Coiffeur - Le Forem

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Coiffeur - Le Forem
MARCHÉ DE L’EMPLOI
DECEMBRE 2010
ANALYSE
Un ZOOM sur le métier de
COIFFEUR
Dans le cadre du Plan Marshall 2.vert, Plan stratégique transversal pour la Wallonie, le Forem poursuit la mise
en œuvre de « Job Focus », un dispositif intégré d'analyse et de suivi des métiers. Ce dispositif couvre à présent
un domaine plus large que les métiers dits en pénurie et vise plus généralement des métiers en demande de
main-d’œuvre. Cette synthèse présente le métier de « coiffeur » ainsi que ses caractéristiques sur le marché de
l’emploi wallon et fait le point sur les enseignements tirés tout au long de l’action d’analyse, de traitement et de
suivi de ce métier.
DESCRIPTION ET CONDITIONS DE TRAVAIL
SOMMAIRE
DESCRIPTION ET CONDITIONS DE TRAVAIL .....1
LE COIFFEUR SUR LE MARCHE DE L’EMPLOI ..1
LES EFFETS DE LA CRISE ECONOMIQUE...........2
LA RESERVE DE MAIN-D’ŒUVRE ........................2
LES OPPORTUNITES D’EMPLOI ..........................3
L’APPARIEMENT ENTRE LA DEMANDE ET
L’OFFRE D’EMPLOI ............................................... 3
COMMENT SE FORMER AU METIER ? ...............4
1
Le coiffeur détermine et effectue des soins et traitements capillaires dans un
but d'hygiène et d'esthétique. Il conseille et aide au choix des coiffures,
coupes et produits capillaires. Il coiffe en tenant compte de la mode, de la
morphologie et du goût du client.
Le métier de coiffeur s’exerce le plus souvent en salon, qu’il soit indépendant
ou franchisé. La coiffure à domicile prend également de l’ampleur. On l’exerce
soit à son compte, soit en tant que salarié d’une entreprise spécialisée.
Le métier s’exerce également dans les instituts de beauté, les entreprises de
fabrication de produits capillaires, les établissements de soin, de
convalescences, de thalasso, centres hospitaliers, centres de vacances et de
loisirs, la mode, la télévision, le cinéma et le théâtre, etc.
Le rythme de l’activité peut varier selon l’organisation du salon (gestion des clients sans rendez-vous) ou de la
période (fêtes, weekends, etc..). Les horaires sont le plus souvent réguliers. Ils peuvent s’effectuer en journée
continue et comporter des nocturnes. Le coiffeur doit avoir une grande résistance physique car il reste debout
toute la journée. Certains coiffeurs se plaignent d’ailleurs de maux de dos après plusieurs années d’exercice.
De plus, certains produits chimiques utilisés pour colorer ou permanenter les cheveux sont agressifs pour la
peau et les voies respiratoires et certaines personnes peuvent développer des allergies.
LE COIFFEUR SUR LE MARCHE DE L’EMPLOI
Le secteur belge de la coiffure est très fragile2. Le nombre de salons de coiffure étant fort important, la
concurrence entre les prestataires est forte.
Selon les données de l’ONSS à fin 2008, 1 934 établissements de coiffure sont actifs en Wallonie dont la grande
majorité compte moins de 5 travailleurs (88 %). L’ONSS dénombre 4 802 postes de travail salariés en coiffure,
soit moins de 1 % des postes de travail wallon. Plus de huit postes sur dix sont sous statut ouvrier, ce qui
représente une proportion beaucoup plus importante que pour l’ensemble des secteurs (37 % d’ouvriers). Si la
majorité des postes sont occupés par des femmes, 13 % sont occupés par des hommes (52 % d’hommes pour
1
Le code du métier est le 1113201 selon « le référentiel emploi métier » utilisé au Forem.
