à croire qu’ils ne sont pas en première ligne pour le partage du gâteau. Cette entente de la dernière heure, voire aux heures ultimes de la fin de l’aventure présidentielle de Martelly, a été possible ; grâce à divers intermédiaires haïtiens et internationaux. Particulièrement la Société civile haïtienne organisée, entre autres l’Eglise catholique du côté haïtien et Madame Sandra Honoré, chef du Core Groupe et de la MINUSTAH en Haïti pour l’internationale, servant de courroie de transmission entre plusieurs variantes et acteurs de ce conflits qui dure depuis pratiquement trois ans. Le Président de l’Assemblée Nationale, Jocelerme Privert et son Vice-Président Cholzer Chancy respectivement Président du Sénat et Président de la Chambre des dépu- Catering For All Occasions. Christenings, Weddings, Parties, Banquets, etc. 1347 Flatbush Avenue (bet. Foster & E. 26th St.) Brooklyn, NY 11226 718.676.7447 & 7448 Une innovation dans la cuisine haïtienne à Brooklyn Tous les plats haïtiens réalisés par une équipe de cordons bleus recrutés sous la supervision de Katou Griots – Poissons – Poissons Gros Sel – Dinde – Poulet – Cabri – Boeuf – Légumes Bouillon le samedi – Soupe le dimanche – Bouillie de banane le soir Appelez le 718-618-0920 Livraison à domicile Si vous avez du goût, vous ne lâcherez pas Katou Restaurant Spécialités • Pâtés • Pain • AK-100 • Gâteaux • Jus citron • Bonbon amidon • Bouchées • Cornets • Pain patate (sur commande) • Bouillon (chaque samedi) • Soupe (chaque dimanche) 1227 Nostrand Avenue (entre Hawthorne & Winthrop) Tél: 718.778.7188 1411 Nostrand Avenue (entre Linden & Martense) Tél: 718.941.2644 Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016 A travers le monde ! Bientôt une femme à la tête de l’ONU? Par François Clemenceau Un accord se dessine au sein des Nations unies pour désigner fin 2016 une femme comme secrétaire générale. Ce sont des dirigeantes de l’Europe de l’Est, comme la Bulgare Irina Bokova ou la Croate Vesna Pusic, qui sont pressenties pour succéder à Ban Ki-moon. Alors qu’en Amérique, Hillary Clinton conserve ses chances de remporter la Maison-Blanche, une autre campagne vient de commencer pour la succession du patron des Nations unies et il est fortement question que cette mission soit confiée pour la première fois à une femme. Accord tacite pour choisir une femme Depuis 1945, l’ONU a toujours été dirigée par des hommes. Tous issus d’une région du monde différente afin que les Nations unies ne soient pas assimilées à une organisation tenue par l’Occident. C’est ainsi que le SudCoréen Ban Ki-moon, qui quitte son poste à la fin de l’année, a été précédé par le Ghanéen Kofi Annan, l’Egyptien Boutros Ghali, un Péruvien comme Perez de Cuellar, un Birman ou des scandinaves. Chacun a laissé une empreinte personnelle et culturelle sur la façon de gérer cette machine à fabriquer du La Bulgare Irina Bokova et la Croate Vesna Pusic, favorites pour prendre la tête de l’ONU consensus mondial dans les grandes affaires de la planète. Qu’il s’agisse de la paix ou de la guerre, de la lutte contre la pauvreté ou contre le réchauffement climatique. La plupart de ces dirigeants ont progressivement placé des femmes à de hauts postes de responsabilité. Que ce soit dans le domaine de la santé ou des droits humains. Jusqu’à ce qu’aujourd’hui un accord tacite se dessine pour qu’une femme prenne la relève pour la première fois. La Bulgare Irina Bokova en favorite Si l’on veut parvenir à ce résultat tout en maintenant l’objectif de l’alternance des continents, il faudrait que la future secrétaire générale vienne des pays de l’Est, et les candidatures ne manquent pas…. Il y a d’abord la favorite, la Bulgare Irina Bokova, 63 ans, directrice générale de l’Unesco, une diplomate formée à Moscou, mais également à Harvard ; une candidate qui ne cesse de plaider en faveur du dialogue des civilisations. Sa principale concurrente déclarée pour le poste s’appelle Vesna Pusic, l’actuelle ministre des Affaires étrangères de Croatie, 63 ans également, sociologue de centre-gauche et très charismatique. Elle a fait preuve d’un grand sang-froid récemment dans la crise des migrants qui affecte