3. L`Aquitaine

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3. L`Aquitaine
3. L’Aquitaine : un savoir-faire et des atouts
indéniables, mais une trop grande dispersion des
acteurs associée à un manque de stratégie collective
L’offre régionale en matière de tourisme d’affaires est très diversifiée. L’Aquitaine propose
différentes infrastructures et prestations en matière d’accueil de manifestations
professionnelles sur les segments des congrès-conventions, des foires et salons, des
séminaires et des incentives… Plusieurs événements importants résultent de l’initiative et
de la mobilisation d’acteurs locaux (gestionnaires d’infrastructures, institutionnels, agences
de communication ou événementielles, organisateurs de congrès et/ou de salons,
collectivités).
La diversité de cette offre tire partie de la richesse patrimoniale de l’Aquitaine et de ses
espaces. Elle profite également de la présence d’un parc hôtelier qui s’est en partie
renouvelé et modernisé et d’une multiplicité de prestataires proposant des solutions
d’hébergement, de restauration (dont traiteurs), d’accueil et d’accompagnement (agences
réceptives notamment).
Toutefois, le positionnement à l’international reste, sauf exception, relativement modeste,
une bonne part de l’activité des infrastructures d’accueil reposant sur des événements de
portée régionale ou locale. En outre, l’accessibilité des destinations, notamment pour les
clientèles d’affaires européennes ou internationales, et la qualité des dessertes et réseaux
de transport demandent à être améliorées. Enfin, la plupart des opérateurs en région sont,
à quelques exceptions près, de taille très modeste et disposent donc de ressources limitées.
D’où l’importance de l’organisation collective des acteurs intéressés. A ce niveau, la
situation est très variable selon les territoires et/ou destinations concernés. Les retombées
territoriales du tourisme d’affaires varient en fonction de la nature des infrastructures et
des services proposés, mais aussi en fonction de la densité de l’environnement économique,
scientifique et culturel.
Les solutions proposées en matière d’organisation et de structuration territoriale de cette
offre sont également diverses. Cette diversité témoigne à la fois du volontarisme et de
l’existence ou non d’une stratégie territoriale de développement du « tourisme d’affaires »,
mais aussi de la capacité des acteurs locaux à générer une véritable dynamique collective
autour de cet ensemble d’activités. Plus largement, cette approche renvoie parallèlement à
l’existence ou non d’une véritable démarche de marketing territorial en matière de
développement et d’image économique.
Incontestablement, une marge de progrès réelle existe à ce niveau tant le décalage semble
important entre le discours affiché par certains opérateurs locaux et la réalité perçue par
des acteurs ou partenaires aquitains et extérieurs.
Ce décalage est d’autant plus préoccupant que, au-delà de quelques signes encourageants,
la concurrence exercée par d’autres destinations françaises, européennes ou plus largement
internationales s’est renforcée (cf. chapitres 1 et 2) et que leur structuration territoriale,
parfois adossée à une stratégie affirmée, leur permet de proposer une prestation globale et
cohérente.
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3.1 – Une offre réceptive qui couvre une large gamme des marchés
du « tourisme d’affaires »
L’Aquitaine dispose d’une palette réceptive assez large en matière d’accueil de
manifestations professionnelles : du centre de congrès associé ou non à un hall d’exposition,
à l’établissement hôtelier, en passant par divers équipements à vocation culturelle ou plus
polyvalents jusqu’aux propriétés et châteaux viticoles. Cette offre s’est modernisée au
cours des années récentes et de nouveaux projets, en cours ou envisagés, sont appelés à la
compléter renforçant ainsi, au moins théoriquement, l’attractivité de certaines destinations
régionales.
Toutefois, les caractéristiques de l’offre réceptive aquitaine présentent quelques faiblesses
du point de vue de leur adaptation aux exigences des marchés d’affaires, notamment des
marchés nationaux et surtout internationaux.
3.1.1 L’accueil de congrès, conventions et colloques
Rappelons qu’il s’agit de manifestations mobilisant souvent plusieurs centaines de
participants, organisées le plus souvent par des associations ou fédérations (congrès,
colloques) ou par des entreprises dans le cas des conventions. Il convient cependant de
distinguer ces deux catégories : les congrès associatifs ou colloques attirent une clientèle
individuelle qui paie un droit d’inscription pour participer à la manifestation. Les
conventions d’entreprises intéresse plutôt une clientèle de groupes (une entreprise et ses
filiales par exemple), les frais étant ici pris en charge par l’entreprise.
D’après les sources professionnelles, on identifie quatre « pôles » de congrès dotés
d’infrastructures adaptées en Aquitaine : Bordeaux (agglomération), Biarritz, Pau et
Arcachon. Toutefois une analyse plus fine de l’offre disponible et des activités de congrès
en région offre un panel plus large de sites.
1.1.1.1. L’agglomération bordelaise

Le palais des congrès de Bordeaux-Lac est géré par l’association Congrès et
Expositions de Bordeaux (CEB)44, laquelle exploite également les infrastructures
d’exposition sur ce même site. Le palais des congrès de Bordeaux-Lac est localisé à
7km du centre-ville, à 8km de la gare SNCF et à 15km de l’aéroport de BordeauxMérignac. Ce centre de congrès a été rénové au début des années 2000 et a réouvert en
septembre 2003. Il dispose de 3 amphithéâtres de 1 300 places, 350 et 195 places, avec
une salle d’exposition d’un peu plus de 3 000 m2 et une dizaine de salles de réunions
jumelables (capacité de 24 à 170 places). Si l’on considère la capacité maximale de son
plus grand amphithéâtre, le palais des congrès de Bordeaux-Lac place Bordeaux au 15ème
rang national45. L’offre congrès du CEB est complétée par le Hangar 14, lequel, outre ses
surfaces d’exposition (cf. 3.1.1.2), se prête aussi à l’accueil de conventions
d’entreprises. A
ceci, s’ajoutent d’autres salles disponibles dans les espaces
d’exposition du site (hall n°2 et n°3 : 4 salles modulables de 120 à 400 places + 3 salles
d’une capacité totale de 500 personnes).
Il offre une infrastructure hôtelière à proximité immédiate du site (une dizaine
d’établissements pour un millier de chambres, dont 435 en 3 et 4 étoiles).
44
Cf. audition de MM. Marc LECOQ, Président, et François-Bernard MARTIN, directeur général de Congrès et
Expositions de Bordeaux le 15 avril 2008
45
Capacité maximale des palais des congrès (France Congrès) : Paris (3 720), Lyon (3 000), Nice (2 500),
Cannes (2 300), Besançon (2 200), Montpellier (2 010), Tours (2 000), Strasbourg (2 000), Nantes, (2 000), Paris
Nord Villepinte (1 500), Brest (1 500), Deauville (1 500), Lille (1 485), Le Mans (1 400), Biarritz (1 400), Bordeaux
(1 300), Vittel (1 260), Versailles (1 260), Marseille (1 200), Poitiers Futuroscope (1 200), Angers (1 200)…
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Globalement, le centre de congrès de Bordeaux-Lac a accueilli 123 manifestations en
2007 (dont salons). Le nombre de congrès, conventions et autres réunions
professionnelles (hors salons et foires) enregistré par CEB oscille entre 120 et 130 par
an, totalisant près de 100 000 participants (2007). Néanmoins, la part des congrès de
dimension internationale reste faible sur ce total. Parmi les événements les plus
significatifs, on peut mentionner en 2005 « Les entretiens Nelson Paillou », les rendezvous d’affaires Aérosolutions en 2007 (7 000 rendez-vous, 18 pays représentés, 195
exposants). En 2008, le palais des congrès de Bordeaux a accueilli plusieurs congrès
dans le domaine médical (Journées de neurologie, Congrès des pharmaciens des
hôpitaux avec 1 200 participants, Congrès de la société française de chirurgie
rachidienne, journées de perfectionnement Echo-Doppler Cardio-Vasculaire, Congrès du
syndicat national des cadres hospitaliers, Symposium international de chirurgie
laparoscopique). Cette même année, le congrès national du Centre des Jeunes
Dirigeants qui fêtait ses 70 années d’existence, s’est tenu au palais des congrès de
Bordeaux, 1270 participants sur 3 jours, (avec soirées au Hangar 14 et au château
Giscours en Médoc). Parmi les autres grands congrès accueillis en 2008 : congrès de la
fédération nationale des cinémas français (2 000 participants), Euro Pharmat (800
participants), la journée nationale MSA (500 participants). L’un des plus grands congrès
accueilli à Bordeaux fut celui de l’Union Sociale pour l’Habitat en 2006 (8 000 à 10 000
participants), couplé au salon H’Expo (200 exposants). Cette manifestation s’est tenue
dans les structures d’exposition du site bordelais.
Pour les années à venir, Bordeaux accueillera en 2009 la première convention d’affaires
internationale sur l’innovation dans les industries navale et nautique (Naval Meetings).
Cet événement est co-organisé par CEB et par le groupe Business Conventions
International, spécialiste européen de l’organisation de conventions d’affaires. D’autres
manifestations importantes sont programmées et augurent d’un bon niveau d’activité
pour 2009 et 2010.
Le palais des congrès de Bordeaux Lac travaille avec un réseau de prestataires locaux
(traiteurs, agences d’hôtesse …). En 2007, le chiffre d’affaires du palais des congrès de
Bordeaux a atteint 5,1 millions € (dont 26% en location congrès, 25% en prestations
techniques et 33% en restauration).
Les atouts du palais des congrès de Bordeaux :
- une infrastructure rénovée et bien équipée,
- une prestation certifiée en qualité de service ISO 9001 et un taux de satisfaction
élevé des clients
- des espaces d’exposition sur site (3 000 m2) ou à proximité immédiate (80 000 m2
couverts),
- une offre hôtelière de proximité.
Les points faibles du palais des congrès de Bordeaux :
- une capacité maximale qui reste limitée et rend difficile sinon impossible l’accueil
de grands congrès ou conventions
- des prix de location d’espaces comparables à la concurrence mais moins compétitifs
sur les prestations annexes (dont restauration, mais à nuancer selon la qualité de la
prestation repas)
- une dynamique commerciale d’accueil de congrès / conventions jugée
insuffisamment offensive sur les marchés nationaux et internationaux
- un éloignement relatif par rapport aux sites d’animation de la ville centre, accentué
par une desserte locale encore insatisfaisante (liaison tramway pas avant 2013, une
seule ligne de bus entre le terminal tram et le site) et des prix très élevés
d’acheminement par taxi.
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Sur ce segment des congrès et conventions, qui correspond à des événements non
récurrents, la plupart des interlocuteurs interrogés s’accordent à reconnaître le
potentiel de la destination Bordeaux, dans l’attente de performances accrues sur ce
segment des congrès. Face à une concurrence de plus en plus vive et face aux exigences
des clientèles, la stratégie et la politique commerciale du palais des congrès de
Bordeaux, qui constitue le principal opérateur (mais non exclusif, cf. ci-après),
gagneraient à être plus offensives, s’agissant notamment de l’accueil de congrès (et
conventions d’entreprises) de niveau national et international. C’est un objectif
poursuivi par CEB pour les années à venir. Ce travail est d’autant plus nécessaire que
l’accueil de telles manifestations se prépare plusieurs années à l’avance. Enfin, la
certification de qualité de services récemment obtenue appelle à une application et à
une vigilance constantes, afin de compenser certaines faiblesses de l’offre réceptive.

Le centre de congrès de la Cité Mondiale est actuellement exploité par l’hôtel
Mercure-Accor, d’une capacité de 300 places. Plusieurs salles de réunions (une
douzaine) et des espaces de réception complètent l’offre de ce site, implanté en
centre-ville. L’avantage de ce centre de congrès est qu’il propose une offre intégrée à
une prestation d’hôtellerie-restauration (96 chambres). D’autres établissements
hôteliers de même standing sont implantés à proximité (dont le Mercure ChâteauxChartrons offrant 152 chambres en 4**** et l’hôtel Seeko’o de 45 chambres en 3***). Il
bénéficie en outre d’une bonne desserte par tramway et des capacités de
stationnement. Le centre de congrès de la Cité Mondiale accueille des congrès,
conventions et séminaires d’entreprises. Parmi les principaux événements en 2008 :
Symposium sur le bruxisme, symposium international ISPL, le congrès annuel de
l’ADARPEF, les congrès de l’EAHP, de l’association française d’orthoptique, du CEWEP, le
congrès franco-japonais de chimie thérapeutique, ceux de l’ISACB, de l’association des
techniciens de dialyse et les 14ème rencontres de l’association européenne
d’hématopathologie… La question de la pérennité de gestion de ce centre de congrès
par l’hôtel Mercure-Cité Mondiale a un moment été soulevée mais a été prorogé par son
propriétaire jusqu’en fin 2009.

Les sites d’accueil de congrès à vocation culturelle. Il s’agit ici d’équipements
culturels qui ont élargi leur offre de prestations en louant des espaces pour
l’organisation de congrès, colloques ou conventions.
Le lieu le plus clairement positionné sur ce segment des congrès et conventions est
l’espace du Pin Galant situé à Mérignac, dans la très proche banlieue bordelaise. Cet
espace géré sous statut de société d’économie mixte dispose d’un auditorium de 1 390
places, complété de deux salles de réunions et d’un espace annexe (Le Pavillon, 1 300
m2). Cet équipement est situé à 500 m. du terminus du tramway, à 5 km de l’aéroport
de Bordeaux-Mérignac et du pôle hôtelier de l’aéroport (au total, 1 800 chambres en
hôtels et résidences de tourisme). Le centre de congrès du Pin Galant accueille surtout
des conventions d’entreprises.
Le choix d’espaces culturels peut répondre au souci de prestige de certains
évènements. C’est par exemple le cas des manifestations organisées au Grand Théâtre
de Bordeaux, qui a par exemple accueilli en 2008 le congrès du Conseil National des
compagnies d’experts de justice et le congrès de l’association des Architectes des
Bâtiments de France. Le CAPC Musée d’Art Contemporain de Bordeaux est aussi
accessoirement utilisé comme lieu de réunion (ex : forum européen des politiques
architecturales) et, plus fréquemment, de réceptions. Cap Sciences, centre de culture
scientifique et technique situé sur les quais à Bordeaux, dispose de 5 salles de réunions
(capacité maximale de 180 personnes). Diverses municipalités de l’agglomération sont
dotées de salles ou d’auditoriums à vocation essentiellement culturelle qui peuvent être
loués à des organismes, associations ou entreprises locales. C’est le cas des communes
du Bouscat (Ermitage Compostelle), de Bruges (Espace Treulon), d’Eysines (Théâtre Jean
Vilar), de Gradignan (Théâtre des Quatre Saisons et certaines salles), Martignas (salle
Gérard Philippe), Pessac (salle Bellegrave) ou Saint-Médard-en-Jalles (Carré des Jalles +
autres salles) …
Page 49

Les universités et centres de formation. La présence d’un pôle universitaire et
scientifique (65 000 étudiants, une vingtaine de laboratoires de recherche dans les
domaines de l’agroalimentaire, du laser, de la santé, de l’informatique, de la chimie et
des matériaux) génère de nombreux colloques et rencontres entre chercheurs. En outre,
le campus de Bordeaux a fait l’objet du réaménagement et de la rénovation de sites (le
pôle bordelais bénéficiant du Plan Campus en cours) qui ont contribué à améliorer la
qualité de ses infrastructures, parmi lesquels plusieurs auditoriums. De nombreux
séminaires et colloques scientifiques se tiennent dans les amphithéâtres des universités
et écoles d’ingénieurs bordelaises, en lien avec les activités des équipes et laboratoires
de recherche.
Parmi les principales manifestations récemment répertoriées, on peut citer à titre
d’exemples : le 58ème congrès national de médecine interne et congrès de l’association
française des personnels paramédicaux d’électroradiologie (Bordeaux 2 Victor Segalen),
journées de l’association française de réalité virtuelle (Université de Bordeaux 1),
journées de neurophotonique, conférence du réseau européen GARNET (Sciences Po
Bordeaux), les premières rencontres européennes « Synapse » (Agora du Haut Carré,
Université de Bordeaux 1), les journées PDSTM (Institut de Chimie de la Matière
Condensée de Bordeaux), le congrès de l’ISIF (Ecole Nationale Supérieure
d’Electronique, Informatique et Radiocommunications de Bordeaux), colloque sur les
polymères et le photovoltaïque (Université de Bordeaux 1), colloque ARBORA sur les
sciences et les industries du bois (Université de Bordeaux 4), séminaire LMP (Université
de Bordeaux 1), Université des entreprises du MEDEF Gironde (Bordeaux Ecole de
Management) … L’IEP de Bordeaux organise également plusieurs conférences durant
l’année dans ses propres locaux.
Les principaux avantages de cette offre universitaire, outre la qualité intrinsèque de
certains équipements récents et de bonnes dessertes, est celui d’un coût de prestation
plus accessible par rapport aux centres de congrès. Toutefois, les infrastructures
universitaires sont plutôt adaptées à des manifestations de taille limitée (150 à 200
participants maximum). Au delà, et pour des opérations exigeant un standing de
prestation globale plus élevé, les organisateurs du monde universitaire ont recours à des
structures plus adaptées, type centres de congrès. De nouveaux investissements prévus
sur le pôle de recherche et d’enseignement supérieur de Bordeaux devraient venir
enrichir cette offre (dont un auditorium de 1 200 places dans la future Maison
Internationale des Langues et des Cultures).
Le Centre Condorcet situé à Pessac, peut accueillir des colloques ou séminaires
(capacité de 170 places + salles de réunion + espace d’exposition de 150 m2 - en 2008,
exemple du colloque international DIME porté par le GREThA). Il héberge l’Association
pour le Développement de la Recherche en Aquitaine (ADERA), qui dispose également
d’un service d’organisation de congrès scientifique (cf. 3.2.1.1.).
Enfin, il convient de noter que plusieurs responsables de laboratoires, impliqués
notamment dans la recherche médicale, ont rejoint depuis 2007 le « Club des
Ambassadeurs » créé en 2007 par le « convention bureau » de Bordeaux-Gironde afin de
promouvoir l’accueil de manifestations nationales et internationales au niveau régional
(cf. chapitre 3.2.1.2.).
Parmi les autres structures de formation accueillant des manifestations
professionnelles, il faut mentionner la Maison de la Promotion Sociale d’Artigues.
Située dans l’agglomération à une dizaine de km du centre-ville, cette structure dispose
d’une salle de conférences d’une capacité de 250 personnes, complétée de salles
modulables (15 à 70 personnes). Un restaurant (capacité de 350 couverts) et des
chambres d’hôtels sont également accessibles sur le site (190 chambres). Chaque
année, elle accueille et organise l’université de la formation, de l’éducation et de
l’orientation. En 2008, elle a également reçu d’autres manifestations, dont le congrès
de l’association nationale des visiteurs de prison (143 participants).
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Casino
Hôtel Pullman
Palais des Congrès
Cap Sciences
Cité Mondiale
CAPC
MPS
Hôtel Regent
Pin Galant
CCI
Université BX 4
Grand Théâtre
Université BX 2
Universités et Ecoles
d’ingénieurs
Espaces de congrès
Espaces culturels accueillant des congrès
Sites universitaires accueillant des congrès
Hôtel de Région

Les autres lieux publics de déroulement de congrès. Plusieurs institutions ou
administrations disposent d’espaces susceptibles d’accueillir des congrès ou colloques. A
Bordeaux, on peut citer l’Hôtel de Région (une salle de 150 places + salles réunions
attenantes avec espace réception et hall d’accueil), qui a accueilli par exemple une
réunion du groupe de travail international de l’ISO sur les nanotechnologies et de
nombreuses réunions en lien avec les politiques et partenariats des institutions
régionales. C’est aussi le cas de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux,
située en centre ville (hall et salons d’honneur). L’avantage de ces espaces est, outre
leur localisation et la qualité de leur desserte, la proximité des infrastructures
hôtelières et des coûts réduits de location ou de mise à disposition.

L e s autres espaces privés. Quelques structures privées offrent la possibilité
d’accueillir des manifestations de type congrès ou convention dans l’agglomération
bordelaise. C’est par exemple le cas du Casino de Bordeaux, propriété du groupe
Barrière, qui a accueilli en septembre 2008 le Forum Européen du Tourisme dans le
cadre de la Présidence française de l’Union Européenne. C’est encore le cas de certains
établissements hôteliers haut de gamme offrant des salles de dimension appropriée à ce
type d’événement (au moins 150 personnes). Ainsi, l’hôtel Pullman de Bordeaux-Lac,
qui a accueilli une conférence de l’Organisation Mondiale du Tourisme en septembre
2008 ou le nouvel hôtel Regent de Bordeaux qui a reçu la première convention
d’affaires internationale « Invest in photonics » en décembre 2008.
Page 51
Sur l’ensemble de l’agglomération, quelques établissements haut de gamme offrent ce
type de prestation46.
3.1.1.2 Biarritz et la Côte basque
 A la fin des années 1990, l’ancien casino de Biarritz a été réaménagé en centre de
congrès (le Bellevue). Il est adapté pour l’accueil de manifestations de 300 à 500
personnes, avec un auditorium de 470 places, une salle modulable de 1 200 m2, une
rotonde de 730 m2, un espace muséal et des salles de réunions attenantes. L’offre
réceptive biarrote en accueil de congrès est renforcée avec les capacités du nouveau
casino municipal situé à proximité et exploité par le groupe Barrière, doté d’un
théâtre-auditorium de 730 places, de salles de commissions et d’une vaste salle de
réception ou d’exposition avec la salle des Ambassadeurs (710m2), complétée par une
terrasse et des jardins d’hiver. Ces deux équipements sont situé à moins de 5 km de
l’aéroport de Biarritz Parme (10 mn) et à 3 km de la gare SNCF (5 mn). L’ancienne Gare
du Midi réhabilitée peut accueillir par ailleurs des manifestations événementielles
(conventions, lancements de produits). L’auditorium Atalaya (de 900 à 1 400 places) et
l’auditorium Gamaritz (230 places) sont essentiellement destinés aux manifestations
culturelles. L’ensemble de ces structures est placé sous la gestion d’un établissement
public à caractère industriel et commercial, Biarritz Tourisme47.
La stratégie de Biarritz dans le domaine de l’accueil de congrès est particulièrement
offensive et structurée. Selon les années, Biarritz se place entre le 6ème et le 10ème rang
des villes françaises de congrès en termes d’activités, ce qui en fait un leader régional
sur ce segment, y compris devant Bordeaux.
Sur la seule année 2008, Biarritz a accueilli une trentaine de congrès dont : un congrès
international sur l’ingénierie du sport (ISEA), le congrès APPAC (400 personnes), le
congrès A3P (400 personnes), le congrès de la fédération nationale des orthophonistes,
le congrès Surfair, celui de la Nouvelle Société Française d’Arthérosclérose, le congrès
Transal, le congrès de l’Institut Français d’Etiopathie, ou encore un congrès du CNES
(Cospas Sarsat) … En mai 2008, Biarritz a reçu les 36èmes rencontres inter-agences de
l’UNESCO (1 200 délégués de 45 pays), les rencontres de l’AGLIA. De manière plus
récurrente, Biarritz accueille les rencontres Union Européenne – Amérique Latine (Foro)
et le congrès du SNAV. En 2009, Biarritz devrait accueillir d’importants congrès,
Carbon’09, celui de l’International Map Travel Association, le congrès de l’European
Patent Organisation (Patent Information Conference, 500 participants de 48 pays) ou
encore la convention d’affaires « La Mondiale » (900 personnes attendues en octobre
2009).
90% des manifestations organisées à Biarritz sont issues du marché français. 20% ont un
rayonnement international. La concurrence exercée par certaines villes frontalières
ayant lourdement investi dans des infrastructures de congrès au cours des années
récentes (Bilbao, San Sebastian, Pampelune) est de plus en plus forte. En outre, les
répercussions du climat économique actuel sur le marché de certaines manifestations
d’entreprises (conventions) font ressentir leurs premiers effets. Ce triple constat
conduit les acteurs locaux à travailler davantage en direction des marchés de proximité
(dont marché espagnol) et sur certains segments de dimension plus restreinte pour les
groupes affaires (cf. sous chapitre 3.1.2 sur les séminaires). Biarritz tourisme travaille
en étroite relation avec un ensemble de prestataires locaux, hôteliers, agences
réceptives, agences d’hôtesses, sociétés audio-visuelles, taxis et autocaristes, traiteurs
et restaurateurs… (cf. 3.2.2)
La réalisation de la Halle d’Iraty (ouverture prévue fin 2009), entre l’aéroport et le
centre-ville de Biarritz, devrait permettre d’élargir l’offre d’accueil de congrès (avec
une capacité étendue, de 1 500 à 3 000 personnes).
46
Outre les deux établissements déjà mentionnés, le Mercure Château Chartrons, l’hôtel Kyriad Prestige à
Mérignac.
47
Cf. audition de M. Olivier LÉPINE, directeur général de Biarritz Tourisme, le 25 mars 2008.
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Les principaux atouts de Biarritz Tourisme en matière d’accueil de congrès :
- une stratégie clairement affirmée
- une offre de prestation complète avec un interlocuteur unique et une forte
cohésion de l’ensemble des prestataires
- un professionnalisme attesté par un référencement qualité de service AFAQ (AFAQ
Confiance)
- une notoriété de la destination
- une qualité des infrastructures accentuée par un cadre exceptionnel
- un parc hôtelier rénové et étoffé (une cinquantaine d’établissements totalisant près
de 1 800 chambres dont les deux tiers en haut de gamme).
Les limites ou faiblesses :
- le caractère un peu excentré de la destination par rapport aux marchés émetteurs
- une desserte aéroportuaire et ferroviaire encore perfectible, en dépit des avancées
obtenues en matière de liaisons aériennes
 L’offre de Biarritz et de la côte basque est complétée par d’autres sites d’accueil de
congrès, colloques et conférences. Cela concerne des structures sous gestion publique
ou parapublique, telles que la salle des congrès de la chambre d’Amour à Anglet
conçue pour accueillir des manifestations de 300 à 500 personnes et gérée par l’office
de tourisme local. Cette salle a notamment accueilli un congrès du groupe AREVA et un
workshop du Comité régional du tourisme d’Aquitaine. La salle de conférence Antoine
d’Abbadie à Hendaye offre également une capacité de 300 personnes, avec des salles
attenantes (salle gérée par l’hôtel-thalasso Serge Blanco). A Saint-Jean-de-Luz,
l’auditorium Maurice Ravel, à vocation culturelle, peut accueillir de 150 à 350
personnes. Un autre amphithéâtre est accessible sur le parc d’activités de Jalday
(centre d’affaires Olano : 200 places).
 Les locaux de la CCI de Bayonne-Pays Basque offrent un auditorium de 250 places et
plusieurs salles annexes (10 à 100 personnes), avec un hall de 100 m2.
 Plusieurs établissements hôteliers haut de gamme présents sur la ville ou
l’agglomération offre un potentiel réceptif de congrès de taille limitée (200 à 300
personnes). C’est notamment le cas de l’Hôtel du Palais (dont une salle de 250 places
et un total de 6 salles – accueil du Congrès des Euro-Toques en 2008), du Novotel de
Biarritz (8 salles jusqu’à 230 personnes), de l’hôtel Mercure Plaza (6 salles, capacité
maximale de 150 personnes) et du domaine de Francon à Biarritz (8 salles, capacité
maximale de 300 personnes). Aux alentours, d’autres établissements proposent des
structures équivalentes comme l’hôtel-thalasso Serge Blanco à Hendaye (11 salles,
jusqu’à 300 personnes). Par ailleurs, le VVF Belambra Chambre d’Amour d’Anglet
dispose également d’une salle de conférence d’une capacité importante (350 personnes
max.) et de 8 autres salles de réunions sur le même site.
 L’ESTIA, école d’ingénieurs située sur le technopôle d’Izarbel à Bidart organise des
manifestations sur site (exemples : colloque ERGO’IA en 2008 ou ERIMA’07) ou des
rencontres plus importantes sur d’autres sites (ex : colloque international sur
l’ingénierie du sport à Biarritz en 2008).
3.1.1.3 L’agglomération paloise

Le centre de congrès historique du Palais Beaumont à Pau a été rénové à la
fin des années 1990 et a réouvert ses portes en 2000. Cet équipement fait partie du
réseau européen des centres de conférence historiques (HCCE), de l’Association
Internationale des Villes Francophones de Congrès (AIVFC) et de France Congrès. Il
dispose de deux auditoriums de 550 et 200 places, d’une surface d’exposition associée
(900 m2 + terrasse de 400 m2 + 2 halls de 500 m2), d’une salle de réception (650
personnes) et d’une dizaine de salles de réunions (20 à 150 personnes), bien équipées et
connectées au réseau haut débit de l’agglomération. Un restaurant (140 couverts), un
business center et un casino sont intégrés à ce même bâtiment. Le centre de congrès
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est situé à proximité de la gare (moins de 1 km) et à une dizaine de km de l’aéroport de
Pau-Uzein.
Le centre de congrès du Palais Beaumont est géré par l’Office de Tourisme et de
Congrès de Pau48, avec une équipe dédiée pour son exploitation et sa commercialisation.
Il bénéficie de la certification « service confiance Qualicongrès » mise en place par
France Congrès. Il propose un service à la carte (dont site internet dédié à la
manifestation, service Cité-phone…). Son activité tire également partie de
l’environnement économique (aéronautique, énergie, chimie, plasturgie,
agroalimentaire, TIC…), de son patrimoine culturel et historique, de la présence d’un
aéroport et de liaisons ferroviaires et routières. L’offre hôtelière de la ville totalise
1 825 lits, dont plus du tiers (620) à proximité immédiate du centre de congrès.
Le centre de congrès de Pau a accueilli en 2007 plus de 230 manifestations, dont 6% de
congrès et 22% de colloques ou réunions de plus de 70 personnes. Parmi les principaux
congrès en 2007 : Association 3 S, chambre syndicale des déménageurs, Spectr’Atom,
congrès français de spectrométrie de masse (SMAP), le congrès des alcooliques
anonymes… En 2008 : le congrès de l’union régionale interprofessionnelle CFDT et le
congrès des vignerons indépendants de France, celui de l’association d’odonthiologie
énergétique et thérapeutique, le congrès de l’association nationale des auxiliaires de
puériculture, congrès de l’AGPM, des directeurs de bibliothèques universitaires, un
colloque du CNES…
Les atouts du centre de congrès du Palais Beaumont :
-
une
une
une
une
une
infrastructure rénovée dans l’esprit historique du site et bien équipée,
prestation intégrée et de qualité avec un taux élevé de satisfaction des clients,
localisation en centre-ville et proche des lieux d’arrivée (gare, aéroport),
offre hôtelière de proximité,
dynamique collective en cours de préfiguration (cf. chapitre 3.2).
Les points faibles centre de congrès du Palais Beaumont :
-
une capacité maximale qui limite l’accueil de grands congrès ou conventions,
la faiblesse des espaces d’exposition sur site,
une accessibilité qui reste limitée par les performances du réseau d’infrastructures
de transport (nombre et fréquence des liaisons aériennes et ferroviaires),
une image de destination encore imprécise

Le Parc des expositions de Pau, situé à 1 km du centre-ville et 2 km du
palais Beaumont, dispose d’une salle de réunion d’une capacité de 200 personnes,
complété de deux salles de 40 personnes (en 2008 : congrès des retraités CFDT, des
compagnons maçons, des compagnons couvreurs, AG d’associations…).

