Musiques - Rio Loco

Transcription

Musiques - Rio Loco
Musiques
en fusion
Dossier
Terres Caraïbes,
musiques en fusion(s)
Étape
La Chiva Gantiva :
le son de la joie
Atelier
Chanter les Caraïbes
La Valise Rio Loco
De janvier à juin, la Valise Rio Loco accompagne les structures socioéducatives toulousaines dans leur projet pédagogique sur les terres
caraïbes. Elle contient des outils pédagogiques, du matériel sonore et des
affiches thématiques. L'année est jalonnée d'étapes artistiques : concerts
pédagogiques, ateliers d'arts plastiques, spectacles et projections pour
accompagner les publics jusqu'au festival. La Valise Rio Loco s'inscrit
dans le cadre du Passeport pour l'art, un dispositif d'éducation artistique
et culturelle de la Ville de Toulouse mis à la disposition des enseignants
et des élèves des écoles maternelles et élémentaires.
Au sommaire !
Ce livret, intitulé « Musiques en fusion » est le dernier d'une série
de 6 livrets thématiques pour explorer les cultures caribéennes.
Chacun est composé d'un dossier thématique, d'une présentation artistique
et d'une proposition d'atelier.
DOSSIER : p. 3-9
En complément du livret « Sons métissés », voici l'exploration
des fusions musicales nées dans les Terres Caraïbes et choisies
pour le festival Rio Loco en juin 2014.
ÉTAPE : p. 10-12
La Chiva gantiva propose une version adaptée aux enfants de son concert
« En Vivo », où les rythmes afro-colombiens fusionnent avec le rock,
l'afro-beat et le funk. Une version live pour partager les musiques du monde !
ATELIER : p. 13-14
Pour découvrir le groupe, se préparer à danser et chanter lors du concert,
voici toutes les astuces pour préparer la voix !
Boîte à outils : p. 15
Pour écouter les groupes programmés sur la Prairie des Filtres...
Bon Rio Loco !
L’équipe du festival
Dossier
Terres Caraïbes,
musiques en fusion(s)
Les musiques populaires « traditionnelles » du littoral caribéen
se sont construites sur le syncrétisme : celui de la rencontre
forcée entre les cultures amérindiennes, africaines et
européennes. Tout au long du 20e siècle, l’histoire des musiques
urbaines s’écrit aussi sur les docks des ports, au fil des mutations
sociales et d’une urbanisation croissante qui fait grossir les villes
et favorise les métissages. Les pays du littoral caribéen, ouverts
sur la mer et le monde, restent perméables à toutes les influences.
Ils reçoivent les instruments d’Europe, les rythmes d’Haïti,
de Cuba, de Porto Rico, la rumeur entêtante du swing ou, plus
tard, de la salsa des barrios de New York. Ici ou là,
en Colombie, au Venezuela, en Guyane, des artistes,
des visionnaires, intègrent à leur musique une cloche, un jeu
de guitare, une attitude, et font émerger des révolutions sonores
et culturelles… Au début des années 2000, une génération
de musiciens et de DJ fusionne les rythmes de son patrimoine
avec l’électro, le rock ou le hip-hop, piochant ses influences
sur la Toile planétaire. Ce phénomène hautement réjouissant
a toujours cours aujourd’hui et nourrit à son tour
d’autres inspirations.
3
Des racines multiples,
des influences communes
Cordes actuelles
Sur tout le littoral caribéen, les instruments à
cordes du folklore régional trouvent aussi leur
place dans les musiques contemporaines. Au
Mexique, le groupe Sistema Bomb a modernisé le son jarocho de Veracruz, lui faisant rencontrer le hip-hop, la cumbia et le dub dans un
album nommé aux Grammy Awards en 2013 :
Electro-Jarocho. Ici, la harpe jarocha traditionnelle sert de canevas à une musique électrorock nourrie par des influences contemporaines latino-américaines. En Colombie aussi,
la llanera, « musique des plaines », prend une
dimension internationale avec le groupe Cimarrón ou le succès du harpiste Edmar Castenada.
