non à un pouvoir martelliste sans martelly ! parade d

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non à un pouvoir martelliste sans martelly ! parade d
Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016
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PARADE D’HOMMES ARMÉS OU
D’ANCIENS MILITAIRES ?
English
Page 9
La domination
étrangère et
le régime de
Martelly
Page 7
Voir page 4
Le vendredi 5 février dernier, justement à deux jours de la fin du mandat du Président Michel Martelly, un
contingent d’hommes habillés en vert olive et armés jusqu’aux dents circulaient en Jeeps, en voitures et à
bord de motocyclettes dans plusieurs rues de la capitale.
NON À UN POUVOIR
MARTELLISTE SANS MARTELLY !
Voir page 4
Le président sortant Michel Martelly et son Premier ministre de facto Evans Paul au Parlement le 7 février 2016
Une nouvelle
étape dans
l’effondrement
de l’économie
mondiale !
Page 10
Etats-Unis:
Trump et Sanders
gagnent le New
Hampshire, défaite
cuisante pour
Clinton
Page 17
Editorial
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Ni carnaval ni danses populaires !
Par Berthony Dupont
T
out est mal qui finit mal! Ainsi donc, l’impérialisme a jeté
tous ses moyens dans la balance pour faciliter une sortie honorable à son valet Michel Martelly, dans le dessein de
contrôler la situation. Il est bien évident que ce qui s’est passé
le 7 février 2016 a, dans une certaine mesure, beaucoup de
ressemblances avec le vécu du 7 février 1986. En vérité,
seul le masque du pouvoir va changer de sorte que tous ces
événements sont rattachés par un même lien historique : la
domination néocoloniale.
Ne nous faisons aucune illusion ! Les acteurs haïtiens ont
signé un accord de sortie de crise ; mais c’est seulement un accord pour la façade, un accord de la honte devrait-on dire qui
a été mis en scène au Parlement le dimanche 7 février dernier.
Ce n’est autre chose qu’un accord contre les aspirations du
peuple concocté par les membres de la délégation de l’OEA
sous les auspices du Core Group. Tout ce folklore se ramène
à une volonté évidente, celle d’assurer par tous les moyens
la pérennité de la domination impériale pour permettre aux
vautours internationaux de satisfaire leur soif inextinguible
de pillage des richesses de notre pays.
Dans le contexte du gouvernement provisoire que le
Parlement aura à nous présenter, le politicien idéal sur lequel les forces impériales comptent miser pour la présidence
provisoire est déjà connu dans les couloirs des chancelleries
occidentales. Il s’agira simplement de dicter son nom aux parlementaires contestés pour qu’il soit validé. L’on se souvient
que le sénat haïtien, après le début de l’occupation américaine
en 1915, avait voté pour élire Philippe Sudre Dartiguenave,
parce que bien avant le vote, Washington leur avait indiqué
qu’il avait porté son choix sur Dartiguenave.
En ce sens, l’équivalent de Dartiguenave en 2016 ne
sera pas tout à fait différent de son prédécesseur, ni dans ses
options, ni dans ses objectifs. Les prochains acteurs ne seront
autres que des acolytes qui vont tout simplement changer de
noms sans pour autant modifier leurs conceptions du pouvoir,
la manière de l’exercer en conformité avec la doctrine politique telle qu’elle prévalait sous le régime corrompu déchu de
Martelly, vassal des puissances exploiteuses. Ils reposeront
sur un élément qui a toujours guidé l’action des dirigeants
fantoches : la consolidation de la stratégie fondamentale des
puissances tutrices.
Ils ne seront donc que des avocats de l’accord de la honte au détriment des revendications populaires qui demandent
encore l’annulation complète des deux mascarades électorales. Position que ni le G8, ni Fanmi Lavalas ne font siennes
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3, 2ème Impasse Lavaud
Port-au-Prince, Haiti
; vu qu’ils sont encore à la recherche d’un compromis avec
le Parlement et l’Exécutif. Cependant jusqu’à maintenant, la
démarche de l’opposition n’est pas cohérente, elle est plutôt
contradictoire, vu que leurs parlementaires qui n’ont pas été
élus, c’est-à-dire qui ont été sélectionnés, siègent confortablement au Parlement. Ils ont été même présents au cérémonial
du départ de Martelly , et de fait certains d’entre eux sont
actuellement membres de la commission bicamérale chargée
d’établir les procédures et d’étudier les dossiers des candidats
à la présidence provisoire de la République. En laissant faire
ainsi, il n’y a vraiment pas de différence notable entre ce que
réclame le G8 et l’accord concocté par Martelly et le Parlement
aux ordres de Washington. C’est au fait légitimer cet accord.
Cette médecine de totale confusion que veulent administrer les barons du régime et ceux de l’opposition n’est qu’un
cautère sur une jambe. Il nous faut éviter qu’elle fasse recette
au sein de la mobilisation populaire.
Quand pour le G-8 « la trêve sollicitée passe préalablement par la reconnaissance formelle par les deux “assemblées parlementaires” de l’existence d’une crise électorale en
Haïti et de la nécessité de mettre en place une Commission
d’Enquête et de Vérification Electorale chargée de restituer la
sincérité du scrutin ». Il s’agit en fait de trouver un moyen
(bancal) susceptible de reconnaitre le 9 août et le 25 octobre
comme s’il y avait eu des élections, alors qu’il n’en a pas eu.
Le G8 est même allé plus loin en faisant des yeux
doux à la Primature puisqu’ayant fait référence à la « position
moins tapageuse » « plus raisonnable invitant au dialogue»
du Premier ministre de facto Evans Paul. Or les revendications populaires fondamentales sont loin d’être prises en considération ni par l’opposition ni par le pouvoir de facto. Alors
que signifie cette trêve que réclament les protagonistes ? Elle
ressemble davantage à ces accalmies précaires annonciatrices
de lendemains orageux contre les masses populaires.
Bref, à l’ordre du jour, le moment n’est pas aux arrangements tortueux de classe, encore moins à la réconciliation,
non plus aux danses populaires. Le départ de Martelly ne
modifie en rien la menace qui continue de peser sur le peuple,
sur ses aspirations et son combat.
Non ! Le moment n’était pas au carnaval, mais à la mobilisation pour faire face à ceux qui veulent défendre et réaliser le rêve des ennemis du pays, et les vaincre.
Un seul mot d’ordre reste l’annulation totale de toute la
mascarade électorale. On dansera plus tard, quand on aura
fini par se libérer du carcan impérial et quand le dernier soldat de la force d’occupation, la Minustah, aura quitté le sol
dessalinien. Un dicton haïtien résume on ne peut mieux les
choses : nan pwen wout pa bwa.
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Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016
A Travers Haiti
Haïti, chronique d’une crise électorale (90)
Martelly, la fin d’une aventure !
Par Catherine Charlemagne
L
e dimanche 7 février 2016, comme
prévu par la Constitution haïtienne, Michel Joseph Martelly a bouclé ses cinq années de présidence en tant que chef d’Etat
d’Haïti. C’était en vérité une aventure.
Cinq années durant lesquelles l’homme
a été omniprésent et sur tous les fronts ;
sauf pas là où il devrait être. Pas là où on
l’attendait. Qu’on le veuille ou non, l’ancien Président aura marqué par son comportement et ses provocations habituels
cette fonction qui n’était pas faite pour
lui et pour laquelle il n’était pas non plus
préparé. Cinq ans d’aventure. C’était trop
pour lui, le musicien, l’amuseur, le provocateur. Cinq années au Palais National. Ce
n’était sans nul doute pas assez pour ses
amis et partisans. Mais comme dans toute
aventure, il doit avoir une fin. Et quelle
fin ! Arrivée à un certain moment, l’escapade présidentielle a tourné court. Sans
un plan et un objectif clairement définis,
dès la première année, l’affaire a pris une
allure de confrontation entre le Président
de la République et une bonne partie de
la population.
Particulièrement avec certains secteurs organisés de la société haïtienne. Ne
connaissant rien des rouages de la gestion
étatique, celui qui n’a jamais pu abandonner son costume de Sweet Micky, son
nom d’artiste et de son groupe musical,
entrait en conflit avec tout le monde. Souvent sans raison et surtout gratuitement.
Devenu Président de la République par
effraction dans un monde sans pitié, celui
de la politique particulièrement haïtienne,
Michel Martelly s’est suicidé politiquement
dès les premiers jours de sa présidence.
Sans prendre le temps non seulement de
connaître le monde inconnu dans lequel il
est arrivé de manière inopportune, mais
surtout d’apprendre le B. A. Ba des institutions qu’il devait gérer durant les cinq
longues années qu’il allait passer au Palais National, le dorénavant ex-Président
d’Haïti s’était lancé dans un bras de fer
sans pareil avec ceux normalement qui
devaient l’accompagner et le guider sur le
parcours de cette route incertaine qu’est
le pouvoir Exécutif haïtien. Mal conseillé
et peut-être pas du tout, Michel Martelly
est arrivé tout feu toute flamme au Palais
National avec le sentiment et l’espoir qu’il
pouvait tout faire.
Surtout après avoir corrompu une
majorité de sénateurs et de députés afin
de constituer une majorité à lui au Parlement. L’homme est aux anges et se croit
tout permis. Il ne respecte personne. Il
insulte et engueule tout le monde. Il s’impose et veut être le chef suprême de la
nation comme il prenait un malin plaisir
à le répéter aux journalistes. Il veut faire
embastiller tous ses opposants, même des
élus comme lui. Il ordonne l’arrestation
d’un député, Arnel Bélizaire, ce qui sera
fait sans que personne n’ose lui rappeler
les limites de ses pouvoirs et de ses prérogatives présidentielles. Tout le monde
tremble au passage de son cortège dans
les rues étroites et poussiéreuses de la capitale qui, pendant sa traversée, écrase les
imprudents ou les curieux. Il est partout.
Par conséquent, nulle part. Ses Premiers
ministres se courbent le dos et lui laissent
le champ libre pour décider à leur place.
Garry Conille, son premier chef de gouvernement imposé par Bill Clinton, en sait
quelque chose.
Le malheureux Premier ministre n’a
duré que l’espace d’un cillement. Braillé.
Malmené. Et humilié par ce Président bagarreur et tout puissant qui croyait qu’il
allait révolutionner la République. Au Parlement, à coup d’argent, il fait et défait les
groupes parlementaires à sa guise surtout
à la Chambre des députés. Au niveau du
Sénat de la République, il recrute certains
sénateurs en fin de mandat qui étaient au
départ des opposants déclarés. Les frères
Lambert (Joseph et Wensceslass), sont
des exemples types d’une classe politique prostituée. Youri Latortue, sénateur
de l’Artibonite, en devient Conseiller ju-
ridique, alors que hier il était en face de
lui dans le camp de Mirlande H. Manigat.
L’ex-sénateur pousse le Président à faire
un tas de bêtises uniquement pour ses intérêts politiques futurs. Son comportement
au Parlement ces temps-ci laisse certains
perplexes.
Le Président Martelly s’en prend
quotidiennement à la presse. Il attaque délibérément les journalistes. Pas un média
n’a grâce à ses yeux. Mais il définit ses
cibles au sein de la corporation. Il cherche
des confrontations avec des mots grivois
et insultants contre certains. Des journalistes comme Liliane Pierre-Paul, icône de
la presse haïtienne, vedette incontestée
de la radio Kiskeya où elle officie quotidiennement jusqu’à 16 heures dans son
journal de quatre heures. Cette féministe
qui ne se laisse pas non plus marcher
dessus devient le souffre-douleur du chef
de l’Etat. Il ne rate pas une occasion sans
qu’il ne s’en prenne à la journaliste qui ne
se laisse pas non plus démonter. Liliane
Pierre-Paul devient l’exemple d’une
persécutée publique. Le Président de la
Garry Conille, son premier chef de
gouvernement imposé par
Bill Clinton
République ne la salue même pas dans
les cérémonies où les deux personnalités
étaient obligées de se rencontrer. C’est dire
que ces deux personnes ne s’aimaient pas.
Et Liliane qui rajoute aussi à chaque
fois que le Président oublie qu’il n’est pas
Sweet Micky tant qu’il était le Président de
tous les haïtiens y compris de ceux qui ne
l’aiment pas pour dramatiser le comportement de Michel Martelly vis-à-vis d’elle.
Sauf que Martelly qui est un provocateur
né et qui sait qu’il suffit d’un mot ou de
deux pour mettre en transe ses ennemis
a fini par commettre la pire des bêtises en
faisant de Liliane l’héroïne de sa chanson du carnaval 2016. Provocation ultime, Martelly n’a pas oublié de salir ou
d’attaquer d’une façon grossière et méchante l’autre bête noire de sa présidence,
le journaliste vedette de radio Caraïbes,
Jean Monard Metellus toujours dans son
carnaval. Celui-ci qui, naturellement, passait son temps dans son émission quotidienne « intersection » a pris pour cible le
Président de la République ou du moins le
bilan de l’administration Martelly.
En fait, il n’y a que quelques rares
médias qui trouvent grâce à ses yeux.
Toute la presse en prend pour son grade de
la part d’un Président vindicatif, mal élevé
qui, à chaque fois qu’il avait l’occasion,
tente de faire passer son échec présidentiel
par la colère. Mais il faut dire aussi que le
Président Martelly avait ses inconditionnels qui le soutenaient tout au long de son
mandat ou de son aventure présidentielle.
Sur le plan local, Roro Nelson qu’il trimballe partout derrière lui et qui a commis
maintes altercations avec des gens qu’il
soupçonne être non favorables à son ami
Michel. Certains parlementaires d’opposition ont été victimes d’agissement de
Roro Nelson. Des étudiants sont frappés,
molestés par ce type qui n’a jamais occupé
la moindre fonction officielle sous l’administration de Martelly.
Mais qui a été l’un des hommes,
sinon, l’homme le plus puissant de la
République. Enfin, Roro Nelson représentait parfois son ami le Président Martelly
dans certaines activités et manifestations
officielles. La Communauté internationale
était l’autre soutien sans faille de l’ex-Président Martelly. Certains disaient que celui-ci était son fils adoptif tant qu’elle le tolérait dans ses bêtises et surtout qu’il ne l’a
Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016
Michel Martelly s’est suicidé politiquement dès les premiers
jours de sa présidence.
jamais réprimandé quand il ne faisait pas
l’organisme électoral dirigé par Pierreses devoirs présidentiels. Gâté à un point Louis Opont dont l’objectif inavoué était
tel par la Communauté internationale
la remise des clés du Palais National au
qu’on appelle depuis quelque temps en candidat du parti Haïtien Tèt Kale (PHTK),
Haïti le Core Groupe, que, pendant les cinq Jovenel Moïse, achève tout espoir de trouannées de son aventure présidentielle, Mi- ver un compromis avec l’opposition sur la
chel Martelly a toujours fait ce qu’il voulait
poursuite du processus. Ayant refusé de
jusqu’à gouverner par décret durant une participer au second tour avec ce candiannée entière.
dat archi-favori, vu sa proximité avec la
Puisque le Parlement était devenu
présidence, Jude Célestin donné deuxième,
dysfonctionnel depuis le 11 janvier 2015 donc qualifié pour affronter Jovenel Moïse,
par le fait que le pouvoir Exécutif n’a or- oppose un non catégorique aux autorités
ganisé les élections pour renouveler le per- électorales et persiste dans le refus d’aller
sonnel politique. D’où, d’ailleurs, cette fin
aux urnes tant qu’il n’y ait pas une évade mandat très mouvementée du chef de luation objective du processus par un orl’Etat ce 7 février 2016. En effet, depuis ganisme indépendant. Sur ce point, si le
l’arrivée au pouvoir de celui qui est rede- pouvoir a fait une tentative de lui donner
venu Sweet Micky depuis quatre jours, satisfaction par le biais d’une Commission
aucune élection n’a pu être organisée. Tout dite indépendante, le résultat n’était pas à
la hauteur de l’espérance de l’opposition
plurielle encadrée par le Groupe des huit
devenu le fer de lance de l’opposition en
général.
Arrivée à paralyser pratiquement
Port-au-Prince à chaque manifestation
d’envergure, la situation était devenue
insoutenable tout en cherchant à empêcher toute poursuite d’un processus auquel personne ne fait crédit ni confiance.
Du coup, l’opposition a gagné sur toute la
ligne jusqu’à obtenir sine die le report des
scrutins et l’explosion du Conseil Electoral
Provisoire avec en prime la tête de son
Président. Mais il n’y a pas que cela. Le G8
et l’ensemble de l’opposition ont su mainLaurent Lamothe
tenir un semblant d’unité qui fait capoter
le plan du Président Martelly. Ils ont réussi
un quinquennat sans le moindre scrutin,
à imposer au chef de l’Etat un départ en
c’est une première en Haïti depuis la chute désordre. Une situation qui a fait courir
de la dictature des Duvalier. Du jamais vu !
beaucoup de risques au pays. Surtout que
Au départ, la présidence ne voulait pas les autorités étaient arrivées à gérer deux
mettre en route le processus. Bien qu’elle sortes de manifestations à travers le pays.
ait tenté à plusieurs reprises de monter D’une part les traditionnelles manifestaun Conseil Electoral Permanent (CEP) qui tions anti-Martelly et d’autre part ceux
n’a jamais pu aboutir dans la mesure où manifestant en faveur du pouvoir.
l’Exécutif s’était emmêlé les pédales dans
D’où la confusion qui a régné dans
la procédure de sa mise en place.
les rues de Port-au-Prince le vendredi 5 féOn connaît les divers scénarii écha- vrier 2016 quand la population découvre
faudés par le Président de la République
avec beaucoup d’inquiétudes que l’aire
sans jamais convaincre les autres acteurs du Champ de Mars était transformée en
politiques et institutionnels qu’il était sin- camp retranché entre l’opposition et des
cère dans ses démarches. Cela a duré trois
anciens militaires ou militaires démobilians. Finalement, quand lui et son équipe sés qui voulaient apporter leur soutien au
ont décidé vraiment de lancer le processus
pouvoir. Bilan un mort parmi les anciens
en acceptant les propositions de l’opposi- soldats qui, semble-t-il, s’était égaré dans
tion de monter un CEP provisoire, l’affaire
le quartier du Bel-Air et donc était lapidé
a pris l’allure d’un jeu de poker dans lequel par une foule en colère. La victime avait
tous les acteurs bluffaient. On connaît la
78 ans. Un mort en plus. Un mort de trop
suite. Si on peut penser honnêtement que
dans un conflit qui finalement n’apporte
le pouvoir voulait ces élections durant rien comme solution durable au pays.
l’année 2015, l’opposition, elle, tout en
Puisque, contrairement à ce qu’esfaisant semblant qu’elle voulait y aller,
pérait le pouvoir qui s’attendait à une raln’était pas disposée vraiment à jouer le longe jusqu’au 14 mai et ce que croyait
jeu. Tandis que la présidence de son côté l’opposition qui pensait prendre le pouvoir
comptait sur le CEP pour attribuer à son à la place de Martelly, ni l’un ni l’autre n’a
candidat la meilleure place. Cette situation gagné quoi que ce soit. En plus, aucun ne
a fini par provoquer tout naturellement le sort grandi d’une crise électorale devenue
blocage d’un processus déjà mal entamé.
crise politique et institutionnelle depuis le
Ainsi, dès le premier scrutin du 9
dimanche 7 février 2016. Si le Président
août 2015 relatif au premier tour des légisMichel Martelly, avant son départ du Palatives au 25 octobre 2015 concernant le lais, n’a pu organiser une passation de
premier tour de la présidentielle, le pays a pouvoir en bonne et due forme avec un
tout bonnement basculé dans une crise al- Président élu ou même déléguer le pouvoir
lant au-delà d’une simple crise électorale. à quelqu’un de son choix, l’opposition pluLa persistance du pouvoir de concert avec
rielle quant à elle est menacée d’implosion.
Sinon de partir dans une aventure folle
comme l’a été son pire ennemi politique
durant ces cinq dernières années.
En effet, à 24 heures du départ du
locataire du Palais national, cette opposition, toute tendance confondue, chamaillait dans tous les sens, dans la rue, à la
radio et dans les officines sur la marche à
suivre afin de trouver un remplaçant provisoire au Président Martelly. Chacune des
fractions ou entités qui composent l’opposition diverse et variée arrivait avec son
plan, sa solution et son Président de transition sous les bras. Une vraie cacophonie
trainant des propositions surréalistes et
inadaptées à la conjoncture. Plus de temps
pour des tergiversations, puisqu’on était à
l’heure H-24. Il fallait trouver une solution
plus ou moins raisonnable pour sortir de
cette impasse. Jusqu’au bout, cette affaire
Martelly Président aura été une véritable
farce. Même son départ imminent a été
considéré comme une vraie aventure.
Puisque personne, apparemment,
si l’on juge la démarche de dernières minutes de ses adversaires pour lui trouver
un successeur. Alors que, le peuple, toujours lui, parcourait les rues de la capitale
en soutenant aveuglement des leaders
confirmés et auto-proclamés prêts à tout
pour le partage du gâteau. Tandis que
dans les manifestations, certains, histoire
de faire diversion, avançaient le nom
de l’ex-Président Jean-Bertrand Aristide
comme dernier recours afin d’assurer la
transition. Des manifestants, pancartes
en mains et immenses portraits du leader
Lavalas en évidence, réclamaient à cor et
à cri sous l’applaudissement des responsables de Fanmi Lavalas, l’ancien prêtre de
Saint Jean Bosco comme Président devant
assurer l’intérim du pouvoir. On aura tout
entendu dans cette crise. Entre-temps,
d’autres aventuriers entendent faire du
lobbying pour leur champion, l’ancien
Président René Préval.
Ce groupe avait frappé très fort et très
haut. C’est dans le quotidien Washington
Post que les partisans de l’ancien chef de
l’Etat, le seul qui a mené à terme ses deux
mandats présidentiels depuis la chute des
Duvalier, suggéraient le nom de l’homme
de Marmelade pour succéder provisoirement à celui qui était son successeur il y a
cinq ans. Comme d’habitude, René Préval
fait le mort sur la crise électorale qui secoue
le pays. Mais il demeure l’un des acteurs les
plus influents. Tout le monde le consulte.
On sait que les diplomates de l’Organisation des Etats Américains (OEA) qui sont
dans le pays à la demande de l’ex-Président
Martelly en vue de l’aider à trouver des
solutions ont rencontré l’ancien Président
Préval sur la question. On connaît aussi le
suite à la page(16)
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3
Parade d’hommes armés
ou d’anciens militaires ?
Non à un pouvoir Martelliste sans
Martelly !
