3. L`Aquitaine
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3. L`Aquitaine
3. L’Aquitaine : un savoir-faire et des atouts indéniables, mais une trop grande dispersion des acteurs associée à un manque de stratégie collective L’offre régionale en matière de tourisme d’affaires est très diversifiée. L’Aquitaine propose différentes infrastructures et prestations en matière d’accueil de manifestations professionnelles sur les segments des congrès-conventions, des foires et salons, des séminaires et des incentives… Plusieurs événements importants résultent de l’initiative et de la mobilisation d’acteurs locaux (gestionnaires d’infrastructures, institutionnels, agences de communication ou événementielles, organisateurs de congrès et/ou de salons, collectivités). La diversité de cette offre tire partie de la richesse patrimoniale de l’Aquitaine et de ses espaces. Elle profite également de la présence d’un parc hôtelier qui s’est en partie renouvelé et modernisé et d’une multiplicité de prestataires proposant des solutions d’hébergement, de restauration (dont traiteurs), d’accueil et d’accompagnement (agences réceptives notamment). Toutefois, le positionnement à l’international reste, sauf exception, relativement modeste, une bonne part de l’activité des infrastructures d’accueil reposant sur des événements de portée régionale ou locale. En outre, l’accessibilité des destinations, notamment pour les clientèles d’affaires européennes ou internationales, et la qualité des dessertes et réseaux de transport demandent à être améliorées. Enfin, la plupart des opérateurs en région sont, à quelques exceptions près, de taille très modeste et disposent donc de ressources limitées. D’où l’importance de l’organisation collective des acteurs intéressés. A ce niveau, la situation est très variable selon les territoires et/ou destinations concernés. Les retombées territoriales du tourisme d’affaires varient en fonction de la nature des infrastructures et des services proposés, mais aussi en fonction de la densité de l’environnement économique, scientifique et culturel. Les solutions proposées en matière d’organisation et de structuration territoriale de cette offre sont également diverses. Cette diversité témoigne à la fois du volontarisme et de l’existence ou non d’une stratégie territoriale de développement du « tourisme d’affaires », mais aussi de la capacité des acteurs locaux à générer une véritable dynamique collective autour de cet ensemble d’activités. Plus largement, cette approche renvoie parallèlement à l’existence ou non d’une véritable démarche de marketing territorial en matière de développement et d’image économique. Incontestablement, une marge de progrès réelle existe à ce niveau tant le décalage semble important entre le discours affiché par certains opérateurs locaux et la réalité perçue par des acteurs ou partenaires aquitains et extérieurs. Ce décalage est d’autant plus préoccupant que, au-delà de quelques signes encourageants, la concurrence exercée par d’autres destinations françaises, européennes ou plus largement internationales s’est renforcée (cf. chapitres 1 et 2) et que leur structuration territoriale, parfois adossée à une stratégie affirmée, leur permet de proposer une prestation globale et cohérente. Page 46 3.1 – Une offre réceptive qui couvre une large gamme des marchés du « tourisme d’affaires » L’Aquitaine dispose d’une palette réceptive assez large en matière d’accueil de manifestations professionnelles : du centre de congrès associé ou non à un hall d’exposition, à l’établissement hôtelier, en passant par divers équipements à vocation culturelle ou plus polyvalents jusqu’aux propriétés et châteaux viticoles. Cette offre s’est modernisée au cours des années récentes et de nouveaux projets, en cours ou envisagés, sont appelés à la compléter renforçant ainsi, au moins théoriquement, l’attractivité de certaines destinations régionales. Toutefois, les caractéristiques de l’offre réceptive aquitaine présentent quelques faiblesses du point de vue de leur adaptation aux exigences des marchés d’affaires, notamment des marchés nationaux et surtout internationaux. 3.1.1 L’accueil de congrès, conventions et colloques Rappelons qu’il s’agit de manifestations mobilisant souvent plusieurs centaines de participants, organisées le plus souvent par des associations ou fédérations (congrès, colloques) ou par des entreprises dans le cas des conventions. Il convient cependant de distinguer ces deux catégories : les congrès associatifs ou colloques attirent une clientèle individuelle qui paie un droit d’inscription pour participer à la manifestation. Les conventions d’entreprises intéresse plutôt une clientèle de groupes (une entreprise et ses filiales par exemple), les frais étant ici pris en charge par l’entreprise. D’après les sources professionnelles, on identifie quatre « pôles » de congrès dotés d’infrastructures adaptées en Aquitaine : Bordeaux (agglomération), Biarritz, Pau et Arcachon. Toutefois une analyse plus fine de l’offre disponible et des activités de congrès en région offre un panel plus large de sites. 1.1.1.1. L’agglomération bordelaise Le palais des congrès de Bordeaux-Lac est géré par l’association Congrès et Expositions de Bordeaux (CEB)44, laquelle exploite également les infrastructures d’exposition sur ce même site. Le palais des congrès de Bordeaux-Lac est localisé à 7km du centre-ville, à 8km de la gare SNCF et à 15km de l’aéroport de BordeauxMérignac. Ce centre de congrès a été rénové au début des années 2000 et a réouvert en septembre 2003. Il dispose de 3 amphithéâtres de 1 300 places, 350 et 195 places, avec une salle d’exposition d’un peu plus de 3 000 m2 et une dizaine de salles de réunions jumelables (capacité de 24 à 170 places). Si l’on considère la capacité maximale de son plus grand amphithéâtre, le palais des congrès de Bordeaux-Lac place Bordeaux au 15ème rang national45. L’offre congrès du CEB est complétée par le Hangar 14, lequel, outre ses surfaces d’exposition (cf. 3.1.1.2), se prête aussi à l’accueil de conventions d’entreprises. A ceci, s’ajoutent d’autres salles disponibles dans les espaces d’exposition du site (hall n°2 et n°3 : 4 salles modulables de 120 à 400 places + 3 salles d’une capacité totale de 500 personnes). Il offre une infrastructure hôtelière à proximité immédiate du site (une dizaine d’établissements pour un millier de chambres, dont 435 en 3 et 4 étoiles). 44 Cf. audition de MM. Marc LECOQ, Président, et François-Bernard MARTIN, directeur général de Congrès et Expositions de Bordeaux le 15 avril 2008 45 Capacité maximale des palais des congrès (France Congrès) : Paris (3 720), Lyon (3 000), Nice (2 500), Cannes (2 300), Besançon (2 200), Montpellier (2 010), Tours (2 000), Strasbourg (2 000), Nantes, (2 000), Paris Nord Villepinte (1 500), Brest (1 500), Deauville (1 500), Lille (1 485), Le Mans (1 400), Biarritz (1 400), Bordeaux (1 300), Vittel (1 260), Versailles (1 260), Marseille (1 200), Poitiers Futuroscope (1 200), Angers (1 200)… Page 47 Globalement, le centre de congrès de Bordeaux-Lac a accueilli 123 manifestations en 2007 (dont salons). Le nombre de congrès, conventions et autres réunions professionnelles (hors salons et foires) enregistré par CEB oscille entre 120 et 130 par an, totalisant près de 100 000 participants (2007). Néanmoins, la part des congrès de dimension internationale reste faible sur ce total. Parmi les événements les plus significatifs, on peut mentionner en 2005 « Les entretiens Nelson Paillou », les rendezvous d’affaires Aérosolutions en 2007 (7 000 rendez-vous, 18 pays représentés, 195 exposants). En 2008, le palais des congrès de Bordeaux a accueilli plusieurs congrès dans le domaine médical (Journées de neurologie, Congrès des pharmaciens des hôpitaux avec 1 200 participants, Congrès de la société française de chirurgie rachidienne, journées de perfectionnement Echo-Doppler Cardio-Vasculaire, Congrès du syndicat national des cadres hospitaliers, Symposium international de chirurgie laparoscopique). Cette même année, le congrès national du Centre des Jeunes Dirigeants qui fêtait ses 70 années d’existence, s’est tenu au palais des congrès de Bordeaux, 1270 participants sur 3 jours, (avec soirées au Hangar 14 et au château Giscours en Médoc). Parmi les autres grands congrès accueillis en 2008 : congrès de la fédération nationale des cinémas français (2 000 participants), Euro Pharmat (800 participants), la journée nationale MSA (500 participants). L’un des plus grands congrès accueilli à Bordeaux fut celui de l’Union Sociale pour l’Habitat en 2006 (8 000 à 10 000 participants), couplé au salon H’Expo (200 exposants). Cette manifestation s’est tenue dans les structures d’exposition du site bordelais. Pour les années à venir, Bordeaux accueillera en 2009 la première convention d’affaires internationale sur l’innovation dans les industries navale et nautique (Naval Meetings). Cet événement est co-organisé par CEB et par le groupe Business Conventions International, spécialiste européen de l’organisation de conventions d’affaires. D’autres manifestations importantes sont programmées et augurent d’un bon niveau d’activité pour 2009 et 2010. Le palais des congrès de Bordeaux Lac travaille avec un réseau de prestataires locaux (traiteurs, agences d’hôtesse …). En 2007, le chiffre d’affaires du palais des congrès de Bordeaux a atteint 5,1 millions € (dont 26% en location congrès, 25% en prestations techniques et 33% en restauration). Les atouts du palais des congrès de Bordeaux : - une infrastructure rénovée et bien équipée, - une prestation certifiée en qualité de service ISO 9001 et un taux de satisfaction élevé des clients - des espaces d’exposition sur site (3 000 m2) ou à proximité immédiate (80 000 m2 couverts), - une offre hôtelière de proximité. Les points faibles du palais des congrès de Bordeaux : - une capacité maximale qui reste limitée et rend difficile sinon impossible l’accueil de grands congrès ou conventions - des prix de location d’espaces comparables à la concurrence mais moins compétitifs sur les prestations annexes (dont restauration, mais à nuancer selon la qualité de la prestation repas) - une dynamique commerciale d’accueil de congrès / conventions jugée insuffisamment offensive sur les marchés nationaux et internationaux - un éloignement relatif par rapport aux sites d’animation de la ville centre, accentué par une desserte locale encore insatisfaisante (liaison tramway pas avant 2013, une seule ligne de bus entre le terminal tram et le site) et des prix très élevés d’acheminement par taxi. Page 48 Sur ce segment des congrès et conventions, qui correspond à des événements non récurrents, la plupart des interlocuteurs interrogés s’accordent à reconnaître le potentiel de la destination Bordeaux, dans l’attente de performances accrues sur ce segment des congrès. Face à une concurrence de plus en plus vive et face aux exigences des clientèles, la stratégie et la politique commerciale du palais des congrès de Bordeaux, qui constitue le principal opérateur (mais non exclusif, cf. ci-après), gagneraient à être plus offensives, s’agissant notamment de l’accueil de congrès (et conventions d’entreprises) de niveau national et international. C’est un objectif poursuivi par CEB pour les années à venir. Ce travail est d’autant plus nécessaire que l’accueil de telles manifestations se prépare plusieurs années à l’avance. Enfin, la certification de qualité de services récemment obtenue appelle à une application et à une vigilance constantes, afin de compenser certaines faiblesses de l’offre réceptive. Le centre de congrès de la Cité Mondiale est actuellement exploité par l’hôtel Mercure-Accor, d’une capacité de 300 places. Plusieurs salles de réunions (une douzaine) et des espaces de réception complètent l’offre de ce site, implanté en centre-ville. L’avantage de ce centre de congrès est qu’il propose une offre intégrée à une prestation d’hôtellerie-restauration (96 chambres). D’autres établissements hôteliers de même standing sont implantés à proximité (dont le Mercure ChâteauxChartrons offrant 152 chambres en 4**** et l’hôtel Seeko’o de 45 chambres en 3***). Il bénéficie en outre d’une bonne desserte par tramway et des capacités de stationnement. Le centre de congrès de la Cité Mondiale accueille des congrès, conventions et séminaires d’entreprises. Parmi les principaux événements en 2008 : Symposium sur le bruxisme, symposium international ISPL, le congrès annuel de l’ADARPEF, les congrès de l’EAHP, de l’association française d’orthoptique, du CEWEP, le congrès franco-japonais de chimie thérapeutique, ceux de l’ISACB, de l’association des techniciens de dialyse et les 14ème rencontres de l’association européenne d’hématopathologie… La question de la pérennité de gestion de ce centre de congrès par l’hôtel Mercure-Cité Mondiale a un moment été soulevée mais a été prorogé par son propriétaire jusqu’en fin 2009. Les sites d’accueil de congrès à vocation culturelle. Il s’agit ici d’équipements culturels qui ont élargi leur offre de prestations en louant des espaces pour l’organisation de congrès, colloques ou conventions. Le lieu le plus clairement positionné sur ce segment des congrès et conventions est l’espace du Pin Galant situé à Mérignac, dans la très proche banlieue bordelaise. Cet espace géré sous statut de société d’économie mixte dispose d’un auditorium de 1 390 places, complété de deux salles de réunions et d’un espace annexe (Le Pavillon, 1 300 m2). Cet équipement est situé à 500 m. du terminus du tramway, à 5 km de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac et du pôle hôtelier de l’aéroport (au total, 1 800 chambres en hôtels et résidences de tourisme). Le centre de congrès du Pin Galant accueille surtout des conventions d’entreprises. Le choix d’espaces culturels peut répondre au souci de prestige de certains évènements. C’est par exemple le cas des manifestations organisées au Grand Théâtre de Bordeaux, qui a par exemple accueilli en 2008 le congrès du Conseil National des compagnies d’experts de justice et le congrès de l’association des Architectes des Bâtiments de France. Le CAPC Musée d’Art Contemporain de Bordeaux est aussi accessoirement utilisé comme lieu de réunion (ex : forum européen des politiques architecturales) et, plus fréquemment, de réceptions. Cap Sciences, centre de culture scientifique et technique situé sur les quais à Bordeaux, dispose de 5 salles de réunions (capacité maximale de 180 personnes). Diverses municipalités de l’agglomération sont dotées de salles ou d’auditoriums à vocation essentiellement culturelle qui peuvent être loués à des organismes, associations ou entreprises locales. C’est le cas des communes du Bouscat (Ermitage Compostelle), de Bruges (Espace Treulon), d’Eysines (Théâtre Jean Vilar), de Gradignan (Théâtre des Quatre Saisons et certaines salles), Martignas (salle Gérard Philippe), Pessac (salle Bellegrave) ou Saint-Médard-en-Jalles (Carré des Jalles + autres salles) … Page 49 Les universités et centres de formation. La présence d’un pôle universitaire et scientifique (65 000 étudiants, une vingtaine de laboratoires de recherche dans les domaines de l’agroalimentaire, du laser, de la santé, de l’informatique, de la chimie et des matériaux) génère de nombreux colloques et rencontres entre chercheurs. En outre, le campus de Bordeaux a fait l’objet du réaménagement et de la rénovation de sites (le pôle bordelais bénéficiant du Plan Campus en cours) qui ont contribué à améliorer la qualité de ses infrastructures, parmi lesquels plusieurs auditoriums. De nombreux séminaires et colloques scientifiques se tiennent dans les amphithéâtres des universités et écoles d’ingénieurs bordelaises, en lien avec les activités des équipes et laboratoires de recherche. Parmi les principales manifestations récemment répertoriées, on peut citer à titre d’exemples : le 58ème congrès national de médecine interne et congrès de l’association française des personnels paramédicaux d’électroradiologie (Bordeaux 2 Victor Segalen), journées de l’association française de réalité virtuelle (Université de Bordeaux 1), journées de neurophotonique, conférence du réseau européen GARNET (Sciences Po Bordeaux), les premières rencontres européennes « Synapse » (Agora du Haut Carré, Université de Bordeaux 1), les journées PDSTM (Institut de Chimie de la Matière Condensée de Bordeaux), le congrès de l’ISIF (Ecole Nationale Supérieure d’Electronique, Informatique et Radiocommunications de Bordeaux), colloque sur les polymères et le photovoltaïque (Université de Bordeaux 1), colloque ARBORA sur les sciences et les industries du bois (Université de Bordeaux 4), séminaire LMP (Université de Bordeaux 1), Université des entreprises du MEDEF Gironde (Bordeaux Ecole de Management) … L’IEP de Bordeaux organise également plusieurs conférences durant l’année dans ses propres locaux. Les principaux avantages de cette offre universitaire, outre la qualité intrinsèque de certains équipements récents et de bonnes dessertes, est celui d’un coût de prestation plus accessible par rapport aux centres de congrès. Toutefois, les infrastructures universitaires sont plutôt adaptées à des manifestations de taille limitée (150 à 200 participants maximum). Au delà, et pour des opérations exigeant un standing de prestation globale plus élevé, les organisateurs du monde universitaire ont recours à des structures plus adaptées, type centres de congrès. De nouveaux investissements prévus sur le pôle de recherche et d’enseignement supérieur de Bordeaux devraient venir enrichir cette offre (dont un auditorium de 1 200 places dans la future Maison Internationale des Langues et des Cultures). Le Centre Condorcet situé à Pessac, peut accueillir des colloques ou séminaires (capacité de 170 places + salles de réunion + espace d’exposition de 150 m2 - en 2008, exemple du colloque international DIME porté par le GREThA). Il héberge l’Association pour le Développement de la Recherche en Aquitaine (ADERA), qui dispose également d’un service d’organisation de congrès scientifique (cf. 3.2.1.1.). Enfin, il convient de noter que plusieurs responsables de laboratoires, impliqués notamment dans la recherche médicale, ont rejoint depuis 2007 le « Club des Ambassadeurs » créé en 2007 par le « convention bureau » de Bordeaux-Gironde afin de promouvoir l’accueil de manifestations nationales et internationales au niveau régional (cf. chapitre 3.2.1.2.). Parmi les autres structures de formation accueillant des manifestations professionnelles, il faut mentionner la Maison de la Promotion Sociale d’Artigues. Située dans l’agglomération à une dizaine de km du centre-ville, cette structure dispose d’une salle de conférences d’une capacité de 250 personnes, complétée de salles modulables (15 à 70 personnes). Un restaurant (capacité de 350 couverts) et des chambres d’hôtels sont également accessibles sur le site (190 chambres). Chaque année, elle accueille et organise l’université de la formation, de l’éducation et de l’orientation. En 2008, elle a également reçu d’autres manifestations, dont le congrès de l’association nationale des visiteurs de prison (143 participants). Page 50 Casino Hôtel Pullman Palais des Congrès Cap Sciences Cité Mondiale CAPC MPS Hôtel Regent Pin Galant CCI Université BX 4 Grand Théâtre Université BX 2 Universités et Ecoles d’ingénieurs Espaces de congrès Espaces culturels accueillant des congrès Sites universitaires accueillant des congrès Hôtel de Région Les autres lieux publics de déroulement de congrès. Plusieurs institutions ou administrations disposent d’espaces susceptibles d’accueillir des congrès ou colloques. A Bordeaux, on peut citer l’Hôtel de Région (une salle de 150 places + salles réunions attenantes avec espace réception et hall d’accueil), qui a accueilli par exemple une réunion du groupe de travail international de l’ISO sur les nanotechnologies et de nombreuses réunions en lien avec les politiques et partenariats des institutions régionales. C’est aussi le cas de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux, située en centre ville (hall et salons d’honneur). L’avantage de ces espaces est, outre leur localisation et la qualité de leur desserte, la proximité des infrastructures hôtelières et des coûts réduits de location ou de mise à disposition. L e s autres espaces privés. Quelques structures privées offrent la possibilité d’accueillir des manifestations de type congrès ou convention dans l’agglomération bordelaise. C’est par exemple le cas du Casino de Bordeaux, propriété du groupe Barrière, qui a accueilli en septembre 2008 le Forum Européen du Tourisme dans le cadre de la Présidence française de l’Union Européenne. C’est encore le cas de certains établissements hôteliers haut de gamme offrant des salles de dimension appropriée à ce type d’événement (au moins 150 personnes). Ainsi, l’hôtel Pullman de Bordeaux-Lac, qui a accueilli une conférence de l’Organisation Mondiale du Tourisme en septembre 2008 ou le nouvel hôtel Regent de Bordeaux qui a reçu la première convention d’affaires internationale « Invest in photonics » en décembre 2008. Page 51 Sur l’ensemble de l’agglomération, quelques établissements haut de gamme offrent ce type de prestation46. 3.1.1.2 Biarritz et la Côte basque A la fin des années 1990, l’ancien casino de Biarritz a été réaménagé en centre de congrès (le Bellevue). Il est adapté pour l’accueil de manifestations de 300 à 500 personnes, avec un auditorium de 470 places, une salle modulable de 1 200 m2, une rotonde de 730 m2, un espace muséal et des salles de réunions attenantes. L’offre réceptive biarrote en accueil de congrès est renforcée avec les capacités du nouveau casino municipal situé à proximité et exploité par le groupe Barrière, doté d’un théâtre-auditorium de 730 places, de salles de commissions et d’une vaste salle de réception ou d’exposition avec la salle des Ambassadeurs (710m2), complétée par une terrasse et des jardins d’hiver. Ces deux équipements sont situé à moins de 5 km de l’aéroport de Biarritz Parme (10 mn) et à 3 km de la gare SNCF (5 mn). L’ancienne Gare du Midi réhabilitée peut accueillir par ailleurs des manifestations événementielles (conventions, lancements de produits). L’auditorium Atalaya (de 900 à 1 400 places) et l’auditorium Gamaritz (230 places) sont essentiellement destinés aux manifestations culturelles. L’ensemble de ces structures est placé sous la gestion d’un établissement public à caractère industriel et commercial, Biarritz Tourisme47. La stratégie de Biarritz dans le domaine de l’accueil de congrès est particulièrement offensive et structurée. Selon les années, Biarritz se place entre le 6ème et le 10ème rang des villes françaises de congrès en termes d’activités, ce qui en fait un leader régional sur ce segment, y compris devant Bordeaux. Sur la seule année 2008, Biarritz a accueilli une trentaine de congrès dont : un congrès international sur l’ingénierie du sport (ISEA), le congrès APPAC (400 personnes), le congrès A3P (400 personnes), le congrès de la fédération nationale des orthophonistes, le congrès Surfair, celui de la Nouvelle Société Française d’Arthérosclérose, le congrès Transal, le congrès de l’Institut Français d’Etiopathie, ou encore un congrès du CNES (Cospas Sarsat) … En mai 2008, Biarritz a reçu les 36èmes rencontres inter-agences de l’UNESCO (1 200 délégués de 45 pays), les rencontres de l’AGLIA. De manière plus récurrente, Biarritz accueille les rencontres Union Européenne – Amérique Latine (Foro) et le congrès du SNAV. En 2009, Biarritz devrait accueillir d’importants congrès, Carbon’09, celui de l’International Map Travel Association, le congrès de l’European Patent Organisation (Patent Information Conference, 500 participants de 48 pays) ou encore la convention d’affaires « La Mondiale » (900 personnes attendues en octobre 2009). 90% des manifestations organisées à Biarritz sont issues du marché français. 20% ont un rayonnement international. La concurrence exercée par certaines villes frontalières ayant lourdement investi dans des infrastructures de congrès au cours des années récentes (Bilbao, San Sebastian, Pampelune) est de plus en plus forte. En outre, les répercussions du climat économique actuel sur le marché de certaines manifestations d’entreprises (conventions) font ressentir leurs premiers effets. Ce triple constat conduit les acteurs locaux à travailler davantage en direction des marchés de proximité (dont marché espagnol) et sur certains segments de dimension plus restreinte pour les groupes affaires (cf. sous chapitre 3.1.2 sur les séminaires). Biarritz tourisme travaille en étroite relation avec un ensemble de prestataires locaux, hôteliers, agences réceptives, agences d’hôtesses, sociétés audio-visuelles, taxis et autocaristes, traiteurs et restaurateurs… (cf. 3.2.2) La réalisation de la Halle d’Iraty (ouverture prévue fin 2009), entre l’aéroport et le centre-ville de Biarritz, devrait permettre d’élargir l’offre d’accueil de congrès (avec une capacité étendue, de 1 500 à 3 000 personnes). 46 Outre les deux établissements déjà mentionnés, le Mercure Château Chartrons, l’hôtel Kyriad Prestige à Mérignac. 47 Cf. audition de M. Olivier LÉPINE, directeur général de Biarritz Tourisme, le 25 mars 2008. Page 52 Les principaux atouts de Biarritz Tourisme en matière d’accueil de congrès : - une stratégie clairement affirmée - une offre de prestation complète avec un interlocuteur unique et une forte cohésion de l’ensemble des prestataires - un professionnalisme attesté par un référencement qualité de service AFAQ (AFAQ Confiance) - une notoriété de la destination - une qualité des infrastructures accentuée par un cadre exceptionnel - un parc hôtelier rénové et étoffé (une cinquantaine d’établissements totalisant près de 1 800 chambres dont les deux tiers en haut de gamme). Les limites ou faiblesses : - le caractère un peu excentré de la destination par rapport aux marchés émetteurs - une desserte aéroportuaire et ferroviaire encore perfectible, en dépit des avancées obtenues en matière de liaisons aériennes L’offre de Biarritz et de la côte basque est complétée par d’autres sites d’accueil de congrès, colloques et conférences. Cela concerne des structures sous gestion publique ou parapublique, telles que la salle des congrès de la chambre d’Amour à Anglet conçue pour accueillir des manifestations de 300 à 500 personnes et gérée par l’office de tourisme local. Cette salle a notamment accueilli un congrès du groupe AREVA et un workshop du Comité régional du tourisme d’Aquitaine. La salle de conférence Antoine d’Abbadie à Hendaye offre également une capacité de 300 personnes, avec des salles attenantes (salle gérée par l’hôtel-thalasso Serge Blanco). A Saint-Jean-de-Luz, l’auditorium Maurice Ravel, à vocation culturelle, peut accueillir de 150 à 350 personnes. Un autre amphithéâtre est accessible sur le parc d’activités de Jalday (centre d’affaires Olano : 200 places). Les locaux de la CCI de Bayonne-Pays Basque offrent un auditorium de 250 places et plusieurs salles annexes (10 à 100 personnes), avec un hall de 100 m2. Plusieurs établissements hôteliers haut de gamme présents sur la ville ou l’agglomération offre un potentiel réceptif de congrès de taille limitée (200 à 300 personnes). C’est notamment le cas de l’Hôtel du Palais (dont une salle de 250 places et un total de 6 salles – accueil du Congrès des Euro-Toques en 2008), du Novotel de Biarritz (8 salles jusqu’à 230 personnes), de l’hôtel Mercure Plaza (6 salles, capacité maximale de 150 personnes) et du domaine de Francon à Biarritz (8 salles, capacité maximale de 300 personnes). Aux alentours, d’autres établissements proposent des structures équivalentes comme l’hôtel-thalasso Serge Blanco à Hendaye (11 salles, jusqu’à 300 personnes). Par ailleurs, le VVF Belambra Chambre d’Amour d’Anglet dispose également d’une salle de conférence d’une capacité importante (350 personnes max.) et de 8 autres salles de réunions sur le même site. L’ESTIA, école d’ingénieurs située sur le technopôle d’Izarbel à Bidart organise des manifestations sur site (exemples : colloque ERGO’IA en 2008 ou ERIMA’07) ou des rencontres plus importantes sur d’autres sites (ex : colloque international sur l’ingénierie du sport à Biarritz en 2008). 3.1.1.3 L’agglomération paloise Le centre de congrès historique du Palais Beaumont à Pau a été rénové à la fin des années 1990 et a réouvert ses portes en 2000. Cet équipement fait partie du réseau européen des centres de conférence historiques (HCCE), de l’Association Internationale des Villes Francophones de Congrès (AIVFC) et de France Congrès. Il dispose de deux auditoriums de 550 et 200 places, d’une surface d’exposition associée (900 m2 + terrasse de 400 m2 + 2 halls de 500 m2), d’une salle de réception (650 personnes) et d’une dizaine de salles de réunions (20 à 150 personnes), bien équipées et connectées au réseau haut débit de l’agglomération. Un restaurant (140 couverts), un business center et un casino sont intégrés à ce même bâtiment. Le centre de congrès Page 53 est situé à proximité de la gare (moins de 1 km) et à une dizaine de km de l’aéroport de Pau-Uzein. Le centre de congrès du Palais Beaumont est géré par l’Office de Tourisme et de Congrès de Pau48, avec une équipe dédiée pour son exploitation et sa commercialisation. Il bénéficie de la certification « service confiance Qualicongrès » mise en place par France Congrès. Il propose un service à la carte (dont site internet dédié à la manifestation, service Cité-phone…). Son activité tire également partie de l’environnement économique (aéronautique, énergie, chimie, plasturgie, agroalimentaire, TIC…), de son patrimoine culturel et historique, de la présence d’un aéroport et de liaisons ferroviaires et routières. L’offre hôtelière de la ville totalise 1 825 lits, dont plus du tiers (620) à proximité immédiate du centre de congrès. Le centre de congrès de Pau a accueilli en 2007 plus de 230 manifestations, dont 6% de congrès et 22% de colloques ou réunions de plus de 70 personnes. Parmi les principaux congrès en 2007 : Association 3 S, chambre syndicale des déménageurs, Spectr’Atom, congrès français de spectrométrie de masse (SMAP), le congrès des alcooliques anonymes… En 2008 : le congrès de l’union régionale interprofessionnelle CFDT et le congrès des vignerons indépendants de France, celui de l’association d’odonthiologie énergétique et thérapeutique, le congrès de l’association nationale des auxiliaires de puériculture, congrès de l’AGPM, des directeurs de bibliothèques universitaires, un colloque du CNES… Les atouts du centre de congrès du Palais Beaumont : - une une une une une infrastructure rénovée dans l’esprit historique du site et bien équipée, prestation intégrée et de qualité avec un taux élevé de satisfaction des clients, localisation en centre-ville et proche des lieux d’arrivée (gare, aéroport), offre hôtelière de proximité, dynamique collective en cours de préfiguration (cf. chapitre 3.2). Les points faibles centre de congrès du Palais Beaumont : - une capacité maximale qui limite l’accueil de grands congrès ou conventions, la faiblesse des espaces d’exposition sur site, une accessibilité qui reste limitée par les performances du réseau d’infrastructures de transport (nombre et fréquence des liaisons aériennes et ferroviaires), une image de destination encore imprécise Le Parc des expositions de Pau, situé à 1 km du centre-ville et 2 km du palais Beaumont, dispose d’une salle de réunion d’une capacité de 200 personnes, complété de deux salles de 40 personnes (en 2008 : congrès des retraités CFDT, des compagnons maçons, des compagnons couvreurs, AG d’associations…). L’Université de Pau et des Pays de l’Adour organise et reçoit chaque année dans ses locaux plusieurs congrès ou colloques scientifiques, à l’instar des universités bordelaises. La salle du Zénith de Pau, gérée par une Société d’Economie Mixte (la SEMEPC), destinée aux évènements culturels, peut recevoir le cas échéant des manifestations d’entreprises (ex : lancement de produits). Elle offre une capacité modulable de 650 à plus de 4 000 places assises. 