l’Europe balkanique. Et pourrait, elle aussi, servir de pont entre l’Occident et la Russie à l’heure où le Conseil de sécurité reste profondément divisé sur les grandes crises internationales, notamment en Syrie. Parmi les autres femmes d’Europe de l’Est pressenties, il y a la ministre des Affaires étrangères de Moldavie Natalia Gherman, la ministre de la Défense de Géorgie, Tinatin Kidasheli. Mais il y a fort à craindre que Moscou mette son véto à ces candidatures en provenance de pays où la Russie gère des conflits gelés. La campagne pour une femme à la tête de l’ONU dispose déjà de nombreux soutiens, des Etats, des ONG, de multiples relais dans les sociétés civiles, non pas pour dire qu’une femme ferait mieux qu’un homme à ce poste ; mais que, 70 ans après sa création, il est temps pour l’ONU d’appliquer la parité. Le JDD 6 février 2016 La Bulgarie, Chypre, la Grèce, la Hongrie et la Roumanie établissent un front pro-israélien Le président Nikos Anastasiades et les Premiers ministres Benjamin Netanyahou et Alexis Tspiras B ulgarie, Chypre, la Grèce, la Hongrie et la Roumanie ont passé un accord avec l’État hébreu pour défendre ses positions au sein de l’Union européenne. Le 18 janvier, ces cinq États ont fait bloc pour contraindre les ministres européens des Affaires étrangères de retirer toute critique envers Israël du communiqué final de leur sommet mensuel . Le 29 janvier 2016, Chypre, la Grèce et Israël sont convenus d’un accord pour construire un gazoduc et exporter du gaz au sein de l’Union européenne. Pour ces deux États, il s’agit d’un retournement complet de politique à l’initiative d’Aléxis Tsípras. Réseau Voltaire 2 février 2016 Etats-Unis: Trump et Sanders gagnent le New Hampshire, défaite cuisante pour Clinton L e républicain Donald Trump et le démocrate Bernie Sanders ont largement remporté mardi les primaires présidentielles du New Hampshire, Hillary Clinton essuyant une première défaite cuisante dans une campagne imprévisible. M. Sanders, sénateur «démocrate-socialiste» de 74 ans, qui avait démarré sa campagne sans argent et sans soutien il y a neuf mois, a remporté 59% des suffrages démocrates, contre 39% à Mme Clinton, selon des résultats partiels portant sur la moitié des votes. L’ancienne secrétaire d’Etat était donnée perdante dans ce petit Etat du nordest, voisin de l’Etat du Vermont dont M. Sanders est sénateur, mais espérait combler au moins partiellement l’écart. Côté républicain, Donald Trump, le milliardaire de l’immobilier dénonçant l’incompétence des dirigeants politiques à coup de déclarations incendiaires, a obtenu 34% des voix républicaines, selon des résultats partiels. «Nous allons rendre à l’Amérique sa grandeur», s’est félicité le flamboyant milliardaire novice en politique après sa victoire, reprenant son slogan. «Je serai le président le plus grand en matière d’emplois que Dieu ait jamais créé», a-t-il ajouté. «Les gens veulent un vrai changement», a déclaré pour sa part Bernie Sanders, grand pourfendeur de Wall Street et apôtre d’une révolution politique. «Les gens du New Hampshire ont envoyé un profond message à l’establishment politique», a-t-il ajouté. La défaite de Mme Clinton est d’autant plus cuisante qu’elle avait gagné le New Hampshire en 2008 face à Barack Obama. Son mari, l’ancien président Bill Clinton, était venu ces derniers jours appuyer sa campagne dans le New Hampshire, critiquant violemment M. Sanders. John Kasich, gouverneur républicain modéré de l’Ohio, a créé la surprise en arrivant deuxième à 16%. Il avait mené une campagne intense dans le New Hampshire, la plupart du temps loin des projecteurs. Le sénateur ultra-conservateur du Texas Ted Cruz, gagnant de l’Iowa est arrivé 3e à 12%, talonné par l’ancien gouverneur de Floride Jeb Bush. Les candidats Hillary Clinton, Donald Trump et Bernie Sanders Le télégénique sénateur de Floride Marco Rubio, qui s’était ridiculisé samedi dernier dans un débat républicain en répétant mécaniquement la même phrase critiquant Barack Obama, a fait beaucoup moins bien que dans l’Iowa, premier Etat à voter la semaine dernière, à 11% des voix. Le tout petit New Hampshire Venus (1,3 million