Par Yves Pierre-Louis
L
Un défilé d’anciens militaires
Des anciens militaires dans l’air du Champ de Mars
La victime, un ancien militaire âgé de 78 ans, est restée sur le macadam,
abandonnée de ses collègues qui l’ont tous laissée seule à son sort
Par Marie Laurette Numa
D
epuis la déclaration, récemment,
du chef bandit Guy Philippe, on
soupçonnait que quelque chose allait se passer. C’est ainsi que, à la
surprise de plus d’un, le vendredi 5
février dernier, justement à deux jours
de la fin du mandat du Président Michel Martelly, un contingent d’hommes habillés en vert olive et armés
jusqu’aux dents circulaient en Jeeps,
en voitures et à bord de motocyclettes
dans plusieurs rues de la capitale, notamment à Delmas, et à Pétionville. «
On nous a demandé de sortir. L’armée
est une institution légale », a signalé
à l’agence HPN un homme se présentant comme un ex-sergent.
Cette provocation des alliés de
Guy Philippe qui se réclamaient d’être
des anciens militaires démobilisés, allait causer une grande panique dans
les rues de l’aire métropolitaine de
Port-au-Prince. Signalons que ces
hommes armés ne cachaient pas leur
4
solidarité et leur attachement à Michel Martelly arrivé à la fin de son
mandat.
Les échanges ont été violents
quand ils ont croisé des manifestants opposés à Michel Martelly, aux
abords du Champ de Mars. Les soidisant militaires ont tiré en l’air à
balles réelles ; mais les manifestants
ont réagi avec de nombreux jets de
pierres.
La situation s’est ensuite empirée à la rue Lamarre, lorsque l’un de
ces individus au cours d’une échauffourée avec des manifestants contre le
pouvoir a été sauvagement maltraité
au point de perdre la vie. La victime,
un ancien militaire âgé de 78 ans, est
restée sur le macadam, abandonnée
de ses collègues qui l’ont tous laissée
seule à son sort.
Le lendemain, à l’Arcahaie,
un autre grave incident causé par
des hommes en tenue militaire a été
également rapporté avec de graves
perturbations de la circulation.
Haiti Liberté/Haitian Times
a mobilisation constante du peuple haïtien est parvenue pour
l’instant à déjouer le coup d’Etat
électoral fomenté de toutes pièces
par le régime tètkale des néoduvaliériste, l’oligarchie haïtienne et
la communauté internationale. Par
ce coup, le président sortant, Michel Joseph Martelly avec l’appui
d’une classe dirigeante réactionnaire
voulait à tout prix se perpétuer au
pouvoir avec son poulain, Jovenel
Moise, à défaut de prolonger de
façon inconstitutionnelle son mandat jusqu’au 14 mai 2016.
La résistance populaire l’en a
empêché catégoriquement. Après
avoir trouvé un accord de sortie de
crise, contesté par l’Opposition, l’occupant du Palais national après 5
ans a été forcé de remettre l’écharpe
bicolore présidentielle à l’Assemblée
nationale, le dimanche 7 février
2016 à l’expiration de son mandat.
En attendant l’élection indirecte en
Assemblée nationale d’un nouveau
président, l’écharpe est déposée au
musée national d’Haïti.
Il faut toutefois rappeler que
la date du 7 février 2016 ramène
le 30e anniversaire de la chute du
régime dictatorial des Duvalier qui
a duré 29 ans, ouvrant ainsi l’ère
démocratique de la première République des Nègres du monde entier.
De plus, la promulgation de la Constitution démocratique de 1987 a
fait du 7 février le début et la fin du
mandat présidentiel, quel que soit la
date de l’entrée en fonction du président élu. L’absence d’un président
élu a créé un vide présidentiel, qu’on
doit combler en tout état de cause.
Pour ce faire, un document
dénommé: « Accord politique pour
la continuité institutionnelle à la fin
du mandat du président de la République en l’absence d’un président
élu et pour la poursuite du processus
électoral entamé en 2015, » a été
paraphé en dernier recours et sans
nul doute sous les auspices du Core
Group, qualifié de corps Gangs par
plus d’un ; tels le président sortant Michel Martelly, le président du
Sénat, Jocelerme Privert et le président de la chambre des députés,
Cholzer Chancy à la tête d’un corps
souffrant d’un déficit de légitimité à
cause de députés mal élus. Portant
la date du 5 février 2016, cet accord
n’implique pas le pouvoir judiciaire
ni les principaux acteurs qui ont
maintenu la mobilisation générale
des rues contre le régime tetkale,
depuis des années, et qui a conduit
à sa chute. Cet accord, qui prévoit
entre autres la nomination d’un
président provisoire par l’Assemblée
nationale dans un délai ne dépassant pas cinq (5) jours calendaires,
la ratification d’un nouveau Premier
ministre de consensus, la redynamisation du Conseil Electoral Provisoire
(CEP) et la poursuite du processus
électoral, sont rejetés par la majorité
des partis politiques de l’Opposition.
Elle appelle plutôt à la mobilisation
partout à travers le pays contre la
poursuite du coup d’Etat électoral.
Le peuple revendicatif, qui mobilise
régulièrement dans les rues, réclame
une période de transition de 2 ans,
donnant le temps nécessaire pour
nettoyer complètement les institutions étatiques des malfrats tetkale
avant d’engager le pays dans un
quelconque processus électoral.
Dans son discours au Parlement haïtien, le président de l’Assemblée nationale, le sénateur Jocelerme Privert a appelé à une trêve
de la société civile en vue de créer
un climat de paix et de sérénité pour
faire avancer les choses. Le Premier
ministre de facto, Evans Paul de
son côté, sous l’instruction du Core
Group de la maffia internationale a
même osé demander au peuple haï-
Les manifestants réclament une transition de rupture contrairement à
celle de continuité prévue dans l’accord bidon du 5 février
Le président du Sénat, Jocelerme
Privert
tien d’enterrer sa seule arme : la mobilisation pacifique.
Au moment même où il lançait
Le président de la chambre des
députés, Cholzer Chancy
La chambre des Députés
Le Sénat
cet appel, plusieurs centaines de
milliers de personnes étaient déjà
descendues dans les rues de la
capitale et des principales villes de
province du pays pour célébrer cette
première manche de victoire le dimanche 7 février. Les manifestants
réclament une transition de rupture
contrairement à celle de continuité prévue dans l’accord bidon du
5 février. Ils ont dit préférer rester
mobilisés pour exiger un nettoyage
complet de l’administration publique
remplie des sbires à bracelets roses,
tètkale de Michel Martelly. Les manifestants déclarent : « Transition 2
ans OUI, gouvernement provisoire
4 mois NON. Arrestation Ti Simone.
Fòk lajistis fè travay li. Orevwa Ti
Simone, si nou pa wè isit ankò, na
wè nan penitansye nasyonal. Martelly vòlò! Martelly papa chat!”
Enfin, le président provisoire
pour assurer la transition de 2 ans
va être connu sous peu ; vu qu’une
commission bicamérale est déjà constituée de 15 parlementaires dont 6
sénateurs et 9 députés à cette fin.
Cette démarche ne fait pas l’una-
nimité, quand certains acteurs privilégient l’option institutionnelle et
constitutionnelle tout en tenant
compte des revendications populaires. D’autres estiment le contraire, parce que le choix des nouveaux dirigeants provisoires revient
au peuple qui disent-ils manifeste
régulièrement dans la rue à travers
un processus de dialogue. Selon
eux, ni le président sortant Michel
Martelly ni les parlementaires mal
élus n’ont la légitimité nécessaire
pour engager l’avenir du peuple
haïtien. C’est le peuple haïtien qui
doit prendre lui-même son destin en
main.
Finalement, la commission bicamérale spéciale a vu le jour. Elle
est formée des sénateurs Carl Murat
Cantave, (KID), Nenel Cassy, (Fanmi Lavalas), Ricard Pierre, (Pitit Desalin) Jean-Marie Salomon jr, (OPL)
; Jean-Baptiste Bien- Aimé, (Fanmi
Lavalas) et des députés Hermano
Exinor, Peter Castin Constantin,
Patrick Norzéus, Vickerson Garnier,
Annouce Jean-Bernard, Caleb Desrameaux, Price Cyprien, Enel Apolon et Wilaire Jean.
Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016
Twa Fèy, Twa rasin O!
Ignominieuse et honteuse fin de règne :
deux journalistes victimes du naturel obscène de Martelly
Par Fanfan la Tulipe
S
auf ce putride entourage de Martelly
baignant dans la pestilence morale
présidentielle, personne n’a été étonné
de la violence langagière ordurière de
Sweet Micky à l’endroit des journalistes
de renom, Liliane Pierre-Paul de Radio
Tele Kiskeya et Jean Monard Métellus de Radio Télé Caraïbes. Violence
charriée par une sulfureuse méringue
carnavalesque chantée par le président-musicien-chanteur-clown-amuseur public lui-même et intitulée Ba l
bannann nan. Alapapòt, nous saluons
la consoeur et le confrère tout en leur
offrant notre solidarité et leur disant
de tenir bon car ce ne sont pas les fichus épouvantails, les menaces et les
lakilbit musicales de Martelly qui vont
les détourner d’une voie journalistique
juste et honorable.
Dans cette méringue bananante,
Martelly a été, encore une fois, égal à
lui-même dans le scatologique, la vulgarité, la trivialité, l’obscénité, l’insulte
la plus virulente, l’outrage le plus blessant. On en a été choqué, dégoûté, offusqué, mais on n’en a pas été étonné,
parce que Martelly n’a jamais pu chasser son naturel, voire que ce naturel
pût revenir au galop. En effet, Martelly
représente une permanence ambulante
de grossièretés les plus basses, les plus
avilissantes. L’instinct et la violence
obscènes lui vont comme un gant.
Même, ils semblent inscrits dans ses
chromosomes.
La méringue ne cite pas les noms
des deux journalistes. Mais, de façon dédaigneuse, elle les désigne par
les surnoms suffisants, méprisants,
condescendants de Ti Lili et Ti Mona,
une façon petitante de néantiser la valeur intellectuelle, politique, militante,
«oppositionnelle», de deux personnalités de la presse qui n’ont pas cessé de
dénoncer les dérives, extravagances,
arrogances, impertinences, frasques du
régime, reflets en fait de l’irresponsabilité, de l’inconscience, de l’insouciance,
de l’incompétence, de la désinvolture et
du naturel obscène de Martelly.
Bien sûr, dans l’imaginaire
haïtien on sait quels sous-entendus
sexuels charrie l’image de la banane.
Ils cadrent bien avec la misogynie
connue de Martelly. Il a les femmes en
aversion, et la grossièreté langagière
de l’homme Micky n’a aucune limite
quand il s’agit de tenir des propos injurieux, venimeux, fielleux, agressifs, impulsifs, violents, blessants, dégradants,
déshonorants, avilissants, humiliants,
déshumanisants en ce qui se rapporte
au sexe féminin. On en veut pour
preuve l’incident insultant, violemment
offensant de Martelly, à Miragoâne, en
juillet de l’année dernière, lorsqu’il s’en
est pris brutalement, impitoyablement,
méchamment à cette dame qui avait eu
le courage de le contredire et de le désavouer. Crime de lèse-misogynie.
Au fait, ce violent mépris des
femmes et de leur sexe imprègne de
façon tellement systématique le comportement de Martelly que j’ai été porté à interroger la psychologie, le peu
que j’en sais du moins, pour chercher
à comprendre, à disséquer le pourquoi et le comment de violences aussi
aberrantes, malsaines, pathologiques,
morbides et du reste répétitives. Car,
nous sommes sans doute familiers des
propos égrillards, salaces, licencieux,
graveleux, grossiers qu’ont l’habitude
de débiter, à l’occasion, des dejwe de
toutes catégories sociales, des délinquants moraux, des éléments grivois
du lumpen prolétariat des métropoles.
Mais il se trouve que Martelly a battu
tous les records d’obscénités, tous les
records orduriers, particulièrement ceux
visant les femmes et leur sexe, tant
Le gyrus (circonvolution) cingulaire fait partie du système limbique, un
groupe de structures cérébrales qui jouent un rôle très important dans le
comportement, en particulier dans les émotions: la colère, l’agressivité, la
peur, etc.
Homme adulte quasiment nu, portant seulement pantalette, se
déhanchant de façon compulsive et bestiale. Est-ce normal ?
d’un point de vue qualitatif que quantures du cerveau jouant un rôle très
titatif. Il faut chercher à comprendre.
important dans le comportement et
Aussi, par delà le choc, la réen particulier, dans diverses émotions
vulsion, la répulsion, l’indignation, comme l’agressivité, la peur. Suivez
l’aversion, la nausée, la répugnance,
mon œil, et ma plume. C’est le docteur
l’écoeurement, le haut-le-cœur, l’hor- qui écrit.
reur que réveillent les propos orduriers
Traumatisme psychologique. Ici,
de Martelly chez chaque citoyen nor- j’admets volontiers que je m’avance
mal, moral, ne faudrait-il pas s’interro- sur un terrain qui ne m’est pas particuger sur les causes profondes d’un com- lièrement familier, contrairement à celui
portement aussi aberrant ? Non pas
de mes connaissances anatomo-phypour dédouaner le mec, mais pour siologiques, strictement médicales. Je
chercher à comprendre. Pour chercher me dois ce caveat, je le dois aussi aux
à comprendre comment par exemple un
lecteurs et lectrices, d’autant que la
homme parvenu à l’âge adulte peut-il
psychanalyse fait l’objet, depuis l’oris’exhiber sur un char carnavalesque,
gine, de critiques et de discussions à
quasiment nu, portant une culotte de
la fois internes au mouvement psychafemme, répétant de façon compulsive nalytique et externes à ce mouvement,
le geste incompréhensible et déroutant concernant son caractère scientifique.
de porter son index de son phallus Alors, que dit le psy que j’ai décidé que
vers la bouche et faisant semblant de je suis pour les besoins de la cause?
se pourlécher le doigt. Il est difficile de
Suivez-moi avec précaution.
croire que le bonhomme n’ait pas été J’imagine par exemple la mère de Marvictime d’un traumatisme quelconque, telly, une femme dominante, dominasoit physique, au moment de la naistrice, à la limite une marâtre. Elle a pu
sance, soit psychologique, à l’âge pu- violenter, étouffer la masculinité du garbertaire ou post-pubertaire ; trauma- çonnet qui en est resté traumatisé pour
tisme dont les conséquences se sont
la vie. Cette femme toute puissante,
cruellement fait sentir à l’âge adulte.
omniprésente, qui s’en est prise, sans
Traumatisme physique. Il n’est le vouloir, à l’univers machiste de son
pas interdit de penser qu’au moment fiston a pu créer chez lui des fantasmes
de l’accouchement maternel la mise qui se sont au fil du temps convertis en
au monde ait pu se faire par un obs- peur angoissante, crainte obsessiontétricien peu habile, inexpérimenté, nelle de ne pas être «à la hauteur» de
tètmato, à la limite irresponsable. Des sa masculinité, et éventuellement, en
forceps ont pu être mal appliqués, au haine réactionnelle et irrationnelle.
mauvais moment, trop longtemps. Bien
Martelly nous semble exprimer
sûr, je n’en ai aucune preuve. Mais à une peur obsessionnelle à l’égard des
bien regarder Martelly de profil, on
femmes qu’il transforme en objets mévoit qu’il a une tête allongée, comme prisables, ridicules et stupides, parce
aplatie par un objet contondant, ce qui
qu’il vit un malaise profond. Il vit dans
n’a pu se produire qu’au moment de la l’angoisse permanente d’une peur dont
naissance. Il y a fort à parier que peutil est totalement inconscient. Il doit y
être une pression indue sur un crâne avoir quelque chose de bien particulier
encore mal formé a pu causer quelque en Martelly qu’il n’arrive pas à gérer
dommage aux structures limbiques ou
(de) lui-même et qu’il projette sur les
cingulaires, d’autant que le système dit
femmes pour ne pas avoir à l’assumer.
limbique est un ensemble de strucMartelly a-t-il jamais eu de vrais
Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016
amis d’enfance ? Y a-t-il eu quelqu’incident familial fâcheux ? Martelly n’a
jamais connu les bancs d’une université, comme nombre de jeunes de son
époque. Il n’a rien d’un intellectuel.
Jeune adulte, quels ont été ses repères ?
Le duvaliérisme franciscain rétrograde;
le «jean-claudisme» et le «michèle-benettisme» corrompus et immoraux ;
certains milieux musicaux interlopes;
des night-clubs, peut-être même certaines zones mal famées, telles les
«frontières» de Bizoton et de Carrefour ;
finalement la ténébreuse proximité du
sanguinaire major Michel François.
Ce n’est pas reluisant comme
influence, c’est même décourageant,
navrant, affligeant, désespérant, déprimant; ce n’est surtout pas formateur. Aussi, Martelly paraît projeter
ses insuffisances et ses incompétences
sur les femmes (qu’il croit à sa portée)
en les accablant d’injures, d’inutiles et
outrageantes violences verbales. Devenant révélatrices de son impuissance à
vivre sa virilité, on peut comprendre
que Sweet Micky, l’homme frustré, en
vienne à les rejeter, à les accabler d’insultes. Est-ce que je commence à comprendre comme je l’ai souhaité plus
haut ? Au lecteur d’en juger.
Au lieu de voir en la femme l’altérité nécessaire à sa réalisation, Martelly n’y voit, peut-être, qu’un moyen
d’affirmer une virilité qu’il a du mal à
assumer seul; une virilité, peut-être
même, physiologiquement, fonctionnellement défaillante. Dès lors, la
femme étant perçue comme une menace (imaginaire), Martelly se réfugie
dans les injures, dans les insultes, cherchant l’affirmation triomphante de son
petit phallus. En dévalorisant la femme,
Martelly se survalorise, d’autant plus
si la masculinité de l’adolescent a été
étouffée par une mère dominante,
castrante, châtrante, émasculante. Estce à penser finalement, comme l’a fait
remarquer un psy, que la misogynie est
«une forme de fascisme imposant une
prétendue virilité au monde» ? Est-ce
que j’ai mieux compris ?
J’ai bien averti plus haut que
du point de vue d’une approche psycho-analytique, j’avançais «sur un terrain qui ne m’est pas particulièrement
familier». Loin s’en faut. Et surtout,
loin de moi la pensée, sotte, bornée,
simplette, que j’ai parlé à titre d’expert
en la matière. Je m’en voudrais de verser dans une sorte de «m’as-tu-vu», de
«martellysme» aussi ridicule que stérile
J’en appelle donc aux psys qui voudront
bien passer mon approche empirique au
crible de leur solide savoir scientifique.
Je les en remercie.
Au fait, l’empiricité de mon
approche analytique tend à suggérer que Martelly est un bouyivide
suite à la page(16)
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Kwonik Kreyòl
REFLEKSYON AK POZISYON KI SOTI NAN
KONFERANS PATRIYOTIK SOU KONJONKTI A
DIVÈS ÒGANIZASYON SOSYAL, ENSTITISYON
AK PATI POLITIK DEMOKRATIK POPILÈ TE
ÒGANIZE JEDI 4 FEVRIYE 2016
Ò
ganizasyon sosyal, enstitisyon
fòmasyon, òganizasyon dwa
moun ak pati politik ki siyen nòt sa a,
kons-tate peyi a ap viv yon kriz elektoral san parèy depi 9 dawout 2015.
Men anreyalite, kriz elektoral sa a se
manifestasyon kriz sosyete pwofon
sistèm enjistis, inegalite ak dominasyon ki tabli nan peyi a depi 1806.
Okipasyon ak piyaj destriksyon enperyalis meriken tabli nan peyi a
apati 1915 te vin ranfòse sistèm peze
souse sa a, pou kenbe l tennfas jouk
jounen Jodi a.
Kriz elektoral n ap viv nan
peyi a depi plis pase 30 lane, chak
fwa pou renouvle pèsonèl politik nan
ekzekitif ak lejislatif la, se youn nan
siy ki montre sistèm dominasyon ak
esplwatasyon enperyalis la, oli-gachi
mafreze a ak Leta restavèk la rive
nan tobout li. Sistèm peze souse a ap
madebat li jodi a pou l wè kòman kenbe tèt li anfas pèsistans rezistans ak
lit mas popilè yo ki pa janm renonse
ak pwojè mouvman sosyal 1986 la
ki mande “chanje sosyete ak Leta”
a. Yon pwojè okenn gouvènman ki
pase alatèt peyi a depi 1986 pa janm
pran oserye epi gouvènman Mateli a
te soti pou touye nèt nan toufounen
tout gany demokratik ak popilè mouvman sosyal 1986 la. Pwojè chanjman sa a jodi a ankò, nan tèt mas
pèp la epi li mete yo nan lari a pou di
non : “enperyalis ak sibreka l yo pap
kontinye enpoze peyi a sa yo vle, jan
yo vle.”
Dènye kriz elektoral 20152016 la, se reflè grav difikilte
sistèm dominasyon an ki malgre
tout mannigèt ak fòs li deplwaye pa
rive kwoke nan gòj pèp la koudeta
elektoral li te prepare pou te pèmèt
li kontinye san pwoblèm pwosesis
esplwatasyon ak piyaj tout resous
ak richès peyi a. Malgre enperyalis
yo ak oli-gachi sibreka yo a nan
yon enpas pou enpoze dirijan yo
vle a, yo kontinye ap fè tout kalite
mannigèt nan palman defakto a, ak
Prezidan Mateli, ak 1e Minis Paul, ak
divès pati politik tradisyonèl epi lòt
aktè nan sosyete sivil la pou mete
kanpe yon gouvènman pwovizwa.
Menm nan sektè sa yo genyen sèten
rezistans pou swiv yo nan plan anti
demokratik ak anti nasyonal sa a.
Prensipal preyokipasyon yo se kouri
mete yon gouvènman pwovizwa pou
kontinye prese prese ak dezyèm tou
seleksyon 25 oktòb yo. Nan kad sa
a fòk mouvman demokratik popilè a
chache pwòp altènativ pa l nan kriz
yo a.
Mouvman demokratik popilè a
dwe klè sou nesesite pou l kontinye
batay la anfas kèlkeswa gouvènman
ki tabli apre 7 fevriye a pou egzije :
1.
