procès-verbal de la réunion du Comité de bassin Seine
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procès-verbal de la réunion du Comité de bassin Seine
COMITÉ DE BASSIN SEINE-NORMANDIE PROCÈS-VERBAL DE LA RÉUNION DU 8 OCTOBRE 2014 Le Comité de bassin Seine-Normandie s’est réuni le 8 octobre 2014 à 10 h 10 aux Espaces CAP 15, sous la présidence de M. SAUVADET, avec pour ordre du jour : 1 - Approbation du procès-verbal du 11 septembre 2014 2 - Bilan à mi-parcours de la mandature du conseil scientifique 3 - Autorisation de soumettre à la consultation du public et des assemblées l’avantprojet de SDAGE 4 - Dispositif de consultation du public et des assemblées 5 - Orientations concernant les scénarios de révision du programme liés au prélèvement de l’Etat sur le fonds de roulement de l’Agence de l’eau SeineNormandie Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 2 sur 31 M. SAUVADET, Président Etaient présents au titre du collège des « collectivités territoriales » M. BEL M. BELLAMY Mme BERNARD M. BIGNON puis a donné mandat à M. DESSE Mme BLONDEL M. BOURILLON M. CHOLLEY M. CLAIRE M. DELBOS M. DESSE M. DEY M. FORMET M. HALBECQ M. JUILLET Mme LE MONNYER M. A. LEFEBVRE M. LEGAULT M. LEHO M. MANCEAU M. MERVILLE M. MORER M. OUZOULIAS M. ROYCOURT M. SEIMBILLE Mme SOLANS M. THOMAS M. THOURY Etaient représentés au titre du collège des « collectivités territoriales » M. ABEL représenté par M. BEL M. BAYER représenté par M. CHOLLEY M. BOURLET DE LA VALLÉE représenté par M. A. LEFEBVRE M. BRANLE représenté par M. JUILLET M. BRAOUEZEC représenté par M. OUZOULIAS M. CAMUS représenté par M. MERVILLE M. CANOVA représenté par M. BOURILLON M. CHANDELIER représenté par M. THOURY M. CHOLOT représenté par M. LEGAULT M. COET représenté par M. MANCEAU M. CORITON représenté par Mme BLONDEL M. COURTOIS représenté par M. BELLAMY M. DAVERDON représenté par M. MARCOVITCH M. DUCOULOMBIER représenté par M. THOMAS M. FRARD représenté par Mme BERNARD Mme GOUETA représentée par M. SAUVADET M. JOUANET représenté par M. JUILLET M. LAGRANGE représenté par M. LEHO M. LAURENT représenté par M. HALBECQ Mme LE RUYER représentée par M. SAUVADET M. LEVEILLE représenté par M. THOMAS M. MARSEILLE représenté par M. DESSE M. MOLOSSI représenté par Mme BERNARD Mme ROBILLARD représenté par M. DEY Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 3 sur 31 M. M. M. SAUVAGE SOUDANT VEILLERETTE représenté par M. représenté par M. représenté par M. HALBECQ MERVILLE A. LEFEBVRE Etait absent excusé au titre du collège des « collectivités territoriales » M. LEBEAU M. D. LEFEBVRE M. JOYAU M. RECOURS M. WATTIER M. CARRIERE M. HELIN M. PERROT Etaient présents au titre du collège des « usagers » M. ARNAULT Mme BARBIER M. BARNAGAUD M. BEGUIN M. BERAL M. BERGER M. BOUQUET M. BRULIN M. CANCEDDA M. CASTEL M. COLLIN M. COSTARD M. DAUGER M. DESLANDES M. DESMONTS M. FERLIN Mme GAILLARD Mme GILLIER M. GRANIER M. GROS M. HAMET M. HENRIOT M. HUVELIN M. LAGAUTERIE M. LAPORTE M. LAROCHE M. LECUSSAN M. LEPELLEUX M. LOMBARD Mme LOUISE M. MARCOVITCH M. MINARD M. PARIGOT M. PINON-GUERIN Mme PRETOT M. RODEZ M. SARTEAU M. SIMONOTTI M. TEYSSIER M. TOULEMONDE Mme VACHER Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 4 sur 31 M. M. M. VICAUD YON ZAMORANO Etaient représentés au titre du collège des « Usagers » M ALBANEL représenté par M. VICAUD M. ANDRÉ représenté par M. LECUSSAN M. BERTOLO représenté par M. SARTEAU M. BREDEAU représenté par M. SARTEAU M. CHAISE représenté par M. LAPORTE M. CHEVASSUS-au-LOUIS représenté par M. LAGAUTERIE M. COLSON représenté par M. CANCEDDA M. GENISSEL représenté par M. DESLANDES M. GODFROY représenté par M. LECUSSAN M. HANCHARD représenté par M. LAROCHE M. HAAS représenté par M. LEPELLEUX M. HENRION représenté par M. MARCOVITCH M. JACQUEMARD représenté par M. BERGER M. LEPINE représenté par M. PINON-GUERIN M. LOUBEYRE représenté par M. VICAUD M. PAUL représenté par M. LAROCHE M. RABIER représenté par M. DAUGER M. RIGAUD représenté par M. LEPELLEUX M. ROUZIES représenté par M. LAPORTE M. VERNHES représenté par M. CASTEL Mme VESTUR représentée par M. LAGAUTERIE Etait absent excusé au titre du collège des « usagers » M. LETURCQ Mme MAILLOT M. BINET M. DUBUS Mme WILHELEM Etaient présents au titre du collège de l'Etat Le Préfet de la région Ile-de-France, Préfet de Paris représenté par M. MAES Le Préfet de la région Basse-Normandie, Préfet du Calvados avait donné mandat à la DREAL de BasseNormandie Mme GUILLAUME représentée par M. GUERY Le Préfet de la région Bourgogne, Préfet de la Côte d'Or avait donné M. VALLET mandat au DRIEE Le Préfet de la région Champagne-Ardenne, Préfet de la Marne avait donné M. VALLET mandat au DRIEE Le Préfet de la région Haute-Normandie, Préfet de la Seine-Maritime avait donné mandat au DREAL HauteNormandie, M. BERG, représenté par M. LATAPIE-BAYROO La Préfète de la région Picardie, Préfet de la Somme avait donné mandat au DREAL Picardie, représenté par Mme BAGUET La Préfète du département de la Meuse avait donné mandat Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 5 sur 31 Le Préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord représenté par M. ARSA Le Préfet, Secrétaire général pour les affaires régionales d'Ile-de-France - SGAR représenté par M. MAES Le Directeur régional et interdépartemental de l'environnement et de l'énergie de la région Ile-deFrance (DRIEE) M. VALLET La Directrice régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement de Basse-Normandie représentée par M. GUERY Le Directeur régional de l'environnement, l'aménagement et du logement du Centre représenté par M. ROYER de Le Directeur régional de l'environnement, de l'aménagement et du logement de ChampagneArdenne avait donné mandat à VNF, M. PAPINUTTI, représenté par M. DALY Le Directeur régional de l'environnement, de l'aménagement et du logement de de HauteNormandie représenté par M. LATAPIE-BAYROO Le Directeur régional de l’environnement, l’aménagement et du logement de Picardie représenté par M. VORBECK Le Directeur régional et interdépartemental l'équipement et de l'aménagement de la région Ile-de-France – DRIEA de de Mme BAGUET et représenté par Mme BARBE-BARRAILH La Directrice régionale et interdépartementale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt d’Ile-deFrance – DRIAAF Mme ZALAY Le Directeur Régional des Finances Publiques d'Ilede-France et du département de Paris avait donné mandat Le Directeur interrégional de la mer Manche Est-mer du Nord - DIRM avait donné mandat au M. LEBLANC représenté Mme BARBE-BARRAILH Le Chargé de mission "environnement et développement durable" auprès du Préfet de la région Ile-de-France M. MAES Le Directeur général des Voies navigables de France – VNF représenté par M. DALY Le Directeur de l'Agence Régionale de Santé d'Ilede-France (ARS) avait donné mandat Le Directeur général de l'Institut de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture - IRSTEA représenté par M. PONT Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 6 sur 31 DRIEA par Le Directeur général délégué du Bureau recherches géologiques et minières – BRGM de La Directrice générale de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques – ONEMA représenté par M. CLOSSET représentée par M. POYET Etait absent excusé au titre du collège de l’Etat Le Préfet de la région Centre, Préfet du Loiret La Directrice du Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres Le Directeur régional des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi d'Ile-de-France, Commissaire du gouvernement M. ROY Directeur de l’eau et de la biodiversité Assistaient également : M. BREUIL M. CHARDAIRE Mme CROSNIER Mme DESCOMBES Mme DUCLAU M. DUPRAY M. FALIU Mme GOETSCHEL Mme GUIGNARD-MARTIN Mme JAIRI M. JAYET Mme KELLNER Mme LARRUE Mme LAVALLART M. MORICE M. OLIVIER M. RAOUT Mme SABLIER M. THOMAS au titre du Conseil général de la Seine Saint Denis au titre de la DRIEE Ile-de-France au titre de la DRIEE Ile-de-France au titre de la Lyonnaise des Eaux au titre du Conseil général de la Seine et Marne au titre de la DRIEE Ile-de-France "Avec des Mots" assurait le secrétariat au titre du Conseil général du Val de Marne au titre du Conseil général de la Seine Maritime au titre du SIAAP au titre du Conseil général de la Côte-d'Or au titre du SIAAP Présidente du Conseil scientifique au titre de la DRIEE Ile-de-France au titre de la DRIEE Ile-de-France au titre du SIAAP au titre de la DRIEE Ile-de-France Secrétaire de la commission agricole « Eau-Pollution » du bassin au titre du Conseil général de l’Eure Assistaient au titre de l'agence : Mme ROUSSEAU, Directrice générale M. BERNE Mme BRISSOT Mme CAUGANT Mme CAULLIEZ Mme CHARPENTIER M. COLLET M. DERANSART Mme EVAIN-BOUSQUET M. FAURIEL M. FILALI M. GUEZENNEC M. HANNETEL M. Mme Mme M. Mme Mme M. Mme M. M. M. M. HUBERT JEHANNO JOUAS-GUY LAURANS LOUIS-PONSING MERHEJ MERLET MONBRUN PAPAY PEREIRA-RAMOS PIN PINCONNET Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 7 sur 31 M. SAUVADET ouvre la séance à 10 h 10 et constate que le quorum est atteint. Le Comité peut donc valablement délibérer. M. SAUVADET tient à féliciter Jérôme BIGNON, conseiller général de la Somme, membre du conseil d’administration de l’EPTB Bresle, qui a été élu sénateur. Il félicite également Hervé MARSEILLE, sénateur-maire de Meudon, vice-président de la communauté d’agglomération Grand Paris Seine-Ouest, qui a été réélu. M. SAUVADET souhaite aborder en préambule le prélèvement de l’Etat. Ce gouvernement n’est pas le premier à vouloir opérer un tel prélèvement. Cette mesure n’en est, pour autant, pas plus acceptable qu’auparavant. Le projet de loi de finances a été présenté en Conseil des Ministres le 1er octobre. Son article 16 prévoit un prélèvement annuel de 175 M€ sur les fonds de roulement des agences, pour les années 2015 à 2017, ce qui pourrait représenter environ 60 M€ par an pour l’AESN. Ce prélèvement ne sera pas sans conséquence sur le fonctionnement de l’Agence et sur les investissements. La situation financière est très tendue. Dans la situation budgétaire actuelle, un prélèvement n’est pas acceptable. Il rompt avec le principe, toujours réaffirmé, selon lequel l’argent de l’eau va à l’eau, qui est au fondement du système de redevance. M. SAUVADET souhaite que le Comité de bassin, qui représente tous les usagers, puisse réagir. M. SAUVADET souligne que la Ministre a, par son courrier adressé aux présidents des Comités de bassin, fixé des objectifs ambitieux, qu’il partage pour l’essentiel. Cependant, il faut rappeler que les contraintes européennes, dont notamment l’extension des zones vulnérables, auront des conséquences financières qu’il faudra mesurer pour atteindre les objectifs. On ne pourra pas laisser le monde de l’élevage seul pour être au rendez-vous. L’ambition est aussi d’atteindre les objectifs que la France s’est elle-même fixé. Il conviendra d’être très pragmatique. M. SAUVADET estime que l’AESN est prête à assumer pleinement les missions qui lui sont confiées. Elle peut également contribuer à redonner de la cohérence dans d’autres domaines, comme la biodiversité dans les espaces humides. M. SAUVADET propose qu’à l’image des autres Comités de bassin, ce Comité adopte une motion recueillant l’assentiment de tous. Il suggère qu’un groupe de 4 ou 5 personnes travaille à sa rédaction. Il faut exprimer au gouvernement une position de fermeté et de responsabilité. M. SAUVADET indique qu’il a rencontré les sept présidents de Comité de bassin, qui se sont accordés à dire qu’il fallait une expression commune. Un courrier sollicitant un rendez-vous a été transmis à la Ministre. Il serait paradoxal que ces sept présidents, qui représentent tous les acteurs de l’eau, ne soient pas reçus. Mme GAILLARD, MM. JUILLET, VICAUD, LECUSSAN, DESLANDES et DELBOS sont désignés pour rédiger la motion. M. SAUVADET souligne que les inscriptions aux commissions et groupes ont été nombreuses. Ils vont pouvoir être installés et organisés. Pour ceux qui auraient omis de le faire, il est encore possible de s’inscrire, en particulier pour les élus assez peu représentés dans certains groupes (COMINA, Eau et activités économiques, Consommation…). S’agissant des dates des Comités de bassin, 4 séances sont prévues en 2015 : jeudi 9 avril 2015, qui pourrait être un Comité de bassin « thématique » ; jeudi 25 juin 2015 ; jeudi 1er octobre 2015 ; jeudi 3 décembre 2015. Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 8 sur 31 M. SAUVADET souhaite également que l’Agence étudie la possibilité de tenir des séances en dehors de Paris. Il n’est pas inutile que les uns et les autres découvrent de nouveaux horizons. M. SAUVADET rappelle qu’un colloque est organisé le 21 octobre à la Maison de la Chimie, en présence de la Ministre, pour célébrer les 50 ans de la loi sur l’eau. Les membres du Comité y ont été invités. Aujourd’hui, les inscriptions sont closes ; le colloque est complet. Ensuite, M. SAUVADET présente l’ordre du jour de la séance : bilan à mi-parcours du conseil scientifique ; autorisation de soumettre à la consultation du public et des assemblées l’avant-projet de SDAGE. Cet avant-projet est le fruit d’un travail très important. Ce document semble cependant avoir un goût d’inachevé pour certains. Des incertitudes doivent être levées, notamment sur le plan juridique. Mais cet avant-projet doit néanmoins être mis à consultation dans un délai rapide, pour permettre à l’Etat d’y joindre un avis qui sera annexé au document. Il conviendra de dire précisément quelles sont les marges de manœuvre de cet avant-projet ; dispositif de consultation du public et des assemblées ; orientations concernant les scénarios de révision du programme liés au prélèvement de l’Etat sur le fonds de roulement de l’Agence de l’eau Seine-Normandie. M. SAUVADET souligne que ce dernier point a été inscrit à la demande de Mme ROUSSEAU. Cependant, ces scénarios ne sont valables que si le prélèvement a bien lieu. Le Comité de bassin est ouvert à un dialogue constructif et à une redéfinition d’un certain nombre de missions de l’Agence. Néanmoins, celle-ci devra disposer des moyens financiers afférents. M. OUZOULIAS considère qu’il est légitime de s’interroger, au plan démocratique, sur ce prélèvement. A la lecture de la presse, chacun pourrait être amené à penser que toutes les agences sont mal gérées, laissant entendre que l’on peut opérer des ponctions dans leur ca isse. Le fait de ne pas avoir consulté et concerté les intéressés est une méthode anti-démocratique. Le Comité et ses commissions existent et travaillent. Or, avec cette méthode, il n’en est pas tenu compte. M. OUZOULIAS déplore cette façon de considérer les personnes qui se dévouent à la cause de l’eau. Dans le même temps, la Ministre s’intéresse au prix de l’eau à juste titre, car il a fortement augmenté ces dernières années. Cela n’empêche pas le ministère de doubler le taux de TVA pour les eaux usées, qui est passé de 5 % à 10 %. Un cinquième de la population française est en fragilité énergétique. Combien sont-ils à rencontrer des difficultés à payer leur eau ? Le fait de ponctionner ces 60 M€ pourrait avoir comme conséquence une hausse des redevances. Par ailleurs, M. OUZOULIAS relève qu’au cours de l’été, la Ministre a rappelé que les normes européennes devaient être appliquées. La Seine est un fleuve d’une grande fragilité, dont le débit est très faible. Les climatologues prévoient des périodes de sécheresse. Quand le débit sera réduit à un niveau encore plus faible, les stations d’épuration seront amenées à traiter à un niveau qui est encore inconnu. Il importe donc de continuer à travailler à l’augmentation de la qualité et de la performance des stations. Il faut en outre rappeler qu’au titre de la DERU (Directive sur les eaux résiduaires urbaines), il a fallu mettre aux normes beaucoup de stations d’épuration, au risque de subir des pénalités à hauteur de 200 M€ par an. Ce prélèvement aurait encore moins de sens s’il conduisait à ce que la France soit pénalisée. Enfin, M. OUZOULIAS souligne la période économique où la situation des industriels du bâtiment et de l’eau est fragile. Or si le prélèvement est appliqué, un certain nombre de projets seront reportés. On contribuerait aussi à détruire l’une des industries la plus performante en France que constitue l’industrie de l’eau. M. OUZOULIAS estime qu’à ce stade, rien n’est encore décidé. Il faut se battre. Il faut établir un rapport de force, car cette situation est contre-performante au plan économique. Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 9 sur 31 M. SAUVADET déclare être totalement en phase avec les propos de M. OUZOULIAS, qui sont eux-mêmes très proches de ceux tenus par les présidents des Comités de bassin. Ils ont exprimé une « inquiétude majeure devant l’hypothèse d’une réduction drastique des moyens accordés aux agences. L’hypothèse vraisemblable d’un prélèvement non identifié dans ses finalités est contraire au sens prévu des redevances et de leur utilité, inquiète et suscite une vive contestation au sein des Comités de bassin, qui pourrait prendre la forme d’un recours devant le Conseil constitutionnel ». M. SAUVADET partage chaque mot de M. OUZOULIAS, y compris sur les conséquences de cette mesure sur l’emploi. M. MARCOVITCH précise qu’il a relu le courrier de la Ministre. Il apparaît qu’il occulte le PGRI (Plan de gestion des risques d’inondation), qui est la déclinaison, par bassin, de la stratégie nationale de prévention des risques d’inondation. Son déploiement, prévu par une directive européenne, va nécessairement entraîner des dépenses. La Ministre a récemment validé des programmes de recherche de l’ONEMA sur les micropolluants. Son courrier ne les mentionne pas non plus, alors que ces micropolluants vont aussi nécessiter des investissements. Il serait possible d’envisager un élargissement des missions de l’Agence, à condition que l’on conserve le budget. Si on le réduit, il ne sera pas possible de les remplir. Or le fait de ne pas atteindre les objectifs européens pourrait entraîner des pénalités qui coûteraient bien plus cher que ce prélèvement. Il convient de tenir compte de ces éléments dans la motion. M. SAUVADET soutient ces propos. L’extension des zones vulnérables participe de cette logique. Il ne faut pas oublier qu’en l’espèce, il s’agit d’objectifs auxquels la France a souscrit et qu’elle a transcrits dans le droit français. M. MERVILLE explique que le prélèvement n’est pas une nouveauté. Il intervient toutefois dans un contexte particulièrement difficile. L’AMF a regretté ce prélèvement de manière unanime. Au moment de la mise en place de l’Agence française pour la biodiversité, l’AMF avait également considéré que cette création ne devrait pas se faire au détriment des Agences de l’eau. En outre, les contraintes des Départements sont telles que nombre d’entre eux se désengagent. Si l’Agence ne dispose plus de moyens suffisants, de nombreux travaux seront retardés, ce qui aura des conséquences sur la qualité de l’eau et l’emploi. M. SAUVADET assure que, dès l’an prochain, la baisse des dotations aura des conséquences fortes sur les investissements, qu’ils soient portés par des communautés de communes, des collectivités ou des syndicats. Les Conseils généraux seront appelés à recentrer leurs interventions. Tous les domaines qui ne relèvent pas de leurs compétences strictes seront réexaminés. M. JUILLET souhaite abonder dans le sens des propos précédemment tenus. Le conseil général de l’Aube a récemment signé une convention avec l’Agence sur ce dossier. Il avait souhaité y associer les chambres consulaires. Or les CCI (Chambre de commerce de d’industrie) comme les chambres d’Agriculture se trouvent dans une situation similaire, car elles vont subir des prélèvements importants. Un certain nombre d’actions dans le domaine de l’eau risquent d’être remises en cause. Si les Agences de l’eau sont également amenées à réduire leurs interventions, l’ensemble des programmes devront être revus à la baisse. Certains estiment que les collectivités pourront toujours faire appel à la CDC (Caisse des dépôts et consignations) pour contracter des emprunts. Or nombre d’entre elles n’ont pas la capacité d’emprunter car elles n’ont pas de capacités de remboursement. Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 10 sur 31 Par ailleurs, M. JUILLET souligne que la Ministre a fixé pour objectif une baisse du prix de l’eau. Or il paraît difficile de tendre vers cet objectif en subissant des prélèvements supplémentaires et en répondant à des demandes supplémentaires. Dans la gestion des services d’eau et d’assainissement, les charges fixes représentent près de 90 % des dépenses. Le droit à l’eau tient d’abord à la possibilité, pour chacun, de disposer d’une eau potable grâce à des canalisations fonctionnelles. Il importe de rappeler que les taux de renouvellement des canalisations sont très faibles. Si on réduit trop les investissements, les modèles de distribution de l’eau peuvent exploser. M. SAUVADET ajoute que cette question est particulièrement sensible en milieu rural. Le choc du renouvellement des réseaux est incontournable. Peu de petites collectivités gestionnaires d’eau avaient constitué des fonds de renouvellement. Dans certaines régions, le renouvellement semble d’ores et déjà impossible à mettre en œuvre. Il faudra veiller aux ruptures d’égalités territoriales. Les ressources des usagers contribuant au renouvellement ne permettront pas de le financer. M. MORER estime que ce sujet dépasse l’opposition politique entre la gauche et la droite. La technostructure est confrontée au problème de la dette qu’il faut régler. Les réponses apportées sont court-termistes. Il faut être très pédagogique vis-à-vis de la population au sujet de ce prélèvement, en ciblant de manière concrète les conséquences, et en montrant que cette réponse à court terme risque de coûter bien plus cher à long terme. L’adaptation au changement climatique, la démographie, l’évolution des pratiques agricoles vont représenter des coûts. Le fait de dire qu’il ne faut pas toucher à l’argent des agences ne constitue pas le bon message. Il faut aussi insister sur les