Traitement d`urgence de l`hémorragie de varices œsophagiennes
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Traitement d`urgence de l`hémorragie de varices œsophagiennes
CurriCulum Traitement d’urgence de l’hémorragie de varices œsophagiennes Christine N. Mansera, Thomas Pfammatterb, Beat Müllhaupta a b Klinik für Gastroenterologie und Hepatologie, UniversitätsSpital Zürich Institut für diagnostische und interventionelle Radiologie, UniversitätsSpital Zürich Quintessence P L’hémorragie de varices œsophagiennes est une complication redoutée de l’hypertension portale dont la mortalité est élevée. P Les facteurs de risque d’hémorragie de varices œsophagiennes sont une hypertension portale importante, une cirrhose très marquée et la présence desdites Red Wale Marks. P Le traitement de l’hémorragie aiguë de varices œsophagiennes consiste en une substitution volumique mesurée, une baisse de pression médica menteuse dans le système porte et une intervention. P Chez les grands malades ayant une mauvaise fonction hépatique, la pose d’un TIPS doit être envisagée comme premier traitement. Une complication potentielle de la cirrhose est l’hyper tension portale. Une hémorragie de varices œsopha giennes est une complication dangereuse de l’hyperten sion portale dont la mortalité est élevée. Des varices sont constatées chez env. 50% des cirrhotiques. Leur pré sence est en corrélation avec la gravité de la cirrhose. Il y a des varices chez 40% des patients au stade Child Pugh A et 85% de ceux au stade ChildPugh C [1, 2]. Elles se développent chez env. 7–8% des patients sans varices chaque année [2]. La progression des petites va rices vers les grosses se fait également selon une inci dence d’env. 8% par an. 5–15% des patients font une hémorragie sur varices par année [1, 2]. Env. 40% de ces hémorragies tarissent spontanément. Mais l’hémorragie de varices est grevée d’une mortalité de 15–20% dans les 6 semaines qui suivent [3–5]. En plus des mesures générales prises dans chaque hémorragie du tractus gastrointestinal proximal, la baisse médicamenteuse de la tension dans le système porte et une hémostase interventionnelle sont des éléments centraux du traitement. Christine N. Manser Les auteurs ne déclarent aucun soutien financier ni d’autre conflit d’intérêts en relation avec cet article. Physiopathologie La pression portale peut être estimée indirectement par la mesure de la pression bloquée dans la veine hépa tique (wedged hepatic venous pressure, WHVP), qui cor respond à la pression dans les sinusoïdes hépatique et pas dans la veine porte. Normalement, la WHVP est env. 1 mm Hg inférieure à la pression porte. Le gradient de pression veineuse hépatique (hepatic venous pressure gradient, HVPG), de 3–5 mm Hg chez la personne saine (fig. 1 x), se calcule par la différence entre la WHVP blo quée et la pression libre dans la veine hépatique (FHVP). Dans la cirrhose, cette pression est augmentée et chez les patients ayant une étiologie présinusoïdale ou pré hépatique de leur hypertension portale, comme une thrombose porte, la WHPV est généralement normale. Il est question d’hypertension portale à partir d’une aug mentation du HVPG >5 mm Hg. Un HVPG >10 mm Hg dé finit l’hypertension portale cliniquement significative et est le meilleur prédicteur de la genèse de varices [1, 6]. S’il devient >12 mm Hg le risque d’hémorragie de varices augmente [1, 7]. Facteurs de risque Le plus important facteur de risque de varices est une augmentation du HVPG à >10 mm Hg. Les facteurs de risque de progression des petites varices vers les grandes sont une cirrhose à un stade avancé (Child B/C), mais aussi la présence desdites Red Wale Marks (fig. 2 x) [2, 8]. Ceux d’une hémorragie sont les grosses varices, une grave cirrhose (Child B/C) et encore la présence de Red Wale Marks (tab. 1 p) [2, 9]. Traitement de l’hémorragie de varices A part le traitement endoscopique, un contrôle volumique correct, une baisse de pression la plus importante pos sible dans le système porte et un traitement ou une pré vention précoce des complications hémorragiques sont très importants. Contrôle volumique Une hémorragie de varices provoque souvent une déper dition sanguine considérable. Dans le but d’assurer la stabilité cardiovasculaire et de prévenir les complica tions ischémiques, il faut transfuser du sang en plus de la substitution volumique. Le taux cible d’hémoglobine est d’env. 8 g/dl. Des études expérimentales ont montré que la substitution complète du sang perdu provoque une augmentation de pression dans la veine porte au delà de sa valeur initiale [1], associée non seulement à de nouvelles hémorragies