d’habitants) était le deuxième Etat américain à voter, huit jours après l’Iowa, dans le long processus, Etat par Etat, qui va permettre de désigner cet été les deux candidats, démocrate et républicain, à la Maison Blanche. Libération 10 février 2016 CATERING & TAKE-OUT RESTAURANT Specializing in Caribbean & American Cuisine Now 2 Locations in Brooklyn We do Catering Available for all Occasions Fritaille etc.. 670 Rogers Avenue (Corner of Clarkson Ave) Brooklyn, NY 11226 “Venus, l’entroit idéal” 718-287-4949 Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016 1738 Flatbush Avenue (b/t Aves I & J) 718.258.0509 2816 Church Avenue (b/t Nostrand & Rogers Aves.) 718.856.2100 Haiti Liberté/Haitian Times 17 Le poète Ashraf Fayadh échappe à la peine de mort, mais condamné à 8 ans de prison et 800 coups de fouet! La colère abyssale d’Haïti Le coup d’État et l’occupation ont-ils aidé Haïti ? Par Michel Lapierre E Manifestation en solidarité avec M. Fayadh Par Ben Hubbard “Je suis l’expérience de l’enfer sur la planète Terre !” Arabie saoudite : Mardi, un tribunal saoudien a révisé la peine prononcée contre un poète palestinien apatride, accusé d’apostasie, en commuant la sentence de mort en huit ans de prison et 800 coups fouet, en plus de la repentance publique, a déclaré l’avocat du condamné. L e poète, Ashraf Fayadh, à été condamné à la décapitation, après avoir été déclaré coupable d’apostasie, en novembre dernier. Cette condamnation se basait en partie sur les recueils de poésies qu’il avait publiés. Le verdict a provoqué l’indignation d’artistes et d’organisations des droits humains, partout dans le monde, alors qu’en même temps les responsables saoudiens cherchaient à réfuter toute comparaison entre leur application de la charia et les pratiques de l’organisation extrémiste appelée État islamique. Ce verdict a été aussi prononcé vers la fin de l’année pendant laquelle les autorités saoudiennes ont procédé au plus grand nombre d’exécutions depuis deux décennies. C’était peu de temps avant l’exécution en masse de 47 hommes accusés de terrorisme, parmi lesquels un clerc chiite qui avait appelé à la chute de la famille royale. M. Fayadh, 35 ans, n’était pas connu comme opposant politique. Il est né en Arabie saoudite de parents apatrides, originaires de Palestine. En d’autres termes, il est privé de nationalité et dispose de pièces d’identité délivrées par l’Égypte. Il était très actif sur la scène artistique contemporaine, plutôt réduite en Arabie saoudite. Il œuvrait pour la sortir de l’ombre. Il a organisé des expositions dans son pays d’accueil et à l’étranger. En 2013, il a été interviewé par une chaîne de télé saoudienne au sujet d’une exposition qu’il avait organisée à Djeddah, dont le titre était Mostly Visible. Les tracasseries judiciaires commencent en 2013, lorsqu’il est arrêté dans la ville d’Abha, au sud-ouest de l’Arabie saoudite, suite à une altercation dans un café. Il sera relâché par la suite, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui. Peu après, il est de nouveau arrêté. On l’accuse de blasphème et de relations illicites avec des femmes. D’après les actes judiciaires, l’accusation se base sur des photographies et sur le contenu de son recueil de poésie, publié à l’étranger quelques années plus tôt. Il a été déclaré coupable et condamné à quatre ans de prison et à 800 coups de fouets. Mais cette sentence avait été rejetée en appel. Rejugé, il était condamné à mort. Même si certains responsables saoudiens admettent en privé que le jugement était trop sévère, les instances judiciaires du royaume restent entre les mains d’un clergé très conservateur, qui a les coudées franches pour définir les crimes et prononcer les châtiments qu’il juge appropriés. Les tribunaux saoudiens ont prononcé des peines aussi sévères contre ceux qu’ils considèrent comme une menace contre la nature religieuse de l’État. En 2014, ils ont condamné Raef Badawi, un blogueur progressiste qui critiquait 18 Le poète Ashraf Fayah l’establishment religieux, à 10 ans in prison et une lourde amende, en plus de 1000 coups de fouet échelonnés dans le temps. Les 50 premiers coups fouet administrés en public