enjeux. De plus, il est important d’expliquer l’effet dépressif du cumul de cette mesure avec d’autres. Toutes les collectivités voient leurs dotations baisser cette année et l’année prochaine, ce qui va entraîner une contraction des investissements. Enfin, le Comité peut être force de proposition sur les économies à réaliser. M. SAUVADET confirme que les effets immédiats auront des conséquences à plus long terme. Le prélèvement doit effectivement être expliqué à travers ces conséquences. Par ailleurs, il ne faut pas oublier qu’il existe une attente forte de la population, en particulier des jeunes, qui ont une conscience plus forte de l’écologie. Le moindre problème d’approvisionnement d’eau est désormais très mal vécu par la population qui recherche immédiatement des responsables. La population attend un service de grande qualité. La politique de l’eau doit être au rendez-vous et répondre aux objectifs fixés. Chaque année perdue prendra plus de temps à rattraper. M. ROY souhaite apporter quelques éléments au débat. Il convient de rappeler que le Parlement vote la loi. Il est l’expression de la démocratie. Or il est difficile d’expliquer que la politique de l’eau devrait échapper à l’effort général d’économie que le gouvernement s’est assigné pour rétablir les comptes publics. Chacun ici est convaincu que la politique de l’eau est prioritaire. Mais tous les champs d’action publique sont vécus comme prioritaires. Au nom de quoi l’eau serait-elle exclue de cet effort ? Faudrait-il plutôt sacrifier les politiques de transport, de logement, d’énergie ? L’idée de faire une exception pour l’eau paraît difficilement recevable. M. ROY confirme que le prélèvement aura des conséquences sur les politiques d’intervention des agences. Il n’est pas question de le nier. Cependant, ce prélèvement, s’il est effectué, aura pour effet de ramener le 10e programme à hauteur du 9 e programme. On n’arrête pas l’effort dans le domaine de l’eau. Certes, les ambitions données au 10 e programme sont à revoir. Mais les efforts dans le domaine de l’eau ne sont pas pour autant arrêtés. Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 11 sur 31 M. ROY souligne que le gouvernement s’est placé dans une logique de réaliser des économies sur le budget de l’Etat et réduire les dépenses publiques. Certains ont indiqué qu’ils n’étaient pas hostiles à ce que l’Agence recherche le financement d’autres politiques connexes : milieux humides, inondations… Il s’agit certainement d’une piste à explorer. Cependant, il faut avoir conscience que, dans une logique d’économie, ces financements se feraient à la place des financements de l’Etat. En outre, le champ d’intervention des Agences de l’eau est défini par la loi. Le principe selon lequel l’eau paye l’eau est souvent rappelé. L’idée d’étendre les champs d’intervention des Agences peut donc paraître contradictoire dans certains discours. M. ROY rappelle que, dans son courrier, la Ministre a souligné la nécessité de suivre des priorités. Le respect des objectifs de l’Europe et de la France doit être une priorité forte car les objectifs devront néanmoins être atteints. Ce n’est pas un exercice facile, avec des moyens réduits. Mais ces économies sont incontournables. M. SAUVADET souligne le courage de M. ROY. Dans son courrier, la Ministre rappelle que 2015 et 2021 sont des échéances essentielles pour progresser concrètement vers le bon état de toutes les masses d’eau. Elle écrit : « En 2015, les objectifs que nous nous sommes fixés ne seront pas atteints […]. Les services de l’eau doivent gagner en efficacité sur les renouvellements des réseaux d’eau potable. » Or on ne peut pas considérer que l’on pourra atteindre des objectifs, ici réaffirmés, avec des moyens réduits, y compris en termes de personnels de l’Agence. Dans le même temps, elle doit pourtant déployer de l’ingénierie sur les territoires, créer des synergies dans divers domaines, dont les inondations. S’agissant des zones vulnérables, les collectivités devront être accompagnées, si l’on veut atteindre les objectifs. Par ailleurs, M. SAUVADET considère que, vis-à-vis du principe selon lequel l’eau paye l’eau, ce prélèvement n’est pas une idée spontanée en droit. On ne peut pas demander à l’Agence de faire mieux, de faire plus, d’atteindre les objectifs, et ne pas lui donner les moyens d’y parvenir. M. A. LEFEBVRE explique que le Comité doit trouver une position consensuelle vis-à-vis du prélèvement. Le déficit qu’il doit combler est dû aussi bien à la gauche qu’à la droite. Pour aider la Ministre à équilibrer ses comptes, elle ne doit pas être la seule destinataire de la motion. Elle doit être également transmise au ministre du Budget et aux présidents des groupes parlementaires de l’Assemblée et du Sénat pour lui donner davantage de poids. M. SAUVADET explique que cet aspect a fait l’objet de réflexions des présidents de Comité de bassin. Il a été convenu que, dans un premier temps, le message devait être adressé à la Ministre, pour qu’elle le conforte ou l’infirme. Personne ne comprendrait que l’on aborde l’avenir budgétaire des Agences sans y associer la Ministre en premier. Dans un deuxième temps, le débat s’adresse aux parlementaires. Des amendements ont été déposés par Paul Giaccobi, ainsi que le Groupe UDI et le Parti Socialiste. Les présidents de groupe ont été sensibilisés. Le Sénat va également pouvoir s’exprimer. Il faut poursuivre cette démarche pendant le temps de la navette budgétaire. M. BERAL signale que les citoyens souhaitent de la clarté. Aujourd’hui, le gouvernement veut effectuer un prélèvement sur l’eau pour financer autre chose. La politique fiscale devient absconse. Il est invraisemblable que Bercy en soit arrivé à des mesures aussi court-termistes. Mme PRETOT souhaite aborder cette question du point de vue du citoyen. De nombreuses communes n’ont pas d’eau potable, notamment en Seine-et-Marne. Certains estiment que l’agriculture en est responsable. Le citoyen est perdu. Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 12 sur 31 Le Comité de bassin est censé être un parlement de l’eau où sont représentés des élus de tous bords et les différentes catégories d’usagers. Or, on ne voit pas les problèmes avancer. Il est uniquement question des chamailleries entre agriculteurs et industriels. Les citoyens ne s’intéressent qu’aux résultats. Ils veulent de l’eau potable, des réseaux d’assainissement convenables et un environnement assaini. Avec cet argent de l’eau qui n’irait plus à l’eau, comment peut-on expliquer aux citoyens ce prélèvement, qu’il faudrait en vérité appeler un impôt, qui va entraîner des coupes budgétaires importantes dans la politique de l’eau ? M. SEIMBILLE estime qu’à partir du moment où il est demandé de faire des économies, il est nécessaire de définir des priorités. La France s’est fixé des objectifs. Il faut exiger de respecter les engagements pris. Si la France n’atteint pas en 2021 le bon état, qui paiera les pénalités, le budget de l’Etat ou celui des collectivités ? L’Agence cherche des maîtres d’ouvrage alors que les dotations aux collectivités sont réduites. Cette baisse de l’investissement de l’ensemble des collectivités est mauvaise pour la croissance et pour l’emploi. M. CHOLLEY relève qu’il s’agit d’un prélèvement durable. Madame la Ministre demande la clarté dans les factures. M. CHOLLEY propose d’ajouter une ligne sur les factures d’eau intitulée « prélèvement d’Etat ». M. SAUVADET considère que, si cette mesure était imposée par le Parlement, il pourrait s’agir d’une bonne idée. M. ROY n’est pas certain qu’une telle mesure modifie la perception du public. Sur le fond, chacun partage la nécessité d’accorder des moyens à la politique de l’eau. Mais, par ailleurs, le gouvernement est à la recherche d’économies pour redresser les comptes publics. Il est difficile de dire que la politique de l’eau devrait en être exonérée par principe. Malgré les efforts demandés, qui sont douloureux parce qu’ils se traduisent en pertes d’ambition, il n’en reste pas moins que les moyens d’intervention restent substantiels. Ils sont en effet équivalents à ceux du 9e programme, de l’ordre de deux milliards d’euros par an pour l’ensemble des Agences. Ce montant est à comparer, par exemple, aux 200 millions d’euros consacrés à la biodiversité. M. SAUVADET considère qu’il n’est pas juste de dire que l’on reviendrait au 9e programme, car il s’agit d’annualités. Sur l’exercice en cours, l’Agence aura engagé 600 millions d’euros d’investissements. Le prélèvement de 60 millions d’euros, qui représente donc 10 % des investissements, doit être pris en compte en cours d’exercice, ce qui a pour conséquence une baisse des investissements prévus. Par ailleurs, il est inexplicable que l’on réaffirme des objectifs aussi ambitieux qui n’ont pas pu être atteints précédemment, tout en prenant en compte de nouvelles problématiques, avec des moyens réduits. Il invite le comité de rédaction de la motion à s’inspirer des positions exprimées pour proposer un texte ferme, ouvert et consensuel. 1 - Approbation du procès-verbal du 11 septembre 2014 M. SAUVADET indique que M. LAGAUTERIE a transmis une remarque pour rectifier un chiffre. Cette modification a été prise en compte. Il demande si d’autres remarques sont à prendre en compte. Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 13 sur 31 M. LECUSSAN demande à corriger son intervention en page 35, en substituant « la DREAL » par « aux DREAL ». Il demande d’ajouter « Par exemple » à la phrase : « Il est écrit que les HAP… ». Il demande que soit ajouté « A titre d’exemple » en début de première phrase du cinquième paragraphe. Enfin, il souhaite ajouter « et des DREAL » après « DRIEE » au dernier paragraphe de son intervention. Sous réserve de ces modifications, le procès-verbal de la séance du 11 septembre 2014 est approuvé à l’unanimité. 