48 Cf. audition de M. Pierre TRUCHI, directeur général de l’Office de Tourisme et des Congrès de Pau, de Mlle Sandrine COUSSERAN, directrice marketing et développement du centre de congrès historique de Pau et de M. Thierry PETIT, son directeur opérationnel, le 24 avril 2008 Page 54 3.1.1.4 Arcachon et le bassin Le palais des congrès d’Arcachon est géré par un EPIC, Arcachon Expansion49. Il offre une infrastructure équipée d’un auditorium de 500 à 600 places, auquel s’ajoutent un espace expo de 450 m2, une salle de réception de 500 m2, un salon VIP et 11 salles de commissions (15 à 100 personnes). Ce centre de congrès, mitoyen du casino, bénéficie d’une localisation en plein centre-ville et en front de bassin, à 5 mn à pied de la gare SNCF et à 45 mn. de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac par voie routière. L’accueil de congrès de plus forte affluence est possible en mobilisant le grand théâtre de l’Olympia, à proximité immédiate, qui dispose d’une capacité maximale de 1 000 personnes. Une résidence hôtelière et un hôtel sont attenants au centre de congrès (hôtel-résidence 3*** Le Trianon et hôtel Park-Inn). Le palais des congrès d’Arcachon a accueilli plusieurs grands congrès ou manifestations : forum Aerospace Valley (200 personnes), conférence d’oncologie digestive (250 participants), congrès de la société française d’études sur le traitement des brûlures (300 à 400 participants), le congrès des agents généraux GAN (350 participants), celui du Centre de Coordination de Lutte contre les Infections Nosocomiales (350 participants), des congrès professionnels (STIFL, ITAVI) et plusieurs congrès scientifiques (AFPS, COMET, ESREF, INRA …). Il reçoit également les « Aquitaine Conférences », conférences scientifiques organisées par le Conseil Régional d’Aquitaine. En 2007, le centre de congrès d’Arcachon a accueilli 25 congrès ou assemblées générales, 150 séminaires , forums et conventions d’entreprise et quelques autres manifestations (formation, lancement de produits, soirées d’entreprises). Au total, le palais des congrès d’Arcachon draine 40 000 personnes par an (dont la moitié de clientèles d’affaires). Le palais des congrès d’Arcachon est référencé Qualicongrès. Il est affilié à plusieurs réseaux (France Congrès, Foires, salons et congrès de France, Association Internationale des Villes Francophones de Congrès). Des travaux d’agrandissement du palais des congrès sont prévus, avec une ouverture de l’auditorium sur le front de mer. Ce projet pourrait être accompagné de la création d’un hôtel haut de gamme. Les principaux atouts du palais des congrès d’Arcachon : - un équipement adapté aux congrès de dimension moyenne, en centre-ville avec des commodités (hôtels, casinos, commerces), - un cadre unique avec une ouverture sur le front de mer, - une offre de services centralisée avec un interlocuteur unique et inscrite dans une démarche de qualité. Les principales faiblesses : - le manque de surfaces d’exposition et en salle à plat, - une accessibilité moyenne et perfectible à partir des grands centres de transit (aéroport, gare TGV), - une offre hôtelière encore insuffisante (environ 600 chambres, dont résidences de tourisme) et à moderniser. 3.1.1.5 49 Quelques établissements hôteliers offrent des capacités d’accueil pour des réunions jusqu’à 200 personnes (Novotel d’Arcachon, 6 salles de réunions). Autres lieux de congrès sur la côte Aquitaine Parmi les infrastructures municipales, la station de Biscarrosse offre potentiellement des salles à la location dont certaines d’assez grande capacité (salle Saint-Exupéry, jusqu’à 500 personnes), bénéficiant en outre de diverses solutions d’hébergement de proximité (une douzaine d’établissements hôteliers + résidences de tourisme). Toutefois, le service proposé n’est pas adapté aux exigences actuelles de la clientèle congrès. CF. audition de Mme Séverine FORESTIER, directrice du palais des congrès d’Arcachon, le 27 mai 2008 Page 55 Plusieurs structures privées d’hébergement proposent des prestations plus appropriées. C’est le cas de certains villages de vacances tels le Relais Soleil des Bruyères à Carcans (10 salles dont une salle pouvant accueillir jusqu’à 200 personnes – colloques IBAF2008, GFEC, colloques scientifiques), des villages Belambra de Port d’Albret à Vieux Boucau (une douzaines de salles dont une salle de conférences pouvant accueillir 400 personnes) et de Seignosse-le-Penon (1 salle plénière de 400 places et 11 salles de commission). Plusieurs résidences de tourisme implantées sur le littoral offrent le même type de prestation, notamment le village Pierre & Vacances de Moliets (10 salles de réunions dont un auditorium de 300 places). Certains casinos offrent des capacités d’accueil significatives, notamment celui de Capbreton dans les Landes (une salle de 280 places, une salle de réunion, deux salles de séminaires). 3.1.1.6 Autres sites urbains de congrès Certaines villes d’Aquitaine disposent d’infrastructures susceptibles de renforcer l’offre régionale d’accueil de congrès. Parmi celles-ci, on peut notamment évoquer : L’agglomération de Périgueux. Ainsi, la ville de Périgueux propose à la location plusieurs salles dont certaines d’assez grande capacité. Le Théâtre de Périgueux, situé à 1 km de la gare SNCF, offre une gamme de salle de dimensions variées (1 grande salle de 840 personnes, un auditorium de 200 à 250 personnes, 3 autres salles de 50 à 180 personnes), avec un hall de 250 m2, un promenoir et un espace bar. La Filature de l’Isle comprend également une salle de réunion d’une capacité de 250 personnes (et une salle de réception de 1 200 personnes en réception), tout comme l’amphithéâtre Jean Moulin. En outre, le Conseil Général de la Dordogne gère le Centre départemental de la Communication, lequel dispose d’un auditorium d’une capacité de 550 personnes, avec un hall de réception. L e centre de congrès de Boulazac, situé à 5km de la gare de Périgueux, dispose d’un auditorium de 490 places. Récemment, une nouvelle salle de plus grande capacité (de 1 000 à 4 000 places assises) a ouvert ses portes sur cette même commune, « Le Palio », mais plutôt destinée à des manifestations sportives et culturelles. Périgueux souffre de l’absence de desserte aérienne et d’un réceptif hôtelier relativement limité (une dizaine d’hôtels, environ 350 chambres). La nouvelle municipalité a cependant très récemment affirmé sa volonté de faire de Périgueux une ville de congrès, à l’occasion de l’accueil du congrès de l’Union Nationale des centres communaux d’action sociale (650 participants). La ville de Bergerac dispose d’un centre culturel doté d’une grande salle de 740 places, complétée par une salle de réception et de réunion et un hall d’accueil. Cet équipement est là encore essentiellement destiné à des manifestations culturelles. Toutefois, Bergerac et son « pays » bénéficient également d’une infrastructure hôtelière dont plusieurs établissements haut de gamme. Sarlat, en Périgord noir, rassemble plusieurs espaces de réunions dont un centre culturel et de congrès (une salle modulable de plus de 600 places, et 7 autres salles annexes de 30 à 170 places). Cette ville offre des capacités hôtelières à proximité (15 établissements) ou dans les environs (46 hôtels au total répertoriés dans le pays de Sarlat). A Libourne, le théâtre du Liburnia (540 places) peut être loué pour l’organisation de congrès ou réunions d’entreprises. Cette structure est proche de la gare TGV (1 km). L’offre hôtelière de Libourne et des proches environs rassemble quatorze établissements (un peu plus de 300 chambres). Page 56 La ville de Langon dispose d’un salle de spectacle (Les Carmes) d’une capacité de 460 places, mais essentiellement vouée aux spectacles culturels. Un autre espace situé à proximité offre une salle de 1 000 m2 potentiellement mobilisable pour des manifestations de type congrès. Cependant, l’offre hôtelière locale reste très limitée et éclatée (4 établissements sur Langon totalisant une soixantaine de chambres, une quinzaine d’établissements dans le Langonnais pour 260 chambres). L’agglomération dacquoise. Certains établissements hôteliers sont équipés de structures d’accueil pour des réunions de groupes importants. C’est le cas de l’hôtel Best Western Calicéo de Saint Paul les Dax (6 salles dont une de 300 places), dans une moindre mesure de l’hôtel Mercure Splendid de Dax (3 salles jusqu’à 200 personnes). Dans le cadre d’un projet d’aménagement urbain (ZAC du quartier de la Gare), la municipalité a envisagé la réalisation d’un centre de congrès. Les casinos de Dax (groupe Barrière) et Saint-Paul-les-Dax (Moliflor / Joagroupe) offrent des capacités complémentaires. A Mont-de-Marsan, la chambre de commerce et d’industrie dispose d’un centre de congrès et séminaires d’une capacité de 200 à 350 personnes (selon configuration), avec deux salles attenantes. L’espace François Mitterrand offre par ailleurs une infrastructure pouvant accueillir plus de 2 500 personnes. Le site du parc des expositions d’Agen. Outre l’accueil d’expositions (cf. par ailleurs chapitre 3.1.2), certains espaces peuvent être configurés pour l’accueil de congrès (hall Nérac, hall Marmande, hall Villeneuve), jusqu’à 150 personnes. En 2007, ce site a accueilli 4 congrès. Les infrastructures de l’Ecole Nationale d’Administration Pénitentiaire offrent des capacités complémentaires (2 amphithéâtres + salles) A proximité, d’autres lieux offrent un potentiel d’accueil, telles que Pont-duCasse (amphithéâtre du centre culturel de 300 places avec hall), Boé (espace Cancelles). Agen dispose d’une offre hôtelière de proximité de plus d’une vingtaine d’établissements (environ 800 chambres). Elle bénéficie d’une desserte TGV , d’un accès autoroutier et d’une desserte aérienne avec Paris. La petite ville de Nérac offre quelques salles, mais essentiellement vouées aux spectacles et associations locales. Dans les Pyrénées-Atlantiques, la ville de Mauléon offre deux salles éventuellement disponibles pour des réunions de taille moyenne : la salle de la Passerelle peut accueillir 450 personnes en places assises et la salle du Castel jusqu’à 250 personnes. A Salies-de-Béarn, le Pavillon Saleys offre une salle de congrès (Salle Jean Monnet) d’une capacité légèrement supérieure à 350 places, complétée d’espaces annexe (salles de réception et une salle de réunion pouvant accueillir jusqu’à 100 personnes). En 2007, la salle de congrès Jean Monnet a accueilli 15 000 personnes. Salies est située à proximité de l’autoroute A64 BayonneToulouse. Quelques établissement hôteliers (dont l’Hôtel du Parc et le village Vacanciel Pavillon Médicis) offrent 200 à 300 chambres de proximité. Page 57 A quelques rares exceptions, la plupart des sites mentionnés dans les deux dernières catégories sont handicapés par une accessibilité moyenne et par les limites de leurs équipements et services vis-à-vis du marché des congrès nationaux et a fortiori internationaux. Ils offrent néanmoins des possibilités diversifiées et intéressantes pour des congrès ou colloques de niveau régional et local, à des conditions tarifaires relativement avantageuses. Dans un contexte économique difficile qui amène la plupart des initiateurs et organisateurs de congrès à limiter les coûts de certaines dépenses et des déplacements, l’existence d’une offre réceptive de proximité peut constituer une alternative qui mérite d’être étudiée. 3.1.2 L’accueil de foires et salons L’Aquitaine propose plusieurs sites d’exposition permettant l’organisation et l’accueil de foires et salons. Le Parc des Expositions de Bordeaux, qui célèbrera son quarantième anniversaire en 2009, est le plus important d’entre eux. La réalisation en cours d’un nouveau hall à Biarritz, dont l’ouverture est prévue fin 2009, va élargir l’offre réceptive régionale dans ce segment du marché. Les informations transmises par Foires, Salons et Congrès de France 50 révèlent que, pour le seul secteur hôtellerierestauration, les retombées régionales des foires (4) et salons (15) sont estimées à 91,5 millions €. 3.1.2.1 Le Parc des Expositions de Bordeaux-Lac Le Parc des Expositions de Bordeaux-Lac est exploité par l’association Congrès et Expositions de Bordeaux, pour le compte de la SEM Société Bordelaise des Equipements Publics d’Exposition et de Congrès (SBEPEC), propriétaire des infrastructures d’exposition dans le cadre d’un bail emphythéotique51. Ce parc s’étend sur une trentaine d’hectares et offre 80 000 m2 de surfaces couvertes, ce qui en fait le 4ème parc d’exposition français, derrière Paris Expo Porte de Versailles, Paris Nord-Villepinte et Lyon Eurexpo, et dans les trentièmes au niveau européen. Le parc des expositions de Bordeaux comprend quatre halls. Le Hall n°1 est le plus étendu (50 400 m2,, 840 m. de long et 60 m. de large) et le plus ancien (construit à la fin des années soixante). Le hall n° 2, plus récent (2004) couvre une surface totale de 13 670 m2, dont 12 000 m2 de surface d’exposition, un espace d’accueil et 3 salles de conférences (de 120 à 420 places). Le hall n°3 offre un espace de dimension comparable (14 500 m2 de surface totale dont 12 000 m2 de surface d’exposition et 500 m2 modulables en salles de conférences). Ce site dispose en outre de près de 100 000 m² de terre-pleins également utilisables. Le hall n°4 abrite les installations du salon de l’agriculture. A proximité de la rocade bordelaise et de l’autoroute A10, le parc des expositions de Bordeaux est facilement accessible et offre des capacités importantes de stationnement (18 000 places). Il accueille plusieurs grandes manifestations de manière récurrente, organisées par Congrès et Expositions de Bordeaux, dont : Foires et salons grand public - La Foire Internationale de Bordeaux (2 500 exposants, 250 000 m 2 d’exposition) est l’une des plus importantes de France. Elle se déroule sur une dizaine de jours. En 2008, pour sa 87 ème édition, elle a accueilli 310 000 visiteurs52. Une cinquantaine de pays y étaient représentés, notamment sur le pôle du Pavillon international (avec un pays à l’honneur chaque année). Elle était couplée en 2008 à un festival des arts vivants (300 artistes). Le salon régional de l’agriculture (intégrant des salons plus spécialisés Aquitanima et Equitaine), le concours régional des vins d’Aquitaine (1 000 dégustateurs) et un salon de l’artisanat d’art (5ème édition en 2008, 80 exposants) se tiennent sur ce même site durant la Foire Internationale. 50 D’après une étude réalisée en 1999 par Bernard Julhiet Conseil pour FSCF. Cf. audition de MM. LECOQ, Président, et MARTIN, directeur général de CEB le 15 avril 2008 et entretien avec M. DULOUT, directeur de la SBEPEC, le 2 octobre 2008 52 Chiffres CEB – Les chiffres de l’Office de Justification des Statistiques / FSCF donnent 92 526 m2 d’espaces loués, 1 590 exposants directs, 1 248 firmes représentées et 212 133 entrées pour l’année 2006. 51 Page 58 - Le Salon grand public Conforexpo consacré à la maison et aux loisirs (sur 85 000 m2) a tenu sa 48ème édition en 2008, en présence de 850 exposants. Il accueille sur une dizaine de jours entre 120 000 et 130 000 visiteurs par an. Cette année, il était couplé au salon Vivons Bois spécialisé sur la construction bois (100 exposants sur 4 jours) et à la 20ème édition du salon des sports associant 70 ligues sportives. - L e salon auto-moto (100 exposants sur 30 000 m2) a accueilli en 2007 plus de 67 000 visiteurs sur 9 jours. - En 2008, le nouveau salon Viv’Expo, consacré aux modes de vie durables (alimentation, santé, loisirs et tourisme) initié par une agence de communication bordelaise (Communica) a drainé plus de 13 000 visiteurs sur 3 jours. - L a salon du mariage, organisé par La Maison du Mariage et lancé en 1995, rassemble chaque année environ 120 exposants sur 3 000 m2 et accueille 8 500 visiteurs. Salons professionnels - La manifestation professionnelle phare de Bordeaux est le salon Vinexpo53, qui rassemble tous les deux ans vendeurs et acheteurs internationaux du monde du vin et des spiritueux. La première édition de ce salon remonte à 1981, concomitamment au salon Vinitech (cf. ci-après). Cette première édition avait accueilli plus de 520 exposants d’une vingtaine de pays et 11 000 visiteurs. Son succès s’est par la suite confirmé, au point que d’autres villes ont essayé de le copier (Paris, Londres…). En 2007, le salon Vinexpo de Bordeaux a occupé 41 000 m2 de surfaces d’exposition. Il a accueilli 2 400 exposants de 45 pays et plus de 50 000 visiteurs (dont un tiers d’étrangers), auxquels il faut ajouter l’ensemble des personnels mobilisés sur les stands. Chaque jour, Vinexpo reçoit ainsi 30 000 à 35 000 personnes sur le site, auxquelles il faut ajouter les médias (1 300 journalistes de 53 pays pour Vinexpo 2007). Vinexpo est organisé depuis l’origine par une société privée dont la majorité des parts est détenue par la CCI de Bordeaux, avec 48 autres actionnaires du monde du vin54. Cette société n’est pas à proprement parler un organisateur de salons mais une société de services spécialisée dans le secteur des vins et des spiritueux, qui réalise des études et organise des séminaires thématiques. Les retombées de ce salon sont très significatives. Ainsi, Vinexpo 2007 à Bordeaux a généré un chiffre d’affaires de 16 millions € et les retombées ont été estimées à 80 millions €. L’organisation de ce salon rencontre la concurrence avérée ou potentielle d’autres villes d’expositions françaises (Paris) ou étrangères (Londres notamment). Toutefois, Bordeaux conserve dans ce domaine, en dépit des limites de son réceptif, une réelle légitimité et des atouts certains liés à son environnement (châteaux viticoles, patrimoine…). - Dans le même domaine, le salon international Vinitech organisé par Congrès et Expositions de Bordeaux est quant à lui spécialisé sur les techniques et technologies vitivinicoles. Créé en 1977, ce salon a évolué au cours des éditions. Couplé dans un premier temps à Vinexpo (jusqu’en 1991), il s’en est dissocié à partir de 1992 sous une nouvelle appellation « Sitevinitech », avec 600 exposants et 40 000 visiteurs (20% d’étrangers). Il a repris sa dénomination d’origine en 1999, avec un déploiement dans d’autres pays (Chili, Chine). Sa dernière édition bordelaise en 2006 a accueilli plus de 800 exposants sur 80 000 m 2 et près de 40 000 visiteurs (dont 15% d’étrangers). Pour l’édition 2008, près de 700 exposants (dont 22% d’étrangers) et 1 000 marques sont représentés. Cette année, ce salon a mis particulièrement l’accent sur l’innovation. 53 Cf. audition de M. Robert BEYNAT, directeur général de Vinexpo, le 3 juillet 2008 Vinexpo emploie 22 salariés. Une filiale Vinexpo Overseas a été créée en 1998 pour l’organisation des éditions asiatiques (Vinexpo Asia : 3 à Hong Kong et 2 à Tokyo) et nord-Amériques. La dernière édition de Vinexpo Asia a rassemblé près de 700 exposants issus de 32 pays et accueili près de 9 000 visiteurs et 375 journalistes. 54 Page 59 - Le salon de l’ATIP, carrefour d’échanges et d’information de l’industrie papetière, se tient également tous les deux ans à Bordeaux, en alternance avec Grenoble. Sa dernière édition en 2008 s’est tenue à Bordeaux, couplé pour la première fois à une convention d’affaires et un séminaire européen. Il a accueilli plus de 2 700 visiteurs cette dernière année. - Aérosolutions est une convention d’affaires spécialisée dans le domaine de l’aéronautique. Ce rendez-vous bisannuel qui se déroule sur deux jours est organisé par Congrès et Expositions de Bordeaux en association avec Business Convention International (BCI). Sa 4ème édition s’est tenue en 2007 en présence de 195 exposants venus de 18 pays. Elle a enregistré plus de 7 000 rendez-vous d’affaires. Le salon Novibat est organisé par le groupe Point P et vise les professionnels du bâtiment. En 2008, il a accueilli 250 exposants et 6 000 visiteurs. Navalmeetings est une nouvelle convention d’affaires sur deux jours consacrée au secteur des industries nautiques, organisée par les mêmes opérateurs (CEB/BCI). Une première édition est programmée début mars 2009 à Bordeaux. - Les principaux avantages de ce site : - la superficie d’exposition et le potentiel de surface encore disponible - l’accessibilité pour les exposants (malgré les phénomènes d’encombrement liés au trafic sur la rocade bordelaise) - le « métier » de la structure gestionnaire Les principales faiblesses : - la vétusté et les limites techniques de certaines installations qui appellent un saut qualitatif, notamment s’agissant du Hall n°1, dont la rénovation est au moins partiellement envisagée (climatisation, puissance électrique). 3.1.2.2 Le Hangar 14 à Bordeaux Le Hangar 14 est une structure située sur les quais de Bordeaux, dans un ancien entrepôt réaffecté. Il est géré comme le parc des expositions de Bordeaux par l’association Congrès et Expositions de Bordeaux. Avec 5 400 m2 sur deux niveaux, il offre un espace adapté à des salons ou expositions de dimensions plus modeste et peut également être utilisé pour des réceptions. Parmi les principaux événements accueillis, s’agissant essentiellement de salons grand public : - L e salon du tourisme et des voyages Mahana, également organisé par Comexposium, rassemble 140 exposants sur 4 000 m2 d’expositions et a accueilli plus de 13 000 visiteurs en 2008. Le salon des comités d’entreprise, également organisé par Comexposium (une centaine d’exposants et moins d’un millier de visiteurs. Le salon des créateurs et des ateliers d’art organisé par Norexpo (Paris et Lille) a tenu sa première édition bordelaise en novembre 2008, avec une centaine d’exposants. Le salon des antiquaires (80 exposants). Studyrama, consacré aux études supérieures (250 formations représentées en 2008) et environ 8 000 visiteurs. Dans le même esprit, le salon Job Rencontres, consacré aux métiers de la vente et de la distribution, a enregistré près de 1 000 visiteurs pour sa première édition en 2008. Salon Vinomedia des vignerons de France, organisé en 2007 (60 exposants, 300 participants). Le Hangar 14 accueille aussi tous les deux ans Agora, la Biennale d’Architecture, d’Urbanisme et de Design. Cette manifestation qui se déroule sur trois jours a rassemblé lors de sa dernière édition en 2008 plus de 23 000 visiteurs. Page 60 - L’année 2009 sera également marquée par la création à Bordeaux d’un nouveau salon professionnel international intéressant le secteur du vin, qui se tiendra sur ce site du hangar 14. Il s’agit de l’International Wine Travel Market ou IWTM’09, créé par Reed Expositions avec la CCI de Bordeaux. Il est prévu pour cette première édition de réunir 150 exposants et 1 000 visiteurs. A noter qu’un salon concurrent est également initié par la société Vinomedia à Lyon, le salon international de l’oenotourisme (SILOT). L’Association Congrès et Expositions de Bordeaux, gestionnaire du Parc des Expositions de Bordeaux et du Hangar 14 a accueilli en 2007 sur ces deux sites 16 salons professionnels ayant rassemblé plus de 3 200 exposants et près de 185 000 visiteurs au total. Cette même année, 35 foires et salons grand public ont été accueillis par CEB, mobilisant plus de 5 000 exposants et générant plus de 960 000 entrées (soit un total de 1 145 000 visiteurs pour les foires et salons). 3.1.2.3 Le parc des expositions du Périgord Le parc d’exposition du Périgord « Jean Gaillard » créé en 1983 est situé à Marsac-sur-l’Isle à 7 km du centre de Périgueux. Il offre 6 000 m2 de surfaces couvertes réparties entre trois halls pour une superficie totale de 45 000 m2. Les principales manifestations accueillies sur ce site sont la Foire Exposition de Périgueux (300 exposants et 60 000 à 65 000 visiteurs) et le Salon Habitat Expo (près de 200 exposants et plus de 9 000 visiteurs en 2007). Au total, le parc des expositions de Périgueux a accueilli en 2007 une cinquantaine de manifestations, dont la Semaine Internationale de Cyclotourisme (15 000 cyclotouristes). 3.1.2.4 Le parc des expositions du Bassin d’Arcachon Ce parc est situé à La Teste à une dizaine de km du centre d’Arcachon, géré par la société d’économie mixte SEMEXPO. Il offre une surface couverte de 3 000 m2 et un terre-plein de 12 000 m2 pour une superficie totale de 32 900 m2. En 2007, il a accueilli une vingtaine de manifestations et 120 000 visiteurs. Parmi les principaux événements : la foire exposition (23ème édition en 2008), qui rassemble 200 exposants sur 25 000 m2 et 15 000 visiteurs, un salon professionnel des métiers de bouche et CHR’Expo (200 exposants sur 5 500 m2 en 2007), mais aussi des salons grand public (en 2008 : salon du bien être, salon des saisonniers, salon des antiquaires, salon de l’habitat, salon de l’auto, salon des écotechnologies, salon animalier…). 3.1.2.5 Espaces d’expositions dans les Landes Il n’existe pas à proprement parler d’espace spécifique dédié à l’accueil de salon dans les Landes, sinon le hall de Nahuques à Mont-de-Marsan, qui offre une surface couverte de 4 000 m2. Cet espace accueille notamment tous les deux ans le salon Foie Gras Expo, salon national professionnel des filières avicoles et palmipèdes à foie gras (une centaine d’exposants sur 5 000 m2 dont 4 000 m2 couverts, 12 000 visiteurs français et étrangers en 2007). La prochaine édition de ce salon se tiendra en 2009. 3.1.2.6 Les parcs d’exposition Lot-et-Garonnais Le principal espace du département dédié aux salons et foires est le parc d’expositions d’Agen, situé à proximité du centre-ville et de l’autoroute A62 Bordeaux-Toulouse55. Ce parc qui s’étend sur une superficie totale de 40 000 m2 offre une surface couverte de 8 000 m2 à 15 000 m2, répartis sur plusieurs espaces : un hall de 3 400 m2 (hall Villeneuve), un hall de 2 000 m2 (hall Marmande), un chapiteau toile de 1 800 m2, un espace Agora de 1 730 m2 qui peut être recouvert et un hall destiné davantage aux réunions (hall Nérac). La zone de stationnement couvre 10 000 m2. Une demi-douzaine d’hôtels est localisée à proximité immédiate du parc d’expositions, totalisant 320 chambres. 55 Cf. audition de M. Jean-Alain MARIOTTI, vice-président de l’ACFCI et président de la CCI du Lot-et-Garonne, le 2 octobre 2008 Page 61 Le parc d’expositions d’Agen accueille une dizaine de manifestations chaque année. Parmi les principaux événements, il faut mentionner le Salon professionnel International des Fruits et Légumes (SIFEL). Ce salon annuel, organisé par Agen Expo Congrès et Orgagri SIFEL, a rassemblé lors de sa dernière édition 2008 près de 390 exposants issus de 12 pays et accueilli plus de 15 000 visiteurs sur trois jours provenant de 22 pays. Dans ce cadre, des rencontres internationales se sont concrétisées par 300 rencontres d’affaires, intéressant plus de 130 exposants. Un rapprochement de ce salon avec Vinitech est envisagé dès 2009. Un nouveau salon consacré à l’agriculture durable et biologique pourrait lui succéder, à l’initiative du Conseil Régional d’Aquitaine. S’agissant des manifestations grand public, la Foire exposition d’Agen réunit près de 200 exposants et accueille selon les années entre 30 000 et 35 000 visiteurs. Le salon Habitat-Déco-jardin regroupe 120 à 130 exposants et touche plus de 10 000 visiteurs. Plus modestes, les Journées Bien-Etre attirent une centaine d’exposants et plus de 5 300 visiteurs par an. Le nombre total de visiteurs accueillis dans les foires et salons du parc des expositions d’Agen est estimé à 90 000 chaque année. Il existe en Lot-et-Garonne un autre parc d’exposition à Villeneuve-sur-Lot (le parc des expositions Georges Lapeyronie), propriété du Syndicat Intercommunal Groupement d’Urbanisme du Villeneuvois, exploité par la municipalité de Villeneuve-sur-Lot. La ville de Marmande dispose également d’un espace expo de 4 600 m2, dont 1 600 m2 aménagés. Ces deux dernières structures restent néanmoins mobilisées essentiellement pour des manifestations locales et/ou culturelles. 3.1.2.7 Le parc d’exposition de l’agglomération paloise Ce parc d’exposition, situé en plein centre-ville, a été créé à l’initiative de la municipalité et de la CCI de Pau au début des années 1960. Il couvre aujourd’hui une superficie totale de 50 000 m2 dont 12 830 m2 de surfaces couvertes, réparties entre 7 halls (de 210 m² à 4 160 m² pour le plus grand). Chaque année, ce parc accueille une centaine de manifestations diverses, dont une vingtaine de salons et foires. Parmi les plus importantes, on peut mentionner la Foire de Pau qui a tenu sa 60ème édition en 2008 (350 exposants, près de 80 000 visiteurs), le Salon de l’Habitat (280 exposants, environ 20 000 visiteurs), le salon Asphodèle des produits bio, des alternatives écologiques et de l’habitat sain (250 exposants, 15 000 visiteurs56), le salon professionnel agricole SITELIS (280 exposants, près de 8 000 entrées professionnelles), le salon de l’auto (une cinquantaine de marques automobiles représentées, 11 000 visiteurs). L’ensemble des manifestations accueillies sur le parc des expositions de Pau attirent 450 000 personnes chaque année. 3.1.2.8 Espaces d’exposition sur la Côte basque Bayonne ne dispose pas à proprement parler de parcs des expositions, mais plusieurs espaces de la ville accueillent des manifestations professionnelles et/ou grand public (dont l’espace « Pont Grenet »). Ainsi, le salon Solutions Maison, organisé par la société Expomedia basée à Anglet, rassemble ici 230 exposants et attire 16 000 visiteurs. Le salon Vivrexpo, organisé par cette même société, a regroupé pour sa première édition 110 exposants et accueilli 7 300 visiteurs. Le salon Innobat, également produit par Expomedia, a rassemblé pour sa 16ème édition 125 exposants et plus de 4 700 visiteurs. A Biarritz, le principal espace dédié aux expositions est le centre de congrès Bellevue, qui offre des espaces disponibles en rez-de-chaussée (rotonde, salle Atlantique, 1 200 m2) ou en étage (espace muséal et salle des Vagues). En 2009, un nouvel espace d’exposition ouvrira ses portes à proximité de l’aéroport de Biarritz-Parme57. Cette structure (la Halle d’Iraty) offrira une superficie de 8 000 m² répartis sur trois espaces : deux salles de 2 600 m² chacune et une terrasse d’exposition. D’autres sites d’exposition accueillent des manifestations dans la région frontalière voisine en Gipuzkoa (ex : FICOBA à Irun - superficie totale de 70 000 m2, dont 5 000 m2 couverts et 7 500 m2 d’espaces extérieurs aménagés pour des expositions). 