l’année dernière ont suscité des condamnations partout dans le monde. Depuis, M. Badawi n’a subi aucune nouvelle flagellation publique, même s’il reste encore en prison. Abdulrahman al-Lahim, l’avocat de M. Fayadh, a interjeté appel et la cour a prononcé le nouveau verdict ce mardi, d’après un communiqué posté par Me. Lahim sur son compte Twitter . Le communiqué dit que les juges considèrent encore M. Fayadh comme coupable, mais ont retiré la peine de mort, la commuant en huit ans de prison et 800 coups de fouet, administrés par tranches de 50 par séance. D’après le même communiqué, M. Fayadh devrait aussi dénoncer ses propres écrits en public, par l’intermédiaire des médias officiels saoudiens. Me. Lahim déclare aussi qu’il va de nouveau interjeter appel. Les responsables saoudiens n’ont fait aucun commentaire sur l’affaire Fayadh et n’ont donné aucune suite aux sollicitations des médias qui demandaient leur avis sur le sujet. « De notre point de vue, cette affaire n’aurait jamais dû avoir lieu », a dit Adam Coogle, a chercheur chez Human Rights Watch. Il dit : « La peine de mort a été écartée. Ce qui est déjà bien, à mon avis, mais que le “crime” de liberté d’expression soit puni par huit ans de prison et 800 coups de fouet, est une absurdité ». PEN America, une organisation militant pour la liberté de la presse qui a médiatisé l’affaire de l’inculpation et du châtiment infligé à M. Fayadh, a elle aussi eu une réaction mitigée. Karin Deutsch Karlekar, la directrice des Free Expression Programs de PEN America, déclare : « Le fait qu’Ashraf ne risque plus la décapitation nous soulage, mais ce sentiment de soulagement est assombri par l’injustice sans bornes et la cruauté du nouveau verdict prononcé contre lui, parce qu’il a fait usage du droit à l’expression artistique, un acte on peut plus humain. Les mots ne sauraient constituer des crimes ». Quelques poèmes d’Ashraf Fayah, Traduits de l’arabe par le poète marocain Abdellatif Laâbi, extraits du recueil Instructions internes, publié en 2007 chez Dar al Farabi, Beyrouth Le remède Tu démentiras toutes les informations les revues de presse les analyses des spécialistes en dernier cri de la mode Tu n’abuseras pas du sommeil et du téléphone portable Tu t’exerceras un peu à la mort Haiti Liberté/Haitian Times n janvier à la suite de manifestations dénonçant les fraudes au premier tour de l’élection présidentielle en Haïti, on reportait le second tour à une date indéterminée. L’occupation onusienne du pays déchiré, Justin Podur spécialiste torontois des mouvements sociaux, en relève les causes dans La nouvelle dictature d’Haïti. C’est comme si le monde n’avait pas pardonné à Haïti d’avoir été en 1804 le premier État noir et le fruit d’une révolte d’esclaves. Podur est très conscient de la profondeur anthropologique de la question haïtienne. Son analyse montre que la perception que l’on a du pays le plus pauvre des Amériques relève souvent d’un jugement partial sur la condition humaine. N’est-il pas hallucinant de constater que les médias, même ceux de gauche, ont en général accordé un crédit aveugle aux rumeurs sur la corruption et la cruauté de Jean Bertrand Aristide, premier président d’Haïti démocratiquement élu et ayant joui d’un vaste appui populaire ? L’essayiste né en 1977 ne se rallie pas à l’opinion dominante mais à celle de l’avocat afro-américain Randall Roberson et du philosophe canadien Peter Hallward. Ceux-ci défendent le prêtre laïcisé inspiré par la Théologie de Tu te débarrasseras de toutes les photos que tu as gardées de ton enfance de ton adolescence, de ta pauvreté de ton ex-aimée des contes de ta grand-mère et de tes virées nocturnes pour t’attaquer à certaines prétendues vertus Tu utiliseras de l’eau chaude pour ta douche et te laveras les pieds chaque fois que tu ôteras tes chaussettes Tu feras tiennes les expériences de ceux qui viendront après toi Tu écriras ton nom à l’envers sur le miroir Tu mangeras avec la main droite et laisseras le reste à ceux qui méritent plus que toi ta bouche trempée dans le pétrole *** Logique La vieille porte applaudit le ballet du vent avec les arbres La vieille porte n’a pas deux paumes