Rapport EIM, « Le Commerce de la coiffure dans l’Union Européenne, en Norvège et en Suisse », EuroFIET et CICIEurope, 1999
2
Le Forem, service de l’analyse du marché de l’emploi et de la formation
l’ensemble des secteurs). Un volume important de postes (67 %) sont concentrés en province de Liège (36 %) et
de Hainaut (Charleroi et Mons). Par rapport à 2007, leur nombre est en légère hausse dans l’ensemble de la
Wallonie (3 % soit 132 postes de travail supplémentaires). On note toutefois un léger recul pour la province du
Luxembourg.
Selon l’Enquête sur les forces de travail réalisée par le SPF Economie, on dénombre 5 800 indépendants (44 %
des travailleurs) en coiffeurs spécialistes des soins de beauté et assimilés à fin 2007. Sur la période 2004-2007,
leur nombre a peu évolué. Par rapport à l’ensemble des travailleurs, tous métiers confondus, la coiffure se
caractérise donc par un taux d’indépendants trois fois plus élevé.
LES EFFETS DE LA CRISE ECONOMIQUE
La crise économique débutée en 2008 a également des effets sur la structure du travail de coiffeur. Si certains
3
ont été contraints à la faillite (43 faillites en 2008 et 40 faillites en 2009 ), d’autres ont été contraints de trouver
des solutions pour l’éviter.
Ainsi, certains coiffeurs développent leur activité en proposant des soins esthétiques à leur client ou encore en
aménageant des spas. D’autres essaient d’ouvrir un second salon, solution qui n’est pas facile car cela
demande de gérer à distance un des deux salons. Enfin, certains se tournent vers le « bio » et proposent à leur
clientèle des produits naturels (sans ammoniaque).
LA RESERVE DE MAIN-D’ŒUVRE
Fin septembre 2010, 2 979 demandeurs d’emploi inoccupés (D.E.I.) se sont inscrits en tant que coiffeur, soit
moins de 1 % des demandeurs d’emploi wallons. L’analyse ci-dessous présente quelques caractéristiques des
D.E.I. inscrits en tant que coiffeur à fin septembre 2010 :
neuf sur dix sont des femmes ;
plus jeunes que l’ensemble des
demandeurs d’emploi inscrits sur
d’autres métiers : près de quatre des
demandeurs d’emploi coiffeurs sur dix ont
moins de 25 ans ;
la moitié des demandeurs d’emploi
coiffeurs sont inoccupés depuis moins
d’un an (51 % contre 44 % pour
l’ensemble des D.E.I.) ;
Réparttion des demandeurs d'emploi inoccupés (D.E.I.) coiffeurs
selon la classe d'âge (septembre 2010)
39%
28%
24%
30%
25%
18% 20%
< 25 ans
25 à 35 ans
Coiffeur
35 à 45 ans
15%
> 45 ans
Autres DEI
un peu plus de la moitié des demandeurs
Source : le Forem
d’emploi coiffeurs ont un diplôme de
ème
l’enseignement secondaire du 3 degré (33 % pour l’ensemble des D.E.I.) et 16 % de l’apprentissage
(3 % pour l’ensemble des D.E.I.). Plus spécifiquement, la majorité à réussi des études de coiffure (66 % des
demandeurs d’emploi). Cependant, près de deux sur dix (17 %) ont interrompu leur cursus après la
ème
4 année du secondaire et 17 % ont réussi d’autres études que la coiffure ;
une part importante de la réserve de main-d’œuvre est concentrée dans les directions régionales (D.R.) de
Charleroi (22 % contre 18 % pour l’ensemble des D.E.I.) et de Liège (22 % contre 20 % pour l’ensemble des
D.E.I.). Viennent ensuite les D.R. de Mons (12 % contre 9 % pour l’ensemble des D.E.I.) et de La Louvière (11 %
contre 9 % pour l’ensemble des D.E.I.).