56 57 Ce salon est signataire de la charte éthique des foires et salons écologiques, biologiques et alternatifs. Cf. audition de M. Olivier LÉPINE, directeur général de Biarritz Tourisme, le 25 mars 2008 Page 62 Cet état des lieux ne prétend pas à l’exhaustivité. Il atteste néanmoins de la diversité des sites d’expositions en Aquitaine. De nombreuses manifestations locales sont ici organisées sur des espaces publics mis à disposition par les collectivités. Cela peut concerner quelques salons de rang national voire européen (tel Forexpo organisé cette année sur le site de la technopôle Bordeaux-Montesquieu à Martillac, à proximité de Bordeaux). Ces manifestations, quelle que soit leur importance, permettent à des entreprises ou à des producteurs d’entretenir un contact direct avec le client final. Les foires ont donc fondamentalement une vocation commerciale. Elles constituent des supports de promotion et de vente de produits et/ou services proposés par des entreprises. L’objectif des salons est souvent plus ciblé et spécialisé. Ils ont également en partie une portée commerciale, notamment les salons grand public. Ils offrent parallèlement des temps d’échanges et de rencontres entre professionnels d’un même secteur. Ce sont des supports pertinents de veille technologique et d’observation des tendances des marchés. Pour les PME en France, les salons constituent la première étape de leur développement à l’export58. Ils constituent aussi des outils permettant de promouvoir le dynamisme économique d’une région, dans des domaines déterminés. Ce dernier aspect touche plus spécifiquement les salons professionnels, comme en témoignent de multiples exemples, dont ceux tirés de l’expérience Aquitaine et mentionnés dans ce panorama de l’offre. Ce segment particulier des salons professionnels offre un axe potentiel de développement du tourisme d’affaires en région. En effet, les principaux salons vecteurs d’image sur le plan économique développés dans la région concernent des secteurs dans lesquels le territoire est légitime, du fait de son histoire économique, des savoir faire mis en œuvre ou encore de l’intérêt des recherches conduites et de leurs applications en termes d’innovation dans les entreprises… Ceci explique le succès de certains salons, que ce soit dans le domaine des vins (Vinexpo, Vinitech, demain IWTM…), du bois ou de la forêt (Forexpo, ATIP) ou de l’aéronautique. Or, notamment dans le cas d’agglomérations telles que Bordeaux ou Pau, compte-tenu de l’évolution de leur environnement économique et scientifique, on peut considérer que des opportunités subsistent d’affirmation de leur image et de leur attractivité par la création ou la captation d’événements professionnels ciblés (ex : sur le laser et la photonique, sur l’exploitation du sous-sol, sur la maintenance aéronautique militaire, sur certaines technologies de communication, sur les matériaux composites…). L’intérêt de telles manifestations est leur caractère récurrent, et par conséquent, outre les retombées à optimiser du point de vue de l’image économique (par exemple en lien avec les pôles de compétitivité), leurs effets sur l’activité des professionnels de la chaîne réceptive (DMC, organisateurs de salons, hôtellerie, traiteurs et restaurants, agences d’hôtesses, guides…). 58 Cf. rapport d’information sur le développement en France des Foires, salons et congrès présenté par Jean-Paul CHARIÉ – Assemblée Nationale, janvier 2006 Page 63 3.1.3 L’accueil de séminaires et autres réunions d’entreprises Ce segment du tourisme d’affaires recouvre un ensemble de réunions et manifestations que peut tenir une entreprise59, destinées à la fois à ses collaborateurs, à ses partenaires et clients. Cela recouvre une gamme très étendue de rencontres de 10 personnes à plus de 300 pour les conventions des grands groupes : séminaires, convention, board-meeting, lancement de produit, incentive… Le principal trait commun à ces rencontres est qu’elles concernent des groupes, ce qui implique une gestion appropriée de l’offre réceptive (capacités, services ou prestations). Ce marché est particulièrement recherché par les acteurs du tourisme réceptif (de l’agence réceptive ou DMC aux centres de congrès, en passant par les établissements hôteliers et agences événementielles). En effet, c’est celui qui génère le plus de réunions d’affaires. Le marché national est très concentré, 70% de la demande émanant d’entreprises dont le siège social est en Ile-de-France (cf. chapitre 2.2.2.4). 3.1.3.1 L’accueil de séminaires et autres réunions dans l’hôtellerie en Aquitaine L’Aquitaine compte près de 1 100 établissements en hôtellerie homologuée et hôtellerie de chaîne. Plus de 40% de ces établissements proposent des salles de réunion et/ou de séminaire. Globalement, l’offre hôtelière régionale totalise environ 800 salles pour séminaires ou réunions. Cette offre globale peut être décomposée comme suit : Répartition de l'offre hôtelière en salles de réunions et séminaires par taille 7% 3% 15% 46% La Gironde concentre plus de 40 % de cette offre, suivie des PyrénéesAtlantiques (un peu plus du quart), des Landes et de la Dordogne à part égale (13 %) puis du Lot-et-Garonne (7%). Les cartes en pages suivantes donnent la répartition des salles sur le territoire régional, en fonction de leur capacité d’accueil. 29% moins de 20 pers 21 à 50 pers 101 à 200 pers plus de 200 pers 51 à 100 pers 59 Ici entendue dans son acception la plus large : entreprises quel que soit leur statut, administrations de l’Etat et des collectivités territoriales. Page 64 Page 65 (Traitement CESR d’Aquitaine sous MapInfo 5.0 à partir des fichiers CRTA et informations commerciales des établissements accessibles sur Internet.) Parmi les établissements aquitains indépendants adossés à des chaînes volontaires, le réseau le plus important est celui des Logis de France. Parmi ceux-ci, une soixantaine déclare un équipement en salle(s) de séminaire, soit près des deux tiers. Ce taux relativement élevé masque toutefois des réalités très inégales quant à la nature et à la qualité des prestations proposées. Dans nombre de cas, des salles de réception sont qualifiées en salles de séminaires ou de réunions, sans toujours réunir les conditions d’équipement et de service réellement adaptées à la clientèle « affaires ». Ce taux est comparable à celui constaté dans une étude récente conduite au plan national60. Celle-ci met plus largement en évidence l’importance de la clientèle d’affaires pour l’équilibre économique des entreprises hôtelières, 47% de leur clientèle reposant sur une clientèle individuelle d’affaires. Plus précisément, cette même enquête révèle que 57% des établissements reçoivent des « commerciaux », 29% des « individuels affaires » et 12% des séminaires. Ces résultats soulignent l’écart entre l’offre théorique proposée (67% ont des salles de réunions ou assimilées) et la réalité du marché. Il est également précisé que les deux tiers des hôtels qui accueillent une clientèle affaires sont localisés dans le centre ou en périphérie d’une ville, petite ou grande. Pour l’Aquitaine, on ne dispose pas de données relatives aux clientèles aussi précises sur cette catégorie des établissements indépendants. 60 « Enquête économique sur la petite hôtellerie française » réalisée auprès de 200 hôtels indépendants par Coach Omnium pour le compte du Comité pour la Modernisation de l’Hôtellerie Française – 2008. Page 66 Le développement de la clientèle affaire est une préoccupation des professionnels de l’hôtellerie en Aquitaine, compte-tenu de l’extrême saisonnalité de la fréquentation touristique de villégiature, comme en attestent les propos tenus par les représentants de la profession devant la Commission61. C’est une condition souvent nécessaire à la rentabilité des établissements, dont doit tenir compte la dynamique de rénovation et d’adaptation de l’offre hôtelière. A l’échelle régionale, 44% de la fréquentation des établissements hôteliers en Aquitaine repose sur les clientèles d’affaires, ce qui représente 3,8 millions de nuitées (2007). Ce taux est encore plus marqué durant certains mois hors de la pleine saison touristique (60% et plus entre novembre et mars). Répartition mensuelle des nuitées dans l’hôtellerie d’Aquitaine et part des nuitées d’affaires en 2007. 1400000 1300000 1200000 1100000 1000000 900000 800000 700000 600000 500000 400000 300000 200000 100000 0 Moyenne sur l'année : AQUITAINE 43,8% Total nuitées affaires : 3 781 404 16,8 29,2 41,8 49,5 47,3 46,1 51,6 57,8 AutNuit 57,0 Se pt O ct ob r N ov e em br e M ai Ju in Ju ille t M nv ie ar s Av ril r 66,1 61,8 Ja NuitAff 60,7 Les mois de juin, septembre, octobre et mai sont les plus importants en volume de nuitées générées par les clientèles d’affaires. Total nuitées affaires dans l'hôtellerie aquitaine 500000 442002 450000 400000 350000 307250 300000 251795 238886 250000 345683 329568 416527 379089 322397 300245 217937 230025 200000 150000 100000 50000 Se pt O ct ob re N ov em br e Ju ille t Ju in M ai Av ril ar s M Ja nv ie r 0 Une analyse plus fine à l’échelle des principales villes de tourisme d’affaires de la région (Bordeaux, Pau, Biarritz, Agen, Arcachon, Périgueux) fait ressortir que celles-ci attirent plus 61 Cf. audition de MM. ERNANDORENA, GAILLAC, HEGUY, représentant de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie, lors de la réunion du 10 septembre 2008. Page 67 de 36% de la clientèle d’affaires régionale en hôtellerie, dont 22% pour la seule ville de Bordeaux (près de 820 000 nuitées). Ce qui signifie que près des deux tiers de cette fréquentation « affaires » se réalise à proximité (grandes agglomérations) et dans les autres villes de la région (ex : Dax, Sarlat …). À la diffusion de l’offre réceptive régionale (cf. carte) répond donc, au moins pour partie, une répartition assez large de la fréquentation liée au tourisme d’affaires, s’agissant en l’occurrence surtout de la clientèle d’affaires individuelle. À Bordeaux, 62,5% de la fréquentation hôtelière totale repose sur la clientèle d’affaires (données 2007). Ce taux atteint ou dépasse les 70% durant le premier semestre et le dernier trimestre de l’année. À Pau, ce taux frôle 66% sur l’année, avec des « pointes » supérieures à 75% en octobre et janvier, voire au-delà de 80% en février et mars. À Biarritz, si le marché de la clientèle d’affaires est important, sa part dans la fréquentation des établissements est plus modérée (25% à 30% sur l’année). Ce taux est comparable à Arcachon, mais sur un volume de nuitées 2 à 3 fois moins important. À Agen, la part de la clientèle d’affaires atteint 61% sur l’année, particulièrement élevée en octobre, janvier et mars (supérieur à 75%). Bien que moins marqué, le constat pour Périgueux (54%) fait apparaître des taux atteignant ou dépassant 70% en mars, janvier et novembre. La situation de Bordeaux est assez voisine de celle observée pour d’autres grandes villes françaises telles que Lille (63,5%), Nantes (68%), Toulouse (66%) ou Lyon (63,5%). Toutefois, les indicateurs d’activité (RevPar) de Bordeaux s’avèrent très en deçà de ceux constatés pour d’autres grandes villes françaises, ce qui témoigne de difficultés spécifiques relatives aux performances de Bordeaux en matière hôtelière et plus largement à son attractivité62. Parmi les principaux établissements positionnés sur ce segment des séminaires, réunions voire conventions (cf. chapitre 3.1.1), figurent bon nombre d’établissements haut de gamme (3 et 4 étoiles) de l’hôtellerie de chaîne. Il s’agit notamment des établissements adossés au groupe Accor (Mercure, Novotel, Sofitel et plus exceptionnellement Ibis), présents notamment en Gironde (agglomération bordelaise et Arcachon) et sur la Côte basque (Biarritz, Bayonne). C’est également le cas du Regent Rezidor de Bordeaux63. Parmi les hôtels indépendants, éventuellement affiliés à des chaînes volontaires, il faut mentionner le Burdigala à Bordeaux (1 amphithéâtre de 120 personnes et 4 salles de 20 à 80 personnes), l’hôtel résidence Le Trianon à Arcachon et le Domaine de Fompeyre à Bazas (désormais rattaché au groupe Mona Lisa Hôtels et résidences). Sur la Côte basque, l’Hôtel du Palais, le Domaine de Francon à Biarritz, l’Hôtel Chantaco de Saint Jean-de-Luz, l’hôtel du golf de Chiberta à Anglet et l’hôtel Serge Blanco à Hendaye offrent également des équipements et des prestations de haut niveau. A Pau, l’Hôtel du Parc Beaumont est positionné sur ce même type de prestation (2 salles modulables de 25 à 100 personnes en format réunion). En Dordogne, on peut citer le Château des Vigiers à Monestier ainsi que le Domaine de Rochebois à Vitrac. Dans les autres départements enfin, figurent dans ce type d’établissements le château de Lassalle à Laplume en Lot-et-Garonne et l’hôtel Best Western Calicéo de Saint-Paul-lès-Dax dans les Landes. 3.1.3.2 L’accueil de séminaires dans les autres structures d’hébergement Outre les structures hôtelières classiques, d’autres types d’hébergement proposent des formules d’accueil de séminaires résidentiels. C’est par exemple le cas de certaines résidences de tourisme. Parmi celles-ci, le Quality Suites de Bordeaux-Mérignac (250 suites de niveau 4 étoiles), situé à proximité de l’aéroport, qui dispose de 4 salles pour séminaires. 62 Cf. étude Deloitte réalisée pour le compte de la CCI de Bordeaux en 2008. Cet établissement haut de gamme (4*L) récemment ouvert sur Bordeaux n’a que quelques mois d’activité. La clientèle d’affaires représente 55% de sa fréquentation, 40% sous forme de groupes (lancement de produits, incentives, séminaires résidentiels). Il dispose de 13 salles de réunion dont une pouvant accueillir 250 personnes et de 4 foyers pour une surface totale de 1 000 m 2 (Entretien avec Mme Léna LALANNE, directrice commerciale du Regent Bordeaux le 7 novembre 2008). 63 Page 68 La clientèle d’affaires représente 85% de l’activité de cet établissement, à la fois en raison de la proximité de l’aéroport et d’un tissu très dense d’entreprises implantées dans les zones d’activité adjacentes. Sur la Côte basque, plusieurs résidences Maeva, Pierre & Vacances proposent des prestations d’accueil de séminaires résidentiels. A Biarritz, il s’agit de la résidence Eugénie (89 chambres, 2 salles de réunion jusqu’à 150 personnes). A Bidart, la résidence Ilbarritz (100 chambres, 4 salles de réunions jusqu’à 85 personnes) offre un même type de prestation. La résidence Sokoburu d’Hendaye (102 chambres) dispose de 5 salles pour une capacité maximale de 120 personnes. A Vieux-Boucau Port d’Albret, la résidence Maeva « Le Boucanier » (237 appartements) propose 6 salles d’une capacité maximale de 140 personnes. En Gironde, on peut rappeler l’existence du domaine de Fompeyre, passé sous le contrôle de Mona Lisa Hôtels et Résidences (50 chambres, 8 salles de réunion avec une capacité unitaire maximale de 100 personnes). Dans les Landes, le village Pierre & Vacances de Moliets (414 appartements, 162 maisons), avec 10 salles à disposition, permet l’accueil de réunions jusqu’à 300 personnes. L’Aquitaine est l’une des principales régions françaises d’implantation de villages de vacances. Certains d’entre eux offrent des formules de séjour adaptées aux réunions d’entreprises, intégrant la location de salles. En Gironde, c’est notamment le cas du village Relais Soleil de Carcans-Maubuisson (100 chambres), qui dispose d’une dizaine de salles de réunion, dont une salle pouvant accueillir jusqu’à 200 personnes. Sur la côte landaise, les villages Belambra (VVF) « Les Tuquets » de Seignosse-le-Penon (52 chambres et 264 appartements de 2 chambres, 12 salles dont 1 d’une capacité maximale de 400 personnes) et celui du « Domaine de Pinsolle » à Vieux-Boucau (120 chambres et 56 appartements, 15 salles jusqu’à 250 personnes). En Lot-et-Garonne, le Relais du Moulin Neuf (Cap France) à Barbaste propose 6 salles jusqu’à 160 personnes. Plusieurs châteaux viticoles ou historiques (avec ou sans chambres)64 et certains hébergements de t y p e chambres d’hôtes p e u v e n t exceptionnellement offrir des prestations permettant la réception de groupes en séminaires (cf. carte). Dans le seul département de la Gironde, pas moins de 70 propriétés viticoles dans des vignobles prestigieux offrent une prestation d’accueil de séminaires avec mise à disposition de salles. En Dordogne, très peu parmi la quarantaine de châteaux historiques proposent des locations de salles. On peut citer les châteaux de Chabans (Saint-Léon-sur-Vézère), d’Hautefort, de Jumilhac ou encore celui de Fénelon (à Sainte-Mondane). En Aquitaine, 5 exploitations du réseau « Bienvenue à la Ferme » offrent des salles de réunions65. 64 Cf. par ailleurs « Guide 2008 des salles de réunions » édité par Bordeaux Réunions. Il s’agit des châteaux Beaulé, Courtade-Dubuc, de Jayle et de la Ferme du Moulinat en Gironde, du Moulin de Feuyas en Dordogne. 65 Page 69 3.1.3.3 L’accueil de séminaires dans les centres de congrès La plupart des principales structures de congrès de la région (cf. 3.1.1) disposent d’installations permettant l’accueil de séminaires et/ou réunions d’entreprises. Ce segment de marché est d’autant plus indispensable qu’il offre une diversification intéressante à l’accueil de manifestations de plus grande importance et contribue de ce fait à la rentabilisation des équipements. Les tendances décrites précédemment du marché des réunions d’entreprise (cf. 2.2.2.4) confirment cette réalité, d’autant que les difficultés économiques actuelles pourraient se traduire par un durcissement du marché des conventions au profit de réunions plus restreintes sous forme de séminaires. Ceci explique sans doute les ajustements stratégiques adoptés par certaines destinations de congrès de la région (cf. 3.2.2). 3.1.3.4 L’accueil de séminaires dans les autres lieux La diversité des sites d’accueil de séminaires est encore plus forte que celle constatée pour les congrès ou colloques, du fait du volume plus restreint de participants qui permet d’accéder à des lieux de capacité plus modeste et donc plus nombreux et répartis sur le territoire. Outre les sites déjà mentionnés dans la rubrique des congrès, on peut, par exemple, évoquer des réunions à bord de bateaux de promenade (ex : bateaux croisières Burdigala sur la Garonne à Bordeaux). Autre alternative : le séminaire dans un parc naturel régional : l’écomusée de Marquèze du Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne, offre un équipement doté d’un auditorium avec salle de vidéoconférence (jusqu’à 150 places maximum), ainsi que la Maison de la Nature du Bassin d’Arcachon au Teich. Parmi les structures les plus atypiques d’accueil de séminaires, on peut mentionner ici la Winery, lieu construit autour d’un concept original et ludique de découverte des vins. Située à une vingtaine de km de Bordeaux et de son aéroport, la Winery peut accueillir des séminaires de 10 à 200 participants (avec amphithéâtre). Un restaurant est intégré à cette structure, qui propose diverses activités autour du thème du vin (dont le « signe œnologique »®). En une année, elle a ainsi organisé 160 manifestations d’entreprises. Sur la Côte basque, le Musée de la Mer et le Club du Biarritz Olympique disposent également de salles de réunions (capacité maximale respective de 350 places et de 500 places). 3.1.4 L’accueil d’incentives ou voyages de motivation Le marché des incentives purs est en recul, les entreprises qui l’utilisent afin de récompenser ou stimuler leurs collaborateurs ayant tendance à les associer à d’autres types de réunions (séminaires, conventions). Or, l’Aquitaine se caractérise par une très grande diversité de ses patrimoines (naturels, culturels) et de son offre en activités de loisirs. L’objet n’est pas ici d’en faire un inventaire complet, mais plutôt d’offrir quelques exemples illustrant cette réalité. La plupart des agences réceptives (DMC) implantées dans la région (une vingtaine en Aquitaine, dont une demi-douzaine membre du conseil exécutif des agences réceptives du SNAV – DMC France)66 proposent des activités en accompagnement de séminaires, pré ou post-congrès ou en organisation d’incentives. Elles sont toutes localisées en Gironde et Pyrénées-Atlantiques. Certaines de ces agences sont très spécialisées, notamment celles travaillant sur le marché de l’oenotourisme (Agence des Grands Crus, Vitivinitour, Saint-Emilion Excellence, Bordeaux Saveurs Voyages, Bordeaux Label…). La plupart des agences réceptives girondines proposent des visites et activités autour du vin et de la gastronomie (ex : stages cuisine), mais également des activités sportives (golf, surf). Les agences réceptives du Pays Basque (Biarritz for Events, Passion Côte Basque, Pays Basque Privilège, Sud Emotion, Terres Basques, Le Tourisme Basque) offrent une gamme aussi étendue de produits (golf, surf, rafting, pelote basque, 4x4, VTT, accrobranche , rallyes en 2CV…). 66 BSV, Grouptour, Le Tourisme Basque, VS Voyages, Puzzle Evasion, Vidal Voyages. Page 70 Les activités basées sur le bien-être (thalassothérapie, vinothérapie) et sur le golf sont également très présentes, notamment dans certains établissements hôteliers haut de gamme (ex : Hôtel des Sources de Caudalie en Gironde, hôtel golf et spa du Médoc, hôtel Serge Blanco à Hendaye, hôtel golf des Vigiers en Dordogne…). 3.1.5 Le tourisme de découverte économique Cette forme de tourisme constitue un volet à part de ce que l’on désigne habituellement par tourisme d’affaires. Pour la plupart des opérateurs, il n’est pas considéré comme l’un de ses segments en tant que tel, mais comme une branche connexe du tourisme de loisirs. Le parti pris dans le cadre de ce rapport peut donc apparaître iconoclaste, toutefois, il a été convenu d’intégrer cet ensemble pour au moins deux raisons : - - La finalité pour les entreprises – Tout comme la participation à certaines manifestations professionnelles (foires et salons notamment), le tourisme de découverte économique constitue pour les entreprises un moyen de promotion de leur savoir faire (ou de leur activité) et d’accès plus direct à leur clientèle (sinon à leurs futurs collaborateurs). L’événement n’est donc pas considéré comme objectif ultime dans le cadre de ce travail mais bien comme un support au service des entreprises, mobilisant un certain nombre de prestataires et d’équipements. La nature des « clientèles » - C’est ce qui différencie le plus les marchés du tourisme d’affaires de celui du tourisme de découverte économique. Ce dernier repose essentiellement sur la découverte par des vacanciers durant leur séjour de produits et de savoir-faire d’une entreprise industrielle, artisanale ou agricole. Pour autant, une partie de cette clientèle (21% d’après l’enquête conduite par l’ACFCI) visite les entreprises avec une motivation professionnelle et non de simple découverte. En Aquitaine, le tourisme de découverte économique mobilise essentiellement les entreprises artisanales et les exploitations agricoles, plus rarement les entreprises industrielles. 3.1.5.1 Une implication déjà ancienne dans le secteur agricole et qui se déploie dans le monde du vin Historiquement, ce sont les professionnels de l’agriculture qui ont le plus tôt développé en Aquitaine des services d’accueil sur l’exploitation désormais présentés sous les marques « Bienvenue à la Ferme » et, plus accessoirement « Accueil Paysan ». Ces deux réseaux rassemblent plus de 600 agriculteurs en Aquitaine (582 dans le réseau Bienvenue à la Ferme et une quarantaine dans le réseau Accueil Paysan). Dans cet ensemble, les activités de vente de produits à la ferme sont les plus pratiquées, mobilisant près de 400 agriculteurs (cf. carte page suivante). En outre, ces derniers organisent plusieurs salons et foires en Aquitaine. Les plus importants : - le Salon Régional de l’Agriculture et Aquitanima à Bordeaux, organisés chaque année durant la Foire Internationale de Bordeaux (plus de 300 000 visiteurs), le Salon International des Fruits et des Légumes (SIFEL) à Agen (15 000 visiteurs), le salon Foie Gras Expo à Mont-de-Marsan (12 000 visiteurs). Ils participent en outre à d’autres manifestations d’envergure en région, telles que Vinexpo et Vinitech. Page 71 De nombreuses foires et manifestations locales sont organisées en Aquitaine mettant en valeur les productions agricoles et alimentaires régionales : foire aux vins (Sigoulès), fête de l’écrevisse (Saint-Jory-de-Chalais), foire du vin et du fromage (Langon, Lesparre), quai des vins (Pauillac), fête de l’asperge (Etauliers), fête de l’agneau (Pauillac), fête de la lamproie (Sainte-Terre), Festivolailles (SaintSever), fête de l’Armagnac (Labastide d’Armagnac), Tomato fiesta (Marmande), foire aux fruits (Prayssas), manifestation du pruneau (Villeneuve-sur-Lot) et foire au pruneau (Saint-Aubin), foire à la fraise, aux fleurs et aux vins (Sainte-Bazeille), foire au fromage (Laruns), fête de l’estive (Saint-Palais), fête des bergers (Aramits), fête du fromage (Bedous), fête du cidre basque (Bayonne), fête du sel (Salies-de-Béarn) … Les professionnels régionaux de l’agriculture67 sont également présents sur des salons hors de l’Aquitaine, dans le cadre de la promotion des productions agroalimentaires régionales sous l’égide de l’Association Aquitaine pour la Promotion des Produits Agro-alimentaires (AAPRA), avec le soutien important du Conseil Régional d’Aquitaine. Parmi ces salons, il faut notamment citer le Salon International de l’Agriculture (SIAL) qui se tient tous les ans à Paris (près de 600 000 visiteurs). L’une des principales filières de production concernée par le tourisme de découverte économique dans le secteur agricole est celle du vin. Compte-tenu de la très grande diversité et richesse de son patrimoine vitivinicole, mais aussi du nombre important de prestataires intéressés (viticulteurs et/ou propriétés viticoles, caves etc…), l’Aquitaine dispose encore d’un très fort potentiel de valorisation dans ce domaine, ce que confirment d’ailleurs plusieurs prestataires et agences réceptives spécialisées en région. Afin de promouvoir le développement de l’œnotourisme, le Conseil Régional d’Aquitaine a impulsé une politique « Destination Vignobles » déclinée sur quatorze territoires68, également relayée par le Comité Régional du Tourisme d’Aquitaine. D’autres initiatives d’organisation de l’offre ont été engagées en Gironde, notamment « Vignobles et Chais en Bordelais » à l’initiative du Comité départemental du tourisme, qui rassemble plus de 630 professionnels (540 viticulteurs, mais aussi une soixantaine d’ostréiculteurs et aquaculteurs, des conserveurs, apiculteurs et éleveurs de volailles). Au Pays basque, l’association des producteurs fermiers Idoki rassemble 80 agriculteurs. En Dordogne, il existe une route de la noix, qui concerne une dizaine de producteurs périgourdins (d’autres producteurs étant localisés en Corrèze et dans le Lot). 67 Cf. contribution de la Chambre régionale d’agriculture d’Aquitaine. Bergerac, Bordeaux, Buzet, Chalosse-Tursan, Duras, Entre-Deux-Mers, Graves-Sauternes, Haute-Gironde, Irouléguy, Jurançon, Libournais, Madiran, Marmandais, Médoc. 68 Page 72 La Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux participe à un réseau international de grandes régions viticoles, le réseau des Capitales des Grands Vignobles (Bilbao, Bordeaux, Le Cap, Florence, Mayence, Mendoza, Porto, San Francisco) qui organise chaque année un concours international (« Best of Wine Tourism ») destiné à récompenser et mettre en valeur les initiatives originales de certains viticulteurs ou professionnels du vin en matière d’accueil de visiteurs. Ce concours fait l’objet de présélections nationales. Le Château Haut Bailly a ainsi obtenu en 2008 le « Best of d’Or » international dans la catégorie « organisation d’événements » (séminaires avec salle de 120 personnes, réceptions…). Dans la région bordelaise, on dénombre une trentaine de sites remarquables (châteaux et propriétés viticoles, autres sites viticoles) participant à ce réseau. Le Club « Best of Wine Tourism » de Bordeaux rassemble près de 90 membres, professionnels et institutionnels du vin et du tourisme. En Gironde, on estime à 14 000 le nombre de visiteurs ayant visité un site d’œnotourisme en 2008. Certaines caves coopératives accueillent plusieurs dizaines de milliers de visiteurs chaque année (plus de 120 000 visiteurs par an à la cave de Buzet, ou encore celle de Jurançon notamment). D’autres types de productions agricoles spécifiques font l’objet d’une valorisation touristique par les producteurs qui ouvrent leur exploitation ou établissement à la visite (ex : éleveurs de volailles, producteurs de fruits et légumes, apiculteurs, aquaculteurs dont ostréiculteurs et éleveurs de truites ou d’esturgeons…). 3.1.5.2 Une activité déterminante pour de nombreuse entreprises artisanales Le tissu des entreprises artisanales est clairement intéressé par le tourisme de découverte économique en Aquitaine. Même si les données restent encore parcellaires, l’impact de cette forme de tourisme est incontestable en particulier pour les TPE artisanales de l’agro-alimentaire, les métiers d’art69 et certaines activités de service (ex : taxis, standistes, traiteurs, fleuristes…). Dans le domaine agroalimentaire, il existe un réseau régional des « Artisans Gourmands » géré par les Chambres de Métiers, qui fédère une centaine d’entreprises en Aquitaine. Seuls les artisans respectant les termes d’une « charte d’engagement » participent à ce réseau. Cette charte comporte des conditions relatives à la nature des produits et au savoir-faire, à l’environnement commercial, à l’accueil de la clientèle (dont dégustation gratuite des produits proposés), les conditions de vente, l’implication dans une dynamique collective. 69 L’annuaire national de la Société d’Encouragement aux Métiers d’Art répertorie 120 artisans d’art en Aquitaine sur un peu plus de 2 100 enregistrés au niveau national. Page 73 Concernant les artisans d’art, une étude récente réalisée à la demande du Conseil Régional70 recense plus de 2 000 de professionnels des métiers d’art en Aquitaine, exerçant principalement dans une vingtaine de métiers. 120 figurent dans le répertoire national de la Société d’Encouragement aux Métiers d’Art (SEMA). L’étude du Conseil Régional met en évidence que les principaux modes de commercialisation de leur production sont la vente directe dans l’atelier (70% des cas). Ils mobilisent aussi fortement les foires et salons grand public (66%). Selon les réponses obtenues lors de l’enquête réalisée, les professionnels interrogés continuent de plébisciter ces formules, auxquelles s’ajoute désormais le support d’Internet. Moins d’une dizaine d’entreprises artisanales d’Aquitaine71 sont référencées dans la liste des Entreprises du Patrimoine Vivant mis en place par le Ministère de l’Economie, qui en compte 500 au plan national. On constate en la matière d’assez fortes disparités selon les départements, la Dordogne et les Pyrénées-Atlantiques étant les plus concernés72. 