Sous ses doigts, la arpa llanera, la harpe des
plaines colombiennes, un instrument diatonique à 32 ou 33 cordes, sort du registre des
musiques traditionnelles et s’impose avec
brio sur la scène jazz de New York. Enfin, la
Fierté afro
L’histoire de l’esclavage et du marronnage sur
les Terres Caraïbes a engendré une mosaïque
de cultures, de musiques et de langues. Ces
dernières années, les artistes se sont emparés
de cet héritage. Au Belize et au Honduras, sur
les traces de l’activiste culturel Andy Palacio,
Aurelio Martinez et The Garifuna Collective
défendent la langue et la musique garifunas
sur les scènes du monde. Au Venezuela, le percussionniste Orlando Poleo ou Family Atlantica
convoquent leurs cousins atlantiques dans une
joyeuse réunion de famille musicale.
Mercredi 11 juin, 20 h rtinez.
a Collective invite Aurelio Ma
The Garifun
t-Neuf.
Prairie des Filtres, scène Pon
IZE
HONDURAS / BEL
chanteuse et compositrice multi-instrumentisteguatémaltèque Gaby Moreno ne se sépare
(presque) jamais de sa guitare. Sacrée « meilleure nouvelle artiste » en 2013 aux Latin Grammy Awards, elle tisse des passerelles entre les
traditions populaires chantées d’Amérique
centrale, le blues, le jazz et le folk.
Andy Palacio défend langue et musique du peuple Garifuna.
h 30
mercredi 11 juin, 18
des Filtres,
Edmar Castaneda joue de la arpa llanera, la harpe
des plaines colombiennes.
Le royaume de
airie
Edmar Castaneda. Pr
LOMBIE
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scène Villag
h 30
vendredi 13 juin, 18
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Descendant d’esc
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chanteur sacré «
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Avant de s’en aper
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comme orpailleur,
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ns la boue et
d’assister à une ca
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ses cousins le grou
pe Fondering. Très
vite, sa renommée
dépasse les front
ières de la Guyane
et du Suriname :
son aléké devient
le symbole d’une
fierté culturelle
retrouvée. Prince
Koloni se convertit
ensuite au reggae
et, installé entre l’E
,
urope, la Guyane
et le Suriname,
il dénonce les scan
dales politiques et
écologiques
ainsi que la corru
ption qui dévaste
nt sa région.
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vendredi 13 juin, s20
Filtres,
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MEXIQUE
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scène Pont-
20 h 30
dimanche 15 juin, s. Prairie des Filtres,
loni et invité
Fondering & Prince Ko
YANE / SURINAM
scène Pont-Neuf. GU
4
5
Influences Caraïbes : la salsa
Née à New York d’influences caribéennes – le
son de Cuba, la plena de Porto Rico –, la salsa
s’est vite exportée vers les quartiers populaires des métropoles du littoral caribéen. Au
Venezuela, mais surtout en Colombie, la fièvre
salsa a monté à la fin des années 1960, sans
jamais redescendre depuis. Oscar D’León,
une immense star de la salsa vénézuélienne,
fut chauffeur de taxi et ouvrier dans une usine
automobile avant de devenir l'une des grandes
voix de la salsa dans les années 1970, adulée
dans toute l’Amérique centrale. La salsa s’est
en effet diffusée partout dans la région. À la
fin des années 1960, les albums du label Fania
Records touchent simultanément les ports caribéens et pacifiques de la Colombie. C’est le razde-marée. Aujourd’hui, la salsa fait partie des
fiertés nationales : Cali, devenue la capitale de
la salsa, concentre plusieurs dizaines d’écoles
de danse et organise des circuits touristiques
pour les aficionados. À Bogota, le groupe La33, formé en 2000, appartient à une nouvelle
génération qui sait intégrer à la salsa dura (où
les solos de cuivres et de percussions prédominent) des éléments de rock, de funk et de
Latin jazz. De nouveaux ingrédients qui rallongent la sauce salsa, dans l’esprit de métissage absolu des musiques du littoral caribéen.