Evalyasyon
ak
verifikasyon eleksyon 9 dawou ak 25 oktòb yo epi mizanplas estrikti ak mekanis pou òganizasyon eleksyon lib,
onèt, an granmoun ak mwayen Leta
ayisyen ;
2. Trennen tout manm KEP
a devan lajistis pou yo reponn
akizasyon ki pandye sou tèt yo ;
3. Pran mezi ijan pou satisfè
revandikasyon ekonomik ak sosyal
imedya mas popilè yo tankou : desann pri gaz la, bese lavichè a, revize lwa sou salè minimòm nan pou
ogmante salè travayè ak tra-vayèz
yo, ogmante pwodiksyon nasyonal
la, nan bay peyizan yo akonpayman
teknik ak finansye yo bezwen pou yo
pwodui manje nan bon kondisyon;
4. Netwaye lapolis la, restriktirè l epi fè l jwe wòl li sou tout teritwa peyi a kòmsadwa ;
5. Tabli yon kalandriye pou
MINISTA kite peyi a pi vit posib epi
fè demach bò kote Nasyonzini pou li
dedomaje viktim kolera yo ;
6. Anile tout dekrè ak arete
pouvwa Mateli a pran dèyè do konstitisyon an epi sispann tout kontra
sou eksplwatasyon min yo, annatandan yon veritab deba nasyonal fèt
sou kesyon enpòtan sa a ;
7. Kanpe sou tout akò liberalizasyon Leta ayisyen siyen ak pisans
entènasyonal yo oubyen ak enstiti-syon finansye entènasyonal yo ;
8. Fè odit jesyon pouvwa Tèt
Kale a, mete kòd lajistis nan kou
tout piyajè dwèt long ki gen men yo
tranpe nan lajan taks pèp la;
9. Retabli konstitisyon 1987
la epi jete baz refondasyon Leta a ak
96.3 FM SCA
www.radioomegasca.com
Former - Informer - Transformer
Audio Now: 712 432 6353
Vladimir Petit-Frère, Journaliste
Directeur Général
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MPP /MPDP
FGPB / MPDP
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KONTRAPEPLA
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CLUB TAINO AYITI
KRPBB / MPDP
KONBIT FANM SAJ
KPLA / MPDP
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SEK GRAMSCI/MPDP
SOFA / MPDP
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AYITI DJANM / MPDP
MOGPK / MPDP
GARR
KPN / MPDP
FASCH
ANTÈN OUVRIYE
UNNOH
FENAPRIH / MPDP
GRML / MPDP
CIDEV
KAY FANM / MPDP
PREPLA / MPDP
Michel Legros FEMODEK
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Marc-Arthur Fils-Aimé
Rasin Kan Pèp la
Pòtoprens 4 fevriye 2016
RADIO
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K
anmarad Daniel, jodi a fè dezan
jou pou jou depi lavi te vire do ba
ou ak madanm ou Girldy. Atoufè ki te
jwenn lajan pou òganize ekspedisyon
etenn souf sila pa t pran lontan pou
suiv ou pye pou pye anba tè. Nou pa
p site non yo. Nou pa p fè yo lonè sa
An nou
Sekrè Batay
chante frè djo Anwo Depre, va, n ap ba li
An nou
chante Frè
Djo, an nou
chante
an nou
chante chante
lespwa
an nou
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Djo, an nou
mache
an nou
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laviktwa
ou a kenbe
do m, Frè
Djo, ou a
kenbe do m
ou a kenbe
do m pou m
pa tonbe.
N ap mache
ak lespwa
ke demen n a
manje
n ap monte
ak lespwa
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suite à la
page(13)
lavi ap
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page(13)
Anba lavil,
nan kès Leta,
ti rat, gwo rat
ap manje la,
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tout aloufa,
jou vyen jou
Studio:
(718) 701- 0220 • (718) 856- 8702
(718) 928- 7022 • (718) 462- 0992
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Lòt bò Pòtay,
nan labatwa,
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razwa,
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men n pa pèd
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jou vyen jou
va, n ap ba li
bwa.
Sou yon bout
galri, Lakou
Breya,
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Toupatou,
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sa pa kab
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Cheri m ap ekri ou
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Men sa ou vle mwen
fè ?
Renmen genyen limit
Si m renmen peyi
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Men ou pa ka limite m
De bout pit pa p kòde
Si nou pa mete lòd
Lan penyen lage sa a
K ap fèt lan peyi nou an
Si m ap mouri pou ou
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Cheri , peyi m ap rele
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Sa vle di li bezwen m
Men sa k fè w ap babye
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De fwa, de fwa la vale
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Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016
Perspectives
Le 7 février 1986. Les Haïtiens se
libèrent de la dictature, pas encore
de la dépendance...
L’héritier dictateur Jean-Claude Duvalier partant pour l’exil le
7 février 1986
vembre 1985, des émeutes de la faim
Par Cathy Ceïbe
éclatent aux Gonaïves. La répression
se solde par des tués. Morne répétition
d’un quotidien fait de terreur. Miraxpulsé par la révolte populaire,
goâne et Le Petit-Goâve se soulèvent
lâché par ses maîtres et soutiens
occidentaux, l’héritier dictateur Jean- également. En janvier 1986, une grève
scolaire paralyse la presque totalité de
Claude Duvalier vient de quitter Portcette petite nation de la Caraïbe. Même
au-Prince. Mise en marche 4 ans plus
tôt, l’insurrection, pourtant réprimée l’Association des industries d’Haïti
dans le sang, est venue à bout de 30 (ADIH), principale organisation patroannées de règne tyrannique de la dy- nale, s’inquiète de ce climat mortifère et
nastie Duvalier. Soutenu jusque-là à plaide auprès du régime pour qu’il fasse
bout de bras par Washington, Bébé Doc preuve de « tolérance et de modération
afin d’élargir le débat démocratique si
doit se retirer. Personne n’en veut, sauf
Paris qui l’accueille en France pour un nécessaire à (notre) survie ». Les radios
des Églises catholique ou protestante
exil doré de 25 ans.
En ce mois de février 1986, des contestataires sont fermées. Le régime
s’entête et refuse l’évidence de la dérumeurs courent à Port-au-Prince. Bébé
Doc se serait enfui du palais national, testation. Jean-Claude Duvalier n’est-il
voisin de la place de la capitale où pas le « président à vie » d’Haïti, selon
trônent les statues des héros de l’in- la formule consacrée de son père, Frandépendance d’Haïti. La presse interna- çois Duvalier ?
Mais l’insurrection gagne la cationale se fait l’écho de ce bouleversement. Mais il n’en est rien. Le dictateur pitale. Acculé, lâché par ses soutiens,
Jean-Claude Duvalier se cramponne à commencer par les États-Unis, Bébé
au pouvoir. Il déclare à qui veut bien Doc est contraint de s’éclipser par la
encore l’entendre qu’il n’a qu’un ob- petite porte, le 7 février 1986, lui qui
jectif : « Poursuivre (sa) mission de mi- avait été intronisé comme un roi, en
séricorde. » Mais le discours mystique juin 1971, par son géniteur. Ce dernier
dont abuse la dynastie tyrannique des s’était arrogé les pleins pouvoirs à la
Duvalier, au pouvoir depuis 1957, n’a suite de son élection à la présidence, le
22 septembre 1957. Il a régné depuis
plus prise.
Voilà près de quatre longues d’une main de fer sur cette nation dont
années qu’Haïti connaît une vive agi- l’écrivain, poète et figure politique de la
Martinique, Aimé Césaire, aimait à dire
tation sociale. Ces derniers mois, les
principales villes ont été le théâtre de qu’elle fut la première République noire
manifestations contre la vie chère, no- à s’être mise debout en proclamant dès
tamment contre la hausse des prix des 1804 son indépendance et l’abolition
de l’esclavage.
produits alimentaires. Les 27 et 28 no-
Lors de sa désignation, Bébé Doc
est âgé de 19 ans. On le dit moins intéressé par la chose politique, publique et
institutionnelle, que son prédécesseur.
Pourtant, il va parfaitement endosser
les habits de son satrape de père. Sur
le plan de la corruption comme dans
le champ des exactions, Bébé Doc est
le digne héritier de Papa Doc – en référence à la profession de médecin de
celui-ci. Ce surnom a une importance.
Il remonte aux années 1940, lorsque
Jean-Claude Duvalier se rend au chevet
des victimes de l’épidémie de pian, qui
fait des ravages. « La popularité qu’il
retira de cette action fut immense : Papa
Doc était né, il saura utiliser ce surnom.
La crise politique qui paralysa Haïti au
milieu des années 1950 fut un terreau
favorable à la propagande populiste du
bon docteur : il lança la doctrine “noiriste”, opposant les Noirs (près de 90 %
de la population rurale) aux mulâtres,
qui formaient l’élite intellectuelle, économique et politique de la société haïtienne depuis l’indépendance. Ce “noirisme” était une sorte de caricature, une
perversion du grand mouvement de la
négritude alors initié par Césaire, Senghor et Price-Mars, le grand intellectuel
haïtien dont la pensée fut détournée par
Duvalier », explique l’historien et spécialiste d’Haïti, Marcel Dorigny (1).
En ces temps de rébellions indépendantistes, Papa Doc se réfère au
tiers-mondisme. Il s’appuie aussi sur
l’Église, qui sera l’un des piliers de son
régime, ainsi que sur le vaudou, jouant,
là encore, avec les croyances et la religiosité populaires. La mégalomanie de
l’homme relève de la pathologie : il est
omniprésent ; il est Haïti.
Face à l’armée, dont il craint
d’elle un coup d’État, il crée les Volontaires de la sécurité nationale (VSN), la
tristement célèbre milice des Tontons
macoutes. Ces groupes de choc sèment
la terreur dans les villes et les campagnes. Le terrorisme d’État s’applique
avec zèle « aux diverses oppositions,
celle des partis politiques – les communistes sont désignés comme l’ennemi
numéro un –, celle des organisations
étudiantes et celle des syndicats de
travailleurs (…). Il forcera à l’exil des
centaines d’intellectuels et de membres
de professions libérales, opposants potentiels, suspectés ou avoués », rappelle le journaliste Christian Rudel (2).
suite à la page(15)
DÉCÈS
FRANTZ DANIEL JEAN
E
Haïti Liberté annonce avec infiniment de peine la
nouvelle de la mort impromptue de
Madame Marie Lucrèce
Talleyrand survenue en sa résidence
privée à Brooklyn le Mardi 2 Février 2016 à
9heures du matin à l’âge de 52 ans.
En cette douloureuse circonstance, nous
envoyons nos chaudes sympathies à ses
parents dont ses père et mère Monsieur et
Madame Brésius Talleyrand, née Louisalda,
Ses frères Yves, Romel, Wadner, Fritz Talleyrand et
leurs familles,
Ses soeurs Michelle et Magalie Talleyrand et leurs familles
Aux familles Talleyrand, Cilus, Saint-Fleur ainsi qu’à tous les autres parents et alliés si
cruellement éprouvés.
L’exposition de la dépouille de Madame Lucrèce Marie Talleyrand aura lieu le
Vendredi 12 Février de 4 heures à 9 heures P,M au Caribe Funeral Home et ses
funérailles vont être chantées Samedi 13 à 9 heures 30 A.M en l’Eglise Saint Innocent
au coin de East 17 et de Beverley Road à Brooklyn.
Que son âme repose en paix.
Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016
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La domination
étrangère et le régime
de Martelly
Pourquoi Hillary a imposé Michel Martelly? Parce qu’il s’est présenté
dès le départ comme le «candidat» prêt à accepter toutes les conditions
imaginables d’ouvrir le territoire aux pillages systématiques
D
epuis la chute de Duvalier, on assiste à une ingérence de plus en
plus accrue des pays impérialistes en
Haïti.
Que cette ingérence prenne la
forme d’une exigence d’organiser par
tous les moyens les élections immédiatement après la chute de la dictature,
élections, comme l’a si bien vu Karl
Lévêque, «téléguidées par Washington»;
Qu’elle prenne la forme du coup
d’État sanglant de 1991, coup d’État
grandement financé par la CIA;
Qu’elle prenne la forme, à partir
de 1994, de l’imposition du programme
d’ajustement structurel qui détruisit ce
qui restait de l’industrie et de l’agriculture nationales (saurait-on jamais les
conséquences de ce programme sur la
population: le nombre d’enfants morts
de malnutrition ou souffrant de déficience alimentaire?);
Et finalement qu’elle prenne la
forme actuelle d’une occupation militaire sous couvert des Nations Unies;
Qu’elle prenne toutes ces formes,
cette ingérence est pour le moins responsable de la mort de plusieurs
milliers de nos compatriotes et d’une
paupérisation systématique et continue
de notre pays.
Aujourd’hui, après cinq ans du
pouvoir mafieux de Martelly, on la voit
à l’œuvre dans toute sa «splendeur».
Elle se cache de moins en moins
derrière des artifices langagiers et
même d’un semblant de démocratie :
elle impose ses hommes de main et insiste pour que le pays soit encore plus
soumis aux diktats de l’impérialisme.
Sa présence au cours de la «dictature» carnavalesque, ordurière et indécente de Martelly n’a jamais été aussi
lourde et imposante. Elle a atteint comme dirait Lénine son «stade suprême».
C’est pourquoi elle apparait à nu,
sans complexe, dans toutes ses contradictions.
Ses multiples visages, on les
connait : c’est celui de Bill et de Hillary
Clinton, de Hollande, de ces multiples
personnages parfois connus, parfois obscurs qui tissent au grand jour et dans
l’obscurité les fils de l’oppression, de
l’exploitation, de la misère du peuple.
Maintenant, après le quinquennat de
la honte de Martelly, des citoyens honnêtes se demandent et essaient de comprendre les raisons de cette présidence.
Pourquoi, en effet, cette «communauté
internationale» a jeté son dévolu sur ce
«musicien» néoduvaliériste, atteint du
plus profond narcissisme?
Pourquoi n’a-t-elle pas plutôt
imposé une Myrlande Manigat ou
un Jude Célestin ou encore un Évans
Paul (K-plim), des candidats qui ne
représentent aucune menace pour les
«intérêts étrangers» dans le pays?
Répondre à ces questions, c’est
justement analyser la forme actuelle de
la domination étrangère sur Haïti.
suite à la page(14)
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Haiti Liberté/Haitian Times
7
Perspectives
1915–2015 : Cent ans de régime d’occupation, d’ingérence
impérialiste et de résistance populaire en Haïti ! 2ème partie
Par Tontongi
Corruption de la démocratie
électoralo-représentative
Dans la compétition électorale
du mois d’août 2015, la corruption
était presque de mise. La corruption
de la part à la fois du gouvernement
(power influence) et de l’argent (money influence). L’influence de l’argent,
des pots-de-vin et du pouvoir est une
perversion qui est inacceptable dans
une société à vocation démocratique.
Ce n’est certainement pas un cas particulier à Haïti. Loin de là. En effet, la
corruption du processus électoral par
l’argent est un fait commun dans les
multiples démocraties occidentales qui
pourtant s’enorgueillissent d’un système politique soi-disant idéal (ce n’est
nullement un hasard que les deux favoris des deux partis dirigeants dans
les campagnes présidentielles étatsuniennes de 2016 soient une multimillionnaire et un multimilliardaire…)
S’agissant du cas d’Haïti en particulier, étant donné la coriacité de la
corruption politique et du népotisme,
il faut beaucoup plus d’efforts pour
sinon les éradiquer, du moins amoindrir leurs proportions et conséquences.
Pour cela, il faut d’abord établir un
gouvernement populaire, progressiste
et non corrompu, c’est-à-dire non lié
par les entraves du grand capital, ni
des objectifs de la bourgeoisie patripoche haïtienne, ni des desiderata du
gouvernement en place comme on l’a
vu dans la manipulation par le CEP des
élections législatives du 9 août 2015 et
de la présidentielle du 25 octobre 2015
pour manufacturer un parlement et une
présidence à son goût.
Concernant les failles des élections législatives du 9 août 2015,
voici ce qu’en dit Leslie Péan dans
un article sur le site Alter Presse du
8 novembre 2015 : « La politique
politicienne en Haïti s’apparente à la
politique monétaire et financière aux
États-Unis et sur le plan international.
Avec les mêmes inégalités, les mêmes
procédés machiavéliques, les mêmes
dynamiques d’instabilité et de fuite
en avant. D’un côté, en Haïti, c’est
la réponse illusoire par l’organisation
des élections fictives du 25 octobre
2015 avec 915.675 mandataires dans
les bureaux de vote, soit 60% des
1.538.393 votants, c’est-à-dire 26%
de l’électorat estimé à 5,8 millions.
Les trois-quarts des électeurs ont
boudé les urnes. Les 13 725 mandats
délivrés à chacun des 54 candidats ont
fait l’objet d’un commerce interlope
scandaleux. Crise de confiance ! On
devait s’y attendre du fait même que
la feuille de route pour l’organisation
de ces élections ait été confiée à PierreLouis Opont. Ce dernier avait révélé la
fausseté des résultats déclarés lors des
élections de 2010 orchestrées sous sa
direction. Les fraudes massives du 25
octobre 2015 ont tout détraqué. Muller
Julmiste et Gesner Jean-Geffrard, deux
militants du parti Pitit Desalin, ont été
arrêtés au Cap-Haïtien. De plus, Maxo
Gaspard, une étoile montante de ce
parti, « a été tué de balles à la tête, non
loin du siège central du parti à Delmas
33 » [1] après la proclamation des résultats le 5 novembre. Enfin, Sandra
Paulemon, candidat de Pitit Desalin,
a été incarcérée. La réponse populaire
contre le coup d’état électoral ne s’est
pas fait attendre avec des manifestations des partis LAPEH, Pitit Desalin,
Fanmi Lavalas et Renmen Ayiti. » (5)
Quand finalement, le Conseil
électoral provisoire a rendu public les
résultats (c’est-à-dire le produit de sa
dextérité manipulatoire) des premiers
tours de la présidentielle du 25 octobre
2015, Jovenel Moïse, le candidat du
gouvernement, était placé en tête, avec
8
La corruption du processus électoral par l’argent est un fait commun dans
les multiples démocraties occidentales
32.81% des votes, suivi de Jude Célestin avec 25.27% des votes. Voyant
le piège de cautionner une entreprise
dont il peut être éventuellement la
victime, Célestin, candidat de la Ligue
alternative pour le progrès et l’émancipation haïtienne (Lapeh), dénonce les
résultats. Il sera rejoint par sept autres
candidats qui se regroupent dans une
coalition contestataire qui inclut JeanCharles Moïse du parti Platfòm Pitit Desalin, Maryse Narcisse du parti Fanmi
Lavalas, Jean Henry Céant de Renmen
Ayiti, Samuel Madistin du Mouvement
patriotique populaire dessalinien (Mopod), Eric Jean-Baptiste du Mouvement
action socialiste (Mas), Sauveur Pierre
Étienne de l’Organisation du peuple en
lutte (Opl), Steeven Benoit (Conviction), et Mario Andrésol (Indépendant).
Autres organisations contestataires des
résultats comprennent la Solidarité des
femmes haïtiennes (Sofa), le Conseil
national d’observation électorale (Cno),
le Conseil haïtien des acteurs non étatiques (Conhane), le Réseau national de
défense des droits humains (Rnddh), et
d’autres, etc.
Jude Célestin a eu la lucidité de ne
pas se laisser duper par la manœuvre
du CEP qui le place en deuxième position, après Jovenel Moïse, un marchand de bananes jusque-là inconnu.
Ayant été l’objet de la manœuvre gouvernementale lui-même cinq ans auparavant, il a vite reconnu que le but
ultime du pouvoir c’est de forcer, le cas
échéant, une présidence Jovenel Moïse.
Combien de temps restera-t-il loyal à ce
refus de principe ?
Dans un rapport publié par cette
coalition le 16 novembre dans l’agence
de presse Alter Presse, elle dénonce les
élections du 25 octobre 2015 comme
une « vaste opération de fraudes électorales planifiées ». Les chefs d’accusation énoncés par la coalition sont bien
explicites : « L’interruption du processus de vote, la fermeture prématurée
ou l’incendie de bureaux de vote, des
bulletins non signés par les membres
de bureau, des bulletins déchirés, des
offres d’argent en échange de vote, des
votes répétés de mandataires figurent
parmi les différents cas de fraudes et
d’actes de violences enregistrés dans
divers départements. (…) Face à cette
situation préoccupante et alarmante,
la Coalition recommande de publier les
noms des institutions d’observation
électorale ayant bénéficié d’une subvention de l’État haïtien. Elle demande
de vérifier les informations relatives à
tous les électeurs ayant voté en dehors
de la liste d’émargement et de conduire
un audit du processus électoral, en vue
de faire la lumière sur les multiples
révélations faites par des acteurs politiques. Elle appelle à appliquer avec
Haiti Liberté/Haitian Times
la plus grande rigueur, les sanctions
prévues par le décret électoral et par
la législation haïtienne contre tous les
candidats, partisans, partis politiques
et personnel électoral impliqués dans
les opérations de fraude. » (6)
En vue des dénonciations véhémentes, venant de tous les côtés, des
irrégularités flagrantes, ouvertement
criminelles, dans le déroulement des
scrutins, Martelly a été finalement amené à constituer une Commission d’évaluation des résultats du premier tour de
l’élection présidentielle du 25 octobre
2015. Choisis exclusivement par l’Exécutif, les membres de la Commission
sont tout de suite soupçonnés de partialité. Pris entre l’enclume des attentes
de leur patron et le marteau des agitations du groupe des huit, puis des trente
candidats contestataires et des protestations populaires, les membres de la
Commission d’évaluation finissent par
prendre une décision du juste milieu :
ils ont assez de courage pour confirmer
la véracité des accusations de « fraudes
massives », mais pas assez pour désigner les coupables et recommander
punition et rectification dans un temps
raisonnable. (7)
En vue du constat des illégalités
et d’irrégularités, et de la non-recommandation de la Commission d’évaluation, les spéculations se sont données
libre cours à ce qui pourrait arriver
après 7 février 2016, date désignée
par la Constitution pour l’investiture du
nouveau président…
Le nouveau Parlement, élu à
l’entremise des législatives contestées
du 9 août, s’affirmera sans doute de
plus en plus comme une autorité centrale dans la période de transition à
l’élection d’un président. Entre-temps,
le front du refus exhibé vaillamment
par les candidats contestataires, s’il arrive à tenir ferme jusqu’au bout, arrivera éventuellement à acculer le gouvernement Martelly sortant à accepter le
remplacement du CEP par une autorité
électorale plus crédible qui supervisera
l’élection présidentielle, qui, nous l’espérons bien, sera renvoyée entre-temps
à une date ultérieure (autre que le 24
janvier annoncé par le gouvernement
Martelly, à moins que celui-ci décide
d’aller jusqu’au bout dans l’illégalité
et le brigandisme …).
Le gouvernement Martelly et ses
protecteurs de la soi-disant communauté internationale, qui mettent naturellement leur réflexe impérialiste et
leurs impératifs de contrôle au-dessus
des idéaux démocratiques du peuple
haïtien, montreront leur vrai visage
(et objectif) s’ils persistent à soutenir
les velléités frauduleuses du gouvernement dans l’imposition de la mascarade
Jovenel Moïse.
L’accumulation de la position
ferme du front de refus et de l’opposition en général, plus les mobilisations
contestataires du peuple dans la rue,
constitueront une force formidable difficile à vaincre malgré le semblant de
prépondérance des adversaires. Naturellement, l’atout clé ici, c’est la persévérance et la cohésion de la coalition
démocratique.
Si l’opposition reste mobilisée
et le front du refus maintient son rang
serré, avec Jude Célestin— ou tout autre
candidat collectivement choisi— à sa
tête, et réussissent à forcer la constitution d’un CEP indépendant et relativement objectif, ils auront remporté
une grande victoire. Car une nouvelle
élection, organisée par un CEP réformé
selon les recommandations de la Commission d’évaluation et des demandes
de l’opposition, aura une grande
chance d’être gagnée par le candidat
soutenu par la coalition oppositionnelle. Cela, en dépit des outrecuidances
de l’ambassade étatsunienne en Haïti.