70 « Etat des lieux des Métiers d’Art en Aquitaine » - Rapport final – Conseil Régional d’Aquitaine, Dexteris Consultants – Septembre 2008 71 Il s’agit : des établissements Le Chaisier à Sorgues (24), des ferronneries De Saint Exupéry à Terrasson (24), de l’imprimerie Viremouneix à Thiviers (24), de l’entreprise de maroquinerie Alexandre Mareuil à Artigues-prèsBordeaux (33), des Grès de Gascogne à Le Barp (33), du dinandier Roland Daraspe à Macau (33), de la ferronnerie d’art Les Forges de France à Pouillon (40), de la manufacture de tissus des Pyrénées à Jurançon (64) et de la fabrique de béret Blancq-Olibet à Nay (64) 72 Cf. audition de M. Maurice PRAUD, Président de la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat d’Aquitaine, et de M. Philippe RÉCALDE, chargé de mission, le 22 octobre 2008. Page 74 En Dordogne, le tourisme de découverte économique est vital pour l’équilibre économique de nombreuses entreprises artisanales. Une soixantaine d’entreprises exerçant dans les métiers d’art est rassemblée autour d’un réseau, la « Route des Métiers d’Art ». Celle-ci est adossée à une charte d’accueil qui comporte quelques engagements de services que l’artisan doit assurer auprès de ses clients. La Route des Métiers d’Art en Périgord touche essentiellement les zones les plus touristiques du département avec des circuits de découverte : Périgord Noir – Sarladais (une trentaine), mais aussi dans le Périgord Pourpre (Monpazier, Beaumont, Issigeac…) et dans une moindre mesure en Périgord Vert. Nontron est la seule ville d’Aquitaine participant au réseau des Villes de Métiers d’Art (sur un total de 64 au plan national). Une trentaine d’entreprises de Dordogne participent au réseau des « Artisans Gourmands ». Dans l’agro-alimentaire, une quinzaine d’artisans conserviers se sont regroupés autour d’une marque « Les Sculpteurs de Saveurs », qui tire la moitié de son chiffre d’affaires de la clientèle touristique. En outre, les entreprises artisanales de ce département sont présentes à l’occasion de certaines manifestations spécialisées, notamment : Trophée des 2 foies à Bergerac, Salon du Livre Gourmand à Périgueux, Floralies de Périgueux, Marchés de Noël (Périgueux, Bergerac), foire des potiers de Bussière-Badil, marché des tisserands de Varaignes. Enfin, plusieurs ateliers artisanaux participent à l’opération « Voyage au cœur de l’entreprise », centrée sur le tourisme de découverte économique. Les Pyrénées Atlantiques se caractérisent par une assez grande diversité de savoirfaire traditionnels qui tirent partie du tourisme de découverte économique : sandaliers de la Soule (Mauléon), fabricants de gâteau basque, chocolatiers (à Bayonne), chaisiers (à Came), « shapers » (sur la Côte basque et au sud des Landes), fabricants de linge basque, artisans d’art (Labastide-Clairence), artisans salaisonniers (dont séchoirs collectif des Aldudes), artisans fromagers au Pays Basque et en Béarn, confituriers (Béarn), fabricants de béret (Nay), produits textiles à base de laine… En dépit des atouts du département sur le plan touristique et du nombre d’artisans d’art recensés, les artisans girondins sont moins concernés par le tourisme de découverte économique. Néanmoins, il existe un réel potentiel en lien avec les éléments du patrimoine. Par exemple, les entreprises œuvrant dans le domaine viticole pourraient s’inscrire dans la dynamique de valorisation de l’œnotourisme (graveurs de verre, tonneliers, fabricants d’étiquettes, spécialités gourmandes à base de vin…). Il en va de même pour certains métiers liés à la restauration du patrimoine (ex : vitraillistes, restaurateurs d’objet d’art, tuiliers et fabricants de carreau de Gironde…).Plusieurs professions artisanales de services sont directement concernées dans ce département par le déroulement de manifestations professionnelles (salons, foires, congrès). Le tourisme de découverte économique dans l’artisanat landais, bien que peu développé, est concentré sur le littoral et plutôt sur les activités alimentaires. Le développement relativement récent d’une filière de fabrication de planches de surf offre une possibilité de diversification. En Lot-et-Garonne, les artisans tirent assez peu profit de l’impact du tourisme de découverte économique ou du tourisme d’affaires. Parmi les sites les plus touristiques (Monflanquin, Villeréal, Nérac, Duras, Pujols, Vianne…), peu d’entre eux valorisent les activités artisanales, à l’exception du village de Penne d’Agenais (regroupement d’une douzaine d’artisans d’art). Le réseau des artisans est directement peu engagé dans l’organisation d’opérations événementielles, même s’il est impliqué dans l’organisation de certains salons (métiers d’art, agroalimentaire). Parmi les principales manifestations auxquelles les professionnels des Métiers participent, il faut citer notamment le salon des Métiers d’Art organisé dans le cadre de la Foire Internationale de Bordeaux (80 exposants), lequel a succédé au salon des Métiers d’Art de Saint-Emilion organisé par l’APRASAQ jusqu’en 2005. Page 75 D’autres manifestations ponctuelles sont organisées sur le territoire régional73. Chaque année, plusieurs dizaines d’artisans d’art participent aux Journées des Métiers d’Art organisées au plan national par la Société d’Encouragement aux Métiers d’art. En 2008, la Chambre régionale de Métiers a organisé les premières assises de l’artisanat aquitain à Périgueux, qui ont rassemblé 300 à 400 participants. Indirectement, les artisans participent à divers titres à d’autres salons et manifestations dans la région. Certaines entreprises artisanales ont développé en partenariat avec les réseaux consulaires, les collectivités et associations professionnelles des espaces de découverte de certains produits ou métiers artisanaux : Coutellerie nontronnaise à Nontron en Dordogne, musée des Compagnons à Bordeaux, Les légumes Oubliés à Sadirac en Gironde, musée de la conserve à Mauvezin et du parchemin à Duras en Lot-et-Garonne, musées de la confiture à Pau (Miot), du gâteau basque à Sare, du chocolat à Biarritz, du miel « Loreztia » à Bayonne, boutique des métiers d’art à Salies-de-Béarn … Enfin, plus d’une trentaine d’entreprises artisanales se retrouvent dans le réseau national de découverte économique mis en place par les chambres de commerce et d’industrie. 3.1.5.3 Une diffusion limitée parmi les entreprises industrielles En Aquitaine, le réseau des CCI est inégalement impliqué dans la valorisation du tourisme de découverte économique74. L’enquête réalisée périodiquement par l’ACFCI sur le tourisme de découverte économique en France a identifié en 2006 une centaine d’entreprises concernées en Aquitaine (sur près de 2 000 au plan national), industrielles et artisanales. C’est là encore en Dordogne et dans les Pyrénées-Atlantiques que ce réseau s’est le plus mobilisé. En Dordogne, la CCI organise une opération « Voyage au cœur de l’entreprise » qui rassemble une cinquantaine d’entreprises (2008) et participe aux Journées Nationales Portes Ouvertes. Dans les Pyrénées-Atlantiques, la CCI de Bayonne-Pays basque a conduit en 2003 des travaux dans la perspective d’un développement du tourisme de découverte économique. Cette filière intéresse ici essentiellement des entreprises du secteur agroalimentaire, mais ce segment n’a pas été retenu dans le schéma touristique local élaboré en 2004. En Béarn, la CCI de Pau a participé entre 2004 et 2008 aux Journées Nationales Portes Ouvertes (21 entreprises et un millier de visiteurs en 2007). En Gironde, la CCI de Bordeaux est principalement impliquée dans le tourisme vitivinicole, avec l’animation du réseau « Best of Wine Tourism » au niveau local (cf. 3.1.5.1). 73 Trophée des 2 foies de Bergerac, fête du gâteau basque de Cambo, l’Avenue du Bon Goût à Bordeaux, Foire du livre gourmand de Périgueux , exposition d’artisanat d’art de Bayonne, foire aux potiers de Bussière-Badil, marché des potiers de Labastide-Clairence, fête des espadrilles de Mauléon, fête des chaisiers de Came… 74 Cf. audition et contribution de M. Christian SAUVAGE, président de la commission « tourisme » de la CCI de Bordeaux et de M. Frédéric BOULARD, directeur de service auprès de la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie d’Aquitaine, le 25 septembre 2008 Page 76 On peut signaler d’autres initiatives ponctuelles de valorisation du tourisme industriel ou de découverte économique, à l’image des visites organisées par l’Office de tourisme de Bordeaux dans quelques entreprises de l’agglomération (Ateliers Industriels de l’Aéronautique, CadiotBadie, CEA-CESTA, Centre de caféologie, Dassault Aviation, EADS Astrium, France 3, Lesieur, Marché International de Brienne, Port Autonome de Bordeaux, Sud-Ouest). Ce panorama témoigne de l’impact du tourisme de découverte économique comme support de commercialisation et de promotion des métiers et des entreprises. Celui-ci contribue à l’attractivité des territoires qui le valorisent, mais aussi à l’amélioration de l’image de certains métiers, en particulier auprès des jeunes. L’analyse met également en évidence les marges de progrès ou potentialités de certains territoires, tout comme l’intérêt de démarches collectives territorialisées. En outre, l’approche croisée entre tourisme d’affaires et tourisme de découverte économique donne matière à la consolidation ou à la conception d’offres intégrées (organisations de foires ou salons incluant la visite d’entreprises). Page 77 3.2 – Une stratégie et une structuration collectives défaillantes à l’échelle des destinations d’Aquitaine L’état des lieux qui précède témoigne de la diversité de la gamme réceptive régionale sur les différents segments du tourisme d’affaires, tant du point de vue des lieux de réunions ou d’accueil de manifestations que du point de vue des espaces et territoires concernés. Cette diversité recouvre en outre un très grand nombre d’intervenants qui, chacun à leur niveau, contribue à la construction de cette offre réceptive. Or, dans un environnement devenu de plus en plus concurrentiel, concurrence aiguisée par les effets de la crise économique actuelle, la compétitivité des destinations du tourisme d’affaires repose en partie sur la qualité de l’organisation et le degré d’intégration de l’offre réceptive face à des clientèles professionnelles de plus en plus exigeantes. En outre, la démarche d’animation et de développement du tourisme d’affaires est d’autant plus efficace qu’elle s’appuie sur un partenariat élargi et construit avec les acteurs du monde économique et scientifique au sens large, c’est-à-dire au-delà du cercle strict des opérateurs du tourisme d’affaires. L’expérience de certaines villes et/ou régions françaises est de ce point de vue éclairant. C’est peut-être dans ce domaine de l’organisation et du mode de « gouvernance » que l’offre aquitaine présente le plus de carences, à quelques rares exceptions près. Enfin, les destinations d’Aquitaine pâtissent encore de conditions d’accessibilité et de desserte inégales. 3.2.1 Agglomération bordelaise : un potentiel incontestable qui souffre d’un manque de synergie et de dynamique collective Principale métropole d’Aquitaine, Bordeaux et son agglomération bénéficient d’atouts de premier plan en tant que destination d’affaires75 : - - une notoriété internationale largement construite et véhiculée par le vin, une qualité et un cadre de vie remarquables, confortés par le classement récent de la ville au Patrimoine Mondial de l’UNESCO et attestés par l’attractivité démographique, un tissu universitaire de qualité, notamment dans certaines disciplines scientifiques (génomique fonctionnelle, neurosciences, optique et laser, informatique et bio-informatique, cognitique, chimie et matériaux, agroalimentaire), un environnement économique diversifié (aéronautique-spatial-systèmes embarqués, santé-pharmacie, TIC, services, laser-photonique, agroalimentaire, industries du bois et matériaux…), un renouvellement urbain récent et des projets urbains (tramway, reconquête des quais, Bordeaux-Bastide, ZAC Berge du Lac, Opération d’intérêt national Euratlantique, réaménagement des bassins à flot…), des infrastructures d’accueil de congrès, foires et salons en partie rénovées au cours des années récentes (nouveaux halls d’exposition et palais des congrès), un réceptif hôtelier dont le niveau de confort et la capacité se sont améliorés76, 75 Une partie des éléments évoqués comme atouts et faiblesses est tirée de l’étude sur le positionnement économique de Bordeaux-Gironde réalisée en 2008 à la demande du « Bordeaux Region Agency », agence de développement économique de Bordeaux et de la Gironde. 76 Sur Bordeaux, 70 établissements hôteliers et assimilés totalisent 4 600 chambres et plus de 8 300 chambres sur l’agglomération. Page 78 - - un aéroport international directement relié à une dizaine de destinations en France77 , avec autant de destinations européennes78 et quelques destinations sur le continent africain79, par des compagnies régulières et low-cost, avec un projet d’extension de l’aérogare low-cost, le développement et la création de nouvelles lignes vers des villes européennes, une gare TGV avec la perspective d’une liaison grande vitesse directe Paris – Bordeaux, plaçant la métropole d’Aquitaine à 2h05 de Paris entre 2015 et 2020 (3h00 actuellement). De fait, l’agglomération bordelaise tire d’ores et déjà partie des activités réceptives liées aux rencontres et manifestations professionnelles. D’après les éléments communiqués par Congrès et Expositions de Bordeaux80, principal prestataire au niveau régional, les retombées indirectes des activités de CEB sont estimées à 150 millions € par an. A ceci s’ajoute le volume d’affaires réalisé par les exposants durant les manifestations, soit 450 M€. Toutefois, au-delà de ces estimations partielles, force est de constater que l’on ne dispose pas de vision exhaustive des retombées et de l’évolution de cet ensemble d’activités ni au niveau local ni au niveau régional, que ce soit en termes de volume d’affaires ou en termes d’emplois. L’ensemble des opérateurs entendus est convaincu à la fois des potentialités de développement du tourisme d’affaires pour Bordeaux et plus largement pour l’Aquitaine. Bien plus, les acteurs les plus directement intéressés considèrent que le développement de ce secteur au niveau régional ne peut s’envisager sans un renforcement de la place de Bordeaux en tant que destination d’affaires. Enfin, certains estiment que ce développement doit participer d’une démarche plus globale visant à conforter l’attractivité économique et scientifique de la métropole régionale. Pour cela, il s’agit d’atténuer sinon de lever un certain nombre d’obstacles ou de faiblesses qui ont été clairement identifiés, compensant de manière négative une partie au moins des atouts précédemment listés : Une image et un positionnement économiques trop flous ou imprécis en dehors du vin, Une attractivité globale diminuée par la perception négative de certains facteurs (dont fiscalité et accessibilité…), Une mauvaise connaissance des potentialités économiques par les décideurs hors région, Une offre réceptive locale inégale et perfectible en termes d’organisation, d’équipement et de prestations, Une insuffisance de liaisons aériennes directes avec les grandes villes européennes. Une analyse plus précise des facteurs d’attractivité propres à l’offre réceptive locale amène à approfondir ce constat. 77 Paris-Orly et Paris-Charles-de-Gaulle, Lyon, Lille, Marseille, Nantes, Nice, Strasbourg, Brest, Rennes Amsterdam, Barcelone, Bruxelles, Genève, Lisbonne, Londres (Gatwick et Luton), Madrid, Porto, Rome 79 Abidjan, Alger, Casablanca, Marrakech, Tunis 80 Cf. audition de MM. Marc LECOQ et François-Bernard MARTIN, Congrès et Expositions de Bordeaux. 78 Page 79 3.2.1.1 Des prestataires locaux repliés sur des stratégies trop individuelles Le « paysage » bordelais du tourisme d’affaires se caractérise par la coexistence d’opérateurs privés et institutionnels dont on est forcé de constater qu’ils fonctionnent davantage de manière isolée que vraiment concertée ou collective, en dépit des espaces d’intermédiation existants. L’état des lieux présenté dans le chapitre précédent donne déjà une idée de la diversité des acteurs en présence (cf. 3.1). L’association Congrès et Expositions de Bordeaux (CEB) est un opérateur clé de la place de Bordeaux. Cette association gère les espaces de congrès et d’expositions propriétés de la Ville de Bordeaux81. Héritière d’une première structure créée en 1916, CEB résulte de la fusion en 2002 du Comité des Expositions de Bordeaux et de Bordeaux Evènements Congrès. Cette association rassemble 350 membres et emploie près d’une centaine de salariés. Congrès et Expositions de Bordeaux participe à plusieurs réseaux professionnels au niveau national et international (Foires, Salons, Congrès de France, ICCA, UFI, Association Internationale des Villes Francophones de Congrès…). Environ 60% de l’activité de CEB résulte de l’organisation de foires et salons et 40% d’autres activités (dont congrès). CEB réalise un chiffre d’affaires annuel de 26 millions € par an. En tant qu’organisateur de manifestations (foires et salons), CEB assure la conception, le marketing, la commercialisation, la communication et une partie de la logistique. Une autre partie de cette logistique est confiée à des prestataires extérieurs (environ 400 prestataires et fournisseurs au total, dont la moitié en région). L’autre métier de CEB est la mise à disposition de sites pour des organisateurs de manifestations. Dans ce registre, il assure le marketing, la commercialisation et la logistique propre à chacun des sites. La position de CEB dans l’offre réceptive locale lui confère un rôle central sinon incontournable, parfois qualifié d’hégémonique. Le développement de l’offre de prestations de CEB l’a conduit à assurer un rôle de PCO ou d’agence réceptive à l’occasion de certaines manifestations, parfois à la demande d’organisateurs de salons (ex : Vinexpo) sans recourir aux agences locales qui perçoivent cette intervention comme une forme d’abus de position dominante. En outre, certains prestataires considèrent que si les tarifs de location d’espaces de CEB sont comparables à ceux pratiqués ailleurs en France, le prix des autres services paraît surfacturé (ex : restauration notamment, mais pouvant s’expliquer par une qualité de prestation supérieure) ou du moins manque de transparence. En outre, la qualité de service ou de l’écoute clientèle n’est pas toujours au rendez-vous. Selon d’autres interlocuteurs qui opèrent au niveau national, ces constats ne sont pas spécifiques à la place bordelaise. Ceci étant, la certification de qualité de service ISO 9001 obtenue par CEB devrait compenser certains désavantages actuels (dont localisation et desserte) par une offre de service plus à l’écoute des clientèles et par une politique tarifaire peut être plus claire (c’est-à-dire intégrée et transparente) et compétitive, notamment dans le cas de manifestations de niveau national ou international. Selon certains PCO nationaux, la localisation des structures de congrès à Bordeaux pâtit de leur position excentrée par rapport au centre ville (ce qui n’est pas le propre de Bordeaux) et d’une qualité de desserte laissant à désirer. Pour pallier ces faiblesses, CEB ne peut jouer de façon isolée, car cela dépend aussi de la politique commerciale d’autres opérateurs de la chaîne, notamment du secteur hôtelier. Or, CEB avoue quelques difficultés de négociation à ce niveau, les hôteliers ayant la tentation de relever les prix lors des grandes manifestations et d’exiger des délais de restitution des chambres inadaptés par rapport aux comportements des clientèles d’affaires. Une autre difficulté rencontrée par CEB est due aux tarifs jugés prohibitifs des taxis, situation renforcée du fait des carences de desserte des sites par le réseau de transport en commun de l’agglomération. 81 Cf. audition de MM. Marc LECOQ et François-Bernard MARTIN, Président et directeur général de Congrès et Expositions de Bordeaux, le 15 avril 2008 Page 80 Néanmoins, les dirigeants de CEB reconnaissent la nécessité d’une action collective et d’un renforcement de la synergie entre acteurs locaux. Cela passe par la désignation d’un véritable pilote et par une adaptation des structures de médiation (Bordeaux Gironde Convention Bureau, cf. 3.2.1.2). Le contrat de gestion en cours de CEB s’achève en 2013. Le renouvellement de ce contrat fera certainement l’objet d’une âpre concurrence avec d’autres opérateurs nationaux sinon internationaux (ex : GL Events). CEB met en avant les avantages liés à son statut associatif qui le met à l’abri de risque d’absorption ou d’OPA, sans que cela nuise à une gestion voulue rigoureuse et à une organisation comparable à celle d’une société commerciale. En outre, ce statut associatif est garant selon les gestionnaires actuels d’une meilleure prise en compte et défense des intérêts locaux. Il faut prendre acte de ce discours. Certains acteurs lui opposent le gage d’un meilleur professionnalisme d’autres prestataires intervenant au plan national, qui permettrait de donner un nouvel élan à la stratégie commerciale du site. Quel que soit le scénario qui sera retenu par la collectivité et ses concessionnaires (SBEPEC), celui-ci devra être soigneusement éclairé par la définition d’objectifs (qualitatifs et quantitatifs) et des critères précis82, et pas uniquement sur la base du niveau des redevances. L e s autres sites d’accueil d’évènements (Cité Mondiale, Pin Galant, universités …) développent chacun une stratégie indépendante en lien avec les caractéristiques de leur offre et des clientèles visées. Les objectifs particuliers sont assez variés selon les cas : outil de rentabilisation d’un réceptif hôtelier pour l’un, de diversification et de rentabilisation d’un équipement à vocation culturelle pour l’autre, ou bien support de rayonnement scientifique et de transfert de connaissances … Les professionnels de l’hôtellerie bordelais constituent une autre catégorie d’acteurs incontournables. Ils interviennent à plusieurs titres dans la chaîne réceptive : aussi bien en prestataires indirects dans le cadre de l’accueil de manifestations (congrès, colloques, salons) qu’en prestataires directs sur le segment des séminaires et, pour certains d’entre eux, des autres réunions d’entreprises (conventions, lancements de produits, board-meetings, incentives …). S’agissant de Bordeaux, l’importance de la clientèle affaires (plus de 62% de la clientèle) n’est plus à démontrer83. Cependant, certains font part de résultats décevants quant aux retombées de l’activité congrès sur leur volume d’affaires, s’agissant notamment du pôle hôtelier de Bordeaux-Lac. D’autres encore implantés dans l’agglomération hors de la commune centre, déplorent les obstacles à une dynamique à l’échelle de l’agglomération, compte-tenu des difficultés rencontrées avec certains relais institutionnels locaux. Plus généralement, ils partagent la nécessité d’une dynamique collective plus volontariste au vu du potentiel de Bordeaux84. Leurs partenaires (dont CEB, agences réceptives, PCO locaux…) appellent également des efforts de leur part, du point de vue des conditions tarifaires lors de certains événements, mais aussi plus globalement de la qualité de l’offre hôtelière (équipement, qualité du service) jugée assez inégale y compris sur le haut de gamme. Le fait est que l’hôtellerie bordelaise souffre d’un réel déficit de performance, en partie dû à un accroissement important des capacités au cours des dernières années (+ 1 487 chambres supplémentaires entre 2000 et 2008) avec un ratio par habitant plus élevé que dans la plupart des grandes villes françaises et un revenu moyen par chambre parmi les plus faibles85. 82 Conditions de reprise du personnel en cas de gestion par un opérateur extérieur, formation et professionnalisation des personnels, objectifs et taux de développement des manifestations nationales et internationales, taux de recours à des prestataires locaux, objectifs de démarche qualité et durabilité …(ex : Destination Marketing Accreditation Program) 83 cf. audition de MM. Jean-Jacques ERNANDORENA, Roland HEGUY et Thierry GAILLAC (UMIH), le 10 septembre 2008. 84 Cf. auditions du 26 juin 2008, du 17 septembre 2008, entretien du 26 août 2008. 85 Cf. étude Deloitte réalisée en 2008 pour le compte de la CCI de Bordeaux. Page 81 L e s organisateurs de congrès et/ou de salons implantés dans l’agglomération expriment la difficulté à se faire entendre au sein des instances dans lesquelles ils siègent au niveau local. La plupart des structures concernées ici sont des TPE ou PME (ex : Objectif Congrès, Congress Rive Droite, ADERA, Communica,…)86. Objectif Congrès est une société organisatrice de congrès, également adossée à une agence de voyages réceptive (Dakota Voyage). Elle opère sur le marché clé en main de séminaires, conventions, réunions et événements festifs. Elle œuvre également en partenariat local d’agences nationales et internationales organisatrices d’événements. Cette société, qui emploie 3 personnes à temps plein, a organisé en 2007 une douzaine de manifestations à Bordeaux et Pau pour un volume d’affaires de 1,57 millions € et 3 450 participants. Congress Rive Droite est un PCO spécialisé dans l’accueil de congrès scientifique à dominante santé. Elle organise 5 à 8 congrès par an, en Aquitaine et dans d’autres régions, totalisant 3 000 à 5 000 personnes. Elle emploie 4 salariés dont 2,5 à temps plein (mais jusqu’à 180 personnes pour des opérations ponctuelles). L’Association pour le Développement de la Recherche en Aquitaine (ADERA), dont le rôle est de faciliter et promouvoir les liens entre le monde de la recherche régionale et les entreprises, a développé un service d’appui à l’organisation de colloques scientifiques. Il joue donc un rôle d’organisateur et d’agence réceptive (avec licence d’agent de voyage), spécialisé pour ce type de manifestations. Chaque année, l’ADERA organise ainsi pour le compte de laboratoires locaux une demi-douzaine de colloques ou congrès scientifiques. En 2008, l’ADERA a ainsi assuré l’organisation des rencontres de l’association européenne d’hématopathologie (centre de congrès Cité Mondiale), le colloque international sur l’université à l’ère du numérique (Palais des congrès de Bordeaux-Lac), le congrès annuel ICIN, les assises de l’académie de Pathologie (à Nice) et les ateliers de l’ANADEF (à Port d’Albret dans les Landes). Communica est une agence de communication qui travaille essentiellement sur l’organisation de deux salons (Préventica, Viv’expo). Préventica est un salon itinérant qui accueille 7 000 à 9 000 participants sur 2 à 3 jours (dernières éditions à Nantes, Rennes, Marseille et Lyon). Viv’expo est un salon qui a été créé à Rennes et depuis 2008 à Bordeaux (15 000 à 20 000 visiteurs, 200 à 300 exposants). Outre le manque de reconnaissance institutionnelle du tourisme d’affaires, ils déplorent l’insuffisance du travail en réseau au niveau local quand ce n’est pas tout simplement le manque de connaissance des rôles respectifs. Certains organisateurs de salons regrettent le manque d’intérêt des interlocuteurs locaux envers certains événements susceptibles de renforcer la place de Bordeaux, alors que ces mêmes produits suscitent des demandes d’autres grandes villes au plan national. Une exception notable à ce constat cependant, avec Vinexpo. Cette société87, qui gère le salon du même nom, est une émanation directe des acteurs institutionnels et professionnels du monde du vin. N’étant pas elle-même un PCO mais une société de services spécialisée dans le secteur du vin, elle a confié l’organisation logistique de l’événement à CEB. Etant donné les liens étroits entretenus avec les acteurs institutionnels locaux et le rayonnement international de ce salon88, qui est la manifestation professionnelle phare de la région. Vinexpo est l’un des salons les plus écoutés sur la place bordelaise dans le domaine du tourisme d’affaires. 86 Cf. auditions du 26 juin 2008, du 17 septembre 2008, entretien du 26 août 2008. Vinexpo a le statut de société par actions simplifiée (SAS). 88 Le chiffre d’affaires de Vinexpo Bordeaux a atteint 18 M€ en 2007, pour un volume de retombées au niveau local estimé à 80 M€ (dépenses réalisées par les exposants durant 5 jours). 87 Page 82 Le point de vue des agences réceptives (DMC) et événementielles est assez comparable89 : un sentiment de manque de reconnaissance et d’écoute, alimenté par la petite taille de ces entreprises et une trop grande dispersion des opérateurs locaux du tourisme d’affaires. Certains de ces professionnels soulignent également les faiblesses de la destination Bordeaux en termes d’accessibilité (manque de liaisons aériennes directes notamment) et de desserte des sites (aéroport/hôtel/centre-ville), d’hétérogénéité du parc hôtelier de l’agglomération, mal adapté à l’accueil de groupes affaires (difficulté sinon impossibilité de trouver un établissement offrant plus de 150 chambres d’un seul tenant). La qualité globale du service apporté en direction des clientèles affaires est selon eux encore insuffisante et perfectible (au niveau des structures de congrès, des hôtels, des restaurants, des guides-interprètes90 …). Pourtant, la plupart de ces professionnels sont fermement convaincus du potentiel de Bordeaux, qui apparaît depuis quelque temps parmi les destinations les plus demandées au plan national par les clientèles d’affaires. Ces professionnels du réceptif sont aussi ceux qui insistent le plus sur l’importance d’une meilleure professionnalisation des acteurs. L e s acteurs institutionnels du tourisme, interviennent ici à plusieurs niveaux. Du côté des instances professionnelles, la CCI de Bordeaux fait partie des acteurs incontournables à plusieurs titres dans la dynamique du tourisme d’affaires à Bordeaux et en Gironde. D’abord par son rôle d’impulsion de certaines initiatives de manifestations (ce fut le cas pour Vinexpo, des « Best of Wine Tourism », beaucoup plus récemment par la création avec Reed Expositions d’un salon international sur l’œnotourisme). Ensuite, la CCI de Bordeaux est partie prenante au sein de sociétés ou d’organisations oeuvrant en matière de tourisme d’affaires (cas de Vinexpo, de Congrès et Expositions de Bordeaux, de la Société Aéroport de Bordeaux-Mérignac, de l’Office de Tourisme de Bordeaux… ). Elle est aussi à l’initiative de la création du « convention bureau » de Bordeaux (BGCB, cf. 3.2.1.2). Enfin, elle a une mission d’accompagnement ou d’appui aux professionnels de l’hôtellerie-restauration et du tourisme inscrits au registre du commerce. La CCI a ainsi mis en place une opération destinée à sensibiliser les commerçants et restaurateurs locaux sur la qualité du service proposé aux clientèles « affaires » (« Thank You For Coming »91). L’Office de Tourisme de Bordeaux occupe une place essentielle dans le réceptif local, mais sa mission porte avant tout sur les marchés du tourisme de loisirs. Il intervient néanmoins dans l’organisation de la partie « incentive » (ou préet post-congrès). Il a délégué au Bordeaux Gironde Convention Bureau la promotion du tourisme d’affaires. Certains acteurs locaux impliqués dans ce domaine regrettent l’absence d’une prise en compte plus large du réceptif de l’agglomération par l’Office de Tourisme de la ville-centre, même si les relations avec le réseau des agences réceptives se sont plutôt améliorées. De son côté le Comité départemental du tourisme de la Gironde est très peu impliqué dans ce segment d’activité (un poste d’observateur au sein du BGCB). De fait, au niveau des prestataires les plus directement impliqués dans la gestion du tourisme d’affaires à l’échelle de l’agglomération, le constat d’un déficit d’échange et de synergie est unanimement partagé, tout comme la nécessité déclarée d’une nouvelle dynamique collective à laquelle chacun se dit prêt à contribuer , sans toutefois préciser qui pourrait en être le pilote. Pourtant, l’espace d’intermédiation existe bel et bien au sein duquel la plupart des acteurs mentionnés ci-dessus sont représentés. Il s’agit du Bordeaux Gironde Convention Bureau. 