Née à New York, la vague salsa a submergé
les terres Caraïbes.
Oscar D'León, star de la salsa vénézuélienne.
juin, 22 h
mercredi 11rairie des Filtres,
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Oscar D'Leó
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15 ju , 22 h
dimancheirie des Filtres,
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Neuf. COLO
scène Pont-
6
Musiques urbaines colombiennes :
des histoires de fusion
de choc du mambo à La Havane fait trembler
les clubs de Barranquilla et de Cartagena.
Les musiciens s’en inspirent, et la guacharaca,
petite percussion amérindienne en bois ou
en métal, vient ajouter à la cumbia une pulsation supplémentaire. Quinze ans plus tard,
la salsa new-yorkaise de Fania Records vient
encore pimenter un peu plus la sauce cumbia.
Le label Discos Fuentes observe, suit et encourage toutes ces mutations ; il règne en maître
sur la musique colombienne jusqu’au début
des années 1980.
La cumbia, un océan d’influences
À partir de 1920, débarque sur les quais du port
de Barranquilla ce qui changera la musique
de la Colombie pour le reste du 20e siècle :
les cuivres. Saxophones et trompettes ne
tarderont pas à se tropicaliser et à infiltrer
le répertoire de la côte caraïbe colombienne.
Parallèlement, la Colombie vit des mutations
ouvrières et sociales. Les palenqueros, les
habitants des villages marrons, partent chercher salaire sur les docks de Barranquilla
ou au sein de la raffinerie sucrière Sucerin,
qui s’installe en 1920 aux abords de Palenque.
Là, ils rencontrent d’autres rythmes, et notamment le son montuno, que les ingénieurs
cubains jouent pendant les heures de pause.
Plusieurs orchestres de son palenquero
se montent. Plus loin, sur la côte, la cumbia n’en
finit pas de s’urbaniser. La rumeur des grandes
métropoles atteint les rivages colombiens via
les 78-tours : le swing de New York, le tango
de Buenos Aires et les multiples échos de la Caraïbe influencent le jeu des musiciens. En 1934,
le Colombien Antonio Fuentes crée une radio
et un label, Discos Fuentes, dont l’objectif est
de répertorier les musiques afro-colombiennes
de la zone. Il deviendra bientôt le catalyseur
de l’extraordinaire bouillonnement musical de
la côte caraïbe colombienne. Antonio Fuentes
est fasciné par les arrangements de basse
et de saxophones des orchestres de swing
américains. Il en imprime la création musicale
costeña et introduit la clarinette dans les sections de cuivres. Dans les années 1950, l’onde
7
Les picós, sound systems colombiens
Cumbia électro, cumbia 2.0
Tirant leur nom du mot anglais « pick-up », qui
signifie « emporter », les picós sont les cousins
colombiens des sound systems jamaïcains.
Nés dans les années 1950, ils déplacent la
fête un peu partout sur la côte caraïbe colombienne, à grands coups de couleurs et de décibels. À partir des années 1970, quelques DJ se
procurent des vinyles haïtiens ou africains, qui
trouvent une résonance inattendue chez les
populations afro-colombiennes. La rumba des
deux Congos, les guitar bands du Kenya et le
mbaqanga sud-africain font fureur, à tel point
que les DJ des picós arrachent les étiquettes
des vinyles pour en garder l’exclusivité. Les
morceaux, et même les genres musicaux,
sont rebaptisés par les amateurs. Par le biais
des rythmes, de la danse, la Colombie renoue
symboliquement avec son passé. Des versions
locales de rumba, de highlife ou d'afro-beat
s’enregistrent en Colombie : la champeta criolla est née.