mais aussi à une mortalité plus élevée [10, 11]. Le contrôle volumique doit donc se faire comme indiqué cidessus par un anesthésiste ou un spécialiste en médecine intensive. Si le patient est en instabilité circulatoire ou présente un risque de broncho aspiration il peut aussi être intubé par ces spécialistes avant une endoscopie. Forum Med Suisse 2013;13(19–20):384–388 384 CurriCulum Figure 1 Mesure du gradient de pression hépatique (HVPG). a et d: sonde de mesure en place dans la veine hépatique, b: v. cave inférieure et veines hépatiques, c: affluents de la v. porte, e: veinules de la v. porte, f: sinusoïdes, g: acinus hépatique. Antibiothérapie Les cirrhotiques ayant une hémorragie du tractus gastrointestinal proximal courent le risque de graves infections bactériennes, par ex. péritonite spontanée. Avec de telles infections, ces patients ont un risque accru de récidive hémorragique rapide et une mortalité plus élevée [12, 13]. Des études ont pu démontrer qu’une brève antibiothérapie prophylactique réduit non seule ment l’incidence d’infections à la phase hémorragique aiguë mais aussi la mortalité [14, 15]. C’est pour cette raison qu’un traitement par 400 mg de norfloxacine 2 fois par jour pendant 7 jours est recommandé, avec pour but une éradication sélective des entérobactéries Gram négatives [16]. La ciprofloxacine peut être une al ternative. Si une antibiothérapie ne peut se faire par voie orale et la fonction hépatique est nettement abais sée (au moins 2 des 4 facteurs: ascite, malnutrition, en céphalopathie ou bilirubine >50 µmol/l [17]), c’est 1 g/jour de ceftriaxone qui sera injecté par voie intra veineuse (tab. 2 p). Baisse de la pression dans la veine porte Pour comparer le traitement endoscopique de l’hémor ragie de varices avec ou sans traitement médicamen teux, une grande métaanalyse de 8 études a montré que leur association permet de mieux contrôler l’hémor ragie initiale et d’abaisser le nombre de récidives dans les 5 jours suivants. La mortalité et les graves effets in désirables ont été semblables dans les 2 groupes [18]. Donc en plus du traitement endoscopique, la baisse mé dicamenteuse de la pression dans la veine porte est im portante dans la prise en charge initiale d’une hémor ragie de varices. Terlipressine La terlipressine est un analogue synthétique de la vaso pressine ayant une plus longue activité biologique mais significativement moins d’effets indésirables. Elle permet de diminuer la mortalité de l’hémorragie [19]. La dose initiale de terlipressine est de 2 mg i.v. toutes les 4 heures et après contrôle de la situation hémorragique elle peut être réduite à une dose de 1 mg i.v. toutes les 4 heures. La terlipressine permet de contrôler env. 80% des hémor ragies mais une étude randomisée a montré des effets indésirables significativement plus fréquents qu’avec la somatostatine [20]. Figure 2 Varice avec Red Wale Marks (petite étoile). Tableau 1 Facteurs de risque d’hémorragie de varices. – Gradient de pression portosystémique >10 mm Hg – Stade de la cirrhose (Child B/C) – Grosses varices œsophagiennes (>5 mm) – Red Wale Marks Tableau 2 Prophylaxie antibiotique dans l’hémorragie de varices. Antibiotique Dose Durée Norfloxacine 2x 400 mg 7 jours Ciprofloxacine 2x 500 mg 7 jours Ceftriaxone 1x 1000 mg 7 jours Somatostatine et analogues La somatostatine et son analogue octréotide provoquent une vasoconstriction splanchnique et abaissent la pres sion dans la veine porte. La somatostatine et ses analo gues ont peu d’effets indésirables et peuvent donc être administrés facilement et plusieurs jours dans une situa tion hémorragique. L’octréotide est injecté en bolus i.v. de 50 µg et ensuite en perfusion à raison de 50 µg/heure. La somatostatine s’injecte en bolus initial de 250 µg i.v. puis en perfusion à raison de 250 µg/heure. La mono thérapie par octréotide est controversée [19, 21] car il se produit une tachyphylaxie avec perte d’effet [22]. Mais elle garde tout son intérêt en situation aiguë en raison de son excellent profil d’effets indésirables, sur tout en association au traitement endoscopique. Forum Med Suisse 2013;13(19–20):384–388 385 CurriCulum Figure 3 A. Endoscope sur la varice à ligaturer; B. Aspiration de la varice dans le cylindre de ligature à l’extrémité de l’endoscope; C. Descente de la ligature sur la varice; D. Résultat final de la varice ligaturée. Figure 4 A. Hémorragie d’une varice en dessous du cardia. B. Varice avec élastique, vue à travers le cylindre de l’endoscope. Vasopressine La vasopressine est le plus puissant vasoconstricteur splanchnique et abaisse la pression dans la veine porte par une