et les arbres n’ont pas été au conservatoire Le vent est un être invisible même quand il danse avec les arbres *** Corbeau volant sur deux bâtons Dieu était sur son trône écoutant les contre-louanges et te punissant sans discontinuer pour ton vol suspect au-dessus des cadavres parfumés Dieu sur son trône Il a créé l’oiseau et lui a appris à voler à quérir sa nourriture Il lui a appris à chuter toutes les chutes interdites et permises Dieu sur son trône Et tu essaies maintenant de réparer tes ailes Tu es là à apprendre une autre leçon : ce qui t’a échappé de ce que font les oiseaux et de ce que l’on peut récupérer d’un plumage ingrat que l’eau n’a pas trop mouillé Dieu sur son trône Il te prive de la faculté de voler pour que tu ne puisses pas regarder à la dérobée les terrasses des villes peu habituées à ton envol Traduit de l’anglais par Geneviève Boulanger Écosociété Montréal 2016, 248 pages la Libération, héros des miséreux et victime du coup d’État de 2004. Hallward résume on ne peut mieux les choses. Le renversement d’Aristide lui apparaît comme « La confirmation d’une thèse récurrente dans la presse occidentale : les pauvres Noirs demeurent incapables de se gouverner eux-mêmes». Le président devait révéler qu’en 2004 les États-Unis l’avaient kidnappé. Lors de son retour momentané d’exil après le séisme de 2010 qui dévasta et pour que les cordes à linge ne soient pas souillées par tes crottes *** Autre forme du cœur Fais sonner la cloche et débarrasse ton hiver de ta triste chanson Le disque repasse et le magnétophone ne souffre pas de l’humidité « My funny Valentine∗ » repasse Le saint au cœur percé d’une flèche chante Le saint chante et prie Dieu de nous prémunir de tout mal Dieu nous aime Dieu nous éprouve nous use et nous demande des comptes Il nous châtie et parfois nous pardonne Dieu, j’implore ton pardon Je l’implore aussi pour toutes les femmes et les amoureux, tous *** Amnistie Au-dessous de la ligne du silence les moustiques sont très agaçants On dirait qu’ils s’adonnent au trafic du sommeil Haïti, il se montra discret sur le fait dans une interview que Podur rapporte et où l’on ne dénote nulle rancœur chez un homme surtout inquiet de l’avenir de son pays. L’essayiste juge qu’il est trop facile de blâmer Aristide et la masse d’indigents qui le vénèrent à cause du souci que le président avait de corriger la terrible inégalité sociale en Haïti. Son argumentation est sans réplique : « Comme le développement économique d’Haïti n’a jamais été entre les mains des Haïtiens eux-mêmes, on ne peut leur reprocher leur mauvaise gestion. Lorsqu’un gouvernement démocratique souverain sera à la tête du pays, on en reparlera». Or, le coup d’État et le séisme ont permis une occupation onusienne avec la participation de la France, du Canada et surtout des États-Unis pour renforcer l’alliance entre ces pays et la minorité privilégiée en étouffant un mouvement populaire incontrôlable [souligné par la rédaction]. La colère des miséreux déconcerte même des organisations progressistes venues les aider en les dominant. La leçon du livre de Podur crève les yeux : la misère d’Haïti reste plus que toute théorie de gauche le défi le plus criant à l’ordre économique mondial. Michel Lapierre Collaborateur Le Devoir Le Devoir 6-7 février 2016 dans ta cellule de prisonnier comme si ta façon de dormir était une violation flagrante des accords de Genève et autres traités internationaux Retiens-toi Tu ne peux pas pisser ici Danse un peu sautille et trouble la gravité des funérailles Gare ! Le café aussi est un diurétique Je suis debout, tout nu chaque jour sans Jugement dernier sans que personne ne souffle dans le cor car je suis d’avance ressuscité Je suis l’expérience de l’enfer sur la planète Terre ! La terre cet enfer apprêté pour… les réfugiés NY Times 3 Février 2016 Traduit par Mohamed Bouriga Edité par Fausto Giudice Tlaxcala 4 Février 2016 RINCHER Director: Florence Comeau Interlink Translation Services * Translations * Interpreters * Immigration Services * Resumé * Fax Send & Receive * Much more. English • French • Kreyòl • Spanish Translations Cheapest in Town Birth Certificate • Resume • Divorce/Marraige Certificates Universal Book Store Languages • Religious • Political • History • Educational Radio Optimum Mondiale Advertising • Radios • Annonces • Nouvelles Tel: 718-363-1585 899 Franklin Avenue, Brooklyn, NY 11225 826 Rogers Avenue Brooklyn, NY 11226 (718) 282-4033 Email: [email protected] Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016 Personnage de la semaine Mme Marie Pologne René, un échantillon d’évidence Par Lesly Eustache N ée au Cap-Haïtien, elle a grandi à Port-au-Prince où elle a fait ses études primaires et secondaires. Marie Pologne René, née Jacques, est la veuve du feu Grégoire René de Haïti Radiale. À l’âge de 18 ans, elle fréquentait l’Université de Genève pour se spécialiser en psychologie. Chemin faisant, elle développait un intérêt particulier pour la psychopédagogie et la théorie de développement de Jean Piaget, qui était son mentor et l’avait influencée. À 23 ans, déjà l’on retrouvait Pologne aux Etats Unis à titre de professeur à l’Université de Montclair State de New Jersey. Grace à un doctorat en psychologie du développement, elle a enseigné dans plusieurs universités à New York telles que : New York Uni- versity, Pace, et Baruch College. Elle avait développé un modèle de pédagogie basée sur la théorie de développement de Piaget, qu’elle a enregistré à la bibliothèque du Congrès des Etats Unis, et cela lui a permis d’ouvrir en 1979, à New York, une école dénommée Académie haïtienne. Elle commença cette école avec 3 élèves dans le sous-sol de sa maison. L’année suivante, le nombre d’élèves augmentait tellement que le sous-sol ne pouvait plus les accommoder ; ce qui l’obligea à chercher un endroit plus spacieux. Ainsi, Mme René louait 2 salles de classe pour l’Académie à l’école Saint Françis d’Assisi; puis tout le bâtiment l’année suivante ; vue que l’Académie avait connu une expansion extraordinaire en offrant des classes enseignées en trois langues: Anglais, Français, et Créole de la maternelle à la 8e année ; pour ajouter plus tard Mme veuve Marie Pologne René les 4 derniers niveaux de l’école sec- ondaire. Par la suite, elle va encore changer d’adresse en se transférant au numéro 15 de l’avenue Snyder à Brooklyn avant d’acheter un grand bâtiment pour abriter son établissement au numéro 95 de l’avenue Lexington, à Brooklyn. L’impact que l’académie haïtienne a fait dans l’éducation de base était si grand qu’il lui avait valu l’attention des autorités de New York. Cependant, ayant toujours eu Haïti dans sa peau, après le départ de Jean-Claude Duvalier, Mme René a ouvert en Octobre 1986, une annexe de l’Académie à Port-au-Prince, dans les environs de Delmas 33. Donnant la priorité à son pays, en 1991, elle a décidé de fermer totalement l’établissement de New York, pour se consacrer à servir sa terre natale ; sachant qu’Haïti a grand besoin de son utilité. Ainsi, elle s’est établie dans le pays et a acheté un terrain de plus de 8 hectares, à 25 kilomètres au nord de Port-au-Prince, sur lequel elle a construit un campus. L’école, qui avait commencé dans un sous-sol avec 3 étudiants, a été transformée en un large campus qui abrite, premièrement, une école classique qui offre deux modèles d’éducation ; l’une basée sur le système américain et l’autre sur le système haïtien; deuxièmement, une université inaugurée en 1993 composée de différentes facultés telles que ; Agronomie, Génie , Gestions et Sciences économiques, Médecine, Sciences infirmières, Médecine vétérinaire, Pharmacologie, Technologie médicale, Physiothérapie, Sciences informatiques ; troisièmement, un centre de santé, inauguré en 1994; et, quatrièmement, un institut technique professionnel. Malheureusement, en 2014, suite à la page(14) Classified Directory AUTO DONATIONS Donate your car to Wheels For Wishes, benefiting Make-A-Wish. We offer free towing and your donation is 100% tax deductible. Call (855) 376-9474 DISC JOCKEY House party DJ for all Haitian or Caribbean parties. Call or text 347.379.5765. Ask for Junior. 