Le groupe Systema solar et son pico colombien, inspiré des sound systems jamaïcains.
Au tournant des années 2000, émerge une
génération de groupes colombiens qui intègrent de nouvelles influences dans leur musique. Électro, hip-hop, ragga, la cumbia s’enrichit des vibrations de son temps. Systema
Solar ou Bomba Estéreo diffusent leurs morceaux via Internet et revendiquent l’éclectisme
total de la Colombie. En Europe, DJ, producteurs et blogueurs s’intéressent rapidement
à l’âge d’or de cette musique. L’énergie de
la cumbia des années 1950, du vallenato – où
l’accordéon domine –, enflamme les pistes de
danse européennes et américaines. Les chercheurs de sons, comme le Britannique Quantic,
affluent en Colombie à la recherche de pépites
et d’inspiration. Plus récemment, Adrian Sherwood a collaboré avec Diego Gómez du label
Llorona Records pour donner à la cumbia típica
La cumbia tipica de Los Gaiteros
de San Jacinto.
de Los Gaiteros de San Jacinto des échos dub.
Ce projet sera présenté pour la 1re fois en France
pendant le festival Rio Loco. Depuis 10 ans,
la nueva cumbia se diffuse comme une traînée
de poudre en Amérique latine, mais aussi en
Europe, aux États-Unis et en Afrique, pour
nourrir à son tour d’autres inspirations…
Celso P iña,
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juin, 20 h
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étape
La Chiva Gantiva :
le son de la joie
En savoir +
Le Metronum
Rond-point Madame
de Mondonville
31200 Toulouse
20, 21 et 22 mai
h
Concert gratuit à 19
nade
le 24 mai sur l'espla
rine
du Carré de la Maou
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rou
(métro Borde
Le Metronum
Nouveau lieu toulousain dédié
à la création musicale actuelle
(pop, rock, rap, électro, etc.),
le Metronum a fait le pari
de s’implanter dans le nord
de Toulouse, dans le quartier
Borderouge, à deux pas de
la station de métro éponyme.
Il accueille quotidiennement
des musiciens et les
accompagne dans ses studios
de répétition, une Music Box
de 200 places et sa salle de
concerts d’une capacité de 600
personnes. Le Metronum est
un lieu de ressources ouvert
à tous qui propose aussi une
programmation de concerts
et des journées portes-ouvertes
le 1er dimanche de chaque
mois de 10 h à 18 h, où le jeune
public est le bienvenu.
La Chiva Gantiva propose une adaptation de son
concert « En Vivo » pour les enfants qui découvriront
en live les rythmes afro-colombiens, rock, afro-beat et
funk de ce groupe détonant. Voici la chanson dont nous
vous proposons l’apprentissage du refrain (techniques
pédagogiques données p. 13-14) pour les chanter en
chœur les 20, 21 et 22 mai au Metronum dans le cadre
de la prochaine étape de la Valise…
« La Pecosa », de La Chiva Gantiva
No me la niegue parce que no da
leche
Haga el centro, eche pa dentro
Haga el pase, que se mueven parce
Y si no se mueve muere y morimos todos
Agalludo no sea pelota ella rebota, papelero dejá el disimulo que
la cosa sigue en juego, la pecosa !
La pecosa! (bis)
Si me estima !
Tóquela parce que ella es mía
también !
Si me estima calmate un poquito,
pensala bien
No te enervés dejá el estrés,
mándela a los dijes papito
Píquela ke paso de taquito
Este es un juego de equipo
Todos damos todos recibimos !
Mopri !
No me la niegue que ella también
es mía pilas con el contra golpe
parriba !
10
La pecosa ! (bis)
Si me estima !
Tóquela parce que ella es mía
también !
La rencontre : La Chiva Gantiva
La Chiva Gantiva réinvente
la musique colombienne
à travers des chansons
enfiévrées et explosives.