L’Université de Pau et des Pays de l’Adour organise et reçoit chaque
année dans ses locaux plusieurs congrès ou colloques scientifiques, à l’instar des
universités bordelaises.

La salle du Zénith de Pau, gérée par une Société d’Economie Mixte (la
SEMEPC), destinée aux évènements culturels, peut recevoir le cas échéant des
manifestations d’entreprises (ex : lancement de produits). Elle offre une capacité
modulable de 650 à plus de 4 000 places assises.
48
Cf. audition de M. Pierre TRUCHI, directeur général de l’Office de Tourisme et des Congrès de Pau, de Mlle
Sandrine COUSSERAN, directrice marketing et développement du centre de congrès historique de Pau et de M.
Thierry PETIT, son directeur opérationnel, le 24 avril 2008
Page 54
3.1.1.4 Arcachon et le bassin
 Le palais des congrès d’Arcachon est géré par un EPIC, Arcachon Expansion49. Il offre
une infrastructure équipée d’un auditorium de 500 à 600 places, auquel s’ajoutent un
espace expo de 450 m2, une salle de réception de 500 m2, un salon VIP et 11 salles de
commissions (15 à 100 personnes). Ce centre de congrès, mitoyen du casino, bénéficie
d’une localisation en plein centre-ville et en front de bassin, à 5 mn à pied de la gare
SNCF et à 45 mn. de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac par voie routière. L’accueil de
congrès de plus forte affluence est possible en mobilisant le grand théâtre de l’Olympia,
à proximité immédiate, qui dispose d’une capacité maximale de 1 000 personnes. Une
résidence hôtelière et un hôtel sont attenants au centre de congrès (hôtel-résidence
3*** Le Trianon et hôtel Park-Inn).
Le palais des congrès d’Arcachon a accueilli plusieurs grands congrès ou manifestations :
forum Aerospace Valley (200 personnes), conférence d’oncologie digestive (250
participants), congrès de la société française d’études sur le traitement des brûlures
(300 à 400 participants), le congrès des agents généraux GAN (350 participants), celui
du Centre de Coordination de Lutte contre les Infections Nosocomiales (350
participants), des congrès professionnels (STIFL, ITAVI) et plusieurs congrès scientifiques
(AFPS, COMET, ESREF, INRA …). Il reçoit également les « Aquitaine Conférences »,
conférences scientifiques organisées par le Conseil Régional d’Aquitaine. En 2007, le
centre de congrès d’Arcachon a accueilli 25 congrès ou assemblées générales, 150
séminaires , forums et conventions d’entreprise et quelques autres manifestations
(formation, lancement de produits, soirées d’entreprises). Au total, le palais des
congrès d’Arcachon draine 40 000 personnes par an (dont la moitié de clientèles
d’affaires). Le palais des congrès d’Arcachon est référencé Qualicongrès. Il est affilié à
plusieurs réseaux (France Congrès, Foires, salons et congrès de France, Association
Internationale des Villes Francophones de Congrès).
Des travaux d’agrandissement du palais des congrès sont prévus, avec une ouverture de
l’auditorium sur le front de mer. Ce projet pourrait être accompagné de la création
d’un hôtel haut de gamme.
Les principaux atouts du palais des congrès d’Arcachon :
- un équipement adapté aux congrès de dimension moyenne, en centre-ville avec des
commodités (hôtels, casinos, commerces),
- un cadre unique avec une ouverture sur le front de mer,
- une offre de services centralisée avec un interlocuteur unique et inscrite dans une
démarche de qualité.
Les principales faiblesses :
- le manque de surfaces d’exposition et en salle à plat,
- une accessibilité moyenne et perfectible à partir des grands centres de transit
(aéroport, gare TGV),
- une offre hôtelière encore insuffisante (environ 600 chambres, dont résidences de
tourisme) et à moderniser.

3.1.1.5

49
Quelques établissements hôteliers offrent des capacités d’accueil pour des
réunions jusqu’à 200 personnes (Novotel d’Arcachon, 6 salles de réunions).
Autres lieux de congrès sur la côte Aquitaine
Parmi les infrastructures municipales, la station de Biscarrosse offre
potentiellement des salles à la location dont certaines d’assez grande capacité (salle
Saint-Exupéry, jusqu’à 500 personnes), bénéficiant en outre de diverses solutions
d’hébergement de proximité (une douzaine d’établissements hôteliers + résidences de
tourisme). Toutefois, le service proposé n’est pas adapté aux exigences actuelles de la
clientèle congrès.
CF. audition de Mme Séverine FORESTIER, directrice du palais des congrès d’Arcachon, le 27 mai 2008
Page 55

Plusieurs structures privées d’hébergement proposent des prestations plus
appropriées. C’est le cas de certains villages de vacances tels le Relais Soleil des
Bruyères à Carcans (10 salles dont une salle pouvant accueillir jusqu’à 200 personnes –
colloques IBAF2008, GFEC, colloques scientifiques), des villages Belambra de Port
d’Albret à Vieux Boucau (une douzaines de salles dont une salle de conférences pouvant
accueillir 400 personnes) et de Seignosse-le-Penon (1 salle plénière de 400 places et 11
salles de commission). Plusieurs résidences de tourisme implantées sur le littoral offrent
le même type de prestation, notamment le village Pierre & Vacances de Moliets (10
salles de réunions dont un auditorium de 300 places).

Certains casinos offrent des capacités d’accueil significatives, notamment celui de
Capbreton dans les Landes (une salle de 280 places, une salle de réunion, deux salles
de séminaires).
3.1.1.6
Autres sites urbains de congrès
 Certaines villes d’Aquitaine disposent d’infrastructures susceptibles de renforcer l’offre
régionale d’accueil de congrès. Parmi celles-ci, on peut notamment évoquer :

L’agglomération de Périgueux. Ainsi, la ville de Périgueux propose à la
location plusieurs salles dont certaines d’assez grande capacité. Le Théâtre de
Périgueux, situé à 1 km de la gare SNCF, offre une gamme de salle de
dimensions variées (1 grande salle de 840 personnes, un auditorium de 200 à
250 personnes, 3 autres salles de 50 à 180 personnes), avec un hall de 250 m2,
un promenoir et un espace bar. La Filature de l’Isle comprend également une
salle de réunion d’une capacité de 250 personnes (et une salle de réception de
1 200 personnes en réception), tout comme l’amphithéâtre Jean Moulin. En
outre, le Conseil Général de la Dordogne gère le Centre départemental de la
Communication, lequel dispose d’un auditorium d’une capacité de 550
personnes, avec un hall de réception.
L e centre de congrès de Boulazac, situé à 5km de la gare de Périgueux,
dispose d’un auditorium de 490 places. Récemment, une nouvelle salle de plus
grande capacité (de 1 000 à 4 000 places assises) a ouvert ses portes sur cette
même commune, « Le Palio », mais plutôt destinée à des manifestations
sportives et culturelles.
Périgueux souffre de l’absence de desserte aérienne et d’un réceptif hôtelier
relativement limité (une dizaine d’hôtels, environ 350 chambres). La nouvelle
municipalité a cependant très récemment affirmé sa volonté de faire de
Périgueux une ville de congrès, à l’occasion de l’accueil du congrès de l’Union
Nationale des centres communaux d’action sociale (650 participants).

La ville de Bergerac dispose d’un centre culturel doté d’une grande salle de 740
places, complétée par une salle de réception et de réunion et un hall d’accueil.
Cet équipement est là encore essentiellement destiné à des manifestations
culturelles. Toutefois, Bergerac et son « pays » bénéficient également d’une
infrastructure hôtelière dont plusieurs établissements haut de gamme.

Sarlat, en Périgord noir, rassemble plusieurs espaces de réunions dont un centre
culturel et de congrès (une salle modulable de plus de 600 places, et 7 autres
salles annexes de 30 à 170 places). Cette ville offre des capacités hôtelières à
proximité (15 établissements) ou dans les environs (46 hôtels au total
répertoriés dans le pays de Sarlat).

A Libourne, le théâtre du Liburnia (540 places) peut être loué pour
l’organisation de congrès ou réunions d’entreprises. Cette structure est proche
de la gare TGV (1 km). L’offre hôtelière de Libourne et des proches environs
rassemble quatorze établissements (un peu plus de 300 chambres).
Page 56

La ville de Langon dispose d’un salle de spectacle (Les Carmes) d’une capacité
de 460 places, mais essentiellement vouée aux spectacles culturels. Un autre
espace situé à proximité offre une salle de 1 000 m2 potentiellement
mobilisable pour des manifestations de type congrès. Cependant, l’offre
hôtelière locale reste très limitée et éclatée (4 établissements sur Langon
totalisant une soixantaine de chambres, une quinzaine d’établissements dans le
Langonnais pour 260 chambres).

L’agglomération dacquoise. Certains établissements hôteliers sont équipés de
structures d’accueil pour des réunions de groupes importants. C’est le cas de
l’hôtel Best Western Calicéo de Saint Paul les Dax (6 salles dont une de 300
places), dans une moindre mesure de l’hôtel Mercure Splendid de Dax (3 salles
jusqu’à 200 personnes). Dans le cadre d’un projet d’aménagement urbain (ZAC
du quartier de la Gare), la municipalité a envisagé la réalisation d’un centre de
congrès. Les casinos de Dax (groupe Barrière) et Saint-Paul-les-Dax (Moliflor /
Joagroupe) offrent des capacités complémentaires.

A Mont-de-Marsan, la chambre de commerce et d’industrie dispose d’un centre
de congrès et séminaires d’une capacité de 200 à 350 personnes (selon
configuration), avec deux salles attenantes. L’espace François Mitterrand offre
par ailleurs une infrastructure pouvant accueillir plus de 2 500 personnes.

Le site du parc des expositions d’Agen. Outre l’accueil d’expositions (cf. par
ailleurs chapitre 3.1.2), certains espaces peuvent être configurés pour l’accueil
de congrès (hall Nérac, hall Marmande, hall Villeneuve), jusqu’à 150 personnes.
En 2007, ce site a accueilli 4 congrès. Les infrastructures de l’Ecole Nationale
d’Administration Pénitentiaire offrent des capacités complémentaires (2
amphithéâtres + salles)
A proximité, d’autres lieux offrent un potentiel d’accueil, telles que Pont-duCasse (amphithéâtre du centre culturel de 300 places avec hall), Boé (espace
Cancelles). Agen dispose d’une offre hôtelière de proximité de plus d’une
vingtaine d’établissements (environ 800 chambres). Elle bénéficie d’une
desserte TGV , d’un accès autoroutier et d’une desserte aérienne avec Paris.

La petite ville de Nérac offre quelques salles, mais essentiellement vouées aux
spectacles et associations locales.

Dans les Pyrénées-Atlantiques, la ville de Mauléon offre deux salles
éventuellement disponibles pour des réunions de taille moyenne : la salle de la
Passerelle peut accueillir 450 personnes en places assises et la salle du Castel
jusqu’à 250 personnes.