89 Entretiens du 26 septembre 2008, du 6 octobre 2008, du 18 novembre 2008, du 26 novembre 2008. Il existe une association régionale de guides-interprètes et conférenciers, l’AGICA, qui rassemble une trentaine de professionnels. 91 Cette opération, développée dans le prolongement d’un guide « Bordeaux Shopping », a été testée lors du dernier Vinexpo en 2007, a mobilisé une centaine de prestataires (carte en anglais, horaires d’ouverture et droit de bouchon dans les restaurants ; livraison des achats aux clientèles d’affaires par les commerçants…). Elle 90 devrait être étendue à d’autres manifestations Page 83 3.2.1.2 Le Bordeaux Gironde Convention Bureau : une structure d’intermédiation dont le rôle doit être affirmé. Le Bordeaux Gironde Convention Bureau (BGCB) a été créé en 1991 à l’initiative de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux, afin de pallier aux carences des structures existantes de promotion touristique sur ce segment du tourisme d’affaires et de congrès92. Les missions du BGCB sont de promouvoir la destination BordeauxGironde sur les marchés du tourisme d’affaires (congrès nationaux et internationaux, conventions, séminaires, lancement de produits…), de développer l’activité des professionnels concernés et de fédérer les acteurs locaux en favorisant les synergies. Sa mission répond donc, au moins dans l’esprit, aux souhaits des opérateurs locaux concernés par l’accueil de manifestations professionnelles et réunions d’affaires. Dans ce cadre, le BGCB participe à des salons (Bedouk MC&IT, Haevent, IMEX, EIBTM…), à des worshops organisés par le French Convention Bureau du GIE Maison de la France, à certains réseaux (dont ICCA au plan international). Il organise en outre des éductours ou des missions de repérage, publie une lettre électronique et assure une veille marketing par « phoning » et démarchage. Le BGCB rassemble actuellement 90 membres, dont trois centres de congrès (CEB, Pin Galant, Cité Mondiale), une vingtaine d’établissements hôteliers, des châteaux et lieux de réception (moins d’une vingtaine), des organisateurs de congrès (3), une trentaine de sociétés de service, une demi-douzaine d’offices de tourisme (Bordeaux, Arcachon, Lège-Cap-Ferret, Entre-Deux-Mers, Saint-Emilion et CDT Gironde) ainsi que des organismes de développement économique (BRA, CCI de Bordeaux). Plus récemment (2007), le BGCB a pris l’initiative de constituer un « Club des Ambassadeurs », qui mobilise essentiellement des acteurs locaux issus des milieux scientifiques et universitaires, en particulier ceux du monde médical qui est l’un des tout premiers prescripteurs de congrès. Actuellement, ce club compte 140 « ambassadeurs » désignés ou cooptés, dont 90 considérés comme réellement « actifs ». L’objectif est de susciter parmi ces derniers le portage de la candidature de Bordeaux auprès des associations professionnelles et milieux de la recherche. Le BGCB accompagne les porteurs dans la réalisation des dossiers de candidatures. Il a mobilisé à cet effet 24 000 €. En 2007, cette initiative a permis de capter 3 manifestations de dimension nationale ou internationale. En 2008, ce résultat a été triplé (9 projets retenus sur 11 dossiers de candidature). De façon plus générale, le BGCB a traité 175 affaires en 2007 représentant plus de 40 000 participants (dont 40% de plus de 300 participants). Sur ce volume, 43 affaires ont été confirmées pour un volume de 7 000 participants (dont une douzaine de plus de 300 personnes), soit un taux de concrétisation compris entre 18% et 20% selon l’indicateur retenu. Par ailleurs, 15 dossiers de candidature ont été déposés, pour une moyenne de 900 congressistes par dossier. Fin 2007, le BGCB avait 36 affaires en option (totalisant 15 000 participants). Une part importante des dossiers traités arrive via l’Office de tourisme de Bordeaux (27% des dossiers ouverts et 36% des dossiers confirmés), avant les demandes adressées par Internet. Près du quart des dossiers traités et 16% des dossiers confirmés résultaient des activités de prospection du BGCB. Les salons fournissent une part complémentaire (4% à 5%). S’agissant de la nature des demandes, 40% portent sur des séminaires, 20% sur des congrès, 14% sur des conventions et 11% sur des incentives. La part des salons est plus symbolique (1%). Les représentants du BGCB soulignent l’image de plus en plus positive dont bénéficie la destination Bordeaux, confortée par le classement UNESCO, et l’amélioration récente de l’offre réceptive (palais des congrès, rénovation et extension du parc hôtelier). 92 Cf. audition de Mme Hélène FOURQUET, directrice du Bordeaux Gironde Convention Bureau, le 28 avril 2008. Page 84 En dépit de ces résultats et de l’intérêt suscité par la création du Club des Ambassadeurs, certains opérateurs locaux siégeant ou non dans ce bureau des congrès se plaignent de la faiblesse des performances enregistrées et pour une part de l’insuffisance du travail de mise en réseau ou d’animation, dont tous les acteurs reconnaissent pourtant la nécessité. Certains lui reprochent également un manque de réactivité et son incapacité à jouer un rôle d’interlocuteur central. Ce constat est en partie surprenant, dans la mesure où ce type de structure fonctionne aussi par l’intensité de l’implication des membres qui le constituent, laquelle ne saurait se résoudre à la seule implication financière93. L’une des explications le plus souvent avancée est néanmoins celle des moyens mobilisés : avec un budget de 260 k€ à 300k€ et 3 salariés (1 directrice, 1 responsable marketing, 1 chargée de projet), le BGCB souffre de la comparaison avec les autres bureaux de congrès des grandes villes françaises94 et a fortiori européennes. A l’échelle des villes de dimension européenne, le budget moyen d’un « convention bureau » tourne autour de 1 M€ pour 6,5 salariés, et 260 membres… On est effectivement assez loin de ces chiffres. D’autres expriment leur déception au regard du peu de retombées pour leur propre activité, du manque de transparence sur le choix opéré par le BGCB au profit de certains prestataires, ou encore le sentiment de ne pas être suffisamment écouté. Ceci peut s’expliquer par le caractère très hétérogène des membres qui composent la structure et donc des attentes exprimées (ou implicites). Si, pour certains, la vocation du BGCB devrait prioritairement viser à attirer des manifestations d’envergure nationale ou internationale, pour d’autres l’enjeu est certainement plus modeste et immédiat (ex : améliorer le taux d’occupation des chambres ou des espaces, quelle que soit la dimension de l’événement). Ceci a pour conséquence d’entretenir un climat de frustration, avec le sentiment que le jeu n’en vaut pas la chandelle est qu’il est préférable de jouer individuellement, faute de retour sur investissement ou de plus value avérée. Cette situation se traduit par une sorte de neutralisation réciproque, chacun ayant dès lors tendance à surveiller l’autre en faisant valoir sa stratégie personnelle au détriment d’une dynamique collective. Certains partenaires se sont retirés du BGCB, arguant du manque de retour sur investissement. L’une des raisons plus fondamentales tient surtout à l’insuffisance sinon à l’absence d’une ligne claire d’objectifs partagés, en dépit d’orientations générales dont il est concrètement difficile de mesurer la portée (ex : faire passer Bordeaux du 209ème rang du classement de l’ICCA au 100ème rang95, en communiquant mieux sur les évènements internationaux déjà organisés ?). Incontestablement, le rôle du BGCB demanderait à être conforté moyennant une redéfinition plus précise de ses objectifs (et des résultats attendus), un élargissement de son tour de table et une consolidation de ses moyens. Cette évolution appelle aussi une réflexion quant à sa vocation qui devrait couvrir au moins l’échelle de la grande agglomération, en cohérence avec la réalité de l’offre réceptive. En outre il faudrait relire sa mission en considérant que la portée des enjeux soulevés n’est pas réductible au seul développement touristique de l’agglomération, mais plus largement à son attractivité économique et scientifique. 3.2.1.3 Un manque d’impulsion et de volontarisme des collectivités Enfin, les difficultés ou faiblesses évoquées plus haut en terme de synergie et de dynamique collective renvoient in fine à un manque de reconnaissance des enjeux liés au tourisme d’affaires par les décideurs locaux, ou du moins à une perception peut être biaisée ou trop fragmentaire du sujet. Ce que plusieurs opérateurs ont aussi qualifié de manque de volontarisme politique. 93 Le coût d’adhésion au BGCB varie selon la nature et l’importance des opérateurs : de 495€ pour un membre associé à 1 100€ pour un membre actif, de 4 000€ à 8 800€ pour un centre de congrès. 94 0,5 M€ à Strasbourg, 0,6 M€ à Toulouse, 1,6 M€ à Lyon… ICCA : International Congress and Convention Association – Paris est à la 4ème place, Lyon à la 70ème place, Nice à la 79ème, Montpellier à la 135ème, Marseille à la 150ème… 95 Page 85 Ceci traduit assez bien un sentiment général qui n’est pas propre à Bordeaux ou au seul échelon local, mais qui dans ce cas précis est suffisamment illustratif et d’autant plus manifeste qu’il se juxtapose à une évidence : celle d’un potentiel encore sousexploité. On ne peut contester l’investissement des collectivités territoriales (Ville de Bordeaux, Communauté Urbaine de Bordeaux, Conseil Général de la Gironde et Conseil Régional) dans la réalisation des infrastructures d’accueil de foires et congrès et plus largement dans les équipements et espaces publics qui concourent à l’amélioration de l’offre réceptive locale. D’importantes opérations ont été conduites au cours des dernières années sur le site de Bordeaux-Lac (nouveaux halls, Hangar 14, palais des congrès), mais aussi sur d’autres sites publics offrant des capacités d’accueil (exemple des sites universitaires, avec l’aide du Conseil Régional d’Aquitaine). D’autres projets d’investissement sont appelés à être réalisés à court terme (par exemple la rénovation du hall n°1 du parc des expositions). Du point de vue de l’investissement, l’engagement des collectivités est donc bien une réalité car c’est quasi-exclusivement sur elles que repose la charge de ces investissements. En outre, ces mêmes collectivités sont parties prenantes de nombreuses structures gestionnaires du tourisme d’affaires, s’agissant notamment de Congrès et Expositions de Bordeaux et du Bordeaux Gironde Convention Bureau. Enfin, elles sont appelées à soutenir d’une part les dossiers de candidature et d’autre part l’accueil de certaines manifestations, tant financièrement que par parrainage. Il serait donc inexact et injuste de dénoncer le manque d’implication des collectivités dans l’accueil d’évènements et manifestations professionnelles à Bordeaux et dans son agglomération. Cependant, si le rôle des acteurs publics locaux est incontestable à ce niveau, il s’accompagne d’une insuffisance d’ambition et d’expression des objectifs portés par la puissance publique à la mesure des investissements réalisés. Cette ambition ou expression, voire cette nécessaire présence, est ressentie comme d’autant plus importante par les acteurs professionnels que ces derniers se heurtent à la difficulté de désigner un pilote dans le système de gouvernance existant du tourisme d’affaire au niveau local. Il semble en effet que l’une des réponses clés aux difficultés actuelles repose sur la définition d’une ligne d’objectif partagée et collective, suffisamment ambitieuse et précise96. Or, qui, mieux que les collectivités premièrement concernées, est en mesure d’exprimer cet objectif général ? Le fait que la gestion du tourisme d’affaires de l’agglomération ait été confiée à des entités privées ne doit pas écarter la puissance publique de l’expression de cette ambition collective. La somme des stratégies individuelles ou attentes particulières des différents prestataires impliqués ne saurait se substituer à la nécessité d’une véritable stratégie collective. Cette ambition collective, adossée à des objectifs clairs et échelonnés dans le temps, serait susceptible de faciliter le positionnement des différents acteurs (locaux mais aussi extérieurs), de clarifier le rôle de l’outil d’intermédiation que représente le BGCB et d’adapter les moyens à la hauteur des ambitions affichées. Les expériences conduites dans certaines villes de congrès, y compris en Aquitaine, illustrent assez bien cette nécessité, qui constitue à la fois un signal fort et une étape clé du processus de mobilisation ou de mise en marche des acteurs locaux autour d’un objectif commun (cf chapitre 3.3). Une telle initiative est d’ailleurs tout à fait envisageable. La municipalité a jusqu’à ce jour essentiellement associé le tourisme d’affaires au développement touristique, ce dont atteste la présence de l’adjoint au tourisme par ailleurs président de l’Office de tourisme et représentant de la municipalité auprès du bureau du BGCB. 96 Pour le CESR d’Aquitaine, ce constat n’est hélas pas nouveau. Il avait déjà été exprimé dans un précédent avis sur le tourisme régional il y a dix ans de cela, en juin 1999. Page 86 Une déclaration récente de l’adjoint à l’économie, lors d’un récent Conseil Municipal, apporte un autre éclairage, qui ouvre de nouvelles perspectives : « Nous préconisons d’intégrer les pôles et autres domaines d’excellence scientifique dans la stratégie de communication de la ville, d’attirer à Bordeaux les évènements (congrès, conventions, salons) générés par ces activités scientifiques afin d’implanter à Bordeaux des entreprises en lien avec ces activités par des démarches pro actives de marketing. »97 Au moins, dans le cas de Bordeaux et de son agglomération, l’enjeu doit bien en effet être posé en ces termes. D’où l’importance d’une implication plus large des milieux économiques dans la dynamique et la stratégie de développement de ce que l’on nomme peut être improprement « tourisme d’affaires ». 3.2.1.4 Des milieux économiques et scientifiques encore insuffisamment associés Les prescripteurs ou acteurs du développement économique et de la recherche ne sont que depuis très récemment associés à la dynamique du tourisme d’affaires au niveau local (à l’exception notable du monde du vin). Pour les premiers, outre la CCI déjà mentionnée, il faut souligner l’implication récente de l’agence de développement économique de Bordeaux et de la Gironde, le BRA, au sein du convention bureau de Bordeaux. Cette implication constitue un signe révélateur des liens à établir entre acteurs du tourisme d’affaires et plus largement de ceux en charge du développement économique. Cette implication repose sur le raisonnement selon lequel la dynamique de tourisme d’affaires relève avant tout d’une démarche stratégique de positionnement économique pour l’agglomération bordelaise. Il s’agit pour cet organisme d’étudier les opportunités pour Bordeaux de capter des manifestations susceptibles de renforcer l’attractivité et la visibilité économique, compte tenu du déficit de perception de l’image économique de la première agglomération d’Aquitaine vue de l’extérieur.98 De ce point de vue, un gros travail reste à réaliser en lien avec les principaux relais professionnels. L’initiative de création du Club des Ambassadeurs par le Bordeaux Gironde Convention Bureau constitue une autre évolution positive, favorablement accueillie par les opérateurs locaux (cf. 3.2.1.2). Un sondage réalisé99 auprès de ces « ambassadeurs » apporte quelques informations complémentaires. Une majorité a organisé des manifestations dans la région, notamment dans les centres de congrès (avec une préférence apparente pour Arcachon), mais aussi une part importante dans les sites universitaires, les hôtels ou certains sites particuliers (village de vacances). Le choix de localisation des opérations est guidé en premier lieu par des paramètres d’accessibilité et de logistique, en second lieu par des considérations de nature touristique. Une majorité des personnes interrogées déclare vouloir s’impliquer plus activement dans l’accueil de manifestations et en ce cas les deux tiers souhaitent bénéficier d’un accompagnement (organisation des réceptions ou visites, montage du dossier, gestion logistique…). Leur investissement au sein de ce club des Ambassadeurs est motivé par l’effet de réseau, mais aussi par la volonté de promouvoir le rayonnement touristique et scientifique de la région auprès de leur communauté. Leurs attentes à l’égard de ce Club concernent la création d’un réseau en matière d’organisation d’événements, le soutien à des rencontres scientifiques et l’identification de l’offre réceptive locale. Une très large majorité considère enfin que la création de ce club offre une opportunité de valorisation de Bordeaux et de sa région, tant du point de vue de la reconnaissance des laboratoires de recherche ou de l’attraction de chercheurs, que du point de vue de la dynamisation économique et touristique du territoire. La réussite de cette démarche passe aussi selon eux par une définition des domaines 97 Présentation du dossier « Convention d’affaires Invest in Photonics » par M. Josy REIFFERS, adjoint au Maire de Bordeaux, lors de la séance du Conseil Municipal du 28 septembre 2008. 98 Cf. entretien du 7 novembre 2008 avec M. Robert GHILARDI DE BENEDETTI, directeur général du BRA et résultats de l’étude sur la perception de l’image économique de Bordeaux-Gironde auprès des décideurs économiques, basée sur une enquête CSA de décembre 2007 + enquête E&Y de janvier 2008. 99 Ce sondage a été réalisé par le CESR et le BGCB par envoi d’un questionnaire électronique auprès des membres du Club des Ambassadeurs au cours du deuxième trimestre 2008. Page 87 de compétences et d’excellence de Bordeaux, par un développement du lobbying et la mobilisation de relais extérieurs, par l’amélioration de l’accessibilité et des dessertes, par une meilleure centralisation de l’offre et coordination entre structures d’accueil, enfin par une amélioration de la qualité du service proposé. Ce cercle des « ambassadeurs » mériterait d’être élargi à d’autres laboratoires de recherche (notamment ceux adossés aux pôles de compétitivité intéressant l’agglomération) et aux leaders du monde économique. Cela suppose de les sensibiliser à ces enjeux, car leur intérêt sur la question demeure, sauf à de rares exceptions (ex : professionnels du vin, certains présidents de clubs d’entreprise de l’agglomération100), assez distant. L’affichage d’une ambition collective en matière d’accueil de manifestations et d’évènements professionnels, reliée à la politique d’attractivité économique et scientifique du territoire, serait de nature à favoriser leur intérêt et leur mobilisation. Il semble que des décisions récentes au sein du BGCB aient convenues de l’opportunité d’un tel élargissement. Une autre catégorie d’acteurs est à associer à une telle démarche, dans la mesure où leur rôle est déterminant dans l’attractivité d’une destination d’affaires : ce sont les acteurs qui oeuvrent dans les services de transport. 3.2.1.5 Une accessibilité et des dessertes à développer et à améliorer L e s gestionnaires de transports sont des acteurs clés de la chaîne de prestations proposées. En matière d’accessibilité de la destination Bordeaux, l’un des points les plus fréquemment soulignés est le manque de liaisons aériennes directes et régulières avec des destinations européennes. Les difficultés récentes du transport aérien ont aggravé ce constat, avec la réduction sinon la suppression de lignes décidée par les compagnies régulières (en particulier celle avec Francfort par la Lufthansa ou avec Genève pour Air France, mais aussi les liaisons transversales avec Clermont-Ferrand ou Mulhouse…). L’aéroport de Bordeaux a pourtant connu une belle progression de trafic au cours des dernières années, atteignant 3,4 millions de passagers en 2007, parmi lesquels 45% de passagers « affaires » ou voyageant pour un motif professionnel, notamment sur les liaisons Bordeaux-Paris mais pas exclusivement. Face à la stratégie des compagnies régulières (dont Air France), l’aéroport de Bordeaux a décidé de développer les liaisons « à bas coût » (ou « low-cost »). Plusieurs compagnies sont ainsi présentes sur le tarmac bordelais (Easyjet, Flybaboo…), assurant des liaisons vers plusieurs villes européennes (Londres, Genève). La création prochaine d’une aérogare « low-cost » s’inscrit dans une stratégie à moyen terme visant à la fois à compenser le retrait ou la réduction de service de la part de compagnies régulières et à diversifier l’offre de liaisons directes vers plusieurs villes européennes (allemandes, italiennes, des îles britanniques et d’Europe centrale ou orientale)101. Bien évidemment cette politique suscite des réactions négatives de la part de l’opérateur Air France. Une autre réserve exprimée par divers acteurs du tourisme d’affaires touche à l’inadéquation du service proposé par les compagnies low-cost aux exigences des clientèles d’affaires, s’agissant notamment des groupes affaires. Il semble que cette situation ait tendance à évoluer (ex Easyjet), même si des limites persistent en la matière. Un autre motif d’ajustement stratégique de l’aéroport de Bordeaux tient à la perspective de mise en service de la LGV Paris (Tours)-Bordeaux, qui devrait placer la métropole régionale à 2h00 de la capitale. A l’instar d’autres villes (Marseille, Strasbourg), cette perspective devrait se traduire par une réduction assez radicale du trafic aérien entre BordeauxMérignac et Paris-Orly. L’un des enjeux à ce niveau consisterait à compenser cette perte de trafic sur les lignes intérieures par un développement des capacités offertes par Air France avec Paris-Roissy et les vols internationaux (notamment transcontinentaux). 100 L’un d’entre eux envisage ainsi d’organiser une rencontre de clubs d’entreprises européens sur Bordeaux. Entretien du 19 septembre 2008 avec M. Pascal PERSONNE, directeur général de l’Aéroport de Bordeaux Mérignac. 101 Page 88 Un autre défi pour Bordeaux est celui de la qualité de sa desserte entre l’aéroport, la ville-centre et les structures réceptives (centre de congrès, pôles hôteliers). Beaucoup d’interlocuteurs font part à ce sujet de leurs attentes en termes d’amélioration du service offert. La ligne A de tramway s’arrête pour l’heure dans le centre de Mérignac, soit à 5 km de l’aérogare. L’extension du réseau de tramway jusqu’à l’aéroport n’est pas précisément programmée à ce jour (2010 ?), même si des hypothèses de tracé sont à l’étude dans le cadre de la concertation engagée par la Communauté Urbaine de Bordeaux depuis avril 2008 sur le développement du réseau de transport en commun. Une navette par bus (Jet’Bus) assure une rotation toutes les 45 mn entre l’aéroport, le centre-ville et la gare, mais elle ne dessert pas le site de congrès de Bordeaux-Lac. Une ligne de bus (n°49) passe par le site de l’aéroport mais à distance de l’aérogare, sans aller jusqu’au centre-ville (terminus au centre hospitalier de Bordeaux-Pellegrin). Le développement des dessertes et de leur fréquence entre l’aéroport, le centre ville et la gare, puis entre l’aéroport et le pôle congrès de Bordeaux-Lac (au moins à l’occasion de grands événements) devraient être intégrés au contrat de concession du service de transports en commun de l’agglomération bordelaise. Une demi-douzaine de sociétés de taxis officie sur l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. Toutefois, la plupart des interlocuteurs dénoncent les tarifs parfois prohibitifs pratiqués (de 20€ à … 45€ la course pour 13 km102). Au kilomètre parcouru, les taxis bordelais seraient ainsi pour certains observateurs les plus chers de France ! Le Plan de Déplacements Urbains de l’agglomération bordelaise103 a bien prévu une mesure relative à la réorganisation de l’offre de taxis (cf. action n°3.15 du PDU), mais sans résultats probants sur le problème soulevé. Le peu d’alternative proposé n’incite guère les intéressés à une amélioration de leur offre de service. Les acteurs consulaires (chambre de Métiers) envisagent de développer des modules de formation à l’attention des artisans-taxis, afin d’accompagner ceux qui le souhaiteraient dans une démarche d’amélioration de la qualité de service. La desserte de l’aéroport devrait être à moyen terme favorisée par la création d’une liaison de transport en commun en site propre entre la gare Saint-Jean et l’aéroport, via Pessac-Alouette (action n°3.18 du PDU). Enfin, un autre problème soulevé par certaines agences réceptives est la difficulté de stationnement des cars de tourisme sur les sites de l’aéroport, de la gare et en centre-ville. Certaines dispositions du Plan de Déplacements Urbains de l’agglomération abordent ce sujet (action n°6.14). De façon générale, ces points particuliers militent en faveur d’une concertation plus étroite avec les opérateurs locaux du tourisme d’affaires lors de l’élaboration ou de la révision des plans de déplacements urbains de l’agglomération, sous responsabilité de la Communauté Urbaine de Bordeaux. Par conséquent, on mesure assez nettement la marge de progrès qui reste à accomplir par la destination Bordeaux en termes de dynamique et d’organisation collective. Tous les opérateurs sont plus ou moins convaincus de la nécessité d’améliorer les choses à ce niveau et en expriment la volonté. Au-delà des récriminations et des attentes, beaucoup d’entre eux expriment le désir d’y contribuer et cela d’autant plus qu’ils constatent le regain de notoriété de Bordeaux sur les marchés d’affaires. Les acteurs bordelais ou girondins ne sont pas les seuls à espérer d’une relance ou d’un décollage de Bordeaux en tant que destination d’affaires. Cette attente est parallèlement exprimée par d’autres opérateurs en région, parmi ceux en charge du tourisme d’affaires dans d’autres villes de congrès d’Aquitaine. 102 A Lyon, le prix de la course entre l’aéroport et la gare SNCF est de 36€ à 40€ pour près de 30 km, à Marseille de 40€ à 50€ pour plus de 30 km, à Toulouse de 22€ à 25€ pour une dizaine de km, de 25€ à 35€ à Nantes pour une douzaine de km. 103 Plan de déplacements urbains de la Communauté Urbaine de Bordeaux 2000-2005 adopté le 28 mai 2004. Page 89 3.2.2 Biarritz et pays basque : une stratégie territoriale volontariste Le cas de Biarritz offre un bon exemple de stratégie de positionnement d’un territoire en tant que destination d’affaires. Cette station balnéaire créée par l’Impératrice Eugénie au milieu du 19 ème siècle est devenue à ce moment « la reine des plages et la plage des rois ». Elle deviendra à la Belle Epoque une destination prisée des élites aristocratiques, politiques et culturelles. Après la Seconde Guerre Mondiale, on assiste à une popularisation du tourisme mais Biarritz reste encore une destination recherchée, notamment parmi les personnalités de la culture et du cinéma. Une évolution s’entame au cours des années 80, avec l’émergence du surf, de la thalassothérapie et du tourisme d’affaires. Mais c’est véritablement à partir du début des années 1990 qu’un virage va s’amorcer. En 2007, les retombées économiques du tourisme d’affaires ont été estimées à 40 M€104 par Biarritz Tourisme, dont 80% hors saison estivale. Le nombre d’emplois induits sur le territoire est supérieur à 600. Ces retombées ne bénéficient pas qu’aux seuls centres de congrès mais aussi à un ensemble de prestataires (hôteliers, restaurateurs, autocaristes, blanchisseries, agences d’accueil, services audiovisuels, artisanat local, imprimerie, acteurs culturels…) 3.2.2.1 Un positionnement « affaires » résolument affirmé et assumé par l’équipe municipale En 1991, le changement intervenu à la tête de la municipalité a marqué une étape clé pour le développement de cette station dont l’économie reposait jusqu’alors essentiellement sur le tourisme balnéaire de pleine saison. Le nouveau Maire, M. Didier BOROTRA, a lancé dès 1992 un programme de travaux avec, entre autres, la réhabilitation d’un ancien casino (devenu Espace Bellevue) et de plusieurs équipements municipaux, la requalification des espaces urbains et la restructuration du développement économico-touristique de la ville. Cette volonté s’est encore confirmée récemment par la décision de création d’un équipement destiné à l’accueil d’expositions (halle d’Iraty). 3.2.2.2 Une organisation intégrée, un interlocuteur unique Ce volontarisme s’est également traduit par la création en 1996 d’un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), Biarritz Tourisme, qui regroupe les services de l’Office de tourisme et ceux dédiés à l’activité de congrès. Si l’activité de l’Office de tourisme est financée par une subvention couvrant les frais d’accueil et de promotion, celle du service de congrès est autofinancée par la location des sites ou bâtiments publics dont Biarritz Tourisme assure la gestion pour le compte de la municipalité. Le budget annuel de Biarritz Tourisme varie entre 5 et 6 millions € par an, selon le niveau d’activité. Un autre point important de cette organisation repose sur le travail d’animation et de mise en réseau des acteurs de la chaîne réceptive assuré par Biarritz Tourisme depuis une douzaine d’année. Ce travail s’est d’abord focalisé sur l’hôtellerie-restauration. L’objectif affiché de Biarritz Tourisme a été, par l’activité de congrès, de générer un accroissement de + 1 point de taux d’occupation par an dans l’hôtellerie biarrote. En contrepartie, il a été demandé aux hôteliers d’améliorer leur offre, tant du point de vue des équipements ou capacités que du point de vue de la qualité du service (rapport qualité / prix) proposé aux clientèles. Ceux qui n’acceptaient pas ce « contrat » ou dans l’incapacité de procéder aux adaptations nécessaires ont pour la plupart cédé ou vendu leur établissement (en 2 ans, 30% de l’hôtellerie a changé de mains à Biarritz, stimulant de ce fait l’activité). 