Cette possibilité ouvrira de plus amples
opportunités de matérialiser les revendications populaires.
Un point est certain toutefois :
Maxo Gaspard, une étoile montante
de la plateforme Pitit Desalin, « a
été tué de balles à la tête
aucune élection n’est légitime sans
la participation et l’aval du peuple.
En outre, ce n’est pas trop élastique
de penser qu’aussi longtemps que les
besoins et aspirations du peuple (en
termes de sortie dans la malvie, de
nourriture pour vivre, d’éducation pour
ses enfants, de soins médicaux, de sécurité dans un foyer décent, etc.) ne
soient pas matérialisés, il y aura des
appels à la résistance, à la mobilisation,
à la révolte contre un état de faits qui
cause de la douleur, qui déshumanise,
qui cultive un rapport d’oppression et
d’inégalité parmi les groupes sociaux. Il
y a un slogan des manifestations qui
dit : « No justice ! No Peace ! », « Pas de
justice ! Pas de paix ! » Oui, il ne doit, et
il ne peut en terme absolu, y avoir de la
paix là où existe l’injustice.
Nous devons être en mesure de
fonder un régime politique où il y aura
à la fois de la justice et de la paix. Un
régime politique également rationnel et
passionnel, passionnel pour une application constructive et toujours humaniste de la connaissance politique.
Passionnel aussi dans la recherche,
détection et utilisation des ressources
disponibles et potentielles pour effectuer le changement nécessaire. Passionnel dans la poursuite d’une Haïti
où l’État dirigeant n’est plus une bande
de voleurs, de magouilleurs, de gens
sans aucune conviction, d’hypocrites
et de sadiques psychopathes, mais une
vraie collectivité de citoyens travaillant
pour la régénération nationale, pour le
redressement du pays, pour simplement
mettre sur pied un État décent, sincère,
véritablement nationaliste, qui prend
à cœur le destin de la nation, c’est-àdire, en termes pratiques, la poursuite
du développement économique, de la
hausse du niveau d’éducation et de vie
de la population. Une telle politique, si
elle est poursuivie conjointement avec
la politique culturelle de réappropriation
de la langue nationale, le créole haïtien,
deviendra le socle solide sur lequel la
nouvelle Haïti sera bâtie.
Entre-temps, il y aura des démagogues qui feront toutes sortes de
promesses et qui prétendront avoir la
baguette magique de la solution à la
problématique haïtienne. En fait, ce qui
compte le plus et est absolument déterminant, c’est l’organisation d’une coalition de leaders, de groupes civiques,
d’institutions responsables et rationnels
qui se donnent pour mission d’instiguer
le changement politique en Haïti.
Que faire ?
Les médias sont pleins de clichés, exacerbés après le tremblement de terre du
12 janvier 2010, qui insinuent qu’Haïti
serait « le plus pauvre pays de l’hémisphère occidental ». Rien n’est plus loin
de la réalité.
En fait, en dépit des coups d’État
en série, des rivalités de petits chefs et
fiefs, des images de pauvreté, des crises
permanentes, des incuries et médiocrités administratives des gouvernants,
souvent corrompus, insouciants et répressifs, Haïti est aussi la nation qui
a risqué la fureur de l’Espagne pour
aider les combattants indépendantistes de l’Amérique latine. En 1805
Sebastian Francisco de Miranda vint
en Haïti où le gouvernement de JeanJacques Dessalines lui a donné de
l’aide ; c’est sur la côte de Jacmel que
Miranda a conçu le premier drapeau
du Venezuela. Quelques temps plus
tard, en 1816, Simon Bolivar, le futur
libérateur de l’Amérique latine, a hébergé, en Haïti. Le président haïtien à
l’époque, Alexandre Pétion, lui a donné
des hommes, des armes, un bateau et
de l’argent, sous la seule condition qu’il
libère les enslavés * de tous les pays et
régions qu’il aura libérés.
L’histoire d’Haïti n’est pas
comme n’importe quelle histoire :
c’est une histoire unique dans le sens
le plus authentique du terme. C’est
l’histoire exceptionnelle de la première
république noire du monde, la seule
insurrection d’esclaves de l’histoire qui
ait jamais réussi à fonder un État, la
première révolution de l’Amérique latine, et la seconde république indépendante du soi-disant Nouveau monde.
Haïti, c’est la nation fondée par un
peuple qui a tout risqué au nom de la
liberté.
Haïti n’est pas seulement la
seule nation d’anciens enslavés qui
aient conquis leur liberté par la force
des armes et de leur génie stratégique,
mais aussi le pays qui ouvre sa porte
aux enslavés* du monde entier, particulièrement aux Africains-Américains
qui luttent au moment pour leur libération ; Haïti est le pays défenseur de l’indépendance de la Grèce. Oui, la Grèce,
parce que quand les patriotes grecs
luttaient pour l’indépendance de leur
pays sous l’empire ottoman répressif en
1821, c’est vers Haïti qu’ils tournaient
leur attention, Haïti, l’île rebelle qui se
déclarait solidaire à toute action entreprise pour la liberté par les opprimés du
monde entier. Dans une longue lettre
datée du 15 janvier 1822, Jean-Pierre
Boyer leur répondait qu’étant donné
les contraintes budgétaires d’Haïti, il
ne pouvait leur donner ni de l’argent
comptant, ni des hommes à l’instant,
mais que leur cause ne pouvait laisser
les Haïtiens indifférents. Il leur a envoyé, avec la lettre, une cargaison de
25 tonnes de café, une commodité très
précieuse à l’époque, pour être vendues
pour acheter des armes et d’autres nécessités pour aider leur lutte de libération. Deux mois plus tard, Haïti sera le
premier pays à reconnaître l’indépendance de la Grèce. (8)
Comparé aux autres pays, Haïti
est le pays qui a le plus grand nombre,
per capita, d’écrivains, de poètes, de
conteurs, de musiciens, de peintres, et
suite à la page(15)
Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016
This Week in Haiti
As Martelly Steps Down:
Parliament, With OAS Coaches, Forms Provisional Government
Denounced by Demonstrators and Opposition
By the Haiti Elections Blog
T
his Sun., Feb. 7 marked the 30th anniversary of Jean-Claude Duvalier’s
departure and the end of President’s
Michel Martelly’s term. A last-minute
negotiated deal secured Martelly’s departure, but it may not succeed in producing a long-term solution. Tensions
leading up to Feb. 7 provoked violent
confrontations between pro-government
respectively. The agreement confirmed
that Martelly would leave office and laid
out a process for establishing a transitional government to take over. As de
facto Prime Minister Evans Paul stays
on, the Parliament will supposedly select a new provisional president within
five days following the end of Martelly’s
term. The new president will then engage in consultations to appoint a consensus prime minister and “redynamize”
the Provisional Electoral Council (CEP).
Once a new government is in place, the
accord stipulates, it is responsible for implementing the “technical recommendations” of the Evaluation Commission and
“restarting” the electoral process begun
in 2015. The interrupted elections are
to resume on Apr. 24, definitive results
to be announced on May 6, and a new
President sworn in on May 14. [However, all of these dates would have to be
established by the new CEP, the indepen-
dent institution which governs all electoral matters. - HL]
In his final speech as President on
Sunday, Martelly expressed satisfaction
with the political accord, saying lawmakers “gave me a guarantee that the country is going to be stable.” Martelly also
directly referred to the electoral impasse,
admitting that although he had the sense
of “a job well done,” there was also “a
mission that is not yet completed.” A
small group of Haitian Bald-Headed Party
(PHTK) supporters greeted the outgoing
president outside the parliament, wearing pink shirts with the words “Je Suis
Martelly” (I Am Martelly). Thousands of
anti-Martelly protesters also took to the
streets in the capital, the mood a mix of
defiant celebration and uncertainty as to
what comes next.
The international community were
unanimously favorable toward the accord, emphasizing the need to complete
the elections as quickly as possible. The
Core Group welcomed the signing of the
accord, seeing it as “a crucial step towards overcoming the political challenges Haiti faces.” The Core Group statement
described the agreement as “a solution
in keeping with the Constitution” and
invited “the actors concerned to implement all the commitments entered
into,” especially “the continuation of the
electoral process within the timeframes
indicated.” The U.S. State Department
also hailed the accord for ensuring “the
continuity of governance and the completion of the ongoing electoral process.”
UN Secretary-General Ban Ki-Moon likewise celebrated the accord for “providing
a roadmap to the swift conclusion of the
electoral cycle underway.”
The opposition’s Group of Eight
(G-8), on the other hand, immediately
condemned the accord as anti-democratic
and unconstitutional. The G-8 denounced
the large role given to parliament in the
accord, given the questionable legitimacy of many members of parliament.
Instead, the G-8 suggested an alternative solution by handing the power to a
judge of the Supreme Court and called for
the establishment of an electoral verification commission that would examine
both the Oct. 25 and Aug. 9 elections.
Fanmi Lavalas made a similar call for an
investigation of both the presidential and
legislative elections, as did other parties
such as FUSION, Kontrapèpla, and OPL.
The G-8 statement, however, was only
signed by Samuel Madistin; although of-
PAUL J. JOURDAN
Menez Jean-Jerome
As Martelly gave his speech inside Parliament, a small group of
supporters outside wore pink shirts emblazoned “Je Suis Martelly” (I Am
Martelly).
paramilitaries and opposition protestors
in Port-au-Prince, resulting in one dead,
as well as the cancellation of the first day
of Carnaval. And while foreign diplomats
welcomed the accord, a number of opposition parties raised objections to the
agreement.
On Feb. 6, Martelly publicly signed
a political accord with Chancy Cholzer
and Jocelerme Privert, the presidents of
the Chamber of Deputies and the Senate,
DENNIS MULLIGAN,
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In his farewell speech at Parliament on Feb. 7, Martelly suggested he’d
return to the political arena, saying he had “a mission that is not yet
completed.”
ficially still part of the G-8, Jude Célestin
Observation Mission for taking “the
and his party LAPEH have not yet made position of defending the legitimacy of
any statements regarding the accord.
the Oct. 25 election outcome, even afThe accord was concluded on the
ter the Government of Haiti’s deciheels of a tense day in the capital and othsion to postpone the second round
er cities. On Fri., Feb. 5, groups of armed
indefinitely.” The EU Observation Mis-
On Feb. 5, paramilitaries and ex-soldiers from Haiti’s disbanded army
patrolled through Port-au-Prince, Les Cayes, and other cities in an
apparent attempt to intimidate protestors.
militia men claiming to be ex-soldiers
from Haiti’s disbanded military patrolled
menacingly through Port-au-Prince, Les
Cayes, and other cities. In Port-au-Prince,
the appearance of pro-government paramilitaries coincided with a demonstration
calling for Martelly’s resignation. Paramilitaries fired shots at the demonstrators
near Champs de Mars, who responded
by attacking the ex-soldiers with stones,
resulting in the death of one paramilitary.
After Feb. 7, one paramilitary member
warned, “all illegal arms will become
legal!” Neither UN Mission to Stabilize
Haiti (MINUSTAH) troops nor Haitian
National Police (PNH) officers made any
attempt to control the paramilitaries.
MINUSTAH condemned the violence in a statement issued the following
day and “noted with concern the organized presence of several dozen people
in green uniforms, some of whom were
armed.” Although it was unclear who
was in charge of the armed men, former
paramilitary leader and Senate candidate
Guy Philippe had recently threatened to
have his supporters march on Port-auPrince. “We are ready for war,” Philippe
said in a radio interview on Jan. 24. The
G-8 pointed out the coincidence of the
political accord and the deployment of
paramilitaries, criticizing the signatories
for ignoring this “serious event” and the
threat it represents for democracy.
Earlier in the week, protests
against the controversial arrival of an
Organization of American States (OAS)
Special Mission had continued, with a
sit-in held outside the U.S. Embassy
on Feb. 4. In a statement released on
Thursday, the Coordination Europe-Haiti
(CoEH), for their part, urged the European Union to support Haitian democracy,
strongly criticizing the EU’s Electoral
sion was the only international mission
to explicitly take this stance. CoEH urged
the Mission to “prove its independence
and professionalism” and “stop minimizing the ‘serious’ irregularities, verging on
fraud, as observed by the BCEN and the
CEEI during their verifications, and denounced by a large majority of civil
society and the political opposition.”
Despite strong opposition among
Haitians to foreign intervention, some
foreign commentators claimed prior to
the accord that a Haitian-led solution
was impossible. The Washington Post
insisted in a Feb. 3 editorial that “a
strong international hand is required,
one that can encourage or, if necessary,
coerce the country’s political, civic and
business leaders to come to terms on a
Haitian resolution.” The OAS Special
Mission, which was present during both
the negotiations leading to the accord
and the signing ceremony on Feb. 6,
judged that its presence had “a favorable impact on the search for a consensus formula among the various groups.”
The State Department also highlighted
the “constructive role” played by OAS
Special Mission in fostering a “spirit of
consensus.”
Following, Martelly’s verbal harassment of Liliane Pierre-Paul, a journalist from Radio Kiskeya, women’s organizations and civil groups organized a
gathering in support of Ms. Pierre-Paul,
Jean Monard Métellus, from Radio Television Caraïbes, and the country’s independent media.
While Martelly may be gone, the
resolution of Haiti’s electoral crisis is far
from guaranteed. Martelly departed as he
came, as one headline put it (in reference
to his contested 2010 electoral victory):
amid uncertainty and disorder.
Haiti Liberté/Haitian Times
9
UNE NOUVELLE ÉTAPE DANS L’EFFONDREMENT
DE L’ÉCONOMIE MONDIALE !
Par Nick Beams
L
es réserves de devises de la
Chine ont chuté de près de 100
milliards de dollars le mois dernier,
après une baisse de 108 milliards de
dollars en décembre, ajoutant aux
craintes que le pays ne connaisse
une fuite des capitaux et que les
autorités financières ne perdent leur
bataille pour empêcher une chute
rapide du renminbi (le yuan). L’annonce a une signification mondiale
car, en plus de la dégringolade en
cours des marchés internationaux
d’actions, elle indique que la crise
économique ayant commencé en
2008 est entrée dans une étape nouvelle et explosive.
La fuite de 99,5 milliards de
dollars, après la baisse sans précédent de décembre, porte les réserves
du pays au niveau de 3,23 mille milliards de dollars, le plus bas depuis
trois ans. A première vue, ce chiffre
donne l’impression que la Chine dispose de réserves encore suffisantes.
Toutefois, selon les calculs du FMI,
la Chine a besoin de réserves de l’ordre de 2,75 mille milliards de dollars
pour maintenir sa flexibilité opérationnelle dans la gestion de sa monnaie et du système financier. Autrement dit, la Chine a un tampon de
seulement 500 milliards de dollars
avant de rencontrer des difficultés,
et si l’argent continue de sortir massivement au rythme actuel, ce tampon sera rapidement épuisé.
La signification mondiale de
l’accroissement des problèmes financiers chinois apparaît lorsqu’on
examine la situation présente dans
le cadre de l’histoire économique du
dernier quart de siècle. La liquidation de l’Union soviétique à la fin de
1991 fut accompagnée d’une vague
de triomphalisme bourgeois et de
célébrations du «marché libre» dans
le monde entier, à laquelle s’est associé le régime chinois.
Ayant déjà entrepris la restauration du capitalisme et organisé la
répression sanglante de la classe
ouvrière dans le massacre de Tiananmen en juin 1989, le régime a
commencé, dès le début de 1992,
à intégrer la Chine plus directement
au marché capitaliste mondial et
à en faire la principale plate-forme
de travail à bas coût pour le capital
mondial.
Dans les années qui ont suivi,
ceci a instauré un cycle économique
dit «vertueux». Pour les transnationales, l’ouverture de la Chine et sa
main d’œuvre peu chère – à un moment donné le niveau des salaires
était à un trentième de ceux des
Etats-Unis – a entraîné une impulsion significative de leurs profits, et
donné des avantages aux marchés
financiers américains.
Dans le but d’abord d’établir,
puis de maintenir sa position de
première plate-forme de travail bon
marché du monde, le régime chinois
a recyclé les dollars qu’il recevait des
exportations vers les Etats-Unis et
d’autres marchés occidentaux dans
le système financier américain en
achetant des obligations du Trésor
américain. Cela a empêché la valeur
du renminbi de monter.
Ceci, à son tour, a permis à
la Réserve fédérale américaine de
maintenir les taux d’intérêt à des
niveaux historiquement bas dans la
dernière partie des années 1990 et
dans les premières années du nouveau siècle, ce qu’on appelait la
«grande modération».
Les faibles taux d’intérêt ont
alimenté la spéculation sur les actifs financiers, la propriété foncière,
l’immobilier, les obligations, etc.,
qui sont de plus en plus devenus le
mode dominant de l’accumulation
de profit aux États-Unis. Le boom
10
financier et l’augmentation de la
valeur des maisons ont également
contribué à soutenir les dépenses
de consommation aux États-Unis,
même si les salaires réels baissaient,
créant les marchés pour les produits
manufacturés en Chine et générant
de nouveaux excédents commerciaux, recyclés ensuite en bons du
Trésor américain, ce qui maintenait
bas les taux d’intérêt.
Ce château de cartes s’est effondré lorsque la crise des régimes
de prêts hypothécaires subprimes a
déclenché la crise financière américaine et mondiale de 2008. La crise a
sonné le glas du boom des exportations chinoises. En réaction à la perte
de plus de 20 millions d’emplois en
2008-2009, le régime a lancé un
plan de relance budgétaire de 500
milliards de dollars et les autorités
financières se sont engagées dans
une expansion massive du crédit,
ce qui a conduit à un essor de l’investissement dans l’infrastructure et
l’immobilier basé sur des emprunts.
Ceci, à son tour, a stimulé les
prix du pétrole et d’autres matières
premières industrielles dans ce
qu’on a appelé le « super cycle des
matières premières. » A mesure
que les marchés émergents bénéficiaient de la hausse de la demande
pour leurs exportations de matières
premières, les sociétés de financement, qui cherchaient une plus
grande profitabilité, versaient de
l’argent sans compter dans des projets financés par la dette.
En même temps, la Fed, comme d’autres banques centrales, ont
assuré un afflux continu d’argent
peu cher avec des taux d’intérêt aux
niveaux historiquement bas et ont
augmenté l’offre d’argent grâce aux
achats d’obligations d’État et autres
actifs financiers dans le cadre de
leurs programmes respectifs d’« assouplissement quantitatif ».
Ces mesures, cependant, n’ont
pas ramené l’économie mondiale
aux conditions d’avant 2008. Le
peu de «reprise» économique ayant
eu lieu était au mieux anémique,
l’investissement – le moteur essentiel de la croissance réelle de l’économie capitaliste – étant à un niveau
historiquement bas, alors que les
grandes entreprises accumulaient de
l’argent pour l’utiliser à des activités
spéculatives comme les fusions et
acquisitions et les rachats d’actions.
La signification de l’expansion
massive du crédit chinois est indiquée non seulement par l’augmentation de la part de la Chine dans
l’économie mondiale, mais aussi par
le fait que le «supercycle de matières
premières » qu’elle a généré signifiait que les marchés émergents
dépendant de la Chine ont contribué
environ 40 pour cent de la croissance mondiale depuis 2008.
Mais loin de surmonter la crise,
toutes les mesures prises depuis
2008 ont seulement créé les conditions d’une autre crise financière et
économique.
La semaine dernière, une analyse publiée dans le New York Times
a pointé un pool géant stagnant de
prêts non rentables – créances douteuses – qui est une menace croissante pour l’ensemble du système
bancaire. En Chine, on estime que «
le crédit en difficulté » pourrait dépasser 5 mille milliards de dollars,
égal à la moitié de la production
économique annuelle du pays.
Selon
l’analyste
financier
Charlene Chu, citée dans l’article,
le secteur financier chinois aura des
prêts et autres actifs financiers d’une
valeur de 30 mille milliards de dollars à la fin de l’année, comparé à 9
milliards de dollars il y a sept ans. «
Le monde n’a jamais vu une croissance du crédit de cette ampleur en
si peu de temps», a-t-elle dit. «Nous
Haiti Liberté/Haitian Times
pensons que ceci a directement ou
indirectement affecté presque tous
les prix d’actifs dans le monde, ce
qui explique pourquoi le marché est
tellement nerveux à l’idée que les
problèmes de crédit en Chine pourraient se déliter. »
Le phénomène de prêts improductifs ne se limite pas à la Chine.
On estime que les créances douteuses en Europe représentent environ
mille milliards de dollars, et le FMI
a calculé que les marchés émergents
ont suremprunté à hauteur de 3
mille milliards de dollars.
Si nous prenons le dernier
quart de siècle dans son ensemble, l’image qui se dégage est très
différente du triomphe du «libre
marché» proclamé lors de la liquidation de l’Union soviétique. La
première phase de croissance a été
le résultat du coup de pouce aux
bénéfices fourni par l’exploitation
de la main d’œuvre bon marché
en Chine et ailleurs. Après que cela
s’est terminé par un désastre financier, l’économie mondiale fortement
ébranlée fut seulement étayée par
les milliards de dollars injectés dans
le système financier par les grandes
banques centrales et par l’expansion
massive du crédit en Chine.
Maintenant, ce processus a
pris fin, entraînant des tendances
croissantes à la récession et l’émergence d’une nouvelle crise financière
dont les conséquences menacent
d’être encore plus importantes qu’en
2008.
L’aggravation de la crise en
Chine et ses ramifications mondiales
révèle un fait frappant: il n’y a pas
d’économie ou de groupe de pays
qui puissent fournir la base d’une
expansion économique mondiale.
Les Etats-Unis, considérés jusqu’à
récemment comme un «motif de satisfaction», se dirigent vers la récession (la production manufacturière
s’y trouve probablement déjà) comme indiqué par la chute des rendements des bons du Trésor à 10 ans.
Hier, ils ont terminé à un peu plus de
1,7 pour cent, alors que les investisseurs se précipitent vers un «refuge
sûr».
L’économie européenne continue de stagner; on prédit que le
chômage restera à deux chiffres
indéfiniment et l’inquiétude se
propage quant au niveau de créanc-
Dans le dernier film d’Adam McKay, les quatre acteurs anticipent la crise
des subprimes et l’effondrement de l’économie mondiale
L’analyste financier Charlene Chu
es douteuses dans le système bancaire. La banque centrale japonaise
a entrepris de nouvelles mesures
d’assouplissement quantitatif et a
adopté des taux d’intérêt négatifs en
raison de l’échec d’« Abenomics » à
fournir une impulsion à l’économie
japonaise.
Les pressions à la récession
sont si intenses que plus d’un quart
du monde fonctionne désormais
avec des taux d’intérêt négatifs, une
situation sans précédent. N’ayant
aucune solution économique à la
crise grandissante, la réponse des
classes dirigeantes du monde entier
sera triple:
- Une intensification de l’attaque de la classe ouvrière, par le
biais de suppressions d’emplois, de
réductions de salaires et d’attaques
des conditions sociales.