A Salies-de-Béarn, le Pavillon Saleys offre une salle de congrès (Salle Jean
Monnet) d’une capacité légèrement supérieure à 350 places, complétée
d’espaces annexe (salles de réception et une salle de réunion pouvant accueillir
jusqu’à 100 personnes). En 2007, la salle de congrès Jean Monnet a accueilli
15 000 personnes. Salies est située à proximité de l’autoroute A64 BayonneToulouse. Quelques établissement hôteliers (dont l’Hôtel du Parc et le village
Vacanciel Pavillon Médicis) offrent 200 à 300 chambres de proximité.
Page 57
A quelques rares exceptions, la plupart des sites mentionnés dans les deux dernières
catégories sont handicapés par une accessibilité moyenne et par les limites de leurs
équipements et services vis-à-vis du marché des congrès nationaux et a fortiori
internationaux. Ils offrent néanmoins des possibilités diversifiées et intéressantes pour des
congrès ou colloques de niveau régional et local, à des conditions tarifaires relativement
avantageuses. Dans un contexte économique difficile qui amène la plupart des initiateurs et
organisateurs de congrès à limiter les coûts de certaines dépenses et des déplacements,
l’existence d’une offre réceptive de proximité peut constituer une alternative qui mérite
d’être étudiée.
3.1.2 L’accueil de foires et salons
L’Aquitaine propose plusieurs sites d’exposition permettant l’organisation et l’accueil
de foires et salons. Le Parc des Expositions de Bordeaux, qui célèbrera son quarantième
anniversaire en 2009, est le plus important d’entre eux. La réalisation en cours d’un
nouveau hall à Biarritz, dont l’ouverture est prévue fin 2009, va élargir l’offre
réceptive régionale dans ce segment du marché. Les informations transmises par
Foires, Salons et Congrès de France 50 révèlent que, pour le seul secteur hôtellerierestauration, les retombées régionales des foires (4) et salons (15) sont estimées à 91,5
millions €.
3.1.2.1
Le Parc des Expositions de Bordeaux-Lac
Le Parc des Expositions de Bordeaux-Lac est exploité par l’association Congrès et Expositions de
Bordeaux, pour le compte de la SEM Société Bordelaise des Equipements Publics d’Exposition et
de Congrès (SBEPEC), propriétaire des infrastructures d’exposition dans le cadre d’un bail
emphythéotique51. Ce parc s’étend sur une trentaine d’hectares et offre 80 000 m2 de surfaces
couvertes, ce qui en fait le 4ème parc d’exposition français, derrière Paris Expo Porte de
Versailles, Paris Nord-Villepinte et Lyon Eurexpo, et dans les trentièmes au niveau européen. Le
parc des expositions de Bordeaux comprend quatre halls. Le Hall n°1 est le plus étendu (50 400
m2,, 840 m. de long et 60 m. de large) et le plus ancien (construit à la fin des années soixante).
Le hall n° 2, plus récent (2004) couvre une surface totale de 13 670 m2, dont 12 000 m2 de
surface d’exposition, un espace d’accueil et 3 salles de conférences (de 120 à 420 places). Le
hall n°3 offre un espace de dimension comparable (14 500 m2 de surface totale dont 12 000 m2
de surface d’exposition et 500 m2 modulables en salles de conférences). Ce site dispose en
outre de près de 100 000 m² de terre-pleins également utilisables. Le hall n°4 abrite les
installations du salon de l’agriculture. A proximité de la rocade bordelaise et de l’autoroute
A10, le parc des expositions de Bordeaux est facilement accessible et offre des capacités
importantes de stationnement (18 000 places). Il accueille plusieurs grandes manifestations de
manière récurrente, organisées par Congrès et Expositions de Bordeaux, dont :
Foires et salons grand public
-
La Foire Internationale de Bordeaux (2 500 exposants, 250 000 m 2 d’exposition) est
l’une des plus importantes de France. Elle se déroule sur une dizaine de jours. En
2008, pour sa 87 ème édition, elle a accueilli 310 000 visiteurs52. Une cinquantaine de
pays y étaient représentés, notamment sur le pôle du Pavillon international (avec
un pays à l’honneur chaque année). Elle était couplée en 2008 à un festival des arts
vivants (300 artistes). Le salon régional de l’agriculture (intégrant des salons plus
spécialisés Aquitanima et Equitaine), le concours régional des vins d’Aquitaine
(1 000 dégustateurs) et un salon de l’artisanat d’art (5ème édition en 2008, 80
exposants) se tiennent sur ce même site durant la Foire Internationale.
50
D’après une étude réalisée en 1999 par Bernard Julhiet Conseil pour FSCF.
Cf. audition de MM. LECOQ, Président, et MARTIN, directeur général de CEB le 15 avril 2008 et entretien avec
M. DULOUT, directeur de la SBEPEC, le 2 octobre 2008
52
Chiffres CEB – Les chiffres de l’Office de Justification des Statistiques / FSCF donnent 92 526 m2 d’espaces
loués, 1 590 exposants directs, 1 248 firmes représentées et 212 133 entrées pour l’année 2006.
51
Page 58
-
Le Salon grand public Conforexpo consacré à la maison et aux loisirs (sur 85 000 m2)
a tenu sa 48ème édition en 2008, en présence de 850 exposants. Il accueille sur une
dizaine de jours entre 120 000 et 130 000 visiteurs par an. Cette année, il était
couplé au salon Vivons Bois spécialisé sur la construction bois (100 exposants sur 4
jours) et à la 20ème édition du salon des sports associant 70 ligues sportives.
-
L e salon auto-moto (100 exposants sur 30 000 m2) a accueilli en 2007 plus de
67 000 visiteurs sur 9 jours.
-
En 2008, le nouveau salon Viv’Expo, consacré aux modes de vie durables
(alimentation, santé, loisirs et tourisme) initié par une agence de communication
bordelaise (Communica) a drainé plus de 13 000 visiteurs sur 3 jours.
-
L a salon du mariage, organisé par La Maison du Mariage et lancé en 1995,
rassemble chaque année environ 120 exposants sur 3 000 m2 et accueille 8 500
visiteurs.
Salons professionnels
-
La manifestation professionnelle phare de Bordeaux est le salon Vinexpo53, qui
rassemble tous les deux ans vendeurs et acheteurs internationaux du monde du vin
et des spiritueux. La première édition de ce salon remonte à 1981,
concomitamment au salon Vinitech (cf. ci-après). Cette première édition avait
accueilli plus de 520 exposants d’une vingtaine de pays et 11 000 visiteurs. Son
succès s’est par la suite confirmé, au point que d’autres villes ont essayé de le
copier (Paris, Londres…). En 2007, le salon Vinexpo de Bordeaux a occupé 41 000 m2
de surfaces d’exposition. Il a accueilli 2 400 exposants de 45 pays et plus de 50 000
visiteurs (dont un tiers d’étrangers), auxquels il faut ajouter l’ensemble des
personnels mobilisés sur les stands. Chaque jour, Vinexpo reçoit ainsi 30 000 à
35 000 personnes sur le site, auxquelles il faut ajouter les médias (1 300 journalistes
de 53 pays pour Vinexpo 2007). Vinexpo est organisé depuis l’origine par une société
privée dont la majorité des parts est détenue par la CCI de Bordeaux, avec 48
autres actionnaires du monde du vin54. Cette société n’est pas à proprement parler
un organisateur de salons mais une société de services spécialisée dans le secteur
des vins et des spiritueux, qui réalise des études et organise des séminaires
thématiques. Les retombées de ce salon sont très significatives. Ainsi, Vinexpo 2007
à Bordeaux a généré un chiffre d’affaires de 16 millions € et les retombées ont été
estimées à 80 millions €. L’organisation de ce salon rencontre la concurrence avérée
ou potentielle d’autres villes d’expositions françaises (Paris) ou étrangères (Londres
notamment). Toutefois, Bordeaux conserve dans ce domaine, en dépit des limites de
son réceptif, une réelle légitimité et des atouts certains liés à son environnement
(châteaux viticoles, patrimoine…).
-
Dans le même domaine, le salon international Vinitech organisé par Congrès et
Expositions de Bordeaux est quant à lui spécialisé sur les techniques et technologies
vitivinicoles. Créé en 1977, ce salon a évolué au cours des éditions. Couplé dans un
premier temps à Vinexpo (jusqu’en 1991), il s’en est dissocié à partir de 1992 sous
une nouvelle appellation « Sitevinitech », avec 600 exposants et 40 000 visiteurs
(20% d’étrangers). Il a repris sa dénomination d’origine en 1999, avec un
déploiement dans d’autres pays (Chili, Chine). Sa dernière édition bordelaise en
2006 a accueilli plus de 800 exposants sur 80 000 m 2 et près de 40 000 visiteurs (dont
15% d’étrangers). Pour l’édition 2008, près de 700 exposants (dont 22% d’étrangers)
et 1 000 marques sont représentés. Cette année, ce salon a mis particulièrement
l’accent sur l’innovation.
53
Cf. audition de M. Robert BEYNAT, directeur général de Vinexpo, le 3 juillet 2008
Vinexpo emploie 22 salariés. Une filiale Vinexpo Overseas a été créée en 1998 pour l’organisation des éditions
asiatiques (Vinexpo Asia : 3 à Hong Kong et 2 à Tokyo) et nord-Amériques. La dernière édition de Vinexpo Asia a
rassemblé près de 700 exposants issus de 32 pays et accueili près de 9 000 visiteurs et 375 journalistes.
54
Page 59
-
Le salon de l’ATIP, carrefour d’échanges et d’information de l’industrie papetière,
se tient également tous les deux ans à Bordeaux, en alternance avec Grenoble. Sa
dernière édition en 2008 s’est tenue à Bordeaux, couplé pour la première fois à une
convention d’affaires et un séminaire européen. Il a accueilli plus de 2 700 visiteurs
cette dernière année.
-
Aérosolutions est une convention d’affaires spécialisée dans le domaine de
l’aéronautique. Ce rendez-vous bisannuel qui se déroule sur deux jours est organisé
par Congrès et Expositions de Bordeaux en association avec Business Convention
International (BCI). Sa 4ème édition s’est tenue en 2007 en présence de 195
exposants venus de 18 pays. Elle a enregistré plus de 7 000 rendez-vous d’affaires.
Le salon Novibat est organisé par le groupe Point P et vise les professionnels du
bâtiment. En 2008, il a accueilli 250 exposants et 6 000 visiteurs.
Navalmeetings est une nouvelle convention d’affaires sur deux jours consacrée au
secteur des industries nautiques, organisée par les mêmes opérateurs (CEB/BCI).
Une première édition est programmée début mars 2009 à Bordeaux.
-
Les principaux avantages de ce site :
- la superficie d’exposition et le potentiel de surface encore disponible
- l’accessibilité pour les exposants (malgré les phénomènes d’encombrement liés au
trafic sur la rocade bordelaise)
- le « métier » de la structure gestionnaire
Les principales faiblesses :
- la vétusté et les limites techniques de certaines installations qui appellent un saut
qualitatif, notamment s’agissant du Hall n°1, dont la rénovation est au moins
partiellement envisagée (climatisation, puissance électrique).
3.1.2.2
Le Hangar 14 à Bordeaux
Le Hangar 14 est une structure située sur les quais de Bordeaux, dans un ancien entrepôt
réaffecté. Il est géré comme le parc des expositions de Bordeaux par l’association Congrès et
Expositions de Bordeaux. Avec 5 400 m2 sur deux niveaux, il offre un espace adapté à des
salons ou expositions de dimensions plus modeste et peut également être utilisé pour des
réceptions. Parmi les principaux événements accueillis, s’agissant essentiellement de salons
grand public :
-
L e salon du tourisme et des voyages Mahana, également organisé par
Comexposium, rassemble 140 exposants sur 4 000 m2 d’expositions et a accueilli
plus de 13 000 visiteurs en 2008.
Le salon des comités d’entreprise, également organisé par Comexposium (une
centaine d’exposants et moins d’un millier de visiteurs.
Le salon des créateurs et des ateliers d’art organisé par Norexpo (Paris et Lille) a
tenu sa première édition bordelaise en novembre 2008, avec une centaine
d’exposants.
Le salon des antiquaires (80 exposants).
Studyrama, consacré aux études supérieures (250 formations représentées en 2008)
et environ 8 000 visiteurs.
Dans le même esprit, le salon Job Rencontres, consacré aux métiers de la vente et
de la distribution, a enregistré près de 1 000 visiteurs pour sa première édition en
2008.
Salon Vinomedia des vignerons de France, organisé en 2007 (60 exposants, 300
participants).
Le Hangar 14 accueille aussi tous les deux ans Agora, la Biennale d’Architecture, d’Urbanisme
et de Design. Cette manifestation qui se déroule sur trois jours a rassemblé lors de sa dernière
édition en 2008 plus de 23 000 visiteurs.
Page 60
-
L’année 2009 sera également marquée par la création à Bordeaux d’un nouveau
salon professionnel international intéressant le secteur du vin, qui se tiendra sur
ce site du hangar 14. Il s’agit de l’International Wine Travel Market ou IWTM’09,
créé par Reed Expositions avec la CCI de Bordeaux. Il est prévu pour cette première
édition de réunir 150 exposants et 1 000 visiteurs. A noter qu’un salon concurrent
est également initié par la société Vinomedia à Lyon, le salon international de
l’oenotourisme (SILOT).
L’Association Congrès et Expositions de Bordeaux, gestionnaire du Parc des Expositions de
Bordeaux et du Hangar 14 a accueilli en 2007 sur ces deux sites 16 salons professionnels ayant
rassemblé plus de 3 200 exposants et près de 185 000 visiteurs au total. Cette même année, 35
foires et salons grand public ont été accueillis par CEB, mobilisant plus de 5 000 exposants et
générant plus de 960 000 entrées (soit un total de 1 145 000 visiteurs pour les foires et salons).
3.1.2.3
Le parc des expositions du Périgord
Le parc d’exposition du Périgord « Jean Gaillard » créé en 1983 est situé à Marsac-sur-l’Isle à
7 km du centre de Périgueux. Il offre 6 000 m2 de surfaces couvertes réparties entre trois halls
pour une superficie totale de 45 000 m2. Les principales manifestations accueillies sur ce site
sont la Foire Exposition de Périgueux (300 exposants et 60 000 à 65 000 visiteurs) et le Salon
Habitat Expo (près de 200 exposants et plus de 9 000 visiteurs en 2007). Au total, le parc des
expositions de Périgueux a accueilli en 2007 une cinquantaine de manifestations, dont la
Semaine Internationale de Cyclotourisme (15 000 cyclotouristes).
3.1.2.4
Le parc des expositions du Bassin d’Arcachon
Ce parc est situé à La Teste à une dizaine de km du centre d’Arcachon, géré par la société
d’économie mixte SEMEXPO. Il offre une surface couverte de 3 000 m2 et un terre-plein de
12 000 m2 pour une superficie totale de 32 900 m2. En 2007, il a accueilli une vingtaine de
manifestations et 120 000 visiteurs. Parmi les principaux événements : la foire exposition (23ème
édition en 2008), qui rassemble 200 exposants sur 25 000 m2 et 15 000 visiteurs, un salon
professionnel des métiers de bouche et CHR’Expo (200 exposants sur 5 500 m2 en 2007), mais
aussi des salons grand public (en 2008 : salon du bien être, salon des saisonniers, salon des
antiquaires, salon de l’habitat, salon de l’auto, salon des écotechnologies, salon animalier…).
3.1.2.5
Espaces d’expositions dans les Landes
Il n’existe pas à proprement parler d’espace spécifique dédié à l’accueil de salon dans les
Landes, sinon le hall de Nahuques à Mont-de-Marsan, qui offre une surface couverte de
4 000 m2. Cet espace accueille notamment tous les deux ans le salon Foie Gras Expo, salon
national professionnel des filières avicoles et palmipèdes à foie gras (une centaine d’exposants
sur 5 000 m2 dont 4 000 m2 couverts, 12 000 visiteurs français et étrangers en 2007). La
prochaine édition de ce salon se tiendra en 2009.
3.1.2.6
Les parcs d’exposition Lot-et-Garonnais
Le principal espace du département dédié aux salons et foires est le parc d’expositions
d’Agen, situé à proximité du centre-ville et de l’autoroute A62 Bordeaux-Toulouse55. Ce parc qui
s’étend sur une superficie totale de 40 000 m2 offre une surface couverte de 8 000 m2 à 15 000
m2, répartis sur plusieurs espaces : un hall de 3 400 m2 (hall Villeneuve), un hall de 2 000 m2
(hall Marmande), un chapiteau toile de 1 800 m2, un espace Agora de 1 730 m2 qui peut être
recouvert et un hall destiné davantage aux réunions (hall Nérac). La zone de stationnement
couvre 10 000 m2. Une demi-douzaine d’hôtels est localisée à proximité immédiate du parc
d’expositions, totalisant 320 chambres.
55
Cf. audition de M. Jean-Alain MARIOTTI, vice-président de l’ACFCI et président de la CCI du Lot-et-Garonne,
le 2 octobre 2008
Page 61
Le parc d’expositions d’Agen accueille une dizaine de manifestations chaque année. Parmi les
principaux événements, il faut mentionner le Salon professionnel International des Fruits et
Légumes (SIFEL). Ce salon annuel, organisé par Agen Expo Congrès et Orgagri SIFEL, a
rassemblé lors de sa dernière édition 2008 près de 390 exposants issus de 12 pays et accueilli
plus de 15 000 visiteurs sur trois jours provenant de 22 pays. Dans ce cadre, des rencontres
internationales se sont concrétisées par 300 rencontres d’affaires, intéressant plus de 130
exposants. Un rapprochement de ce salon avec Vinitech est envisagé dès 2009. Un nouveau
salon consacré à l’agriculture durable et biologique pourrait lui succéder, à l’initiative du
Conseil Régional d’Aquitaine. S’agissant des manifestations grand public, la Foire exposition
d’Agen réunit près de 200 exposants et accueille selon les années entre 30 000 et 35 000
visiteurs. Le salon Habitat-Déco-jardin regroupe 120 à 130 exposants et touche plus de 10 000
visiteurs. Plus modestes, les Journées Bien-Etre attirent une centaine d’exposants et plus de 5
300 visiteurs par an. Le nombre total de visiteurs accueillis dans les foires et salons du parc des
expositions d’Agen est estimé à 90 000 chaque année.
Il existe en Lot-et-Garonne un autre parc d’exposition à Villeneuve-sur-Lot (le parc des
expositions Georges Lapeyronie), propriété du Syndicat Intercommunal Groupement
d’Urbanisme du Villeneuvois, exploité par la municipalité de Villeneuve-sur-Lot. La ville de
Marmande dispose également d’un espace expo de 4 600 m2, dont 1 600 m2 aménagés. Ces deux
dernières structures restent néanmoins mobilisées essentiellement pour des manifestations
locales et/ou culturelles.
3.1.2.7
Le parc d’exposition de l’agglomération paloise
Ce parc d’exposition, situé en plein centre-ville, a été créé à l’initiative de la municipalité et
de la CCI de Pau au début des années 1960. Il couvre aujourd’hui une superficie totale de 50 000
m2 dont 12 830 m2 de surfaces couvertes, réparties entre 7 halls (de 210 m² à 4 160 m² pour le
plus grand). Chaque année, ce parc accueille une centaine de manifestations diverses, dont une
vingtaine de salons et foires. Parmi les plus importantes, on peut mentionner la Foire de Pau
qui a tenu sa 60ème édition en 2008 (350 exposants, près de 80 000 visiteurs), le Salon de
l’Habitat (280 exposants, environ 20 000 visiteurs), le salon Asphodèle des produits bio, des
alternatives écologiques et de l’habitat sain (250 exposants, 15 000 visiteurs56), le salon
professionnel agricole SITELIS (280 exposants, près de 8 000 entrées professionnelles), le salon
de l’auto (une cinquantaine de marques automobiles représentées, 11 000 visiteurs).
L’ensemble des manifestations accueillies sur le parc des expositions de Pau attirent 450 000
personnes chaque année.
3.1.2.8
Espaces d’exposition sur la Côte basque
Bayonne ne dispose pas à proprement parler de parcs des expositions, mais plusieurs espaces de
la ville accueillent des manifestations professionnelles et/ou grand public (dont l’espace « Pont
Grenet »). Ainsi, le salon Solutions Maison, organisé par la société Expomedia basée à Anglet,
rassemble ici 230 exposants et attire 16 000 visiteurs. Le salon Vivrexpo, organisé par cette
même société, a regroupé pour sa première édition 110 exposants et accueilli 7 300 visiteurs. Le
salon Innobat, également produit par Expomedia, a rassemblé pour sa 16ème édition 125
exposants et plus de 4 700 visiteurs.
A Biarritz, le principal espace dédié aux expositions est le centre de congrès Bellevue, qui offre
des espaces disponibles en rez-de-chaussée (rotonde, salle Atlantique, 1 200 m2) ou en étage
(espace muséal et salle des Vagues). En 2009, un nouvel espace d’exposition ouvrira ses portes à
proximité de l’aéroport de Biarritz-Parme57. Cette structure (la Halle d’Iraty) offrira une
superficie de 8 000 m² répartis sur trois espaces : deux salles de 2 600 m² chacune et une
terrasse d’exposition.
D’autres sites d’exposition accueillent des manifestations dans la région frontalière voisine en
Gipuzkoa (ex : FICOBA à Irun - superficie totale de 70 000 m2, dont 5 000 m2 couverts et 7 500
m2 d’espaces extérieurs aménagés pour des expositions).
56
57
Ce salon est signataire de la charte éthique des foires et salons écologiques, biologiques et alternatifs.
Cf. audition de M. Olivier LÉPINE, directeur général de Biarritz Tourisme, le 25 mars 2008
Page 62
Cet état des lieux ne prétend pas à l’exhaustivité. Il atteste néanmoins de la diversité
des sites d’expositions en Aquitaine. De nombreuses manifestations locales sont ici
organisées sur des espaces publics mis à disposition par les collectivités. Cela peut
concerner quelques salons de rang national voire européen (tel Forexpo organisé cette
année sur le site de la technopôle Bordeaux-Montesquieu à Martillac, à proximité de
Bordeaux). Ces manifestations, quelle que soit leur importance, permettent à des
entreprises ou à des producteurs d’entretenir un contact direct avec le client final. Les
foires ont donc fondamentalement une vocation commerciale. Elles constituent des
supports de promotion et de vente de produits et/ou services proposés par des
entreprises.
L’objectif des salons est souvent plus ciblé et spécialisé. Ils ont également en partie
une portée commerciale, notamment les salons grand public. Ils offrent parallèlement
des temps d’échanges et de rencontres entre professionnels d’un même secteur. Ce
sont des supports pertinents de veille technologique et d’observation des tendances
des marchés.
Pour les PME en France, les salons constituent la première étape de leur
développement à l’export58. Ils constituent aussi des outils permettant de promouvoir
le dynamisme économique d’une région, dans des domaines déterminés. Ce dernier
aspect touche plus spécifiquement les salons professionnels, comme en témoignent de
multiples exemples, dont ceux tirés de l’expérience Aquitaine et mentionnés dans ce
panorama de l’offre. Ce segment particulier des salons professionnels offre un axe
potentiel de développement du tourisme d’affaires en région. En effet, les principaux
salons vecteurs d’image sur le plan économique développés dans la région concernent
des secteurs dans lesquels le territoire est légitime, du fait de son histoire
économique, des savoir faire mis en œuvre ou encore de l’intérêt des recherches
conduites et de leurs applications en termes d’innovation dans les entreprises… Ceci
explique le succès de certains salons, que ce soit dans le domaine des vins (Vinexpo,
Vinitech, demain IWTM…), du bois ou de la forêt (Forexpo, ATIP) ou de l’aéronautique.
Or, notamment dans le cas d’agglomérations telles que Bordeaux ou Pau, compte-tenu
de l’évolution de leur environnement économique et scientifique, on peut considérer
que des opportunités subsistent d’affirmation de leur image et de leur attractivité par
la création ou la captation d’événements professionnels ciblés (ex : sur le laser et la
photonique, sur l’exploitation du sous-sol, sur la maintenance aéronautique militaire,
sur certaines technologies de communication, sur les matériaux composites…).
L’intérêt de telles manifestations est leur caractère récurrent, et par conséquent,
outre les retombées à optimiser du point de vue de l’image économique (par exemple
en lien avec les pôles de compétitivité), leurs effets sur l’activité des professionnels de
la chaîne réceptive (DMC, organisateurs de salons, hôtellerie, traiteurs et restaurants,
agences d’hôtesses, guides…).
58
Cf. rapport d’information sur le développement en France des Foires, salons et congrès présenté par Jean-Paul
CHARIÉ – Assemblée Nationale, janvier 2006
Page 63
3.1.3 L’accueil de séminaires et autres réunions d’entreprises
Ce segment du tourisme d’affaires recouvre un ensemble de réunions et manifestations
que peut tenir une entreprise59, destinées à la fois à ses collaborateurs, à ses
partenaires et clients. Cela recouvre une gamme très étendue de rencontres de 10
personnes à plus de 300 pour les conventions des grands groupes : séminaires,
convention, board-meeting, lancement de produit, incentive…
Le principal trait commun à ces rencontres est qu’elles concernent des groupes, ce qui
implique une gestion appropriée de l’offre réceptive (capacités, services ou
prestations).
Ce marché est particulièrement recherché par les acteurs du tourisme réceptif (de
l’agence réceptive ou DMC aux centres de congrès, en passant par les établissements
hôteliers et agences événementielles). En effet, c’est celui qui génère le plus de
réunions d’affaires. Le marché national est très concentré, 70% de la demande
émanant d’entreprises dont le siège social est en Ile-de-France (cf. chapitre 2.2.2.4).
3.1.3.1
L’accueil de séminaires et autres réunions dans l’hôtellerie en Aquitaine
L’Aquitaine compte près de 1 100 établissements en hôtellerie homologuée et hôtellerie de
chaîne. Plus de 40% de ces établissements proposent des salles de réunion et/ou de séminaire.
Globalement, l’offre hôtelière régionale totalise environ 800 salles pour séminaires ou réunions.
Cette offre globale peut être décomposée comme suit :
Répartition de l'offre hôtelière en salles de réunions
et séminaires par taille
7%
3%
15%
46%
La Gironde concentre plus de 40 % de
cette offre, suivie des PyrénéesAtlantiques (un peu plus du quart), des
Landes et de la Dordogne à part égale (13
%) puis du Lot-et-Garonne (7%).
Les cartes en pages suivantes donnent la
répartition des salles sur le territoire
régional, en fonction de leur capacité
d’accueil.
29%
moins de 20 pers
21 à 50 pers
101 à 200 pers
plus de 200 pers
51 à 100 pers
59
Ici entendue dans son acception la plus large : entreprises quel que soit leur statut, administrations de l’Etat et
des collectivités territoriales.
Page 64
Page 65
(Traitement CESR d’Aquitaine sous MapInfo 5.0 à partir des fichiers CRTA et informations commerciales
des établissements accessibles sur Internet.)
Parmi les établissements aquitains indépendants adossés à des chaînes
volontaires, le réseau le plus important est celui des Logis de France. Parmi
ceux-ci, une soixantaine déclare un équipement en salle(s) de séminaire, soit
près des deux tiers. Ce taux relativement élevé masque toutefois des réalités
très inégales quant à la nature et à la qualité des prestations proposées. Dans
nombre de cas, des salles de réception sont qualifiées en salles de séminaires ou
de réunions, sans toujours réunir les conditions d’équipement et de service
réellement adaptées à la clientèle « affaires ». Ce taux est comparable à celui
constaté dans une étude récente conduite au plan national60. Celle-ci met plus
largement en évidence l’importance de la clientèle d’affaires pour l’équilibre
économique des entreprises hôtelières, 47% de leur clientèle reposant sur une
clientèle individuelle d’affaires. Plus précisément, cette même enquête révèle
que 57% des établissements reçoivent des « commerciaux », 29% des
« individuels affaires » et 12% des séminaires. Ces résultats soulignent l’écart
entre l’offre théorique proposée (67% ont des salles de réunions ou assimilées)
et la réalité du marché. Il est également précisé que les deux tiers des hôtels
qui accueillent une clientèle affaires sont localisés dans le centre ou en
périphérie d’une ville, petite ou grande. Pour l’Aquitaine, on ne dispose pas de
données relatives aux clientèles aussi précises sur cette catégorie des
établissements indépendants.
60
« Enquête économique sur la petite hôtellerie française » réalisée auprès de 200 hôtels indépendants
par Coach Omnium pour le compte du Comité pour la Modernisation de l’Hôtellerie Française – 2008.
Page 66
Le développement de la clientèle affaire est une préoccupation des
professionnels de l’hôtellerie en Aquitaine, compte-tenu de l’extrême
saisonnalité de la fréquentation touristique de villégiature, comme en attestent
les propos tenus par les représentants de la profession devant la Commission61.
C’est une condition souvent nécessaire à la rentabilité des établissements, dont
doit tenir compte la dynamique de rénovation et d’adaptation de l’offre
hôtelière. A l’échelle régionale, 44% de la fréquentation des établissements
hôteliers en Aquitaine repose sur les clientèles d’affaires, ce qui représente 3,8
millions de nuitées (2007). Ce taux est encore plus marqué durant certains mois
hors de la pleine saison touristique (60% et plus entre novembre et mars).
Répartition mensuelle des nuitées dans l’hôtellerie d’Aquitaine et part des
nuitées d’affaires en 2007.
1400000
1300000
1200000
1100000
1000000
900000
800000
700000
600000
500000
400000
300000
200000
100000
0
Moyenne sur l'année :
AQUITAINE 43,8%
Total nuitées affaires :
3 781 404
16,8
29,2
41,8
49,5
47,3
46,1
51,6
57,8
AutNuit
57,0
Se
pt
O
ct
ob
r
N
ov e
em
br
e
M
ai
Ju
in
Ju
ille
t
M
nv
ie
ar
s
Av
ril
r
66,1 61,8
Ja
NuitAff
60,7
Les mois de juin, septembre, octobre et mai sont les plus importants en
volume de nuitées générées par les clientèles d’affaires.
Total nuitées affaires dans l'hôtellerie aquitaine
500000
442002
450000
400000
350000
307250
300000 251795
238886
250000
345683
329568
416527
379089
322397
300245
217937
230025
200000
150000
100000
50000
Se
pt
O
ct
ob
re
N
ov
em
br
e
Ju
ille
t
Ju
in
M
ai
Av
ril
ar
s
M
Ja
nv
ie
r
0
Une analyse plus fine à l’échelle des principales villes de tourisme d’affaires de la région
(Bordeaux, Pau, Biarritz, Agen, Arcachon, Périgueux) fait ressortir que celles-ci attirent plus
61
Cf. audition de MM. ERNANDORENA, GAILLAC, HEGUY, représentant de l’Union des Métiers et des
Industries de l’Hôtellerie, lors de la réunion du 10 septembre 2008.
Page 67
de 36% de la clientèle d’affaires régionale en hôtellerie, dont 22% pour la seule ville de
Bordeaux (près de 820 000 nuitées). Ce qui signifie que près des deux tiers de cette
fréquentation « affaires » se réalise à proximité (grandes agglomérations) et dans les autres
villes de la région (ex : Dax, Sarlat …). À la diffusion de l’offre réceptive régionale (cf.
carte) répond donc, au moins pour partie, une répartition assez large de la fréquentation
liée au tourisme d’affaires, s’agissant en l’occurrence surtout de la clientèle d’affaires
individuelle.
À Bordeaux, 62,5% de la fréquentation hôtelière totale repose sur la clientèle d’affaires
(données 2007). Ce taux atteint ou dépasse les 70% durant le premier semestre et le dernier
trimestre de l’année. À Pau, ce taux frôle 66% sur l’année, avec des « pointes » supérieures
à 75% en octobre et janvier, voire au-delà de 80% en février et mars. À Biarritz, si le marché
de la clientèle d’affaires est important, sa part dans la fréquentation des établissements est
plus modérée (25% à 30% sur l’année). Ce taux est comparable à Arcachon, mais sur un
volume de nuitées 2 à 3 fois moins important. À Agen, la part de la clientèle d’affaires
atteint 61% sur l’année, particulièrement élevée en octobre, janvier et mars (supérieur à
75%). Bien que moins marqué, le constat pour Périgueux (54%) fait apparaître des taux
atteignant ou dépassant 70% en mars, janvier et novembre. La situation de Bordeaux est
assez voisine de celle observée pour d’autres grandes villes françaises telles que Lille
(63,5%), Nantes (68%), Toulouse (66%) ou Lyon (63,5%). Toutefois, les indicateurs d’activité
(RevPar) de Bordeaux s’avèrent très en deçà de ceux constatés pour d’autres grandes villes
françaises, ce qui témoigne de difficultés spécifiques relatives aux performances de
Bordeaux en matière hôtelière et plus largement à son attractivité62.
Parmi les principaux établissements positionnés sur ce segment des séminaires, réunions
voire conventions (cf. chapitre 3.1.1), figurent bon nombre d’établissements haut de
gamme (3 et 4 étoiles) de l’hôtellerie de chaîne. Il s’agit notamment des établissements
adossés au groupe Accor (Mercure, Novotel, Sofitel et plus exceptionnellement Ibis),
présents notamment en Gironde (agglomération bordelaise et Arcachon) et sur la Côte
basque (Biarritz, Bayonne).
C’est également le cas du Regent Rezidor de Bordeaux63. Parmi les hôtels indépendants,
éventuellement affiliés à des chaînes volontaires, il faut mentionner le Burdigala à
Bordeaux (1 amphithéâtre de 120 personnes et 4 salles de 20 à 80 personnes), l’hôtel
résidence Le Trianon à Arcachon et le Domaine de Fompeyre à Bazas (désormais rattaché au
groupe Mona Lisa Hôtels et résidences). Sur la Côte basque, l’Hôtel du Palais, le Domaine de
Francon à Biarritz, l’Hôtel Chantaco de Saint Jean-de-Luz, l’hôtel du golf de Chiberta à
Anglet et l’hôtel Serge Blanco à Hendaye offrent également des équipements et des
prestations de haut niveau. A Pau, l’Hôtel du Parc Beaumont est positionné sur ce même
type de prestation (2 salles modulables de 25 à 100 personnes en format réunion). En
Dordogne, on peut citer le Château des Vigiers à Monestier ainsi que le Domaine de
Rochebois à Vitrac. Dans les autres départements enfin, figurent dans ce type
d’établissements le château de Lassalle à Laplume en Lot-et-Garonne et l’hôtel Best
Western Calicéo de Saint-Paul-lès-Dax dans les Landes.
3.1.3.2
L’accueil de séminaires dans les autres structures d’hébergement
Outre les structures hôtelières classiques, d’autres types d’hébergement proposent des
formules d’accueil de séminaires résidentiels. C’est par exemple le cas de certaines
résidences de tourisme. Parmi celles-ci, le Quality Suites de Bordeaux-Mérignac (250 suites
de niveau 4 étoiles), situé à proximité de l’aéroport, qui dispose de 4 salles pour
séminaires.
62
Cf. étude Deloitte réalisée pour le compte de la CCI de Bordeaux en 2008.
Cet établissement haut de gamme (4*L) récemment ouvert sur Bordeaux n’a que quelques mois d’activité. La
clientèle d’affaires représente 55% de sa fréquentation, 40% sous forme de groupes (lancement de produits,
