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Impressions après initiation Cette présentation de mes impressions d’initiation va s’articuler autour de l’avant, le pendant et l’après cérémonie Avant le rituel, j’étais à la fois plus fébrile que lors du passage sous le bandeau. Il m’apparaissait que j’allais vivre mon premier acte de vrai maçon. J’avais abordé le passage sous le bandeau à l’instar des oraux scolaires ou des présentations professionnelles, avec nervosité et détermination. Par contre, aucune expérience personnelle, hormis les rituels catholiques, ne pouvait m’aider à préparer l’initiation. Je me suis souvenu des indications de notre vénérable et me suis concentré sur cette excitation/peur pour la savourer et non pas la fuir en cherchant le confort du groupe. Pendant le rituel, lors de l’épreuve de la terre, j’ai senti d’abord une déception devant le côté artificiel de la mise en scène, puis j’ai tenté d’intellectualiser ce qui m'entourait pour lui donner une valeur intrinsèque. Quelle est la valeur symbolique du crâne, du pain, du miroir, du cierge, du coq, .. Pourquoi la couleur noir. Je réfléchissais à tous ces signes quand la sensation de chaleur et les voix extérieures m’ont déconcentré. J’ai choisit de m’abandonner à ces divertissements plutôt que d’insister dans la construction d’une réflexion. Je me suis senti envahi par la fatigue et j’ai fermé les yeux, ma tête reposant sur la table. Avant la première épreuve, nous nous sommes préparés physiquement pour entrer dans le temple. J’ai pris beaucoup de plaisir à agir physiquement. Perdre la vue, découvrir son corps, perdre l’équilibre en retirant une chaussure. Je me suis senti investi d’un rôle que j’avais envie le jouer. Je n’avais pas envie d’être rassuré,. Je n’avais plus peur mais au contraire je souhaitai éprouver ma volonté d’être franc maçon. Je n’ai pas compris le sens de la corde. A l’entrée dans le temple, j’ai trouvé le contact de l’épée brutal et stimulant. Le serment et la boisson d’abord neutre puis amer m’ont fait penser à la transformation du vin lors de l'eucharistie, quelque chose de magique et de paradoxalement naturel. J’entendais les questions du vénérable et je savais quoi répondre. C’était rassurant. Le bruit des marteaux, m’ont permis de rester concentrer et de me sentir pleinement dans mon rôle de postulant. Ma conscience de la présence de mes camarades était ténue. Ce qui m’a marqué lors que la première épreuve fut surtout la surprise un peu douloureuse de monter sur ce que j’ai identifié comme une bascule à bois par la suite (lors de la descente. J’ai eu le sentiment d’être toujours accompagné et soutenu par le frère expert et ses acolytes. Je me suis souvenus des bascules de mon enfance ainsi que du ponte Vecchio à Florence à cause de l’Arno qui coule en dessous. Quelque chose de vieux, en bois. Lors de deuxième épreuve, je me suis dit qu’il y en aurait 3, à cause des 4 éléments. Je me suis demandé ce que serait l’épreuve du feu ? La deuxième épreuve, de l’eau. Je me suis demandé si on allait me jeter un sceau d’eau à défaut de m’immerger comme lors de l’épreuve du baptême. Lors de l’épreuve du feu, j’ai senti de la chaleur et j’ai imaginé une boule de feu produite par les pouvoirs d’un frère comme dans les romans de fantasy que j’ai l’habitude de lire. Puis nous avons prêté serment et j’ai trouvé l’image d’avoir la langue arrachée barbare. j’ai compris en prononçant ces mots que je m’engageais réellement, physiquement dans une société secrète. J’ai eu envie de parler, de demander combien de personnes avait déjà eu la langue arrachée. Je me suis demandé si mon père avait prononcé ses voeux avec les mêmes pensées. On nous a retiré nos bandeaux. J’ai été incroyablement impressionné par la mise en scène, les couleurs, les épées, les hommes cachant leurs yeux. J’étais émerveillé par ce spectacle, si bien que je n’ai pas reconnu mon père parmi tous les hommes présents. Je pensais que le rituel était fini, si bien que je n’ai pas compris pourquoi on nous recouvrait à nouveau les yeux Nous nous sommes rhabillé et je n’ai ni réussi ni osé partager mes sentiments avec mes compagnons. J’étais soulagé de retrouvé mon équilibre en chaussant à nouveau ma chaussure gauche. Lorsque nous sommes à nouveau entrés dans le temple, qu’on nous a placé dans la chaine d’union, j’ai pensé à des images d’atelier de communication sur la confiance dans les autres. On nous a retiré le bandeau et je n’ai toujours pas reconnu mon père dans l’assemblée. La présentation du miroir m’a amusé car elle m’a fait pensé à à ma femme Rachel. J’ai trouvé que mon reflet était beau dans le miroir. Avant de prêter serment, j’ai rencontré le regard de mon père et je me suis senti heureux de sa présence. Surpris et heureux. Nous avons par la suite suivi notre première leçon. Je l’ai trouvé à la fois claire dans ses instructions et obscure par son sens. Je me suis dit qu’il y avait là matière à penser mais plus tard. J’ai également senti des signes de fatigue et cela m’a rappelé le discours de Philippe sur la franc maçonnerie opérationnelle, à quel point le corps peut être sollicité lors des rituels. Après le rituel, j’ai senti beaucoup de bienveillance de la part de toutes les personnes présentes. J’ai eu l’impression d’être au centre d’une fête en mon honneur. Je me suis laissé entraîné jusqu’au lieu du repas ou l’ambiance était détendue. Alors qu’il était tard et que chacun était fatigué, Sylvain a fait un grand détour pour nous ramener en voiture, moi et mon père. Je me suis dit qu’il était incroyablement gentil et que c’était cela de pouvoir compter sur un frère. Stéphane Glattleider Initiation du jeudi 13 mai