- Le développement de formes
de plus en plus autoritaires de gouvernement et d’attaques des droits
démocratiques pour écraser les luttes
sociales et de classe qui émergent.
- Une marche accélérée vers
la guerre à mesure que chacune des
« grandes puissances » capitalistes
cherche à décharger la crise sur ses
rivaux, si nécessaire par des moyens
militaires.
La classe ouvrière internationale doit développer sa propre
stratégie sur la base de la lutte pour
un programme socialiste international visant à la conquête du pouvoir politique et au renversement du
système capitaliste.
Wsws 9 février 2016
Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016
Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016
Haiti Liberté/Haitian Times
11
Perspectives
Hillary Clinton : « Israël d’abord ! »
Ted Cruz PsyOp
Par Robert Fantina*
Par Thierry Meyssan
« Nous devons faire en sorte
qu’Israël puisse maintenir son avantage militaire qualitatif. »
B
ien que les États-Unis soient encore à dix mois de leur prochain
exercice en futilité électorale, la plupart
des sondages n’indiquent pas ce que
souhaite le plus ardemment l’ancienne
secrétaire d’État Hilary Clinton, à savoir
une victoire éclatante aux prochaines
présidentielles. Bien qu’elle n’ait pas de
réel opposant qui se démarque dans le
camp démocrate, c’est un bon signe car
le couronnement auquel elle s’attendait
n’aura pas lieu.
On pourrait dire que l’auteur se
focalise trop sur l’adoration pour Israël
de Mme Clinton. Mais en examinant
ses propos concernant cette nation
d’apartheid, on se fait une idée claire
des vues plus vastes et très troublantes
que semble entretenir Mme Clinton.
Le 6 janvier, le Jewish Journal, a
publié une tribune écrite par Mme Clinton. C’est un écrit servile et sentimental, typique de la prose d’un candidat
à un poste de responsabilité politique
à l’échelon national aux États-Unis,
qui sait qu’il lui faut rendre hommage
à son seigneur et maître israélien.
Quelques éléments de cet article en
disent beaucoup sur Mme Clinton. « Je
suis particulièrement préoccupée par la
nouvelle vague de violence en Israël
même – agressions brutales à l’arme
blanche, coups de feu, et attaques à la
voiture-bélier qui cherchent à semer la
terreur parmi les innocents. »
Le nombre de Palestiniens tués
en Cisjordanie uniquement par des
colons et l’IOF (Force d’occupation israélienne) terroristes est au plus haut
point depuis dix ans. Pourquoi Mme
Clinton n’est-elle pas « particulièrement
préoccupée » par la vague continue de
violence contre les Palestiniens, sur
un territoire que même les États-Unis
disent être illégalement occupé par Israël ? Ces attaques brutales ne « cherchent-elles pas à semer la terreur parmi
les innocents ? »
« Seule une solution à deux états
négociée entre les parties peut apporter
indépendance, souveraineté et dignité
aux Palestiniens, et aux Israéliens les
frontières sures et reconnues d’un état
juif démocratique. »
Pourquoi, mais pourquoi donc,
Mme Clinton continue-t-elle de faire
cette déclaration ridicule ? Les frontières de l’état juif sont reconnues par
la plupart des pays, y compris les Nations Unies, et sont celles établies avant
1967. Il n’y a rien à négocier. Mme
Clinton méprise-t-elle le droit international ? Il semble qu’elle estime qu’Israël, comme les EU dans leurs relations internationales, soit, décidément,
au-dessus des lois.
Et l’auteur se doit de faire remarquer, une fois de plus, que des négociations, qui se sont tenues par intermittence pendant vingt ans environ,
ne peuvent être efficaces que si chaque
partie veut quelque chose qu’a l’autre, qu’il ne peut obtenir qu’en cédant
quelque chose qu’il possède. Israël veut
toute la Palestine, et s’en empare, bout
par bout, dans la plus totale impunité.
Pourquoi la Palestine devrait-elle se plier à des négociations inutiles ?
Mme Clinton évoque les frontières « sures et reconnues » d’un état
juif, mais ne semble pas prendre en
considération les frontières « sures et
reconnues » d’un état palestinien. «
Nous devons continuer à combattre les
efforts mondiaux visant à délégitimer
Israël. Le mouvement Boycott, Désinvestissement, et Sanctions, connu sous
le sigle BDS, est le dernier front en date
de cette bataille. BDS diabolise les intellectuels et scientifiques israéliens –
même de jeunes étudiants – et compare
Israël à l’Afrique du Sud de l’apartheid.
C’est erroné et cette campagne doit ces-
12
Mme
Clinton.
«
Je
suis
particulièrement préoccupée par
la nouvelle vague de violence en
Israël même – agressions brutales
à l’arme blanche, coups de feu,
et attaques à la voiture-bélier qui
cherchent à semer la terreur parmi
les innocents. »
ser. »
Les efforts les plus notables de
délégitimation d’Israël sont le fait d’Israël lui-même. Sa société raciste, dans
laquelle les Israéliens juifs jouissent de
plus de droits que toute autre personne
en Israël, son système d’apartheid de
ségrégation ; son mépris total des droits
humains des Palestiniens, les déclarations criminelles, racistes faites par des
responsables gouvernementaux contribuent tous à délégitimer encore plus
le pays, et à le diaboliser, et à juste titre.
Israël est souvent comparé à l’Afrique
du Sud de l’apartheid, et la comparaison est tout à fait fondée.
Et l’ignorance grave ou la malhonnêteté grossière de Mme Clinton ne
se limite pas au contexte de la Palestine
et d’Israël. Son article contenait aussi
ces perles de sagesse : « Nous devons
collaborer avec nos amis et partenaires
pour empêcher l’ OEI de gagner du territoire au Moyen-Orient, démanteler
l’infrastructure mondiale de la terreur,
et renforcer nos défenses chez nous.
Nous ne devons pas seulement contenir l’OEI – nous devons vaincre l’OEI. »
Est-ce réellement le but poursuivi
par les États-Unis ? Garikai Chengu,
chercheur à l’Université d’Harvard,
a émis l’idée en septembre 2014 que
l’OEI « était made-in-the-USA, un instrument de terreur destiné à diviser et
à conquérir le Moyen-Orient riche en
pétrole et à contrer l’influence grandissante de l’Iran dans la région. »
Dans une chronique du Guardian
en juin 2015, Seumas Milne, rédacteur
en chef adjoint du journal a écrit ceci
: « [L]es Etats-Unis et leurs alliés non
seulement soutenaient et armaient une
opposition qu’ils savaient être dominée
par des groupes sectaires extrémistes,
mais ils étaient près à cautionner la
création d’une sorte d’État islamique –
malgré le ‘grave danger ‘ pour l’unité
irakienne – servant de tampon sunnite
pour affaiblir la Syrie. »
En outre, Mme Clinton n’a fait
aucune observation sur la provenance
d’une partie de l’armement sophistiqué de l’OEI ni sur la manière dont
il se l’était procuré. En 2014, un communiqué de presse du Ministère de la
Défense présentait des avancées réalisées dans la destruction de l’OEI. Ce
communiqué de presse disait notamment : « Les trois frappes ont détruit
trois véhicules blindés de l’OEI, un canon antiaérien monté sur char, un poste
de contrôle de l’OEI et un déploiement
d’engins explosifs improvisés »
Alex Kane, commentant ce communiqué sur Alternet, a dit ceci : « Ce
que le Pentagone a passé sous silence,
c’est que ces véhicules blindés et canons qu’ils ont bombardés ont probablement été payés avec l’argent des
contribuables américains. Les armes en
possession de l’OEI sont une variante
sinistre du retour de bâton de l’invasion
américaine du pays (Irak) en 2003.
De la même façon que l’intervention
Haiti Liberté/Haitian Times
états-unienne en Lybie, qui a renversé
le dictateur Mouammar Kadhafi, mais
aussi déstabilisé le pays, a permis à
un flux d’armes de se retrouver entre
les mains de militants au Mali, où la
France et les EU ont engagé une guerre
en 2013. »
Ainsi Mme Clinton, redevable
non seulement aux lobbies israéliens,
mais aussi aux soi-disant entrepreneurs de la défense aux EU, va utiliser la force militaire états-unienne
pour détruire ce que la force militaire
états-unienne a procuré à « l’ennemi ».
« Nous devons envoyer à l’Iran
un message sans équivoque. Téhéran
peut être sûr que si les dirigeants iraniens violent leur engagement de ne pas
chercher à obtenir, mettre au point, ou
acquérir des armes nucléaires, les ÉtatsUnis les en empêcheront. Ils mettront
notre détermination à l’épreuve par des
actes comme le test provocateur d’un
missile balistique, pour lesquels nous
devrions imposer de nouveaux types de
sanctions. Ils doivent comprendre que
l’Amérique agira résolument si l’Iran
viole l’accord sur le nucléaire, et prendra des mesures militaires s’il le faut. »
Une fois encore, il faut se poser
la question, pourquoi Israël peut posséder des armes nucléaires, mais pas
l’Iran. Il apparaît que dans la vision
déformée du monde de Mme Clinton,
certains pays peuvent avoir la capacité de défendre leurs citoyens contre
des forces extérieures, et d’autres ne
le peuvent pas. Et ceux qui le peuvent,
semblent-ils, sont ceux qui n’ont guère
de respect pour le droit international.
« Nous devons faire en sorte qu’Israël
puisse maintenir son avantage militaire
qualitatif. »
Les États-Unis ont fourni à Israël
près de 4 milliards de dollars d’aide en
2014, militaire pour une grande part,
qu’il a utilisée pour tuer plus de 2000
Palestiniens, dont plus de 500 enfants.
Israël a bombardé des hôpitaux, des
refuges des Nations Unies, des écoles,
des mosquées et des bâtiments résidentiels ; tout ceci en violation du droit international. Voici la traduction concrète
du maintien de ‘l’avantage militaire
qualitatif’ d’Israël.
Seuls ceux qui ont le cœur bien
accroché devraient continuer la lecture
; comme elle l’a déjà fait, Mme Clinton
se livre à des envolées presque romantiques lorsqu’elle parle d’Israël. « Pour
moi, c’est bien plus qu’une question de
politique – c’est une affaire personnelle.
Je suis née quelques mois seulement
avant la déclaration d’indépendance
d’Israël. Ma génération a atteint l’âge
adulte en admirant le talent et la ténacité du peuple israélien, qui a apprivoisé
le sol aride du désert et transformé
un rêve en réalité. Nous avons regardé une petite nation se battre avec
témérité pour le droit d’exister et bâtir
une démocratie vibrante et florissante.
Et, tout du long, la recherche de la paix
par Israël était une aussi grande source
d’inspiration que ses prouesses guerrières. C’est pourquoi, comme beaucoup d’Américains, je ressens un lien
émotionnel très fort avec Israël. Nous
sommes deux nations intimement liées
l’une à l’autre ; deux pays bâtis par des
immigrants et des exilés cherchant à
vivre et à prier en liberté, redevables de
leur vie aux principes démocratiques, et
soutenus par les services et les sacrifices de générations de patriotes. » Le
peuple israélien « a transformé un rêve
en réalité » sur l’expulsion forcée de
plus de 700 000 Palestiniens déplacés,
et sur les tombes d’au moins 10 000
qui ont été massacrés pour libérer de
la place pour que ce « rêve » devienne
réalité.
Israël n’est une démocratie
qu’aux yeux de Mme Clinton et d’autres politiques dépendants des dons
très généreux des lobbies israéliens
pour acheter leur poste puissant. Des
élections périodiques ne font pas une
démocratie.
Mme Clinton loue la poursuite de
Pour la première fois dans l’Histoire,
une équipe spécialisée dans les opérations psychologiques tente de fabriquer un candidat à l’élection présidentielle états-unienne et de le porter à la
Maison-Blanche. Sa victoire, si elle y
parvenait, attesterait de la possibilité
de falsifier le processus électoral luimême. En outre, elle poserait la question du pouvoir des militaires sur les
institutions civiles.
L
es « opérations psychologiques
» (Psy Ops) sont des « ruses de
guerre » à l’image du Cheval de Troie.
Sous l’influence du général Edward
Lansdale, les États-Unis ont doté leurs
armées et la CIA d’unités spécialisées,
d’abord aux Philippines, au Vietnam et
contre Cuba, puis de manière permanente [1].
Les opérations psychologiques
sont beaucoup plus complexes que la
propagande qui ne vise qu’à déformer
la perception de la réalité. Par exemple, durant la guerre contre la Syrie en
2011, la propagande alliée consistait à
convaincre la population que le président el-Assad allait fuir, comme le président Ben Ali l’avait fait avant lui en
Tunisie. Les Syriens devaient donc se
préparer à un nouveau régime. Tandis
que, début 2012, une opération psychologique prévoyait de substituer aux
chaînes de télévision nationale de faux
programmes mettant en scène la chute
de la République arabe syrienne de
sorte que la population n’oppose plus
aucune résistance [2].
De même qu’il existe aujourd’hui des armées de mercenaires,
tel que Blackwater-Academi, DynCorp ou CACI, il existe pareillement des
compagnies privées spécialisées dans
les opérations psychologiques dont la
britannique SCL (Strategic Communications Laboratories) et sa filiale
états-unienne Cambridge Analytica.
Dans le plus grand secret, elles aident
la CIA à l’organisation de « révolutions
colorées » et s’essaient désormais à
la manipulation des électeurs. Depuis
2005, elles participent au salon britannique Defense Systems & Equipment International (DSEi) et vendent
leurs services au plus offrant [3]. Dans
l’exemple syrien, SCL a travaillé début
2011 au Liban où elle a étudié les possibilités de manipulation de la population communauté par communauté.
Opérations psychologiques
et électorat
Dans les sociétés modernes, les autorités politiques sont désignées par
la voie électorale. Cela peut aller d’un
simple choix —selon leurs qualités
personnelles— entre des candidats
pré-sélectionnés jusqu’à la désignation
de personnalités porteuses d’un pro-
la paix par Israël, oubliant la construction continue des colonies qui est condamnée partout dans le monde. Mme
Clinton ignore-t-elle que c’est enfreindre le droit international pour une puissance occupante d’établir à demeure
ses résidents sur des territoires occupés
? N’a-t-elle pas entendu le Premier
Meurtrier israélien Benjamin Netanyahou affirmer catégoriquement qu’aucun
colon ne sera jamais délogé des colonies illégales de Cisjordanie ? Ceci n’est
qu’une preuve supplémentaire que
pour Mme Clinton le droit international
ne signifie rien.
Et voici la femme qui voudrait
être présidente, et pourrait très bien le
devenir. Quelle portée cela aura-t-il ?
Plus d’oppression pour les Palestiniens
; plus de guerre ; plus de déstabilisation
au Moyen-Orient ; plus d’invasions
états-uniennes à chaque fois que les
États-Unis décideront que leurs intérêts, ou ceux de leur Israël bien-aimé,
sont menacés, au mépris de la diplo-
Ted Cruz
jet politique déterminé. Dans tous les
cas, les candidats doivent s’appuyer
sur des militants ou sur des employés
pour mener leur campagne. On sait que
le vainqueur est presque toujours celui
qui est parvenu à rassembler derrière
lui le plus grand nombre de militants. Il
convient donc, non seulement de fabriquer un candidat, mais aussi un parti ou un mouvement pour le soutenir.
Or, les électeurs hésitent aujourd’hui à
s’inscrire dans une organisation et les
employés coûtent cher. SCL a eu l’idée
d’utiliser les techniques comportementales pour fabriquer un parti politique
qui portera son client au pouvoir. Ses
psychologues ont dressé le profil-type
du militant sincère et manipulable,
puis ils ont collecté des données sur
la population-cible, ont déterminé qui
correspondait à leur profil-type, et ont
déterminé les messages les plus efficaces pour les convaincre de soutenir leur
client.
Pour la première fois, cela vient
d’avoir lieu à une grande échelle : aux
États-Unis avec Ted Cruz. Le slogan de
campagne de Ted Cruz : « TrusTed », jeu
de mot signifiant « Ted, celui en qui l’on
croit ».
Le financement de l’opération
Robert Mercer, un des dix principaux
donateurs de la vie publique états-unienne, a indirectement payé plus de 15
millions de dollars à SCL-Cambridge
Analytica pour qu’il prenne en charge
la campagne de Ted Cruz [4].
Inventeur d’un logiciel de reconnaissance vocale, Mercer est aujourd’hui le patron de Renaissance, une
société de placement parmi les plus
efficaces au monde. Ainsi son célèbre
fonds Medaillon a-t-il réalisé de 1989
à 2006 en moyenne 35 % de profit par
an tout en mettant au point un système
d’évasion fiscale pour ses clients [5].
Robert Mercer ne s’est jamais
exprimé publiquement sur ses opinions politiques et les commentateurs
US ne savent pas trop comment classer
ce « républicain ». On ignore par exemple ses positions sur les problèmes
de société comme le droit à l’avortement ou le mariage gay. Tout au
plus sait-on qu’il ne croit pas que les
changements climatiques soient provoqués par l’activité humaine. Toujours
est-il qu’il combat clairement Hillary
suite à la page(14)
matie et du droit international. Plus de
‘force fait loi ’ ; moins d’attention aux
droits de l’homme partout, mais plus
d’aide aux riches pour qu’ils s’enrichissent davantage.
On cherche en vain un Démocrate
ou un Républicain qui soit l’antithèse
de Mme Clinton. Il n’y a désormais plus
de candidat « de moindre mal » pour
qui voter ; le mal est généralisé dans
les deux principaux partis politiques
états-uniens, qui semblent être chacun
le clone de l’autre. Il est plus que temps
qu’une troisième partie viable s’établisse dans ce qui passe pour démocratie
aux États-Unis. En attendant, les affaires continueront comme avant!
* Robert Fantina est écrivain et
journaliste, militant pour la paix et la
justice sociale. Il vit au Canada et a écrit
: Empire, Racism and Genocide : A
History of U.S.
Info Palestine 25 janvier 2016
Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016
Le Saviez-vous!
Noam Chomsky rejette une « invitation » du Président Erdogan
Par Lode Vanoost
Dans un discours le Président turc a accusé d’ignorance un certain nombre de
« soi-disant » intellectuels, notamment
Noam Chomsky.
I
l invite Chomsky à l’accompagner pour
aller voir « la vraie situation dans le sud
». Celui-ci a décliné en se référant à l’implication d’Erdogan lui-même dans le terrorisme en Turquie. Avec un certain nombre
d’éminentes personnalités internationales,
dont le président du Labour britannique
Jeremy Corbyn et des centaines d’universitaires turcs, Chomsky a signé un appel
pour faire cesser la terrible répression des
populations établies dans la région kurde
du sud-est de la Turquie.
Le texte dit notamment : « La responsabilité de la crise actuelle fabriquée
dans le pays revient à Erdoğan lui-même.
Il perçoit les Kurdes - que ce soit le HDP [le
parti de gauche pro-kurde qui a remporté
81 sièges aux dernières élections ], le PYD
en Syrie ou le PKK [Parti des travailleurs
kurdes séparatistes] - comme des obstacles à son projet de mainmise totale par la
présidence turque ».
« Sous Erdogan, la Turquie est devenue de plus en plus intolérante vis à
vis de toute forme de dissidence et d’opposition organisée, ce qu’on peut voir
clairement dans les poursuites contre les
médias et l’intimidation de journalistes indépendants... ».
« La crise actuelle est fabriquée et
totalement inutile. Elle montre une fois de
plus qu’Erdogan est une profonde force de
division ... ».
En réaction à cette lettre ouverte,
Erdogan a invité Noam Chomsky à venir visiter le pays. Dans un courriel au
Guardian, Chomsky explique pourquoi il
ne l’acceptera pas : “Si je décide d’aller en
Turquie, ce ne sera pas sur son invitation,
mais comme je l’ai déjà fait auparavant,
Noam Chomsky
à l’invitation des nombreux dissidents
courageux, y compris des Kurdes ».
D’après Erdogan, les signataires de
la lettre ouverte ont « une mentalité coloniale » : « Vous n’êtes pas des personnes
Suite de la page (6) An no....
Suite de la page (6) Alo kamarad!
di ki pa gen vwa yo. Monchè, depi mwen
te ekri ou lane pase pou di ou jan lavi t
ap bay bras dèyè ou la pou li pa fè fon,
anyen pa chanje pase sa. Pa gen maladi,
pa gen lanmò, men ka a grav.
Kanmarad, aloufa dwèt long kontinye piye kès leta. Lapolis toujou ap
pwoteje gran nèg epi sèvi sitwayen òdinè
kontravansyon ak pataswèl. Lajistis pa
bouke rapousuiv inosan pandan bandi jwenn lesepase pou detripe popilasyon an. Se atò matcho konplekse ap fè
timoun ak fanm abi. Tout kalte vyolans
gaye nan sosyete a anba je Lalwa ki
soud, ki bèbè, ki avèg. Tizè pouvwa debouse grinbak pou achte plas senatè, depite, majistra. Prezidan konpa ki gen nostalji prezidans avi e ki ap salanbe patriyòt
konsyan tounen wa madigra ki san cha.
Jounen jodi a, kandida alaprezidans se
nan Palman y ap fè aplikasyon pou chèz
boure. Nou fin rive kote nou ta prale a.
Jounen jodi a, kanmarad, yon lòt
fwa ankò eskamotè nasyonal ak entènasyonal soti pou vòlè batay pèp la ap
mennen kont okipasyon, opresyon, eksplwatasyon, enjistis, esklizyon, diskriminasyon, enpinite, vòl ak vyòl. Epi pou
yon Premye Minis pa wont deklare «
kominote entènasyonal la fatige ak nou
» kant gen obsèvatè etranje k ap denonse
enjerans kominote entènasyonal la nan
zafè peyi a ak move konsekans sa genyen pou Ayiti. Pou Premye Minis la mobilizasyon dwe sispann alòske eslogan ki
nan bouch mas popilè yo se : « Mobilize !
Mobilize ! Mobilize ! » Mobilizasyon jouk
mayi mi pou sove Ayiti.