2 - Bilan à mi-parcours de la mandature du conseil scientifique M. SAUVADET accueille Mme LARRUE, présidente du conseil scientifique, professeur en aménagement de l’espace et urbanisme à l’Institut d’urbanisme de Paris de l’Université Paris-Est Créteil. Mme LARRUE explique en introduction que même si les travaux du Conseil scientifique se situent sur le long terme ou portent sur des problématiques émergentes, ce qui contraste avec les débats qui viennent d’avoir lieu, centrés sur des questions d’actualité, ils ne sont néanmoins pas si éloignés des préoccupations du Comité de bassin. Le Conseil scientifique est une assemblée placée auprès du Comité de bassin. Il fête ses 10 ans en 2014. Son secrétariat est assuré par l’Agence de l’eau. Il est constitué d’une équipe pluridisciplinaire de 23 membres : écologue, géologue, hydrologue, toxicologue, agronome, géographe, historien, urbaniste, économiste, sociologue, politiste… La gamme des disciplines est donc large, qui vont des sciences de la nature aux sciences de la société et de l’action publique. Sa composition a été fixée au regard de celle du Conseil scientifique de l’ONEMA : celui-ci correspond plus à un comité d’experts stricto sensu. Il a été convenu que le Conseil du Comité de bassin serait plus ouvert sur les sciences humaines et que ses travaux auraient une dimension plus stratégique. Le conseil mobilise les connaissances et expertises de ses membres pour produire des avis, donner des pistes d’orientations, des conseils, qui sont enrichis collectivement par des séances de débats. Il propose des analyses sur des thèmes proposés soit par le Comité, soit par une auto-saisine. Mme LARRUE précise cependant qu’en assistant régulièrement aux débats du Comité, elle cherche à capter les enjeux importants qui pourraient donner lieu à des réflexions du Conseil scientifique utiles au Comité. Le Conseil rédige des avis qui portent sur : les enjeux et questionnements de long terme ; les politiques de l’eau dans le bassin ; les grands projets ou politiques ayant un impact sur les milieux aquatiques ; les enjeux émergents à prendre en compte pour construire la stratégie de l’Agence de l’eau. La présence de Mme LARRUE aux séances du Comité et la présence d’un représentant du Comité de bassin au Conseil scientifique visent à assurer une interaction entre les débats, réflexions et décisions de ces deux instances. S’agissant du bilan à mi-parcours, Mme LARRUE détaille les avis du conseil : Transitions agricoles pour restaurer la qualité de l'eau : obstacles, freins et leviers d'action Sur la base des connaissances de ses membres, le Conseil scientifique a identifié des bonnes pratiques agricoles mises en place au bénéfice de la qualité de l’eau. L’objectif était de voir comment généraliser ces expériences ; Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 14 sur 31 Le changement climatique sur le bassin Seine-Normandie L’idée était de présenter l’état des connaissances relatives au changement climatique et ses impacts sur le bassin ; Gaz de schiste et gestion de l'eau Cet avis répondait à une saisine du Comité ; Propositions pour la territorialisation des actions de l'Agence L’objectif était de voir comment inscrire les actions de l’Agence dans des priorités territoriales spécifiques. Le conseil effectue également un travail d’information du Comité de bassin et de la C3P, à travers, par exemple, la session spéciale du Comité de bassin sur le changement climatique, qui a mobilisé de nombreux membres du conseil. Cette session a donné lieu, dans le SDAGE, à une identification des enjeux du changement climatique. Le travail mené sur l’agriculture a été présenté en C3P, et a donné lieu à un débat. L’objectif n’est pas seulement de produire des avis, mais bien de susciter un débat à partir de ces avis. Le Conseil a, par ailleurs, mené un certain nombre de réflexions stratégiques sur différents thèmes : méthodologie d’évaluation des actions de l’Agence au regard du développement durable ; réflexions sur les indicateurs du bon état des masses d’eau ; réflexions sur l’évolution de la fiscalité environnementale et la place des redevances des agences de l’eau. Ce dernier sujet rejoint les débats précédents. Il est apparu important de pouvoir remettre en perspective l’évolution des processus fiscaux, notamment dans le domaine environnemental. Le Conseil scientifique a également contribué au débat public pour deux grands projets d’aménagement : le projet d'aménagement de la Bassée ; le projet de mise à grand gabarit de la Seine de Bray à Nogent-sur-Seine. Dans ces deux cas, le conseil a réalisé un cahier d’acteurs dans le cadre du débat public. Enfin, Mme LARRUE présente les thèmes que le Conseil scientifique va aborder dans la seconde partie du mandat. Il convient de souligner qu’ils restent à préciser avec le Comité de bassin : contribuer au débat sur le projet de SDAGE ; poursuivre les réflexions sur la notion de bon état et les incertitudes associées aux indicateurs ; approche de l’efficacité des aides ; suivi des évaluations en cours. Mme LARRUE conclut que le Conseil scientifique constitue un apport scientifique intéressant pour le Comité, dont les travaux peuvent alimenter et s’insérer dans les processus de décisions. Les interactions entre les deux instances sont donc fort utiles. M. FERLIN demande s’il serait possible d’ouvrir le conseil scientifique à des spécialistes du milieu marin ayant une vision transversale des problématiques marines, ainsi qu’à des spécialistes de l’eutrophisation. Mme LARRUE indique que le conseil comporte un spécialiste de l’eutrophisation. Le conseil a conscience qu’il doit travailler sur le milieu marin. Une personne ayant une vision large de ce domaine pourrait effectivement être un atout. Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 15 sur 31 M. ZAMORANO félicite le Conseil scientifique pour ses travaux, qui ont une grande utilité, notamment au niveau pédagogique. Il suggère une plus grande interaction avec les programmes que l’Agence soutient, dont le PIREN Seine et le programme Seine Aval. Le Conseil pourrait en effet traduire aux membres du Comité les avancées et les interrogations de ces programmes. Mme LARRUE explique que, lors de la précédente mandature, le Conseil avait travaillé sur les apports des résultats et les interactions entre l’Agence, le Comité et le PIREN. Les travaux du Conseil ont pu aboutir à une meilleure compréhension des attentes mutuelles. Il faut savoir que de nombreux membres du Conseil scientifique sont impliqués dans les travaux du PIREN. Cette interaction se fait donc naturellement. M. GROS demande si le Conseil scientifique a une approche transversale avec les conseils des différents bassins et avec les autres Comités. Mme LARRUE explique que tous les présidents des comités scientifiques sont associés au conseil scientifique de l’ONEMA, qui constitue un lieu de coordination. En outre, plusieurs membres du Conseil scientifique sont aussi membres du conseil scientifique de l’ONEMA. Des réflexions conjointes ont été menées entre ces instances. De plus, plusieurs membres des conseils d’autres Comités de bassin sont aussi membres de ce conseil, et réciproquement. Enfin, les présidents de conseil s’étaient réunis il y a quelques années à l’initiative de l’ONEMA dans le but de formaliser ces interactions. Elles se font de manière plus informelle, à l’échelle individuelle et collective. Le Conseil scientifique met régulièrement en perspective les enjeux du bassin avec ceux d’autres bassins français ou à l’étranger. Mme LARRUE explique que le Conseil est saisi en fonction des questions d’actualité. Il peut alimenter des débats internes à l’Agence ou spécifiques à une commission. La remontée des réflexions du Conseil scientifique se fait de manière plus diffuse que ponctuelle. Elles se situent généralement en amont des débats du Comité. M. SAUVADET remercie Mme LARRUE pour le travail qu’elle conduit avec beaucoup d’engagement et d’utilité. 3 - Autorisation de soumettre à la consultation du public et des assemblées l’avantprojet de schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) M. SAUVADET indique que la mise à la consultation du public de l’avant-projet de SDAGE intervient dans un calendrier contraint. Son élaboration a nécessité un important travail en commission. Compte tenu de la forte proportion de nouveaux membres du Comité, il avait été convenu de présenter le document lors de la séance de septembre. Certains avaient alors demandé des améliorations rédactionnelles, tandis que d’autres ont exprimé leurs réserves. Des corrections ont été effectuées. M. SAUVADET rappelle qu’il ne s’agit pas, pour le Comité, d’adopter le SDAGE lui-même. Le document est largement inachevé et il reste des incertitudes juridiques qui doivent faire l’objet d’une expertise. Il conviendra de rappeler les étapes juridiques qui vont ponctuer l’adoption de ce document, afin que ceux qui ont exprimé des réserves puissent être rassurés. Aujourd’hui, il s’agit bien d’accepter le principe de soumettre l’avant-projet de SDAGE à la consultation du public. La délibération est assortie d’un avis rappelant que ces documents n’ont pas un caractère définitif. Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 16 sur 31 Mme LAVALLART explique qu’à l’issue de cette présentation, qui s’inscrit dans le cadre de l’élaboration du SDAGE, on entrera dans une phase de consultation, telle qu’elle est prévue au Code de l’environnement. Celui-ci stipule : « Le Comité de bassin organise la participation du public à l'élaboration du schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux. Un an au moins avant la date prévue de son entrée en vigueur, il met le projet de schéma directeur à la disposition du public, pendant une durée minimale de six mois… ». Cette consultation doit ainsi démarrer en décembre prochain. Mme LAVALLART propose de revenir sur les différentes phases de révision du SDAGE. Le Comité de bassin est responsable de son élaboration, en s’appuyant sur ses différentes instances. Elles se sont réunies régulièrement : 8 réunions de la C3P ; 5 réunions de la COLIMER ; 2 réunions de la COMINA dont 1 commune avec la COGEPOMI ; 4 réunions du groupe agriculture. L’élaboration du SDAGE s’est ainsi étalée sur 9 mois. Il reste 15 mois pour stabiliser le document, en parallèle de cette consultation. Un certain nombre de constats ont été effectués lors du cycle précédent. Des progrès importants ont été réalisés, avec une hausse de 15 points des masses d’eau en bon état écologique sur le bassin. Cependant, ces résultats sont insuffisants au regard des objectifs initiaux du SDAGE. Il reste donc des enjeux forts à traiter, dont notamment les pollutions diffuses et l’hydromorphologie des cours d’eau. De plus, le bon état acquis sur certaines des masses d’eau doit être conservé, ce qui peut donner lieu à des actions. Le programme de mesure (PDM) Le PDM correspond au programme opérationnel territorialisé qui accompagne le SDAGE. Il comporte une sélection de mesures à adopter pour atteindre les objectifs assignés à chacune des masses d’eau. Il a fait l’objet d’un travail technique important, encadré par le secrétariat technique de bassin. Ce travail a conduit à proposer un scénario finançable, d’un montant de 6,5 Md€, le scénario « bon état » ayant été évalué à 15 Md€. Le scénario retenu est supportable car il est proche des montants du PDM actuellement appliqué. La différence entre le scénario « bon état » et le scénario retenu tient principalement au report de mesures de lutte contre les pollutions diffuses. Le scénario retenu est supportable compte tenu de la capacité financière des acteurs, des réalités de terrain, mais il est aussi réaliste sur le plan technique. Dans le cas de l’assainissement des collectivités, par exemple, les trois-quarts des mesures nécessaires à l’atteinte du bon état pourront être retenus. Les exceptions concernent notamment des rejets trop importants dans des rivières à faible débit. Par ailleurs, dans le domaine de l’hydromorphologie, le scénario prévoit le traitement de 800 obstacles et la restauration de 4 800 km de cours d’eau, dont le critère déclassant est l’hydromorphologie. Ces objectifs correspondent à un effort supplémentaire de 25 % par rapport au rythme actuel des actions réalisées dans ce domaine. Le PDM comprend des fiches-actions territorialisées et présentées pour chaque unité hydrographique. Le bassin en comprend 80 au total. Elles correspondent à des regroupements de masses d’eau. Chaque fiche contient, d’une part, un diagnostic par masse d’eau, et, d’autre part, la liste des actions à mettre en œuvre. Ces fiches ne sont pas encore totalement achevées. Il reste notamment à affiner les diagnostics. Il convient également de décliner de façon opérationnelle les actions, en précisant par exemple les maîtres d’ouvrage identifiés. Ces mesures seront déclinées dans les Plan d’actions opérationnel territorialisé (PAOT) et les Plans territoriaux d’actions prioritaires (PTAP). Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 17 sur 31 Le SDAGE M. PEREIRA-RAMOS rappelle que le SDAGE comporte deux parties principales : objectifs par masse d’eau issus du PDM, qui correspondent aux engagements du Comité de bassin ; orientations et dispositions, qui donnent la portée juridique du SDAGE. S’agissant des objectifs, le scénario retenu permettrait d’atteindre à l’horizon 2021 : pour les rivières : 62 % des masses d’eau en bon état écologique, en conservant la même manière d’évaluer les masses d’eau ; pour les eaux côtières et de transition : 61 % des masses d’eau en bon état écologique ; pour les eaux souterraines : 20 % des masses d’eau en bon état chimique, ce qui correspond à une stabilisation par rapport à aujourd’hui. Les dispositions et orientations sont classées dans des défis. Ils visent pour l’essentiel à répondre aux différents enjeux identifiés sur le bassin lors de la consultation. M. PEREIRA-RAMOS propose de passer en revue les principales mesures définies dans les différents défis et leviers. Défis 1 et 3 : diminuer les pollutions ponctuelles des milieux par les polluants « classiques » et les micropolluants o Maîtrise des rejets par temps de pluie Défis 2 et 5 : réduire les pollutions diffuses du milieu aquatique et protéger les captages o Protéger les captages des eaux de rivières et des eaux souterraines o Adopter une gestion des sols réduisant les risques de transfert des polluants vers les milieux Défi 4 : protéger et restaurer la mer et le littoral o Défi spécifique à la mer o Lien d’articulation privilégié avec le PAMM Défi 6 : protéger et restaurer les milieux aquatiques et humides o Application du principe « éviter, réduire, compenser » pour les travaux portant atteinte aux milieux aquatiques et zones humides Défi 7 : gestion de la rareté de la ressource o Mise en place d’une gestion préventive en fonction des masses d’eau et des pressions qui pèsent sur elles o Gestion des crises Défi 8 : limiter et prévenir le risque d’inondation o Articulation avec le PGRI Levier 1 et 2 : connaissance et gouvernance o Soutien à la structuration de la maîtrise d’ouvrage (EPAGE, EPTB). M. PEREIRA-RAMOS indique qu’un rapport d’évaluation environnementale a été élaboré parallèlement au SDAGE par un bureau d’études. Il vise à mesurer les impacts du SDAGE sur l’environnement, et non pas uniquement sur l’eau. L’autorité environnementale va rédiger son avis sur la base de ce rapport, dont les principales conclusions sont les suivantes : le SDAGE a été élaboré de façon participative, avec un équilibre entre des objectifs ambitieux et les possibilités techniques et financières ; des effets potentiels positifs avec des impacts sur la santé et l’environnement ; Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 18 sur 31 bonne prise en compte des enjeux transversaux : adaptation au changement climatique, aménagement du territoire, gouvernance des politiques de gestion locale ; vigilance quant à la mise en œuvre de certaines dispositions pour confirmer leur impact positif. L’Agence s’est engagée à faire appel à une assistance juridique pour le SDAGE. Elle a été confiée à un bureau d’avocats spécialisés en droit public. Elle est pilotée par le bureau du Comité de bassin. Son calendrier est le suivant : d’octobre à décembre 2014 : analyse de l’avant-projet sur la portée juridique, les risques juridiques, la recherche d’efficacité de l’écriture ; de janvier à juin 2015 : proposition d’évaluation de la rédaction ; de juin à septembre 2015 : accompagnement pour la prise en compte des avis suite à la consultation. Enfin, M. PEREIRA-RAMOS détaille les différentes étapes à venir avant l’adoption définitive du SDAGE en décembre 2015 : l’avis de l’autorité environnementale sera rendu pour accompagner l’avant-projet lors de la consultation ; le lancement de la consultation du public et des assemblées ; la consolidation juridique du SDAGE ; résoudre les points toujours en débat ; consolider les mesures du PDM ; prendre en compte les retours de la consultation du public et des assemblées pour le SDAGE et le PDM. er M. VALLET rappelle que le SDAGE doit être approuvé avant le 1 janvier 2016 par le préfet de bassin. Il reste donc un an pour affiner ce projet. Si le Comité en est d’accord, la consultation de l’ensemble des parties prenantes sera lancée avant la fin de l’année. Elle durera 6 mois. Le SDAGE est une émanation des réflexions du Comité de bassin. Il a été largement discuté dans l’ensemble des commissions. Cet avant-projet devra être finalisé pendant cette période de 6 mois. Des travaux de concertation au sein du Comité de bassin vont être engagés pour améliorer la rédaction, en liaison avec toutes les parties prenantes du Comité, et en s’appuyant notamment sur la C3P. L’objectif est d’aboutir à un consensus global. Le SDAGE ne se situe pas dans un rapport de conformité mais de compatibilité. L’autorité environnementale va donner un avis qui va accompagner la concertation de l’ensemble des parties prenantes. Le retour de l’analyse juridique permettra d’affiner la rédaction du document. Un travail conséquent sera mené pendant l’année 2015. M. VALLET souligne que le SDAGE est le fruit d’un travail collectif du Comité de bassin. M. SAUVADET rappelle qu’à ce stade, il n’est pas question d’adopter le document, mais bien d’autoriser sa mise en consultation. Ce document n’engage pas l’avenir. Il constitue une base de discussion. Les travaux vont se poursuivre au sein du Comité et vont s’enrichir du débat public. M. SAUVADET souhaite que ce débat soit le plus large possible. Il s’agit en effet d’un enjeu collectif que les populations doivent s’approprier. Il faut parvenir à montrer la richesse qui découle de la rencontre de tous les acteurs au sein du Comité de bassin. M. LECUSSAN indique que le Comité de bassin doit adopter une délibération sur la mise en consultation du SDAGE. Il s’interroge sur les marges offertes aux assemblées et au public, et sur la possibilité qui leur est donnée de modifier le document qui sera adopté. Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 19 sur 31 Par ailleurs, M. LECUSSAN relève que la consultation du public et des assemblées se fait de manière simultanée, alors qu’il semblerait plus logique de séquencer cette démarche. Enfin, M. LECUSSAN propose d’amender la délibération en remplaçant « décide de soumettre » par « autorise l’agence à soumettre ». En effet, le Comité de bassin n’a rien décidé en la matière. Les dates ont été fixées au niveau ministériel. Cette démarche répond à une contrainte européenne. M. SAUVADET propose de remplacer « décide de soumettre » par « soumet ». Cet amendement est adopté à l’unanimité. M. LECUSSAN propose d’ajouter dans les considérants de l’avis le texte présent en page 64, qui stipule : « Ce document provisoire nécessite que le Comité de bassin et ses commissions poursuivent sa mise au point dans les 15 prochains mois ». Par ailleurs, M. LECUSSAN propose d’ajouter après « la poursuite des débats », le terme « et propositions ». Enfin, M. LECUSSAN propose que l’avis soit partie intégrante de la délibération et pas seulement en annexe. Il demande que cette délibération soit jointe à l’avant-projet qui sera soumis à la consultation du public. M. SAUVADET confirme que la délibération sera jointe à l’avant-projet. Il soumet ensuite l’amendement concernant l’ajout de la mention « et propositions ». Cet amendement est adopté à l’unanimité. M. SAUVADET aborde ensuite l’amendement relatif aux considérants. Il s’interroge sur la validité du passage suivant : « dans les 15 prochains mois ». M. VALLET confirme que ces 15 mois sont dépassés. M. LECUSSAN souligne que la stabilisation de la rédaction doit intervenir entre juin et septembre 2015. Le Comité devra s’exprimer sur la prise en compte de la consultation. M. SAUVADET annonce qu’un Comité de bassin est prévu le 1er octobre 2015. Il sera l’occasion de s’exprimer sur le SDAGE avant son adoption qui interviendra avant la fin de l’année. M. SAUVADET propose de remplacer « dans les 15 prochains mois » par « jusqu’au 1er octobre. » M. SAUVADET soumet l’amendement suivant : « Ce document provisoire nécessite que le Comité de bassin et ses commissions poursuivent sa mise au point jusqu’au 1 er octobre 2015. » Cet amendement est adopté à l’unanimité. Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 20 sur 31 M. THOMAS explique qu’en matière de gestion quantitative, le SDAGE recommande de définir des règles de gestion adaptées à chaque territoire. Il serait bon que les COMITER puissent donner leur avis sur ce dossier, ce qui permettrait localement de tenir compte des spécificités de leur territoire. Concernant la lutte contre les inondations, qui constitue un enjeu réel en termes d’aménagement du territoire, une modification institutionnelle est en cours. Les compétences accordées aux communes vont être transférées aux intercommunalités. Il serait important de ne pas casser la logique de bassin, en donnant trop de poids au local. Il convient de conserver un territoire pertinent pour ne pas limiter les modes d’action. Par ailleurs, on demande aux élus et aux organismes dans lesquels ils siègent de mettre en rapport les mesures, leur coût et les résultats obtenus. De la même manière, pour le PDM, il serait intéressant de mettre en avant les mesures prises par le passé et les résultats obtenus, et de ne pas se limiter aux grands objectifs nationaux. M. THOMAS souligne qu’il a été question des exigences de Bruxelles. Il demande si l’Agence a déposé auprès de l’Europe des demandes au niveau des programmes européens pour obtenir des moyens spécifiques afin d’atteindre les objectifs fixés par l’Union. Enfin, M. THOMAS propose que l’on continue à réaliser des mesures sur les captages fermés pour vérifier l’évolution de leur état. M. SAUVADET suggère que les intervenants ne reviennent pas sur le fond du document, mais qu’ils se concentrent sur les conditions de sa mise en consultation. M. YON souhaite savoir quand le document de l’autorité environnementale sera disponible. Par ailleurs, il explique que la notion de « lutte contre les inondations » ne devrait plus être utilisée. Il a été convenu d’utiliser un vocabulaire plus raisonnable, comme « maîtrise » et « vulnérabilité ». M. SEIMBILLE relève que, comme il est indiqué dans le document de séance, « Conformément à la loi MAPTAM du 27 