diminution du volume sanguin afférent. Mais son utilisation est limitée à cause d’une vasoconstriction systémique parallèle avec risque d’ischémie cardiaque, gastrointestinale et périphérique [1]. Ces effets peuvent certes être réduits à un minimum par l’association de nitroglycérine [23] mais le profil de ses effets indési rables reste toujours limitant même en traitement com biné, surtout par rapport à la terlipressine et à la soma tostatine ou ses analogues [19]. La dose de vasopressine est de 0,2–0,4 UI/minute en perfusion, elle peut monter jusqu’à max. 0,8 UI/minute. La dose initiale de nitrogly cérine doit être de 40 µg/minute et augmentée toutes les 15 minutes de 40 µg/minute jusqu’à max. 400 µg/minute tant que la tension systolique ne baisse pas à <90 mm Hg. Ce traitement doit se faire sous contrôle hémodyna mique. Un traitement par vasopressine ne s’effectue que rarement en Suisse, pour les raisons données, mal gré la très nette baisse de pression dans le système porte en cas d’hémorragie de varices aiguë. Traitement endoscopique Le traitement endoscopique de l’hémorragie de varices doit être entrepris dans les plus brefs délais, au plus tard dans les 12 heures. Pour le choix de ce traitement, une métaanalyse de 10 études randomisées et contrôlées avec un total de 404 patients a montré une tendance en faveur de la ligature par élastique par rapport à la sclé rose [24]. De très nombreux gastroentérologues pra tiquent la ligature comme technique endoscopique de première intention. Les instruments modernes de ligature avec plusieurs élastiques permettent de réduire à un minimum la durée de l’intervention. Dans l’hémorragie aiguë, la varice rupturée est souvent difficile, voire impossible à délimi ter. Si elle est bien localisable elle doit être tout d’abord ligaturée: la varice est aspirée dans un cylindre placé à l’extrémité de l’endoscope et l’élastique est glissé le long de ce cylindre sur la varice (fig. 3 et 4 x). Si ce n’est pas le cas les ligatures se font à partir de la jonction gastroœsophagienne en remontant en direction orale en suivant un pasdevis. Le pourcentage des récidives hémorragiques est d’env. 30%. La sclérose par injection de tétradécylsulphate de sodium, polidocanol ou éthanolamine se fait également sous endoscopie. La sclérothérapie a été comparée au traitement médicamenteux dans une métaanalyse qui a montré qu’elle n’est pas supérieure et présente même davantage de complications [25]. Elle a donc nettement passé au second plan dans l’hémorragie aiguë de varices œsophagiennes et n’est plus pratiquée que dans des situations exceptionnelles. Traitement de secours Malgré l’association des traitements médicamenteux et endoscopiques, 10–20% des hémorragies sont intaris sables. Un HVPG >20 mm Hg semble surtout être un facteur de risque de telles hémorragies [26]. Plusieurs traitements de secours peuvent être pratiqués dans de telles situations, le premier étant la pose d’un shunt portosystémique transjugulaire (TIPS). La pose d’un TIPS est la plupart du temps pratiquée par un radiologue in terventionnel par voie transjugulaire. Une sonde est poussée dans le ventricule droit, la veine cave inférieure jusque dans une veine hépatique. Une ramification porte est alors ponctionnée et un stent est mis en place qui relie le système porte à la veine hépatique et fait baisser la pression dans la veine porte. Le TIPS permet Forum Med Suisse 2013;13(19–20):384–388 386 CurriCulum de contrôler 90–100% des hémorragies, mais les récidives sont aussi d’env. 20–30% et la mortalité est de 30–50% [27]. La plupart des premières études sur le TIPS ont utilisé des stents non enduits et la proportion de sténoses était de 20–80% après 1 an. Avec les stents enduits de poly tétrafluoroéthylène, le résultat semble nettement meil leur [28, 29]. L’effet indésirable le plus fréquent des TIPS est l’encéphalopathie portocave qui peut se mani fester dans 15–25% des cas. Les facteurs de risque sont un âge avancé, une grave cirrhose (Child C), le diamètre des shunts et un flux sanguin hépatopète. La pose d’un ballonnet de tamponnement joue actuelle ment le rôle de transition avant d’autres traitement, dont la pose de TIPS ou dans de rares exceptions un shunt chirurgical. Elle doit toujours se faire dans une unité de soins intensifs après sécurisation des voies respira toires. Il y a la sonde de SengstakenBlakemore et celle de LintonVachlas (fig. 5 x). – Sonde de SengstakenBlakemore à 2 ballonnets: cette sonde est poussée dans l’estomac. Ensuite de quoi, le ballonnet distal est gonflé, puis retiré jusqu’à la jonc tion gastroœsophagienne. Le second ballonnet œso phagien est