ils ont eu un passé. aidons-les à retrouver un

Transcription

ils ont eu un passé. aidons-les à retrouver un
Une étude IMAGE ÉDUCATION
Université Paris I Panthéon Sorbonne
ILS ONT EU UN PASSÉ. AIDONS-LES À
RETROUVER UN AVENIR
FONDATION ABBÉ PIERRE
Étude réalisée par Constance Arroyo, Alizée Brimont et Sarah Demolliens
L’item & son contexte
Il s’agit d’une des images de la campagne
annuelle de sensibilisation et d’interpellation
de l’hiver 2013 commanditées par la Fondation Abbé Pierre. Cette campagne fait écho
aux chiffres de l’INSEE des personnes sansabri qui avaient considérablement augmenté
cette année-là. L’objet de cette campagne
a été de réintégrer dans le corps social ces
personnes sans-abri, trop souvent oubliées.
Communauté de production
Cyril Champaud, Directeur de la clientèle chez BDDP et Fils.
Remis en concurrence après plusieurs années de collaboration avec la Fondation Abbé Pierre, BDDP
et Fils, agence créée en 1997, est de nouveau choisie en 2013 pour réaliser les trois prochaines
campagnes d’hiver, et conseiller la Fondation sur ses stratégies globales de communication. À cette
occasion BDDP a collaboré avec Hervé Plumet, photographe et vidéaste freelance.
Communauté de diffusion
Mighelina Santonastas, Chargée de mission communication et relations presse
Victor PATÉ, Chargé de communication Web
Fondation Abbé Pierre
Pour l’hiver 2013 ce sont l’errance et l’indifférence que la Fondation Abbé Pierre a voulu dénoncer.
Après plusieurs campagnes centrées sur les problèmes du mal-logement, la Fondation a décidé cette
année-là, au regard des chiffres tout juste sortis par l’INSEE, de revenir à l’origine de tout le travail que
l’Abbé Pierre avait entrepris : le sans-abrisme. La campagne est composée de trois visuels et un clip,
diffusé principalement sur des panneaux et des abribus et à la télévision.
Communauté de réception
Élise, Garance, Juliette et Joanna, élèves de 3ème au collège Maurice Ravel, 75020
L’image a été bien accueillie par les collégiennes du focus group, qui l’avaient déjà vue dans le métro
et dans la rue à Paris. Les enjeux ont été rapidement perçus, bien que toutes les nuances, notamment
la superposition, n’aient pas toujours été saisies à la première lecture du document. Néanmoins, si les
destinataires sont le grand public, on peut remarquer si les récepteurs se sentent concernés, ils ne se
sentent pas forcément dans la capacité d’agir.
Une étude IMAGE ÉDUCATION
Université Paris I Panthéon Sorbonne
ITEMS SIGNIFIANTS DÉCLARÉS LORS DE
L’ENTRETIEN DE
PRODUCTION
COMPOSANTES
INTERPRÉTÉES
DU DOCUMENT
VISUEL
ITEMS SIGNIFIANTS DÉCLARÉS LORS DE
L’ENTRETIEN DE
DIFFUSION
ITEMS SIGNIFIANTS DÉCLARÉS LORS DE LA
RÉCEPTION
LES
DESTINATAIRES
- viser le public le
plus large possible.
- volonté implicite
de générer des
dons.
- toucher les pouvoirs publics
- image issue
- campagne
d’une campagne visant le grand
de sensibilisation public
et d’interpellation.
- volonté implicite
- présence du
de générer des
mot « nous » dans dons même si la
le slogan
campagne reste
une campagne
de sensibilisation
et pas d’appel à
dons
- « Ils voulaient
parler à tout le
monde ».
IMAGE
DES
SANSABRI
- « montrer les
situations telles
qu’elles sont, les
situations sont
très dures, très
compliquées mais
bon il faut quand
même montrer
les gens sans les
dénigrer, et avec
dignité »
- personnes ayant
eu une vie « normale » avant de
vivre dans la rue.
- « quand on voit
la personne à la
plage on se dit
que les gens ne
vont pas l’ignorer,
mais quand on
voit la personne
dans la rue on va
s’en écarter et
pas la regarder »
- photo réaliste,
semble quasiment documentaire
- l’image du sansabri a changé,
n’est plus celle du
« bon clochard »
du XIXème siècle,
qui a choisi de
vivre dans la
rue, mais aussi
des personnes
ayant vécu des
accidents de
parcours : divorce,
maladie, problèmes personnels, professionnels, financiers.
- « la campagne a
été sélectionnée
pour ce regard
qui est porté sur
les personnes à
la rue, l’objectif
étant de toujours
respecter les
personnes, les
considérer avec
dignité »
ITEMS SIGNIFIANTS MÉDIÉS
PAR LE MÉDIATEUR
- contradiction
entre la volonté
officielle d’une
campagne grand
- « Ils voulaient
public de senparler aux gens
sibilisation et la
qui ont de l’argent volonté officieuse
pour partir en
de toucher une
vacances et qui
certaine catégorie
peuvent faire des du public suscepdons ».
tible de faire des
dons.