incentives, séminaires résidentiels). Il dispose de 13 salles de réunion dont une pouvant accueillir 250 personnes
et de 4 foyers pour une surface totale de 1 000 m 2 (Entretien avec Mme Léna LALANNE, directrice commerciale
du Regent Bordeaux le 7 novembre 2008).
63
Page 68
La clientèle d’affaires représente 85% de l’activité de cet établissement, à la fois en raison
de la proximité de l’aéroport et d’un tissu très dense d’entreprises implantées dans les
zones d’activité adjacentes. Sur la Côte basque, plusieurs résidences Maeva, Pierre &
Vacances proposent des prestations d’accueil de séminaires résidentiels. A Biarritz, il s’agit
de la résidence Eugénie (89 chambres, 2 salles de réunion jusqu’à 150 personnes). A Bidart,
la résidence Ilbarritz (100 chambres, 4 salles de réunions jusqu’à 85 personnes) offre un
même type de prestation. La résidence Sokoburu d’Hendaye (102 chambres) dispose de 5
salles pour une capacité maximale de 120 personnes. A Vieux-Boucau Port d’Albret, la
résidence Maeva « Le Boucanier » (237 appartements) propose 6 salles d’une capacité
maximale de 140 personnes. En Gironde, on peut rappeler l’existence du domaine de
Fompeyre, passé sous le contrôle de Mona Lisa Hôtels et Résidences (50 chambres, 8 salles
de réunion avec une capacité unitaire maximale de 100 personnes). Dans les Landes, le
village Pierre & Vacances de Moliets (414 appartements, 162 maisons), avec 10 salles à
disposition, permet l’accueil de réunions jusqu’à 300 personnes.
L’Aquitaine est l’une des principales régions françaises d’implantation de villages de
vacances. Certains d’entre eux offrent des formules de séjour adaptées aux réunions
d’entreprises, intégrant la location de salles. En Gironde, c’est notamment le cas du village
Relais Soleil de Carcans-Maubuisson (100 chambres), qui dispose d’une dizaine de salles de
réunion, dont une salle pouvant accueillir jusqu’à 200 personnes. Sur la côte landaise, les
villages Belambra (VVF) « Les Tuquets » de Seignosse-le-Penon (52 chambres et 264
appartements de 2 chambres, 12 salles dont 1 d’une capacité maximale de 400 personnes)
et celui du « Domaine de Pinsolle » à Vieux-Boucau (120 chambres et 56 appartements, 15
salles jusqu’à 250 personnes). En Lot-et-Garonne, le Relais du Moulin Neuf (Cap France) à
Barbaste propose 6 salles jusqu’à 160 personnes.
Plusieurs châteaux viticoles ou historiques (avec
ou sans chambres)64 et certains hébergements de
t y p e chambres d’hôtes p e u v e n t
exceptionnellement offrir des prestations
permettant la réception de groupes en séminaires
(cf. carte). Dans le seul département de la
Gironde, pas moins de 70 propriétés viticoles
dans des vignobles prestigieux offrent une
prestation d’accueil de séminaires avec mise à
disposition de salles. En Dordogne, très peu parmi
la quarantaine de châteaux historiques proposent
des locations de salles. On peut citer les
châteaux de Chabans (Saint-Léon-sur-Vézère),
d’Hautefort, de Jumilhac ou encore celui de
Fénelon (à Sainte-Mondane). En Aquitaine, 5
exploitations du réseau « Bienvenue à la Ferme »
offrent des salles de réunions65.
64
Cf. par ailleurs « Guide 2008 des salles de réunions » édité par Bordeaux Réunions.
Il s’agit des châteaux Beaulé, Courtade-Dubuc, de Jayle et de la Ferme du Moulinat en Gironde, du Moulin de
Feuyas en Dordogne.
65
Page 69
3.1.3.3
L’accueil de séminaires dans les centres de congrès
La plupart des principales structures de congrès de la région (cf. 3.1.1) disposent d’installations
permettant l’accueil de séminaires et/ou réunions d’entreprises. Ce segment de marché est
d’autant plus indispensable qu’il offre une diversification intéressante à l’accueil de
manifestations de plus grande importance et contribue de ce fait à la rentabilisation des
équipements. Les tendances décrites précédemment du marché des réunions d’entreprise (cf.
2.2.2.4) confirment cette réalité, d’autant que les difficultés économiques actuelles pourraient
se traduire par un durcissement du marché des conventions au profit de réunions plus
restreintes sous forme de séminaires. Ceci explique sans doute les ajustements stratégiques
adoptés par certaines destinations de congrès de la région (cf. 3.2.2).
3.1.3.4
L’accueil de séminaires dans les autres lieux
La diversité des sites d’accueil de séminaires est encore plus forte que celle constatée pour les
congrès ou colloques, du fait du volume plus restreint de participants qui permet d’accéder à
des lieux de capacité plus modeste et donc plus nombreux et répartis sur le territoire. Outre les
sites déjà mentionnés dans la rubrique des congrès, on peut, par exemple, évoquer des réunions
à bord de bateaux de promenade (ex : bateaux croisières Burdigala sur la Garonne à Bordeaux).
Autre alternative : le séminaire dans un parc naturel régional : l’écomusée de Marquèze du Parc
Naturel Régional des Landes de Gascogne, offre un équipement doté d’un auditorium avec salle
de vidéoconférence (jusqu’à 150 places maximum), ainsi que la Maison de la Nature du Bassin
d’Arcachon au Teich.
Parmi les structures les plus atypiques d’accueil de séminaires, on peut mentionner ici la
Winery, lieu construit autour d’un concept original et ludique de découverte des vins. Située à
une vingtaine de km de Bordeaux et de son aéroport, la Winery peut accueillir des séminaires
de 10 à 200 participants (avec amphithéâtre). Un restaurant est intégré à cette structure, qui
propose diverses activités autour du thème du vin (dont le « signe œnologique »®). En une
année, elle a ainsi organisé 160 manifestations d’entreprises. Sur la Côte basque, le Musée de la
Mer et le Club du Biarritz Olympique disposent également de salles de réunions (capacité
maximale respective de 350 places et de 500 places).
3.1.4 L’accueil d’incentives ou voyages de motivation
Le marché des incentives purs est en recul, les entreprises qui l’utilisent afin de
récompenser ou stimuler leurs collaborateurs ayant tendance à les associer à d’autres
types de réunions (séminaires, conventions). Or, l’Aquitaine se caractérise par une
très grande diversité de ses patrimoines (naturels, culturels) et de son offre en
activités de loisirs. L’objet n’est pas ici d’en faire un inventaire complet, mais plutôt
d’offrir quelques exemples illustrant cette réalité.
La plupart des agences réceptives (DMC) implantées dans la région (une vingtaine en
Aquitaine, dont une demi-douzaine membre du conseil exécutif des agences
réceptives du SNAV – DMC France)66 proposent des activités en accompagnement de
séminaires, pré ou post-congrès ou en organisation d’incentives. Elles sont toutes
localisées en Gironde et Pyrénées-Atlantiques. Certaines de ces agences sont très
spécialisées, notamment celles travaillant sur le marché de l’oenotourisme (Agence
des Grands Crus, Vitivinitour, Saint-Emilion Excellence, Bordeaux Saveurs Voyages,
Bordeaux Label…). La plupart des agences réceptives girondines proposent des visites
et activités autour du vin et de la gastronomie (ex : stages cuisine), mais également
des activités sportives (golf, surf). Les agences réceptives du Pays Basque (Biarritz for
Events, Passion Côte Basque, Pays Basque Privilège, Sud Emotion, Terres Basques, Le
Tourisme Basque) offrent une gamme aussi étendue de produits (golf, surf, rafting,
pelote basque, 4x4, VTT, accrobranche , rallyes en 2CV…).
66
BSV, Grouptour, Le Tourisme Basque, VS Voyages, Puzzle Evasion, Vidal Voyages.
Page 70
Les activités basées sur le bien-être (thalassothérapie, vinothérapie) et sur le golf
sont également très présentes, notamment dans certains établissements hôteliers
haut de gamme (ex : Hôtel des Sources de Caudalie en Gironde, hôtel golf et spa du
Médoc, hôtel Serge Blanco à Hendaye, hôtel golf des Vigiers en Dordogne…).
3.1.5 Le tourisme de découverte économique
Cette forme de tourisme constitue un volet à part de ce que l’on désigne
habituellement par tourisme d’affaires. Pour la plupart des opérateurs, il n’est pas
considéré comme l’un de ses segments en tant que tel, mais comme une branche
connexe du tourisme de loisirs. Le parti pris dans le cadre de ce rapport peut donc
apparaître iconoclaste, toutefois, il a été convenu d’intégrer cet ensemble pour au
moins deux raisons :
-
-
La finalité pour les entreprises – Tout comme la participation à certaines
manifestations professionnelles (foires et salons notamment), le tourisme de
découverte économique constitue pour les entreprises un moyen de
promotion de leur savoir faire (ou de leur activité) et d’accès plus direct à
leur clientèle (sinon à leurs futurs collaborateurs). L’événement n’est donc
pas considéré comme objectif ultime dans le cadre de ce travail mais bien
comme un support au service des entreprises, mobilisant un certain nombre
de prestataires et d’équipements.
La nature des « clientèles » - C’est ce qui différencie le plus les marchés du
tourisme d’affaires de celui du tourisme de découverte économique. Ce
dernier repose essentiellement sur la découverte par des vacanciers durant
leur séjour de produits et de savoir-faire d’une entreprise industrielle,
artisanale ou agricole. Pour autant, une partie de cette clientèle (21%
d’après l’enquête conduite par l’ACFCI) visite les entreprises avec une
motivation professionnelle et non de simple découverte.
En Aquitaine, le tourisme de découverte économique mobilise essentiellement les
entreprises artisanales et les exploitations agricoles, plus rarement les entreprises
industrielles.
3.1.5.1
Une implication déjà ancienne dans le secteur agricole et qui se déploie dans
le monde du vin
Historiquement, ce sont les professionnels de l’agriculture qui ont le plus tôt
développé en Aquitaine des services d’accueil sur l’exploitation désormais présentés
sous les marques « Bienvenue à la Ferme » et, plus accessoirement « Accueil
Paysan ». Ces deux réseaux rassemblent plus de 600 agriculteurs en Aquitaine (582
dans le réseau Bienvenue à la Ferme et une quarantaine dans le réseau Accueil
Paysan). Dans cet ensemble, les activités de vente de produits à la ferme sont les
plus pratiquées, mobilisant près de 400 agriculteurs (cf. carte page suivante). En
outre, ces derniers organisent plusieurs salons et foires en Aquitaine. Les plus
importants :
-
le Salon Régional de l’Agriculture et Aquitanima à Bordeaux, organisés chaque
année durant la Foire Internationale de Bordeaux (plus de 300 000 visiteurs),
le Salon International des Fruits et des Légumes (SIFEL) à Agen (15 000
visiteurs),
le salon Foie Gras Expo à Mont-de-Marsan (12 000 visiteurs).
Ils participent en outre à d’autres manifestations d’envergure en région, telles que
Vinexpo et Vinitech.
Page 71
De nombreuses foires et manifestations locales sont organisées en Aquitaine
mettant en valeur les productions agricoles et alimentaires régionales : foire aux
vins (Sigoulès), fête de l’écrevisse (Saint-Jory-de-Chalais), foire du vin et du
fromage (Langon, Lesparre), quai des vins (Pauillac), fête de l’asperge (Etauliers),
fête de l’agneau (Pauillac), fête de la lamproie (Sainte-Terre), Festivolailles (SaintSever), fête de l’Armagnac (Labastide d’Armagnac), Tomato fiesta (Marmande),
foire aux fruits (Prayssas), manifestation du pruneau (Villeneuve-sur-Lot) et foire au
pruneau (Saint-Aubin), foire à la fraise, aux fleurs et aux vins (Sainte-Bazeille), foire
au fromage (Laruns), fête de l’estive (Saint-Palais), fête des bergers (Aramits), fête
du fromage (Bedous), fête du cidre basque (Bayonne), fête du sel (Salies-de-Béarn)
…
Les professionnels régionaux de l’agriculture67 sont également présents sur des
salons hors de l’Aquitaine, dans le cadre de la promotion des productions agroalimentaires régionales sous l’égide de l’Association Aquitaine pour la Promotion des
Produits Agro-alimentaires (AAPRA), avec le soutien important du Conseil Régional
d’Aquitaine. Parmi ces salons, il faut notamment citer le Salon International de
l’Agriculture (SIAL) qui se tient tous les ans à Paris (près de 600 000 visiteurs).
L’une des principales filières de
production concernée par le tourisme de
découverte économique dans le secteur
agricole est celle du vin. Compte-tenu de la
très grande diversité et richesse de son
patrimoine vitivinicole, mais aussi du nombre
important de prestataires intéressés
(viticulteurs et/ou propriétés viticoles, caves
etc…), l’Aquitaine dispose encore d’un très fort
potentiel de valorisation dans ce domaine, ce
que confirment d’ailleurs plusieurs prestataires
et agences réceptives spécialisées en région.
Afin de promouvoir le développement de
l’œnotourisme, le Conseil Régional d’Aquitaine
a impulsé une politique « Destination
Vignobles » déclinée sur quatorze territoires68,
également relayée par le Comité Régional du
Tourisme d’Aquitaine. D’autres initiatives
d’organisation de l’offre ont été engagées en
Gironde, notamment « Vignobles et Chais en
Bordelais » à l’initiative du Comité
départemental du tourisme, qui rassemble plus
de 630 professionnels (540 viticulteurs, mais
aussi une soixantaine d’ostréiculteurs et
aquaculteurs, des conserveurs, apiculteurs et
éleveurs de volailles). Au Pays basque,
l’association des producteurs fermiers Idoki
rassemble 80 agriculteurs. En Dordogne, il
existe une route de la noix, qui concerne une
dizaine de producteurs périgourdins (d’autres
producteurs étant localisés en Corrèze et dans
le Lot).
67
Cf. contribution de la Chambre régionale d’agriculture d’Aquitaine.
Bergerac, Bordeaux, Buzet, Chalosse-Tursan, Duras, Entre-Deux-Mers, Graves-Sauternes, Haute-Gironde,
Irouléguy, Jurançon, Libournais, Madiran, Marmandais, Médoc.
68
Page 72
La Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux participe à un réseau
international de grandes régions viticoles, le réseau des Capitales des Grands
Vignobles (Bilbao, Bordeaux, Le Cap, Florence, Mayence, Mendoza, Porto, San
Francisco) qui organise chaque année un concours international (« Best of Wine
Tourism ») destiné à récompenser et mettre en valeur les initiatives originales de
certains viticulteurs ou professionnels du vin en matière d’accueil de visiteurs. Ce
concours fait l’objet de présélections nationales. Le Château Haut Bailly a ainsi
obtenu en 2008 le « Best of d’Or » international dans la catégorie « organisation
d’événements » (séminaires avec salle de 120 personnes, réceptions…). Dans la
région bordelaise, on dénombre une trentaine de sites remarquables (châteaux et
propriétés viticoles, autres sites viticoles) participant à ce réseau. Le Club « Best
of Wine Tourism » de Bordeaux rassemble près de 90 membres, professionnels et
institutionnels du vin et du tourisme. En Gironde, on estime à 14 000 le nombre de
visiteurs ayant visité un site d’œnotourisme en 2008. Certaines caves coopératives
accueillent plusieurs dizaines de milliers de visiteurs chaque année (plus de
120 000 visiteurs par an à la cave de Buzet, ou encore celle de Jurançon
notamment). D’autres types de productions agricoles spécifiques font l’objet d’une
valorisation touristique par les producteurs qui ouvrent leur exploitation ou
établissement à la visite (ex : éleveurs de volailles, producteurs de fruits et
légumes, apiculteurs, aquaculteurs dont ostréiculteurs et éleveurs de truites ou
d’esturgeons…).
3.1.5.2
Une activité déterminante pour de nombreuse entreprises artisanales
Le tissu des entreprises artisanales est clairement intéressé par le tourisme de
découverte économique en Aquitaine. Même si les données restent encore
parcellaires, l’impact de cette forme de tourisme est incontestable en particulier
pour les TPE artisanales de l’agro-alimentaire, les métiers d’art69 et certaines
activités de service (ex : taxis, standistes, traiteurs, fleuristes…).
Dans le domaine agroalimentaire, il existe un réseau
régional des « Artisans Gourmands » géré par les Chambres
de Métiers, qui fédère une
centaine d’entreprises en
Aquitaine. Seuls les artisans
respectant les termes d’une
« charte d’engagement » participent à ce réseau. Cette
charte comporte des conditions
relatives à la nature des
produits et au savoir-faire, à
l’environnement commercial, à
l’accueil de la clientèle (dont
dégustation gratuite des
produits proposés), les conditions de vente, l’implication
dans une dynamique collective.
69
L’annuaire national de la Société d’Encouragement aux Métiers d’Art répertorie 120 artisans d’art en Aquitaine
sur un peu plus de 2 100 enregistrés au niveau national.
Page 73
Concernant les artisans d’art, une étude récente réalisée à la demande du Conseil
Régional70 recense plus de 2 000 de professionnels des métiers d’art en Aquitaine,
exerçant principalement dans une vingtaine de métiers. 120 figurent dans le
répertoire national de la Société d’Encouragement aux Métiers d’Art (SEMA).
L’étude du Conseil Régional met en évidence que les principaux modes de
commercialisation de leur production sont la vente directe dans l’atelier (70% des
cas). Ils mobilisent aussi fortement les foires et salons grand public (66%). Selon les
réponses obtenues lors de l’enquête réalisée, les professionnels interrogés
continuent de plébisciter ces formules, auxquelles s’ajoute désormais le support
d’Internet.
Moins d’une dizaine d’entreprises artisanales d’Aquitaine71 sont référencées dans la
liste des Entreprises du Patrimoine Vivant mis en place par le Ministère de
l’Economie, qui en compte 500 au plan national.
On constate en la matière d’assez fortes disparités selon les départements, la
Dordogne et les Pyrénées-Atlantiques étant les plus concernés72.
70
« Etat des lieux des Métiers d’Art en Aquitaine » - Rapport final – Conseil Régional d’Aquitaine, Dexteris
Consultants – Septembre 2008
71
Il s’agit : des établissements Le Chaisier à Sorgues (24), des ferronneries De Saint Exupéry à Terrasson (24),
de l’imprimerie Viremouneix à Thiviers (24), de l’entreprise de maroquinerie Alexandre Mareuil à Artigues-prèsBordeaux (33), des Grès de Gascogne à Le Barp (33), du dinandier Roland Daraspe à Macau (33), de la
ferronnerie d’art Les Forges de France à Pouillon (40), de la manufacture de tissus des Pyrénées à Jurançon (64)
et de la fabrique de béret Blancq-Olibet à Nay (64)
72
Cf. audition de M. Maurice PRAUD, Président de la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat
d’Aquitaine, et de M. Philippe RÉCALDE, chargé de mission, le 22 octobre 2008.
Page 74
En Dordogne, le tourisme de découverte économique est vital pour l’équilibre
économique de nombreuses entreprises artisanales. Une soixantaine d’entreprises
exerçant dans les métiers d’art est rassemblée autour d’un réseau, la « Route des
Métiers d’Art ». Celle-ci est adossée à une charte d’accueil qui comporte quelques
engagements de services que l’artisan doit assurer auprès de ses clients. La Route
des Métiers d’Art en Périgord touche essentiellement les zones les plus touristiques
du département avec des circuits de découverte : Périgord Noir – Sarladais (une
trentaine), mais aussi dans le Périgord Pourpre (Monpazier, Beaumont, Issigeac…) et
dans une moindre mesure en Périgord Vert. Nontron est la seule ville d’Aquitaine
participant au réseau des Villes de Métiers d’Art (sur un total de 64 au plan
national). Une trentaine d’entreprises de Dordogne participent au réseau des
« Artisans Gourmands ». Dans l’agro-alimentaire, une quinzaine d’artisans
conserviers se sont regroupés autour d’une marque « Les Sculpteurs de Saveurs »,
qui tire la moitié de son chiffre d’affaires de la clientèle touristique. En outre, les
entreprises artisanales de ce département sont présentes à l’occasion de certaines
manifestations spécialisées, notamment : Trophée des 2 foies à Bergerac, Salon du
Livre Gourmand à Périgueux, Floralies de Périgueux, Marchés de Noël (Périgueux,
Bergerac), foire des potiers de Bussière-Badil, marché des tisserands de Varaignes.
Enfin, plusieurs ateliers artisanaux participent à l’opération « Voyage au cœur de
l’entreprise », centrée sur le tourisme de découverte économique.
Les Pyrénées Atlantiques se caractérisent par une assez grande diversité de savoirfaire traditionnels qui tirent partie du tourisme de découverte économique :
sandaliers de la Soule (Mauléon), fabricants de gâteau basque, chocolatiers (à
Bayonne), chaisiers (à Came), « shapers » (sur la Côte basque et au sud des Landes),
fabricants de linge basque, artisans d’art (Labastide-Clairence), artisans
salaisonniers (dont séchoirs collectif des Aldudes), artisans fromagers au Pays
Basque et en Béarn, confituriers (Béarn), fabricants de béret (Nay), produits textiles
à base de laine…
En dépit des atouts du département sur le plan touristique et du nombre d’artisans
d’art recensés, les artisans girondins sont moins concernés par le tourisme de
découverte économique. Néanmoins, il existe un réel potentiel en lien avec les
éléments du patrimoine. Par exemple, les entreprises œuvrant dans le domaine
viticole pourraient s’inscrire dans la dynamique de valorisation de l’œnotourisme
(graveurs de verre, tonneliers, fabricants d’étiquettes, spécialités gourmandes à
base de vin…). Il en va de même pour certains métiers liés à la restauration du
patrimoine (ex : vitraillistes, restaurateurs d’objet d’art, tuiliers et fabricants de
carreau de Gironde…).Plusieurs professions artisanales de services sont directement
concernées dans ce département par le déroulement de manifestations
professionnelles (salons, foires, congrès).
Le tourisme de découverte économique dans l’artisanat landais, bien que peu
développé, est concentré sur le littoral et plutôt sur les activités alimentaires. Le
développement relativement récent d’une filière de fabrication de planches de surf
offre une possibilité de diversification.
En Lot-et-Garonne, les artisans tirent assez peu profit de l’impact du tourisme de
découverte économique ou du tourisme d’affaires. Parmi les sites les plus
touristiques (Monflanquin, Villeréal, Nérac, Duras, Pujols, Vianne…), peu d’entre
eux valorisent les activités artisanales, à l’exception du village de Penne d’Agenais
(regroupement d’une douzaine d’artisans d’art).
Le réseau des artisans est directement peu engagé dans l’organisation d’opérations
événementielles, même s’il est impliqué dans l’organisation de certains salons (métiers d’art,
agroalimentaire). Parmi les principales manifestations auxquelles les professionnels des
Métiers participent, il faut citer notamment le salon des Métiers d’Art organisé dans le cadre
de la Foire Internationale de Bordeaux (80 exposants), lequel a succédé au salon des Métiers
d’Art de Saint-Emilion organisé par l’APRASAQ jusqu’en 2005.
Page 75
D’autres manifestations ponctuelles sont organisées sur le territoire régional73. Chaque année,
plusieurs dizaines d’artisans d’art participent aux Journées des Métiers d’Art organisées au
plan national par la Société d’Encouragement aux Métiers d’art. En 2008, la Chambre
régionale de Métiers a organisé les premières assises de l’artisanat aquitain à Périgueux, qui
ont rassemblé 300 à 400 participants. Indirectement, les artisans participent à divers titres à
d’autres salons et manifestations dans la région.
Certaines entreprises artisanales ont développé en partenariat avec les réseaux consulaires,
les collectivités et associations professionnelles des espaces de découverte de certains
produits ou métiers artisanaux : Coutellerie nontronnaise à Nontron en Dordogne, musée des
Compagnons à Bordeaux, Les légumes Oubliés à Sadirac en Gironde, musée de la conserve à
Mauvezin et du parchemin à Duras en Lot-et-Garonne, musées de la confiture à Pau (Miot), du
gâteau basque à Sare, du chocolat à Biarritz, du miel « Loreztia » à Bayonne, boutique des
métiers d’art à Salies-de-Béarn …
Enfin, plus d’une trentaine d’entreprises artisanales se retrouvent dans le réseau national de
découverte économique mis en place par les chambres de commerce et d’industrie.
3.1.5.3
Une diffusion limitée parmi les entreprises industrielles
En Aquitaine, le réseau des CCI est inégalement impliqué dans la valorisation du tourisme de
découverte économique74. L’enquête réalisée périodiquement par l’ACFCI sur le tourisme de
découverte économique en France a identifié en 2006 une centaine d’entreprises concernées
en Aquitaine (sur près de 2 000 au plan national), industrielles et artisanales.
C’est là encore en Dordogne et dans les
Pyrénées-Atlantiques que ce réseau s’est le
plus mobilisé. En Dordogne, la CCI organise
une opération « Voyage au cœur de
l’entreprise »
qui
rassemble
une
cinquantaine d’entreprises (2008) et
participe aux Journées Nationales Portes
Ouvertes. Dans les Pyrénées-Atlantiques, la
CCI de Bayonne-Pays basque a conduit en
2003 des travaux dans la perspective d’un
développement du tourisme de découverte
économique. Cette filière intéresse ici
essentiellement des entreprises du secteur
agroalimentaire, mais ce segment n’a pas été
retenu dans le schéma touristique local
élaboré en 2004. En Béarn, la CCI de Pau a
participé entre 2004 et 2008 aux Journées
Nationales Portes Ouvertes (21 entreprises et
un millier de visiteurs en 2007). En Gironde,
la CCI de Bordeaux est principalement
impliquée dans le tourisme vitivinicole, avec
l’animation du réseau « Best of Wine
Tourism » au niveau local (cf. 3.1.5.1).
73
Trophée des 2 foies de Bergerac, fête du gâteau basque de Cambo, l’Avenue du Bon Goût à Bordeaux, Foire
du livre gourmand de Périgueux , exposition d’artisanat d’art de Bayonne, foire aux potiers de Bussière-Badil,
marché des potiers de Labastide-Clairence, fête des espadrilles de Mauléon, fête des chaisiers de Came…
74
Cf. audition et contribution de M. Christian SAUVAGE, président de la commission « tourisme » de la CCI de
Bordeaux et de M. Frédéric BOULARD, directeur de service auprès de la Chambre Régionale de Commerce et
d’Industrie d’Aquitaine, le 25 septembre 2008
Page 76
On peut signaler d’autres initiatives ponctuelles de valorisation du tourisme industriel ou de
découverte économique, à l’image des visites organisées par l’Office de tourisme de Bordeaux
dans quelques entreprises de l’agglomération (Ateliers Industriels de l’Aéronautique, CadiotBadie, CEA-CESTA, Centre de caféologie, Dassault Aviation, EADS Astrium, France 3, Lesieur,
Marché International de Brienne, Port Autonome de Bordeaux, Sud-Ouest).
Ce panorama témoigne de l’impact du tourisme de découverte économique
comme support de commercialisation et de promotion des métiers et des
entreprises. Celui-ci contribue à l’attractivité des territoires qui le valorisent,
mais aussi à l’amélioration de l’image de certains métiers, en particulier auprès
des jeunes. L’analyse met également en évidence les marges de progrès ou
potentialités de certains territoires, tout comme l’intérêt de démarches
collectives territorialisées. En outre, l’approche croisée entre tourisme d’affaires
et tourisme de découverte économique donne matière à la consolidation ou à la
conception d’offres intégrées (organisations de foires ou salons incluant la visite
d’entreprises).
Page 77
3.2 – Une stratégie et une structuration collectives défaillantes à
l’échelle des destinations d’Aquitaine
L’état des lieux qui précède témoigne de la diversité de la gamme réceptive régionale sur les
différents segments du tourisme d’affaires, tant du point de vue des lieux de réunions ou d’accueil
de manifestations que du point de vue des espaces et territoires concernés. Cette diversité
recouvre en outre un très grand nombre d’intervenants qui, chacun à leur niveau, contribue à la
construction de cette offre réceptive.
Or, dans un environnement devenu de plus en plus concurrentiel, concurrence aiguisée par les effets
de la crise économique actuelle, la compétitivité des destinations du tourisme d’affaires repose en
partie sur la qualité de l’organisation et le degré d’intégration de l’offre réceptive face à des
clientèles professionnelles de plus en plus exigeantes. En outre, la démarche d’animation et de
développement du tourisme d’affaires est d’autant plus efficace qu’elle s’appuie sur un partenariat
élargi et construit avec les acteurs du monde économique et scientifique au sens large, c’est-à-dire
au-delà du cercle strict des opérateurs du tourisme d’affaires. L’expérience de certaines villes
et/ou régions françaises est de ce point de vue éclairant. C’est peut-être dans ce domaine de
l’organisation et du mode de « gouvernance » que l’offre aquitaine présente le plus de carences, à
quelques rares exceptions près. Enfin, les destinations d’Aquitaine pâtissent encore de conditions
d’accessibilité et de desserte inégales.
3.2.1 Agglomération bordelaise : un potentiel incontestable qui souffre d’un manque de
synergie et de dynamique collective
Principale métropole d’Aquitaine, Bordeaux et son agglomération bénéficient
d’atouts de premier plan en tant que destination d’affaires75 :
-
-
une notoriété internationale largement construite et véhiculée par le vin,
une qualité et un cadre de vie remarquables, confortés par le classement
récent de la ville au Patrimoine Mondial de l’UNESCO et attestés par
l’attractivité démographique,
un tissu universitaire de qualité, notamment dans certaines disciplines
scientifiques (génomique fonctionnelle, neurosciences, optique et laser,
informatique et bio-informatique, cognitique, chimie et matériaux,
agroalimentaire),
un environnement économique diversifié (aéronautique-spatial-systèmes
embarqués, santé-pharmacie, TIC, services, laser-photonique,
agroalimentaire, industries du bois et matériaux…),
un renouvellement urbain récent et des projets urbains (tramway, reconquête
des quais, Bordeaux-Bastide, ZAC Berge du Lac, Opération d’intérêt national
Euratlantique, réaménagement des bassins à flot…),
des infrastructures d’accueil de congrès, foires et salons en partie rénovées
au cours des années récentes (nouveaux halls d’exposition et palais des
congrès),
un réceptif hôtelier dont le niveau de confort et la capacité se sont
améliorés76,
75
Une partie des éléments évoqués comme atouts et faiblesses est tirée de l’étude sur le positionnement
économique de Bordeaux-Gironde réalisée en 2008 à la demande du « Bordeaux Region Agency », agence de
développement économique de Bordeaux et de la Gironde.
76
Sur Bordeaux, 70 établissements hôteliers et assimilés totalisent 4 600 chambres et plus de 8 300 chambres
sur l’agglomération.
Page 78
-
-
un aéroport international directement relié à une dizaine de destinations en
France77
, avec autant de destinations européennes78 et quelques destinations sur le
continent africain79, par des compagnies régulières et low-cost, avec un
projet d’extension de l’aérogare low-cost, le développement et la création
de nouvelles lignes vers des villes européennes,
une gare TGV avec la perspective d’une liaison grande vitesse directe Paris –
Bordeaux, plaçant la métropole d’Aquitaine à 2h05 de Paris entre 2015 et
2020 (3h00 actuellement).
De fait, l’agglomération bordelaise tire d’ores et déjà partie des activités réceptives liées
aux rencontres et manifestations professionnelles. D’après les éléments communiqués par
Congrès et Expositions de Bordeaux80, principal prestataire au niveau régional, les
retombées indirectes des activités de CEB sont estimées à 150 millions € par an. A ceci
s’ajoute le volume d’affaires réalisé par les exposants durant les manifestations, soit
450 M€.
Toutefois, au-delà de ces estimations partielles, force est de constater que l’on ne dispose
pas de vision exhaustive des retombées et de l’évolution de cet ensemble d’activités ni au
niveau local ni au niveau régional, que ce soit en termes de volume d’affaires ou en
termes d’emplois.
L’ensemble des opérateurs entendus est convaincu à la fois des potentialités de
développement du tourisme d’affaires pour Bordeaux et plus largement pour l’Aquitaine.
Bien plus, les acteurs les plus directement intéressés considèrent que le développement de
ce secteur au niveau régional ne peut s’envisager sans un renforcement de la place de
Bordeaux en tant que destination d’affaires. Enfin, certains estiment que ce
développement doit participer d’une démarche plus globale visant à conforter
l’attractivité économique et scientifique de la métropole régionale.
Pour cela, il s’agit d’atténuer sinon de lever un certain nombre d’obstacles ou de
faiblesses qui ont été clairement identifiés, compensant de manière négative une partie au
moins des atouts précédemment listés :
 Une image et un positionnement économiques trop flous ou imprécis
en dehors du vin,
 Une attractivité globale diminuée par la perception négative de
certains facteurs (dont fiscalité et accessibilité…),
 Une mauvaise connaissance des potentialités économiques par les
décideurs hors région,
 Une offre réceptive locale inégale et perfectible en termes
d’organisation, d’équipement et de prestations,
 Une insuffisance de liaisons aériennes directes avec les grandes villes
européennes.
Une analyse plus précise des facteurs d’attractivité propres à l’offre réceptive locale
amène à approfondir ce constat.
77
Paris-Orly et Paris-Charles-de-Gaulle, Lyon, Lille, Marseille, Nantes, Nice, Strasbourg, Brest, Rennes
Amsterdam, Barcelone, Bruxelles, Genève, Lisbonne, Londres (Gatwick et Luton), Madrid, Porto, Rome
79
Abidjan, Alger, Casablanca, Marrakech, Tunis
80
Cf. audition de MM. Marc LECOQ et François-Bernard MARTIN, Congrès et Expositions de Bordeaux.
78
Page 79
3.2.1.1 Des prestataires locaux repliés sur des stratégies trop individuelles
Le « paysage » bordelais du tourisme d’affaires se caractérise par la coexistence
d’opérateurs privés et institutionnels dont on est forcé de constater qu’ils fonctionnent
davantage de manière isolée que vraiment concertée ou collective, en dépit des
espaces d’intermédiation existants. L’état des lieux présenté dans le chapitre précédent
donne déjà une idée de la diversité des acteurs en présence (cf. 3.1).