104 Estimation établie selon la méthode mise eu point par France Congrès. Page 90 Biarritz Tourisme et la municipalité ont parallèlement oeuvré à l’installation d’un nouvel établissement 4 étoiles, ce qui a également contribué à la dynamisation du secteur. Ce travail d’animation et de mise en réseau s’est également adressé aux agences réceptives locales, avec lesquelles Biarritz Tourisme entretient des relations étroites. Ce sont ces agences qui assurent toutes les prestations intermédiaires, Biarritz Tourisme se concentrant sur la promotion, la détection et le démarchage commercial. C’est la raison pour laquelle, l’EPIC a accompagné les agences par l’organisation de la sous-traitance et la professionnalisation de leur offre en direction des clientèles de congrès ou d’affaires. Les agences réceptives de Biarritz105 assurent l’organisation de l’hébergement (réservations), des prestations de transports, d’accueil, la réalisation des supports… Ce recours de Biarritz Tourisme à une sous-traitance locale qualifiée s’exerce aussi dans d’autres domaines de prestations (location de matériels audiovisuels, de services d’accueil, artisans taxis, etc.). Cette pratique a le mérite de renforcer le tissu local de services spécialisés et de contribuer à sa professionnalisation tout en renforçant leur volume d’activités. Enfin, un autre travail sur lequel Biarritz Tourisme s’est mobilisé avec la municipalité a concerné le développement des liaisons aériennes directes entre l’aéroport de Biarritz Parme, également sous gestion publique, et d’autres destinations françaises et européennes. 3.2.2.3 Des résultats probants En 1996, au moment de la création de Biarritz Tourisme, l’activité hôtelière se concentrait sur 5 à 6 mois dans l’année avec un taux d’occupation moyen de 55%. Dix ans plus tard, la capacité hôtelière s’est accrue de 25%106 et les deux tiers de l’offre hôtelière locale ont été rénovés, du fait de l’accroissement des activités d’accueil de congrès et festivals. Face à l’accroissement de leur activité, certains parmi ceux qui avaient déjà engagé la rénovation de leur établissement il y a 10 ans ont entamé une deuxième phase d’investissement. Les hôtels sont désormais ouverts à l’année et affichent un taux d’occupation moyen de 63%. Le tissu des agences réceptives s’est agrandi et renforcé : 4 agences et 9 emplois en 1996, 6 agences mobilisant 24 emplois en 2006 et réalisant un chiffre d’affaires de 7 M€. D’autres prestataires ont également tiré partie de ce développement : sociétés de services audiovisuels (1 société et 2 emplois en 1996, 2 sociétés et 17 emplois + vacataires en 2006), création d’une agence d’accueil (2 emplois + vacataires). Le trafic de l’aéroport a été multiplié par 2,5 en 10 ans, passant de 400 000 passagers à près d’un million aujourd’hui, même si certaines décisions récentes de réduction de service par les compagnies régulières ne sont pas sans effets (ex : Paris Roissy et Francfort). L’aéroport de Biarritz dessert actuellement Paris-Orly (7 vols quotidiens), Lyon (3 vols quotidiens), Paris Charles de Gaulle (2 vols quotidiens par Easyjet), Londres-Luton (1 vol quotidien par Ryanair), Clermont-Ferrand (1 vol par jour hors WE) puis Lille à partir de 2009. Par ailleurs, cet aéroport propose plusieurs liaisons à fréquences hebdomadaires (Nice, Genève et Birmingham). D’autres liaisons intéressent des périodes plus touristiques, jours de fin de semaine et vacances scolaires notamment en été (Genève par Air France et Baboo, Bristol et Londres Gatwick par Easyjet, Dublin et Shannon par Ryanair). Comme dans le cas de Bordeaux, le développement de nouvelles lignes directes constitue un point important de l’attractivité de cette destination pour les clientèles d’affaires et de congrès. 105 Biarritz For Events, Passion Côte Basque, Pays Basque Privilège, Sud Emotion, Terres Basques, Le Tourisme Basque. 106 La capacité hôtelière actuelle de Biarritz intra-muros est de 2 300 chambres pour une cinquantaine d’établissements et de 3 200 chambres sur l’ensemble de l’agglomération Bayonne-Anglet-Biarritz. Page 91 3.2.2.4 Une stratégie qui doit s’adapter à l’évolution de la concurrence et aux aléas économiques La destination d’affaires et de congrès Biarritz doit faire face à une concurrence accrue d’autres destinations, dont une concurrence de proximité avec certaines villes du nord de l’Espagne (Bilbao, San Sebastian, Pampelune). Au plan national, le positionnement de Biarritz la place en concurrence avec des villes telles que Nantes, Lille Métropole, Lyon ou Strasbourg. Sur le marché européen, elle doit lutter face à des destinations comme Copenhague, Florence, Prague ou encore Bruxelles et Berlin (cf. congrès de l’International Map Travel Association décroché pour 2009). Pour rendre l’offre locale et régionale plus attractive et réactive, le directeur de Biarritz Tourisme107 suggère une mise en réseau des villes de congrès d’Aquitaine, à l’image des initiatives déjà éprouvées dans plusieurs régions (cf. 3.3). Dans un tel schéma, une demande non satisfaite sur l’une des villes de la région pourrait être orientée vers l’une ou l’autre des villes membres de ce réseau. Cela permettrait de renforcer la visibilité de l’offre régionale et de consolider l’activité de certains prestataires en région. Cette évolution est d’autant plus nécessaire qu’elle s’inscrit aussi dans un mouvement de concentration des opérateurs (ex : fusion UnibailRodamco et CCI de Paris, avec Comexpo et Exposium réunies au sein d’une seule entité sur la place parisienne, Comexposium). Une autre démarche concerne l’implication dans des réseaux professionnels nationaux et internationaux. Biarritz est ainsi membre de plusieurs organisations en France et au niveau international (dont le réseau européen de l’European Cities Marketing108). Ce besoin de structuration des acteurs à une échelle territoriale élargie est d’ailleurs à l’origine de la création récente d’un cluster « tourisme » en pays basque, baptisé « Goazen »109, à l’initiative de la CCI de Bayonne Pays Basque. Cette initiative résulte d’un travail de réflexion conduit sur une année, intéressant 580 entreprises sur le territoire concerné, afin entre autres de favoriser les synergies entre opérateurs. Ce cluster s’est mobilisé autour de plusieurs thématiques110, dont l’une aborde la problématique du tourisme d’affaires, avec un plan d’action prévoyant la création d’un groupement de professionnels destiné à mutualiser les moyens et à professionnaliser les acteurs intéressés par ce marché. Un autre facteur oblige à une adaptation de la stratégie d’offre de la destination basque. Même si l’année 2009, contre toute attente, devrait enregistrer un volume d’activité comparable aux années précédentes pour Biarritz Tourisme, des inquiétudes apparaissent à partir de 2010. Celles-ci sont alimentées par une réduction très probable de la taille de certaines réunions d’affaires par les entreprises, soit de moins grosses conventions au profit de séminaires de taille plus restreinte. Ceci oblige à une approche différente du marché. Enfin, un autre enjeu pour Biarritz sera la mise en service de la halle d’Iraty à partir de 2009, pour l’accueil de salons. Là encore, l’enjeu est de taille dans la mesure où Biarritz ne dispose pas forcément de la même légitimité que d’autres villes disposant d’un socle diversifié d’activités (industrielles, de recherche). Elle pourra cependant jouer sur deux atouts : le pôle de la glisse très présent dans cette région, renforcé au niveau local avec la création d’une Cité du surf, la présence de l’ESTIA, école d’ingénieurs, qui entretient des liens avec plusieurs autres universités britanniques, basque (Bilbao) et d’Aquitaine (Bordeaux et Pau). 107 Cf. audition de M. Olivier LÉPINE du 25 mars 2008. ECM regroupe 134 villes européennes destinations de congrès, réparties dans 32 pays. Biarritz est la seule destination d’Aquitaine impliquée dans ce réseau. 109 http://www.bayonne.cci.fr/index.php?Itemid=234 110 Groupe Interaction avec les politiques publiques, Groupe Ressources Humaines et Qualité, Groupe Marketing et Innovation. 108 Page 92 3.2.3 Pau-Béarn : une dynamique qui reste à consolider Le positionnement de la capitale du Béarn sur le segment des villes de congrès s’est affirmé au début des années 2000, avec la mise en exploitation du nouveau centre de congrès du Palais Beaumont. Pau et son agglomération bénéficient de la présence d’un socle d’activités économiques assez diversifiées (aéronautique, chimie, agro-alimentaire, recherche) et d’une université. Les principaux handicaps auxquels la destination Pau-Béarn doit faire face sont un déficit d’image et des conditions de desserte relativement défavorables : peu de liaisons aériennes directes (Paris, Lyon, Bruxelles et Londres Stansted, plus ponctuellement Amsterdam), des liaisons ferroviaires et routières encore trop peu efficientes au regard des exigences imposées par les clientèles d’affaires. En tant que destination de congrès, Pau-Pyrénées pourrait néanmoins tirer partie de la proximité de l’aéroport de Tarbes, qui dispose d’infrastructures permettant l’accueil de gros porteurs. 3.2.3.1 Pau : à la recherche d’une dynamique « affaires » La politique de développement du tourisme d’affaires à Pau repose sur plusieurs outils et acteurs. La gestion du Palais des congrès de Pau, le Palais Beaumont, rénové à la fin des années 1990 et réouvert en 2000, a été confiée à une équipe rattachée à l’Office de Tourisme et des Congrès de Pau. Cet office de tourisme, sous statut d’établissement public à caractère industriel et commercial, dispose d’un contrat d’affermage avec la ville pour l’exploitation du centre de congrès. Son budget atteint 1,9 M€. Son positionnement concerne les congrès de moyenne dimension jusqu’à 700 personnes et les réunions d’entreprises de plus de 100 personnes, ceci afin de ne pas concurrencer l’offre séminaires des établissements hôteliers. L’activité du Palais des congrès de Pau génère environ 10 M€ de retombées pour l’économie locale, avec un taux d’occupation de 65% à 70% sur l’année (mais 30% à 40% au regard des capacités). L’offre hôtelière paloise totalise plus de 1 800 chambres réparties dans une quarantaine d’établissements. En dépit de l’implication dans différents réseaux professionnels (France Congrès, HCCE ou Centres de Congrès Historiques Européens, Association Internationale des Villes Francophones de Congrès), d’un professionnalisme et d’une certification qualité (certification de service confiance « Qualicongrès »), les résultats relativement honorables obtenus pourraient sans doute être encore améliorés. Selon les observations de la CCI Pau-Béarn, la part des clientèles d’affaires dans l’activité des établissements hôteliers palois atteint 66%, pour un taux d’occupation qui oscille entre 65% et 70%. Mais les congrès, foires et salons ne génèrent que 8% à 10% de l’occupation des hôtels.111 Dans le climat de concurrence actuel, accentué par les effets de la crise économique et financière, les quelques atouts spécifiques de la destination ont du mal à compenser certaines faiblesses structurelles, notamment en terme d’image de la destination et d’accessibilité. Les élus locaux se sont récemment inquiété des performances de Pau sur le segment des congrès en appelant à une politique commerciale plus agressive112 et viennent d’engager une réflexion sur l’évolution du Parc des expositions de Pau, dont les équipements et le mode de fonctionnement sont considérés comme inadaptés113. 111 L’organisation de congrès, foires et salons génèrerait entre 15 000 et 20 000 nuitées par an à Pau, pour un volume de nuitées affaires de 215 000 (2007). 112 Cf. séance du Conseil Municipal de la ville de Pau du 25 septembre 2008. 113 Cf. séance du Conseil Municipal de la ville de Pau du 18 décembre 2008. Page 93 Dans ce contexte, les gestionnaires du palais des congrès ont souligné la nécessité d’une mobilisation collective, impliquant les acteurs économiques et scientifiques de l’agglomération114. 3.2.3.2 Une tentative de démarche collective : le réseau ou « cluster » PauPyrénées L’Office de Tourisme et des Congrès de Pau a récemment lancé une initiative de constitution d’un réseau local, ou cluster, visant à rassembler l’ensemble des acteurs de la chaîne réceptive pour impulser une mobilisation collective autour des enjeux d’attractivité et de qualité de service en matière d’accueil touristique. Le postulat de cette initiative repose sur un constat selon lequel la plupart des villes de congrès européennes les plus dynamiques intègrent leur stratégie de développement des « MICE » (ou réunions et manifestations d’affaires) dans une démarche plus large de développement économique et scientifique, adossée à des pôles ou activités d’excellence. L’objectif du cluster de Pau-Pyrénées vise donc à réunir dans un espace d’échange les acteurs potentiellement intéressés, opérateurs de la chaîne réceptive et plus largement acteurs du monde économique et universitaire, susceptibles de jouer aussi un rôle d’ambassadeurs de la destination Pau-Pyrénées. Il s’agit d’une part de développer l’attractivité et les performances de la destination Pau-Pyrénées en s’appuyant sur ses atouts économiques et scientifiques, et d’autre part d’accompagner l’amélioration de la qualité des prestations proposées aux visiteurs par une démarche de progrès. Plusieurs acteurs sont impliqués dans ce cluster : outre l’Office de Tourisme et des Congrès, la municipalité de Pau, la CCI Pau-Béarn, le Comité Départemental du Tourisme des Pyrénées-Atlantiques, les professionnels de l’hôtellerie … Il est encore trop tôt pour en mesurer la portée, mais le premier enjeu et la première condition de sa réussite repose sur le degré d’implication des acteurs. Le palais des congrès de Pau s’est quant à lui également rapproché de ses homologues de Biarritz et Bordeaux, afin de mutualiser des moyens dans le cadre de la participation à des salons et de développer les contacts commerciaux. De son côté, la CCI Pau-Béarn a développé un service en ligne destiné aux organisateurs de réunions ou séminaires, sous la forme d’un annuaire « Pau Destination Affaires », afin de développer la part des clientèles d’affaires chez les professionnels locaux, notamment ceux du secteur hôtelier. L’intention de la CCI de Pau-Béarn serait de déployer cet outil à l’échelle départementale voire régionale. 3.2.4 Arcachon : un positionnement particulier La dynamique de tourisme d’affaires d’Arcachon repose essentiellement sur l’activité de son palais des congrès. Cette structure est gérée par une équipe intégrée à Arcachon Expansion, établissement public à caractère industriel et commercial qui intégrait dès sa création en 2001 l’Office de tourisme, le palais des congrès et, depuis peu, les services municipaux en charge des animations et de la culture115. En termes de structuration, Arcachon Expansion est comparable à quelques nuances près à Biarritz Tourisme. Le positionnement de la destination « Arcachon » est essentiellement tiré par le tourisme balnéaire de proximité et de niveau national, notamment en lien avec l’attractivité d’un site naturel exceptionnel. 114 115 Cf. audition de M. TRUCHI, Mlle COUSSERAN et M. PETIT le 24 avril 2008. Cf. audition de Mme Séverine FORESTIER, directrice du palais des congrès d’Arcachon, le 27 mai 2008. Page 94 De fait, la part de la clientèle d’affaires dans l’hôtellerie locale reste limitée (62 000 nuitées, 27% de nuitées « affaires »). Cependant, plus de la moitié du chiffre d’affaires généré par l’activité du centre de congrès d’Arcachon profite à des sous-traitants locaux. En 2006, l’impact économique direct du palais des congrès était de 1,9 M€ et le volume des retombées induites estimé à 11 M€. Toutes manifestations confondues, le palais des congrès d’Arcachon accueille 40 000 visiteurs par an, dont la moitié en visiteurs d’affaires. 3.2.4.1 Une activité essentiellement tirée par le palais des congrès Bien que réduit, l’impact du tourisme d’affaires repose sur une image positive, liée non seulement à la qualité intrinsèque du site mais aussi à la prestation apportée par l’équipe gestionnaire du palais des congrès (une douzaine de personnes). Cette structure, également certifiée « Qualicongrès », participe à plusieurs réseaux professionnels (France Congrès, Foires-Salons & Congrès de France, Association Internationale des Villes Francophones de Congrès). C’est elle qui constitue l’interlocuteur unique et propose une offre structurée (dont hébergement, visites guidées en lien avec l’Office de tourisme, facturation centralisée). Un service d’acheminement par navettes depuis l’aéroport de Bordeaux est également proposé pour certaines opérations. Le budget de fonctionnement du palais des congrès d’Arcachon est de 1,5 M€, totalement autofinancé. Le palais des congrès d’Arcachon a notamment réussi à se positionner sur une niche de congrès médicaux ou scientifiques, plutôt de niveau régional ou national, de moyenne importance (300 à 400 personnes). En effet, la clientèle du palais des congrès est à 90% nationale. Quelques établissements hôteliers sont également positionnés sur le segment des séminaires et sur celui des incentives. 3.2.4.2 Des écueils à lever sur le plan de l’adaptation des structures réceptives et de l’organisation collective La consolidation des atouts propres au site arcachonnais sur le marché des rencontres et manifestations professionnelles suppose cependant des améliorations à plusieurs niveaux. Cela passe d’abord par une adaptation des infrastructures réceptives. Des travaux sont prévus sur l’auditorium afin d’en accroître les capacités et de l’ouvrir à la lumière du jour, en utilisant l’espace actuellement occupé par le casino. Ce site devrait également bénéficier du développement d’un pôle universitaire et de la création d’un établissement hôtelier haut de gamme (horizon 2011). L’amélioration du réceptif hôtelier est en effet une autre condition, sachant que la capacité d’hébergement reste actuellement limitée (environ 600 chambres) et que plusieurs établissements (9 sur 23) n’ont qu’une activité saisonnière. La rentabilisation des investissements et de l’exploitation pour ces établissements passe aussi par un renforcement de l’activité de congrès. Une autre difficulté est celle de la prise en compte des potentialités réceptives offertes par les communes voisines du bassin d’Arcachon, parmi lesquelles certaines s’interrogent sur l’opportunité ou non de créer un nouvel espace de congrès. Un rapprochement est envisagé à ce niveau. L’amélioration de l’accessibilité et du service de transport, notamment depuis l’aéroport de Bordeaux-Mérignac ou encore en matière de desserte TGV / TER, est un autre aspect de la problématique d’Arcachon. Page 95 Enfin, le renforcement de la destination d’affaires « Arcachon » questionne sur l’intérêt d’une réflexion élargie relative aux potentialités et opportunités de diversification économique de ce territoire, dont on pourrait dire qu’il se limite à ce jour, sauf exception (industries du bois, construction navale, pêche, aquaculture), à une économie résidentielle (tourisme notamment en résidences secondaires). D’autres opportunités ou orientations mériteraient d’être étudiées, susceptibles de contribuer à une évolution maîtrisée, à la mesure des caractéristiques et de l’image d’un territoire remarquable (ex : articulation avec le pôle laser-optique installé au Barp, éco-conception, services et technologies innovantes en matière d’urbanisme, d’habitat et de design urbain…). 3.2.5 Les autres villes d’Aquitaine : du souci de valorisation à l’objectif de diversification Quelques villes d’Aquitaine ont récemment exprimé leur intention de développer des activités liées à l’accueil de réunions ou manifestations professionnelles. Dans un cas, il s’agit avant tout de valoriser les atouts d’une offre réceptive existante. Dans l’autre cas, il s’agit de donner corps à un projet de requalification urbaine en lien avec le positionnement économique du territoire. 3.2.5.1 Périgueux : une volonté récente de se placer parmi les villes de congrès d’Aquitaine L’analyse de l’offre réceptive locale (cf. 3.1.1.6) démontre que Périgueux et son agglomération disposent de réelles capacités en termes d’infrastructures permettant l’accueil de réunions et/ou manifestations de type congrès. La venue en décembre dernier du congrès annuel de l’Union Nationale des Centres Communaux d’Action Sociale (650 participants pour 400 attendus) a servi en quelque sorte de test à la nouvelle équipe municipale. Cette expérience a notamment permis de mesurer l’attractivité de la destination périgourdine auprès des congressistes, malgré des conditions qui n’étaient pas optimales (hébergement notamment). Aussi, la municipalité a exprimé la volonté de mieux valoriser et commercialiser le réceptif local en s’appuyant sur les infrastructures existantes. Toutefois, la confirmation de ce positionnement sur le segment des congrès de taille moyenne (objectif fixé à une dizaine par an) devra composer avec certaines lacunes, s’agissant en particulier des limites quantitatives et qualitatives de l’offre hôtelière, des problèmes d’accessibilité (pas de gare TGV, quasiment pas de liaison aérienne116) et de l’amélioration globale de l’offre de prestations liée à l’accueil de congrès. 3.2.5.2 Dax : un projet inscrit dans une démarche de requalification urbaine et de diversification économique La Communauté d’Agglomération du Grand Dax a lancé un projet visant à reconquérir le quartier de la gare, en s’appuyant sur une analyse de son potentiel économique117. A travers ce projet (investissement total de 17 M€), le souhait des élus locaux est de diversifier le tissu économique local, à ce jour essentiellement dépendant du thermalisme. 116 Deux vols quotidiens vers Paris assurés par la compagnie Twin-Jet (de 260 € en classe économique à 585 € plein tarf A/R) 117 Cf. rendu final de l’étude « Analyse du potentiel économique du quartier de la gare TGV de Dax », Real Convergence, novembre 2006 Page 96 Dax et son agglomération bénéficient d’assez bonnes liaisons routières et ferroviaires et d’une offre hôtelière d’une capacité significative (1 300 chambres en hôtel et près de 900 en résidences de tourisme). L’objectif du projet est de consolider le tissu d’activités tertiaires au service des entreprises et des particuliers, autour d’un concept de « business resort » (ou pôle d’affaires). Un cabinet d’architectesurbanistes a travaillé sur la formalisation de ce projet urbain, conçu comme un « écoquartier ». Un appel à projet devrait être lancé pour la réalisation d’un centre de congrès couvrant 10 000 m², comportant un hall d’exposition, un auditorium (700 places) et un restaurant. Un hôtel devrait également être intégré à ce programme d’aménagement. Le début des travaux est prévu à partir de 2010. Ce délai devrait être mis à profit pour affiner le positionnement de cette offre supplémentaire d’accueil de congrès et manifestations, dans un contexte économique particulièrement difficile118, tout en tenant compte de l’offre locale déjà proposée par certains établissements hôteliers de l’agglomération en matière d’accueil de séminaires. Un autre point important qui en découle est d’une part la forme de gestion et d’autre part l’organisation à mettre en place, en lien avec les prestataires de la chaîne réceptive locale. ***** L’analyse de ces différents contextes territoriaux met en évidence plusieurs facteurs clés ou conditions au développement des activités de rencontres et manifestations professionnelles : Le caractère déterminant de l’impulsion et du volontarisme politique porté par les collectivités dans le cadre des politiques et projets de développement. La nécessité de formaliser cette volonté autour d’une stratégie collective, partagée avec l’ensemble des acteurs, et adossée à des objectifs clairs. L’indispensable prise en compte du périmètre pertinent, tant du point du vue du territoire (ville ? agglomération ?) que de celui des parties prenantes (opérateurs de la chaîne réceptive, mais aussi acteurs du monde économique et scientifique), L’importance du travail en réseau, à la fois pour activer des groupes de pression efficaces, pour mutualiser les ressources et les retours d’expériences. Ce dernier point appelle une autre approche de la dynamique collective à laquelle plusieurs territoires ou groupes de destinations se sont déjà attelés : l’organisation et la mutualisation de moyens à l’échelle régionale. 3.2.6 Un manque de synergies et de stratégie au niveau régional Confrontés aux évolutions du marché et au durcissement de la concurrence, plusieurs gestionnaires de destinations « affaires » aquitains ont souligné l’intérêt d’une démarche de niveau régional, au moins en termes d’espace d’échange et de concertation. A l’échelle départementale, aucun des comités départementaux du tourisme n’offre un accueil ou une information spécifique sur le tourisme d’affaires. Au niveau régional, l’absence de politique dédiée masque en réalité une 118 Dont l’incertitude créée par le risque de désengagement du groupe Accor. Page 97 diversité d’interventions recouvrant plusieurs domaines, tout en soulignant la réalité des enjeux sous-tendus par la filière des rencontres et manifestations professionnelles. 3.2.6.1 Un segment de marché encore délaissé dans la politique touristique régionale Le « tourisme d’affaires » n’a pas, jusqu’à une période très récente, donné lieu à un traitement particulier dans le cadre des politiques touristiques au niveau régional. Il a fallu attendre 2006 et l’élaboration de l’actuel règlement d’intervention pour que cet aspect soit évoqué et apparaisse comme l’un des thèmes possibles de diversification de l’économie touristique régionale. Ceci s’explique en partie par l’insuffisance de données sur le poids de ce segment d’activité. Encore à ce jour, aucune étude de portée ne permet de cerner la part du tourisme d’affaires dans le marché touristique régional, qui représente 8 à 9 millions de visiteurs et 87 millions de nuitées annuelles119. L’observation de la fréquentation touristique régionale s’est essentiellement focalisée sur la période mai-septembre et sur le marché des séjours et déplacements réalisés à titre personnel. En période estivale (mai à septembre), la clientèle d’affaires représenterait 4% des séjours et 2,6% des nuitées (soit 1,6 millions)120. Une enquête récente réalisée par le Comité Régional du Tourisme d’Aquitaine avec l’institut BVA a permis de mieux cerner la fréquentation entre octobre et mai, durant laquelle 16% des séjours et 11% des nuitées sont alimentés par la clientèle d’affaires (soit 2,75 millions de nuitées)121. Celle-ci génèrerait durant cette période 40% de la fréquentation dans l’ensemble des hébergements marchands. Enfin, l’enquête révèle que la dépense moyenne par client d’affaire équivaut à 2,4 fois celle d’un vacancier (soit 104 € par jour en moyenne). Globalement, on sait que 3,8 millions de nuitées dans l’hôtellerie régionale sont imputables aux clientèles d’affaires (voyages d’affaires, congrès, salons…), soit 44% de la fréquentation hôtelière totale. Une autre raison qui explique ce constat est la difficulté rencontrée par le Comité Régional du Tourisme d’Aquitaine (CRTA) pour conduire des actions de promotion communes avec les villes de congrès de la région (Bordeaux, Biarritz, Pau, Arcachon), notamment sur certains salons122. Ces villes ont semble-t-il préféré travailler conjointement sans entrer dans la démarche proposée par le CRTA. Compte-tenu des besoins exprimés d’action collective, ce constat peut paraître surprenant. Cette expérience a conduit le CRTA à délaisser, du moins provisoirement, cet axe de travail. Ce marché ne figure donc pas explicitement parmi les axes du plan marketing 20092010 du Comité Régional du Tourisme d’Aquitaine. Néanmoins, et compte-tenu des besoins exprimés, une ligne de crédits de 60 k€ a été inscrite pour l’exercice 2009 afin d’accompagner les actions de promotion des opérateurs régionaux, en particulier sur le segment des congrès associatifs. Cette inscription répond aux nouvelles orientations du dispositif d’intervention du Conseil Régional d’Aquitaine en faveur du tourisme voté en décembre 2006. Ce dispositif comporte un volet consacré au tourisme urbain et d’affaires, lequel prévoit un soutien à plusieurs niveaux : Etudes stratégiques de positionnement de "stations" ou "territoires" sur l’offre congrès en lien avec les pôles économiques et de recherche/développement régionaux. 119 Cf. audition de Mme Brigitte BLOCH, directrice du Comité Régional du Tourisme d’Aquitaine. Cf. étude CRT Aquitaine / BVA sur la clientèle touristique de l’Aquitaine de mai à septembre (2005) 121 Cf. étude CRT Aquitaine / BVA sur la fréquentation touristique de l’Aquitaine hors saison (octobre 2006 à avril 2007) - 2008 122 Cf. audition de Mme Brigitte BLOCH, directrice du Comité Régional du Tourisme d’Aquitaine, le 6 mai 2008. 120 Page 98 Accompagnement juridique, financier et organisationnel des structures positionnées sur le tourisme d’affaires (OT et autres associations d’acteurs). Promotion amont de l’offre régionale pour l’organisation de congrès nationaux et internationaux, dans le cadre du plan d’actions du Comité Régional du Tourisme d’Aquitaine. Aide aux études de restructuration de l’offre en séminaires et incentives, en lien avec le réseau des agences réceptives. La thématique du tourisme d’affaires est incluse dans trois des quatre conventions de soutien au développement touristique établies entre le Conseil Régional d’Aquitaine et les Conseils Généraux123, en application de ce nouveau règlement d’intervention. Cependant, ces conventions ne sont pas adossées à des objectifs très précis. A ce stade, très peu de projets semblent avoir été traités dans ce cadre. Ceci peut s’expliquer par la publication relativement récente de ce règlement et par une information encore incomplète des éventuels porteurs de projet. Une autre explication au peu d’intérêt porté à ces mesures peut tenir au fait que le Conseil Régional soutient l’organisation de rencontres et manifestations professionnelles à travers d’autres politiques sectorielles. 3.2.6.2 Une multiplicité d’interventions qui appelle une mise en cohérence Si l’implication du Conseil Régional d’Aquitaine dans le domaine du tourisme d’affaires, entendu comme un sous-ensemble de la politique touristique, reste encore très limitée et imprécise, ses interventions en matière de soutien économique aux rencontres et manifestations professionnelles sont plus que significatives. Au cours des trois dernières années, le montant total cumulé des aides mobilisées a oscillé entre 5 M€ (en 2007) et 9,5 M€ (en 2006), l’écart entre ces deux exercices tenant à la participation du Conseil Régional à certains investissements lourds relatifs à des projets d’infrastructures réceptives124. Pour l’année 2008, les engagements du Conseil Régional ont dépassé 7,4 M€. Sur les trois dernières années écoulées, le Conseil Régional d’Aquitaine a ainsi mobilisé près de 22 M€. En lissage annuel, on peut considérer que le Conseil Régional mobilise plus de 7 M€ pour soutenir l’organisation de réunions et rencontres professionnelles ou pour accompagner la participation d’entreprises régionales à ce type de manifestations ou encore pour renforcer l’offre réceptive (infrastructures d’accueil). Les principales interventions intéressent la politique de développement économique et d’appui aux entreprises, la politique en matière de recherche et d’enseignement supérieur (colloques et congrès scientifiques), suivies de la politique en matière agricole et agro-alimentaire (salons, foires et manifestations locales), mais aussi la politique de formation (ex : organisation des Olympiades de Métiers, salon Aquitec, diverses manifestations sur la formation) puis le tourisme (dont agritourisme et œnotourisme). 