Parmi les demandeurs d’emploi venus d’inscrire comme coiffeur, entre janvier et septembre 2010, 21 %
sortaient des études. Cette proportion est plus élevée que pour l’ensemble des métiers (13 %). A l’inverse, 59 %
ont quitté la demande d’emploi pour un emploi et 11 % pour entrer en formation ou reprendre des études, les
proportions sont analogues à celles de l’ensemble des métiers.
3
SPF-Economie, statistiques sur les faillites
Le Forem, service de l’analyse du marché de l’emploi et de la formation
Les demandeurs d’emploi qui possèdent des compétences dans le métier, sans avoir réussi d’étude en coiffure,
peuvent faire valider leur compétence (voir « comment se former au métier »). En effet, la coiffure fait partie
des 4 métiers les plus demandés avec l’aide-comptable, l’aide-ménagère et l’employé administratif. En 2009, on
compte 77 validations (soit 6 %) pour le métier de coiffeur (contre 29 validations en 2008).
LES OPPORTUNITES D’EMPLOI
4
En un an (entre septembre 2009 et août 2010), le Forem a géré 467 opportunités d’emploi pour le métier de
coiffeur, soit moins de 1 % de l’ensemble des opportunités d’emploi.
Parmi les opportunités d’emploi de coiffeur gérées par le Forem, c’est un contrat à durée indéterminée qui est
le plus souvent proposé (41 %). Le Plan Formation Insertion (P.F.I.) est par ailleurs également fort sollicité.
Ce dispositif représente 30 % des opportunités contre 9 % de l’ensemble des
offres, tous métiers confondus. Enfin, 10 % des opportunités proposent un
contrat à durée déterminée et 7 % un contrat intérimaire. A un an d’écart, le
En un an, le Forem
nombre d’opportunités est en hausse de 4 %, principalement pour les
a géré 467
propositions de contrats à durée indéterminée et de contrat P.F.I.
opportunités d’emploi
pour le métier de
Six opportunités sur dix proposent de travailler à temps partiel, ce qui est fort
coiffeur.
important puisque, tous métiers confondus, ce régime de travail ne représente
que 22 % des cas.
Parmi les critères de sélection des salons de coiffure, le diplôme semble primer
sur l’expérience. Ce qui paraît logique puisque la profession n’est pas protégée, l’employeur veut s’assurer qu’il
a bien en face de lui un candidat qui maîtrise les techniques de coiffure (coupe, dosage des produits, etc.).
Enfin, la demande de coiffeurs est plus importante dans les D.R. de Liège (22 %), Namur (15 %), Charleroi (13 %)
et Tournai (11 %).
La liste des opportunités d’emploi actuellement diffusées par le Forem peut être consultée via la page d’accueil
du Forem : www.leforem.be ou encore via la plateforme « Horizons emploi » aussi accessible par le site
du Forem.
L’APPARIEMENT ENTRE LA DEMANDE ET L’OFFRE D’EMPLOI
La fréquentation de la filière « coiffure » reste élevée parmi nos jeunes (environ 600 jeunes vont jusqu’au bout
du cursus). Toutefois, les informations récoltées dans le cadre de l’action Job Focus pour ce métier indiquent
que, selon les directions d’écoles, un certain nombre de personnes choisissent la coiffure sans réelle vocation
ème
et abandonnent en cours d’études. On note une forte érosion dans la fréquentation (presque 60 %) entre la 3
ème
et la 6 année. Il existerait donc un manque réel de motivation à exercer le métier.
De plus, le stage réalisé durant le cursus scolaire est relativement court. En effet, une immersion de 4 jours
dans le marché du travail ne permet pas aux futurs coiffeurs de bien appréhender le métier. Par conséquent,
les demandeurs d’emploi inscrits sur le métier de coiffeur ne semblent pas posséder toutes les compétences
requises par les employeurs (principalement le manque d’expérience). Ce sentiment s’accentue si le chercheur
d’emploi coiffeur n’a plus travaillé depuis longtemps (plus de trois D.E.I. sur dix sont inoccupés depuis plus de 2
ans). En effet, ce métier exige beaucoup de créativité, il est donc important de se tenir au courant des dernières
tendances et évolutions des produits.