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Un jury qualifié (de 109 personnes) a pu faire le difficile triage pour tirer ces 10 conquérants; entre ceux qui n’ont pu se départager: Pereira-Colas, Pasquet-Widmaier, Albert-Cajuste, ou Cubano-Timanno, pour arriver aux 10+ 4 des ‘’Top 10 ‘’vocalistes masculins. No 2. Guy Durosier (Portau-Prince, 1932 – Kirkland, 1999) «Le souffle puissant d’Haïti» G uy Durosier reste et demeure le plus versatile musicien et le plus éminent des vocalistes haïtiens, l’éternel virtuose et le maître de l’environnement sonore par sa voix à la fois dominante, chaleureuse et musicienne. Pourtant, ne mentionner que ses qualités de chanteur serait faire fi de son incroyable armada musicale, lui, “ce touche à tout”, ce “multi-instrumentiste” achevé, que ce soit au saxophone, à la flûte, la contrebasse, au clavier, au tambour etc. Malgré tout, c’est pour son époustouflant gosier que la grande Edith Piaf le surnomma “Le souffle puissant d’Haïti”. Sa facture vocale extraordinaire le désigna comme l’un des plus talentueux chanteurs de son ère, avec une imagination harmonique, un sens profond de l’improvisation et une tessiture tout à fait grandiose. Lesquels l’ont imposé à la fois en chanteur caractéristique et technique. Mais aussi, un inventif interprète, plus qu’un compositeur prolifique. Comme preuves, ces multiples succès en Français, Anglais, Espagnol etc ; qu’il a repris et réinventés dont : A la bèl ou bèl (G.Harrison/ Beatles), Le cabotin (C. Aznavour (1)) ,en les colorant de sa propre estampille, comme un peintre maîtrisant allègrement son pinceau , comme il l’a acclamé :’’ Donnez-moi quelques planches et quelques spectateurs et j’aurai du génie’’. Dans cette veine, Raoul Guillaume l’a décrit comme celui qui pouvait prendre n’importe quelles rangaines anodines pour en faire des succès spontanés, telles: Andrea, Oungan kabrit ô, Léogane, 3 bébés, Qu’est-ce qui frappe à ma porte ? et tant d’autres. Tandis que pour Issa Sahieh, qui en avait vu tant d’autres à travers le monde, Guy était un phénomène dans une classe tout à lui-même. Il fut de ce fait admis très jeune au cercle des grands de l’époque, tels: “Dòdòf” Legros, dont le timbre puissant l’influença amplement.Mais c’est l’orchestre du maestro Issa El Sahieh qui le révéla au grand public après qu’il eut prit d’assaut ce groupe sans s’annoncer, lors d’un spectacle au Paramount Ciné en 1945. Lorsqu’ un adolescent assis dans la salle à coté de sa mère, fit irruption sur le podium en s’emparant du sax qu’il en fit voir de toutes les couleurs, dans de lumineuses improvisations qui conquirent l’assistance d’emblée. C’est à partir de là qu’il apprit la technique de l’orchestration. Il n’avait que quatorze ans. Subséquemment, il devint l’un des arrangeurs attitrés du groupe. Sa première composition à succès fut Ma brune, écrite en collaboration avec le saxophoniste Roland Guillaume. A partir de là, c’est la reconnaissance internationale, suivie d’une folle idylle entre Guy et le public haïtien. Devenu star à part entière, il fonda son propre groupe et fut partout réclamé. Dès ce moment, il entreprit d’interminables tournées: Washington, Seattle, Hollywood, Los Angeles, San Francisco, Vancouver, New York, Californie etc. De retour en Haïti, sa nouvelle composition “Machann chabon” fut sur toutes les lèvres. Ce fut une interprétation du hit: Donkey de Mighty Sparrow, en y ajoutant des textes natifs comme:“Machan chabon souple mwen/Bourik la bouke ranni / Men tout la sentjounen / Lapranni lapranni / Kenbe dyòl li”.On était au début du duvaliérisme infernal et la malice populaire y ajouta son grain de sel en y pointant du doigt Poméro, le vulgaire propagandiste de F. Duvalier pour se moquer du nouveau régime. Par peur de représailles, Guy laissa le pays en 1959. Il échoit en France où il côtoya les grands de ce pays dont Edith Piaf avec laquelle il se lia d’amitié. Dans la ville lumière, sa composition, Courrier d’Haïti, fit de lui un succès confirmé. Les continents sont tour à tour visités: l’Europe, l ‘Asie, l’Afrique, les Amériques (Nord et Sud); les grandes villes: Stocklom, Laos, Bombay, TelAviv, Singapour, Munich et Londres où il conquit la princesse Margareth. Au début des années 1960, il s’installa au Canada où il fut reçu en fils adoptif, chan- tant “…la blancheur et