123 Il s’agit des conventions avec les Conseils Généraux de la Gironde, des Landes et du Lot-et-Garonne. Le tourisme d’affaires ne figure pas dans la convention avec le Conseil Général de la Dordogne. La convention avec le département des Pyrénées-Atlantiques n’a pas à ce jour été formellement adoptée par l’assemblée régionale. 124 En l’occurrence, une subvention de 3,87 M€ pour la réalisation du hall n°3 du parc des expositions de Bordeaux-Lac en 2006, pour un investissement total de 25 M€. Page 99 Répartition des interventions du Conseil Régional d'Aquitaine par segments Congrès colloques en Aquitaine 5,0% 0,5% 2,0% Salons et foires en Aquitaine 15,5% Participations salons extérieurs 12,5% 32,5% Autres manifestations en Aquitaine Equipements Etudes et promotion TDE 8,0% 24,0% Divers Le graphique ci-dessus présente le poids relatif de chaque type de manifestations (ou d’investissement) aidé, sur la base d’une moyenne lissée des trois années de référence 2006-2007-2008. La part des aides aux équipements est la plus variable d’une année sur l’autre, étant donné le caractère souvent exceptionnel des investissements aidés (exemples sur la période : hall 3 du parc des expositions de Bordeaux, centre de conférences et séminaires de la CCI des Landes, salle Agora du Haut Carré à Talence, espace congrès du pôle inter-consulaire de la Dordogne, salle de conférences et de colloques du nouveau pôle forêt-bois de l’INRA). L’appui aux entreprises pour la participation à des salons ou manifestations professionnelles hors Aquitaine a augmenté de manière continue et importante : un peu plus d’un million d’euros en 2006, plus de 1,6 M€ en 2007 et près de 2,4 M€ en 2008. La part des colloques ou congrès à vocation scientifique est prépondérante dans le segment des colloques et congrès aidés par le Conseil Régional (une centaine par an environ). Elle s’est nettement accentuée en 2008 du fait d’une initiative régionale (« Aquitaine Conférences »). Les aides apportées aux colloques organisés par les équipes universitaires ou de recherche en Aquitaine s’inscrivent dans un dispositif particulier. L’aide octroyée varie selon le nombre de participants, le budget global du colloque et sa portée (régionale, nationale, internationale). Pour les congrès jusqu’à 400 participants et dont le budget ne dépasse pas 150 k€, l’aide oscille entre 765 € et 7 630 €. Pour les colloques internationaux qualifié de « pérennes » et sur des thèmes jugés prioritaires par la Région, l’intervention est étudiée au cas par cas. Dans la très grande majorité des cas, l’aide apportée reste limitée en volume (inférieure ou égale à 3 000 €). Compte tenu de la très grande dispersion des aides et de l’effet de guichet, le Conseil Régional a prévu de revoir ce dispositif courant 2009, dans le souci de renforcer l’impact de ce soutien et celui des manifestations bénéficiaires. Parmi les opérations les plus importantes aidées par le Conseil Régional : le Colloque International Universités à l’Ere du Numérique, le colloque Ausonius, la conférence « Invest in Photonics » en 2008, un colloque sur les toxicomanies en 2007… S’agissant des autres types de congrès, le Conseil Régional apporte une aide ponctuelle qui peut également donner lieu en amont à un soutien de la candidature d’une ville d’Aquitaine pour l’accueil de la manifestation. Parmi les congrès récemment aidés en Aquitaine (2008) : le congrès national de la FNACA, le congrès de l’EAHP, le sommet européen des industriels de la glisse, le congrès national du Centre des Jeunes Dirigeants, celui de la fédération nationale des viticulteurs indépendants, un congrès international de l’ingénierie du sport, le congrès national de l’UNSA, un colloque ISO sur les nanotechnologies ou encore le congrès de l’ATIP. Page 100 La Région intervient de manière également significative pour l’accueil de congrès d’organisations au sein desquelles il est représenté : ainsi pour les assemblées générales de l’Association des Régions Européennes des Produits d’Origine et de l’Association des Régions Européennes Fruitières, Légumières et Horticoles, ou pour les rencontres de l’Association des régions du Grand Littoral Atlantique. Quelquesunes de ces manifestations ont été accueillies au sein même de l’Hôtel de Région à Bordeaux. Dans le domaine des salons et foires, le Conseil Régional soutient à la fois la participation des acteurs économiques aquitains à des manifestations (organisées en Aquitaine, ailleurs en France ou à l’étranger) et l’organisation en Aquitaine de certains événements : salon régional de l’agriculture, Aquitanima, SIFEL, Aquitec, Salon du lycéen et de l’étudiant , Vivons Bois, salon Lurrama… Ce soutien est souvent complété d’une participation directe du Conseil Régional avec occupation et animation d’un stand. C’est aussi le cas pour des manifestations organisées hors Aquitaine (ex : SIAL, Expo de Saragosse). Il aide également diverses foires ou manifestations visant à la promotion grand public de certaines productions agricoles régionales. Enfin, le Conseil Régional se mobilise également de façon importante pour d’autres types d’évènements (ex : organisation des Olympiades des Métiers). En matière de tourisme de découverte économique, les aides régionales bénéficient essentiellement aux professionnels du monde agricole (agritourisme et œnotourisme, avec vente de produits à la ferme ; ex : « Destinations vignobles ») et au secteur artisanal (métiers d’art notamment). Dans le cadre de l’application du nouveau règlement d’intervention en faveur du tourisme, le Conseil Régional d’Aquitaine accompagne également des études stratégiques ou de positionnement (ex : Lège-Cap-Ferret, Dax), l’organisation d’événements exceptionnels (ex : Eldorando 2007) et certains investissements (ex : adaptation de structures d’hébergement pour l’accueil de séminaires dans des hôtels ou villages de vacances). Comme cela a été souligné précédemment (cf. 3.2.6.1), le Comité Régional du Tourisme d’Aquitaine, essentiellement financé par le Conseil Régional, n’intervient que très marginalement dans la promotion et l’observation du marché « affaires ». Par conséquent, l’absence de ligne stratégique globale et lisible ne doit pas laisser croire que le Conseil Régional n’intervient pas. Bien au contraire, son intervention est conséquente sur le plan financier, mais elle se dilue dans un ensemble de politiques et mesures rendant une vision d’ensemble extrêmement difficile. Il serait donc opportun de replacer cette pluralité d’interventions dans un cadre plus général permettant de mieux identifier la stratégie, les objectifs et les priorités de l’action régionale en matière d’appui et de développement à l’industrie des rencontres et des événements professionnels. La ligne stratégique retenue devrait privilégier le soutien à l’organisation en région de manifestations de portée nationale et/ou internationale, notamment celles intéressant des domaines d’excellence de l’Aquitaine en matière économique et scientifique, susceptibles d’améliorer l’image perçue de la région à l’extérieur et d’accroître son attractivité. Un autre objectif vise à consolider l’activité et le taux d’occupation des structures réceptives locales (infrastructures de congrès et/ou d’exposition et d’hébergement). Cet objectif est parallèlement associé à la volonté de préserver et consolider les emplois de services dans les structures concernées et parmi leurs sous-traitants. Page 101 3.2.6.3 Des attentes en termes de stratégie régionale et de mise en synergie des acteurs La plupart des acteurs entendus dans le cadre de ce travail ont insisté sur la nécessité d’une meilleure coordination des acteurs de la filière réceptive au niveau régional125. L’Association des acteurs du réceptif, du monde économique et scientifique Cette coordination fait actuellement défaut et le manque de concertation entre acteurs nuit à l’efficacité d’ensemble de la chaîne réceptive et à la compétitivité de l’offre aquitaine. Cette recherche de cohésion est une étape indispensable. Elle devrait associer des représentants du monde économique, scientifique et culturel, également concernés par les enjeux d’attractivité régionale. Elle est aussi importante dans la mesure où elle participe de la reconnaissance des différentes catégories d’opérateurs impliqués dans l’organisation et dans l’accueil de rencontres et événements professionnels. Elle devrait faciliter l’organisation d’un travail en réseau, qu’il s’agisse d’un travail en réseau au niveau régional (entre centres ou espaces de congrès, entre acteurs du tourisme et autres parties prenantes), mais aussi aux niveaux interrégional, national et international (dont implication dans les réseaux professionnels spécialisés). La dynamisation de ces réseaux est aussi un moyen de mobiliser plus largement l’activité de lobbying pour favoriser l’accueil de manifestations d’envergure nationale ou internationale. Dans cette perspective, la mutualisation de certains moyens de promotion ou de communication pourrait avantageusement être recherchée à l’échelle régionale. L’accueil de manifestations de niveau européen ou international exige parfois une mobilisation très en amont (ex : congrès associatifs), à la fois en terme de lobbying et de préparation des candidatures. L’idée de mise en place d’un fonds de soutien, destiné à accroître les chances des destinations aquitaines en capacité d’accueillir ce type de manifestation, a été avancée par certains opérateurs. L’amélioration de la qualité du service Ceci suppose parallèlement que les différents opérateurs de la chaîne proposent un service irréprochable vis-à-vis des contacts ou clients avec lesquels ils sont appelés à négocier ou auprès desquels ils délivrent une prestation. Ceci va de la capacité à répondre de manière aussi réactive que possible aux demandes, à formuler une offre contractuelle claire, à assurer un suivi et un accompagnement tout au long de la préparation des projets en étant attentif aux exigences des clients, jusqu’à la qualité des prestations offertes une fois sur place dans le déroulement des manifestations, en matière de transport ou d’hébergement. La professionnalisation de l’ensemble des acteurs de cette chaîne réceptive constitue une autre priorité, au cœur des compétences régionales. La mise en place de démarches de qualité de service, intégrant des réponses innovantes ou susceptibles de démarquer l’offre régionale par rapport aux offres concurrentes (ex : durabilité, bilan carbone…), devrait accompagner cet effort de professionnalisation. Enfin, il importe de rendre l’offre régionale sur les différents segments du marché beaucoup plus lisible qu’elle ne l’est actuellement. Ceci passe par un travail minutieux d’identification de cette offre, particulièrement diversifiée comme le laisse deviner l’état des lieux présenté dans ce rapport. De façon tout aussi évidente, il serait opportun d’assurer un suivi régulier de l’activité ainsi générée afin de mesurer l’évolution des performances des destinations aquitaines. 125 Cette sous-partie est aussi alimentée par les retours d’un questionnaire adressé aux membres du CESR en qualité de représentants en région de diverses organisations, toutes plus ou moins directement concernées par l’organisation de rencontres ou manifestations au niveau local, régional et national. Page 102 La réponse à cet ensemble de préoccupations rejoint l’un des points du chapitre précédent, à savoir la définition d’une véritable stratégie régionale en matière d’accueil de rencontres et manifestations professionnelles. Une telle stratégie constituerait un signal fort en direction des acteurs régionaux mais aussi extrarégionaux, contribuant à une meilleure lisibilité de l’image de l’Aquitaine tant sur le plan économique que touristique, et à son attractivité. Plusieurs régions et/ou destinations se sont résolument engagées dans cette voie. 3.3 – Ce qui bouge ailleurs : pratiques de structuration et démarches innovantes Comme cela a été indiqué, le renforcement de la concurrence internationale et la concentration de l’offre sur la place parisienne (cf. chapitre 2) obligent les opérateurs en région à être plus compétitifs : il leur faut s’aligner sur les évolutions du marché, mieux prendre en compte les attentes des clientèles mais également se démarquer et innover en anticipant. 3.3.1 Structuration et mutualisation à l’échelle régionale et interrégionale Dans plusieurs régions françaises, des démarches d’organisation collective et de mutualisation des moyens de promotion et de commercialisation ont été initiées et mises en œuvre. Au-delà de la diversité des formes de structuration, le point commun à cet ensemble de démarches est dans la capacité montrée par les opérateurs à coopérer et à coordonner leur offre vers un objectif commun, en s’appuyant sur les caractéristiques spécifiques de chaque site ou destination. 3.3.1.1 Ouest Congrès : une dynamique interrégionale L’association Ouest Congrès regroupe 9 centres de congrès français répartis dans les régions Bretagne, Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes126. Il s’agit des villes d’Angers, Brest, La Baule, La Rochelle, Le Mans, Lorient, Nantes, Poitiers et Saint-Malo. Outre la présence commune sur certains salons, cette association dispose d’un site web bilingue qui présente un panorama de l’offre, incluant : - les infrastructures (auditoriums, salles de conférences, surfaces expositions), les services (hébergement, restauration, soirées de gala, transport, accueil, prestations techniques, gestion des inscriptions, programme touristique), les attraits de chaque destination, les accès. Il fournit un service d’assistance en ligne, le système « Expertises », qui permet à des organisateurs de sélectionner des sites en fonction de différents critères, avec la possibilité de définir deux de ces critères comme impératifs et/ou importants. Ces critères combinent : - la localisation (bord de mer ou métropole), le type de liaison (aérien ou TGV), avec une durée limite de trajet, la capacité exigée des salles de congrès ou des surfaces d’exposition, le nombres de chambres d’hôtels par catégorie de confort (du 2** au 4**), les activités annexes (sport, culture, histoire, terroir, gastronomie, visites d’entreprises, autres). Un tel dispositif suppose un recensement précis et actualisé de l’offre proposée par chacun des sites et donc une implication de chacun des participants. Cette association bénéficie du soutien des 3 Régions concernées. 126 http://ouest-congres.fr/home/logo.htm Page 103 Certains des sites parties prenantes ont développé des actions commerciales particulières à destinations des clientèles de congrès. On peut ainsi mentionner le cas de NantesMétropole avec la mise en place d’un Pass Nantes Business, qui offre la possibilité à chaque congressiste d’accéder à moindre coût à certains services (visites, transports urbains, commerces et loisirs)127. Dans la même zone géographique mais à une moindre échelle, d’autres démarches de mise en cohérence commerciale de l’offre sont proposées telle que celle du convention bureau de Nantes-Saint Nazaire – La Baule (Atlantic Events), qui concerne 4 sites de congrès (Cité des congrès de Nantes Métropole, Parc des expositions de Nantes Expo Nantes Atlantique, Escal’Atlantic à Saint Nazaire, Atlantia à La Baule). 3.3.1.2 Provence Méditerranée Congrès (PMC) Initiée dès 1975, l’association Provence-Méditerranée Congrès rassemble 11 villes de congrès du Sud-Est de la France. Il s’agit des villes d’Aix-en-Provence, Ajaccio, Arles, Aubagne, Avignon, Hyères-les-Palmiers, La Grande Motte (Montpellier), Mandelieu-laNapoule, Marseille, Saint-Raphaël et Toulon. Cette association assure une mission de promotion, de commercialisation et d’ingénierie pour le compte des villes adhérentes. En matière de promotion, elle participe à certains salons professionnels (Bedouk, Heavent…) et dispose d’un site web BtoB128. Sur le plan commercial, l’association gère un fichier de prospects organisateurs de congrès, effectue des actions de prospection et de démarchage (notamment sur la région parisienne et la région lyonnaise) et organise deux workshops par an destinés aux organisateurs de congrès. Dans le domaine de l’ingénierie, PMC développe des actions de formation à destination des membres de son réseau. Elle travaille également à la mise en place d’une démarche de qualité de service répondant aux engagements de la marque nationale Qualité Tourisme. Elle réalise également des études annuelle sur les retombées économiques du tourisme d’affaires pour les villes concernées et assure une veille stratégique. 3.3.1.3 Le French Riviera Convention Bureau Le French Riviera Convention Bureau est le premier bureau de congrès créé au niveau régional. Rattaché au Comité Régional de Tourisme Riviera Côte d’Azur, il rassemble les sites de Côte d’Azur (notamment d’Antibes, Cannes, Nice) et de Monaco. Afin de relancer son offre sur les marchés nationaux et internationaux, le French Riviera Convention Bureau vient de mettre en place une nouvelle politique marketing couplée à une démarche qualitative et environnementale, avec installation d’un club du tourisme d’affaires. Ce club est destiné à rassembler les acteurs professionnels et institutionnels locaux répondant à des standards élevés de qualité et de développement durable, via une certification. Il a aussi pour objet de créer une « communauté » réunie autour d’objectifs marketing communs, déclinée sur quatre segments (événements d’entreprise, salons professionnels, congrès associatifs, incentive). Ce club est présenté comme une branche opérationnelle du Convention Bureau, adossé à un comité marketing. 127 128 Le forfait proposé est de 8€ pour 24h, de 12€ pour 48h et de 16€ pour 72h. http://www.provencemed-congres.com/ Page 104 La procédure d’admission au club associent des critères administratifs, commerciaux, éthiques sur plusieurs aspects (offre de service, formation, responsabilité sociale et environnementale, sécurité des biens et des personnes), formulés selon la nature des divers métiers (hôtels, DMC, agences événementielles, autocaristes, traiteurs, lieux événementiels). Le tarif d’adhésion à ce club varie selon la nature des activités exercées et selon le chiffre d’affaires. En juin 2008, le club « Premier Event Partners » a été inauguré avec ses 31 premiers membres. L’animation et la coordination de ce club est assurée par le Convention Bureau. 3.3.1.4 Auvergne Convention Bureau : un exemple de structuration dans une région rurale Le Convention Bureau de la région Auvergne, basé à Paris, propose une offre centralisée, directement accessible depuis un site web129, vers les différents sites et prestataires spécialisés du territoire régional (congrès-conventions-séminaires, incentives-galasévénements, salons-expositions). L’adhésion à ce Convention Bureau est adossée au respect d’une charte d’engagements portant sur différents points : - l’information et la communication, l’accueil personnalisé, la compétence du personnel, le confort des lieux, la propreté et l’entretien des lieux, la valorisation des ressources locales, le respect de la réglementation professionnelle. Elle comporte en outre des engagements spécifiques selon la nature de l’activité exercée (centres de congrès, centres de séminaires, agences réceptives et événementielles, les prestataires d’autres activités). Le Convention Bureau d’Auvergne est une association créée en 2007 qui rassemble une trentaine d’adhérents, représentant une centaine de prestataires. 3.3.1.5 Bourgogne : une approche marketing approfondie Le Comité Régional du Tourisme de Bourgogne a développé une offre de services web d’information sur deux grands segments : pour les événements (dont congrès, conventions…) et pour les séminaires. Les dispositifs de chacun de ces services d’information permettent à tout interlocuteur intéressé d’accéder à une information pratique et détaillée. Pour les événements, le site Bourgogne Events130 présente une rubrique de recherche d’accès aisé (lieu / hébergement / service / agence) et fournit une information très lisible sur la nature des prestataires et les principales caractéristiques des prestations proposées (avec coordonnées, photos, descriptif, capacités). Pour l’accueil de séminaires, l’offre est aussi très complète et les prestataires inscrits (établissements, agences réceptives, agences de loisirs) s’engagent au respect d’une charte de qualité de service, dont les caractéristiques sont accessibles sur le site de Bourgogne Séminaires131 129 http://www.auvergne-convention-bureau.com/ http://www.bourgogne-events.com/index_fr.php 131 http://www.bourgogne-seminaires.com/charte.php 130 Page 105 Cette charte est déclinée pour trois catégories d’opérateurs (établissements, agences réceptives et agences de loisirs spécialisées). Les critères relatifs à la catégorie des établissements comportent un socle général intéressant plusieurs volets (services généraux, structure et équipement, restauration, loisirs, engagements vis-à-vis du CRT Bourgogne) et des conditions particulières pour certaines formules de séminaires (séminaires au vert, séminaires express, séminaires haut de gamme). 3.3.1.6 Autres démarches régionales Plusieurs autres régions présentent des systèmes organisationnels relayés au niveau régional (ex : avec rubrique spécifique « tourisme d’affaires » sur le site web du Comité régional du tourisme). C’est notamment le cas du tourisme d’affaires en région Rhône-Alpes. Dans cette région, le tourisme d’affaires génère 800 M€ de recettes et repose en grande partie sur l’attractivité de l’agglomération lyonnaise (cf. 3.3.2.1). Le site du CRT Rhône-Alpes comporte un panorama de l’offre disponible (hôtels, résidences de tourisme, centres de congrès et espaces d’expositions, centres d’affaires, espaces réunions, domaines…). D’autres Comités Régionaux de Tourisme offrent simplement un accès particulier à une rubrique « affaires » (ex : Bretagne pour l’offre séminaires, Franche-Comté, Lorraine…). A l’échelle départementale, certaines CCI ont impulsé des dynamiques de développement et de promotion du tourisme d’affaires (ex : CCI de la Drôme, du Cantal, de Narbonne… notamment en matière de développement de l’activité « séminaires »). 3.3.2 Des métropoles qui poussent le développement des activités d’affaires Certaines agglomérations ont engagé des démarches de développement territorial reposant sur une véritable stratégie de « marque », à savoir étroitement liée à l’image collective ou partagée du positionnement économique et scientifique du territoire. Une telle stratégie s’inscrit dans la compétition internationale que se livrent les territoires en matière d’attractivité économique. Dans ce cadre, l’industrie des rencontres et des manifestations professionnelles participe à la mobilisation collective de la communauté, avec les autres grandes catégories d’acteurs économiques, sociaux et universitaires. 3.3.2.1 « ONLYLYON » La démarche « ONLYLYON » est née de la volonté d’une douzaine de partenaires de valoriser les atouts de l’agglomération lyonnaise et d’affirmer son envergure internationale, afin d’attirer de nouvelles entreprises, emplois, des compétences et des chercheurs, des décideurs, créateurs ou talents, en s’appuyant sur un réseau d’ambassadeurs. L’objectif général de cette démarche est de hisser Lyon dans le top « 15 » des grandes métropoles européennes, en renforçant sa visibilité, son rayonnement et son attractivité. Elle fait suite à un constat de trop grande dispersion des acteurs puis à la réalisation d’une étude de positionnement marketing. Les partenaires impliqués dès l’origine associent des acteurs institutionnels (Communauté Urbaine de l’agglomération lyonnaise, département du Rhône, université), des organismes de développement économique (CCI de Lyon, agence pour le développement économique de l’agglomération lyonnaise, chambre de métiers du Rhône), les opérateurs du tourisme d’affaires et d’agrément (Office du tourisme et des congrès du Grand Lyon, centre de congrès, Eurexpo, aéroport) et des organisations patronales (Medef, CGPME). Page 106 ONLYLYON vise à mobiliser les lyonnais, et notamment les leaders d’opinion du monde économique (des « ambassadeurs »), derrière quelques objectifs particuliers, intéressant la place de l’agglomération en matière de recherche, d’urbanisme, d’activités tertiaires et de tourisme. Il est prévu que la marque « ONLYLYON » soit associée à certains grands événements de référence. Une équipe d’une demi-douzaine de personnes est chargée d’animer cette démarche et de développer le réseau des ambassadeurs. Le budget de fonctionnement annuel de « ONLYLYON » est de 2 M€. Un site web132 permet d’informer le grand public et les décideurs sur le sens et les objectifs de cette démarche. Il permet de répondre à des demandes éventuelles en matière d’implantation d’activité, d’organisation d’événements, d’études universitaires ou de visite, grâce à des liens vers les sites des organismes partenaires. Une telle démarche, encore assez rare, offre à la fois une grande lisibilité et facilite incontestablement la mobilisation collective des acteurs du territoire. 3.3.2.2 LILLE : une démarche pragmatique de positionnement en matière de tourisme d’affaires L’agglomération lilloise propose un ensemble de services d’information et d’accompagnement en matière de tourisme d’affaires, articulés à certains grands projets urbains qui visent à modifier l’image traditionnelle de cette ville du Nord. C’est dans le cadre de la dynamique de Lille capitale européenne de la culture (2004) que fut créé en 2003, à l’initiative de la CCI de Lille, du Club hôtelier lillois et du Club des tables gourmandes, le club Lille Events, destiné à développer le tourisme d’affaires et à favoriser l’accueil d’événements. Cette structure joue un rôle d’interface ou d’interlocuteur unique, centralisant les demandes d’organisation de réunions d’affaires ou manifestations sur le périmètre de l’agglomération et ses environs. Le site web de cette association133 permet à tout interlocuteur d’accéder à l’information et, à partir d’un service accessible en ligne, de formuler une demande de devis auprès d’une soixantaine de prestataires. Cette association renforce le rôle du bureau de congrès de Lille métropole134. Outre le Club Lille Events et les professionnels du tourisme, ce bureau des congrès associe des institutionnels (Communauté urbaine, ville de Lille, CCI du Grand Lille) et des opérateurs locaux du tourisme d’affaires. Lille, via son bureau des congrès, est récemment devenue la première destination d’affaires européenne à recevoir l’accréditation internationale délivrée par l’association internationale DMAI (« Destination Marketing Association International »), qui rassemble en Europe et en Amérique du Nord plus de 1500 membres issus de 625 destinations. Seulement quatre destinations d’affaires françaises figurent parmi les membres de ce réseau international (outre Lille, Paris, Lyon et Nice), mais seule Lille est accréditée. 3.3.2.3 Autres démarches adossées à des dynamiques métropolitaines En région Midi-Pyrénées, il existe le Bureau régional des congrès « Promo Toulouse MidiPyrénées »135, qui rassemble environ 150 membres (centres de congrès et d’expositions, hôtels, agences, lieux de réception, traiteurs, transports, prestataires techniques et logistiques). Le site web dédié renvoie, selon la catégorie sélectionnée, vers des fiches d’informations relative à chacun des prestataires. 132 http://www.onlylyon.org/accueil-1-1.html http://www.lilleevents.fr/ 134 http://www.meeting-lille.com/ 135 http://www.promotoulouse.com/index.php 133 Page 107 Une autre démarche, comparable dans l’esprit à celle déjà décrite pour la Bourgogne, est celle de Mulhouse-Sud Alsace136, qui présente également une gamme de prestataires répondant à certaines exigences de qualité. Le site web créé à cet effet permet de sélectionner les sites selon la taille de l’événement concerné (XL, L, M, EX pour exceptionnel et IN pour incentive). Ce site est géré par le bureau des congrès de l’Office de tourisme et des congrès de Mulhouse et sa région. Il donne également accès à des ressources en ligne (ex : guide de l’organisateur d’événements). Plus largement, le CRT Alsace a également créé un site d’information dédié au tourisme d’affaires137. 3.3.3 Des stratégies de différenciation de l’offre basées sur des démarches innovantes Que ce soit au niveau international ou national, on assiste à la diffusion de stratégies différenciées de l’offre proposée par les destinations d’affaires. Cette différenciation s’appuie à la fois sur des démarches de qualité de service et sur l’application de nouveaux paramètres intégrant la durabilité (ex : bilan carbone, gestion énergétique et environnementale des équipements et des activités, intégration de critères de responsabilité sociale…). Dans ce domaine, le rôle joué par certains réseaux ou associations professionnelles au plan international est déterminant dans la sensibilisation et la promotion de ces nouvelles pratiques. 