Les 7 musiciens qui composent
le groupe sont originaires
de Colombie, de Belgique,
du Viêtnam et de France.
Ils se sont rencontrés
à Bruxelles alors qu’ils
étaient encore étudiants.
Concert
Barrio Loco
La Chiva Gantiva.
E
COLOMBIE/BELGIQU
h
19
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Samedi 24 ma
Concert gratuit
Que signifie votre nom,
La Chiva Gantiva ?
Le mot « chiva » désigne
un bus colombien très coloré
qui, à l’origine, se déplaçait
de village en village pour
transporter les travailleurs
agricoles. Ce bus est un symbole de rencontre, de communication : il est à l’image
de notre groupe, qui est composé de personnes de toutes
origines. Quant à « Gantiva », il fait allusion au nom
de famille de Natalia, notre
percussionniste : c’est une
sorte d’hommage à la femme,
puisque, dans la musique
traditionnelle colombienne,
ce sont les femmes qui
portent la voix.
La pecosa sigue en juego
Y el partido no termina !
Más fuerte que cualquier gorila
Parriba la pecosa no se complica
Pa lante como el elefante !
Arroz Arrody ! Arrodíyese pa que
meta el Gol y fuerte a los 35 mas
que a los 15 !
La pecosa ! (bis)
11
Trois d’entre vous sont
originaires de Colombie.
Quelle place accordez-vous
à la musique colombienne ?
La Colombie est pour nous
la source, le point de départ.
Nous puisons dans la richesse
des rythmes afro-colombiens
pour composer : il n’y a pas
que la cumbia en Colombie !
Nous utilisons aussi la chirimía ou le mapalé. Au-delà,
je dirais que notre musique
est hybride : nous revendiquons nos appartenances
multiples. Nous marions ces
bases colombiennes avec
des styles internationaux que
nous affectionnons, comme
le hip-hop, l'afro-beat, le funk
ou le jazz.
atelier
Chanter
les Caraïbes
À travers l’apprentissage de la chanson « La Pecosa »,
de La Chiva Gantiva, les élèves vont développer écoute
et concentration mais aussi dynamisme et plaisir !
L’histoire de la chanson
Vous avez une énergie
débordante…
Oui. D’ailleurs, le point commun entre tous les genres
musicaux qui nous inspirent,
c’est leur charge en énergie ! Nous aimons le caractère explosif du punk rock.
La musique traditionnelle
colombienne aussi porte
en elle une grande vitalité.
Êtes-vous de « grands enfants » ?
Nous sommes tous des enfants. Notre premier album
s’appelait Pelao. Ce mot
signifie « gamin », un gamin
qui est un peu paumé. Nous
sommes des enfants qui
nous amusons à faire de
la musique dans une société
qui est actuellement difficile. Nous représentons une
jeunesse qui a des tripes,
qui rêve d’aller loin, qui a
du chemin à parcourir !
Votre musique est-elle
engagée ?
Même si, dans nos textes,
nous nous amusons à déconstruire certains clichés
sur les Latino-Américains ou
les Européens, nos textes
ne sont pas engagés. Nous
avons des histoires à raconter, c’est tout. Nos seuls
engagements sont envers
la musique et la création.
12
Avez-vous un rêve pour
la suite ?
Nous n’avons pas de limites.
J’aimerais un jour que
La Chiva Gantiva fasse de
l’électro ou bien joue accompagnée d’un orchestre symphonique. Chaque jour, nous
nous nourrissons des goûts
et aspirations de chacun
d’entre nous, nous explorons perpétuellement tous
les genres musicaux.