Ces différentes facteurs expliquent que, malgré une main-d’œuvre à priori suffisante, le métier est repris dans
la liste 2009 des fonctions critiques du Forem. Les conseillers en recrutement interrogés confirment que les
difficultés ne découlent pas d’une pénurie de candidats sur le marché. En effet, la réserve de main-d’œuvre
semble largement suffisante par rapport aux opportunités d’emploi connues du Forem. Mais il faut nuancer ce
constat. D’une part, certaines régions montrent un déséquilibre entre l’offre et la demande de coiffeur. Ainsi, on
4
Les opportunités d’emploi retenues sont considérées hors dispositif mobilité interrégionale, soit 45 opportunités d’emploi.
Le Forem, service de l’analyse du marché de l’emploi et de la formation
constate qu’il y a plus d’opportunités d’emploi reçues par le Forem que de demandeurs d’emploi coiffeurs dans
les D.R. de Mouscron, de Tournai, de Nivelles, de Namur et de Huy. L’écart le plus marqué se trouvant du côté de
Tournai et Namur. D’autre part, le nombre d’opportunités d’emploi est sous-estimé. En effet, à part les grands
salons, on utilise peu les canaux formels de recrutement. En cas de besoin de personnel, les employeurs
appellent les écoles pour qu’elles leur recommandent un ou deux candidats.
Les conseillers ont relevé d’autres difficultés liées aux conditions de travail :
un salaire peu attractif, des horaires irréguliers et des difficultés de compléter l’horaire par un autre
temps partiel ;
la pénibilité du travail : la position debout et le contact avec les produits allergènes.
Enfin, certains demandeurs d’emploi démontrent des lacunes comportementales telles que le savoir-être avec
le client, un esprit commerçant, etc. Enfin, un turn-over élevé et des pratiques de débauchage renforcent ces
difficultés de recrutement.
COMMENT SE FORMER AU METIER ?
Les formations préparant au métier sont multiples et peuvent se faire via plusieurs filières et réseaux.
Dans l'enseignement secondaire de plein exercice :
ème
e
e
l’enseignement professionnel de plein exercice : coiffeur (3 degré : 5 et 6 années) et patron coiffeur
ème
e
(3 degré : 7 année);
ème
e
e
ème
l’enseignement en alternance-CEFA : coiffeur (3 degré : 5 et 6 années) et patron coiffeur (3 degré :
e
7 année).
Dans l’enseignement de promotion sociale de niveau secondaire : coiffeur et spécialisation patronat.
Au niveau de la formation en alternance agréées : le Certificat d’Apprentissage (IFAPME) obtenu après 3 années
de formation en coiffeur/coiffeuse.
Enfin, les personnes qui ont plus de 18 ans et qui ont appris le métier par la pratique peuvent faire reconnaître
leurs compétences de façon officielle via une validation de compétences. Actuellement, les titres de compétence
relatifs au métier de coiffeur sont :
•
•
•
•
réaliser une coupe homme avec shampooing et coiffage ;
réaliser une coupe dame avec shampooing et coiffage ;
réaliser une coloration avec shampooing et coiffage ;
réaliser une permanente / soutien des cheveux avec shampooing et coiffage.
En avril 2010, la dimension « savoir-être » a été intégrée dans les 4 unités de compétence. Pour plus
d’informations : http://www.cvdc.be
Des précisions concernant les études et formations pour exercer le métier de coiffeur peuvent être obtenues
sur le site internet du Forem.
Vous recherchez
plus d’informations sur
ce métier,
rendez-vous sur
www.leforem.be
Le Forem, service de l’analyse du marché de l’emploi et de la formation

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