3.3.3.1 Qualité de service : une démarche qui devient incontournable Compte-tenu de l’évolution parallèle de la concurrence d’une part et du niveau d’exigence accru des clientèles d’affaires d’autre part, la mise en place de démarches de qualité de service constitue un facteur de plus en plus déterminant d’adaptation de l’offre réceptive. Dans ce domaine, divers systèmes co-existent selon le niveau de positionnement de l’offre et selon le type d’activité ou d’opérateur concerné. Au plan international, la norme générique ISO 9000 en matière de qualité de service est utilisée par certaines structures de congrès (dont CEB à Bordeaux). Toutefois, étant donné son caractère très général, elle n’offre qu’une garantie relative sur un niveau d’engagement défini par le prestataire lui-même, avec contrôle externe périodique. L’avantage essentiel de cette norme d’application volontaire est qu’elle est largement reconnue, même si elle n’est pas spécifique aux métiers de l’industrie des rencontres et manifestations professionnelles. Plus spécifique et adapté à cet ensemble d’opérateur, un autre système international de reconnaissance a été mis au point et lancé en 2007 par l’association internationale DMAI (Destination Marketing Association International). Il s’agit d’un programme d’accréditation comportant 54 critères obligatoires et 33 critères facultatifs, applicables à une série de paramètres de gestion : 136 137 la gouvernance (11 critères obligatoires, 3 facultatifs) la gestion financière (4 critères obligatoires, 4 facultatifs), les ressources humaines (6 critères obligatoires, 5 facultatifs), la technologie (1 critère obligatoire, 2 facultatifs), le marketing, (5 critères obligatoires), les services aux visiteurs individuels (2 critères obligatoires, 3 facultatifs), les services aux groupes (2 critères obligatoires, 3 facultatifs), les ventes (7 critères obligatoires, 1 facultatif), la communication (5 critères obligatoires), les membres (5 critères obligatoires, 1 facultatif), http://www.congres-mulhouse.com/ http://business.tourisme-alsace.com/ Page 108 - le management (3 critères obligatoires, 4 facultatifs), la gestion de la marque (2 critères facultatifs), le développement de la destination (2 critères facultatifs), la recherche et la veille marketing (2 critères obligatoires, 2 facultatifs), l’innovation (1 critère facultatif), les relations avec les parties prenantes (1 critère obligatoire). Ce système d’accréditation est associé au respect d’un Code d’éthique qui comprend une dizaine d’engagements. Principalement inspiré de l’expérience nord-américaine, ce programme d’accréditation est actuellement appliqué par près de 70 structures ou bureaux des congrès, dont 1 seul en Europe à ce jour (Lille, cf. 3.3.2.2). Il ne se substitue pas aux autres démarches de progrès ou qualité (dont ISO9000), mais offre un dispositif spécifique adapté aux exigences du marché des rencontres et manifestations professionnelles. Au niveau national, une certification particulière « Qualicongrès » a été mise au point par l’association France Congrès en partenariat avec AFAQ-AFNOR, qui rassemble une cinquantaine de destinations de congrès. Les objectifs de cette certification sont de permettre aux structures de congrès concernées de se différencier sur le marché, de fidéliser la clientèle ou d’attirer une nouvelle clientèle, d’améliorer l’organisation interne et de mobiliser le personnel. Elle porte sur plusieurs engagements : - la délégation d’un chargé d’événement pour chaque manifestation et/ou client et joignable en permanence tout au long de la manifestation, la mise à disposition d’un personnel qualifié, la remise au client d’un mémento et d’une documentation détaillée, avec une aide logistique à la préparation de la manifestation, la proposition de prestataires référencés par le centre de congrès, la réponse dans les plus brefs délais aux demandes de devis. Actuellement, 15 centres de congrès bénéficient de cette certification au plan national138. Toutefois, celle-ci ne s’applique qu’aux seuls centres de congrès et sa reconnaissance n’est que nationale. D’autres démarches de progrès ou d’amélioration de la qualité de services ont été conçues et appliquées à l’échelle de certaines destinations de niveau régional ou local, par exemple sur la base d’engagements qui conditionnent l’adhésion à certaines démarches collectives (ex : chartes du Convention bureau d’Auvergne, de Bourgogne Séminaires, ou les démarches qualité en cours de Provence-Méditerranée Congrès et du club affaires du French Riviera Convention Bureau). Il faut également insister sur les enjeux de professionnalisation en matière d’accueil et d’organisation de rencontres ou manifestations professionnelles. On peut à ce sujet faire état de la méthode de création de valeur « Foires-salons-congrès » qui a résulté du travail parlementaire réalisé sur le développement en France des foires, salons et congrès, animé par Monsieur le député Jean-Paul CHARIÉ. Cette méthode, destinée aux organisateurs et partenaires du secteur, répond à un triple objectif : - - améliorer l’avantage compétitif, optimiser le processus de réalisation, introduire la pédagogie de la coopération entre acteurs139. 138 Il s’agit des palais des congrès du Touquet, de Grenoble (Alpexpo-Alpes Congrès), d’Arcachon, de La Rochelle, d’Angers, de Montpellier (Enjoy Montpellier), de Beaune, de Nantes (Cité internationale des congrès), de Pau (Palais Beaumont), de Deauville, de Biarritz (Biarritz Tourisme), de Saint-Raphaël, de Poitiers (Futuroscope Congrès Evènements) et de Metz. 139 Cette méthode est décrite en détails en annexe du rapport cité en référence (n°2826, du 25 janvier 2006). Page 109 De plus en plus, ces démarches de progrès intègrent les principes et critères du développement durable, même si cette problématique reste encore assez peu mentionnée ou avancée comme un argument par les clientèles d’affaires concernées140. Toutefois, là aussi, les attentes et les comportements évoluent. 3.3.3.2 Nouveau facteur de différenciation développement durable des manifestations d’affaires à défaut d’exigence : le Cette dimension du développement durable a très récemment émergé dans la problématique et dans la stratégie de certains opérateurs du tourisme d’affaires. Trop souvent réduite au seul volet environnemental, elle a cependant tendance à intégrer de plus en plus les enjeux économiques, sociaux sinon sociétaux des activités concernées. C’est en Amérique du nord que des démarches innovantes en la matière ont démarré le plus tôt. Certaines initiatives peuvent ainsi être mentionnées, telles que celle de la société Meeting Strategies Worldwide141, qui a mis au point une méthode d’analyse et de gestion environnementale (« Meetgreen ») adaptée à l’organisation d’événements. Cette méthode d’analyse de l’empreinte écologique est directement accessible sur le web142. Un système de certification a été mis au point, dont bénéficient quelques destinations de congrès (Portland, San Francisco, Pittsburgh, Seattle, Orlando, Montréal). Une organisation internationale, Green Meeting Industry Council (GMIC), a été créée aux Etats-Unis, avec l’appui de plusieurs opérateurs du secteur (dont le salon IMEX, MCI) afin de promouvoir une gestion durable des activités liées à l’organisation de manifestations professionnelles. Cette organisation a pour vocation essentielle l’échange entre ses membres et la promotion des bonnes pratiques dans ce domaine. L’adhésion au GMIC est conditionnée au respect d’un code de conduite en matière de gestion environnementale. En Grande-Bretagne, l’organisme de certification BSI a mis au point une norme spécifique de développement durable pour l’organisation d’événements (BSI n°8901). Cette norme a été adoptée par quelques grands opérateurs européens (ex : Reed Exhibitions, organisateur notamment de l’EIBTM de Barcelone). Ce référentiel est l’un des rares à intégrer l’ensemble des dimensions du développement durable (critères environnementaux, sociaux et économiques). Au niveau national, même s’il n’existe pas encore à proprement parler de certification spécifique pour qualifier les initiatives existantes143, l’application et la diffusion des bonnes pratiques tendent à se développer. L’Association Nationale des Agences Evénementielles (ANAÉ) est ainsi à l’origine en 2007 d’une initiative baptisée « EcoÉvénement », élaborée en concertation avec l’ADEME et associant plusieurs autres fédérations professionnelles du secteur, dont France Congrès, Foires-Salons & Congrès de France ou encore la Fédération Française des Métiers de l’Exposition et de l’Événement et Traiteurs de France. Les organisations signataires se sont engagées à favoriser la prise en compte du développement durable dans leurs branches professionnelles respectives, s’agissant essentiellement ici de gestion environnementale des activités. Un éco-guide a été élaboré afin d’accompagner les différentes catégories de prestataires dans leur démarche. Les éléments de ce guide sont en accès libre sur le site web de l’initiative144, sous forme de fiches thématiques intéressant : 140 D’après certaines enquêtes (dont enquête ANAÉ), la question du développement durable concerne de plus en plus d’annonceurs ou clients, même si la sensibilité de ces derniers en la matière reste encore peu présente en matière d’organisation d’évènements. 141 http://www.meetingstrategiesworldwide.com/ 142 https://www.meetgreen.com/index.php 143 Néanmoins, le référentiel 1000NR développé par AFAQ-AFNOR offre un cadre de portée générale applicable quel que soit le domaine d’activité. Il s’agit d’un dispositif d’évaluation des démarches de développement durable des entreprises , compatible avec d’autres référentiels existants au plan international (ex : Global Reporting Initiative, Global Compact de l’ONU) ou national (SD21000 AFNOR). 144 http://www.eco-evenement.org/fr/accueil.aspx Page 110 - l’organisation, la conception d’événements et de manifestations (choix du site, des décors, du mobilier, gestion des déchets, déplacements, motivation des équipes sur site, buffet et traiteurs, catering, communication, transport des marchandises), gestion des sites et des lieux, amélioration des équipements liés au bâtiment d’accueil (extérieurs, gestion de l’eau et de l’énergie, gestion des déchets, relations avec les fournisseurs…), le transport, l’hébergement et l’accueil (moyens de transport jusqu’au site, choix de l’hébergement), le traiteur, la location de vaisselle et mobilier (traiteur, plateaux repas, choix des vaisselles et des décors…) la décoration et la réalisation de stands (construction, choix de la moquette, conception du décor et du mobilier, atmosphère des fleurs et plantes), l’éclairage et la sonorisation, l’audiovisuel, la projection et les TIC (gestion des consommations électriques, installations électriques, choix des appareils, développement des TIC dont visioconférences), les éditions/invitations/actes et la signalétique (choix des supports de communication, imprimés, signalétique et mode d’enregistrement), le choix et/ou la conception des objets promotionnels et des cadeaux. Certains organisateurs de manifestation145 ont publié une charte éthique des foires, salons écologiques, biologiques et alternatifs. Des sociétés de service ont également investi ce créneau (ex : Alterteam146 et son concept d’événement « sans moteur »©). Au-delà de ces initiatives sectorielles, quelques destinations de congrès ont clairement affiché leur engagement dans ce domaine. C’est le cas de Lille, dont le site de Lille Grand Palais a inauguré une démarche originale (et déposée) de certificat « carbon free ». Cet outil permet au gestionnaire de la structure d’accueil d’évaluer, à partir d’une batterie de critères, le bilan carbone de l’événement et de proposer à ses clients des solutions alternatives afin de réduire l’émission de gaz à effet de serre. A terme, cela permettra à Lille Grand Palais de délivrer à chacun de ses clients un certificat « Carbon Free », précisant le bilan carbone de la manifestation. Autres exemples : le centre de congrès du Grimaldi Forum à Monaco avec son offre écoresponsable basée sur trois « éco-attitudes » (« paperless meeting », compensation carbone et le 360° Green Events), ou le centre de congrès d’Aix-les-Bains, récemment rénové, qui a établi un partenariat avec l’ANAÉ afin de promouvoir et d’accueillir des manifestations « sans voiture ». Dans le Cantal, les professionnels de l’hôtellerie ont élaboré une offre de séminaires éco-responsable. Cette dernière initiative a obtenu le 2ème prix des Trophées du tourisme responsable organisé par « Voyages-SNCF.com ». Enfin, de plus en plus d’hôtels ou hébergements assimilés s’engagent dans des systèmes de gestion environnementale, tels ceux bénéficiant de l’éco-label européen (dont plusieurs établissements aquitains). Par conséquent, même si ces démarches ne sont pas encore généralisées ou sont tout juste émergentes, elles interviennent comme autant facteurs de mise en concurrence et de différenciation de l’offre réceptive aux niveaux international et national. Aussi, il importe de ne pas négliger leur prise en compte dans l’élaboration de stratégies territoriales de développement des événements et réunions d’affaires. 145 Les premiers signataires de cette charte sont les salons Asphodèle (Pau), Biocybèle (Gaillac), Biozone (Murde-Bretagne), Foire Éco-Bio d’Alsace (Colmar), Prairial (Aytré) et Primevère (Lyon). 146 http://www.alterteam.com/ Page 111 3.3.4 Une synthèse à partir de facteurs déterminants Les éléments d’analyse régionale qui précèdent peuvent être synthétisés en s’appuyant sur les principaux facteurs de choix des destinations par les clients et/ou annonceurs. Les opérateurs et observateurs du secteur s’accordent à considérer la prévalence de certains facteurs déterminants dans la construction du choix final de la destination et/ou des structures d’accueil par les organisateurs d’événements. On peut distinguer 6 grands items ou facteurs clés en matière d’attractivité et de choix des destinations d’affaires : 1. le prestige, la notoriété ou l’image 2. l’accessibilité 3. la disponibilité et la capacité de l’offre (structures hébergements) 4. l’originalité et/ou la créativité des propositions 5. la qualité du management et de l’organisation collective 6. la qualité du service et des prestations 3.3.4.1 d’accueil et Prestige, image et notoriété Cette variable comporte plusieurs dimensions qui contribuent à construire la réalité d’une destination d’affaires. Ce prestige ou cette image peuvent résulter d’abord d’un acquis historique ou patrimonial, lié soit à l’attractivité touristique de cette destination (ex : Cannes, Deauville, Biarritz…), soit à la notoriété de son patrimoine économique (ex : le vin à Bordeaux ou en Bourgogne). Toutefois, l’héritage d’un patrimoine et/ou d’une image aussi réputés ou emblématiques soient-ils n’est jamais une donnée pérenne ou acquise une fois pour toute. Il suppose d’être travaillé, adapté dans le temps voire modifié sinon radicalement transformé. Le positionnement de certaines stations balnéaires sur le créneau du tourisme d’affaires est souvent le fruit d’une volonté politique et plus largement collective inscrite dans la durée. En Aquitaine, l’exemple de Biarritz en offre une illustration. De même, la modification de l’image économique d’un territoire est tout autant le résultat d’une ambition et d’une mobilisation de longue haleine des acteurs locaux. Les cas de Lille et Lyon sont à ce niveau assez exemplaires. Cela passe souvent par une prise de conscience, une analyse approfondie et par la construction d’un projet de territoire auquel participe, de façon plus ou moins essentielle, le développement des activités de service liées à l’accueil de réunions et de manifestations professionnelles. La perception par l’extérieur de cette volonté de positionnement sur le marché de l’industrie des rencontres et événements d’affaires est un des éléments constitutifs de l’image et de la notoriété de la destination par les opérateurs concernés, aussi bien ceux du territoire que ceux qui lui sont étrangers. Page 112 Autrement dit, le prestige, l’image et la notoriété d’une destination d’affaires se construisent aussi en fonction de l’intensité du message porté par les acteurs locaux (politiques, économiques ou « ambassadeurs »), mais également en fonction de la clarté et de la cohérence de ce message. Cela revient à dire, par exemple, que malgré le prestige de « Bordeaux » en tant que marque ou « magnet » de niveau international rattaché au vin, la perception de l’agglomération de Bordeaux sur le plan économique et son positionnement sur le marché du tourisme d’affaires sont loins d’être acquis pour autant. En outre la notoriété et l’image des destinations d’affaires se conquiert également grâce à l’efficacité et à la qualité du service apporté aux clientèles d’affaires. Cela renvoie à l’un des autres facteurs déterminants. 3.3.4.2 Accessibilité Ce facteur doit être interprété à un double niveau. Tout d’abord, il recouvre le degré de connexion du territoire concerné avec les principaux pôles d’échanges ou bassins émetteurs de clientèles d’affaires, c’est-àdire plus concrètement le nombre et la qualité des liaisons de transport entre l’Aquitaine et les principales agglomérations européennes (dont Paris) ou plus largement au plan international. Ce n’est pas tant la distance qui est le facteur limitant à ce niveau que la durée du temps d’accès et l’existence ou non de ruptures de charge. Plus il y a de connexions directes et fréquentes avec ces villes, plus la destination est intéressante ou attractive. Un autre niveau de lecture qui intervient dans ce domaine est la qualité des dessertes locales entre les différents sites utilisés pour une manifestation (aéroport/gare/centre-ville/pôles hôteliers/ sites de congrès ou d’exposition), s’agissant notamment des événements mobilisant un nombre important de participants. Certains organisateurs considèrent que l’importance de ce facteur peut être compensée par la qualité du service d’organisation proposé, notamment sur le plan de la préparation des déplacements et par la qualité de leur prise en charge au niveau local. Pour d’autres au contraire, il peut être rédhibitoire dès lors que les conditions d’accès génèrent trop de contraintes (temps, coût) ou que la desserte des sites ne permet pas aux participants de bénéficier dans de bonnes conditions des avantages offerts par la destination (centre ville, sites d’intérêt…). 3.3.4.3 Disponibilité et capacité de l’offre Ce facteur porte aussi bien sur la disponibilité et la capacité en infrastructures d’accueil pour des réunions ou manifestations (centres de congrès, parcs d’exposition, salles de réunion ou de séminaires) que celles relatives aux hébergements. On ne peut en effet dissocier ces deux composantes de l’offre réceptive dès lors que l’on privilégie l’optimisation des retombées des rencontres et manifestations d’affaires, autrement dit celles comprenant une option résidentielle. L’approche en termes de disponibilité et de capacité de l’offre réceptive sous-tend d’une part la prise en compte d’une bonne connaissance et lisibilité de cette offre et d’autre part la possibilité d’accéder dans un délai rapide à une information fiable sur l’offre disponible à un instant T et sur les capacités proposées. Page 113 3.3.4.4 Originalité et/ou créativité des programmes Celle-ci dépend en premier lieu de la diversité du « gisement » touristique de la destination, c’est-à-dire de la diversité des patrimoines et/ou des activités proposées pour agrémenter le séjour des clientèles d’affaires. En Aquitaine, la gamme des possibilités est relativement étendue, étant donné la richesse du patrimoine culturel (architecture, patrimoine historique, gastronomie, équipements), naturel (littoral, montagne, parcs et espaces naturels, paysages) et des activités praticables (activités de pleine nature et sportives, sorties culturelles, découverte du patrimoine dont découverte économique…). La valorisation touristique de certaines composantes de ce patrimoine peut donner lieu à des démarches originales (ex : œnotourisme, vinothérapie, balnéothérapie, préhistoire et grottes ornées…). En outre, les savoirfaire ou spécificités économiques et scientifiques du territoire offrent d’autres terrains d’expression de l’originalité et de la créativité des opérateurs en matière d’événements et manifestations professionnelles. Par ailleurs, la capacité à mettre en évidence cette originalité et créativité de l’offre repose sur le dynamisme des « DMC » (destination management companies), au premier rang desquelles les agences réceptives, mais aussi certains offices de tourisme. Enfin, originalité et créativité peuvent également caractériser les options de management de la destination, en particulier lorsque ces options s’inscrivent dans le cadre d’une mobilisation collective des opérateurs locaux. Elles peuvent porter par exemple sur la qualité de service et la gestion de la relation client, ou bien encore s’illustrer en matière de gestion durable des activités et de la destination. 3.3.4.5 Qualité du management et de l’organisation collective Ce facteur intervient pour une part essentielle dans la compétitivité de l’offre réceptive proposée aux clientèles d’affaires, notamment en comparaison des destinations concurrentes. Il concerne la capacité d’une destination à fédérer les acteurs de la chaîne réceptive locale autour d’objectifs communs, à mutualiser les moyens de promotion et d’action, à offrir aux organisateurs de manifestations ou clients un relais pertinent permettant de mobiliser sur des projets ou demandes spécifiques une prestation cohérente, efficace et professionnelle. Il touche aussi au degré d’articulation et aux partenariats créés entre acteurs du tourisme d’affaires et les autres parties prenantes du développement du territoire (acteurs économiques, scientifiques, sociaux). 3.3.4.6 Qualité du service et des prestations Ce facteur recouvre un des éléments clé de satisfaction (ou de réclamation) associé aux contacts avec la clientèle. Il porte sur la qualité du service proposé au niveau de chaque segment de la chaîne réceptive, qu’il s’agisse d’accueil, d’hébergement, de restauration, de transport et de l’ensemble des prestations annexes délivrées vis-à-vis des organisateurs et des participants aux réunions et manifestations accueillies. Il intéresse aussi la qualité des infrastructures et des équipements. A partir de cette grille d’analyse, il est possible de schématiser sous la forme d’un tableau les forces et faiblesses de l’offre réceptive régionale et celle des principales destinations aquitaines positionnées sur le marché des rencontres et manifestations professionnelles. Page 114 TERRITOIRES DESTINATIONS PRESTIGE IMAGE NOTORIETE ACCESSIBILITE DISPONIBILITE & CAPACITE DE L’OFFRE RECEPTIVE Page 115 ORIGINALITE ET CREATIVITE QUALITE DU QUALITE DU SERVICE ET MANAGEMENT ET DE DES PRESTATIONS L’ORGANISATION COLLECTIVE AQUITAINE (cf. chap. 3 et plus particulièrement souschap. 3.2.6) ARCACHON (cf. 3.1.1.4, 3.1.2.4 et 3.2.4) - -/+ Une image encore trop floue. Un positionnement très embryonnaire. Pas de stratégie formalisée. Un retard qui devrait peu à peu se combler (ex : LGV). -/+ -/+ -/+ + Une richesse Une offre diversifiée patrimoniale qui mais très hétérogène. confère des Des effets de seuils qui potentialités de limitent l’accès à certains valorisation. marchés. Des initiatives Une offre en cours de originales de modernisation et différenciation (ex : d’adaptation. vin, architecture, Une offre encore gestion insuffisamment identifiée environnementale …). et qualifiée Des perspectives intéressantes en matière de diversification économique (laser et photonique, TIC et réalité virtuelle…) et de recherche - Une notoriété Desserte TGV Un espace de congrès en essentiellement liée au Assez bonnes liaisons instance de rénovation. tourisme de villégiature. routières. Peu d’espaces Une faible mobilisation à Proximité relative de d’exposition. l’échelle du territoire. l’aéroport de Bordeaux. Une offre hôtelière Proximité des sites limitée. d’accueil. Page 116 + -- -/+ Des carences en termes Une qualité de prestations de mise en synergie et de assez inégale selon les structuration collective. destinations et les acteurs de la chaîne réceptive. Un assez bon niveau qualitatif dans les structures d’accueil, mais encore perfectible. Des prestations de qualité variable dans les hébergements. Des progrès à accomplir en termes de professionnalisation parmi certains prestataires (taxis, guides-interprètes…). -/+ Un cadre naturel Un interlocuteur unique, remarquable. mais isolé. Des possibilités Un tissu réceptif et d’activités récréatives, économique peu sportives, de diversifié. découverte des milieux Des opportunités de naturels et d’activités développement traditionnelles. économique à exploiter. + Un niveau de qualité des prestations satisfaisant et susceptible de s’améliorer avec l’adaptation du site. TERRITOIRES DESTINATIONS PRESTIGE IMAGE NOTORIETE BIARRITZ ++ (cf. 3.1.1.2, 3.1.1.5, 3.1.2.8, 3.2.2) (cf. 3.1.1.1, 3.1.2.2, 3.2.1) 3.1.2.1, -/+ DISPONIBILITE & CAPACITE DE L’OFFRE RECEPTIVE ORIGINALITE ET CREATIVITE + + Des infrastructures Un aéroport Une notoriété héritée d’un tourisme balnéaire international mais des d’accueil récentes et qui devraient s’étoffer difficultés à maintenir haut de gamme. prochainement (Hall certaines liaisons Une image portée par une Iraty). régulières directes. volonté collective de Un parc hôtelier Une desserte TGV positionnement et une conséquent et qui se appelée à s’améliorer à stratégie clairement modernise. terme. affichée. Liaisons routières et autoroutières. + BORDEAUX ACCESSIBILITE -/+ Un prestige et une Un aéroport qui doit notoriété construits par conforter ses liaisons l’univers du vin. directes au plan Une image trop international. exclusive qui noie dans Une liaison ferrée grande un flou le vitesse qui ouvre de positionnement nouvelles perspectives. économique et Un réseau routier et scientifique du autoroutier (A10, A62, territoire. A89, A65). Une stratégie trop Des carences à corriger en imprécise en matière matière de qualité des d’accueil de congrès et dessertes locales. d’événements professionnels. -/+ Des infrastructures d’accueil d’événements en partie rénovées et améliorées. Un effort à poursuivre (parc des expositions). Un parc hôtelier qui se développe et s’adapte mais de qualité encore hétérogène. Page 117 QUALITE DU QUALITE DU SERVICE ET MANAGEMENT ET DE DES PRESTATIONS L’ORGANISATION COLLECTIVE ++ + Un interlocuteur unique. Des prestataires fortement Un cadre naturel investis dans une démarche Une mobilisation remarquable (mer, d’amélioration de la collective de l’ensemble montagne) pour un qualité. de la chaîne réceptive site urbain. Un professionnalisme (hôteliers, agences Un patrimoine culturel reconnu. réceptives, traiteurs, riche et vivant. prestataires techniques, Un réseau de DMC taxis…). locales dynamique. Une dynamique qui s’étend (cluster Goazen). + - Un patrimoine Un manque de dynamique historique, collective et de synergies architectural et entre acteurs. paysager unique Un Convention bureau (Bordeaux XVIIIème, sous-dimensionné et mal vignobles, estuaire), calibré. reconnu au plan Une implication encore international trop embryonnaire du (Unesco). monde économique et Une valorisation en scientifique. cours et assez large du Un manque de patrimoine viticole. performances et Une diversité d’approche collective d’équipements et dans le secteur hôtelier. d’activités culturelles. Un tissu fragile d’agences réceptives. +/Une qualité de service satisfaisante parmi les gestionnaires de sites d’accueil, mais qui demande à être accentuée et généralisée Des prestations encore trop hétérogènes dans l’hôtellerie et la restauration. Une professionnalisation à parfaire chez certains prestataires (ex : guidesinterprètes). Un service jugé globalement insatisfaisant parmi d’autres (taxis), qui ternit l’image de la destination. TERRITOIRES DESTINATIONS PAU (cf. 3.1.1.3, 3.1.2.7, 3.2.3) PRESTIGE IMAGE NOTORIETE -/+ Un héritage historique peu capitalisé et une image trop floue. Un positionnement imprécis en matière de tourisme d’affaires. ACCESSIBILITE - DISPONIBILITE & CAPACITE DE L’OFFRE RECEPTIVE ORIGINALITE ET CREATIVITE -/+ -/+ QUALITE DU QUALITE DU SERVICE ET MANAGEMENT ET DE DES PRESTATIONS L’ORGANISATION COLLECTIVE -/+ -/+ Une prestation Un acteur central (OTC Un patrimoine Un site rénové d’accueil Un aéroport globalement satisfaisante, de Pau) mais encore de congrès dans un cadre historique et naturel insuffisamment mais qui peine à trop isolé. (Pyrénées) de qualité, prestigieux. connecté au plan compenser la modestie des Une organisation qui offre quelques Un parc hôtelier en partie national et résultats. collective qui se cherche potentialités. rénové, mais encore assez international. (cluster ?). Carence des DMC. hétérogène. Des liaisons TGV et Des synergies à routières perfectibles. développer avec le monde économique (CCI, entreprises) et la recherche (université, laboratoires). AUTRES DESTINATIONS REGIONALES AGEN (cf. 3.1.1.6, 3.1.2.6) DAX (cf. 3.1.1.6 et 3.2.5.2) Une image encore imprécise. Un positionnement trop flou sur le tourisme d’affaires (salon) malgré quelques potentialités (agroalimentaire, pharmacie). -/+ Un acquis lié à la notoriété de ville thermale. -/+ Une desserte autoroutière et ferroviaire satisfaisantes. Une desserte aérienne très limitée. -/+ Assez bonnes dessertes routière et ferroviaire. -/+ Un réceptif d’affaires restreint. -/+ Un patrimoine encore peu valorisé. Aucune organisation ou synergie collective spécifique dans le réceptif d’affaires. -/+ Un service limité par l’absence de stratégie collective. + Une offre d’hébergement déjà dense et diversifiée. Un réceptif congrès appelé à se développer. + Capacité à valoriser l’offre existante en balnéothérapie. -/+ Une organisation à renforcer à l’échelle de l’agglomération dacquoise sinon du sud des Landes. -/+ Une offre réceptive et des prestations à adapter aux exigences des marchés d’affaires. Page 118 TERRITOIRES DESTINATIONS PRESTIGE IMAGE NOTORIETE MONT-DE-MARSAN (cf 3.1.1.6, 3.1.2.5) PERIGUEUX (cf. 3.1.1.6, 3.1.2.3, 3.2.5.1) ACCESSIBILITE DISPONIBILITE & CAPACITE DE L’OFFRE RECEPTIVE Une très faible image ou Pas de desserte aérienne Une offre réceptive très restreinte en ni de liaison TGV. notoriété (sinon équipements et Desserte routière associée au générique hébergements. perfectible (future A65). « Landes ») Absence de positionnement sur les marchés du tourisme d’affaires réceptif. +/+ Une offre d’équipements Une desserte routière Une image qui peut assez diversifiée à améliorée, mais des capitaliser sur la l’échelle de richesse d’un patrimoine insuffisances en matière l’agglomération. ferroviaire et pas de (Périgord, Dordogne) Une offre hôtelière desserte aérienne. connu encore très restreinte. internationalement Une volonté très récente de positionnement. ORIGINALITE ET CREATIVITE -/+ Un environnement naturel spécifique (forêt), mais durement affecté par les récents évènements climatiques. QUALITE DU QUALITE DU SERVICE ET MANAGEMENT ET DE DES PRESTATIONS L’ORGANISATION COLLECTIVE Pas d’organisation particulière en matière de valorisation du réceptif d’affaires. -/+ + Une ville qui peut tirer Une organisation qui reste partie de la richesse de à définir, en s’appuyant son patrimoine urbain sur les outils existants et sur la volonté récente et de son environnement culturel d’un positionnement. et naturel. Cette approche schématisée des forces et faiblesses des principales destinations d’affaires régionales et plus largement de l’Aquitaine permet d’identifier des clés en vue de favoriser le développement de l’industrie des rencontres et des événements professionnels en région. C’est sur la base de ces éléments et du contexte plus général au sein duquel évoluent les opérateurs de ce marché de services qu’ont été formulées les préconisations du chapitre suivant. ++ + +/- ou -/+ -- Facteur d’attractivité bien intégré et géré Facteur d’attractivité bien intégré et/ou offrant un bon potentiel Facteur d’attractivité susceptible d’être mieux intégré ou disposant d’un potentiel encore peu exploité a u regard des faiblesses constatées Facteur d’attractivité peu ou mal intégré ou encore sous exploité Facteur d’attractivité non intégré ou présentant de lourdes insuffisances. Page 119 Un service limité par l’absence de stratégie collective. -/+ Une qualité globale qui reste à améliorer afin de répondre aux ambitions nouvellement affichées.