L’association Congrès et Expositions de Bordeaux (CEB) est un opérateur
clé de la place de Bordeaux. Cette association gère les espaces de congrès et
d’expositions propriétés de la Ville de Bordeaux81. Héritière d’une première
structure créée en 1916, CEB résulte de la fusion en 2002 du Comité des Expositions
de Bordeaux et de Bordeaux Evènements Congrès. Cette association rassemble 350
membres et emploie près d’une centaine de salariés. Congrès et Expositions de
Bordeaux participe à plusieurs réseaux professionnels au niveau national et
international (Foires, Salons, Congrès de France, ICCA, UFI, Association
Internationale des Villes Francophones de Congrès…). Environ 60% de l’activité de
CEB résulte de l’organisation de foires et salons et 40% d’autres activités (dont
congrès). CEB réalise un chiffre d’affaires annuel de 26 millions € par an. En tant
qu’organisateur de manifestations (foires et salons), CEB assure la conception, le
marketing, la commercialisation, la communication et une partie de la logistique.
Une autre partie de cette logistique est confiée à des prestataires extérieurs
(environ 400 prestataires et fournisseurs au total, dont la moitié en région). L’autre
métier de CEB est la mise à disposition de sites pour des organisateurs de
manifestations. Dans ce registre, il assure le marketing, la commercialisation et la
logistique propre à chacun des sites.
La position de CEB dans l’offre réceptive locale lui confère un rôle central sinon incontournable,
parfois qualifié d’hégémonique. Le développement de l’offre de prestations de CEB l’a conduit à
assurer un rôle de PCO ou d’agence réceptive à l’occasion de certaines manifestations, parfois à la
demande d’organisateurs de salons (ex : Vinexpo) sans recourir aux agences locales qui perçoivent
cette intervention comme une forme d’abus de position dominante. En outre, certains prestataires
considèrent que si les tarifs de location d’espaces de CEB sont comparables à ceux pratiqués ailleurs
en France, le prix des autres services paraît surfacturé (ex : restauration notamment, mais pouvant
s’expliquer par une qualité de prestation supérieure) ou du moins manque de transparence. En
outre, la qualité de service ou de l’écoute clientèle n’est pas toujours au rendez-vous. Selon
d’autres interlocuteurs qui opèrent au niveau national, ces constats ne sont pas spécifiques à la
place bordelaise. Ceci étant, la certification de qualité de service ISO 9001 obtenue par CEB devrait
compenser certains désavantages actuels (dont localisation et desserte) par une offre de service
plus à l’écoute des clientèles et par une politique tarifaire peut être plus claire (c’est-à-dire
intégrée et transparente) et compétitive, notamment dans le cas de manifestations de niveau
national ou international. Selon certains PCO nationaux, la localisation des structures de congrès à
Bordeaux pâtit de leur position excentrée par rapport au centre ville (ce qui n’est pas le propre de
Bordeaux) et d’une qualité de desserte laissant à désirer. Pour pallier ces faiblesses, CEB ne peut
jouer de façon isolée, car cela dépend aussi de la politique commerciale d’autres opérateurs de la
chaîne, notamment du secteur hôtelier. Or, CEB avoue quelques difficultés de négociation à ce
niveau, les hôteliers ayant la tentation de relever les prix lors des grandes manifestations et
d’exiger des délais de restitution des chambres inadaptés par rapport aux comportements des
clientèles d’affaires. Une autre difficulté rencontrée par CEB est due aux tarifs jugés prohibitifs des
taxis, situation renforcée du fait des carences de desserte des sites par le réseau de transport en
commun de l’agglomération.
81
Cf. audition de MM. Marc LECOQ et François-Bernard MARTIN, Président et directeur général de Congrès et
Expositions de Bordeaux, le 15 avril 2008
Page 80
Néanmoins, les dirigeants de CEB reconnaissent la nécessité d’une action collective et d’un
renforcement de la synergie entre acteurs locaux. Cela passe par la désignation d’un véritable
pilote et par une adaptation des structures de médiation (Bordeaux Gironde Convention Bureau, cf.
3.2.1.2).
Le contrat de gestion en cours de CEB s’achève en 2013. Le renouvellement de ce contrat fera
certainement l’objet d’une âpre concurrence avec d’autres opérateurs nationaux sinon
internationaux (ex : GL Events). CEB met en avant les avantages liés à son statut associatif qui le
met à l’abri de risque d’absorption ou d’OPA, sans que cela nuise à une gestion voulue rigoureuse et
à une organisation comparable à celle d’une société commerciale. En outre, ce statut associatif est
garant selon les gestionnaires actuels d’une meilleure prise en compte et défense des intérêts
locaux. Il faut prendre acte de ce discours. Certains acteurs lui opposent le gage d’un meilleur
professionnalisme d’autres prestataires intervenant au plan national, qui permettrait de donner un
nouvel élan à la stratégie commerciale du site. Quel que soit le scénario qui sera retenu par la
collectivité et ses concessionnaires (SBEPEC), celui-ci devra être soigneusement éclairé par la
définition d’objectifs (qualitatifs et quantitatifs) et des critères précis82, et pas uniquement sur la
base du niveau des redevances.

L e s autres sites d’accueil d’évènements (Cité Mondiale, Pin Galant,
universités …) développent chacun une stratégie indépendante en lien avec les
caractéristiques de leur offre et des clientèles visées. Les objectifs particuliers sont
assez variés selon les cas : outil de rentabilisation d’un réceptif hôtelier pour l’un,
de diversification et de rentabilisation d’un équipement à vocation culturelle pour
l’autre, ou bien support de rayonnement scientifique et de transfert de
connaissances …

Les professionnels de l’hôtellerie bordelais constituent une autre catégorie
d’acteurs incontournables. Ils interviennent à plusieurs titres dans la chaîne
réceptive : aussi bien en prestataires indirects dans le cadre de l’accueil de
manifestations (congrès, colloques, salons) qu’en prestataires directs sur le segment
des séminaires et, pour certains d’entre eux, des autres réunions d’entreprises
(conventions, lancements de produits, board-meetings, incentives …). S’agissant de
Bordeaux, l’importance de la clientèle affaires (plus de 62% de la clientèle) n’est
plus à démontrer83. Cependant, certains font part de résultats décevants quant aux
retombées de l’activité congrès sur leur volume d’affaires, s’agissant notamment du
pôle hôtelier de Bordeaux-Lac. D’autres encore implantés dans l’agglomération hors
de la commune centre, déplorent les obstacles à une dynamique à l’échelle de
l’agglomération, compte-tenu des difficultés rencontrées avec certains relais
institutionnels locaux. Plus généralement, ils partagent la nécessité d’une
dynamique collective plus volontariste au vu du potentiel de Bordeaux84. Leurs
partenaires (dont CEB, agences réceptives, PCO locaux…) appellent également des
efforts de leur part, du point de vue des conditions tarifaires lors de certains
événements, mais aussi plus globalement de la qualité de l’offre hôtelière
(équipement, qualité du service) jugée assez inégale y compris sur le haut de
gamme. Le fait est que l’hôtellerie bordelaise souffre d’un réel déficit de
performance, en partie dû à un accroissement important des capacités au cours des
dernières années (+ 1 487 chambres supplémentaires entre 2000 et 2008) avec un
ratio par habitant plus élevé que dans la plupart des grandes villes françaises et un
revenu moyen par chambre parmi les plus faibles85.
82
Conditions de reprise du personnel en cas de gestion par un opérateur extérieur, formation et
professionnalisation des personnels, objectifs et taux de développement des manifestations nationales et
internationales, taux de recours à des prestataires locaux, objectifs de démarche qualité et durabilité …(ex :
Destination Marketing Accreditation Program)
83
cf. audition de MM. Jean-Jacques ERNANDORENA, Roland HEGUY et Thierry GAILLAC (UMIH), le 10
septembre 2008.
84
Cf. auditions du 26 juin 2008, du 17 septembre 2008, entretien du 26 août 2008.
85
Cf. étude Deloitte réalisée en 2008 pour le compte de la CCI de Bordeaux.
Page 81

L e s organisateurs de congrès et/ou de salons implantés dans
l’agglomération expriment la difficulté à se faire entendre au sein des instances
dans lesquelles ils siègent au niveau local. La plupart des structures concernées ici
sont des TPE ou PME (ex : Objectif Congrès, Congress Rive Droite, ADERA,
Communica,…)86.
Objectif Congrès est une société organisatrice de congrès, également adossée à une agence de
voyages réceptive (Dakota Voyage). Elle opère sur le marché clé en main de séminaires,
conventions, réunions et événements festifs. Elle œuvre également en partenariat local d’agences
nationales et internationales organisatrices d’événements. Cette société, qui emploie 3 personnes à
temps plein, a organisé en 2007 une douzaine de manifestations à Bordeaux et Pau pour un volume
d’affaires de 1,57 millions € et 3 450 participants.
Congress Rive Droite est un PCO spécialisé dans l’accueil de congrès scientifique à dominante
santé. Elle organise 5 à 8 congrès par an, en Aquitaine et dans d’autres régions, totalisant 3 000 à
5 000 personnes. Elle emploie 4 salariés dont 2,5 à temps plein (mais jusqu’à 180 personnes pour
des opérations ponctuelles).
L’Association pour le Développement de la Recherche en Aquitaine (ADERA), dont le rôle est de
faciliter et promouvoir les liens entre le monde de la recherche régionale et les entreprises, a
développé un service d’appui à l’organisation de colloques scientifiques. Il joue donc un rôle
d’organisateur et d’agence réceptive (avec licence d’agent de voyage), spécialisé pour ce type de
manifestations. Chaque année, l’ADERA organise ainsi pour le compte de laboratoires locaux une
demi-douzaine de colloques ou congrès scientifiques. En 2008, l’ADERA a ainsi assuré l’organisation
des rencontres de l’association européenne d’hématopathologie (centre de congrès Cité Mondiale),
le colloque international sur l’université à l’ère du numérique (Palais des congrès de Bordeaux-Lac),
le congrès annuel ICIN, les assises de l’académie de Pathologie (à Nice) et les ateliers de l’ANADEF
(à Port d’Albret dans les Landes).
Communica est une agence de communication qui travaille essentiellement sur l’organisation de
deux salons (Préventica, Viv’expo). Préventica est un salon itinérant qui accueille 7 000 à 9 000
participants sur 2 à 3 jours (dernières éditions à Nantes, Rennes, Marseille et Lyon). Viv’expo est un
salon qui a été créé à Rennes et depuis 2008 à Bordeaux (15 000 à 20 000 visiteurs, 200 à 300
exposants).
Outre le manque de reconnaissance institutionnelle du tourisme d’affaires, ils déplorent
l’insuffisance du travail en réseau au niveau local quand ce n’est pas tout simplement le manque de
connaissance des rôles respectifs.
Certains organisateurs de salons regrettent le manque d’intérêt des interlocuteurs locaux envers
certains événements susceptibles de renforcer la place de Bordeaux, alors que ces mêmes produits
suscitent des demandes d’autres grandes villes au plan national.
Une exception notable à ce constat cependant, avec Vinexpo. Cette société87, qui gère le salon du
même nom, est une émanation directe des acteurs institutionnels et professionnels du monde du
vin. N’étant pas elle-même un PCO mais une société de services spécialisée dans le secteur du vin,
elle a confié l’organisation logistique de l’événement à CEB. Etant donné les liens étroits entretenus
avec les acteurs institutionnels locaux et le rayonnement international de ce salon88, qui est la
manifestation professionnelle phare de la région. Vinexpo est l’un des salons les plus écoutés sur la
place bordelaise dans le domaine du tourisme d’affaires.
86
Cf. auditions du 26 juin 2008, du 17 septembre 2008, entretien du 26 août 2008.
Vinexpo a le statut de société par actions simplifiée (SAS).
88
Le chiffre d’affaires de Vinexpo Bordeaux a atteint 18 M€ en 2007, pour un volume de retombées au niveau
local estimé à 80 M€ (dépenses réalisées par les exposants durant 5 jours).
87
Page 82

Le point de vue des agences réceptives (DMC) et événementielles est
assez comparable89 : un sentiment de manque de reconnaissance et d’écoute,
alimenté par la petite taille de ces entreprises et une trop grande dispersion des
opérateurs locaux du tourisme d’affaires. Certains de ces professionnels soulignent
également les faiblesses de la destination Bordeaux en termes d’accessibilité
(manque de liaisons aériennes directes notamment) et de desserte des sites
(aéroport/hôtel/centre-ville), d’hétérogénéité du parc hôtelier de l’agglomération,
mal adapté à l’accueil de groupes affaires (difficulté sinon impossibilité de trouver
un établissement offrant plus de 150 chambres d’un seul tenant). La qualité globale
du service apporté en direction des clientèles affaires est selon eux encore
insuffisante et perfectible (au niveau des structures de congrès, des hôtels, des
restaurants, des guides-interprètes90 …). Pourtant, la plupart de ces professionnels
sont fermement convaincus du potentiel de Bordeaux, qui apparaît depuis quelque
temps parmi les destinations les plus demandées au plan national par les clientèles
d’affaires. Ces professionnels du réceptif sont aussi ceux qui insistent le plus sur
l’importance d’une meilleure professionnalisation des acteurs.

