discours de retraite par Michel DAUPHIN

Transcription

discours de retraite par Michel DAUPHIN
Monsieur le Directeur, mes collègues, mes copains, mes amis, mes
camarades, mesdames, messieurs
C’est avec une certaine émotion que je prends la parole pour vous
annoncer mon départ en retraite.
Les personnes ici présentes connaissent mon don inné pour les
discours, c'est pourquoi après avoir longuement préparé mon
intervention, je vais essayer de ne pas faire trop long…
Je vais donc commencer…
Il y a de cela maintenant 55 ans quand je n'étais encore qu'un
nourrisson…non je plaisante…
Plus sérieusement, Pour faire court je dirais donc seulement trois mots
Merci !
Merci.!
Merci !
Merci, à mes collègues.
En ce jour où j'arrive au bout de la carrière, Je veux vous exprimer
avec des mots sincères, Le plaisir que j'ai eu d'être l'un d'entre vous,
D'œuvrer à vos côtés au service de tous.
Par votre amitié votre complicité, Vous nous avez montré, vous
m’avez montré, Qu'il n'y a que le cœur qui est intelligent.
Moi qui place très haut l'idée de tolérance, Vous m'avez enrichi de
toute votre différence;
Oui, Vous l’avez constaté M Bergès l’a mentionné :
J'ai travaillé aussi, mais sans en faire trop, travaillé de mes mains, de
la plume et parfois du chapeau
Oui, il est de notoriété publique que j’étais le pilier du service ; ma
démission eût été absolument abominable et eût provoqué
l’effondrement de RTE, pour le moins…
En toute modestie…
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À vrai dire j’ai une petite question qui me taraude :
Comment allez-vous faire sans moi ?
Parlons de l’encadrement puisque il vient de parler de nous…
Mes chefs… Ah, mes chefs… Mais c’est qu’ils qui m’imposaient sans
cesse de travailler ! Vous rendez-vous compte ? Ca ne se fait plus…
Par les temps qui courent, j’aurais pu leur coller un procès pour
m’avoir imposé d’être présent à mon poste… trente-cinq heures par
semaine… et d’être efficace, en plus (enfin, un minimum) !
Il faut l’admettre : Des chefs, il y en a quelques uns de biens. Mais pas
tous, hein (si vous voyez à qui je pense)! Des chefs, des managers (en
anglais dans le texte) ce sont des collègues et en plus des chefs qui
pour certains sont des amis, des personnes avec qui j’ai eu plaisir à
travailler…
Véronique Debontribe, François, Soto, Prost, Bonin, Serge et aussi
tous les autres ingénieurs, techniciens et manards.
Mes potes qui ont œuvrés et œuvrent pour le service public Luc, JeanJacques, Cédric, eux ce sont des gens biens, vraiment. Toujours prêts
à rendre service. Et puis Georges, Philippe, et André, Christian,
Jérôme mon remplaçant et tous les autres avec qui l’on ne s’ennuie
pas
Ceux qui ont toujours le mot pour rire ! Les postiers, les exploitants
les collègues de la ligne, le cœur sur la main, sans cesse à l’écoute Et
les autres tous les autres…
Plus sérieusement…
Je veux vous exprimer, en ce jour particulier, ma gratitude, à chacun
d'entre vous, avec qui j'ai partagé plus que mon travail, des moments
de joie et d'autres plus douloureux pendant toutes ces années.
Pour que vous ne m’oubliiez pas, je vous ai préparé un cadeau…
… en guise de cadeau de départ, je vous laisse tous mes dossiers…
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Merci à mon syndicat
Qui m’a aidé dans des démarches parfois difficiles, pour qui j’ai
consacré les années les plus riches de ma carrière.
Entre rencontre humaine, solidaire.
Entre les responsabilités qu’il m’a confiées dans le cadre de la
formation syndicale
Il m’a permis de progresser dans l’approche des hommes et de la
connaissance de la marche de la société
Il m’a permis de vivre et de construire des moments intenses, riche en
souvenirs, en émotions.