Kanmarad, ou menm ki te konn
batay, ou va konprann batay la fenk
kòmanse. Nou bezwen kouray ak detèminasyon. Si gen yon bagay nou si e
nou kwè ladan : « Viktwa se pou pèp la
li ye ».
n ap mache ak lespwa
ke demen n a miyò
an nou chante Frè Djo, an nou chante
an nou chante chante lespwa
an nou mache Frè Djo, an nou mache
an nou mache pou laviktwa
ou a kenbe do m, Frè Djo, ou a kenbe
do m ou a kenbe do m pou m pa tonbe
n ap mache pou tout moun
pou tout frè ak zanmi
kip a janm wè lalin
pou tout frè ak zanmi
ki pa janm wè zetwal
n ap mache pou tout moun
ouvriye faktori
peyizan lamègzo
ouvriye kwatchòkò
Suite de la page (6)
ant loray kale
pòsyon ri Disant,
vwazin Sefora
ak kouzin ti Da
yo te batize m
ti loray kale
Si m te gen on chodyè
dis kòb chalonè,
yon mamit mayi
moso lanmori
pou m kore grangou m
kote pou m jwenn sa
yo di m sanzave,
se pou m al djobe,
m se ou loray kale
di m tanpri souple
si n kwè m kab reve
si n kwè m kab chante,
m twò loray kale
Lè m te konn mete
yon bonm pwa kreve
yo te la tou pre
k te konn vin manje
sou sa k bliye fanm,
men m pa t fè retyòt :
ti moso manje
fèt pou separe
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Leswa m byen bouke
lè pou m al jouke
m blayi toutouni,
m dòmi sou ladi
sou yon vye bwa kraze,
LA DIFFERENCE
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Guy-Gérald Ménard
8 fevriye 2016
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malgre tout traka
se pa potèt sa
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yon jou va vyendra
solèy pou klere
tout loray kale
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Dapre yon tèks Léo Féré chante
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éclairées, mais vous vivez dans l’obscurité. Vous n’êtes pas des intellectuels ».
Chomsky réagit : « La Turquie a blâmé
l’État islamique [pour le récent attentat à
Istamboul], lequel a été aidé de plusieurs
manières par Erdogan qui soutient également al-Nousra, à peine différent. Il fulmine contre ceux qui le condamnent pour
ses crimes contre les Kurdes – qui sont bien
les principales troupes au sol combattant
l’État islamique en Syrie et en Irak. Quel
commentaire ajouter ? ». Noam Chomsky
a visité la Turquie à plusieurs reprises. Le
14 février 2002 il était venu au procès du
traducteur turc d’un de ses ouvrages où
était évoqué le génocide arménien. Il avait
demandé au tribunal d’être poursuivi au
même titre que son éditeur. Par la suite, la
plainte contre cet homme avait été retirée.
Dewereldmorgen 14 janvier 2016
Traduction : Info-Palestine.eu – AMM
19 janvier 2016
n ap mache pou tout moun
ki pa janm wè solèy
an nou chante Frè Djo, an nou chante
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do m ou a kenbe do m pou m pa tonbe
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Manager: Ernst Sevère
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Dimanche 21 Février 2016 à une grande rencontre communautaire avec
lʼhonorable Rodneyse Bichotte au local du journal Haïti Liberté situé au 1583
Albany Ave Brooklyn, NY 11210 entre Glenwood et Ave H
Venez en foule
Dimanche 21 Février 2016 • 1583 Albany Ave Brooklyn, NY
6 hrs PM • Informations : 718-421-0162
Haiti Liberté/Haitian Times
13
Suite de la page (12)
Clinton et son ami Donald Trump, et qu’il
est proche de John Bolton.
La collecte des données personnelles
Pour sélectionner les citoyens susceptibles
de devenir des militants, SCL/Cambridge
Analytica a secrètement réuni des données personnelles sur des millions d’électeurs [6].
Le docteur Aleksandr Kogan a
acheté les données d’Amazon, le géant
de la vente en ligne aux États-Unis, puis
il a payé environ 1 dollar supplémentaire
par client pour qu’un questionnaire lui soit
adressé via Mechanical Turk (MTurk). En
acceptant de s’identifier via Facebook,
l’internaute laissait MTurk avoir accès à
ses données personnelles qui les croisaient
avec celles d’Amazon et les transmettait
via la société de Kogan, Global Science
Research (GSR), à SCL. Bien que le docteur Kogan ait assuré le Guardian de ne
travailler qu’à des fins de recherche scientifique et uniquement sur des données
anonymes, elles sont aujourd’hui en possession de SCL [7].
En quelques mois, SCL disposait
d’une base de données détaillée sur plus
de 40 millions d’électeurs US, à leur insu.
En 2008, la Cour internationale
de justice décida de contraindre les ÉtatsUnis de réviser le procès d’un Mexicain
condamné sans avoir bénéficié d’assistance juridique consulaire. Cependant
Ted Cruz, alors sollictor general du Texas, plaida devant la Cour suprême qu’un
État fédéré n’était pas astreint à obéir
à une Cour étrangère tant que le Traité
signé par Washington n’était pas transcrit
en droit interne. Il gagna, les États-Unis
dénoncèrent le protocole additionnel à la
Convention de Vienne, et le condamné fut
exécuté.
L’interprétation des données
personnelles
Cambridge Analytica a alors procédé à
une évaluation de chaque profil selon la
méthode OCEAN, c’est-à-dire :
- « Ouverture » (appréciation de
l’art, de l’émotion, de l’aventure, des idées
peu communes, curiosité et imagination) ;
- « Conscienciosité » (autodiscipline, respect des obligations, organisation
plutôt que spontanéité ; orienté vers des
buts) ;
- « Extraversion » (énergie, émotions positives, tendance à chercher la
stimulation et la compagnie des autres,
fonceur) ;
- « Agréabilité » (tendance à être
compatissant et coopératif plutôt que
soupçonneux et antagonique envers les
autres) ;
- « Neuroticisme » (tendance
à éprouver facilement des émotions
désagréables comme la colère, l’inquiétude
ou la dépression, vulnérabilité).
Pour chaque sujet, il est parvenu
à établir un graphique de personnalité en
utilisant les 240 questions des tests NEO
PI-R
(Neuroticism-Extraversion-Openness Personality Inventory-Revised).
Sur cette base, SCL a identifié les
individus qui constitueraient des militants sincères et manipulables, puis elle a
élaboré des arguments personnalisés pour
les convaincre.
On pourrait penser que des études
de personnalité élaborées à l’insu des
sujets seraient trop approximatives. Et
pourtant…
Brillant juriste, Ted Cruz a défendu
le monument des Dix Commandements
installé au Capitole de l’État du Texas.
Il a rédigé le mémoire des procureurs
généraux de 31 États, selon qui l’interdiction des armes de poing enfreint le droit
au port d’armes garanti par le deuxième
amendement de la Constitution des États-
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Unis. Il a également défendu la récitation
du Serment d’allégeance au drapeau des
États-Unis, une « Nation sous Dieu »,
dans les écoles publiques.
Le candidat Ted Cruz
Le candidat qu’il s’agit de porter à la Maison-Blanche, Ted Cruz, est un excellent
juriste, brillant orateur et débatteur. Il a notamment plaidé plusieurs fois avec succès
à la Cour suprême des États-Unis. C’est un
libertarien plutôt qu’un conservateur.
Son père, le pasteur évangélique
Rafael Cruz, est un émigré cubain qui
prêche le mandat que Dieu aurait donné aux hommes de foi de gouverner «
l’Amérique ». Il assure qu’à la fin des
temps, qui ne saurait tarder, Dieu donnera
aux justes les richesses des méchants [8].
L’épouse de Ted, Heidi Cruz, était
directrice pour l’Amérique du Sud au
Conseil national de sécurité à l’époque de
Condoleezza Rice, puis vice-présidente de
Goldman Sachs chargée de la gestion de
fortune des clients du Sud-Ouest du pays
[9].
Au début de la campagne présidentielle, Ted Cruz était crédité de peu d’opinions favorables et la presse rapportait sa
personnalité très peu empathique. Cependant, grâce à l’aide de SCL/Cambridge
Analytica, il s’est rapidement constitué un
vaste groupe de soutien et a gagné les pri-
maires républicaines de l’Iowa. En 1988,
Ted Cruz affirmait son idéal dans la vie : «
Prendre le contrôle du monde. La domination mondiale, tout gérer, être riche, puissant, ce genre de trucs ».
Son éventuelle accession à la Maison-Blanche prouverait la possibilité de
subvertir une campagne électorale en
recourant aux techniques des opérations
psychologiques.
Notes
[1] Edward Lansdale’s Cold War,
Jonathan Nashel, university of Massachusetts Press, 2005.
[2] « L’OTAN prépare une vaste
opération d’intoxication », par Thierry Meyssan, Komsomolskaïa Pravda
(Russie), Réseau Voltaire, 10 juin 2012.
« PsyOp imminente de l’OTAN contre la
Syrie », Réseau Voltaire, 20 juillet 2012.
[3] “You Can’t Handle the Truth.
Psy-ops propaganda goes mainstream”,
Sharon Weinberger, Slate, September
2005.
[4] “The Man Who Out-Koched the
Kochs”, Annie Linskey, Bloomberg, October 23, 2014.
[5] “Renaissance Avoided More
Than $6 Billion Tax, Report Says”, Zachary R. Mider, Bloomberg, July 22, 2014.
[6] “Cruz partners with donor’s
’psychographic’ firm. The GOP candi-
date’s campaign is working closely with
a data company owned by Cruz’s biggest
donor”, Kenneth P. Vogel and Tarini Parti,
Politico, July 7, 2015. “Cruz-Connected
Data Miner Aims to Get Inside U.S. Voters’
Heads”, Sasha Issenberg, Bloomberg, November 12, 2015. “Cruz campaign credits
psychological data and analytics for its rising success”, Tom Hamburger, The Washington Post, December 13, 2015.
[7] “Ted Cruz sing firm that harvested data on millions of unwitting Facebook users”, Harry Davies, The Guardian,
December 11, 2015.
[8] “Ted Cruz’s Father Fires Up
Campaign Rhetoric. Rafael Cruz’s Bible-laced speeches appeal to conservatives, but could alienate swing voters”,
Janet Hook, Wall Street Journal, June 21,
2015. “Ted Cruz’s dad is even more frightening than Ted Cruz”, Robert Leonard,
Salon, September 24, 2015.
[9] “Heidi Nelson Cruz, Ted’s Wife
: 5 Fast Facts You Need to Know”, Tom
Cleary, Heavy, March 23, 2015. “Heidi
Nelson Cruz : A Political Spouse Making
Sacrifices and Courting Donors”, Steve
Eder & Matt Flegenheimer, The New York
Times, January 18, 2016.
Réseau Voltaire | Damas (Syrie) | 8
février 2016
Suite de la page (7)
Pourquoi Martelly? Parce qu’il s’est
présenté dès le départ comme le «candidat» prêt à accepter toutes les conditions imaginables d’ouvrir le territoire
aux pillages systématiques de ses ressources naturelles et à la plus violente
exploitation économique. L’ancien
président étasunien Bill Clinton a bien
compris le message derrière le slogan
«Haiti is open for business!» Il a vu en
Martelly l’homme qu’il fallait pour finaliser le plan consistant à transformer
le pays en un vaste champ de zones
franches.
Pourquoi Martelly? Parce que
l’oligarchie le considère comme un
bouffon qui peut amuser le peuple,
le terroriser quand il le faut, le faire
danser en flattant ses «bas instincts»
: l’image raciste et dégradante d’un
peuple qui, aux yeux de l’oligarchie,
n’agit que sous l’emprise du bâton, du
kleren ou du tambour. Qui est mieux
placé pour diriger un tel peuple qu’un
Sweet Mickey?
Pourquoi Martelly? Parce qu’il
est un personnage hyperactif (comme d’ailleurs l’est son alter ego Laurent Lamothe) qui s’implique dans
plusieurs «programmes de développement» aussi fantasques qu’utopiques,
l’objectif étant de donner l’impression
de faire quelque chose. L’impérialisme
se sert de ce genre d’individu pour
renforcer le mythe du développement
économique au moyen de multiples
projets sans liens entre eux et sans
aucun impact réel sur les structures
sociales et économiques qui reproduisent l’exclusion, l’oppression et la
pauvreté.
Pourquoi Martelly? Parce que
notre homme, malgré son ignorance,
sa bouffonnerie et sa grossièreté affichée (peut-être grâce à cela), est
perçu comme un allié sûr de l’oligarchie et de l’impérialisme. Il exécute
les ordres sans rouspéter et considère
le peuple comme un groupe d’«indigènes» sans droits et sans humanité.
Aujourd’hui, la crise structurelle
parait clairement sur la scène politique
comme un facteur incontournable. Le
grand défi devant les organisations
populaires consiste à transformer la
conscience politique de cette crise en
un mouvement organisé et structuré.
Le processus électoral sous le contrôle
de l’oligarchie et de l’impérialisme est
désormais à mettre dans la poubelle
de l’histoire. L’avenir de notre pays
dépend plus que jamais des luttes des
véritables organisations progressistes
et populaires!
telly-Lamothe qui se disait dévoué à
l’avancement de l’éducation en Haïti, n’avait rien fait pour stopper cette
campagne de destruction de la grande
première Université privée haïtienne.
Il faut le dire, c’est grâce à sa résistance et à sa combativité, qu’elle a
pu tenir le coup contre le régime déchu
qui avait bien voulu tout bonnement
par la voie de Martinod la dépouiller
de ses œuvres, fruit de son effort et
de ses sueurs.
C’est un échantillon d’évidence
dont nous n’avons pas tout rapporté.
En effet, les réalisations de Mme René
sont si nombreuses qu’à les énumérer
on n’en finirait pas. Suivant la mental-
ité haïtienne, tout autre qu’elle aurait
pu avoir le vertige de se porter même
candidat à la présidence. Sauf que
malgré tous ses accomplissements, ce
qui étonne, c’est qu’elle reste humble, montrant qu’on peut aider son
pays sans pour autant être à la présidence de l’Etat. A quiconque essaie
de lui rendre hommage, la félicitant
pour ses réalisations, Marie Pologne
René répond toujours « A Dieu mérite
toute la gloire ». Tout de même, nous
ne pouvons nous empêcher de reconnaître qu’elle a apporté et continuera
encore d’apporter sa contribution à sa
patrie. Que le peuple haïtien lui soit
grandement reconnaissant !
Le Regroupement des Haïtiens de Montréal contre l’occupation d’Haïti (RE.H.MON.CO)
Pour authentification
Renel Exentus
Ricardo Gustave
Suite de la page (19)
un Français nommé Bernard Martinod, utilisant des mercenaires et
même des autorités locales à sa solde
entamait une campagne de violence
et de menaces contre Mme. Pologne
René dans la tentative de lui enlever la possession de l’Université de
l’Académie haïtienne ou du moins de
la saboter de façon à l’empêcher de
fonctionner sur le territoire haïtien.
Martinod a occupé le campus manu
militari en détruisant librairie, salle
de classe, etc. allant même jusqu’à
vouloir éteindre la vie de Mme René
puisqu’elle a été constamment menacée. Qui pis est, le régime de Mar-
620,000 cable subscribers.
Christine M. Mosse
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Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016
Suite de la page (7)
Suite de la page (8)
Arrestations, tortures, viols, extorsions… la liste des horreurs est
longue. On estime que le « duvaliérisme » aurait fait plus de 30 000
victimes durant les 29 années de cet
absolutisme sanguinaire et contraint
à l’exil un demi-million de personnes.
Bien qu’interdit de briguer un
second mandat par la Constitution,
François Duvalier repousse l’échéance
jusqu’en 1967. Le 14 septembre
1964, lors d’une mascarade de référendum, il s’autodésigne « président à
vie ». En 1971, alors agonisant, il impose sa succession, via une consultation populaire qui n’en a que le nom :
son rejeton, Jean-Claude, est l’élu.
On ne peut comprendre la longévité de ce despotisme familial sans
le replacer dans son contexte : les bouleversements géopolitiques et, singulièrement, la révolution de sa proche
voisine, Cuba ; les guérillas de gauche
qui se développent sur le continent,
considéré par les États-Unis comme
sien, sont autant de menaces aux
yeux de l’administration américaine.
Celle-ci « fut sensible aux premières
manifestations de fermeté de Duvalier
(…) et pensa qu’elle allait disposer
de l’homme capable de remettre de
l’ordre dans ce Haïti qui n’avait pas
su profiter de son temps de passage
sous le protectorat de Washington »,
dans les années 1920, lorsque les GI
occupaient le territoire, analyse Christian Rudel. La première puissance
dépêchera sur place une mission militaire pour former l’armée, ainsi que…
les Tontons macoutes.
François Duvalier devient alors
une pièce maîtresse de l’anticommunisme régional. La Maison-Blanche,
qui craint une contagion au lendemain de la victoire de Fidel Castro à La
Havane, va couvrir de ses largesses et
de sa bienveillance « l’Électrificateur
des âmes » d’Haïti, comme s’est autonommé le dictateur qui, le 28 avril
1969, instaure une loi qui punit de
mort toute personne suspectée ou accusée d’activités communistes.
Le pays sombre dans une misère sans nom. Le palais regorge,
lui, de richesses. L’élite vit dans un
luxe insolent. Les capitaux étrangers,
qui affluent sur cette terre à la maind’œuvre presque gratuite, finissent
dans les comptes en banque à l’étranger d’une caste crapuleuse et corrompue. « Exaspérées par la répression
continue, par les conditions économiques et sociales désastreuses, les
masses urbaines et rurales furent de
moins en moins sensibles à la propagande “noiriste”, véritable arme pour
encourager la “lutte des races” tout en
dénonçant la lutte des classes », analyse Marcel Dorigny.
En ce début d’année 1986,
donc, le règne des Duvalier sent le
soufre. Jean-Claude s’arc-boute. Mais
la société haïtienne est grosse de colère. Bébé Doc, qui doit son surnom
à Washington, quitte précipitamment
Haïti.
On s’interroge encore sur les
raisons qui ont prévalu à l’accueil de
ce tyran en France, l’ancienne puis-
Jean-Claude Duvalier en France avec ses deux enfants en 1988
sance colonisatrice qui a saigné sur le
plan financier Haïti qu’elle avait qualifiée autrefois de « perle des Caraïbes
». Des zones d’ombre persistent. À
l’époque, dit-on, cet exil ne doit être
que temporaire. Il durera, en fait, 25
ans ! Bébé Doc coule des jours heureux, un temps en région parisienne,
ou sur la Côte d’Azur. Il vit dans un
château, roule dans des voitures de
luxe. La justice bloque sur un de ses
comptes en Suisse quelque 100 millions de dollars d’une fortune illégalement amassée. Mais sans pour autant
bouleverser son train de vie de nanti.
« Personne ne sait, personne ne peut
répondre avec exactitude. 500 millions, 800 millions ou bien, chiffre
rond, un milliard de dollars ? Ce dernier chiffre ne serait-il pas exagéré ?
Les Duvalier avaient eu 29 ans pour
faire fortune, et les paradis fiscaux
où repose cette fortune sont muets…
» précise le journaliste Christian Rudel. Quoi qu’il en soit, Paris a toujours fait montre de complaisance à
l’égard d’un homme pourtant accusé
de crimes contre l’humanité par de
nombreuses organisations de défense
des droits de l’homme et des milliers
d’Haïtiens en exil.
Or, en 2011, à la surprise
générale, alors que le pays connaît
l’une de ses plus graves crises politiques un an après un terrible séisme,
Jean-Claude Duvalier revient, comme
si de rien n’était, en Haïti. Son « voyage » ne fait l’objet d’aucun contrôle.
Pire encore, il regagne ses terres avec
en poche un passeport diplomatique ;
preuve que les autorités haïtiennes
sont elles aussi très généreuses avec
le dictateur, l’actuel président et ancien chanteur Michel Martelly en tête.
Sous la pression des collectifs et
de personnalités, la justice se penche
enfin sur le cas de Bébé Doc. En janvier 2012, elle renvoie le satrape
devant un tribunal correctionnel pour
détournements de fonds. Mais laisse
de côté les plaintes des opposants
et des organisations de défense des
droits de l’homme. La cour d’appel de
Port-au-Prince autorise finalement,
le 20 février 2014, l’ouverture d’une
nouvelle enquête pour « crimes contre
l’humanité ». C’est au terme de cette
instruction que la décision devait être
prise de le poursuivre ou non.
Pendant ces trois années, le dictateur refuse de comparaître devant
les juges et ses victimes. Il ose même
encore fanfaronner en déclarant, sans
trembler, « avoir fait le maximum
pour assurer une vie décente » à ses
compatriotes. Il n’aura finalement jamais à répondre de ses crimes : JeanClaude Duvalier est mort le 4 octobre
2014, à l’âge de 63 ans, d’une crise
cardiaque, à Pétionville où il vivait
aux côtés de la bourgeoisie nationale,
qui a installé ses quartiers sur ces
hauteurs de Port-au-Prince.
Encore aujourd’hui, la société
haïtienne porte les stigmates du duvaliérisme. Dans les années 1990 et
2000, les mandats de Jean-Bertrand
Aristide, prêtre défroqué des bidonvilles qui a sombré dans un népotisme
digne de celui de ses prédécesseurs,
n’ont rien arrangé. Le pays connaît
toujours une crise multidimensionnelle : sociale, économique, politique,
institutionnelle. Les interventionnismes de la France et surtout des ÉtatsUnis ont réduit la nation de Toussaint
Louverture et de Jean-Jacques Dessalines, le fondateur (souligné par
nous) au statut de porte-avions américain et de terre d’accueil pour une
kyrielle d’ONG peu scrupuleuses, qui
tirent profit de la situation de ce pays,
qui figure parmi les plus pauvres de
la planète. Port-au-Prince est toujours
plongée dans la spirale infernale de la
dette, hypothéquant son émancipation de la dépendance dans laquelle
on l’a réduite. La population est livrée
à elle-même, abandonnée par des
élites politiques et économiques qui
ne vivent que pour elles-mêmes.
« L’Humanité », 21 janvier
2011. (2) « Haïti, les chaînes d’Aristide », de Christian Rudel. Éditions de
l’Atelier, 1994.
L’Humanité 7 Février 2016
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Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016
nous poser à présent est celle qu’avait
posée Lénine à l’aube de la Révolution d’Octobre 1917 : Que faire ? Il est
certain que les actuels dirigeants et la
classe politique haïtienne en général se
moquent bien d’Haïti et qu’il ne faut
s’attendre d’eux rien de bon. Donc, le
premier objectif que doit se donner la
gauche progressiste haïtienne et les éléments démocrates et patriotes, c’est de
prendre le pouvoir, par la voie électorale de préférence.
Naturellement, on ne saurait
résoudre la problématique de l’enveloppement et de la paupérisation
dégradante d’Haïti sans toucher
au régime agraire, ni sans reverser l’instruction évasive, génératrice de
la dépendance, inculquée par les Frères
de l’Instruction Chrétienne, et le régime
bovaryste qui coupe Haïti en deux
entités inconciliables. Les Haïtiens
doivent se réveiller de la zombification
et non seulement revendiquer le droit
à leur identité linguistique et culture
afro-créole mais surtout l’affirmer et
l’appliquer comme loi de redressement
absolue de la nation.
Ainsi donc, les premières
démarches de tout gouvernement pro-
Le siège central du parti à Delmas
se joue seulement dans des circonstances fort rares, comme par exemple
en 1986 et 1990. Le peuple haïtien a
aussi des alliés naturels à la fois chez
les autres peuples en lutte, mais aussi au sein des forces progressistes des
pays dominants qui cherchent elles
aussi à changer le système d’exploitation, d’exclusion et d’inégalité. Elles le
font pour leur propre compte parce que
elles aussi sont aliénées dans une société capitaliste inhumaine qui exploite
et exclut l’Autre- c’est-à-dire, pour
employer une métaphore statistique
moderne, les 99% de la société ou de
l’humanité. Bref, l’opposé des 1% de la
société et de l’humanité qui profitent de
ce que Marx appelle la plus-value du
labeur exploité (ceux-ci incluent bien
entendu les corporations, les banques
et les complexes militaro-industriels
des pays dominants).