gonflé à une pression de 25–40 mm Hg et reste bloqué jusqu’à 12 heures max. Passé ce dé lai, le risque de nécrose par compression et de rupture œsophagienne augmente. La sonde de Sengstaken Blakemore comprime surtout les varices œsopha giennes. – Sonde de LintonVachlas à 1 ballonnet: cette sonde est surtout utilisée pour les varices cardiotubérosi taires. Le ballonnet est gonflé avec 500–600 ml d’air avant que la sonde soit mise sous traction avec un poids à son extrémité extracorporelle. Les complica tions les plus fréquentes des ballonnets de tampon nement sont aspiration, rupture ou stricture œso phagienne et ulcérations. En raison de la proportion élevée de récidives hémorragiques, 50% dans les 24 premières heures, un traitement endoscopique ou la pose d’un TIPS doivent se faire dans l’intervalle sans hémorragie [30]. Early-TIPS En raison de la mortalité élevée même après la pose d’un TIPS comme traitement de secours, la question de savoir si les patients ayant de mauvais indicateurs pro nostiques pouvaient éventuellement profiter d’un trai tement plus agressif s’est toujours plus souvent posée. Une étude publiée en 2010 a montré que surtout dans le collectif des patients ayant de mauvais facteurs pronos tiques (stade ChildPugh C jusqu’à 13 points ou stade B avec hémorragie persistante) la pose précoce d’un TIPS, dans les 72 heures, donnait significativement moins de récidives hémorragiques et une mortalité significati vement plus faible que les traitements combinés médica menteux et endoscopiques [31]. Une autre étude a égale ment montré un avantage significatif de la survie contre le traitement standard même pour les patients ayant un HVPG >20 mm Hg [32]. Dans ce collectif de patients, la pose précoce d’un TIPS devrait donc être évaluée dans un centre hépatologique. Varices cardiotubérositaires Avec une hypertension portale, des varices peuvent se former non seulement dans l’œsophage mais aussi au niveau cardiotubérositaire. Les facteurs de risque sont Figure 5 A. Sonde de Sengstaken-Blakemore à 2 ballonnets. B. Sonde de Linton-Vachlas à 1 ballonnet. Forum Med Suisse 2013;13(19–20):384–388 387 CurriCulum (15%). Les varices gastriques isolées (IGV) sont plus rares, localisées soit à la jonction cardiotubérositaire (IGV1) soit dans l’antre (IGV2) et totalisant env. 8 et 2% des varices. Le traitement des GOV2 et IGV est nettement moins standardisé que celui des varices œsophagiennes. Les études à leur sujet sont rares. Une grande étude prospective et randomisée a comparé la ligature à l’élas tique à l’injection de cyanoacrylate [33]. Le contrôle a été comparable dans les 2 groupes mais la proportion de récidives jusqu’à 1,8 an a été nettement inférieure dans le groupe cyanoacrylate, 23%. C’est donc l’injection de cyanoacrylate qui a la préférence dans le traitement des hémorragies cardiotubérositaires. Dans une telle situa tion cependant, un traitement par TIPS est toujours plus souvent discuté, du fait que les études n’en ont dé montré aucun désavantage. Remerciements Nous remercions le Dr Marcel Halama d’avoir bien voulu lire cet article et de nous avoir fait part de ses critiques et commentaires précieux. Figure 6 GOV1: varices œsogastriques de type 1. GOV2: varices œsogastriques de type 2. IGV1: varices gastriques isolées de type 1. IGV2: varices gastriques isolées de type 2. les mêmes dans les deux cas. Sarin les a réparties dans 4 types (fig. 6 x). Les plus fréquentes sont les varices œsogastriques de type 1 (GOV1), qui totalisent env. les ¾ de toutes les varices et correspondent aux varices œso phagiennes qui s’étendent le long de la ligne Z sur la petite courbure de l’estomac. Le traitement est celui des varices œsophagiennes déjà présenté. Si les varices s’étendent le long de la grande courbure, il s’agit alors de varices œsogastriques de type 2 (GOV2), occupant la deuxième place par ordre de fréquence Correspondance: Dr Christine Manser Klinik für Gastroenterologie und Hepatologie UniversitätsSpital Zürich Rämistrasse 100 CH-8091 Zürich christine.manser[at]usz.ch Références recommandées – GarciaTsao G, Bosch J. Management of varices and variceal hemor rhage in cirrhosis. N Engl J Med. 2010;362(9):823–32. – GarciaTsao G, et al. Prevention and management of gastroesophageal varices and variceal hemorrhage in cirrhosis. Hepatology. 2007; 46(3):922–38. – GarciaPagan JC, et al. Early use of TIPS in patients with cirrhosis and variceal bleeding. N Engl J Med. 2010;362(25):2370–9. Vous trouverez la liste complète et numérotée des références dans la version en ligne de cet article sous www.medicalforum.ch. Forum Med Suisse 2013;13(19–20):384–388 388