L e s acteurs institutionnels du tourisme, interviennent ici à plusieurs
niveaux. Du côté des instances professionnelles, la CCI de Bordeaux fait partie des
acteurs incontournables à plusieurs titres dans la dynamique du tourisme d’affaires
à Bordeaux et en Gironde. D’abord par son rôle d’impulsion de certaines initiatives
de manifestations (ce fut le cas pour Vinexpo, des « Best of Wine Tourism »,
beaucoup plus récemment par la création avec Reed Expositions d’un salon
international sur l’œnotourisme). Ensuite, la CCI de Bordeaux est partie prenante
au sein de sociétés ou d’organisations oeuvrant en matière de tourisme d’affaires
(cas de Vinexpo, de Congrès et Expositions de Bordeaux, de la Société Aéroport de
Bordeaux-Mérignac, de l’Office de Tourisme de Bordeaux… ). Elle est aussi à
l’initiative de la création du « convention bureau » de Bordeaux (BGCB, cf. 3.2.1.2).
Enfin, elle a une mission d’accompagnement ou d’appui aux professionnels de
l’hôtellerie-restauration et du tourisme inscrits au registre du commerce. La CCI a
ainsi mis en place une opération destinée à sensibiliser les commerçants et
restaurateurs locaux sur la qualité du service proposé aux clientèles « affaires »
(« Thank You For Coming »91).

L’Office de Tourisme de Bordeaux occupe une place essentielle dans le
réceptif local, mais sa mission porte avant tout sur les marchés du tourisme de
loisirs. Il intervient néanmoins dans l’organisation de la partie « incentive » (ou préet post-congrès). Il a délégué au Bordeaux Gironde Convention Bureau la promotion
du tourisme d’affaires. Certains acteurs locaux impliqués dans ce domaine
regrettent l’absence d’une prise en compte plus large du réceptif de
l’agglomération par l’Office de Tourisme de la ville-centre, même si les relations
avec le réseau des agences réceptives se sont plutôt améliorées.

De son côté le Comité départemental du tourisme de la Gironde est très peu
impliqué dans ce segment d’activité (un poste d’observateur au sein du BGCB).
De fait, au niveau des prestataires les plus directement impliqués dans la gestion du
tourisme d’affaires à l’échelle de l’agglomération, le constat d’un déficit d’échange et
de synergie est unanimement partagé, tout comme la nécessité déclarée d’une
nouvelle dynamique collective à laquelle chacun se dit prêt à contribuer , sans
toutefois préciser qui pourrait en être le pilote. Pourtant, l’espace d’intermédiation
existe bel et bien au sein duquel la plupart des acteurs mentionnés ci-dessus sont
représentés. Il s’agit du Bordeaux Gironde Convention Bureau.
89
Entretiens du 26 septembre 2008, du 6 octobre 2008, du 18 novembre 2008, du 26 novembre 2008.
Il existe une association régionale de guides-interprètes et conférenciers, l’AGICA, qui rassemble une trentaine
de professionnels.
91
Cette opération, développée dans le prolongement d’un guide « Bordeaux Shopping », a été testée lors du
dernier Vinexpo en 2007, a mobilisé une centaine de prestataires (carte en anglais, horaires d’ouverture et droit
de bouchon dans les restaurants ; livraison des achats aux clientèles d’affaires par les commerçants…). Elle
90
devrait être étendue à d’autres manifestations
Page 83
3.2.1.2 Le Bordeaux Gironde Convention Bureau : une structure d’intermédiation
dont le rôle doit être affirmé.
Le Bordeaux Gironde Convention Bureau (BGCB) a été créé en 1991 à l’initiative de la
Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux, afin de pallier aux carences des
structures existantes de promotion touristique sur ce segment du tourisme d’affaires
et de congrès92. Les missions du BGCB sont de promouvoir la destination BordeauxGironde sur les marchés du tourisme d’affaires (congrès nationaux et internationaux,
conventions, séminaires, lancement de produits…), de développer l’activité des
professionnels concernés et de fédérer les acteurs locaux en favorisant les synergies.
Sa mission répond donc, au moins dans l’esprit, aux souhaits des opérateurs locaux
concernés par l’accueil de manifestations professionnelles et réunions d’affaires.
Dans ce cadre, le BGCB participe à des salons (Bedouk MC&IT, Haevent, IMEX,
EIBTM…), à des worshops organisés par le French Convention Bureau du GIE Maison de
la France, à certains réseaux (dont ICCA au plan international). Il organise en outre
des éductours ou des missions de repérage, publie une lettre électronique et assure
une veille marketing par « phoning » et démarchage.
Le BGCB rassemble actuellement 90 membres, dont trois centres de congrès (CEB, Pin
Galant, Cité Mondiale), une vingtaine d’établissements hôteliers, des châteaux et
lieux de réception (moins d’une vingtaine), des organisateurs de congrès (3), une
trentaine de sociétés de service, une demi-douzaine d’offices de tourisme (Bordeaux,
Arcachon, Lège-Cap-Ferret, Entre-Deux-Mers, Saint-Emilion et CDT Gironde) ainsi que
des organismes de développement économique (BRA, CCI de Bordeaux).
Plus récemment (2007), le BGCB a pris l’initiative de constituer un « Club des
Ambassadeurs », qui mobilise essentiellement des acteurs locaux issus des milieux
scientifiques et universitaires, en particulier ceux du monde médical qui est l’un des
tout premiers prescripteurs de congrès.
Actuellement, ce club compte 140 « ambassadeurs » désignés ou cooptés, dont 90
considérés comme réellement « actifs ». L’objectif est de susciter parmi ces derniers
le portage de la candidature de Bordeaux auprès des associations professionnelles et
milieux de la recherche. Le BGCB accompagne les porteurs dans la réalisation des
dossiers de candidatures. Il a mobilisé à cet effet 24 000 €. En 2007, cette initiative a
permis de capter 3 manifestations de dimension nationale ou internationale. En 2008,
ce résultat a été triplé (9 projets retenus sur 11 dossiers de candidature).
De façon plus générale, le BGCB a traité 175 affaires en 2007 représentant plus de
40 000 participants (dont 40% de plus de 300 participants). Sur ce volume, 43 affaires
ont été confirmées pour un volume de 7 000 participants (dont une douzaine de plus
de 300 personnes), soit un taux de concrétisation compris entre 18% et 20% selon
l’indicateur retenu. Par ailleurs, 15 dossiers de candidature ont été déposés, pour une
moyenne de 900 congressistes par dossier. Fin 2007, le BGCB avait 36 affaires en
option (totalisant 15 000 participants). Une part importante des dossiers traités arrive
via l’Office de tourisme de Bordeaux (27% des dossiers ouverts et 36% des dossiers
confirmés), avant les demandes adressées par Internet. Près du quart des dossiers
traités et 16% des dossiers confirmés résultaient des activités de prospection du BGCB.
Les salons fournissent une part complémentaire (4% à 5%). S’agissant de la nature des
demandes, 40% portent sur des séminaires, 20% sur des congrès, 14% sur des
conventions et 11% sur des incentives. La part des salons est plus symbolique (1%).
Les représentants du BGCB soulignent l’image de plus en plus positive dont bénéficie
la destination Bordeaux, confortée par le classement UNESCO, et l’amélioration
récente de l’offre réceptive (palais des congrès, rénovation et extension du parc
hôtelier).
92
Cf. audition de Mme Hélène FOURQUET, directrice du Bordeaux Gironde Convention Bureau, le 28 avril 2008.
Page 84
En dépit de ces résultats et de l’intérêt suscité par la création du Club des
Ambassadeurs, certains opérateurs locaux siégeant ou non dans ce bureau des congrès
se plaignent de la faiblesse des performances enregistrées et pour une part de
l’insuffisance du travail de mise en réseau ou d’animation, dont tous les acteurs
reconnaissent pourtant la nécessité. Certains lui reprochent également un manque de
réactivité et son incapacité à jouer un rôle d’interlocuteur central. Ce constat est en
partie surprenant, dans la mesure où ce type de structure fonctionne aussi par
l’intensité de l’implication des membres qui le constituent, laquelle ne saurait se
résoudre à la seule implication financière93. L’une des explications le plus souvent
avancée est néanmoins celle des moyens mobilisés : avec un budget de 260 k€ à 300k€
et 3 salariés (1 directrice, 1 responsable marketing, 1 chargée de projet), le BGCB
souffre de la comparaison avec les autres bureaux de congrès des grandes villes
françaises94 et a fortiori européennes. A l’échelle des villes de dimension européenne,
le budget moyen d’un « convention bureau » tourne autour de 1 M€ pour 6,5 salariés,
et 260 membres… On est effectivement assez loin de ces chiffres.
D’autres expriment leur déception au regard du peu de retombées pour leur propre
activité, du manque de transparence sur le choix opéré par le BGCB au profit de
certains prestataires, ou encore le sentiment de ne pas être suffisamment écouté.
Ceci peut s’expliquer par le caractère très hétérogène des membres qui composent la
structure et donc des attentes exprimées (ou implicites). Si, pour certains, la vocation
du BGCB devrait prioritairement viser à attirer des manifestations d’envergure
nationale ou internationale, pour d’autres l’enjeu est certainement plus modeste et
immédiat (ex : améliorer le taux d’occupation des chambres ou des espaces, quelle
que soit la dimension de l’événement).
Ceci a pour conséquence d’entretenir un climat de frustration, avec le sentiment que
le jeu n’en vaut pas la chandelle est qu’il est préférable de jouer individuellement,
faute de retour sur investissement ou de plus value avérée. Cette situation se traduit
par une sorte de neutralisation réciproque, chacun ayant dès lors tendance à
surveiller l’autre en faisant valoir sa stratégie personnelle au détriment d’une
dynamique collective. Certains partenaires se sont retirés du BGCB, arguant du
manque de retour sur investissement. L’une des raisons plus fondamentales tient
surtout à l’insuffisance sinon à l’absence d’une ligne claire d’objectifs partagés, en
dépit d’orientations générales dont il est concrètement difficile de mesurer la portée
(ex : faire passer Bordeaux du 209ème rang du classement de l’ICCA au 100ème rang95, en
communiquant mieux sur les évènements internationaux déjà organisés ?).
Incontestablement, le rôle du BGCB demanderait à être conforté moyennant une
redéfinition plus précise de ses objectifs (et des résultats attendus), un élargissement
de son tour de table et une consolidation de ses moyens.
Cette évolution appelle aussi une réflexion quant à sa vocation qui devrait couvrir au
moins l’échelle de la grande agglomération, en cohérence avec la réalité de l’offre
réceptive. En outre il faudrait relire sa mission en considérant que la portée des
enjeux soulevés n’est pas réductible au seul développement touristique de
l’agglomération, mais plus largement à son attractivité économique et scientifique.
3.2.1.3 Un manque d’impulsion et de volontarisme des collectivités
Enfin, les difficultés ou faiblesses évoquées plus haut en terme de synergie et de
dynamique collective renvoient in fine à un manque de reconnaissance des enjeux liés
au tourisme d’affaires par les décideurs locaux, ou du moins à une perception peut
être biaisée ou trop fragmentaire du sujet.
Ce que plusieurs opérateurs ont aussi qualifié de manque de volontarisme politique.
93
Le coût d’adhésion au BGCB varie selon la nature et l’importance des opérateurs : de 495€ pour un membre
associé à 1 100€ pour un membre actif, de 4 000€ à 8 800€ pour un centre de congrès.
94
0,5 M€ à Strasbourg, 0,6 M€ à Toulouse, 1,6 M€ à Lyon…
ICCA : International Congress and Convention Association – Paris est à la 4ème place, Lyon à la 70ème place,
Nice à la 79ème, Montpellier à la 135ème, Marseille à la 150ème…
95
Page 85
Ceci traduit assez bien un sentiment général qui n’est pas propre à Bordeaux ou au
seul échelon local, mais qui dans ce cas précis est suffisamment illustratif et d’autant
plus manifeste qu’il se juxtapose à une évidence : celle d’un potentiel encore sousexploité.
On ne peut contester l’investissement des collectivités territoriales (Ville de
Bordeaux, Communauté Urbaine de Bordeaux, Conseil Général de la Gironde et
Conseil Régional) dans la réalisation des infrastructures d’accueil de foires et congrès
et plus largement dans les équipements et espaces publics qui concourent à
l’amélioration de l’offre réceptive locale. D’importantes opérations ont été conduites
au cours des dernières années sur le site de Bordeaux-Lac (nouveaux halls, Hangar 14,
palais des congrès), mais aussi sur d’autres sites publics offrant des capacités
d’accueil (exemple des sites universitaires, avec l’aide du Conseil Régional
d’Aquitaine). D’autres projets d’investissement sont appelés à être réalisés à court
terme (par exemple la rénovation du hall n°1 du parc des expositions). Du point de
vue de l’investissement, l’engagement des collectivités est donc bien une réalité car
c’est quasi-exclusivement sur elles que repose la charge de ces investissements. En
outre, ces mêmes collectivités sont parties prenantes de nombreuses structures
gestionnaires du tourisme d’affaires, s’agissant notamment de Congrès et Expositions
de Bordeaux et du Bordeaux Gironde Convention Bureau. Enfin, elles sont appelées à
soutenir d’une part les dossiers de candidature et d’autre part l’accueil de certaines
manifestations, tant financièrement que par parrainage.
Il serait donc inexact et injuste de dénoncer le manque d’implication des collectivités
dans l’accueil d’évènements et manifestations professionnelles à Bordeaux et dans
son agglomération. Cependant, si le rôle des acteurs publics locaux est incontestable
à ce niveau, il s’accompagne d’une insuffisance d’ambition et d’expression des
objectifs portés par la puissance publique à la mesure des investissements réalisés.
Cette ambition ou expression, voire cette nécessaire présence, est ressentie comme
d’autant plus importante par les acteurs professionnels que ces derniers se heurtent à
la difficulté de désigner un pilote dans le système de gouvernance existant du
tourisme d’affaire au niveau local. Il semble en effet que l’une des réponses clés aux
difficultés actuelles repose sur la définition d’une ligne d’objectif partagée et
collective, suffisamment ambitieuse et précise96. Or, qui, mieux que les collectivités
premièrement concernées, est en mesure d’exprimer cet objectif général ? Le fait
que la gestion du tourisme d’affaires de l’agglomération ait été confiée à des entités
privées ne doit pas écarter la puissance publique de l’expression de cette ambition
collective. La somme des stratégies individuelles ou attentes particulières des
différents prestataires impliqués ne saurait se substituer à la nécessité d’une
véritable stratégie collective. Cette ambition collective, adossée à des objectifs clairs
et échelonnés dans le temps, serait susceptible de faciliter le positionnement des
différents acteurs (locaux mais aussi extérieurs), de clarifier le rôle de l’outil
d’intermédiation que représente le BGCB et d’adapter les moyens à la hauteur des
ambitions affichées. Les expériences conduites dans certaines villes de congrès, y
compris en Aquitaine, illustrent assez bien cette nécessité, qui constitue à la fois un
signal fort et une étape clé du processus de mobilisation ou de mise en marche des
acteurs locaux autour d’un objectif commun (cf chapitre 3.3).
Une telle initiative est d’ailleurs tout à fait envisageable. La municipalité a jusqu’à ce
jour essentiellement associé le tourisme d’affaires au développement touristique, ce
dont atteste la présence de l’adjoint au tourisme par ailleurs président de l’Office de
tourisme et représentant de la municipalité auprès du bureau du BGCB.
96
Pour le CESR d’Aquitaine, ce constat n’est hélas pas nouveau. Il avait déjà été exprimé dans un précédent avis
sur le tourisme régional il y a dix ans de cela, en juin 1999.
Page 86
Une déclaration récente de l’adjoint à l’économie, lors d’un récent Conseil Municipal,
apporte un autre éclairage, qui ouvre de nouvelles perspectives : « Nous préconisons
d’intégrer les pôles et autres domaines d’excellence scientifique dans la stratégie de
communication de la ville, d’attirer à Bordeaux les évènements (congrès,
conventions, salons) générés par ces activités scientifiques afin d’implanter à
Bordeaux des entreprises en lien avec ces activités par des démarches pro actives de
marketing. »97 Au moins, dans le cas de Bordeaux et de son agglomération, l’enjeu
doit bien en effet être posé en ces termes. D’où l’importance d’une implication plus
large des milieux économiques dans la dynamique et la stratégie de développement
de ce que l’on nomme peut être improprement « tourisme d’affaires ».
3.2.1.4 Des milieux économiques et scientifiques encore insuffisamment associés
Les prescripteurs ou acteurs du développement économique et de la recherche ne
sont que depuis très récemment associés à la dynamique du tourisme d’affaires au
niveau local (à l’exception notable du monde du vin). Pour les premiers, outre la CCI
déjà mentionnée, il faut souligner l’implication récente de l’agence de
développement économique de Bordeaux et de la Gironde, le BRA, au sein du
convention bureau de Bordeaux. Cette implication constitue un signe révélateur des
liens à établir entre acteurs du tourisme d’affaires et plus largement de ceux en
charge du développement économique. Cette implication repose sur le raisonnement
selon lequel la dynamique de tourisme d’affaires relève avant tout d’une démarche
stratégique de positionnement économique pour l’agglomération bordelaise. Il s’agit
pour cet organisme d’étudier les opportunités pour Bordeaux de capter des
manifestations susceptibles de renforcer l’attractivité et la visibilité économique,
compte tenu du déficit de perception de l’image économique de la première
agglomération d’Aquitaine vue de l’extérieur.98
De ce point de vue, un gros travail reste à réaliser en lien avec les principaux relais
professionnels. L’initiative de création du Club des Ambassadeurs par le Bordeaux
Gironde Convention Bureau constitue une autre évolution positive, favorablement
accueillie par les opérateurs locaux (cf. 3.2.1.2). Un sondage réalisé99 auprès de ces
« ambassadeurs » apporte quelques informations complémentaires. Une majorité a
organisé des manifestations dans la région, notamment dans les centres de congrès
(avec une préférence apparente pour Arcachon), mais aussi une part importante dans
les sites universitaires, les hôtels ou certains sites particuliers (village de vacances).
Le choix de localisation des opérations est guidé en premier lieu par des paramètres
d’accessibilité et de logistique, en second lieu par des considérations de nature
touristique. Une majorité des personnes interrogées déclare vouloir s’impliquer plus
activement dans l’accueil de manifestations et en ce cas les deux tiers souhaitent
bénéficier d’un accompagnement (organisation des réceptions ou visites, montage du
dossier, gestion logistique…).
Leur investissement au sein de ce club des Ambassadeurs est motivé par l’effet de
réseau, mais aussi par la volonté de promouvoir le rayonnement touristique et
scientifique de la région auprès de leur communauté. Leurs attentes à l’égard de ce
Club concernent la création d’un réseau en matière d’organisation d’événements, le
soutien à des rencontres scientifiques et l’identification de l’offre réceptive locale.
Une très large majorité considère enfin que la création de ce club offre une
opportunité de valorisation de Bordeaux et de sa région, tant du point de vue de la
reconnaissance des laboratoires de recherche ou de l’attraction de chercheurs, que
du point de vue de la dynamisation économique et touristique du territoire.
La réussite de cette démarche passe aussi selon eux par une définition des domaines
97
Présentation du dossier « Convention d’affaires Invest in Photonics » par M. Josy REIFFERS, adjoint au Maire
de Bordeaux, lors de la séance du Conseil Municipal du 28 septembre 2008.
98
Cf. entretien du 7 novembre 2008 avec M. Robert GHILARDI DE BENEDETTI, directeur général du BRA et
résultats de l’étude sur la perception de l’image économique de Bordeaux-Gironde auprès des décideurs
économiques, basée sur une enquête CSA de décembre 2007 + enquête E&Y de janvier 2008.
99
Ce sondage a été réalisé par le CESR et le BGCB par envoi d’un questionnaire électronique auprès des
membres du Club des Ambassadeurs au cours du deuxième trimestre 2008.
Page 87
de compétences et d’excellence de Bordeaux, par un développement du lobbying et
la mobilisation de relais extérieurs, par l’amélioration de l’accessibilité et des
dessertes, par une meilleure centralisation de l’offre et coordination entre structures
d’accueil, enfin par une amélioration de la qualité du service proposé. Ce cercle des
« ambassadeurs » mériterait d’être élargi à d’autres laboratoires de recherche
(notamment ceux adossés aux pôles de compétitivité intéressant l’agglomération) et
aux leaders du monde économique. Cela suppose de les sensibiliser à ces enjeux, car
leur intérêt sur la question demeure, sauf à de rares exceptions (ex : professionnels
du vin, certains présidents de clubs d’entreprise de l’agglomération100), assez distant.
L’affichage d’une ambition collective en matière d’accueil de manifestations et
d’évènements professionnels, reliée à la politique d’attractivité économique et
scientifique du territoire, serait de nature à favoriser leur intérêt et leur mobilisation.
Il semble que des décisions récentes au sein du BGCB aient convenues de
l’opportunité d’un tel élargissement. Une autre catégorie d’acteurs est à associer à
une telle démarche, dans la mesure où leur rôle est déterminant dans l’attractivité
d’une destination d’affaires : ce sont les acteurs qui oeuvrent dans les services de
transport.
3.2.1.5 Une accessibilité et des dessertes à développer et à améliorer
L e s gestionnaires de transports sont des acteurs clés de la chaîne de prestations
proposées. En matière d’accessibilité de la destination Bordeaux, l’un des points les
plus fréquemment soulignés est le manque de liaisons aériennes directes et régulières
avec des destinations européennes. Les difficultés récentes du transport aérien ont
aggravé ce constat, avec la réduction sinon la suppression de lignes décidée par les
compagnies régulières (en particulier celle avec Francfort par la Lufthansa ou avec
Genève pour Air France, mais aussi les liaisons transversales avec Clermont-Ferrand ou
Mulhouse…).
L’aéroport de Bordeaux a pourtant connu une belle progression de trafic au cours des
dernières années, atteignant 3,4 millions de passagers en 2007, parmi lesquels 45% de
passagers « affaires » ou voyageant pour un motif professionnel, notamment sur les
liaisons Bordeaux-Paris mais pas exclusivement. Face à la stratégie des compagnies
régulières (dont Air France), l’aéroport de Bordeaux a décidé de développer les
liaisons « à bas coût » (ou « low-cost »). Plusieurs compagnies sont ainsi présentes sur
le tarmac bordelais (Easyjet, Flybaboo…), assurant des liaisons vers plusieurs villes
européennes (Londres, Genève). La création prochaine d’une aérogare « low-cost »
s’inscrit dans une stratégie à moyen terme visant à la fois à compenser le retrait ou la
réduction de service de la part de compagnies régulières et à diversifier l’offre de
liaisons directes vers plusieurs villes européennes (allemandes, italiennes, des îles
britanniques et d’Europe centrale ou orientale)101. Bien évidemment cette politique
suscite des réactions négatives de la part de l’opérateur Air France. Une autre réserve
exprimée par divers acteurs du tourisme d’affaires touche à l’inadéquation du service
proposé par les compagnies low-cost aux exigences des clientèles d’affaires,
s’agissant notamment des groupes affaires. Il semble que cette situation ait tendance
à évoluer (ex Easyjet), même si des limites persistent en la matière. Un autre motif
d’ajustement stratégique de l’aéroport de Bordeaux tient à la perspective de mise en
service de la LGV Paris (Tours)-Bordeaux, qui devrait placer la métropole régionale à
2h00 de la capitale. A l’instar d’autres villes (Marseille, Strasbourg), cette perspective
devrait se traduire par une réduction assez radicale du trafic aérien entre BordeauxMérignac et Paris-Orly. L’un des enjeux à ce niveau consisterait à compenser cette
perte de trafic sur les lignes intérieures par un développement des capacités offertes
par Air France avec Paris-Roissy et les vols internationaux (notamment
transcontinentaux).
100
L’un d’entre eux envisage ainsi d’organiser une rencontre de clubs d’entreprises européens sur Bordeaux.
Entretien du 19 septembre 2008 avec M. Pascal PERSONNE, directeur général de l’Aéroport de Bordeaux
Mérignac.
101
Page 88
Un autre défi pour Bordeaux est celui de la qualité de sa desserte entre l’aéroport, la
ville-centre et les structures réceptives (centre de congrès, pôles hôteliers).
Beaucoup d’interlocuteurs font part à ce sujet de leurs attentes en termes
d’amélioration du service offert. La ligne A de tramway s’arrête pour l’heure dans le
centre de Mérignac, soit à 5 km de l’aérogare. L’extension du réseau de tramway
jusqu’à l’aéroport n’est pas précisément programmée à ce jour (2010 ?), même si des
hypothèses de tracé sont à l’étude dans le cadre de la concertation engagée par la
Communauté Urbaine de Bordeaux depuis avril 2008 sur le développement du réseau
de transport en commun. Une navette par bus (Jet’Bus) assure une rotation toutes les
45 mn entre l’aéroport, le centre-ville et la gare, mais elle ne dessert pas le site de
congrès de Bordeaux-Lac. Une ligne de bus (n°49) passe par le site de l’aéroport mais
à distance de l’aérogare, sans aller jusqu’au centre-ville (terminus au centre
hospitalier de Bordeaux-Pellegrin). Le développement des dessertes et de leur
fréquence entre l’aéroport, le centre ville et la gare, puis entre l’aéroport et le pôle
congrès de Bordeaux-Lac (au moins à l’occasion de grands événements) devraient être
intégrés au contrat de concession du service de transports en commun de
l’agglomération bordelaise.
Une demi-douzaine de sociétés de taxis officie sur l’aéroport de Bordeaux-Mérignac.
Toutefois, la plupart des interlocuteurs dénoncent les tarifs parfois prohibitifs
pratiqués (de 20€ à … 45€ la course pour 13 km102). Au kilomètre parcouru, les taxis
bordelais seraient ainsi pour certains observateurs les plus chers de France ! Le Plan
de Déplacements Urbains de l’agglomération bordelaise103 a bien prévu une mesure
relative à la réorganisation de l’offre de taxis (cf. action n°3.15 du PDU), mais sans
résultats probants sur le problème soulevé. Le peu d’alternative proposé n’incite
guère les intéressés à une amélioration de leur offre de service. Les acteurs
consulaires (chambre de Métiers) envisagent de développer des modules de formation
à l’attention des artisans-taxis, afin d’accompagner ceux qui le souhaiteraient dans
une démarche d’amélioration de la qualité de service. La desserte de l’aéroport
devrait être à moyen terme favorisée par la création d’une liaison de transport en
commun en site propre entre la gare Saint-Jean et l’aéroport, via Pessac-Alouette
(action n°3.18 du PDU). Enfin, un autre problème soulevé par certaines agences
réceptives est la difficulté de stationnement des cars de tourisme sur les sites de
l’aéroport, de la gare et en centre-ville. Certaines dispositions du Plan de
Déplacements Urbains de l’agglomération abordent ce sujet (action n°6.14).
De façon générale, ces points particuliers militent en faveur d’une concertation plus
étroite avec les opérateurs locaux du tourisme d’affaires lors de l’élaboration ou de la
révision des plans de déplacements urbains de l’agglomération, sous responsabilité de
la Communauté Urbaine de Bordeaux.
Par conséquent, on mesure assez nettement la marge de progrès qui reste à accomplir
par la destination Bordeaux en termes de dynamique et d’organisation collective. Tous
les opérateurs sont plus ou moins convaincus de la nécessité d’améliorer les choses à
ce niveau et en expriment la volonté. Au-delà des récriminations et des attentes,
beaucoup d’entre eux expriment le désir d’y contribuer et cela d’autant plus qu’ils
constatent le regain de notoriété de Bordeaux sur les marchés d’affaires. Les acteurs
bordelais ou girondins ne sont pas les seuls à espérer d’une relance ou d’un décollage
de Bordeaux en tant que destination d’affaires. Cette attente est parallèlement
exprimée par d’autres opérateurs en région, parmi ceux en charge du tourisme
d’affaires dans d’autres villes de congrès d’Aquitaine.
102
A Lyon, le prix de la course entre l’aéroport et la gare SNCF est de 36€ à 40€ pour près de 30 km, à Marseille
de 40€ à 50€ pour plus de 30 km, à Toulouse de 22€ à 25€ pour une dizaine de km, de 25€ à 35€ à Nantes pour
une douzaine de km.
103
Plan de déplacements urbains de la Communauté Urbaine de Bordeaux 2000-2005 adopté le 28 mai 2004.
Page 89
3.2.2 Biarritz et pays basque : une stratégie territoriale volontariste
Le cas de Biarritz offre un bon exemple de stratégie de positionnement d’un
territoire en tant que destination d’affaires. Cette station balnéaire créée par
l’Impératrice Eugénie au milieu du 19 ème siècle est devenue à ce moment « la reine
des plages et la plage des rois ». Elle deviendra à la Belle Epoque une destination
prisée des élites aristocratiques, politiques et culturelles. Après la Seconde Guerre
Mondiale, on assiste à une popularisation du tourisme mais Biarritz reste encore
une destination recherchée, notamment parmi les personnalités de la culture et du
cinéma. Une évolution s’entame au cours des années 80, avec l’émergence du surf,
de la thalassothérapie et du tourisme d’affaires. Mais c’est véritablement à partir
du début des années 1990 qu’un virage va s’amorcer.
En 2007, les retombées économiques du tourisme d’affaires ont été estimées à
40 M€104 par Biarritz Tourisme, dont 80% hors saison estivale. Le nombre d’emplois
induits sur le territoire est supérieur à 600. Ces retombées ne bénéficient pas
qu’aux seuls centres de congrès mais aussi à un ensemble de prestataires (hôteliers,
restaurateurs, autocaristes, blanchisseries, agences d’accueil, services
audiovisuels, artisanat local, imprimerie, acteurs culturels…)
3.2.2.1 Un positionnement « affaires » résolument affirmé et assumé par l’équipe
municipale
En 1991, le changement intervenu à la tête de la municipalité a marqué une étape clé
pour le développement de cette station dont l’économie reposait jusqu’alors
essentiellement sur le tourisme balnéaire de pleine saison. Le nouveau Maire, M.
Didier BOROTRA, a lancé dès 1992 un programme de travaux avec, entre autres, la
réhabilitation d’un ancien casino (devenu Espace Bellevue) et de plusieurs
équipements municipaux, la requalification des espaces urbains et la restructuration
du développement économico-touristique de la ville. Cette volonté s’est encore
confirmée récemment par la décision de création d’un équipement destiné à l’accueil
d’expositions (halle d’Iraty).
3.2.2.2 Une organisation intégrée, un interlocuteur unique
Ce volontarisme s’est également traduit par la création en 1996 d’un établissement
public à caractère industriel et commercial (EPIC), Biarritz Tourisme, qui regroupe les
services de l’Office de tourisme et ceux dédiés à l’activité de congrès. Si l’activité de
l’Office de tourisme est financée par une subvention couvrant les frais d’accueil et de
promotion, celle du service de congrès est autofinancée par la location des sites ou
bâtiments publics dont Biarritz Tourisme assure la gestion pour le compte de la
municipalité. Le budget annuel de Biarritz Tourisme varie entre 5 et 6 millions € par
an, selon le niveau d’activité.
Un autre point important de cette organisation repose sur le travail d’animation et de
mise en réseau des acteurs de la chaîne réceptive assuré par Biarritz Tourisme depuis
une douzaine d’année. Ce travail s’est d’abord focalisé sur l’hôtellerie-restauration.
L’objectif affiché de Biarritz Tourisme a été, par l’activité de congrès, de générer un
accroissement de + 1 point de taux d’occupation par an dans l’hôtellerie biarrote. En
contrepartie, il a été demandé aux hôteliers d’améliorer leur offre, tant du point de
vue des équipements ou capacités que du point de vue de la qualité du service
(rapport qualité / prix) proposé aux clientèles. Ceux qui n’acceptaient pas ce
« contrat » ou dans l’incapacité de procéder aux adaptations nécessaires ont pour la
plupart cédé ou vendu leur établissement (en 2 ans, 30% de l’hôtellerie a changé de
mains à Biarritz, stimulant de ce fait l’activité).
104
Estimation établie selon la méthode mise eu point par France Congrès.
Page 90
Biarritz Tourisme et la municipalité ont parallèlement oeuvré à l’installation d’un
nouvel établissement 4 étoiles, ce qui a également contribué à la dynamisation du
secteur.
Ce travail d’animation et de mise en réseau s’est également adressé aux agences
réceptives locales, avec lesquelles Biarritz Tourisme entretient des relations étroites.
Ce sont ces agences qui assurent toutes les prestations intermédiaires, Biarritz
Tourisme se concentrant sur la promotion, la détection et le démarchage commercial.
C’est la raison pour laquelle, l’EPIC a accompagné les agences par l’organisation de la
sous-traitance et la professionnalisation de leur offre en direction des clientèles de
congrès ou d’affaires. Les agences réceptives de Biarritz105 assurent l’organisation de
l’hébergement (réservations), des prestations de transports, d’accueil, la réalisation
des supports… Ce recours de Biarritz Tourisme à une sous-traitance locale qualifiée
s’exerce aussi dans d’autres domaines de prestations (location de matériels
audiovisuels, de services d’accueil, artisans taxis, etc.). Cette pratique a le mérite de
renforcer le tissu local de services spécialisés et de contribuer à sa
professionnalisation tout en renforçant leur volume d’activités. Enfin, un autre travail
sur lequel Biarritz Tourisme s’est mobilisé avec la municipalité a concerné le
développement des liaisons aériennes directes entre l’aéroport de Biarritz Parme,
également sous gestion publique, et d’autres destinations françaises et européennes.
3.2.2.3 Des résultats probants
En 1996, au moment de la création de Biarritz Tourisme, l’activité hôtelière se
concentrait sur 5 à 6 mois dans l’année avec un taux d’occupation moyen de 55%. Dix
ans plus tard, la capacité hôtelière s’est accrue de 25%106 et les deux tiers de l’offre
hôtelière locale ont été rénovés, du fait de l’accroissement des activités d’accueil de
congrès et festivals.
Face à l’accroissement de leur activité, certains parmi ceux qui avaient déjà engagé
la rénovation de leur établissement il y a 10 ans ont entamé une deuxième phase
d’investissement. Les hôtels sont désormais ouverts à l’année et affichent un taux
d’occupation moyen de 63%. Le tissu des agences réceptives s’est agrandi et
renforcé : 4 agences et 9 emplois en 1996, 6 agences mobilisant 24 emplois en 2006 et
réalisant un chiffre d’affaires de 7 M€. D’autres prestataires ont également tiré partie
de ce développement : sociétés de services audiovisuels (1 société et 2 emplois en
1996, 2 sociétés et 17 emplois + vacataires en 2006), création d’une agence d’accueil
(2 emplois + vacataires).
Le trafic de l’aéroport a été multiplié par 2,5 en 10 ans, passant de 400 000 passagers
à près d’un million aujourd’hui, même si certaines décisions récentes de réduction de
service par les compagnies régulières ne sont pas sans effets (ex : Paris Roissy et
Francfort). L’aéroport de Biarritz dessert actuellement Paris-Orly (7 vols quotidiens),
Lyon (3 vols quotidiens), Paris Charles de Gaulle (2 vols quotidiens par Easyjet),
Londres-Luton (1 vol quotidien par Ryanair), Clermont-Ferrand (1 vol par jour hors
WE) puis Lille à partir de 2009. Par ailleurs, cet aéroport propose plusieurs liaisons à
fréquences hebdomadaires (Nice, Genève et Birmingham). D’autres liaisons
intéressent des périodes plus touristiques, jours de fin de semaine et vacances
scolaires notamment en été (Genève par Air France et Baboo, Bristol et Londres
Gatwick par Easyjet, Dublin et Shannon par Ryanair).
Comme dans le cas de Bordeaux, le développement de nouvelles lignes directes
constitue un point important de l’attractivité de cette destination pour les clientèles
d’affaires et de congrès.
105
Biarritz For Events, Passion Côte Basque, Pays Basque Privilège, Sud Emotion, Terres Basques, Le Tourisme
Basque.
106
La capacité hôtelière actuelle de Biarritz intra-muros est de 2 300 chambres pour une cinquantaine
d’établissements et de 3 200 chambres sur l’ensemble de l’agglomération Bayonne-Anglet-Biarritz.
Page 91
3.2.2.4 Une stratégie qui doit s’adapter à l’évolution de la concurrence et aux aléas
économiques
La destination d’affaires et de congrès Biarritz doit faire face à une concurrence
accrue d’autres destinations, dont une concurrence de proximité avec certaines villes
du nord de l’Espagne (Bilbao, San Sebastian, Pampelune). Au plan national, le
positionnement de Biarritz la place en concurrence avec des villes telles que Nantes,
Lille Métropole, Lyon ou Strasbourg. Sur le marché européen, elle doit lutter face à
des destinations comme Copenhague, Florence, Prague ou encore Bruxelles et Berlin
(cf. congrès de l’International Map Travel Association décroché pour 2009).
Pour rendre l’offre locale et régionale plus attractive et réactive, le directeur de
Biarritz Tourisme107 suggère une mise en réseau des villes de congrès d’Aquitaine, à
l’image des initiatives déjà éprouvées dans plusieurs régions (cf. 3.3). Dans un tel
schéma, une demande non satisfaite sur l’une des villes de la région pourrait être
orientée vers l’une ou l’autre des villes membres de ce réseau. Cela permettrait de
renforcer la visibilité de l’offre régionale et de consolider l’activité de certains
prestataires en région. Cette évolution est d’autant plus nécessaire qu’elle s’inscrit
aussi dans un mouvement de concentration des opérateurs (ex : fusion UnibailRodamco et CCI de Paris, avec Comexpo et Exposium réunies au sein d’une seule
entité sur la place parisienne, Comexposium). Une autre démarche concerne
l’implication dans des réseaux professionnels nationaux et internationaux. Biarritz est
ainsi membre de plusieurs organisations en France et au niveau international (dont le
réseau européen de l’European Cities Marketing108).
Ce besoin de structuration des acteurs à une échelle territoriale élargie est d’ailleurs
à l’origine de la création récente d’un cluster « tourisme » en pays basque, baptisé
« Goazen »109, à l’initiative de la CCI de Bayonne Pays Basque. Cette initiative résulte
d’un travail de réflexion conduit sur une année, intéressant 580 entreprises sur le
territoire concerné, afin entre autres de favoriser les synergies entre opérateurs. Ce
cluster s’est mobilisé autour de plusieurs thématiques110, dont l’une aborde la
problématique du tourisme d’affaires, avec un plan d’action prévoyant la création
d’un groupement de professionnels destiné à mutualiser les moyens et à
professionnaliser les acteurs intéressés par ce marché.
Un autre facteur oblige à une adaptation de la stratégie d’offre de la destination
basque. Même si l’année 2009, contre toute attente, devrait enregistrer un volume
d’activité comparable aux années précédentes pour Biarritz Tourisme, des inquiétudes
apparaissent à partir de 2010. Celles-ci sont alimentées par une réduction très
probable de la taille de certaines réunions d’affaires par les entreprises, soit de moins
grosses conventions au profit de séminaires de taille plus restreinte. Ceci oblige à une
approche différente du marché.
Enfin, un autre enjeu pour Biarritz sera la mise en service de la halle d’Iraty à partir
de 2009, pour l’accueil de salons. Là encore, l’enjeu est de taille dans la mesure où
Biarritz ne dispose pas forcément de la même légitimité que d’autres villes disposant
d’un socle diversifié d’activités (industrielles, de recherche). Elle pourra cependant
jouer sur deux atouts : le pôle de la glisse très présent dans cette région, renforcé au
niveau local avec la création d’une Cité du surf, la présence de l’ESTIA, école
d’ingénieurs, qui entretient des liens avec plusieurs autres universités britanniques,
basque (Bilbao) et d’Aquitaine (Bordeaux et Pau).
107
Cf. audition de M. Olivier LÉPINE du 25 mars 2008.
ECM regroupe 134 villes européennes destinations de congrès, réparties dans 32 pays. Biarritz est la seule
destination d’Aquitaine impliquée dans ce réseau.
109
http://www.bayonne.cci.fr/index.php?Itemid=234
110
Groupe Interaction avec les politiques publiques, Groupe Ressources Humaines et Qualité, Groupe Marketing
et Innovation.
108
Page 92
3.2.3 Pau-Béarn : une dynamique qui reste à consolider
Le positionnement de la capitale du Béarn sur le segment des villes de congrès
s’est affirmé au début des années 2000, avec la mise en exploitation du nouveau
centre de congrès du Palais Beaumont. Pau et son agglomération bénéficient de la
présence d’un socle d’activités économiques assez diversifiées (aéronautique,
chimie, agro-alimentaire, recherche) et d’une université.
Les principaux handicaps auxquels la destination Pau-Béarn doit faire face sont
un déficit d’image et des conditions de desserte relativement défavorables : peu de
liaisons aériennes directes (Paris, Lyon, Bruxelles et Londres Stansted, plus
ponctuellement Amsterdam), des liaisons ferroviaires et routières encore trop peu
efficientes au regard des exigences imposées par les clientèles d’affaires. En tant
que destination de congrès, Pau-Pyrénées pourrait néanmoins tirer partie de la
proximité de l’aéroport de Tarbes, qui dispose d’infrastructures permettant
l’accueil de gros porteurs.
3.2.3.1 Pau : à la recherche d’une dynamique « affaires »
La politique de développement du tourisme d’affaires à Pau repose sur plusieurs outils
et acteurs.
La gestion du Palais des congrès de Pau, le Palais Beaumont, rénové à la fin des
années 1990 et réouvert en 2000, a été confiée à une équipe rattachée à l’Office de
Tourisme et des Congrès de Pau. Cet office de tourisme, sous statut d’établissement
public à caractère industriel et commercial, dispose d’un contrat d’affermage avec la
ville pour l’exploitation du centre de congrès. Son budget atteint 1,9 M€. Son
positionnement concerne les congrès de moyenne dimension jusqu’à 700 personnes et
les réunions d’entreprises de plus de 100 personnes, ceci afin de ne pas concurrencer
l’offre séminaires des établissements hôteliers. L’activité du Palais des congrès de Pau
génère environ 10 M€ de retombées pour l’économie locale, avec un taux
d’occupation de 65% à 70% sur l’année (mais 30% à 40% au regard des capacités).
L’offre hôtelière paloise totalise plus de 1 800 chambres réparties dans une
quarantaine d’établissements.
En dépit de l’implication dans différents réseaux professionnels (France Congrès,
HCCE ou Centres de Congrès Historiques Européens, Association Internationale des
Villes Francophones de Congrès), d’un professionnalisme et d’une certification qualité
(certification de service confiance « Qualicongrès »), les résultats relativement
honorables obtenus pourraient sans doute être encore améliorés. Selon les
observations de la CCI Pau-Béarn, la part des clientèles d’affaires dans l’activité des
établissements hôteliers palois atteint 66%, pour un taux d’occupation qui oscille
entre 65% et 70%. Mais les congrès, foires et salons ne génèrent que 8% à 10% de
l’occupation des hôtels.111
Dans le climat de concurrence actuel, accentué par les effets de la crise économique
et financière, les quelques atouts spécifiques de la destination ont du mal à
compenser certaines faiblesses structurelles, notamment en terme d’image de la
destination et d’accessibilité. Les élus locaux se sont récemment inquiété des
performances de Pau sur le segment des congrès en appelant à une politique
commerciale plus agressive112 et viennent d’engager une réflexion sur l’évolution du
Parc des expositions de Pau, dont les équipements et le mode de fonctionnement sont
considérés comme inadaptés113.
111
L’organisation de congrès, foires et salons génèrerait entre 15 000 et 20 000 nuitées par an à Pau, pour un
volume de nuitées affaires de 215 000 (2007).
112
Cf. séance du Conseil Municipal de la ville de Pau du 25 septembre 2008.
113
Cf. séance du Conseil Municipal de la ville de Pau du 18 décembre 2008.
Page 93
Dans ce contexte, les gestionnaires du palais des congrès ont souligné la nécessité
d’une mobilisation collective, impliquant les acteurs économiques et scientifiques de
l’agglomération114.
3.2.3.2 Une tentative de démarche collective : le réseau ou « cluster » PauPyrénées
L’Office de Tourisme et des Congrès de Pau a récemment lancé une initiative de
constitution d’un réseau local, ou cluster, visant à rassembler l’ensemble des acteurs
de la chaîne réceptive pour impulser une mobilisation collective autour des enjeux
d’attractivité et de qualité de service en matière d’accueil touristique. Le postulat de
cette initiative repose sur un constat selon lequel la plupart des villes de congrès
européennes les plus dynamiques intègrent leur stratégie de développement des
« MICE » (ou réunions et manifestations d’affaires) dans une démarche plus large de
développement économique et scientifique, adossée à des pôles ou activités
d’excellence.
L’objectif du cluster de Pau-Pyrénées vise donc à réunir dans un espace d’échange les
acteurs potentiellement intéressés, opérateurs de la chaîne réceptive et plus
largement acteurs du monde économique et universitaire, susceptibles de jouer aussi
un rôle d’ambassadeurs de la destination Pau-Pyrénées. Il s’agit d’une part de
développer l’attractivité et les performances de la destination Pau-Pyrénées en
s’appuyant sur ses atouts économiques et scientifiques, et d’autre part
d’accompagner l’amélioration de la qualité des prestations proposées aux visiteurs
par une démarche de progrès. Plusieurs acteurs sont impliqués dans ce cluster : outre
l’Office de Tourisme et des Congrès, la municipalité de Pau, la CCI Pau-Béarn, le
Comité Départemental du Tourisme des Pyrénées-Atlantiques, les professionnels de
l’hôtellerie … Il est encore trop tôt pour en mesurer la portée, mais le premier enjeu
et la première condition de sa réussite repose sur le degré d’implication des acteurs.
Le palais des congrès de Pau s’est quant à lui également rapproché de ses homologues
de Biarritz et Bordeaux, afin de mutualiser des moyens dans le cadre de la
participation à des salons et de développer les contacts commerciaux.
De son côté, la CCI Pau-Béarn a développé un service en ligne destiné aux
organisateurs de réunions ou séminaires, sous la forme d’un annuaire « Pau
Destination Affaires », afin de développer la part des clientèles d’affaires chez les
professionnels locaux, notamment ceux du secteur hôtelier. L’intention de la CCI de
Pau-Béarn serait de déployer cet outil à l’échelle départementale voire régionale.
3.2.4 Arcachon : un positionnement particulier
La dynamique de tourisme d’affaires d’Arcachon repose essentiellement sur
l’activité de son palais des congrès. Cette structure est gérée par une équipe
intégrée à Arcachon Expansion, établissement public à caractère industriel et
commercial qui intégrait dès sa création en 2001 l’Office de tourisme, le palais des
congrès et, depuis peu, les services municipaux en charge des animations et de la
culture115. En termes de structuration, Arcachon Expansion est comparable à
quelques nuances près à Biarritz Tourisme.
Le positionnement de la destination « Arcachon » est essentiellement tiré par le
tourisme balnéaire de proximité et de niveau national, notamment en lien avec
l’attractivité d’un site naturel exceptionnel.
114
115
Cf. audition de M. TRUCHI, Mlle COUSSERAN et M. PETIT le 24 avril 2008.
Cf. audition de Mme Séverine FORESTIER, directrice du palais des congrès d’Arcachon, le 27 mai 2008.
Page 94
De fait, la part de la clientèle d’affaires dans l’hôtellerie locale reste limitée
(62 000 nuitées, 27% de nuitées « affaires »). Cependant, plus de la moitié du
chiffre d’affaires généré par l’activité du centre de congrès d’Arcachon profite à
des sous-traitants locaux. En 2006, l’impact économique direct du palais des
congrès était de 1,9 M€ et le volume des retombées induites estimé à 11 M€. Toutes
manifestations confondues, le palais des congrès d’Arcachon accueille 40 000
visiteurs par an, dont la moitié en visiteurs d’affaires.
3.2.4.1 Une activité essentiellement tirée par le palais des congrès
Bien que réduit, l’impact du tourisme d’affaires repose sur une image positive, liée
non seulement à la qualité intrinsèque du site mais aussi à la prestation apportée par
l’équipe gestionnaire du palais des congrès (une douzaine de personnes). Cette
structure, également certifiée « Qualicongrès », participe à plusieurs réseaux
professionnels (France Congrès, Foires-Salons & Congrès de France, Association
Internationale des Villes Francophones de Congrès). C’est elle qui constitue
l’interlocuteur unique et propose une offre structurée (dont hébergement, visites
guidées en lien avec l’Office de tourisme, facturation centralisée). Un service
d’acheminement par navettes depuis l’aéroport de Bordeaux est également proposé
pour certaines opérations. Le budget de fonctionnement du palais des congrès
d’Arcachon est de 1,5 M€, totalement autofinancé.
Le palais des congrès d’Arcachon a notamment réussi à se positionner sur une niche
de congrès médicaux ou scientifiques, plutôt de niveau régional ou national, de
moyenne importance (300 à 400 personnes). En effet, la clientèle du palais des
congrès est à 90% nationale.
Quelques établissements hôteliers sont également positionnés sur le segment des
séminaires et sur celui des incentives.
3.2.4.2 Des écueils à lever sur le plan de l’adaptation des structures réceptives et
de l’organisation collective
La consolidation des atouts propres au site arcachonnais sur le marché des rencontres
et manifestations professionnelles suppose cependant des améliorations à plusieurs
niveaux.
Cela passe d’abord par une adaptation des infrastructures réceptives. Des travaux
sont prévus sur l’auditorium afin d’en accroître les capacités et de l’ouvrir à la
lumière du jour, en utilisant l’espace actuellement occupé par le casino. Ce site
devrait également bénéficier du développement d’un pôle universitaire et de la
création d’un établissement hôtelier haut de gamme (horizon 2011).
L’amélioration du réceptif hôtelier est en effet une autre condition, sachant que la
capacité d’hébergement reste actuellement limitée (environ 600 chambres) et que
plusieurs établissements (9 sur 23) n’ont qu’une activité saisonnière. La
rentabilisation des investissements et de l’exploitation pour ces établissements passe
aussi par un renforcement de l’activité de congrès.
Une autre difficulté est celle de la prise en compte des potentialités réceptives
offertes par les communes voisines du bassin d’Arcachon, parmi lesquelles certaines
s’interrogent sur l’opportunité ou non de créer un nouvel espace de congrès. Un
rapprochement est envisagé à ce niveau.
L’amélioration de l’accessibilité et du service de transport, notamment depuis
l’aéroport de Bordeaux-Mérignac ou encore en matière de desserte TGV / TER, est un
autre aspect de la problématique d’Arcachon.
Page 95
Enfin, le renforcement de la destination d’affaires « Arcachon » questionne sur
l’intérêt d’une réflexion élargie relative aux potentialités et opportunités de
diversification économique de ce territoire, dont on pourrait dire qu’il se limite à ce
jour, sauf exception (industries du bois, construction navale, pêche, aquaculture), à
une économie résidentielle (tourisme notamment en résidences secondaires). D’autres
opportunités ou orientations mériteraient d’être étudiées, susceptibles de contribuer
à une évolution maîtrisée, à la mesure des caractéristiques et de l’image d’un
territoire remarquable (ex : articulation avec le pôle laser-optique installé au Barp,
éco-conception, services et technologies innovantes en matière d’urbanisme,
d’habitat et de design urbain…).
3.2.5 Les autres villes d’Aquitaine : du souci de valorisation à l’objectif de diversification
Quelques villes d’Aquitaine ont récemment exprimé leur intention de
développer des activités liées à l’accueil de réunions ou manifestations
professionnelles. Dans un cas, il s’agit avant tout de valoriser les atouts d’une
offre réceptive existante. Dans l’autre cas, il s’agit de donner corps à un projet
de requalification urbaine en lien avec le positionnement économique du
territoire.
3.2.5.1 Périgueux : une volonté récente de se placer parmi les villes de congrès
d’Aquitaine
L’analyse de l’offre réceptive locale (cf. 3.1.1.6) démontre que Périgueux et son
agglomération disposent de réelles capacités en termes d’infrastructures permettant
l’accueil de réunions et/ou manifestations de type congrès. La venue en décembre
dernier du congrès annuel de l’Union Nationale des Centres Communaux d’Action
Sociale (650 participants pour 400 attendus) a servi en quelque sorte de test à la
nouvelle équipe municipale.
Cette expérience a notamment permis de mesurer l’attractivité de la destination
périgourdine auprès des congressistes, malgré des conditions qui n’étaient pas
optimales (hébergement notamment).
Aussi, la municipalité a exprimé la volonté de mieux valoriser et commercialiser le
réceptif local en s’appuyant sur les infrastructures existantes.
Toutefois, la confirmation de ce positionnement sur le segment des congrès de taille
moyenne (objectif fixé à une dizaine par an) devra composer avec certaines lacunes,
s’agissant en particulier des limites quantitatives et qualitatives de l’offre hôtelière,
des problèmes d’accessibilité (pas de gare TGV, quasiment pas de liaison aérienne116)
et de l’amélioration globale de l’offre de prestations liée à l’accueil de congrès.
3.2.5.2 Dax : un projet inscrit dans une démarche de requalification urbaine et de
diversification économique
La Communauté d’Agglomération du Grand Dax a lancé un projet visant à reconquérir
le quartier de la gare, en s’appuyant sur une analyse de son potentiel économique117.
A travers ce projet (investissement total de 17 M€), le souhait des élus locaux est de
diversifier le tissu économique local, à ce jour essentiellement dépendant du
thermalisme.
116
Deux vols quotidiens vers Paris assurés par la compagnie Twin-Jet (de 260 € en classe économique à 585 €
plein tarf A/R)
117
Cf. rendu final de l’étude « Analyse du potentiel économique du quartier de la gare TGV de Dax », Real
Convergence, novembre 2006
Page 96
Dax et son agglomération bénéficient d’assez bonnes liaisons routières et ferroviaires
et d’une offre hôtelière d’une capacité significative (1 300 chambres en hôtel et près
de 900 en résidences de tourisme). L’objectif du projet est de consolider le tissu
d’activités tertiaires au service des entreprises et des particuliers, autour d’un
concept de « business resort » (ou pôle d’affaires). Un cabinet d’architectesurbanistes a travaillé sur la formalisation de ce projet urbain, conçu comme un « écoquartier ». Un appel à projet devrait être lancé pour la réalisation d’un centre de
congrès couvrant 10 000 m², comportant un hall d’exposition, un auditorium (700
places) et un restaurant. Un hôtel devrait également être intégré à ce programme
d’aménagement. Le début des travaux est prévu à partir de 2010.
Ce délai devrait être mis à profit pour affiner le positionnement de cette offre
supplémentaire d’accueil de congrès et manifestations, dans un contexte économique
particulièrement difficile118, tout en tenant compte de l’offre locale déjà proposée
par certains établissements hôteliers de l’agglomération en matière d’accueil de
séminaires. Un autre point important qui en découle est d’une part la forme de
gestion et d’autre part l’organisation à mettre en place, en lien avec les prestataires
de la chaîne réceptive locale.
*****
L’analyse de ces différents contextes territoriaux met en évidence plusieurs
facteurs clés ou conditions au développement des activités de rencontres et
manifestations professionnelles :