Que de débat pour organiser la lutte.
Que de réunions pour établir les cahiers revendicatifs et mobiliser le
personnel.
Que de rencontre avec des hommes et des femmes riche de leur
simplicité, riche de leur diversité qui fusionne dans l’unité
Que de lutte pour la défense de nos acquis, pour l’enrichissement de
nos droits.
87 pour la sécu, 95 pour les retraites, ou encore pour les 35 heures
Avec Dudu, Maurice, René, Doudou, Milou et toute la cohorte de
militants de syndiqués d’hommes et de femmes qui se battent pour un
travail et un salaire décent.
(Je vous invite d’ailleurs à les rejoindre ; à nous rejoindre afin de
mener à bien l’ensemble de nos revendications)
Aujourd’hui nous ne faisons que cueillir les fruits que d’autres ont fais
beaux.
Je ne citerai seulement que Marcel Paul à qui nous devons ce
merveilleux outil industriel, et notre statut national.
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Aujourd’hui nos acquis sont remis en cause par ceux qui ne se
satisfont pas des profits de la bourse et qui en réclament toujours plus
…
Il convient d’être encore plus nombreux pour arracher de nouvelles
conquêtes sociales et faire taire leurs féroces appétits
Pour ma part je continuerais à œuvrer avec mon syndicat
Enfin…
Merci à ma famille.
A ma maman d’abord sans qui je ne serais pas parmi vous ce soir...
Maman qui a galéré pour assurer seule mon éducation et celle de frère.
Maman retraitée des IEG et aussi pionnière dans le mouvement social
des industries électriques et gazières
Merci à Alexandre, Jérôme et Anne-Laure qui ont égayé cette tranche
de vie et qui désormais volent de leur propre aile
Merci à mon épouse Marie-Jo qui m’a soutenu dans les moments les
plus difficiles. Qui supporte mes absences syndicale et qui partage
mes joies et mes peines
Désormais je vais passer plus de temps avec toi et il faut regarder le
bon côté des choses :
Excellente nouvelle !
« Je viens de laver par terre, tu pourrais quitter tes chaussures ! »,
C’est sûr, ça promet de bien belles journées… En fin de compte, les
supérieurs, les collègues, c’étaient de vrais petits anges. Ils me
manqueraient presque !
Non !...Je plaisante.
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Nous avons prévu quelques activités communes, cours d’économie, de
philosophie à l’université, quelques ballades en vélo, des voyages en
perspective
Plus de temps pour nous deux et pour notre famille.
Chers collègues, chers amis qui me faites le plaisir d’être encore à mes
côtés aujourd’hui, je crois que je vais arrêter là cette description Mais
je pense que vous aurez compris que les années passées avec vous
furent certes nombreuses mais ô combien sereines et toujours
passionnantes, (Formidables est le mot qui convient).
Cette belle époque de ma vie, je ne la regretterai pas car elle est pour
moi révolue, et je suis heureux de laisser ma place à la nouvelle
génération, pleine de promesse.
Alors, vers le jour nouveau qui se profile, je pars, riche d’amitiés et de
souvenirs que je souhaite voir se poursuivre de longues années encore.
Voila il est temps que je termine, juste un mot encore pour vous dire
que au-delà des fonctions, des grades, des diplômes, nous sommes
avant tout des femmes et des hommes. Que l'on soit cadre, technicien,
ouvriers, que m'importe, nous sommes arrivés tous par la même porte;
Et je quitte ce soir d'un même cœur qui bat mes collègues d'en haut,
du milieu et d'en bas; mais je quitte surtout un univers de potes.
Comme le dit le philosophe
Le courageux tiens jusqu'au bout…
L'obstiné reste jusqu'au bout…
Le consciencieux va jusqu'au bout…
… Et l'homme sage sait s'en aller…
Je suis venu vous dire que je m'en vais.
Michel DAUPHIN
Pont de Claix, le 13 novembre 2009
Flipper038.chez-alice.fr
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