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N° 42
JACQUES NÈVE
Horloger d’Art
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Charles-Guillaume HAUTEMANIÈRE, dit MANIÈRE
Erato
Pendule d’époque empire
Modèle de PIERRE-PHILIPPE THOMIRE (1751-1843)
Circa 1805
Signé sur le cadran Manière à Paris
H. 64 cm L. 38 cm P. 19 cm
BIBLIOGRAPHIE DE RÉFÉRENCE : Tardy, Dictionnaire des horlogers français,
Paris, 1972 ; Hans Ottomeyer & Peter Pröschel, Vergoldete Bronzen, München, 1986 ; L.
Uresova, Alte Uhren, Prague, 1986 ; divers auteurs, Orologi negli arredi del Palazzo Reale di
Torino e delle residenze sabaude, Fabbri 1988 ; Peter Heuer & Klaus Maurice, European
Pendulum Clocks, Schiffer, 1988 ; Jean-Dominique Augarde, Les ouvriers du Temps, La
pendule à Paris de Louis XIV à Napoléon Ier, Genève, 1996 ; Elke Niehüser, French Bronze
Clocks, Schiffer, 1999.
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Charles-Guillaume HAUTEMANIÈRE, dit MANIÈRE
Erato
PENDULE D’ÉPOQUE EMPIRE
Modèle de Pierre-Philippe THOMIRE (1751-1843)
Fille de Zeus et de Mnémosyne, Erato, l’une des neuf muses de la mythologie
grecque présidait à la poésie lyrique, mais aussi à la poésie érotique et
anacréontique. Elle est ici représentée sous la forme d’une élégante figure en
bronze à patine brune, vêtue d’une ample tunique. Sa lyre formant boîtier,
repose sur un piédestal en bronze doré, orné d’un profil à l’antique et de motifs
de palmettes.
Cadran en émail à chiffres romains pour les heures et chiffres arabes aux quarts
d'heure, signé Manière à Paris. Aiguilles de style fleuron en laiton ciselé, gravé
et doré. Lunette dorée avec verre de protection bombé s’ouvrant vers le bas.
La base en marbre de Carrare avec décorations en bronze ciselé doré, sur pieds
rectangulaires.
Mouvement avec échappement à ancre à recul, suspension à fil, sonnerie à roue
de compte sur cloche argentée. Autonomie 15 jours.
H. 64 cm L. 38 cm P. 19 cm
Comme nous l’indique Hans Ottomeyer1 Erato est une création du célèbre
sculpteur et bronzier parisien, Pierre-Philippe Thomire (1751-1843). Ce modèle
à sujet allégorique, personnifié par une muse dont la poésie semble vouloir faire
oublier le temps qui passe, connut un grand succès sous l’Empire.
Parfois dénommé Sapho ou Terpsichore, il a été interprété au fil des ans avec
quelques variantes dans le choix des matériaux ou le détail des ornements. À ce
jour, quatre autres exemplaires de Pierre-Philippe Thomire - conservés
dans trois musées européens et une collection privée - sont connus :
1
Hans Ottomeyer & Peter Pröschel Opus-cité supra, page 343.
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- Tersicore (circa 1804), conservé au Palais Royal de Turin, signé Manière à
Paris, comparable en tous points à notre modèle (fig.1).
Fig. 1 Pierre Philippe Thomire, horloger Charles Guillaume Manière, circa 1804
Tersicore ou Erato
H. 58,6 cm L. 39,2 cm P. 19,6 cm
Turin, Palais Royal.
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- Sapho (circa 1805), signé Lepaute à Paris.
Munich, Bayerische Schlösserverwaltung (fig. 2).
Fig.2 Pierre-Philippe Thomire, circa 1805
Erato ou Sapho
Signé Lepaute/de l’Empereur à Paris
H. 60 cm L. 39 cm P. 30 cm
Munich, Bayerische Schlösserverwaltung
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- Pierre-Philippe Thomire Erato, circa 1815 signé Thomire & Cie à Paris/
Moinet aîné Horloger. Bavière, collection privée (fig.3).
- Sapho, acquise en 1809 à la Maison Thomire, Duterme et Compagnie pour la
chambre à coucher de l’Impératrice au palais des Tuileries, vers 1809. Paris,
Mobilier national (fig. 4).
Fig.3
Fig. 4
H. 93 cm L. 64 cm P. 29 cm
Fig. 5
H. 91 cm L.55 cm P. 38 cm
De la même année que notre pendule, on peut également citer :
- Sapho, signé Ravrio/Bronzier à Paris. Vienne, musée des arts appliqués
(fig. 5).
Antoine-André Ravrio (1759-1814) était comme Thomire, fournisseur officiel
de la Maison Impériale. On peut imaginer qu’en répétant le modèle de Thomire,
il ait ainsi voulu concurrencer le célèbre bronzier dont la production à cette date,
était hautement appréciée comme en témoigne cet extrait du Rapport du jury sur
les produits de l’industrie à l’Exposition de 1806 : « M. Thomire, de Paris, rue
Boucherat ; (…) L’exposition de 1806 est la première à laquelle cet habile
artiste, le premier de nos ciseleurs, ait pris part ; il a présenté une suite
considérable d’ouvrages dirigés ou exécutés par lui (…) M. Thomire joint au
talent de l’exécution un goût éclairé et pur (…) Le jury décerne à M. Thomire
une médaille d’or ».
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CHARLES-GUILLAUME HAUTEMANIÈRE, dit MANIÈRE
(Mort après 1812)
Fut reçu maître horloger le 1er mai 1778. Il est mentionné rue du Faubourg Saint
Honoré, puis rue des Prouvaires (1781), rue des Merciers (1789), rue Christine
(1806) et rue Bertin Poirée (1810-1812).
Manière travailla à ses débuts pour le marchand-mercier Daguerre ainsi que
pour les Darnault. Il collabora durant toute sa carrière avec les bronziers
Thomire et Rémond, utilisant aussi, à l'occasion, des boîtes de pendule de E.
Roy, J.-B. Osmond, F. Vion et C. Galle.
Musées : Espagne, Patrimonio Nacional; Fontainebleau, château ; Lyon, Musée
des Arts Décoratifs ; Paris, Musée Nissim de Camondo ; Prague, Musée des Arts
Décoratifs ; Rome, Palais du Quirinale ; Saint-Petersbourg, Musée de
l’Ermitage ; Turin, Palais royal ; Versailles, château ; Woodstock, Woburn
Abbey.
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