Le caractère déterminant de l’impulsion et du volontarisme politique
porté par les collectivités dans le cadre des politiques et projets de
développement.

La nécessité de formaliser cette volonté autour d’une stratégie
collective, partagée avec l’ensemble des acteurs, et adossée à des
objectifs clairs.

L’indispensable prise en compte du périmètre pertinent, tant du
point du vue du territoire (ville ? agglomération ?) que de celui des parties
prenantes (opérateurs de la chaîne réceptive, mais aussi acteurs du monde
économique et scientifique),

L’importance du travail en réseau, à la fois pour activer des groupes
de pression efficaces, pour mutualiser les ressources et les retours
d’expériences.
Ce dernier point appelle une autre approche de la dynamique collective à
laquelle plusieurs territoires ou groupes de destinations se sont déjà attelés :
l’organisation et la mutualisation de moyens à l’échelle régionale.
3.2.6 Un manque de synergies et de stratégie au niveau régional
Confrontés aux évolutions du marché et au durcissement de la concurrence,
plusieurs gestionnaires de destinations « affaires » aquitains ont souligné
l’intérêt d’une démarche de niveau régional, au moins en termes d’espace
d’échange et de concertation.
A l’échelle départementale, aucun des comités départementaux du tourisme
n’offre un accueil ou une information spécifique sur le tourisme d’affaires.
Au niveau régional, l’absence de politique dédiée masque en réalité une
118
Dont l’incertitude créée par le risque de désengagement du groupe Accor.
Page 97
diversité d’interventions recouvrant plusieurs domaines, tout en soulignant la
réalité des enjeux sous-tendus par la filière des rencontres et manifestations
professionnelles.
3.2.6.1 Un segment de marché encore délaissé dans la politique touristique
régionale
Le « tourisme d’affaires » n’a pas, jusqu’à une période très récente, donné lieu à un
traitement particulier dans le cadre des politiques touristiques au niveau régional. Il a
fallu attendre 2006 et l’élaboration de l’actuel règlement d’intervention pour que cet
aspect soit évoqué et apparaisse comme l’un des thèmes possibles de diversification
de l’économie touristique régionale.
Ceci s’explique en partie par l’insuffisance de données sur le poids de ce segment
d’activité. Encore à ce jour, aucune étude de portée ne permet de cerner la part du
tourisme d’affaires dans le marché touristique régional, qui représente 8 à 9 millions
de visiteurs et 87 millions de nuitées annuelles119. L’observation de la fréquentation
touristique régionale s’est essentiellement focalisée sur la période mai-septembre et
sur le marché des séjours et déplacements réalisés à titre personnel. En période
estivale (mai à septembre), la clientèle d’affaires représenterait 4% des séjours et
2,6% des nuitées (soit 1,6 millions)120.
Une enquête récente réalisée par le Comité Régional du Tourisme d’Aquitaine avec
l’institut BVA a permis de mieux cerner la fréquentation entre octobre et mai, durant
laquelle 16% des séjours et 11% des nuitées sont alimentés par la clientèle d’affaires
(soit 2,75 millions de nuitées)121. Celle-ci génèrerait durant cette période 40% de la
fréquentation dans l’ensemble des hébergements marchands. Enfin, l’enquête révèle
que la dépense moyenne par client d’affaire équivaut à 2,4 fois celle d’un vacancier
(soit 104 € par jour en moyenne). Globalement, on sait que 3,8 millions de nuitées
dans l’hôtellerie régionale sont imputables aux clientèles d’affaires (voyages
d’affaires, congrès, salons…), soit 44% de la fréquentation hôtelière totale.
Une autre raison qui explique ce constat est la difficulté rencontrée par le Comité
Régional du Tourisme d’Aquitaine (CRTA) pour conduire des actions de promotion
communes avec les villes de congrès de la région (Bordeaux, Biarritz, Pau, Arcachon),
notamment sur certains salons122. Ces villes ont semble-t-il préféré travailler
conjointement sans entrer dans la démarche proposée par le CRTA. Compte-tenu des
besoins exprimés d’action collective, ce constat peut paraître surprenant. Cette
expérience a conduit le CRTA à délaisser, du moins provisoirement, cet axe de travail.
Ce marché ne figure donc pas explicitement parmi les axes du plan marketing 20092010 du Comité Régional du Tourisme d’Aquitaine. Néanmoins, et compte-tenu des
besoins exprimés, une ligne de crédits de 60 k€ a été inscrite pour l’exercice 2009
afin d’accompagner les actions de promotion des opérateurs régionaux, en particulier
sur le segment des congrès associatifs.
Cette inscription répond aux nouvelles orientations du dispositif d’intervention du
Conseil Régional d’Aquitaine en faveur du tourisme voté en décembre 2006. Ce
dispositif comporte un volet consacré au tourisme urbain et d’affaires, lequel prévoit
un soutien à plusieurs niveaux :

Etudes stratégiques de positionnement de "stations" ou "territoires" sur l’offre
congrès en lien avec les pôles économiques et de recherche/développement
régionaux.
119
Cf. audition de Mme Brigitte BLOCH, directrice du Comité Régional du Tourisme d’Aquitaine.
Cf. étude CRT Aquitaine / BVA sur la clientèle touristique de l’Aquitaine de mai à septembre (2005)
121
Cf. étude CRT Aquitaine / BVA sur la fréquentation touristique de l’Aquitaine hors saison (octobre 2006 à avril
2007) - 2008
122
Cf. audition de Mme Brigitte BLOCH, directrice du Comité Régional du Tourisme d’Aquitaine, le 6 mai 2008.
120
Page 98
Accompagnement juridique, financier et organisationnel des structures
positionnées sur le tourisme d’affaires (OT et autres associations d’acteurs).

Promotion amont de l’offre régionale pour l’organisation de congrès nationaux
et internationaux, dans le cadre du plan d’actions du Comité Régional du Tourisme
d’Aquitaine.

Aide aux études de restructuration de l’offre en séminaires et incentives, en
lien avec le réseau des agences réceptives.