La question que nous devons
gressiste haïtien doivent inclure les actions suivantes : 1) l’application d’une
réforme agraire conséquente ; 2) la
mise sur pied et la régularisation d’un
nouveau système d’impôt sur les revenus et les biens qui dépassent un certain
plafond ; 3) la réforme du système judiciaire sur une base révolutionnaire et
efficace, un système nouveau qui protège tous les citoyens, particulièrement
les pauvres et les plus vulnérables ; et
4) la réforme de la fonctionnalité ou
l’intercommunication linguistique.
En effet, l’une des grandes
décisions que doit prendre un gouvernement progressiste, c’est de corriger, rendre justice à l’injustice qui
est faite contre la langue nationale du
peuple haïtien, une langue tenue et
maintenue à l’état d’infériorité dans les
rapports de langues entre le français et
l’haïtien. Il faut une nouvelle instruction
suite à la page(16)
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d’artistes en général, et aussi
l’un des rares pays du monde à développer une langue et une culture indépendantes des modèles épistémiques
occidentaux.
Aujourd’hui encore, au risque de
simplifier les choses, je dirais qu’Haïti
comporte deux forces majeures, deux
protagonistes qu’on peut considérer
comme les ultimes décideurs de son
vécu présent, voire de son futur : d’un
côté la bourgeoisie mercantile et latifundiaire, très souvent alliée aux petit-bourgeois opportunistes de la classe
politique et aux forces impérialistes
qui veulent continuer le statut colonial
d’Haïti- ou du moins le contrôler dans
la pratique- et, de l’autre côté, les forces
de la liberté qui ont combattu, et qui
combattent encore, pour le droit d’Haïti- et de tous les peuples du monde- à
l’autodétermination nationale, dans le
cadre de la souveraineté populaire, y
compris le droit à une vie décente, à
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Le rapport de force entre ces deux
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Haiti Liberté/Haitian Times
15
suite de la page (5)
suite de la page (15)
Martelly de profil : une tête allongée, comme aplatie, foirée. Serait-ce
le résultat de forcepsmal appliqués par un obstétricien tètmato lors
de l’accouchement maternel ? Brrrr
psychologique très complexe. En effet,
sa violence outrageante, obtuse et obscène ne vise pas seulement les femmes.
Tant s’en faut. Divers journalistes, des
sénateurs (lors d’un dîner impromptu,
privé, dans les salons de l’ex Premier
ministre Conille), d’autres sénateurs
(au palais national), l’honnête juge
Jean Serge Joseph, des ministres plats et
pleutres en ont fait l’amère expérience.
Le magistrat en est même mort.
Alors, qu’en pense le «psychanalyste» improvisé La Tulipe ? En effet,
la misogynie n’est pas la seule au rendez-vous comportemental de Martelly.
En effet, Jean Monard Métellus en a
pris, lui aussi, un coup de «miso», si on
me permet cette expression, un coup
de mépris teinté de haine. S’agit-il alors
de misandrie, de la part de Martelly ?
La misandrie étant ce trait de caractère qui se manifeste par un sentiment
de mépris ou d’hostilité à l›égard des
hommes. Mais, le problème avec mon
truc misandrique, c’est que la misandrie
se rapporte à une attitude ou un sentiment exprimés par une femme, une
idée de revanche envers les hommes, et
qui comporte du reste un risque de dérive du combat féministe, risque relevé
notamment par la philosophe Élisabeth
Badinter (XY, de l’identité masculine,
Odile Jacob, 1992).
Or, Martelly n’est pas une femme.
Comment m’en sortir psychanalytiquement parlant ? C’est vrai que certaines
rumeurs, peut-être malveillantes, lui
prêtent une nature amphibique. Dans
le jargon imagé haïtien, Martelly serait un ‘‘homme-«amphibie»’’, à l’aise
sur terre et sur mer, à l’aise «devant
et derrière». Je n’ai évidemment pas
besoin de m’expliquer. Franse pale,
franse konprann. J’ai beau interrogé
Alfred Adler, Pierre Janet, Carl Gustave
Jung, Jacques Lacan, Jean Piaget, tous
d’éminents psys, pour comprendre la
sexualité «à deux sens» de Martelly, je
n’ai pas pu avoir de réponse claire. Ils
m’ont répondu ce que ma grand-mère
paternelle aurait répondu : «Tanpri frè
m, evite m biwo».
Alors, moi, par prudence éthique
et déontologique, je ouette mon corps.
A la semaine prochaine.
7 février 2016
civique qui stipule que de même que les
Lumières avaient favorisé et encouragé
la révolution industrielle commencée
en Angleterre et qui s’est propagée
dans beaucoup de pays d’Europe et,
plus tard, aux États-Unis, de même la
langue haïtienne peut être un facteur
de développement pour Haïti.
Un mouvement politique qui
aboutit à la victoire électorale de partis
politiques qui défendent les intérêts et
les aspirations du peuple haïtien peut
susciter toute une effervescence révolutionnaire et ouvrir la voie à des
changements fondamentaux. La seule
grande condition de réussite d’un tel
mouvement, c’est de se donner des
leaders sérieux qui ont une vision
positive pour le pays. Le mouvement
doit choisir et se doter d’un leadership
conséquent, réaliste et optimiste, composé d’hommes et de femmes conséquents, et non de magouilleurs, ni
d’opportunistes susceptibles de liquider
les intérêts du pays au profit de leurs
propres intérêts mesquins et personnels.
Nous reconnaissons qu’il est
bien difficile de contrôler et de contenir les impulsions et tendances individuelles négatives dans un mouvement
politique, mais c’est possible, et il incombe même à tout mouvement politique d’envergure, de mettre sur pied
des mécanismes de prévention, des
remparts pour ainsi dire, contre un tel
dérapage, surtout pour empêcher autant que possible tout dommage aux
objectifs libérationnels du mouvement
politique, comme c’était le cas durant
le processus révolutionnaire cubain.
Le cas haïtien est certainement
difficile à cause de différentes réalités historique, nationale, culturelle,
conjoncturelle et géopolitique. Et ces
particularités valent pour tous les
peuples du monde. Cependant, le mouvement populaire haïtien doit finale-
ment réaliser que le pays continuera à
reculer aussi longtemps que nous perpétuerions les actions autodestructives
telles les coups d’État, l’ourdissage
de complots conspiratifs, les coups
bas pour arriver à la tête, le mépris à
l’égard des règles organisationnelles, le
manque de l’esprit de suivi, etc.
Nous le répétons, ces traits ne
sont pas particuliers à Haïti et aux
Haïtiens, vous pouvez les retrouver
dans les expériences historiques de
beaucoup d’autres peuples. Mais étant
issue d’une expérience esclavagiste
jointe à une révolution politique pour
fonder une nation-la première et seule
dans l’histoire-, Haïti s’inscrit dans
une catégorie unique qui a causé des
conséquences uniques (et iniques) et
qui a très probablement besoin d’une
solution unique.
Naturellement, c’est le rôle et
aussi la prérogative de tout mouvement révolutionnaire haïtien d’organiser et de formuler un protocole pour
prévenir et contrer tout comportement
individualiste ou groupusculaire nuisible au processus révolutionnaire qu’il
entame. Nous voulions seulement indiquer avec ces mots quelques points
importants pour stimuler la discussion
dans le but d’atteindre, finalement,
une compréhension rationnelle sur la
problématique haïtienne et sa solution.
Notes
5..Cf. Leslie Péan « Haïti : Au
bord de l’implosion et de l’explosion », Alter Presse, 8 novembre
2015 : http://www.alterpresse.org/
spip.php?article19167#.VkC2V7erSig
6…« Haïti-Elections : Une
vaste opération de fraudes électorales
planifiées, dénonce une coalition de pl
usieurs organisations » :http://www.alterpresse.org/spip.php?article19212#.
Vks3F3arSig
7..Cf.: « Le rapport de la “Commission d’Évaluation Électorale Indépendante” remis à l’exécutif (of-
ficiel) » : Alter Presse, 3 janvier
2016:http://www.alterpresse.org/spip.
php?article19452#.Vo2C2PkrKig
8… Cf. « How Haiti helped
Greece in its fight for independence », Hougansydney, 11 janvier
2016 : http://www.hougansydney.
com/haiti/how-haiti-helped-greece-inits-fight-for-ndependence
* Je préfère le néologisme enslavé que j’emprunte au néologisme
étatsunien enslaved qui suggère que
l’esclave n’est pas une caractéristique
d’être, mais une condition imposée du
dehors par autrui.
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suite de la page (3)
sérieux d’un journal comme Washington Post et son côté conservateur.
Il ne publie pas d’articles à la
légère. Or, ce Quotidien de la capitale
américaine, généralement très bien
renseigné, laisse entendre que Haïti se
profile tout droit vers une occupation
étrangère, soit de l’OEA, soit des EtatsUnis d’Amérique puisque jamais les
acteurs ne vont s’entendre pour trouver une solution durable à la crisen qui
secoue le pays. Pendant qu’on allait
d’aventure en aventure, les anciens
soldats démobilisés qui ont semé la panique dans les rues de Port-au-Prince,
Pétion-Ville et certaines villes de province le vendredi 5 février s’amusaient
à fouiller les voitures et procéder au
contrôle d’identité des citoyens dans
les rues tout au long du week-end précédant le départ du Président Martelly.
Le ministre de la Défense, Lener Renauld, qui est à la fois chef de la diplomatie haïtienne, reconnaît aux anciens
militaires le droit de manifester comme
tout groupe constitué du pays.
AMBIANCE
EXPRESS
Une semaine avant le départ de
l’ex-Président Martelly, le ministre de
la Défense s’était opposé catégoriquement à tout départ du Président sans
qu’il n’y ait un successeur reconnu et
légal. Certains parlaient même d’une
déclaration ambiguë du ministre de
l’armée, laissant planer l’ombre d’un
coup d’Etat. Ce que l’intéressé avait
démenti. C’est dire dans quel état de
confusion la fin du mandat du Président Martelly avait entrainé le pays
ce 7 février 2016. Après maintes palabres et des atermoiements inutiles
de part et d’autre et des propositions
diverses, un accord a finalement été
trouvé de justesse samedi 6 février au
petit matin entre les deux pouvoirs :
Exécutif et Législatif. Ledit Accord a
permis au Pouvoir législatif de constater le vide présidentiel et de l’autoriser
à nommer en Assemblée Nationale un
Président provisoire afin de permettre
la continuité de l’Etat au niveau du
Pouvoir Exécutif. Un vrai retour au
système du 19e siècle.
DANA CARIBBEAN
CUISINE
Evans Paul
Toujours selon l’accord qui a
exclu le Pouvoir judiciaire du jeu politique, un Premier ministre de consensus devrait être désigné et ratifié par le
Parlement en vue de prendre la relève
et de conduire l’action d’un gouvernement intérimaire et la poursuite du
processus électoral interrompu le 24
janvier 2016. Cet accord qui subit déjà
les assauts des G8 et des opposants
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16
Haiti Liberté/Haitian Times
tés, étaient donc chargés, aux noms
de leurs pairs, de parapher cet ultime
acte officiel de l’ère Martelly. Dans
un discours solennel prononcé le dimanche 7 février 2016 devant les
deux Chambres du Parlement réunies
en Assemblée Nationale, le chef de
l’Etat a reconnu son échec de ne pouvoir organiser les élections. De ce fait,
c’est au Président de ladite Assemblée
qu’il a remis l’écharpe présidentielle
pour être conservée au Musée du Panthéon National Haïtien (MUPANAH).
Ainsi s’achève dans la confusion et
le désordre, le mandat de cinq années
de Michel Joseph Martelly comme 56e
Président de la République d’Haïti.
Une aventure présidentielle commencée sous les huées et des haussements
de tête en 2011 d’une partie de la
population qui prend fin de la même
manière sous les huées et les insultes
d’un nombre encore plus élevé de ses
concitoyens. Quelle aventure !
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radicaux hostiles à toute solution où le
Président Martelly aurait eu une quelconque participation est à l’épreuve
des critiques et des attaques de ces
groupes et personnalités qui ont du
mal à croire qu’ils ne sont pas en première ligne pour le partage du gâteau.
Cette entente de la dernière heure,
voire aux heures ultimes de la fin de
l’aventure présidentielle de Martelly,
a été possible ; grâce à divers intermédiaires haïtiens et internationaux.
Particulièrement la Société civile haïtienne organisée, entre autres l’Eglise
catholique du côté haïtien et Madame
Sandra Honoré, chef du Core Groupe
et de la MINUSTAH en Haïti pour l’internationale, servant de courroie de
transmission entre plusieurs variantes
et acteurs de ce conflits qui dure depuis
pratiquement trois ans.
Le Président de l’Assemblée
Nationale, Jocelerme Privert et son
Vice-Président Cholzer Chancy respectivement Président du Sénat et
Président de la Chambre des dépu-
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Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016
A travers le monde !
Bientôt une femme à la tête de l’ONU?
Par François Clemenceau
Un accord se dessine au sein
des Nations unies pour désigner fin
2016 une femme comme secrétaire
générale. Ce sont des dirigeantes de
l’Europe de l’Est, comme la Bulgare
Irina Bokova ou la Croate Vesna Pusic, qui sont pressenties pour succéder à Ban Ki-moon.
Alors qu’en Amérique, Hillary
Clinton conserve ses chances de remporter la Maison-Blanche, une autre
campagne vient de commencer pour
la succession du patron des Nations
unies et il est fortement question
que cette mission soit confiée pour la
première fois à une femme.
Accord tacite pour choisir une
femme
Depuis 1945, l’ONU a toujours été
dirigée par des hommes. Tous issus
d’une région du monde différente afin
que les Nations unies ne soient pas
assimilées à une organisation tenue
par l’Occident. C’est ainsi que le SudCoréen Ban Ki-moon, qui quitte son
poste à la fin de l’année, a été précédé
par le Ghanéen Kofi Annan, l’Egyptien Boutros Ghali, un Péruvien comme Perez de Cuellar, un Birman ou
des scandinaves.
Chacun a laissé une empreinte
personnelle et culturelle sur la façon
de gérer cette machine à fabriquer du
La Bulgare Irina Bokova et la
Croate Vesna Pusic, favorites pour
prendre la tête de l’ONU
consensus mondial dans les grandes
affaires de la planète. Qu’il s’agisse
de la paix ou de la guerre, de la
lutte contre la pauvreté ou contre le
réchauffement climatique. La plupart
de ces dirigeants ont progressivement
placé des femmes à de hauts postes
de responsabilité. Que ce soit dans
le domaine de la santé ou des droits
humains. Jusqu’à ce qu’aujourd’hui
un accord tacite se dessine pour
qu’une femme prenne la relève pour
la première fois.
La Bulgare Irina Bokova
en favorite
Si l’on veut parvenir à ce résultat tout
en maintenant l’objectif de l’alternance des continents, il faudrait que
la future secrétaire générale vienne
des pays de l’Est, et les candidatures
ne manquent pas…. Il y a d’abord la
favorite, la Bulgare Irina Bokova, 63
ans, directrice générale de l’Unesco,
une diplomate formée à Moscou, mais
également à Harvard ; une candidate
qui ne cesse de plaider en faveur du
dialogue des civilisations. Sa principale concurrente déclarée pour le
poste s’appelle Vesna Pusic, l’actuelle ministre des Affaires étrangères
de Croatie, 63 ans également, sociologue de centre-gauche et très charismatique. Elle a fait preuve d’un grand
sang-froid récemment dans la crise
des migrants qui affecte l’Europe balkanique. Et pourrait, elle aussi, servir
de pont entre l’Occident et la Russie à
l’heure où le Conseil de sécurité reste
profondément divisé sur les grandes
crises internationales, notamment en
Syrie.
Parmi les autres femmes d’Europe de l’Est pressenties, il y a la ministre des Affaires étrangères de Moldavie Natalia Gherman, la ministre de la
Défense de Géorgie, Tinatin Kidasheli.
Mais il y a fort à craindre que Moscou
mette son véto à ces candidatures en
provenance de pays où la Russie gère
des conflits gelés.
La campagne pour une femme à
la tête de l’ONU dispose déjà de nombreux soutiens, des Etats, des ONG,
de multiples relais dans les sociétés
civiles, non pas pour dire qu’une
femme ferait mieux qu’un homme
à ce poste ; mais que, 70 ans après
sa création, il est temps pour l’ONU
d’appliquer la parité.
Le JDD 6 février 2016
La Bulgarie, Chypre, la Grèce,
la Hongrie et la Roumanie
établissent un front pro-israélien
Le président Nikos Anastasiades et les Premiers ministres Benjamin
Netanyahou et Alexis Tspiras
B
ulgarie, Chypre, la Grèce, la Hongrie et la Roumanie ont passé un
accord avec l’État hébreu pour défendre ses positions au sein de l’Union
européenne.
Le 18 janvier, ces cinq États ont
fait bloc pour contraindre les ministres européens des Affaires étrangères
de retirer toute critique envers Israël
du communiqué final de leur sommet
mensuel .
Le 29 janvier 2016, Chypre,
la Grèce et Israël sont convenus d’un
accord pour construire un gazoduc et
exporter du gaz au sein de l’Union européenne. Pour ces deux États, il s’agit
d’un retournement complet de politique
à l’initiative d’Aléxis Tsípras.
Réseau Voltaire 2 février 2016
Etats-Unis: Trump et Sanders gagnent le New
Hampshire, défaite cuisante pour Clinton
L
e républicain Donald Trump et le
démocrate Bernie Sanders ont
largement remporté mardi les primaires présidentielles du New Hampshire, Hillary Clinton essuyant une
première défaite cuisante dans une
campagne imprévisible.
M.
Sanders,
sénateur
«démocrate-socialiste» de 74 ans,
qui avait démarré sa campagne sans
argent et sans soutien il y a neuf
mois, a remporté 59% des suffrages démocrates, contre 39% à Mme
Clinton, selon des résultats partiels
portant sur la moitié des votes. L’ancienne secrétaire d’Etat était donnée
perdante dans ce petit Etat du nordest, voisin de l’Etat du Vermont dont
M. Sanders est sénateur, mais espérait combler au moins partiellement
l’écart.
Côté
républicain,
Donald
Trump, le milliardaire de l’immobilier dénonçant l’incompétence des
dirigeants politiques à coup de déclarations incendiaires, a obtenu 34%
des voix républicaines, selon des résultats partiels. «Nous allons rendre à
l’Amérique sa grandeur», s’est félicité
le flamboyant milliardaire novice en
politique après sa victoire, reprenant
son slogan. «Je serai le président le
plus grand en matière d’emplois que
Dieu ait jamais créé», a-t-il ajouté.
«Les gens veulent un vrai
changement», a déclaré pour sa part
Bernie Sanders, grand pourfendeur de
Wall Street et apôtre d’une révolution
politique. «Les gens du New Hampshire ont envoyé un profond message
à l’establishment politique», a-t-il
ajouté.
La défaite de Mme Clinton est
d’autant plus cuisante qu’elle avait
gagné le New Hampshire en 2008
face à Barack Obama. Son mari, l’ancien président Bill Clinton, était venu
ces derniers jours appuyer sa campagne dans le New Hampshire, critiquant violemment M. Sanders.
John Kasich, gouverneur républicain modéré de l’Ohio, a créé la
surprise en arrivant deuxième à 16%.
Il avait mené une campagne intense
dans le New Hampshire, la plupart du
temps loin des projecteurs.
Le sénateur ultra-conservateur
du Texas Ted Cruz, gagnant de l’Iowa
est arrivé 3e à 12%, talonné par l’ancien gouverneur de Floride Jeb Bush.
Les candidats Hillary Clinton, Donald Trump et Bernie Sanders
Le télégénique sénateur de Floride
Marco Rubio, qui s’était ridiculisé
samedi dernier dans un débat républicain en répétant mécaniquement
la même phrase critiquant Barack
Obama, a fait beaucoup moins bien
que dans l’Iowa, premier Etat à voter
la semaine dernière, à 11% des voix.
Le tout petit New Hampshire
Venus
(1,3 million d’habitants) était le
deuxième Etat américain à voter, huit
jours après l’Iowa, dans le long processus, Etat par Etat, qui va permettre
de désigner cet été les deux candidats,
démocrate et républicain, à la Maison
Blanche.
Libération 10 février 2016
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Haiti Liberté/Haitian Times
17
Le poète Ashraf Fayadh
échappe à la peine de mort,
mais condamné à 8 ans de
prison et 800 coups de fouet!
La colère abyssale d’Haïti
Le coup d’État et l’occupation
ont-ils aidé Haïti ?
Par Michel Lapierre
E
Manifestation en solidarité avec M. Fayadh
Par Ben Hubbard
“Je suis l’expérience de l’enfer sur la
planète Terre !”
Arabie saoudite : Mardi, un tribunal
saoudien a révisé la peine prononcée
contre un poète palestinien apatride,
accusé d’apostasie, en commuant la
sentence de mort en huit ans de prison
et 800 coups fouet, en plus de la repentance publique, a déclaré l’avocat du
condamné.
L
e poète, Ashraf Fayadh, à été condamné à la décapitation, après avoir
été déclaré coupable d’apostasie, en novembre dernier. Cette condamnation se
basait en partie sur les recueils de poésies
qu’il avait publiés.
Le verdict a provoqué l’indignation
d’artistes et d’organisations des droits
humains, partout dans le monde, alors
qu’en même temps les responsables
saoudiens cherchaient à réfuter toute
comparaison entre leur application de la
charia et les pratiques de l’organisation
extrémiste appelée État islamique.
Ce verdict a été aussi prononcé
vers la fin de l’année pendant laquelle
les autorités saoudiennes ont procédé au
plus grand nombre d’exécutions depuis
deux décennies. C’était peu de temps
avant l’exécution en masse de 47 hommes accusés de terrorisme, parmi lesquels
un clerc chiite qui avait appelé à la chute
de la famille royale.
M. Fayadh, 35 ans, n’était pas
connu comme opposant politique. Il est
né en Arabie saoudite de parents apatrides, originaires de Palestine. En d’autres termes, il est privé de nationalité et
dispose de pièces d’identité délivrées par
l’Égypte.
Il était très actif sur la scène artistique contemporaine, plutôt réduite en
Arabie saoudite. Il œuvrait pour la sortir
de l’ombre. Il a organisé des expositions
dans son pays d’accueil et à l’étranger.
En 2013, il a été interviewé par une
chaîne de télé saoudienne au sujet d’une
exposition qu’il avait organisée à Djeddah, dont le titre était Mostly Visible.