janvier 2014, le SDAGE devra comporter fin 2015 les territoires pouvant faire l’objet d’une labellisation en EPAGE ou EPTB. Le travail de concertation et de préparation est à mener d’ici fin 2015 en lien avec la mission d’appui du Préfet coordonnateur de bassin. » Lors de la COMITER présidée par M. THOMAS, M. SEIMBILLE avait indiqué que les acteurs sur le terrain devraient être impliqués en amont de cette concertation. Il a été dit que la C3P aurait l’occasion de formuler des propositions. Cependant, M. SEIMBILLE souhaite que la Commission « aménagement et inondation » se réunisse au plus vite, car elle pourra également soumettre des propositions. La carte 30 du SDAGE figure le croisement des zones labellisées en EPTB. Il est rappelé que l’on cherche à croiser les problèmes d’hydromorphologie et d’inondation pour inciter les acteurs locaux à intervenir. M. SEIMBILLE craint que les acteurs désignés par la GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) ne soient pas en mesure d’engager des budgets dans leur situation actuelle pour prendre en charge ces compétences. Il importe donc de préserver l’existant. Les syndicats et les EPTB qui devront évoluer doivent être intégrés très en amont des réflexions. L’EPTB Oise-Aisne mène des actions multiples avec les syndicats sur l’ensemble du territoire depuis des années. Il les aide à agir et à devenir maîtres d’ouvrage, non seulement dans le cadre de la prévention des inondations mais aussi pour la préservation des milieux aquatiques. Il faut veiller à ne pas perdre ces acquis. Les EPCI ne pourront pas agir à l’échelle des bassins versants. Ils risquent plutôt de s’intéresser à la protection rapprochée, ce qui n’a pas du tout le même impact. Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 21 sur 31 Or un euro investi sur la gestion de l’aléa et du risque est bien plus bénéfique que la simple protection de l’habitat existant. M. SEIMBILLE souhaite que la Commission « aménagement et inondation » se réunisse au plus vite pour formuler des propositions en ce sens. M. SAUVADET soutient ces propos. M. SARTEAU souhaite évoquer les modalités de la consultation du public. En qualité de président de l’union régionale des fédérations de pêche du bassin de la Seine, il suggère de consacrer une heure à une présentation du SDAGE lors des assemblées générales des fédérations de pêche qui ont généralement lieu au printemps. Il pourrait également recueillir les questions qui sont soulevées. Par ailleurs, M. SARTEAU explique que les fédérations de pêche disposent d’un site Internet pour la délivrance des cartes de pêche. Après autorisation de la CNIL, il est possible de diffuser des informations auprès des membres. Il serait possible d’assurer par ce moyen la diffusion des questionnaires auprès de 50 000 personnes sur le secteur Seine-Normandie. Cette démarche permettrait d’élargir la diffusion des questionnaires. M. SAUVADET explique que l’intervention de M. SARTEAU relève plutôt du point suivant à l’ordre du jour. M. A. LEFEBVRE signale que la pertinence des analyses et des propositions du Comité dépend de la qualité des informations dont il dispose. Il tient à remercier l’Agence pour la qualité des documents proposés. Néanmoins, M. LEFEBVRE suggère que l’histogramme présentant le scénario « bon état » et le scénario retenu figurent dans le document qui sera soumis à la consultation. Cet histogramme montre que la différence tient essentiellement à la réduction de moyens dans le domaine des mesures de prévention, ce qui est contraire aux préconisations du Conseil d’Etat et de la Cour des comptes. S’agissant du PDM, M. A. LEFEBVRE souhaite revenir sur la présentation des fiches. Il existe seulement 7 fiches pour Seine-Amont, suite au passage de la notion de masse d’eau à la notion d’unité hydrographique. Or la DCE conduit à définir et à atteindre des objectifs à l’échelle des masses d’eau. Dans le même temps, les efforts sont portés sur des captages prioritaires, qui sont de véritables confettis. Le fait d’agréger ces masses d’eau dans des unités hydrographiques a pour effet une moins bonne identification des priorités dans les bassins versants. Le chapeau des 7 fiches de Seine-Amont est essentiellement descriptif, ce qui est redondant par rapport à la carte. On ne trouve aucune information sur la situation des masses d’eau d’un point de vue qualitatif et sur les priorités. Il faut savoir que 11 % des masses d’eau superficielles ont vu leur état se dégrader. Or la fiche ne permet pas de les identifier. Le consommateur souhaite connaître ces informations. En outre, il existe une confusion sur les objectifs. Quand on fixe des objectifs de qualité des eaux à horizon 2015, 2021 ou, à plus forte raison 2027, il faut commencer à mettre en œuvre des mesures, car l’effort à consentir est encore plus important. Parfois, les services de l’Etat considèrent que la priorité est d’atteindre les objectifs 2015, alors que l’on ne peut véritablement plus agir sur eux. Par conséquent, pour chaque unité hydrographique, il faudrait rappeler les priorités immédiates de manière facilement identifiable. Enfin, M. A. LEFEBVRE note que le Comité doit autoriser la consultation avec les documents associés « tels que joints au dossier de séance » de ce jour. Si le Comité de bassin ne peut rien modifier, quelle est la finalité de ce point ? Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 22 sur 31 M. SAUVADET rappelle que chacun a déjà eu l’occasion de s’exprimer sur ce document. Il a été dit que celui-ci devrait être perfectionné et amendé, y compris sur des sujets importants. Il est proposé de le soumettre à consultation en l’état. La délibération n’a d’autre objet que cette mise en consultation. M. SAUVADET invite chaque membre du Comité de bassin à se saisir de ce document. Toutes les commissions pourront apporter leur contribution. Aujourd’hui, le Comité décide quant à la délibération, et non au document. M. COSTARD rappelle qu’il représente une activité économique totalement dépendante de la qualité de l’eau. A ce titre, il est très satisfait de la mise en place du défi 4 et de la prise en compte de la problématique littorale par l’Agence et le Comité de bassin. Il remercie les services de l’Agence et les commissions d’avoir travaillé sur cette piste. Le littoral est concerné par les phénomènes d’inondations avec la submersion marine. Le milieu maritime est demandeur de cette consultation. Des profils de vulnérabilité ont été mis en place pour les eaux de baignade et les eaux conchylicoles. Il serait pertinent que des programmes d’action soient élaborés par les acteurs suite à ces profils de vulnérabilité. Enfin, M. COSTARD souhaite une prise en compte la plus grande possible des risques d’eutrophisation des eaux marines. M. DESLANDES souhaite revenir sur les propos de M. VALLET, et notamment sur les aspects juridiques. Celui-ci a indiqué que le SDAGE ne répondait pas à un principe de conformité, mais de compatibilité. La profession agricole avait soulevé ce point depuis longtemps. Il était important de le rappeler. M. DESLANDES relève que le SDAGE a fait l’objet d’un rapport d’évaluation environnementale. La profession agricole demande qu’une évaluation socio-économique des mesures soit systématiquement réalisée. En réponse aux questions de M. LECUSSAN, Mme ROUSSEAU indique que, selon le décret actuel, la consultation doit être effectuée en deux temps : les assemblées, puis le public. Cependant, un projet de décret modificatif est en cours d’examen au Conseil d’Etat. Il doit permettre de réaliser ces consultations concomitamment. S’agissant des marges de modification de la consultation, il est convenu que si l’expertise juridique identifie des prescriptions qui font basculer une mesure de la compatibilité à la conformité, l’avis de l’expertise figurera dans le document mis à la consultation. Le public et les assemblées seront ainsi informés de la nécessité de changer la formulation, au-delà des points de vue différents qui vont s’exprimer sur le fond. Pour répondre à M. A. LEFEBVRE, Mme ROUSSEAU indique que l’histogramme qu’il a mentionné figure bien dans le PDM. La correspondance entre les unités hydrographiques et les masses d’eau est précisée à la fin du SDAGE. Certes, la présentation est austère, mais les objectifs 2015, 2021 et 2027 par masse d’eau figurent bien dans le document. Les actions sont ciblées au niveau de l’unité hydrographique car il s’agit d’une échelle reconnue comme pertinente par la Commission européenne. Les services de l’Etat comme ceux de l’Agence ont estimé qu’il n’était pas souhaitable d’effectuer des actions à l’échelle de la masse d’eau. Il est donc pertinent que les engagements vis-à-vis de l’Union européenne ne portent que sur les unités hydrographiques. En revanche, les objectifs sont à l’échelle des masses d’eau. Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 23 sur 31 M. VALLET ajoute que les marges de la consultation vont dépendre des débats qui auront lieu. Des éléments de rédaction seront à préciser pour éviter certaines ambiguïtés. Certes, il ne devrait pas y avoir une révision complète du SDAGE sur le fond, mais des adaptations importantes pourraient être apportées, notamment suite à l’analyse juridique. Si le nombre de modifications devient trop important, il faudra s’interroger sur ce processus de consultation. Par ailleurs, M. VALLET prend note de la demande d’intégrer les aspects socio-économiques dans l’évaluation du SDAGE. M. SAUVADET souligne que la consultation est imposée par la réglementation, mais elle n’est pas prescriptive. Il appartiendra au Comité de prendre en compte les conclusions de cette consultation. M. SAUVADET souhaite que le débat soit très nourri, car tous les acteurs de l’eau ont intérêt à rendre ce débat le plus public possible. Il est essentiel que chacun s’approprie les enjeux stratégiques. M. ROY explique que la consultation est organisée à un stade où le SDAGE n’en est pas à sa version définitive. Il a tout loisir d’être amendé, amélioré, précisé. Il existe donc bien une marge de manœuvre. Certes, s’il fallait réécrire complètement le document après la consultation, cela poserait la question de la légalité de cette dernière, et il faudrait probablement recommencer le processus. Tant que l’on s’en tient à une logique d’amendement, il n’y a pas de difficulté légale. M. ROY revient sur les propos de M. THOMAS, qui a souligné la nécessité de montrer les effets positifs des actions. La France travaille beaucoup sur ces aspects avec les autres Etats membres et la Commission. Le système actuel de la DCE masque les progrès, en raison du système de déclassement, selon lequel un seul critère déclassant suffit à déclasser toute la masse d’eau. Il importe de pouvoir déceler des progrès, même partiels, sur un ensemble de critères, pour montrer que la politique de l’eau est efficace. L’articulation avec les fonds européens est un sujet important. Il faut que les financements publics soient cohérents entre eux. Qu’il s’agisse du FEDER (Fonds européen de développement économique et régional), du FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural) ou du FEAMP (Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche), la gestion des fonds européens revient en majorité aux Régions. Il est essentiel d’instaurer un dialogue entre les partenaires régionaux et l’Agence pour viser une convergence autour d’objectifs partagés. Concernant la GEMAPI, M. ROY confirme que la volonté est de ne pas casser les outils existants. Le décret sur les EPAGE et les EPTB suit son cours. La consultation du public a été utile. Des propositions d’amendement seront reprises dans le projet de décret. Le but n’est pas de remettre en cause des structures qui font du bon travail mais de désigner des maîtres d’ouvrage sur l’ensemble du territoire. M. SAUVADET propose de passer au vote de la délibération. M. LECUSSAN demande si l’avis sera intégré à la délibération, de façon à ce qu’il soit co-signé par le président du Comité de bassin et la directrice de l’AESN. Mme ROUSSEAU indique que la délibération est assortie de l’avis du Comité de bassin annexé. La signature porte donc également sur l’avis. La délibération est approuvée à l’unanimité. Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 24 sur 31 4 - Dispositif de consultation du public et des assemblées M. SAUVADET invite Jean-François BEL, maire de Montesson et vice-président du Conseil général des Yvelines, qui a été réélu à la présidence du groupe communication le 11 septembre dernier, à présenter ce point. M. BEL indique que, tous les 6 ans, une double consultation est organisée. La première étape concerne le calendrier de consultation, le programme de travail et les questions importantes. Elle a eu lieu de décembre 2012 à juin 2013. Il convient désormais de lancer la consultation sur le projet de SDAGE qui se déroulera du 19 décembre 2014 au 19 juin 2015. Pour la première fois, deux autres consultations vont être menées simultanément : sur le Plan de gestion des risques d’inondation (sous l’autorité du préfet coordonnateur) ; sur le Plan d’action sur le milieu marin (sous l’autorité du préfet de Haute-Normandie). M. BEL signale que cette organisation permet de réduire les coûts. Toutefois, il remarque que ces coûts sont assumés par l’Agence à la place de l’Etat. M. BEL présente le dispositif pour la consultation du SDAGE. Celui-ci mêle : les actions imposées par la réglementation ; les actions organisées au niveau national, qui permettent de réaliser de substantielles économies par rapport à la précédente consultation ; les actions proposées au Comité de bassin. Le Comité doit se prononcer sur ces dernières. Ces actions ont pour objet : l’envoi complémentaire aux CLE (Commissions locales de l’eau) des SAGE du bassin ; la mise en ligne des documents de consultation et d’un questionnaire d’accompagnement pour le SDAGE ; l’organisation de réunions (« forums ») sous l’égide des COMITER ; des réunions, forums, conférences, événements, panels, jurys de citoyens, etc., organisés par les collectivités et associations du bassin volontaires, avec le soutien financier de l’Agence de l’eau, dans le cadre d’un appel à projets ; un sondage représentatif sur la base du questionnaire (mêmes questions, adaptées pour un sondage téléphonique). Le document comportera une partie informative et une partie questionnaire. Ce dernier contient les questions suivantes : Les propositions d’action du Plan d’action pour la protection des captages d’eau potable, et en particulier des captages prioritaires de la feuille de route de la Conférence environnementale, vous paraissent-elles adéquates ? Les propositions d’action pour l’adaptation aux effets du changement climatique vous paraissent-elles adéquates ? Les propositions d’action pour la protection du littoral vous paraissent-elles adéquates ? Les actions proposées pour protéger et restaurer les rivières, les zones humides et la biodiversité vous paraissent-elles adéquates ? Quelles sont vos deux préoccupations majeures dans le domaine de l’eau ? Par rapport à vos préoccupations sur l’eau, vous diriez des 10 propositions du plan d’action présentées ci-contre… o elles sont complètes et correspondent à vos préoccupations ; o certaines propositions devraient être plus développées ; o mes préoccupations ne sont pas du tout prises en compte ; o il est difficile de me faire une opinion. Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 25 sur 31 Que faudrait-il modifier dans le plan de gestion et le plan d’action pour l’eau du bassin de la Seine et des fleuves côtiers normands ? M. BEL souligne que le terme « programme d’actions » a été utilisé au détriment du « programme de mesures », car ce dernier ne dit rien à personne. Il s’agit d’une mauvaise traduction en français d’un terme anglais. Le « programme d’actions » est bien plus explicite. M. BEL invite les membres du Comité à transmettre leurs éventuelles demandes de modifications par écrit pour qu’elles soient soumises à la Commission communication. L’ensemble des assemblées va être prochainement consulté : Conseils régionaux et généraux, CESER, CLE… Les documents eux-mêmes sont soumis à consultation. Le questionnaire ne sert que de guide. Un ensemble de manifestations sera organisé. Elles permettront de présenter le SDAGE et de recueillir les avis. Le dispositif de consultation, hors partie imposée, est soumis à l’approbation du Comité. La Commission communication va être amenée à traiter de la question du prélèvement de l’Etat. Il conviendra de communiquer sur le fait que l’Agence va prélever près de 3 euros par habitant pour l’Etat. Par souci de transparence, il faudra décider comment informer la population de ces faits. M. DESLANDES signale que lors de la précédente consultation, la question 6 avait posé problème à la profession agricole. En effet, compte tenu de la manière dont elle était formulée, elle comportait déjà une réponse qui stigmatisait l’activité agricole. M. DESLANDES souhaite que ce questionnaire soit validé en C3P. Enfin, il demande que le questionnaire s’intéresse à l’impact socio-économique du SDAGE. M. BEL propose que ces points soient formalisés par écrit afin qu’ils soient analysés par la Commission communication. M. SAUVADET considère que la dimension socio-économique devrait toujours être prise en compte dans les approches environnementales. Il ne faut pas opposer les démarches entre elles. Chacun doit pouvoir mesurer les impacts d’une mesure qui le concerne. Il importe de passer à une écologie qui ne soit pas punitive mais incitative. Le questionnaire doit tenir compte de la globalité des approches, conformément à l’esprit de ce Comité. M. LECUSSAN rappelle que la consultation intéresse deux documents précis : le SDAGE et le PDM. Or il n’est pas fait référence au SDAGE dans le questionnaire. Le plan de gestion est mentionné. Encore faut-il savoir que le plan de gestion, imposé par la DCE, s’appelle le SDAGE en France. En outre, il n’est fait aucun lien dans le questionnaire avec les défis ou les leviers proposés dans le SDAGE. M. LECUSSAN estime que les questions devraient être revues pour qu’il serve véritablement de guide vis-à-vis du document mis en consultation. Enfin, la question 5 était pertinente lors de l’étape précédente relative à l’identification des enjeux majeurs du bassin. M. LECUSSAN s’interroge sur l’utilité d’une telle question dans ce cadre. Il estime que le questionnaire doit être revu en profondeur. M. BEL explique qu’il est important d’avoir une question ouverte, car elle permet aux gens de s’exprimer. Il s’agira également de communiquer la manière dont certaines remarques auront été prises en compte. Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 26 sur 31 M. SAUVADET relève que le Président du groupe de travail propose d’aller au-delà des aspects réglementaires pour organiser une consultation qui permette à chacun de s’exprimer. M. SAUVADET invite tous ceux qui voudront travailler sur le questionnaire de participer aux travaux de la Commission. Il sera finalisé en lien avec la C3P. En l’état, M. SAUVADET ne souhaite pas soumettre le questionnaire à l’avis du Comité aujourd’hui. Par ailleurs, M. SAUVADET ajoute que les COMITER et les forums territoriaux doivent être des moments de pédagogie, de rencontre, d’explication. Les communautés de communes devront être associées aux débats, territoire par territoire. M. SAUVADET annonce qu’il demandera aux présidents de COMITER de faire remonter les initiatives qu’ils prennent, afin de voir les conditions dans lesquelles s’organise le débat à l’échelle du bassin. Une bonne idée utilisée à un endroit pourra ainsi être diffusée ailleurs. De plus, il sera possible de mobiliser les équipes territoriales de l’Agence pour favoriser l’organisation de véritables forums territoriaux. M. THOURY rappelle que les CLE constituent les véritables bras armés des agences. Or elles se e sentent en dehors du jeu dans cette démarche de consultation. Le 10 programme est pourtant plus orienté vers le grand cycle. La notion de bassin versant est de plus en plus importante avec la GEMAPI. Les CLE doivent être réellement consultées. M. SAUVADET prend acte de cette demande. Les CLE sont clairement identifiées comme devant être consultées. Les présidents de COMITER devront veiller à ce que tous les acteurs soient bien impliqués dans la consultation. Il sera intéressant de voir toutes les initiatives prises sur le terrain pour faire vivre le débat, comme celles précédemment mentionnées par M. SARTEAU. Le Comité approuve à l’unanimité le dispositif de consultation du public et des assemblées. 5 - Orientations concernant les scénarios de révision du programme liés au prélèvement de l’Etat sur le fonds de roulement de l’Agence de l’eau SeineNormandie M. SAUVADET salue le travail fourni par l’Agence pour la préparation des orientations budgétaires. Cependant, il n’est pas opportun pour le Comité d’examiner des scénarios, alors qu’il est engagé dans un débat pour refuser le choix qu’on cherche à lui imposer. Mme ROUSSEAU explique qu’elle sera obligée de soumettre au Conseil d’administration, qui se tient le 2 décembre, un projet de budget. Or les projets budgétaires sont élaborés avec près d’un mois et demi d’avance pour qu’ils puissent être examinés en pré-conseil et en Commission des finances. Mme ROUSSEAU sera amenée à faire un choix sur l’un des scénarios. Le Conseil d’administration décidera. S’il ne discute pas de ce point aujourd’hui, le Comité de bassin héritera de la décision du Conseil d’administration, sans avoir pu en débattre. Il paraissait important d’entendre le Comité sur ces choix. M. SAUVADET estime que Mme ROUSSEAU saura se rapprocher des différents acteurs le moment venu. Dans l’immédiat, il est impossible de donner un avis sur des scénarios, alors que le Comité s’oppose à cette démarche. Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 27 sur 31 M. MARCOVITCH déclare que la motion qui devrait être adoptée à l’unanimité est une réponse aux scénarios. Il suggère que, si nécessaire, l’Agence consulte par Internet des membres du Comité avant le mois de décembre. M. SAUVADET estime que la situation est paradoxale. La loi de finances est actuellement discutée. Il demande quels sont les délais réglementaires pour le Conseil d’administration pour adopter son budget. Compte tenu de l’importance du sujet, il ne faut pas exclure d’organiser une réunion du Comité de bassin supplémentaire. Mme ROUSSEAU explique qu’elle transmettra 15 jours avant le Conseil d’administration un projet de budget tenant compte d’orientations. Elle a l’obligation de saisir le Conseil d’administration d’un projet de budget initial. Cet exercice est calé par les textes. M. LECUSSAN remercie Mme ROUSSEAU de son initiative consistant à demander au Comité de bassin les orientations à prendre pour un budget validé et voté par le Conseil d’administration. Le Comité demande à l’Agence de proposer un budget sans intégrer le prélèvement qui est, à l’heure actuelle, prévu dans un projet de loi qui est en train de subir des amendements au niveau de la Commission des finances de l’Assemblée nationale et devra être voté par les deux assemblées. Le texte définitif ne sera adopté que le 29 ou 30 décembre. Par conséquent, à ce stade, il n’est pas possible pour le Comité de bassin de demander d’intégrer le prélèvement de telle ou telle façon. Il faut savoir que l’Agence pourra toujours adopter un budget modificatif en 2015. Ce prélèvement ne sera effectif dans les comptes de l’Agence que lors du versement d’un premier acompte qui, cette année, a eu lieu au mois de juin, le solde étant prévu au mois d’octobre. L’Agence disposera donc de près de 6 mois pour modifier le budget si les parlementaires retenaient l’optique du prélèvement. M. SEIMBILLE explique que les décisions précédentes ont obtenu l’unanimité. Il en reste deux à obtenir : d’une part, le fait de ne pas voter les orientations budgétaires qui tiennent compte du prélèvement, d’autre part, le vote de la motion. Si le Comité votait ces deux décisions de manière différente, il serait totalement incohérent. M. SAUVADET constate que le Comité de bassin ne souhaite pas évoquer les scénarios qui lui sont soumis, alors qu’est engagé un débat dans lequel le Comité souhaite que le gouvernement revienne sur sa décision d’effectuer un prélèvement. Par ailleurs, il demande à Mme ROUSSEAU d’établir un projet de budget sur la base des éléments connus aujourd’hui. Il conviendra de prendre les décisions nécessaires le moment venu. M. VALLET indique que les représentants de l’Etat ne participent pas au vote. Le Comité de bassin décide, à l’unanimité (hors voix de l’État), de ne pas débattre des orientations concernant les scénarios de révision du programme liés au prélèvement de l’Etat sur le fonds de roulement de l’Agence de l’eau Seine-Normandie. Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 28 sur 31 6 - Motion M. JUILLET donne lecture du projet de motion : « Motion relative au projet de prélèvement de 175 M€ par an sur le budget des agences de l'eau Le Comité de bassin Seine-Normandie, réuni le 8 octobre 2014, réagit vivement à l'inscription dans le projet de loi de finances 2015 d'un prélèvement de 175 M€ par an de 2015 à 2017 sur les Agences de l'eau au profit du budget de l'Etat, ce qui amputerait de 10 % les capacités d'investissement des Agences. Conscient de la nécessité de redresser les comptes publics de la Nation, le Comité de bassin Seine-Normandie souligne que les Agences de l'eau ont déjà fourni en 2014 un effort de solidarité avec le budget de l'Etat par un prélèvement, qui a alors été présenté comme « exceptionnel », de 210 M€ sur leur budget dont 71 M€ à la charge de l'Agence de l'eau SeineNormandie. Le Comité de bassin Seine-Normandie réaffirme son attachement à la règle qui fonde depuis cinquante ans la politique de l'eau en France qui est que « l'eau paye l'eau » et que la gouvernance doit rester dans les bassins. Cette règle, qui est le fondement des redevances, est acceptée et partagée par tous les acteurs de l'eau, représentants des redevables - collectivités territoriales, agriculteurs, industriels, associations - car elle est équitable et efficace. Le Comité de bassin souhaite rappeler que ce prélèvement : ferait reculer dangereusement la France dans son effort pour respecter ses engagements pris au niveau européen pour l'eau, alors que ses rivières n'atteignent encore qu'un niveau de qualité moyen ; impacterait le montant des aides de l'agence accordées tant aux acteurs économiques, déjà fragilisés par le contexte national et international, qu'aux collectivités locales déjà fortement impactées par la baisse des dotations de l'Etat et par les nouvelles compétences qui leur sont imposées ; serait une très grave menace pour l'économie locale et l'emploi, dont le secteur du BTP, qui en subira de plein fouet le contrecoup au moment même où il est fragilisé ; impliquerait à terme une augmentation du prix de l'eau pour les usagers, contraire à la lettre d'orientation de la Ministre de l'Ecologie aux présidents de Comité de bassin. C'est pourquoi, le Comité de bassin Seine-Normandie : demande l'abandon du prélèvement inscrit au projet de loi de finances 2015 ; propose l’intégration progressive des missions et objectifs du volet eau du programme 113 « Eau et Biodiversité » aux activités et objectifs des agences de l'eau, à confirmer par une lettre de cadrage et de mission du ministère de l'Ecologie. Le Comité de bassin Seine-Normandie mandate son président pour engager une concertation sans délai sur cette proposition de réforme. Elle confierait aux agences de l’eau et aux Comités de bassin des compétences redéfinies, en préservant les moyens nécessaires pour la politique de l'eau et de la biodiversité et en réaffirmant le principe de bonne gestion des redevances destinées à l'eau et seulement à l'eau. » M. CHOLLEY estime qu’il n’est pas opportun d’évoquer la possibilité d’élargissement des activités des agences, car cette démarche sous-entend qu’elles disposent de marges de manœuvre. La biodiversité va au-delà de la politique de l’eau. Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 29 sur 31 M. OUZOULIAS partage ces propos. Si l’Agence s’engage dans le grand cycle de l’eau, il faudra déployer des sommes très importantes, alors que cette responsabilité incombe à l’Etat et aux collectivités locales. L’Agence sera incapable d’y faire face et se détournera du petit cycle de l’eau. Il s’agit d’un processus dangereux qui mérite réflexion. M. MARCOVITCH estime qu’il ne faut pas nécessairement opposer grand cycle et petit cycle de l’eau, les interactions entre les deux étant si nombreuses. Cependant, il se dit également opposé au fait de proposer de nouvelles dépenses, alors que la Ministre a mis elle-même en avant un certain nombre de nouvelles compétences tout en demandant de baisser le prix de l’eau. On ne relève pas suffisamment cette contradiction. M. SAUVADET considère que la motion ne doit pas adopter une position trop frontale. Il propose de remplacer « propose l’intégration progressive » par « est prêt à examiner ». M. LAGAUTERIE déclare que rien n’interdit de travailler d’ores et déjà sur le grand cycle de l’eau. Par ailleurs, la proposition de M. SAUVADET va dans le bon sens, mais elle reste dangereuse. M. SAUVADET explique que sa proposition consiste à ouvrir le dialogue, tout en réaffirmant le principe selon lequel « l’argent de l’eau va à l’eau ». Il propose la modification suivante : « Le Comité de bassin Seine-Normandie mandate son président pour engager une concertation en préservant les moyens nécessaires pour la politique de l'eau et de la biodiversité et en réaffirmant les principes de bonne gestion des redevances destinées à l'eau et seulement à l'eau. » Une discussion collégiale s’engage. M. COSTARD rappelle que le SDAGE doit se situer dans un rapport de compatibilité avec la Directive cadre stratégie pour le milieu marin (DCSMM). Le grand cycle de l’eau s’impose de fait aux Agences. M. VALLET annonce que les représentants de l’Etat ne prennent pas part au vote. Compte tenu des amendements proposés, M. SAUVADET met la motion aux voix. La motion est adoptée à l’unanimité. Voir texte en annexe La séance est levée à 13 h 40. Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 30 sur 31 COMITE DE BASSIN - REUNION DU 8 OCTOBRE 2014 Motion relative au projet de prélèvement de 175M€ par an sur le budget des agences de l’eau Le comité de bassin Seine-Normandie réuni le 8 octobre 2014 réagit vivement à l’inscription dans le projet de loi de finances 2015 d’un prélèvement de 175M€ par an de 2015 à 2017 sur les agences de l’eau au profit du budget de l’Etat, ce qui amputerait de 10% les capacités d’investissement des agences. Conscient de la nécessité de redresser les comptes publics de la Nation, le comité de bassin Seine-Normandie souligne que les agences de l’eau ont déjà fourni en 2014 un effort de solidarité avec le budget de l’Etat par un prélèvement qui a alors été présenté comme «exceptionnel» de 210M€ sur leur budget dont 71M€ à la charge de l’agence de l’eau SeineNormandie. Le comité de bassin Seine-Normandie réaffirme son attachement à la règle qui fonde depuis cinquante ans la politique de l’eau en France qui est que « l’eau paye l’eau » et que la gouvernance doit rester dans les bassins. Cette règle, qui est le fondement des redevances, est acceptée et partagée par tous les acteurs de l’eau, représentants des redevables - collectivités territoriales, agriculteurs, industriels, associations - car elle est équitable et efficace. Le comité de bassin souhaite rappeler que ce prélèvement : ferait reculer dangereusement la France dans son effort pour respecter ses engagements pris au niveau européen pour l’eau, alors que ses rivières n’atteignent encore qu’un niveau de qualité moyen ; impacterait le montant des aides de l’agence accordées tant aux acteurs économiques, déjà fragilisés par le contexte national et international, qu'aux collectivités locales déjà fortement impactées par la baisse des dotations de l’Etat et par les nouvelles compétences qui leur sont imposées ; serait une très grave menace pour l’économie locale et l’emploi, dont le secteur du BTP, qui en subira de plein fouet le contrecoup au moment même où il est fragilisé ; impliquerait à terme une augmentation du prix de l'eau pour les usagers, contraire à la lettre d’orientation de la Ministre de l'Ecologie aux présidents de Comité de bassin. C’est pourquoi, le comité de bassin Seine-Normandie : demande l'abandon du prélèvement inscrit au projet de loi de finances 2015 ; est prêt à examiner les missions et objectifs du volet eau du programme 113 « Eau et Biodiversité » au regard des activités et objectifs des agences de l’eau, à confirmer par une lettre de cadrage et de mission du ministère de l'Ecologie. Le comité de bassin Seine-Normandie mandate son président pour engager une concertation en préservant les moyens nécessaires pour la politique de l’eau et de la biodiversité et en réaffirmant les principes de bonne gestion des redevances destinés à l’eau et seulement à l’eau. Procès-verbal de la réunion du Comité de bassin du 8 octobre 2014 Page 31 sur 31