l’hiver resplendissants de Québec”, dans “Québec et mon cœur”, charmant la belle “Michaëlle”. Il entreprit de nouvelles initiatives dont: Caprices d’Haïti, réalisée conjointement avec Fritz Pereira et Alphonse Simon. Dans les années 1960, “Le souffle puissant d’Haïti” compta à son palmarès 32 villes canadiennes. Il triompha dans les grands temples internationaux de la musique tels: l’Olympia de Paris, et le Carnegie Hall de New York qu’il prit d’assaut avec la complicité du grand Raymond Sicot. Mais ce monstre de la scène, ovationné, adulé, admiré en terre étrangère n’était point prophète en son propre pays. En fait, interdit de séjour dans son patelin natal, il vivait en paria. Malgré des succès éclatants, c’est la nostalgie de la terre d’origine qui lui inspira des idées triomphantes. Il entama une opération de charme avec Nous, dédié à la mémoire de M. Luther King;’’ Haïti, c’est toi que je préfère’’, vantant les prouesses de ses ancêtres; et, Si w al an Ayiti, qui alla droit au cœur du vieux dictateur moribond “papa doc” .Ultérieurement, des tractations furent engagées pour le retour triomphal de Guy au bercail. En fait le régime l’avait déjà coopté à travers son représentant macoute à Montréal, l’assassin Roger Lafontant en disgrâce au Canada. Cependant après nombre de dérapages au pays, en chantant durant l’enterrement du diabolique François Duvalier, Guy s’esquiva à l’anglaise pour recommencer ailleurs ce qu’il savait faire le mieux: la musique. Et, entre deux, trois albums: “Deux fois vingt ans”, “Dix ans après”, “D’une génération à une autre”, Guy Durosier «le second des vocalistes haïtiens» Guy Durosier, le génie vagabond, l’éternel paria, est de retour sur les routes du monde. La Suède, Paris, et la Colombie, où il s’y était installé pendant huit années, en s’imposant comme compositeur de musique de films. Le Venezuela, le Brésil, le Canada, et les Bahamas devinrent tour à tour ses terres d’accueil. Après la chute de “baby doc” en 1986, un large public le reçut chaleureusement au pays. Il avait beaucoup vieilli sans rien perdre de son génie. Et tout un chacun se contentait simplement d’écouter ce joyau d’Haïti Thomas. Cette espèce rare, en voie d’extinction, demeurait malgré tout, un vrai trésor national. Dans les années 1990, ce fut un Guy épuisé qui alla se fixer à Kirkland, (EUA), près de Seattle, avec sa famille. Il y concocta la sensationnelle “Réminiscences Haïtiennes”, une œuvre de grande qualité, imprégnée d’une incroyable richesse ,dont il était obligé d’aller puiser des vibrations natives, accom- pagné superbement par le célèbre Orchestre Philharmonique Sainte, dans l’album. La dernière fois qu’il joua pour ses compatriotes, fut en Décembre 1998, au luxueux Astoria World Manor à Queens. Sous une apparence frêle et maladive, il restait inspiré, au piano ou au sax; et son incomparable gazouillement ne paraissait point altéré par l’âge ou la maladie. Une nouvelle fois, il s’excusa de s’être fait piéger par la politique: “Il faut comprendre” disait-il, “j’étais jeune, il faut comprendre…” Une rare occurrence dans un tel milieu, pour une figure aussi gigantesque d’admettre sa faute sans essayer de se justifier. Un tel acte le grandit aux yeux de plus d’un. Guy Durosier s’éteignit le 18 août 1999, suite aux complications d’un cancer du poumon. Le plus contradictoire et le plus éminent de son temps, il s’est distingué comme l’un des éternels conquérants de l’espace sonore du terroir et de la musique universelle. RED HOOK SHIPPING SHIPPING FULL CONTAINER LOADS & VEHICLES TO HAITI, JAMAICA, GUYANA AND THE REST OF THE CARIBBEAN ISLANDS Boxes ● Barrels ● Containers ● Vehicles Direct shipping from Brooklyn, NY to Haiti We own 3 ships: Sloman Rover, Trans Gulf & Glamor. 973-690-5363 YON KONEKSY O N DIREK POU HAITI WEEKLY SAILING FROM NY & NJ PORTS FASTEST TRANSIT TIME IN THE INDUSTRY Direct to Port-au-Prince, Miragoâne & St. Marc 12 DAYS TO HAITI We specalize in shipping full container loads with personal effects, household goods, commercial cargo, cars, trucks, buses from NY port to Haiti every week, sailing time 10-12 days. 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