Les tracasseries judiciaires commencent en 2013, lorsqu’il est arrêté
dans la ville d’Abha, au sud-ouest de
l’Arabie saoudite, suite à une altercation
dans un café. Il sera relâché par la suite,
sans qu’aucune charge ne soit retenue
contre lui. Peu après, il est de nouveau
arrêté. On l’accuse de blasphème et
de relations illicites avec des femmes.
D’après les actes judiciaires, l’accusation
se base sur des photographies et sur le
contenu de son recueil de poésie, publié à
l’étranger quelques années plus tôt.
Il a été déclaré coupable et condamné à quatre ans de prison et à 800
coups de fouets. Mais cette sentence
avait été rejetée en appel. Rejugé, il était
condamné à mort. Même si certains responsables saoudiens admettent en privé
que le jugement était trop sévère, les instances judiciaires du royaume restent
entre les mains d’un clergé très conservateur, qui a les coudées franches pour
définir les crimes et prononcer les châtiments qu’il juge appropriés.
Les tribunaux saoudiens ont prononcé des peines aussi sévères contre
ceux qu’ils considèrent comme une menace contre la nature religieuse de l’État.
En 2014, ils ont condamné Raef Badawi,
un blogueur progressiste qui critiquait
18
Le poète Ashraf Fayah
l’establishment religieux, à 10 ans in
prison et une lourde amende, en plus de
1000 coups de fouet échelonnés dans le
temps. Les 50 premiers coups fouet administrés en public l’année dernière ont
suscité des condamnations partout dans
le monde. Depuis, M. Badawi n’a subi
aucune nouvelle flagellation publique,
même s’il reste encore en prison.
Abdulrahman al-Lahim, l’avocat
de M. Fayadh, a interjeté appel et la cour
a prononcé le nouveau verdict ce mardi,
d’après un communiqué posté par Me.
Lahim sur son compte Twitter .
Le communiqué dit que les juges
considèrent encore M. Fayadh comme
coupable, mais ont retiré la peine de
mort, la commuant en huit ans de prison
et 800 coups de fouet, administrés par
tranches de 50 par séance. D’après le
même communiqué, M. Fayadh devrait
aussi dénoncer ses propres écrits en public, par l’intermédiaire des médias officiels
saoudiens.
Me. Lahim déclare aussi qu’il va
de nouveau interjeter appel. Les responsables saoudiens n’ont fait aucun
commentaire sur l’affaire Fayadh et n’ont
donné aucune suite aux sollicitations des
médias qui demandaient leur avis sur le
sujet. « De notre point de vue, cette affaire n’aurait jamais dû avoir lieu », a dit
Adam Coogle, a chercheur chez Human
Rights Watch.
Il dit : « La peine de mort a été
écartée. Ce qui est déjà bien, à mon avis,
mais que le “crime” de liberté d’expression soit puni par huit ans de prison et
800 coups de fouet, est une absurdité ».
PEN America, une organisation
militant pour la liberté de la presse qui
a médiatisé l’affaire de l’inculpation et
du châtiment infligé à M. Fayadh, a elle
aussi eu une réaction mitigée.
Karin Deutsch Karlekar, la directrice des Free Expression Programs de
PEN America, déclare : « Le fait qu’Ashraf
ne risque plus la décapitation nous soulage, mais ce sentiment de soulagement
est assombri par l’injustice sans bornes et
la cruauté du nouveau verdict prononcé
contre lui, parce qu’il a fait usage du droit
à l’expression artistique, un acte on peut
plus humain. Les mots ne sauraient constituer des crimes ».
Quelques poèmes d’Ashraf Fayah,
Traduits de l’arabe par le poète marocain Abdellatif Laâbi, extraits du recueil
Instructions internes, publié en 2007
chez Dar al Farabi, Beyrouth
Le remède
Tu démentiras toutes les informations
les revues de presse
les analyses des spécialistes
en dernier cri de la mode
Tu n’abuseras pas du sommeil
et du téléphone portable
Tu t’exerceras un peu
à la mort
Haiti Liberté/Haitian Times
n janvier à la suite de manifestations
dénonçant les fraudes au premier
tour de l’élection présidentielle en Haïti,
on reportait le second tour à une date
indéterminée. L’occupation onusienne
du pays déchiré, Justin Podur spécialiste
torontois des mouvements sociaux, en
relève les causes dans La nouvelle dictature d’Haïti. C’est comme si le monde
n’avait pas pardonné à Haïti d’avoir été
en 1804 le premier État noir et le fruit
d’une révolte d’esclaves.
Podur est très conscient de la profondeur anthropologique de la question
haïtienne. Son analyse montre que la
perception que l’on a du pays le plus
pauvre des Amériques relève souvent
d’un jugement partial sur la condition
humaine. N’est-il pas hallucinant de
constater que les médias, même ceux
de gauche, ont en général accordé un
crédit aveugle aux rumeurs sur la corruption et la cruauté de Jean Bertrand
Aristide, premier président d’Haïti démocratiquement élu et ayant joui d’un
vaste appui populaire ?
L’essayiste né en 1977 ne se rallie pas à l’opinion dominante mais à
celle de l’avocat afro-américain Randall
Roberson et du philosophe canadien
Peter Hallward. Ceux-ci défendent le
prêtre laïcisé inspiré par la Théologie de
Tu te débarrasseras de toutes les photos
que tu as gardées de ton enfance
de ton adolescence, de ta pauvreté
de ton ex-aimée
des contes de ta grand-mère
et de tes virées nocturnes
pour t’attaquer
à certaines prétendues vertus
Tu utiliseras de l’eau chaude pour ta
douche
et te laveras les pieds
chaque fois que tu ôteras tes chaussettes
Tu feras tiennes les expériences
de ceux qui viendront après toi
Tu écriras ton nom à l’envers sur le miroir
Tu mangeras avec la main droite
et laisseras le reste
à ceux qui méritent plus que toi
ta bouche trempée dans
le pétrole
***
Logique
La vieille porte
applaudit le ballet du vent
avec les arbres
La vieille porte
n’a pas deux paumes
et les arbres
n’ont pas été
au conservatoire
Le vent est un être invisible
même quand il danse
avec les arbres
***
Corbeau volant sur deux bâtons
Dieu était sur son trône
écoutant les contre-louanges
et te punissant sans discontinuer
pour ton vol suspect
au-dessus des cadavres parfumés
Dieu sur son trône
Il a créé l’oiseau
et lui a appris à voler
à quérir sa nourriture
Il lui a appris
à chuter
toutes les chutes
interdites et permises
Dieu sur son trône
Et tu essaies maintenant
de réparer tes ailes
Tu es là
à apprendre une autre leçon :
ce qui t’a échappé
de ce que font les oiseaux
et de ce que l’on peut récupérer
d’un plumage ingrat
que l’eau n’a pas trop mouillé
Dieu sur son trône
Il te prive de la faculté de voler
pour que tu ne puisses pas
regarder à la dérobée
les terrasses des villes
peu habituées à ton envol
Traduit de l’anglais par Geneviève
Boulanger Écosociété Montréal
2016, 248 pages
la Libération, héros des miséreux et victime du coup d’État de 2004.
Hallward résume on ne peut
mieux les choses. Le renversement
d’Aristide lui apparaît comme « La
confirmation d’une thèse récurrente
dans la presse occidentale : les pauvres
Noirs demeurent incapables de se gouverner eux-mêmes».
Le président devait révéler qu’en
2004 les États-Unis l’avaient kidnappé.
Lors de son retour momentané d’exil
après le séisme de 2010 qui dévasta
et pour que les cordes à linge
ne soient pas souillées
par tes crottes
***
Autre forme du cœur
Fais sonner la cloche
et débarrasse ton hiver
de ta triste chanson
Le disque repasse
et le magnétophone
ne souffre pas de l’humidité
« My funny Valentine∗ » repasse
Le saint au cœur percé d’une flèche
chante
Le saint chante et prie Dieu
de nous prémunir de tout mal
Dieu nous aime
Dieu nous éprouve
nous use
et nous demande des comptes
Il nous châtie
et parfois nous pardonne
Dieu, j’implore ton pardon
Je l’implore aussi pour toutes les femmes
et les amoureux, tous
***
Amnistie
Au-dessous de la ligne du silence
les moustiques sont très agaçants
On dirait qu’ils s’adonnent
au trafic du sommeil
Haïti, il se montra discret sur le fait dans
une interview que Podur rapporte et où
l’on ne dénote nulle rancœur chez un
homme surtout inquiet de l’avenir de
son pays.
L’essayiste juge qu’il est trop
facile de blâmer Aristide et la masse
d’indigents qui le vénèrent à cause du
souci que le président avait de corriger la terrible inégalité sociale en Haïti.
Son argumentation est sans réplique : «
Comme le développement économique
d’Haïti n’a jamais été entre les mains
des Haïtiens eux-mêmes, on ne peut
leur reprocher leur mauvaise gestion.
Lorsqu’un gouvernement démocratique
souverain sera à la tête du pays, on en
reparlera». Or, le coup d’État et le séisme
ont permis une occupation onusienne
avec la participation de la France, du
Canada et surtout des États-Unis pour
renforcer l’alliance entre ces pays et
la minorité privilégiée en étouffant
un mouvement populaire incontrôlable [souligné par la rédaction]. La colère des miséreux déconcerte même des
organisations progressistes venues les
aider en les dominant.
La leçon du livre de Podur crève
les yeux : la misère d’Haïti reste plus
que toute théorie de gauche le défi le
plus criant à l’ordre économique mondial.
Michel Lapierre
Collaborateur Le Devoir
Le Devoir 6-7 février 2016
dans ta cellule de prisonnier
comme si ta façon de dormir
était une violation flagrante
des accords de Genève
et autres traités internationaux
Retiens-toi
Tu ne peux pas pisser ici
Danse un peu
sautille
et trouble
la gravité des funérailles
Gare !
Le café aussi
est un diurétique
Je suis debout, tout nu
chaque jour
sans Jugement dernier
sans que personne
ne souffle dans le cor
car je suis d’avance
ressuscité
Je suis l’expérience de l’enfer
sur la planète Terre !
La terre
cet enfer apprêté pour… les réfugiés
NY Times 3 Février 2016
Traduit par Mohamed Bouriga
Edité par Fausto Giudice
Tlaxcala 4 Février 2016
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Director: Florence Comeau
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Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016
Personnage de la semaine
Mme Marie Pologne René, un échantillon d’évidence
Par Lesly Eustache
N
ée au Cap-Haïtien, elle a grandi
à Port-au-Prince où elle a fait ses
études primaires et secondaires. Marie Pologne René, née Jacques, est la
veuve du feu Grégoire René de Haïti
Radiale.
À l’âge de 18 ans, elle fréquentait
l’Université de Genève pour se spécialiser en psychologie. Chemin faisant,
elle développait un intérêt particulier
pour la psychopédagogie et la théorie
de développement de Jean Piaget, qui
était son mentor et l’avait influencée.
À 23 ans, déjà l’on retrouvait
Pologne aux Etats Unis à titre de professeur à l’Université de Montclair State
de New Jersey. Grace à un doctorat en
psychologie du développement, elle a
enseigné dans plusieurs universités à
New York telles que : New York Uni-
versity, Pace, et Baruch College.
Elle avait développé un modèle
de pédagogie basée sur la théorie de
développement de Piaget, qu’elle a enregistré à la bibliothèque du Congrès
des Etats Unis, et cela lui a permis d’ouvrir en 1979, à New York, une école
dénommée Académie haïtienne.
Elle commença cette école avec
3 élèves dans le sous-sol de sa maison.
L’année suivante, le nombre d’élèves
augmentait tellement que le sous-sol
ne pouvait plus les accommoder ; ce
qui l’obligea à chercher un endroit
plus spacieux. Ainsi, Mme René louait
2 salles de classe pour l’Académie à
l’école Saint Françis d’Assisi; puis tout
le bâtiment l’année suivante ; vue que
l’Académie avait connu une expansion
extraordinaire en offrant des classes
enseignées en trois langues: Anglais,
Français, et Créole de la maternelle
à la 8e année ; pour ajouter plus tard
Mme veuve Marie Pologne René
les 4 derniers niveaux de l’école sec-
ondaire. Par la suite, elle va encore
changer d’adresse en se transférant
au numéro 15 de l’avenue Snyder à
Brooklyn avant d’acheter un grand
bâtiment pour abriter son établissement
au numéro 95 de l’avenue Lexington,
à Brooklyn.
L’impact que l’académie haïtienne a fait dans l’éducation de base
était si grand qu’il lui avait valu l’attention des autorités de New York. Cependant, ayant toujours eu Haïti dans sa
peau, après le départ de Jean-Claude
Duvalier, Mme René a ouvert en Octobre 1986, une annexe de l’Académie
à Port-au-Prince, dans les environs de
Delmas 33.
Donnant la priorité à son pays,
en 1991, elle a décidé de fermer totalement l’établissement de New York,
pour se consacrer à servir sa terre natale ; sachant qu’Haïti a grand besoin
de son utilité. Ainsi, elle s’est établie
dans le pays et a acheté un terrain de
plus de 8 hectares, à 25 kilomètres au
nord de Port-au-Prince, sur lequel elle
a construit un campus. L’école, qui
avait commencé dans un sous-sol avec
3 étudiants, a été transformée en un
large campus qui abrite, premièrement,
une école classique qui offre deux
modèles d’éducation ; l’une basée sur
le système américain et l’autre sur le
système haïtien; deuxièmement, une
université inaugurée en 1993 composée de différentes facultés telles que
; Agronomie, Génie , Gestions et Sciences économiques, Médecine, Sciences infirmières, Médecine vétérinaire,
Pharmacologie, Technologie médicale,
Physiothérapie, Sciences informatiques
; troisièmement, un centre de santé, inauguré en 1994; et, quatrièmement, un
institut technique professionnel.
Malheureusement, en 2014,
suite à la page(14)
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Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016
Haiti Liberté/Haitian Times
19
Haïti Top 10 Vocalistes Masculins
Par Ed Rainer
Ce‘’Top 10 ‘’nous ramème aux
confins et détours des vocalises
masculines qui ont transcendé,
façonné, marqué, fleuri et galvanisé l’environnement sonore du terroir natal; à travers
des germinations successives;
lesquelles de leurs marques
respectives ont constitué des
écoles vocales. Des orthodoxies,
relayées par des générations
intermédiaires aux vagues contemporaines. Un jury qualifié (de
109 personnes) a pu faire le difficile triage pour tirer ces 10 conquérants; entre ceux qui n’ont
pu se départager: Pereira-Colas,
Pasquet-Widmaier, Albert-Cajuste, ou Cubano-Timanno, pour
arriver aux 10+ 4 des ‘’Top 10
‘’vocalistes masculins.
No 2. Guy Durosier (Portau-Prince, 1932 – Kirkland,
1999)
«Le souffle puissant d’Haïti»
G
uy Durosier reste et demeure
le plus versatile musicien et
le plus éminent des vocalistes
haïtiens, l’éternel virtuose et le
maître de l’environnement sonore
par sa voix à la fois dominante,
chaleureuse
et
musicienne.
Pourtant, ne mentionner que ses
qualités de chanteur serait faire
fi de son incroyable armada musicale, lui, “ce touche à tout”, ce
“multi-instrumentiste” achevé,
que ce soit au saxophone, à la
flûte, la contrebasse, au clavier,
au tambour etc. Malgré tout, c’est
pour son époustouflant gosier que
la grande Edith Piaf le surnomma
“Le souffle puissant d’Haïti”. Sa
facture vocale extraordinaire le
désigna comme l’un des plus
talentueux chanteurs de son ère,
avec une imagination harmonique, un sens profond de l’improvisation et une tessiture tout à fait
grandiose. Lesquels l’ont imposé
à la fois en chanteur caractéristique et technique. Mais aussi,
un inventif interprète, plus qu’un
compositeur prolifique. Comme
preuves, ces multiples succès en
Français, Anglais, Espagnol etc ;
qu’il a repris et réinventés dont
: A la bèl ou bèl (G.Harrison/
Beatles), Le cabotin (C. Aznavour
(1)) ,en les colorant de sa propre
estampille, comme un peintre
maîtrisant allègrement son pinceau , comme il l’a acclamé :’’
Donnez-moi quelques planches et
quelques spectateurs et j’aurai du
génie’’. Dans cette veine, Raoul
Guillaume l’a décrit comme celui
qui pouvait prendre n’importe
quelles rangaines anodines pour
en faire des succès spontanés,
telles: Andrea, Oungan kabrit ô,
Léogane, 3 bébés, Qu’est-ce qui
frappe à ma porte ? et tant d’autres. Tandis que pour Issa Sahieh,
qui en avait vu tant d’autres à
travers le monde, Guy était un
phénomène dans une classe tout
à lui-même. Il fut de ce fait admis
très jeune au cercle des grands de
l’époque, tels: “Dòdòf” Legros,
dont le timbre puissant l’influença
amplement.Mais c’est l’orchestre
du maestro Issa El Sahieh qui le
révéla au grand public après qu’il
eut prit d’assaut ce groupe sans
s’annoncer, lors d’un spectacle
au Paramount Ciné en 1945. Lorsqu’ un adolescent assis dans la
salle à coté de sa mère, fit irruption sur le podium en s’emparant
du sax qu’il en fit voir de toutes
les couleurs, dans de lumineuses improvisations qui conquirent
l’assistance d’emblée. C’est à partir de là qu’il apprit la technique
de l’orchestration. Il n’avait que
quatorze ans. Subséquemment,
il devint l’un des arrangeurs attitrés du groupe. Sa première composition à succès fut Ma brune,
écrite en collaboration avec le
saxophoniste Roland Guillaume.
A partir de là, c’est la reconnaissance internationale, suivie d’une
folle idylle entre Guy et le public
haïtien. Devenu star à part entière, il fonda son propre groupe
et fut partout réclamé. Dès ce moment, il entreprit d’interminables
tournées: Washington, Seattle,
Hollywood, Los Angeles, San
Francisco, Vancouver, New York,
Californie etc. De retour en Haïti,
sa nouvelle composition “Machann chabon” fut sur toutes les
lèvres. Ce fut une interprétation
du hit: Donkey de Mighty Sparrow, en y ajoutant des textes natifs comme:“Machan chabon souple mwen/Bourik la bouke ranni /
Men tout la sentjounen / Lapranni lapranni / Kenbe dyòl li”.On
était au début du duvaliérisme
infernal et la malice populaire
y ajouta son grain de sel en y
pointant du doigt Poméro, le vulgaire propagandiste de F. Duvalier
pour se moquer du nouveau régime. Par peur de représailles,
Guy laissa le pays en 1959. Il échoit en France où il côtoya
les grands de ce pays dont Edith
Piaf avec laquelle il se lia d’amitié.
Dans la ville lumière, sa composition, Courrier d’Haïti, fit de lui un
succès confirmé. Les continents
sont tour à tour visités: l’Europe,
l ‘Asie, l’Afrique, les Amériques
(Nord et Sud); les grandes villes:
Stocklom, Laos, Bombay, TelAviv, Singapour, Munich et Londres où il conquit la princesse
Margareth. Au début des années
1960, il s’installa au Canada où
il fut reçu en fils adoptif, chan-
tant “…la blancheur et l’hiver
resplendissants de Québec”, dans
“Québec et mon cœur”, charmant
la belle “Michaëlle”. Il entreprit de
nouvelles initiatives dont: Caprices d’Haïti, réalisée conjointement
avec Fritz Pereira et Alphonse
Simon. Dans les années 1960,
“Le souffle puissant d’Haïti”
compta à son palmarès 32 villes
canadiennes. Il triompha dans les
grands temples internationaux
de la musique tels: l’Olympia de
Paris, et le Carnegie Hall de New
York qu’il prit d’assaut avec la
complicité du grand Raymond Sicot. Mais ce monstre de la scène,
ovationné, adulé, admiré en terre
étrangère n’était point prophète
en son propre pays. En fait, interdit de séjour dans son patelin
natal, il vivait en paria.
Malgré des succès éclatants, c’est la nostalgie de la
terre d’origine qui lui inspira des
idées triomphantes. Il entama
une opération de charme avec
Nous, dédié à la mémoire de M.
Luther King;’’ Haïti, c’est toi que
je préfère’’, vantant les prouesses de ses ancêtres; et, Si w al an
Ayiti, qui alla droit au cœur du
vieux dictateur moribond “papa
doc” .Ultérieurement, des tractations furent engagées pour le
retour triomphal de Guy au bercail. En fait le régime l’avait déjà
coopté à travers son représentant
macoute à Montréal, l’assassin
Roger Lafontant en disgrâce au
Canada. Cependant après nombre
de dérapages au pays, en chantant durant l’enterrement du diabolique François Duvalier, Guy
s’esquiva à l’anglaise pour recommencer ailleurs ce qu’il savait
faire le mieux: la musique. Et,
entre deux, trois albums: “Deux
fois vingt ans”, “Dix ans après”,
“D’une génération à une autre”,
Guy Durosier «le second des vocalistes haïtiens»
Guy Durosier, le génie vagabond,
l’éternel paria, est de retour sur
les routes du monde.
La Suède, Paris, et la Colombie, où il s’y était installé pendant huit années, en s’imposant
comme compositeur de musique
de films. Le Venezuela, le Brésil,
le Canada, et les Bahamas devinrent tour à tour ses terres d’accueil. Après la chute de “baby doc”
en 1986, un large public le reçut
chaleureusement au pays. Il avait
beaucoup vieilli sans rien perdre
de son génie. Et tout un chacun
se contentait simplement d’écouter ce joyau d’Haïti Thomas. Cette
espèce rare, en voie d’extinction,
demeurait malgré tout, un vrai
trésor national. Dans les années
1990, ce fut un Guy épuisé qui
alla se fixer à Kirkland, (EUA),
près de Seattle, avec sa famille.
Il y concocta la sensationnelle
“Réminiscences Haïtiennes”, une
œuvre de grande qualité, imprégnée d’une incroyable richesse
,dont il était obligé d’aller puiser
des vibrations natives, accom-
pagné superbement par le célèbre
Orchestre Philharmonique Sainte,
dans l’album.
La dernière fois qu’il joua
pour ses compatriotes, fut en
Décembre 1998, au luxueux Astoria World Manor à Queens. Sous
une apparence frêle et maladive, il
restait inspiré, au piano ou au sax;
et son incomparable gazouillement ne paraissait point altéré par
l’âge ou la maladie. Une nouvelle
fois, il s’excusa de s’être fait piéger
par la politique: “Il faut comprendre” disait-il, “j’étais jeune, il faut
comprendre…” Une rare occurrence dans un tel milieu, pour une
figure aussi gigantesque d’admettre sa faute sans essayer de se
justifier. Un tel acte le grandit aux
yeux de plus d’un. Guy Durosier
s’éteignit le 18 août 1999, suite
aux complications d’un cancer du
poumon. Le plus contradictoire
et le plus éminent de son temps,
il s’est distingué comme l’un des
éternels conquérants de l’espace
sonore du terroir et de la musique
universelle.
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Vol. 9 • No. 31 • Du 10 au 16 Février 2016