- la réflexion
d’une des collégiennes démontre
qu’en analysant
l’image elles se
rendent compte
que la personne
vivant dans la rue
est avant tout une
personne comme
les autres.
- représentation
des sans-abri
très simplifiée,
volonté de sortir
du cliché du bon
clochard mais
est-ce réellement
représentatif de la
diversité des profils des sans-abri
aujourd’hui ?
Une étude IMAGE ÉDUCATION
Université Paris I Panthéon Sorbonne
LE
TEXTE
ITEMS SIGNIFIANTS DÉCLARÉS LORS DE
L’ENTRETIEN DE
PRODUCTION
COMPOSANTES
INTERPRÉTÉES
DU DOCUMENT
VISUEL
ITEMS SIGNIFIANTS DÉCLARÉS LORS DE
L’ENTRETIEN DE
DIFFUSION
ITEMS SIGNIFIANTS DÉCLARÉS LORS DE LA
RÉCEPTION
-ré-inclure dans
le corps social
ces personnes
sans-abri grâce au
slogan
- 2 phrases
différentes : une
pour interpeller, et
une pour pousser
à agir avec un
chiffre choc et un
impératif
- texte qui montre
que ça peut
arriver à tout le
monde
- choc d’avoir un
chiffre dans le
slogan. Prise de
conscience du
nombre de personnes qui sont
dans la rue
- « passer du « ils »
(des gens dans la
rue) à « nous » »
- notion d’espoir
avec l’idée de
l’avenir
LA SUPERPOSITION
DES
IMAGES
- superposer
les photos pour
superposer les
temps. Idée d’inclure une image
du passé à une
image actuelle
pour une seule et
même personne
- le nous rappelle
« que ce sont des
personnes, pas
des éléments de
paysage »
ITEMS SIGNIFIANTS MÉDIÉS
PAR LE MÉDIATEUR
- texte qui incite
à l’identification
avec le « nous »
et à agir avec la
phrase choc et
l’injonction
- le texte montre
bien que ce sont
des gens comme
nous
- il n’y a rien
d’inscrit dans le
texte pour savoir
ou envoyer des
dons, manque
de coordonnées,
aucune indication
sur comment agir
- deux photographies sont
superposées,
deux moments
différents de la vie
d’une personne :
son passé et son
présent
- superposition
apparente et
assumée
- au niveau de
l’image c’est le
procédé qui permet de traduire la
phrase
- les deux photos
rendent compte
d’un seul et
même corps
- notion de basculement exprimée grâce à la
superposition des
deux photographies
- permet de
mettre en perspective une
personne et son
histoire
- au départ les
collégiennes ne
comprennent
pas la superposition puisqu’elles
pensaient qu’elle
représentait ce
que la personne
dans la rue voulait
- après avoir revu
l’image, elles
ont compris que
c’était la même
personne, dont la
vie a changé
- la force de
l’image repose
sur ce procédé
qui illustre le texte
- confusion de la
part des récepteurs sur ce
que représente
l’image superposée
Une étude IMAGE ÉDUCATION
Université Paris I Panthéon Sorbonne
LE
CONTRASTE
ITEMS SIGNIFIANTS DÉCLARÉS LORS DE
L’ENTRETIEN DE
PRODUCTION
COMPOSANTES
INTERPRÉTÉES
DU DOCUMENT
VISUEL
- « j’ai voulu
évoquer la ville
par le gris, le côté
terne de l’urbain
en général. (…)
À l’inverse, j’ai
voulu que «la vie
d’avant» soit à
l’image des photos-souvenir que
l’on possède : il
s’agit de moments
agréables ; des
moments de vie
symbolisés par la
couleur. J’ai eu à
cœur d’accentuer
ce contraste mais
dans la vie quotidienne, il est déjà
là… »*
- 2 esthétiques
présentes dans
l’image qui travaillent dans le
sens de la superposition :
- 1 partie grise
et terne pour le
présent avec un
rendu réaliste
quasiment documentaire
- 1 partie avec
des couleurs
gaies, plus vives,
avec un rendu de
photo souvenir
froissée par le
temps
ITEMS SIGNIFIANTS DÉCLARÉS LORS DE
L’ENTRETIEN DE
DIFFUSION
ITEMS SIGNIFIANTS DÉCLARÉS LORS DE LA
RÉCEPTION
- « À droite il
y a un endroit
sombre, triste,
isolé »
- « À gauche il y
a du soleil, c’est
plus lumineux, il
y a des couleurs
gaies »
ITEMS SIGNIFIANTS MÉDIÉS
PAR LE MÉDIATEUR
- Contraste
corrobore l’idée
sous-entendue
par la superposition et souligne
donc l’idée que
véhicule le texte
et donc la campagne.