La thématique du tourisme d’affaires est incluse dans trois des quatre conventions de
soutien au développement touristique établies entre le Conseil Régional d’Aquitaine
et les Conseils Généraux123, en application de ce nouveau règlement d’intervention.
Cependant, ces conventions ne sont pas adossées à des objectifs très précis.
A ce stade, très peu de projets semblent avoir été traités dans ce cadre. Ceci peut
s’expliquer par la publication relativement récente de ce règlement et par une
information encore incomplète des éventuels porteurs de projet.
Une autre explication au peu d’intérêt porté à ces mesures peut tenir au fait que le
Conseil Régional soutient l’organisation de rencontres et manifestations
professionnelles à travers d’autres politiques sectorielles.
3.2.6.2 Une multiplicité d’interventions qui appelle une mise en cohérence
Si l’implication du Conseil Régional d’Aquitaine dans le domaine du tourisme
d’affaires, entendu comme un sous-ensemble de la politique touristique, reste encore
très limitée et imprécise, ses interventions en matière de soutien économique aux
rencontres et manifestations professionnelles sont plus que significatives.
Au cours des trois dernières années, le montant total cumulé des aides mobilisées a
oscillé entre 5 M€ (en 2007) et 9,5 M€ (en 2006), l’écart entre ces deux exercices
tenant à la participation du Conseil Régional à certains investissements lourds relatifs
à des projets d’infrastructures réceptives124. Pour l’année 2008, les engagements du
Conseil Régional ont dépassé 7,4 M€. Sur les trois dernières années écoulées, le
Conseil Régional d’Aquitaine a ainsi mobilisé près de 22 M€. En lissage annuel, on peut
considérer que le Conseil Régional mobilise plus de 7 M€ pour soutenir l’organisation
de réunions et rencontres professionnelles ou pour accompagner la participation
d’entreprises régionales à ce type de manifestations ou encore pour renforcer l’offre
réceptive (infrastructures d’accueil).
Les principales interventions intéressent la politique de développement économique
et d’appui aux entreprises, la politique en matière de recherche et d’enseignement
supérieur (colloques et congrès scientifiques), suivies de la politique en matière
agricole et agro-alimentaire (salons, foires et manifestations locales), mais aussi la
politique de formation (ex : organisation des Olympiades de Métiers, salon Aquitec,
diverses manifestations sur la formation) puis le tourisme (dont agritourisme et
œnotourisme).
123
Il s’agit des conventions avec les Conseils Généraux de la Gironde, des Landes et du Lot-et-Garonne. Le
tourisme d’affaires ne figure pas dans la convention avec le Conseil Général de la Dordogne. La convention avec
le département des Pyrénées-Atlantiques n’a pas à ce jour été formellement adoptée par l’assemblée régionale.
124
En l’occurrence, une subvention de 3,87 M€ pour la réalisation du hall n°3 du parc des expositions de
Bordeaux-Lac en 2006, pour un investissement total de 25 M€.
Page 99
Répartition des interventions du Conseil Régional d'Aquitaine
par segments
Congrès colloques en Aquitaine
5,0%
0,5%
2,0%
Salons et foires en Aquitaine
15,5%
Participations salons extérieurs
12,5%
32,5%
Autres manifestations en Aquitaine
Equipements
Etudes et promotion
TDE
8,0%
24,0%
Divers
Le graphique ci-dessus présente le poids relatif de chaque type de manifestations (ou
d’investissement) aidé, sur la base d’une moyenne lissée des trois années de
référence 2006-2007-2008. La part des aides aux équipements est la plus variable
d’une année sur l’autre, étant donné le caractère souvent exceptionnel des
investissements aidés (exemples sur la période : hall 3 du parc des expositions de
Bordeaux, centre de conférences et séminaires de la CCI des Landes, salle Agora du
Haut Carré à Talence, espace congrès du pôle inter-consulaire de la Dordogne, salle
de conférences et de colloques du nouveau pôle forêt-bois de l’INRA).
L’appui aux entreprises pour la participation à des salons ou manifestations
professionnelles hors Aquitaine a augmenté de manière continue et importante : un
peu plus d’un million d’euros en 2006, plus de 1,6 M€ en 2007 et près de 2,4 M€ en
2008.
La part des colloques ou congrès à vocation scientifique est prépondérante dans le
segment des colloques et congrès aidés par le Conseil Régional (une centaine par an
environ). Elle s’est nettement accentuée en 2008 du fait d’une initiative régionale
(« Aquitaine Conférences »). Les aides apportées aux colloques organisés par les
équipes universitaires ou de recherche en Aquitaine s’inscrivent dans un dispositif
particulier. L’aide octroyée varie selon le nombre de participants, le budget global du
colloque et sa portée (régionale, nationale, internationale). Pour les congrès jusqu’à
400 participants et dont le budget ne dépasse pas 150 k€, l’aide oscille entre 765 € et
7 630 €. Pour les colloques internationaux qualifié de « pérennes » et sur des thèmes
jugés prioritaires par la Région, l’intervention est étudiée au cas par cas. Dans la très
grande majorité des cas, l’aide apportée reste limitée en volume (inférieure ou égale
à 3 000 €). Compte tenu de la très grande dispersion des aides et de l’effet de
guichet, le Conseil Régional a prévu de revoir ce dispositif courant 2009, dans le souci
de renforcer l’impact de ce soutien et celui des manifestations bénéficiaires. Parmi
les opérations les plus importantes aidées par le Conseil Régional : le Colloque
International Universités à l’Ere du Numérique, le colloque Ausonius, la conférence
« Invest in Photonics » en 2008, un colloque sur les toxicomanies en 2007…
S’agissant des autres types de congrès, le Conseil Régional apporte une aide
ponctuelle qui peut également donner lieu en amont à un soutien de la candidature
d’une ville d’Aquitaine pour l’accueil de la manifestation. Parmi les congrès
récemment aidés en Aquitaine (2008) : le congrès national de la FNACA, le congrès de
l’EAHP, le sommet européen des industriels de la glisse, le congrès national du Centre
des Jeunes Dirigeants, celui de la fédération nationale des viticulteurs indépendants,
un congrès international de l’ingénierie du sport, le congrès national de l’UNSA, un
colloque ISO sur les nanotechnologies ou encore le congrès de l’ATIP.
Page 100
La Région intervient de manière également significative pour l’accueil de congrès
d’organisations au sein desquelles il est représenté : ainsi pour les assemblées
générales de l’Association des Régions Européennes des Produits d’Origine et de
l’Association des Régions Européennes Fruitières, Légumières et Horticoles, ou pour
les rencontres de l’Association des régions du Grand Littoral Atlantique. Quelquesunes de ces manifestations ont été accueillies au sein même de l’Hôtel de Région à
Bordeaux.
Dans le domaine des salons et foires, le Conseil Régional soutient à la fois la
participation des acteurs économiques aquitains à des manifestations (organisées en
Aquitaine, ailleurs en France ou à l’étranger) et l’organisation en Aquitaine de
certains événements : salon régional de l’agriculture, Aquitanima, SIFEL, Aquitec,
Salon du lycéen et de l’étudiant , Vivons Bois, salon Lurrama… Ce soutien est souvent
complété d’une participation directe du Conseil Régional avec occupation et
animation d’un stand. C’est aussi le cas pour des manifestations organisées hors
Aquitaine (ex : SIAL, Expo de Saragosse). Il aide également diverses foires ou
manifestations visant à la promotion grand public de certaines productions agricoles
régionales.
Enfin, le Conseil Régional se mobilise également de façon importante pour d’autres
types d’évènements (ex : organisation des Olympiades des Métiers).
En matière de tourisme de découverte économique, les aides régionales bénéficient
essentiellement aux professionnels du monde agricole (agritourisme et œnotourisme,
avec vente de produits à la ferme ; ex : « Destinations vignobles ») et au secteur
artisanal (métiers d’art notamment).
Dans le cadre de l’application du nouveau règlement d’intervention en faveur du
tourisme, le Conseil Régional d’Aquitaine accompagne également des études
stratégiques ou de positionnement (ex : Lège-Cap-Ferret, Dax), l’organisation
d’événements exceptionnels (ex : Eldorando 2007) et certains investissements (ex :
adaptation de structures d’hébergement pour l’accueil de séminaires dans des hôtels
ou villages de vacances). Comme cela a été souligné précédemment (cf. 3.2.6.1), le
Comité Régional du Tourisme d’Aquitaine, essentiellement financé par le Conseil
Régional, n’intervient que très marginalement dans la promotion et l’observation du
marché « affaires ».
Par conséquent, l’absence de ligne stratégique globale et lisible ne doit pas laisser
croire que le Conseil Régional n’intervient pas. Bien au contraire, son intervention est
conséquente sur le plan financier, mais elle se dilue dans un ensemble de politiques et
mesures rendant une vision d’ensemble extrêmement difficile.
Il serait donc opportun de replacer cette pluralité d’interventions dans un cadre plus
général permettant de mieux identifier la stratégie, les objectifs et les priorités de
l’action régionale en matière d’appui et de développement à l’industrie des
rencontres et des événements professionnels.
La ligne stratégique retenue devrait privilégier le soutien à l’organisation en région de
manifestations de portée nationale et/ou internationale, notamment celles
intéressant des domaines d’excellence de l’Aquitaine en matière économique et
scientifique, susceptibles d’améliorer l’image perçue de la région à l’extérieur et
d’accroître son attractivité. Un autre objectif vise à consolider l’activité et le taux
d’occupation des structures réceptives locales (infrastructures de congrès et/ou
d’exposition et d’hébergement). Cet objectif est parallèlement associé à la volonté
de préserver et consolider les emplois de services dans les structures concernées et
parmi leurs sous-traitants.
Page 101
3.2.6.3 Des attentes en termes de stratégie régionale et de mise en synergie des
acteurs
La plupart des acteurs entendus dans le cadre de ce travail ont insisté sur la nécessité
d’une meilleure coordination des acteurs de la filière réceptive au niveau régional125.
L’Association des acteurs du réceptif, du monde économique et scientifique
Cette coordination fait actuellement défaut et le manque de concertation entre
acteurs nuit à l’efficacité d’ensemble de la chaîne réceptive et à la compétitivité de
l’offre aquitaine.
Cette recherche de cohésion est une étape indispensable. Elle devrait associer des
représentants du monde économique, scientifique et culturel, également concernés
par les enjeux d’attractivité régionale. Elle est aussi importante dans la mesure où
elle participe de la reconnaissance des différentes catégories d’opérateurs impliqués
dans l’organisation et dans l’accueil de rencontres et événements professionnels. Elle
devrait faciliter l’organisation d’un travail en réseau, qu’il s’agisse d’un travail en
réseau au niveau régional (entre centres ou espaces de congrès, entre acteurs du
tourisme et autres parties prenantes), mais aussi aux niveaux interrégional, national
et international (dont implication dans les réseaux professionnels spécialisés).
La dynamisation de ces réseaux est aussi un moyen de mobiliser plus largement
l’activité de lobbying pour favoriser l’accueil de manifestations d’envergure nationale
ou internationale. Dans cette perspective, la mutualisation de certains moyens de
promotion ou de communication pourrait avantageusement être recherchée à
l’échelle régionale. L’accueil de manifestations de niveau européen ou international
exige parfois une mobilisation très en amont (ex : congrès associatifs), à la fois en
terme de lobbying et de préparation des candidatures. L’idée de mise en place d’un
fonds de soutien, destiné à accroître les chances des destinations aquitaines en
capacité d’accueillir ce type de manifestation, a été avancée par certains opérateurs.
L’amélioration de la qualité du service
Ceci suppose parallèlement que les différents opérateurs de la chaîne proposent un
service irréprochable vis-à-vis des contacts ou clients avec lesquels ils sont appelés à
négocier ou auprès desquels ils délivrent une prestation. Ceci va de la capacité à
répondre de manière aussi réactive que possible aux demandes, à formuler une offre
contractuelle claire, à assurer un suivi et un accompagnement tout au long de la
préparation des projets en étant attentif aux exigences des clients, jusqu’à la qualité
des prestations offertes une fois sur place dans le déroulement des manifestations, en
matière de transport ou d’hébergement.
La professionnalisation de l’ensemble des acteurs de cette chaîne réceptive constitue
une autre priorité, au cœur des compétences régionales. La mise en place de
démarches de qualité de service, intégrant des réponses innovantes ou susceptibles de
démarquer l’offre régionale par rapport aux offres concurrentes (ex : durabilité, bilan
carbone…), devrait accompagner cet effort de professionnalisation. Enfin, il importe
de rendre l’offre régionale sur les différents segments du marché beaucoup plus
lisible qu’elle ne l’est actuellement. Ceci passe par un travail minutieux
d’identification de cette offre, particulièrement diversifiée comme le laisse deviner
l’état des lieux présenté dans ce rapport. De façon tout aussi évidente, il serait
opportun d’assurer un suivi régulier de l’activité ainsi générée afin de mesurer
l’évolution des performances des destinations aquitaines.
125
Cette sous-partie est aussi alimentée par les retours d’un questionnaire adressé aux membres du CESR en
qualité de représentants en région de diverses organisations, toutes plus ou moins directement concernées par
l’organisation de rencontres ou manifestations au niveau local, régional et national.
Page 102
La réponse à cet ensemble de préoccupations rejoint l’un des points du chapitre
précédent, à savoir la définition d’une véritable stratégie régionale en matière
d’accueil de rencontres et manifestations professionnelles. Une telle stratégie
constituerait un signal fort en direction des acteurs régionaux mais aussi extrarégionaux, contribuant à une meilleure lisibilité de l’image de l’Aquitaine tant sur le
plan économique que touristique, et à son attractivité. Plusieurs régions et/ou
destinations se sont résolument engagées dans cette voie.
3.3 – Ce qui bouge ailleurs : pratiques de structuration et démarches
innovantes
Comme cela a été indiqué, le renforcement de la concurrence internationale et
la concentration de l’offre sur la place parisienne (cf. chapitre 2) obligent les
opérateurs en région à être plus compétitifs : il leur faut s’aligner sur les évolutions
du marché, mieux prendre en compte les attentes des clientèles mais également se
démarquer et innover en anticipant.
3.3.1 Structuration et mutualisation à l’échelle régionale et interrégionale
Dans plusieurs régions françaises, des démarches d’organisation collective et
de mutualisation des moyens de promotion et de commercialisation ont été
initiées et mises en œuvre. Au-delà de la diversité des formes de structuration,
le point commun à cet ensemble de démarches est dans la capacité montrée
par les opérateurs à coopérer et à coordonner leur offre vers un objectif
commun, en s’appuyant sur les caractéristiques spécifiques de chaque site ou
destination.
3.3.1.1
Ouest Congrès : une dynamique interrégionale
L’association Ouest Congrès regroupe 9 centres de congrès français répartis dans les
régions Bretagne, Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes126. Il s’agit des villes d’Angers,
Brest, La Baule, La Rochelle, Le Mans, Lorient, Nantes, Poitiers et Saint-Malo. Outre la
présence commune sur certains salons, cette association dispose d’un site web bilingue
qui présente un panorama de l’offre, incluant :
-
les infrastructures (auditoriums, salles de conférences, surfaces expositions),
les services (hébergement, restauration, soirées de gala, transport, accueil,
prestations techniques, gestion des inscriptions, programme touristique),
les attraits de chaque destination,
les accès.
Il fournit un service d’assistance en ligne, le système « Expertises », qui permet à des
organisateurs de sélectionner des sites en fonction de différents critères, avec la
possibilité de définir deux de ces critères comme impératifs et/ou importants. Ces
critères combinent :
-
la localisation (bord de mer ou métropole),
le type de liaison (aérien ou TGV), avec une durée limite de trajet,
la capacité exigée des salles de congrès ou des surfaces d’exposition,
le nombres de chambres d’hôtels par catégorie de confort (du 2** au 4**),
les activités annexes (sport, culture, histoire, terroir, gastronomie, visites
d’entreprises, autres).
Un tel dispositif suppose un recensement précis et actualisé de l’offre proposée par
chacun des sites et donc une implication de chacun des participants. Cette association
bénéficie du soutien des 3 Régions concernées.
126
http://ouest-congres.fr/home/logo.htm
Page 103
Certains des sites parties prenantes ont développé des actions commerciales particulières
à destinations des clientèles de congrès. On peut ainsi mentionner le cas de NantesMétropole avec la mise en place d’un Pass Nantes Business, qui offre la possibilité à
chaque congressiste d’accéder à moindre coût à certains services (visites, transports
urbains, commerces et loisirs)127. Dans la même zone géographique mais à une moindre
échelle, d’autres démarches de mise en cohérence commerciale de l’offre sont
proposées telle que celle du convention bureau de Nantes-Saint Nazaire – La Baule
(Atlantic Events), qui concerne 4 sites de congrès (Cité des congrès de Nantes Métropole,
Parc des expositions de Nantes Expo Nantes Atlantique, Escal’Atlantic à Saint Nazaire,
Atlantia à La Baule).
3.3.1.2
Provence Méditerranée Congrès (PMC)
Initiée dès 1975, l’association Provence-Méditerranée Congrès rassemble 11 villes de
congrès du Sud-Est de la France. Il s’agit des villes d’Aix-en-Provence, Ajaccio, Arles,
Aubagne, Avignon, Hyères-les-Palmiers, La Grande Motte (Montpellier), Mandelieu-laNapoule, Marseille, Saint-Raphaël et Toulon.
Cette association assure une mission de promotion, de commercialisation et d’ingénierie
pour le compte des villes adhérentes.
En matière de promotion, elle participe à certains salons professionnels (Bedouk,
Heavent…) et dispose d’un site web BtoB128. Sur le plan commercial, l’association gère un
fichier de prospects organisateurs de congrès, effectue des actions de prospection et de
démarchage (notamment sur la région parisienne et la région lyonnaise) et organise deux
workshops par an destinés aux organisateurs de congrès.
Dans le domaine de l’ingénierie, PMC développe des actions de formation à destination
des membres de son réseau. Elle travaille également à la mise en place d’une démarche
de qualité de service répondant aux engagements de la marque nationale Qualité
Tourisme. Elle réalise également des études annuelle sur les retombées économiques du
tourisme d’affaires pour les villes concernées et assure une veille stratégique.
3.3.1.3
Le French Riviera Convention Bureau
Le French Riviera Convention Bureau est le premier bureau de congrès créé au niveau
régional. Rattaché au Comité Régional de Tourisme Riviera Côte d’Azur, il rassemble les
sites de Côte d’Azur (notamment d’Antibes, Cannes, Nice) et de Monaco.
Afin de relancer son offre sur les marchés nationaux et internationaux, le French Riviera
Convention Bureau vient de mettre en place une nouvelle politique marketing couplée à
une démarche qualitative et environnementale, avec installation d’un club du tourisme
d’affaires.
Ce club est destiné à rassembler les acteurs professionnels et institutionnels locaux
répondant à des standards élevés de qualité et de développement durable, via une
certification. Il a aussi pour objet de créer une « communauté » réunie autour d’objectifs
marketing communs, déclinée sur quatre segments (événements d’entreprise, salons
professionnels, congrès associatifs, incentive). Ce club est présenté comme une branche
opérationnelle du Convention Bureau, adossé à un comité marketing.
127
128
Le forfait proposé est de 8€ pour 24h, de 12€ pour 48h et de 16€ pour 72h.
http://www.provencemed-congres.com/
Page 104
La procédure d’admission au club associent des critères administratifs, commerciaux,
éthiques sur plusieurs aspects (offre de service, formation, responsabilité sociale et
environnementale, sécurité des biens et des personnes), formulés selon la nature des
divers métiers (hôtels, DMC, agences événementielles, autocaristes, traiteurs, lieux
événementiels). Le tarif d’adhésion à ce club varie selon la nature des activités exercées
et selon le chiffre d’affaires. En juin 2008, le club « Premier Event Partners » a été
inauguré avec ses 31 premiers membres.
L’animation et la coordination de ce club est assurée par le Convention Bureau.
3.3.1.4
Auvergne Convention Bureau : un exemple de structuration dans une
région rurale
Le Convention Bureau de la région Auvergne, basé à Paris, propose une offre centralisée,
directement accessible depuis un site web129, vers les différents sites et prestataires
spécialisés du territoire régional (congrès-conventions-séminaires, incentives-galasévénements, salons-expositions).
L’adhésion à ce Convention Bureau est adossée au respect d’une charte d’engagements
portant sur différents points :
-
l’information et la communication,
l’accueil personnalisé,
la compétence du personnel,
le confort des lieux,
la propreté et l’entretien des lieux,
la valorisation des ressources locales,
le respect de la réglementation professionnelle.
Elle comporte en outre des engagements spécifiques selon la nature de l’activité exercée
(centres de congrès, centres de séminaires, agences réceptives et événementielles, les
prestataires d’autres activités).
Le Convention Bureau d’Auvergne est une association créée en 2007 qui rassemble une
trentaine d’adhérents, représentant une centaine de prestataires.
3.3.1.5
Bourgogne : une approche marketing approfondie
Le Comité Régional du Tourisme de Bourgogne a développé une offre de services web
d’information sur deux grands segments : pour les événements (dont congrès,
conventions…) et pour les séminaires.
Les dispositifs de chacun de ces services d’information permettent à tout interlocuteur
intéressé d’accéder à une information pratique et détaillée.
Pour les événements, le site Bourgogne Events130 présente une rubrique de recherche
d’accès aisé (lieu / hébergement / service / agence) et fournit une information très
lisible sur la nature des prestataires et les principales caractéristiques des prestations
proposées (avec coordonnées, photos, descriptif, capacités).
Pour l’accueil de séminaires, l’offre est aussi très complète et les prestataires inscrits
(établissements, agences réceptives, agences de loisirs) s’engagent au respect d’une
charte de qualité de service, dont les caractéristiques sont accessibles sur le site de
Bourgogne Séminaires131
129
http://www.auvergne-convention-bureau.com/
http://www.bourgogne-events.com/index_fr.php
131
http://www.bourgogne-seminaires.com/charte.php
130
Page 105
Cette charte est déclinée pour trois catégories d’opérateurs (établissements, agences
réceptives et agences de loisirs spécialisées). Les critères relatifs à la catégorie des
établissements comportent un socle général intéressant plusieurs volets (services
généraux, structure et équipement, restauration, loisirs, engagements vis-à-vis du CRT
Bourgogne) et des conditions particulières pour certaines formules de séminaires
(séminaires au vert, séminaires express, séminaires haut de gamme).
3.3.1.6
Autres démarches régionales
Plusieurs autres régions présentent des systèmes organisationnels relayés au niveau
régional (ex : avec rubrique spécifique « tourisme d’affaires » sur le site web du Comité
régional du tourisme).
C’est notamment le cas du tourisme d’affaires en région Rhône-Alpes. Dans cette
région, le tourisme d’affaires génère 800 M€ de recettes et repose en grande partie sur
l’attractivité de l’agglomération lyonnaise (cf. 3.3.2.1). Le site du CRT Rhône-Alpes
comporte un panorama de l’offre disponible (hôtels, résidences de tourisme, centres de
congrès et espaces d’expositions, centres d’affaires, espaces réunions, domaines…).
D’autres Comités Régionaux de Tourisme offrent simplement un accès particulier à une
rubrique « affaires » (ex : Bretagne pour l’offre séminaires, Franche-Comté, Lorraine…).
A l’échelle départementale, certaines CCI ont impulsé des dynamiques de développement
et de promotion du tourisme d’affaires (ex : CCI de la Drôme, du Cantal, de Narbonne…
notamment en matière de développement de l’activité « séminaires »).
3.3.2 Des métropoles qui poussent le développement des activités d’affaires
Certaines agglomérations ont engagé des démarches de développement
territorial reposant sur une véritable stratégie de « marque », à savoir étroitement
liée à l’image collective ou partagée du positionnement économique et scientifique
du territoire. Une telle stratégie s’inscrit dans la compétition internationale que se
livrent les territoires en matière d’attractivité économique. Dans ce cadre,
l’industrie des rencontres et des manifestations professionnelles participe à la
mobilisation collective de la communauté, avec les autres grandes catégories
d’acteurs économiques, sociaux et universitaires.
3.3.2.1
« ONLYLYON »
La démarche « ONLYLYON » est née de la volonté d’une douzaine de partenaires de
valoriser les atouts de l’agglomération lyonnaise et d’affirmer son envergure
internationale, afin d’attirer de nouvelles entreprises, emplois, des compétences et des
chercheurs, des décideurs, créateurs ou talents, en s’appuyant sur un réseau
d’ambassadeurs. L’objectif général de cette démarche est de hisser Lyon dans le top
« 15 » des grandes métropoles européennes, en renforçant sa visibilité, son rayonnement
et son attractivité. Elle fait suite à un constat de trop grande dispersion des acteurs puis
à la réalisation d’une étude de positionnement marketing.
Les partenaires impliqués dès l’origine associent des acteurs institutionnels (Communauté
Urbaine de l’agglomération lyonnaise, département du Rhône, université), des
organismes de développement économique (CCI de Lyon, agence pour le développement
économique de l’agglomération lyonnaise, chambre de métiers du Rhône), les opérateurs
du tourisme d’affaires et d’agrément (Office du tourisme et des congrès du Grand Lyon,
centre de congrès, Eurexpo, aéroport) et des organisations patronales (Medef, CGPME).
Page 106
ONLYLYON vise à mobiliser les lyonnais, et notamment les leaders d’opinion du monde
économique (des « ambassadeurs »), derrière quelques objectifs particuliers, intéressant
la place de l’agglomération en matière de recherche, d’urbanisme, d’activités tertiaires
et de tourisme. Il est prévu que la marque « ONLYLYON » soit associée à certains grands
événements de référence.
Une équipe d’une demi-douzaine de personnes est chargée d’animer cette démarche et
de développer le réseau des ambassadeurs. Le budget de fonctionnement annuel de
« ONLYLYON » est de 2 M€.
Un site web132 permet d’informer le grand public et les décideurs sur le sens et les
objectifs de cette démarche. Il permet de répondre à des demandes éventuelles en
matière d’implantation d’activité, d’organisation d’événements, d’études universitaires
ou de visite, grâce à des liens vers les sites des organismes partenaires. Une telle
démarche, encore assez rare, offre à la fois une grande lisibilité et facilite
incontestablement la mobilisation collective des acteurs du territoire.
3.3.2.2
LILLE : une démarche pragmatique de positionnement en matière de
tourisme d’affaires
L’agglomération lilloise propose un ensemble de services d’information et
d’accompagnement en matière de tourisme d’affaires, articulés à certains grands projets
urbains qui visent à modifier l’image traditionnelle de cette ville du Nord.
C’est dans le cadre de la dynamique de Lille capitale européenne de la culture (2004)
que fut créé en 2003, à l’initiative de la CCI de Lille, du Club hôtelier lillois et du Club
des tables gourmandes, le club Lille Events, destiné à développer le tourisme d’affaires
et à favoriser l’accueil d’événements. Cette structure joue un rôle d’interface ou
d’interlocuteur unique, centralisant les demandes d’organisation de réunions d’affaires
ou manifestations sur le périmètre de l’agglomération et ses environs. Le site web de
cette association133 permet à tout interlocuteur d’accéder à l’information et, à partir
d’un service accessible en ligne, de formuler une demande de devis auprès d’une
soixantaine de prestataires. Cette association renforce le rôle du bureau de congrès de
Lille métropole134. Outre le Club Lille Events et les professionnels du tourisme, ce bureau
des congrès associe des institutionnels (Communauté urbaine, ville de Lille, CCI du Grand
Lille) et des opérateurs locaux du tourisme d’affaires.
Lille, via son bureau des congrès, est récemment devenue la première destination
d’affaires européenne à recevoir l’accréditation internationale délivrée par l’association
internationale DMAI (« Destination Marketing Association International »), qui rassemble
en Europe et en Amérique du Nord plus de 1500 membres issus de 625 destinations.
Seulement quatre destinations d’affaires françaises figurent parmi les membres de ce
réseau international (outre Lille, Paris, Lyon et Nice), mais seule Lille est accréditée.
3.3.2.3
Autres démarches adossées à des dynamiques métropolitaines
En région Midi-Pyrénées, il existe le Bureau régional des congrès « Promo Toulouse MidiPyrénées »135, qui rassemble environ 150 membres (centres de congrès et d’expositions,
hôtels, agences, lieux de réception, traiteurs, transports, prestataires techniques et
logistiques). Le site web dédié renvoie, selon la catégorie sélectionnée, vers des fiches
d’informations relative à chacun des prestataires.
132
http://www.onlylyon.org/accueil-1-1.html
http://www.lilleevents.fr/
134
http://www.meeting-lille.com/
135
http://www.promotoulouse.com/index.php
133
Page 107
Une autre démarche, comparable dans l’esprit à celle déjà décrite pour la Bourgogne,
est celle de Mulhouse-Sud Alsace136, qui présente également une gamme de prestataires
répondant à certaines exigences de qualité. Le site web créé à cet effet permet de
sélectionner les sites selon la taille de l’événement concerné (XL, L, M, EX pour
exceptionnel et IN pour incentive). Ce site est géré par le bureau des congrès de l’Office
de tourisme et des congrès de Mulhouse et sa région. Il donne également accès à des
ressources en ligne (ex : guide de l’organisateur d’événements). Plus largement, le CRT
Alsace a également créé un site d’information dédié au tourisme d’affaires137.
3.3.3 Des stratégies de différenciation de l’offre basées sur des démarches innovantes
Que ce soit au niveau international ou national, on assiste à la diffusion de
stratégies différenciées de l’offre proposée par les destinations d’affaires. Cette
différenciation s’appuie à la fois sur des démarches de qualité de service et sur
l’application de nouveaux paramètres intégrant la durabilité (ex : bilan carbone,
gestion énergétique et environnementale des équipements et des activités,
intégration de critères de responsabilité sociale…).
Dans ce domaine, le rôle joué par certains réseaux ou associations
professionnelles au plan international est déterminant dans la sensibilisation et la
promotion de ces nouvelles pratiques.
3.3.3.1
Qualité de service : une démarche qui devient incontournable
Compte-tenu de l’évolution parallèle de la concurrence d’une part et du niveau
d’exigence accru des clientèles d’affaires d’autre part, la mise en place de démarches de
qualité de service constitue un facteur de plus en plus déterminant d’adaptation de
l’offre réceptive.
Dans ce domaine, divers systèmes co-existent selon le niveau de positionnement de
l’offre et selon le type d’activité ou d’opérateur concerné.
Au plan international, la norme générique ISO 9000 en matière de qualité de service est
utilisée par certaines structures de congrès (dont CEB à Bordeaux). Toutefois, étant
donné son caractère très général, elle n’offre qu’une garantie relative sur un niveau
d’engagement défini par le prestataire lui-même, avec contrôle externe périodique.
L’avantage essentiel de cette norme d’application volontaire est qu’elle est largement
reconnue, même si elle n’est pas spécifique aux métiers de l’industrie des rencontres et
manifestations professionnelles.
Plus spécifique et adapté à cet ensemble d’opérateur, un autre système international de
reconnaissance a été mis au point et lancé en 2007 par l’association internationale DMAI
(Destination Marketing Association International). Il s’agit d’un programme
d’accréditation comportant 54 critères obligatoires et 33 critères facultatifs, applicables
à une série de paramètres de gestion :
136
137
la gouvernance (11 critères obligatoires, 3 facultatifs)
la gestion financière (4 critères obligatoires, 4 facultatifs),
les ressources humaines (6 critères obligatoires, 5 facultatifs),
la technologie (1 critère obligatoire, 2 facultatifs),
le marketing, (5 critères obligatoires),
les services aux visiteurs individuels (2 critères obligatoires, 3 facultatifs),
les services aux groupes (2 critères obligatoires, 3 facultatifs),
les ventes (7 critères obligatoires, 1 facultatif),
la communication (5 critères obligatoires),
les membres (5 critères obligatoires, 1 facultatif),
http://www.congres-mulhouse.com/
http://business.tourisme-alsace.com/
Page 108
-
le management (3 critères obligatoires, 4 facultatifs),
la gestion de la marque (2 critères facultatifs),
le développement de la destination (2 critères facultatifs),
la recherche et la veille marketing (2 critères obligatoires, 2 facultatifs),
l’innovation (1 critère facultatif),
les relations avec les parties prenantes (1 critère obligatoire).
Ce système d’accréditation est associé au respect d’un Code d’éthique qui comprend une
dizaine d’engagements.
Principalement inspiré de l’expérience nord-américaine, ce programme d’accréditation
est actuellement appliqué par près de 70 structures ou bureaux des congrès, dont 1 seul
en Europe à ce jour (Lille, cf. 3.3.2.2). Il ne se substitue pas aux autres démarches de
progrès ou qualité (dont ISO9000), mais offre un dispositif spécifique adapté aux
exigences du marché des rencontres et manifestations professionnelles.
Au niveau national, une certification particulière « Qualicongrès » a été mise au point
par l’association France Congrès en partenariat avec AFAQ-AFNOR, qui rassemble une
cinquantaine de destinations de congrès. Les objectifs de cette certification sont de
permettre aux structures de congrès concernées de se différencier sur le marché, de
fidéliser la clientèle ou d’attirer une nouvelle clientèle, d’améliorer l’organisation
interne et de mobiliser le personnel. Elle porte sur plusieurs engagements :
-
la délégation d’un chargé d’événement pour chaque manifestation et/ou client et
joignable en permanence tout au long de la manifestation,
la mise à disposition d’un personnel qualifié,
la remise au client d’un mémento et d’une documentation détaillée, avec une aide
logistique à la préparation de la manifestation,
la proposition de prestataires référencés par le centre de congrès,
la réponse dans les plus brefs délais aux demandes de devis.
Actuellement, 15 centres de congrès bénéficient de cette certification au plan
national138. Toutefois, celle-ci ne s’applique qu’aux seuls centres de congrès et sa
reconnaissance n’est que nationale.
D’autres démarches de progrès ou d’amélioration de la qualité de services ont été
conçues et appliquées à l’échelle de certaines destinations de niveau régional ou local,
par exemple sur la base d’engagements qui conditionnent l’adhésion à certaines
démarches collectives (ex : chartes du Convention bureau d’Auvergne, de Bourgogne
Séminaires, ou les démarches qualité en cours de Provence-Méditerranée Congrès et du
club affaires du French Riviera Convention Bureau).
Il faut également insister sur les enjeux de professionnalisation en matière d’accueil et
d’organisation de rencontres ou manifestations professionnelles. On peut à ce sujet faire
état de la méthode de création de valeur « Foires-salons-congrès » qui a résulté du
travail parlementaire réalisé sur le développement en France des foires, salons et
congrès, animé par Monsieur le député Jean-Paul CHARIÉ. Cette méthode, destinée aux
organisateurs et partenaires du secteur, répond à un triple objectif :
-
-
améliorer l’avantage compétitif,
optimiser le processus de réalisation,
introduire la pédagogie de la coopération entre acteurs139.
138
Il s’agit des palais des congrès du Touquet, de Grenoble (Alpexpo-Alpes Congrès), d’Arcachon, de La
Rochelle, d’Angers, de Montpellier (Enjoy Montpellier), de Beaune, de Nantes (Cité internationale des congrès),
de Pau (Palais Beaumont), de Deauville, de Biarritz (Biarritz Tourisme), de Saint-Raphaël, de Poitiers
(Futuroscope Congrès Evènements) et de Metz.
139
Cette méthode est décrite en détails en annexe du rapport cité en référence (n°2826, du 25 janvier 2006).
Page 109
De plus en plus, ces démarches de progrès intègrent les principes et critères du
développement durable, même si cette problématique reste encore assez peu
mentionnée ou avancée comme un argument par les clientèles d’affaires concernées140.
Toutefois, là aussi, les attentes et les comportements évoluent.
3.3.3.2
Nouveau facteur de différenciation
développement durable des manifestations d’affaires
à
défaut
d’exigence :
le
Cette dimension du développement durable a très récemment émergé dans la
problématique et dans la stratégie de certains opérateurs du tourisme d’affaires. Trop
souvent réduite au seul volet environnemental, elle a cependant tendance à intégrer de
plus en plus les enjeux économiques, sociaux sinon sociétaux des activités concernées.
C’est en Amérique du nord que des démarches innovantes en la matière ont démarré le
plus tôt. Certaines initiatives peuvent ainsi être mentionnées, telles que celle de la
société Meeting Strategies Worldwide141, qui a mis au point une méthode d’analyse et de
gestion environnementale (« Meetgreen ») adaptée à l’organisation d’événements. Cette
méthode d’analyse de l’empreinte écologique est directement accessible sur le web142.
Un système de certification a été mis au point, dont bénéficient quelques destinations de
congrès (Portland, San Francisco, Pittsburgh, Seattle, Orlando, Montréal). Une
organisation internationale, Green Meeting Industry Council (GMIC), a été créée aux
Etats-Unis, avec l’appui de plusieurs opérateurs du secteur (dont le salon IMEX, MCI) afin
de promouvoir une gestion durable des activités liées à l’organisation de manifestations
professionnelles. Cette organisation a pour vocation essentielle l’échange entre ses
membres et la promotion des bonnes pratiques dans ce domaine. L’adhésion au GMIC est
conditionnée au respect d’un code de conduite en matière de gestion environnementale.
En Grande-Bretagne, l’organisme de certification BSI a mis au point une norme spécifique
de développement durable pour l’organisation d’événements (BSI n°8901). Cette norme
a été adoptée par quelques grands opérateurs européens (ex : Reed Exhibitions,
organisateur notamment de l’EIBTM de Barcelone). Ce référentiel est l’un des rares à
intégrer l’ensemble des dimensions du développement durable (critères
environnementaux, sociaux et économiques).
Au niveau national, même s’il n’existe pas encore à proprement parler de certification
spécifique pour qualifier les initiatives existantes143, l’application et la diffusion des
bonnes pratiques tendent à se développer. L’Association Nationale des Agences
Evénementielles (ANAÉ) est ainsi à l’origine en 2007 d’une initiative baptisée « EcoÉvénement », élaborée en concertation avec l’ADEME et associant plusieurs autres
fédérations professionnelles du secteur, dont France Congrès, Foires-Salons & Congrès de
France ou encore la Fédération Française des Métiers de l’Exposition et de l’Événement
et Traiteurs de France.
Les organisations signataires se sont engagées à favoriser la prise en compte du
développement durable dans leurs branches professionnelles respectives, s’agissant
essentiellement ici de gestion environnementale des activités. Un éco-guide a été
élaboré afin d’accompagner les différentes catégories de prestataires dans leur
démarche. Les éléments de ce guide sont en accès libre sur le site web de l’initiative144,
sous forme de fiches thématiques intéressant :
140
D’après certaines enquêtes (dont enquête ANAÉ), la question du développement durable concerne de plus en
plus d’annonceurs ou clients, même si la sensibilité de ces derniers en la matière reste encore peu présente en
matière d’organisation d’évènements.
141
http://www.meetingstrategiesworldwide.com/
142
https://www.meetgreen.com/index.php
143
Néanmoins, le référentiel 1000NR développé par AFAQ-AFNOR offre un cadre de portée générale applicable
quel que soit le domaine d’activité. Il s’agit d’un dispositif d’évaluation des démarches de développement durable
des entreprises , compatible avec d’autres référentiels existants au plan international (ex : Global Reporting
Initiative, Global Compact de l’ONU) ou national (SD21000 AFNOR).
144
http://www.eco-evenement.org/fr/accueil.aspx
Page 110
-
l’organisation, la conception d’événements et de manifestations (choix du site, des
décors, du mobilier, gestion des déchets, déplacements, motivation des équipes sur
site, buffet et traiteurs, catering, communication, transport des marchandises),
gestion des sites et des lieux, amélioration des équipements liés au bâtiment
d’accueil (extérieurs, gestion de l’eau et de l’énergie, gestion des déchets, relations
avec les fournisseurs…),
le transport, l’hébergement et l’accueil (moyens de transport jusqu’au site, choix de
l’hébergement),
le traiteur, la location de vaisselle et mobilier (traiteur, plateaux repas, choix des
vaisselles et des décors…)
la décoration et la réalisation de stands (construction, choix de la moquette,
conception du décor et du mobilier, atmosphère des fleurs et plantes),
l’éclairage et la sonorisation,
l’audiovisuel, la projection et les TIC (gestion des consommations électriques,
installations électriques, choix des appareils, développement des TIC dont
visioconférences),
les éditions/invitations/actes et la signalétique (choix des supports de
communication, imprimés, signalétique et mode d’enregistrement),
le choix et/ou la conception des objets promotionnels et des cadeaux.
Certains organisateurs de manifestation145 ont publié une charte éthique des foires,
salons écologiques, biologiques et alternatifs. Des sociétés de service ont également
investi ce créneau (ex : Alterteam146 et son concept d’événement « sans moteur »©).
Au-delà de ces initiatives sectorielles, quelques destinations de congrès ont clairement
affiché leur engagement dans ce domaine. C’est le cas de Lille, dont le site de Lille
Grand Palais a inauguré une démarche originale (et déposée) de certificat « carbon
free ». Cet outil permet au gestionnaire de la structure d’accueil d’évaluer, à partir
d’une batterie de critères, le bilan carbone de l’événement et de proposer à ses clients
des solutions alternatives afin de réduire l’émission de gaz à effet de serre. A terme, cela
permettra à Lille Grand Palais de délivrer à chacun de ses clients un certificat « Carbon
Free », précisant le bilan carbone de la manifestation.
Autres exemples : le centre de congrès du Grimaldi Forum à Monaco avec son offre écoresponsable basée sur trois « éco-attitudes » (« paperless meeting », compensation
carbone et le 360° Green Events), ou le centre de congrès d’Aix-les-Bains, récemment
rénové, qui a établi un partenariat avec l’ANAÉ afin de promouvoir et d’accueillir des
manifestations « sans voiture ». Dans le Cantal, les professionnels de l’hôtellerie ont
élaboré une offre de séminaires éco-responsable. Cette dernière initiative a obtenu le
2ème prix des Trophées du tourisme responsable organisé par « Voyages-SNCF.com ». Enfin,
de plus en plus d’hôtels ou hébergements assimilés s’engagent dans des systèmes de
gestion environnementale, tels ceux bénéficiant de l’éco-label européen (dont plusieurs
établissements aquitains).
Par conséquent, même si ces démarches ne sont pas encore généralisées ou sont
tout juste émergentes, elles interviennent comme autant facteurs de mise en
concurrence et de différenciation de l’offre réceptive aux niveaux international et
national. Aussi, il importe de ne pas négliger leur prise en compte dans l’élaboration
de stratégies territoriales de développement des événements et réunions d’affaires.
145
Les premiers signataires de cette charte sont les salons Asphodèle (Pau), Biocybèle (Gaillac), Biozone (Murde-Bretagne), Foire Éco-Bio d’Alsace (Colmar), Prairial (Aytré) et Primevère (Lyon).
146
http://www.alterteam.com/
Page 111
3.3.4 Une synthèse à partir de facteurs déterminants
Les éléments d’analyse régionale qui précèdent peuvent être synthétisés en
s’appuyant sur les principaux facteurs de choix des destinations par les clients et/ou
annonceurs.
Les opérateurs et observateurs du secteur s’accordent à considérer la prévalence
de certains facteurs déterminants dans la construction du choix final de la
destination et/ou des structures d’accueil par les organisateurs d’événements.
On peut distinguer 6 grands items ou facteurs clés en matière d’attractivité et de
choix des destinations d’affaires :
1. le prestige, la notoriété ou l’image
2. l’accessibilité
3. la disponibilité et la capacité de l’offre (structures
hébergements)
4. l’originalité et/ou la créativité des propositions
5. la qualité du management et de l’organisation collective
6. la qualité du service et des prestations
3.3.4.1
d’accueil et
Prestige, image et notoriété
Cette variable comporte plusieurs dimensions qui contribuent à construire la réalité
d’une destination d’affaires.
Ce prestige ou cette image peuvent résulter d’abord d’un acquis historique ou
patrimonial, lié soit à l’attractivité touristique de cette destination (ex : Cannes,
Deauville, Biarritz…), soit à la notoriété de son patrimoine économique (ex : le vin à
Bordeaux ou en Bourgogne).
Toutefois, l’héritage d’un patrimoine et/ou d’une image aussi réputés ou
emblématiques soient-ils n’est jamais une donnée pérenne ou acquise une fois pour
toute. Il suppose d’être travaillé, adapté dans le temps voire modifié sinon
radicalement transformé.
Le positionnement de certaines stations balnéaires sur le créneau du tourisme
d’affaires est souvent le fruit d’une volonté politique et plus largement collective
inscrite dans la durée. En Aquitaine, l’exemple de Biarritz en offre une illustration.
De même, la modification de l’image économique d’un territoire est tout autant le
résultat d’une ambition et d’une mobilisation de longue haleine des acteurs locaux.
Les cas de Lille et Lyon sont à ce niveau assez exemplaires.
Cela passe souvent par une prise de conscience, une analyse approfondie et par la
construction d’un projet de territoire auquel participe, de façon plus ou moins
essentielle, le développement des activités de service liées à l’accueil de réunions et
de manifestations professionnelles.
La perception par l’extérieur de cette volonté de positionnement sur le marché de
l’industrie des rencontres et événements d’affaires est un des éléments constitutifs
de l’image et de la notoriété de la destination par les opérateurs concernés, aussi
bien ceux du territoire que ceux qui lui sont étrangers.
Page 112
Autrement dit, le prestige, l’image et la notoriété d’une destination d’affaires se
construisent aussi en fonction de l’intensité du message porté par les acteurs locaux
(politiques, économiques ou « ambassadeurs »), mais également en fonction de la
clarté et de la cohérence de ce message.
Cela revient à dire, par exemple, que malgré le prestige de « Bordeaux » en tant que
marque ou « magnet » de niveau international rattaché au vin, la perception de
l’agglomération de Bordeaux sur le plan économique et son positionnement sur le
marché du tourisme d’affaires sont loins d’être acquis pour autant.
En outre la notoriété et l’image des destinations d’affaires se conquiert également
grâce à l’efficacité et à la qualité du service apporté aux clientèles d’affaires. Cela
renvoie à l’un des autres facteurs déterminants.
3.3.4.2
Accessibilité
Ce facteur doit être interprété à un double niveau.
Tout d’abord, il recouvre le degré de connexion du territoire concerné avec les
principaux pôles d’échanges ou bassins émetteurs de clientèles d’affaires, c’est-àdire plus concrètement le nombre et la qualité des liaisons de transport entre
l’Aquitaine et les principales agglomérations européennes (dont Paris) ou plus
largement au plan international. Ce n’est pas tant la distance qui est le facteur
limitant à ce niveau que la durée du temps d’accès et l’existence ou non de ruptures
de charge. Plus il y a de connexions directes et fréquentes avec ces villes, plus la
destination est intéressante ou attractive.
Un autre niveau de lecture qui intervient dans ce domaine est la qualité des dessertes
locales entre les différents sites utilisés pour une manifestation
(aéroport/gare/centre-ville/pôles hôteliers/ sites de congrès ou d’exposition),
s’agissant notamment des événements mobilisant un nombre important de
participants.
Certains organisateurs considèrent que l’importance de ce facteur peut être
compensée par la qualité du service d’organisation proposé, notamment sur le plan
de la préparation des déplacements et par la qualité de leur prise en charge au
niveau local. Pour d’autres au contraire, il peut être rédhibitoire dès lors que les
conditions d’accès génèrent trop de contraintes (temps, coût) ou que la desserte des
sites ne permet pas aux participants de bénéficier dans de bonnes conditions des
avantages offerts par la destination (centre ville, sites d’intérêt…).
3.3.4.3
Disponibilité et capacité de l’offre
Ce facteur porte aussi bien sur la disponibilité et la capacité en infrastructures
d’accueil pour des réunions ou manifestations (centres de congrès, parcs
d’exposition, salles de réunion ou de séminaires) que celles relatives aux
hébergements.
On ne peut en effet dissocier ces deux composantes de l’offre réceptive dès lors que
l’on privilégie l’optimisation des retombées des rencontres et manifestations
d’affaires, autrement dit celles comprenant une option résidentielle.
L’approche en termes de disponibilité et de capacité de l’offre réceptive sous-tend
d’une part la prise en compte d’une bonne connaissance et lisibilité de cette offre et
d’autre part la possibilité d’accéder dans un délai rapide à une information fiable sur
l’offre disponible à un instant T et sur les capacités proposées.
Page 113
3.3.4.4
Originalité et/ou créativité des programmes
Celle-ci dépend en premier lieu de la diversité du « gisement » touristique de la
destination, c’est-à-dire de la diversité des patrimoines et/ou des activités proposées
pour agrémenter le séjour des clientèles d’affaires. En Aquitaine, la gamme des
possibilités est relativement étendue, étant donné la richesse du patrimoine culturel
(architecture, patrimoine historique, gastronomie, équipements), naturel (littoral,
montagne, parcs et espaces naturels, paysages) et des activités praticables (activités
de pleine nature et sportives, sorties culturelles, découverte du patrimoine dont
découverte économique…). La valorisation touristique de certaines composantes de
ce patrimoine peut donner lieu à des démarches originales (ex : œnotourisme,
vinothérapie, balnéothérapie, préhistoire et grottes ornées…). En outre, les savoirfaire ou spécificités économiques et scientifiques du territoire offrent d’autres
terrains d’expression de l’originalité et de la créativité des opérateurs en matière
d’événements et manifestations professionnelles.
Par ailleurs, la capacité à mettre en évidence cette originalité et créativité de l’offre
repose sur le dynamisme des « DMC » (destination management companies), au
premier rang desquelles les agences réceptives, mais aussi certains offices de
tourisme.
Enfin, originalité et créativité peuvent également caractériser les options de
management de la destination, en particulier lorsque ces options s’inscrivent dans le
cadre d’une mobilisation collective des opérateurs locaux. Elles peuvent porter par
exemple sur la qualité de service et la gestion de la relation client, ou bien encore
s’illustrer en matière de gestion durable des activités et de la destination.
3.3.4.5
Qualité du management et de l’organisation collective
Ce facteur intervient pour une part essentielle dans la compétitivité de l’offre
réceptive proposée aux clientèles d’affaires, notamment en comparaison des
destinations concurrentes.
Il concerne la capacité d’une destination à fédérer les acteurs de la chaîne réceptive
locale autour d’objectifs communs, à mutualiser les moyens de promotion et
d’action, à offrir aux organisateurs de manifestations ou clients un relais pertinent
permettant de mobiliser sur des projets ou demandes spécifiques une prestation
cohérente, efficace et professionnelle.
Il touche aussi au degré d’articulation et aux partenariats créés entre acteurs du
tourisme d’affaires et les autres parties prenantes du développement du territoire
(acteurs économiques, scientifiques, sociaux).
3.3.4.6
Qualité du service et des prestations
Ce facteur recouvre un des éléments clé de satisfaction (ou de réclamation) associé
aux contacts avec la clientèle.
Il porte sur la qualité du service proposé au niveau de chaque segment de la chaîne
réceptive, qu’il s’agisse d’accueil, d’hébergement, de restauration, de transport et
de l’ensemble des prestations annexes délivrées vis-à-vis des organisateurs et des
participants aux réunions et manifestations accueillies. Il intéresse aussi la qualité
des infrastructures et des équipements.
A partir de cette grille d’analyse, il est possible de schématiser sous la forme
d’un tableau les forces et faiblesses de l’offre réceptive régionale et celle des
principales destinations aquitaines positionnées sur le marché des rencontres et
manifestations professionnelles.
Page 114
TERRITOIRES
DESTINATIONS
PRESTIGE
IMAGE
NOTORIETE
ACCESSIBILITE
DISPONIBILITE &
CAPACITE DE L’OFFRE
RECEPTIVE
Page 115
ORIGINALITE ET
CREATIVITE
QUALITE DU
QUALITE DU SERVICE ET
MANAGEMENT ET DE
DES PRESTATIONS
L’ORGANISATION
COLLECTIVE
AQUITAINE
(cf. chap. 3 et plus
particulièrement souschap. 3.2.6)
ARCACHON
(cf. 3.1.1.4, 3.1.2.4 et
3.2.4)
-
-/+
Une image encore trop
floue.
Un positionnement très
embryonnaire.
Pas de stratégie
formalisée.
Un retard qui devrait
peu à peu se combler
(ex : LGV).
-/+
-/+
-/+
+
Une richesse
Une offre diversifiée
patrimoniale qui
mais très hétérogène.
confère des
Des effets de seuils qui
potentialités de
limitent l’accès à certains
valorisation.
marchés.
Des initiatives
Une offre en cours de
originales de
modernisation et
différenciation (ex :
d’adaptation.
vin, architecture,
Une offre encore
gestion
insuffisamment identifiée
environnementale …).
et qualifiée
Des perspectives
intéressantes en
matière de
diversification
économique (laser et
photonique, TIC et
réalité virtuelle…) et
de recherche
-
Une notoriété
Desserte TGV
Un espace de congrès en
essentiellement liée au
Assez bonnes liaisons
instance de rénovation.
tourisme de villégiature.
routières.
Peu d’espaces
Une faible mobilisation à
Proximité relative de
d’exposition.
l’échelle du territoire. l’aéroport de Bordeaux.
Une offre hôtelière
Proximité des sites
limitée.
d’accueil.
Page 116
+
--
-/+
Des carences en termes Une qualité de prestations
de mise en synergie et de assez inégale selon les
structuration collective. destinations et les acteurs
de la chaîne réceptive.
Un assez bon niveau
qualitatif dans les
structures d’accueil, mais
encore perfectible.
Des prestations de qualité
variable dans les
hébergements.
Des progrès à accomplir en
termes de
professionnalisation parmi
certains prestataires (taxis,
guides-interprètes…).
-/+
Un cadre naturel
Un interlocuteur unique,
remarquable.
mais isolé.
Des possibilités
Un tissu réceptif et
d’activités récréatives,
économique peu
sportives, de
diversifié.
découverte des milieux
Des opportunités de
naturels et d’activités
développement
traditionnelles.
économique à exploiter.
+
Un niveau de qualité des
prestations satisfaisant et
susceptible de s’améliorer
avec l’adaptation du site.
TERRITOIRES
DESTINATIONS
PRESTIGE
IMAGE
NOTORIETE
BIARRITZ
++
(cf. 3.1.1.2, 3.1.1.5,
3.1.2.8, 3.2.2)
(cf. 3.1.1.1,
3.1.2.2, 3.2.1)
3.1.2.1,
-/+
DISPONIBILITE &
CAPACITE DE L’OFFRE
RECEPTIVE
ORIGINALITE ET
CREATIVITE
+
+
Des infrastructures
Un aéroport
Une notoriété héritée
d’un tourisme balnéaire international mais des d’accueil récentes et qui
devraient s’étoffer
difficultés à maintenir
haut de gamme.
prochainement (Hall
certaines liaisons
Une image portée par une
Iraty).
régulières directes.
volonté collective de
Un parc hôtelier
Une desserte TGV
positionnement et une
conséquent et qui se
appelée à s’améliorer à
stratégie clairement
modernise.
terme.
affichée.
Liaisons routières et
autoroutières.
+
BORDEAUX
ACCESSIBILITE
-/+
Un prestige et une
Un aéroport qui doit
notoriété construits par
conforter ses liaisons
l’univers du vin.
directes au plan
Une image trop
international.
exclusive qui noie dans Une liaison ferrée grande
un flou le
vitesse qui ouvre de
positionnement
nouvelles perspectives.
économique et
Un réseau routier et
scientifique du
autoroutier (A10, A62,
territoire.
A89, A65).
Une stratégie trop
Des carences à corriger en
imprécise en matière
matière de qualité des
d’accueil de congrès et
dessertes locales.
d’événements
professionnels.
-/+
Des infrastructures
d’accueil d’événements
en partie rénovées et
améliorées.
Un effort à poursuivre
(parc des expositions).
Un parc hôtelier qui se
développe et s’adapte
mais de qualité encore
hétérogène.
Page 117
QUALITE DU
QUALITE DU SERVICE ET
MANAGEMENT ET DE
DES PRESTATIONS
L’ORGANISATION
COLLECTIVE
++
+
Un interlocuteur unique. Des prestataires fortement
Un cadre naturel
investis dans une démarche
Une mobilisation
remarquable (mer,
d’amélioration de la
collective de l’ensemble
montagne) pour un
qualité.
de la chaîne réceptive
site urbain.
Un professionnalisme
(hôteliers, agences
Un patrimoine culturel
reconnu.
réceptives, traiteurs,
riche et vivant.
prestataires techniques,
Un réseau de DMC
taxis…).
locales dynamique.
Une dynamique qui
s’étend (cluster
Goazen).
+
-
Un patrimoine
Un manque de dynamique
historique,
collective et de synergies
architectural et
entre acteurs.
paysager unique
Un Convention bureau
(Bordeaux XVIIIème, sous-dimensionné et mal
vignobles, estuaire),
calibré.
reconnu au plan
Une implication encore
international
trop embryonnaire du
(Unesco).
monde économique et
Une valorisation en
scientifique.
cours et assez large du
Un manque de
patrimoine viticole.
performances et
Une diversité
d’approche collective
d’équipements et
dans le secteur hôtelier.
d’activités culturelles.
Un tissu fragile
d’agences réceptives.
+/Une qualité de service
satisfaisante parmi les
gestionnaires de sites
d’accueil, mais qui
demande à être accentuée
et généralisée
Des prestations encore
trop hétérogènes dans
l’hôtellerie et la
restauration.
Une professionnalisation à
parfaire chez certains
prestataires (ex : guidesinterprètes).
Un service jugé
globalement insatisfaisant
parmi d’autres (taxis), qui
ternit l’image de la
destination.
TERRITOIRES
DESTINATIONS
PAU
(cf. 3.1.1.3, 3.1.2.7,
3.2.3)
PRESTIGE
IMAGE
NOTORIETE
-/+
Un héritage historique
peu capitalisé et une
image trop floue.
Un positionnement
imprécis en matière de
tourisme d’affaires.
ACCESSIBILITE
-
DISPONIBILITE &
CAPACITE DE L’OFFRE
RECEPTIVE
ORIGINALITE ET
CREATIVITE
-/+
-/+
QUALITE DU
QUALITE DU SERVICE ET
MANAGEMENT ET DE
DES PRESTATIONS
L’ORGANISATION
COLLECTIVE
-/+
-/+
Une prestation
Un acteur central (OTC
Un patrimoine
Un site rénové d’accueil
Un aéroport
globalement satisfaisante,
de Pau) mais encore
de congrès dans un cadre historique et naturel
insuffisamment
mais qui peine à
trop isolé.
(Pyrénées) de qualité,
prestigieux.
connecté au plan
compenser la modestie des
Une organisation
qui offre quelques
Un parc hôtelier en partie
national et
résultats.
collective qui se cherche
potentialités.
rénové, mais encore assez
international.
(cluster ?).
Carence des DMC.
hétérogène.
Des liaisons TGV et
Des synergies à
routières perfectibles.
développer avec le
monde économique
(CCI, entreprises) et la
recherche (université,
laboratoires).
AUTRES DESTINATIONS REGIONALES
AGEN
(cf. 3.1.1.6, 3.1.2.6)
DAX
(cf. 3.1.1.6 et 3.2.5.2)
Une image encore
imprécise.
Un positionnement trop
flou sur le tourisme
d’affaires (salon) malgré
quelques potentialités
(agroalimentaire,
pharmacie).
-/+
Un acquis lié à la
notoriété de ville
thermale.
-/+
Une desserte
autoroutière et
ferroviaire
satisfaisantes.
Une desserte aérienne
très limitée.
-/+
Assez bonnes dessertes
routière et ferroviaire.
-/+
Un réceptif d’affaires
restreint.
-/+
Un patrimoine encore
peu valorisé.
Aucune organisation ou
synergie collective
spécifique dans le
réceptif d’affaires.
-/+
Un service limité par
l’absence de stratégie
collective.
+
Une offre d’hébergement
déjà dense et diversifiée.
Un réceptif congrès
appelé à se développer.
+
Capacité à valoriser
l’offre existante en
balnéothérapie.
-/+
Une organisation à
renforcer à l’échelle de
l’agglomération
dacquoise sinon du sud
des Landes.
-/+
Une offre réceptive et des
prestations à adapter aux
exigences des marchés
d’affaires.
Page 118
TERRITOIRES
DESTINATIONS
PRESTIGE
IMAGE
NOTORIETE
MONT-DE-MARSAN
(cf 3.1.1.6, 3.1.2.5)
PERIGUEUX
(cf. 3.1.1.6, 3.1.2.3,
3.2.5.1)
ACCESSIBILITE
DISPONIBILITE &
CAPACITE DE L’OFFRE
RECEPTIVE
Une très faible image ou Pas de desserte aérienne Une offre réceptive très
restreinte en
ni de liaison TGV.
notoriété (sinon
équipements et
Desserte routière
associée au générique
hébergements.
perfectible (future A65).
« Landes »)
Absence de
positionnement sur les
marchés du tourisme
d’affaires réceptif.
+/+
Une offre d’équipements
Une desserte routière
Une image qui peut
assez diversifiée à
améliorée, mais des
capitaliser sur la
l’échelle de
richesse d’un patrimoine insuffisances en matière
l’agglomération.
ferroviaire et pas de
(Périgord, Dordogne)
Une offre hôtelière
desserte aérienne.
connu
encore très restreinte.
internationalement
Une volonté très récente
de positionnement.
ORIGINALITE ET
CREATIVITE
-/+
Un environnement
naturel spécifique
(forêt), mais durement
affecté par les récents
évènements
climatiques.
QUALITE DU
QUALITE DU SERVICE ET
MANAGEMENT ET DE
DES PRESTATIONS
L’ORGANISATION
COLLECTIVE
Pas d’organisation
particulière en matière
de valorisation du
réceptif d’affaires.
-/+
+
Une ville qui peut tirer Une organisation qui reste
partie de la richesse de à définir, en s’appuyant
son patrimoine urbain sur les outils existants et
sur la volonté récente
et de son
environnement culturel d’un positionnement.
et naturel.
Cette approche schématisée des forces et faiblesses des principales destinations d’affaires
régionales et plus largement de l’Aquitaine permet d’identifier des clés en vue de favoriser le
développement de l’industrie des rencontres et des événements professionnels en région.
C’est sur la base de ces éléments et du contexte plus général au sein duquel évoluent les
opérateurs de ce marché de services qu’ont été formulées les préconisations du chapitre suivant.
++
+
+/- ou -/+
--
Facteur d’attractivité bien intégré et géré
Facteur d’attractivité bien intégré et/ou offrant un bon potentiel
Facteur d’attractivité susceptible d’être mieux intégré ou disposant d’un potentiel encore peu exploité
a
u
regard des faiblesses constatées
Facteur d’attractivité peu ou mal intégré ou encore sous exploité
Facteur d’attractivité non intégré ou présentant de lourdes insuffisances.
Page 119
Un service limité par
l’absence de stratégie
collective.
-/+
Une qualité globale qui
reste à améliorer afin de
répondre aux ambitions
nouvellement affichées.