Les trois braqueurs s`alignent à deux contre un
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Les trois braqueurs s`alignent à deux contre un
Les trois braqueurs s'alignent à deux contre un ASSISES Hier, le procès de trois auteurs de braquages et vols fin 2011 entre Dax et Billère a connu plusieurs rebondissements. Les stratégies de défense sont dévoilées, et opposées cès. Alors que Me Sagardotyho venait juste de le demander directement à Samy Zagoudia, Me Marco a repris la question : « Avez-vous un jour menacé M M . Cayrefourcq ou DaCruz?» Le « non » qui s'en suivit fiit contré par u n courrier prouvant le contraire dévoilé par Me Marco. Une lettre signée de Zagoudia et adressée à Cayrefourcq pour lui dicter une ligne de conduite. Et inconnue jusqu 'à alors puisque postérieure à l'ordonnance de renvoi devant les assises. « C'est un scandale, des méthodes d'un autre temps ! » s'emportait Me Dutin, l'avocat de Samy Zagoudia. ROMAIN BELY I [email protected] oumée chargée hier pour le premier jour d'assises des braqueurs présumés de la station ibtal de Sauignac-ret- Cambran, de la station de Montardon et du tabac-presse du château à Billère, en décembre 2011. Journée chargée en émotion d'abord puisque les trois commerçants braqués ont défilé à la barre en fin de journée pour raconter comment ils avaient subi l'attaque. Et comment ils parvenaient difficilement à s'en remettre. « Je les ai vus armés, je me suis dit 'Cest pour moi cette fois<i, je suisfoutue',s'est efforcée de relater Christine Voisin, la gérante de la station landaise, située en banheue dacquoise. « Je croyais que j'allais mourir, que c'était fini pour moi » a-t-elle insisté les yeux rougis par les pleurs et la voix chevrotante. Quelques minutes plus tard, le gérant de la station de Montardon cédait lui aussi à l'émotion en racontant avoir reconnu l'un de ses agresseurs, celui qui l'a tenu en joug le 17 décembre 20Tï, dans le box des accusés. « C'est Monsieur Zagoudia, Je le reconnais dans le regard et dans la voix. Ce regard, j e ne pourrai jamais l'oublier, w Les deux premiers avouent Avant ces témoignages, la journée avait déjà accouché de plusieurs moments clés. Depuis l'audition des deuxpremierî accusés, jusqu'à la brouille entre leurs avocats et celui du troisième braqueur présumé, Samy Zagoudia. Première confession de la journée, celle de Christophe Da Cruz, le chauffeur des trois braquages, qui répète ce qu'il a déjà avoué en garde à vue. A savoir qu'il a conduit parce qu'il ne « se sentait pas » d'entrer dans les commerces. Ce Palois de 24 ans reconnaît aussi sa parti- Le troisième imperturbable Samy Zagoudia, qui nie son implication, est apparu esseulé hier à la barre. PHOTO THIERRY SUIRE/« SUDOUEST» cipation dans le vol puis la destruction des trois voitures qui ont servi aux attaques à main armées. Comme le Gourettois Thomas Cayrefourcq, qui lui succéda à la barre après la pause, Christophe Da Cruz a ensuite chargé Samy Zagoudia. « Pour le premier braquage, Samy était armé », confie ainsi Da Cruz. « N'était-ce pas plus simple de dire à Zagoudia "J'arrête !"?» l'interrogeait plus tard son propre avocat, Me Sagardoytho. « Ce n'était pas simple non. Il était nienaçanL » Menaces et courrier L'intimidation, le fil rouge de la journée. C'est elle que Christophe Da Cruz a brandi expliquant que Zagoudia avait proféré des menaces de mort depuis les geôles de garde à vue. C'est encore elle qu'a infirmée Thomas Cayrefourcq, le deuxième braqueur qui, lui, rentrait dans les magasins en compagnie de Zagoudia. Enfin, c'est bien le rapport d'autorité qu'entretient Zagoudia avec ses deux co-accusés qui a conduit à la première polémique de ce pro- Lequel accusé a affiché une assurance inébranlable toute la journée. « Je n'ai rien à voir là-dedans » n'a eu de cesse de répéter ce robuste Palois de 24 ans, pourtant dénoncé par ses coaccusés et plusieurs témoins. Des armes ayant pu servir aux braquages ont en outre été retrouvées chez les parents de l'accusé, qui a expliqué s'adonner au tir « dans la forêt ». U n pistolet à billes gomme-cogne a été reconnu par la plupart des témoins. Samy Zagoudia a apporté des réponses à chaque accusation. Soit en afûrmant qu'un différend avec son accusateur empêchait de prendre ces dires pour évangiles. Soit en avouant des faits mineurs de trafics de stupéfiants pour justifier ses coups de fils à des personnages clés. « C'est facile d'apporter des éléments à charge, a lancé l'accusé plein d'aplomb. Mais est-ce que vous pariez des petites mamies que j'accompagnais pour traverser aux halles de Pau ? J'ai fait des erreurs, c'est vrai, mais tout le monde est gentil, ettout le monde est méchant » Verditt jeudi soin