La pecosa est un jeu de ballon qui se pratique en
équipe. Écrite en 2013, la chanson éponyme parle de
partage, d’esprit d’équipe (voir les paroles en p. 10) ;
elle évoque un match de foot où l’équipe est unie, ne
forme qu’un. « La Pecosa » reflète le désir de La Chiva
Gantiva de s’exprimer sur la vie : « Todos damos todos
recibimos », c’est-à-dire : « On donne, on reçoit. » Le
football y est une métaphore, une excuse pour véhiculer
l’importance d’être plusieurs afin de s’enrichir mutuellement, comme les footballeurs qui donnent le meilleur,
en groupe ou individuellement. L’idée : laisser les ego
de côté, mettre en valeur les gens qui nous entourent.
Au niveau musical, il s’agit d’une cumbia (voir le livret 2,
Sons métissés). Natalia Gantiva, la percussionniste du
groupe, explique la raison de ce choix musical : « Nous
avons conservé un seul rythme, celui de la cumbia, pour
que le texte soit mis en valeur. C’est le rythme du va-etvient, comme les vagues… Parfois, il y a un pic, puis ça
se calme. »
13
1. Préparation vocale
• Commencer par se décontracter :
bâiller, s’étirer, faire des ronds
avec la tête, faire des « brr »
de plus en plus aigus.
• Respirer : inspirer lentement
par le nez, sans lever les épaules,
puis bloquer sa respiration de 3 à
5 secondes et, enfin, expirer en
faisant des « ssss » et des « hop !
hop ! hop ! ».
• Chanter « Frère Jacques » en
montant régulièrement d’un ton,
sur des « mmmm », des « doum »,
des « nang ».
2. Apprendre et mémoriser
• Continuer à marquer le rythme jusqu’au
bout et redonner des départs à chaque
couplet en agrandissant le geste et
en captant le plus de regards possible.
• Donner de l’expression au chant :
l’interpréter avec son corps, de façon
théâtrale. Proposer un modèle : pieds
stables, mains décontractées, tête haute,
regard souriant.
• Commencer par faire écouter la chanson
aux enfants.
www.youtube.com/watch?v=uA3ei8BbP5E
• Échanger avec eux, puis leur raconter
l’histoire de la chanson et de son rythme
(mélange de cumbia et de hip-hop).
• Chanter une partie du refrain, et la faire
répéter aux enfants. Ensuite, chanter le début
de la phrase et laisser les enfants prendre
la suite. Enfin, procéder de la même manière,
mais dans l’autre sens. Un groupe chante
ensuite le début, l’autre prenant la suite.
• Pour le couplet, suivre la même méthode.
Ensuite, les enfants chantent ensemble, puis
sont répartis en groupes avec des solistes.
gogiques
Les intérêts péda
climat serein,
Le chant apporte un
tissages. Il aide
propice aux appren
des compétences
à la construction
, de la maîtrise
du socle commun
lture humaniste.
cu
de la langue à la
offre de se proPar l’occasion qu’il
permet la réaliduire en public, il
le projet de prasation d'un véritab
tique artistique.
3. Diriger le chant
• Se placer, bras écartés, au milieu des
enfants disposés en arc de cercle, battre
légèrement la pulsation puis faire un geste
de départ pour débuter le chant.
14
Boîte
à tils
ou
À consulter sur Internet
• ¡Cimarrón!, Joropo Music from the Plains of
Colombia, Smithsonian Folkways Recordings,
2011. Sacré « meilleur album de musique latine » aux Independent Music Awards.
• Electro-Jarocho, Sistema Bomb, Round
Whirled Records, 2013. Nominé aux Grammy
Awards dans la catégorie « meilleur album
rock, urbain ou alternatif de musique latine ».
• Dub de Gaita (El Fin del Mundo), Los Gaiteros de San Jacinto, Llorona Records, sortie
prévue fin 2014.
• Diablos del Ritmo - The Colombian Melting
Pot 1960-1985, éd. Analog Africa. Compilation musicale à découvrir sur : http://analogafrica.blogspot.fr/2013/06/analog-africano12-diablos-del-ritmo.html.
