Troyes, une pétillante leçon d`Histoire

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Troyes, une pétillante leçon d`Histoire
Troyes, une pétillante leçon d'Histoire
Maisons à pans de bois, toits à pignon, petites places au détour d'étroites ruelles pavées... la
ville est un décor de film médiéval. Elle invite à la flânerie dans une autre époque.
La ville est un chef-d'œuvre. C'est le cœur entier de la cité qui nous fait faire cette promenade dans
le temps. On l'appelle ici le « Bouchon », à cause de sa forme, due au tracé de l'enceinte fortifiée du
XII' siècle, qui évoque un bouchon de Champagne, même si le fameux breuvage ne fut inventé que
bien plus tard !
Malgré leur apparence, les maisons ne datent pas toutes du Moyen Âge. En 1524, un gigantesque
incendie détruisit un tiers de la cité qui fut reconstruite à l'identique, avec quelques notes
Renaissance en prime. Colbert, par précaution, ordonna de recouvrir les colombages d'un crépi qui
attrista la ville pour 300 ans. Mais depuis quelques décennies, les façades sont décapées et repeintes
d'ocre ou de rose vif, aux couleurs pimpantes d'autrefois.
Au Moyen Âge, dans la tête du bouchon s'était installé le pouvoir ecclésiastique, dans le corps régnaient les marchands : les deux visages de Troyes, où les nourritures, selon les voyageurs de
l'époque, étaient autant spirituelles que matérielles. Car la cité, née dans une boucle de la Seine sur
la voie romaine reliant l'Italie à la Mer du Nord, devint à la fin des invasions barbares, un centre de
grandes foires européennes autant qu'une ville où l'on bâtit des églises. Elles ysont nombreuses et
les somptueux livres d'images de leurs vitraux, du rouge et bleu éclatants du gothique à la bichromie
des siècles suivants, sont parmi les plus riches de France : une mémoire de verre de la ville qui
raconte l'histoire des saints mais aussi celle de ses princes.
Dès le X" siècle en effet, Troyes bénéficia de l'influence des comtes de Champagne qui en ont faient
leur capitale, des princes aussi puissants que le roi de France qui entre deux croisades, favorisèrent
l'économie et les arts et l'économie. A leur cour, Chrétien de Troyes put composer ses romans
courtois chantant la vie merveilleuse de Lancelot et de Perceval. Saint Bernard de Clairvaux s'y
intéressa aux commentaires du Talmud et de la Bible d'un autre Troyen, le Juif Rabbi. Et c'est lui,
qui lors du Concile tenu dans la ville, fit reconnaître le fameux ordre des Templiers fondé par
Hugues de Payns, natif de la région - comme d'ailleurs Villehardouin, l'historien des Croisades.
Autre page de l'Histoire : en 1420, Charles VI signa dans la cathédrale le « honteux » traité de
Troyes qui livrait en même temps que la main de sa fille la France au roi d'Angleterre. Le mariage
eut lieu dans l'église Saint-Jean-au-Marché, sur la place où se retrouvaient deux fois l'ant les marchands. Mais neuf ans plus tard, Jeanne d'Arc traversait la ville avec le dauphin, pour le faire
couronner à Reims...
A défaut de l'improbable trésor des Templiers, on peut aller découvrir en forêt d'Orient la nature
protégée du Parc régional et les grands lacs de retenue de la Seine où les grues cendrées en automne
viennent faire escale. Et puis se griser dans une escapade-plaisir au pays des bulles ! - l'Aube
produit 70 millions de bouteilles de Champagne par an - avec dégustation d'un vallon à l'autre de la
Côte des Bar. A ne pas manquer : le subtil Rosé des Riceys, apprécié de Louis XIV en personne...
Texte :
Anne ROZE. Photos : John FOLEY.
Pratique
Y aller. 1 h 30 de Paris par la route (AS) ou par le train (gare de l'Est).
* A voir. Dans cette ville du compagnonnage, la remarquable Maison de l'Outil et de la Pensée Ouvrière, qui met à l'honneur le savoir-faire des artisans. Dans l'Hôtel de Mauroy (XVIème) restauré par
les Compagnons du Devoir du Tour de France.
Les églises, avec un faible pour celle de la Madeleine, son jubé de pierre, ses statues de maîtres
sculpteurs troyens, ses vitraux. Les magasins de stocks de grandes marques à la périphérie. Le Parc
Régional de la Forêt d'Orient. A noter : sa ferme péda gogique.
*Hébergement.
« Le Royal », 22 bld Camot. 03 25 73 19 99. Très bonne table.
« La
Roseraie » à Essoyes.
03 25 38 60 24. Chambres et table d'hôtes.
On s'y sent entre amis.
* Restaurant
« LeBistroquet ». 10, rue Louis Ulbach.
Pour la fameuse andouillette.
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Adresses utiles.
Office de Tourisme de Troyes : 16, boulevard Camot. BP 4082. Troyes.
03 25 82 62 70.
CDT de l'Aube : 34, quai Dampierre, 10 000 Troyes.
03 25 42 50 76. www.aube-champagne.com.
Office de Tourisme intercommunal des Grands Lacs et de la Forêt d'Orient : Maison du Parc.
10 220 Piney. 03 25 43 38 88.
www.pnr-foret-orient.fr.