• Palenque Palenque, Champeta Criolla &
Afro Roots in Colombia 1975 – 91, Soundway
Records, 2010.
• The Original Sound of Cumbia : The History
of Colombian Cumbia & Porro As Told By The
Phonograph 1948-79, Soundway Records,
2011.
• Cumbia Cumbia 1 & 2, World Circuit, 2012.
• Que pasa Colombia, un webdocumentaire
sur la nouvelle scène musicale colombienne.
Disponible sur : www.quepasacolombia.fr.
• Cumbia All Stars ou Le Fabuleux Destin de
la cumbia mundiale, un documentaire d’Élodie Maillot, France Culture.
Disponible sur : www.franceculture.fr/emission-continent-musiques-cumbia-all-starsou-le-fabuleux-destin-de-la-cumbia-mundiale-2011-08-09.
À écouter
• La Revancha del Burro, Systema Solar,
Sambumbia Publishing, 2013.
• Elegancia Tropical, Bomba Estéreo, Soundway Records, 2013.
• Les Enfants de Gorée, Chris Combette,
Transportation Label, 2011.
• Jah is the Way, Prince Koloni, Transportation Label, 2011.
• Nico’o & Koloni, Prince Koloni et Nico’o,
autoproduction, 2014.
• Laru Beya, Aurelio, Real World Records,
2011. La sortie de son prochain album est
prévue en avril 2014 chez Real World Records.
• Family Atlantica, Family Atlantica, Soundway Records, 2013.
• Ayó, The Garifuna Collective, Cumbancha,
2013.
• ¡Cúrate!, Orlando Poleo, Cacao Música,
2007.
• Double Portion, Edmar Castaneda, Arpa
y Voz Productions, 2012.
n Rio Loco
Compilatio
2014
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rockuptible
avec Les In istes de l'édition
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Retrouvez le
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la Colombie, le
atemala,
Honduras, le Gu
le Nicaragua, le
exique !
le Belize et le M
+ d'infos sur w
rg
ww.rio-loco.o
L'équipe
Direction générale : Hervé Bordier - Conception et coordination de la Valise Rio Loco :
Marion Casals-Miollan / Mathilde Sarrazin, assistées de Christian Sanchez - Contacts : 05 61 25 96 93
[email protected] / [email protected] / [email protected]
Programmation artistique : Marion Casals-Miollan / Federico Diaz / Santiago Diaz / Pierre Jaouen / Mathilde Sarrazin
Partenariat / Communication / Média : Marie-Agnès Steunou
Production : Guillaume Marty / Laurence Broom
Administration : Isabelle Peron-Martin / Alexandra Gouffrant / Bernadette Massat / Roselyne Andrade / Liliane Debroise
Musique en fusion - Livret pédagogique 6
• Textes. P. 3-9 : Églantine Chabasseur. P. 10 : Élodie Baubion-Broye. P. 11-12 : Pauline Armand.
P. 13-14 : Delphine Huguet.
• Photos et illustrations. P. 1 : illustration d'Alexandre Verhille. P. 4 : Tony Rath, illustrations d'Alexandre Verhille.
P. 5 : DR. P. 6 : Erin Baiano/The New York Times/Redux/REA, pochette disque DR. P. 7 : illustrations d'Alexandre
Verhille. P. 8 : Systema Solar. P. 9 : Carlos Saavedra. P. 10 : DR. P. 11-12 : Nicolas Moins/La Chiva Gantiva. P. 13-14 :
illustrations d'Édith Chambon.
• Directrice de la publication : Aurélya Guerrero. • Rédactrice en chef : Élodie Baubion-Broye.
• Secrétariat de rédaction : Delphine Huguet. • Iconographie : Émilie Gorostis. • Révision : Agnès Vair.
• Création graphique et maquette : Corinne Deniel.
• Impression : Imprimerie Toulouse Métropole, papier FSC, Imprim'Vert - Tous droits réservés

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