CENPAC Une centralisation réussie à Châtres

Transcription

CENPAC Une centralisation réussie à Châtres
R e t o u r
d ’ E x p é r i e n c e
CENPAC Une centralisation
réussie à Châtres
En réponse aux perspectives de croissance de son chiffre d’affaires,
le distributeur de produits et systèmes d’emballage Cenpac centralise
sa logistique sur une plate-forme de plus de 35.000 m2 à Châtres (77).
Pour moderniser sa logistique, Cenpac harmonise ses méthodes de travail,
repense l’organisation au sein de l’entrepôt
et met en place différents progiciels.
A
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Les critères de localisation
©DR
Intérieur de l’entrepôt
Cenpac sur la ZAC
du Val Bréon
à Châtres (77)
fois une même commande. Il s’agissait d’un problème de cohérence logistique ». De plus, les
objectifs d’optimisation du besoin en fonds de
roulement et d’amélioration de la disponibilité des produits deviennent primordiaux.
L’occasion d’étendre le diagnostic aux outils.
« Notre organisation logistique devait être entièrement repensée pour gagner en efficacité et en
réactivité, pour réduire nos coûts et accompagner notre croissance », résume Jean-François
Régnier, Directeur Général de Cenpac.
contre-courant de la crise, Cenpac investit.
La société, spécialisée dans l’emballage,
centralise sa logistique France sur une
nouvelle plate-forme de 35.486 m2,
prise en location pour six ans, sur la
ZAC du Val Bréon à Châtres (77).
Cette décision intervient dans la
perspective d’une augmentation à terme de
plus de 30% de son chiffre d’affaires. Autrefois,
les produits étaient stockés sur deux sites, à
Chaponnay, près de Lyon (5.000 m2) et à la
Houssaye-en-Brie, en Seine-et-Marne (20.000
m2). Deux entrepôts, des gammes éclatées : un
premier constat suffisant pour s’interroger sur
une mutualisation des moyens logistiques
(espace, postes de travail, équipements, etc.). En
outre, cet éclatement avait des répercussions sur
la qualité du service client. Thierry Dujardin,
Directeur Logistique, détaille : « Nous rencontrions parfois des difficultés à livrer en une seule
N°42 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - MARS 2010
Historiquement, les deux sites ont pour vocation
de couvrir chacun une activité : industrie et commerce. Suite à la fusion de ces deux secteurs, les
gammes sont regroupées. Il devient nécessaire de
rassembler les produits. Les deux entrepôts,
vieillissants, n’ont plus la capacité d’absorber
un surcroît d’activité. Leur fonctionnement est
coûteux et le transport, loin d’être optimisé. La
création d’une plate-forme logistique centrale
s’impose. Reste à trouver son emplacement. JeanFrançois Régnier explique : « Nous souhaitions
conserver nos équipes de la Houssaye-en-Brie
(70 personnes). Il fallait trouver un site dans un
rayon de 10 km : la plate-forme de Châtres présentait les caractéristiques requises pour l’entreposage de nos produits. Elle était dimensionnée
pour accompagner nos prévisions de développement ». Le choix se porte sur un site situé à 8 km
de la Houssaye-en-Brie. Il est conforté par ses
facilités d’accès, puisqu’au carrefour des RN4
(Paris/Strasbourg) et RN36 (Melun/Meaux). Par
ailleurs, l’entrepôt se situe sur une des plus
grandes zones logistiques de France. Sa surface
king, câblage, sécurité, etc.) et la centralisation
des approvisionnements est déployée. Dès l’été
2009, le stock le plus petit (Chaponnay) est intégré au nouvel entrepôt. Reflex démarre à cette
occasion par la réception avant d’être généralisé à
la totalité des process.
de 35.486 m2, dont 1.000 m2 de bureaux, offre un
potentiel d’expansion de 20.000 m2. Cenpac peut
désormais unifier son réseau de transport.
Un projet complet
Une organisation interne
bien pensée
©Cenpac
Différents chantiers sont menés en parallèles par
des groupes de travail. Les thèmes suivants y sont
traités : aspects budgétaires et planification, sécurité au sein de l’entrepôt, organisation de la plateforme (flux, types de rack, disposition des produits, etc.), ressources humaines, transport et distribution nationale, process et méthodes, déménagements, centralisation des approvisionnements
et communication (interne, externe). Le délai de
18 mois oblige à adopter un rythme soutenu et
une bonne synchronisation entre les différents
acteurs. « Tous les groupes de travail étaient complémentaires et avaient aussi un certain nombre
de préoccupations communes », souligne Thierry
Dujardin. Des intervenants extérieurs prennent
part également au projet : la junior entreprise
de l’ESSEC apporte son aide sur le mapping de la
plate-forme, deux consultants spécialisés en
conduite du changement interviennent ponctuellement, et les éditeurs des progiciels sur des
aspects techniques.
Jean-François
Régnier,
Directeur Général
de Cenpac.
©DR
Le démarrage a lieu en juillet 2008. Jusqu’en
décembre, trois sujets sont étudiés : la recherche
immobilière, la redéfinition de l’ensemble des
processus dans l’optique de la mise en place d’un
logiciel de gestion d’entrepôt (WMS Reflex, de la
société Hardis) et l’étude concernant la centralisation des approvisionnements. De janvier à l’été
2009, le développement informatique et les jeux
de tests sont réalisés pour le WMS, l’aménagement de l’entrepôt est mis en route (réseaux, rac-
©Cenpac
Un planning serré
Thierry
Dujardin,
Directeur Logistique
de Cenpac
43 quais autodocks traitent jusqu’à 200 camions par
jour (réception, expédition). Aujourd’hui, six cellules pleines sur neuf sont occupées. « Cette capacité d’agrandissement nous permet d’anticiper notre
croissance future. Par ailleurs, ce bâtiment offre
l’opportunité de traiter la totalité de nos flux », commente Thierry Dujardin. De lourds investissements
sur le racking ont été réalisés. Grâce à sa hauteur
(13,4 mètres), le dernier niveau de pose se situe à
10 mètres. Il n’y a pas de distinction entre la zone de
stockage et le picking, situé au niveau zéro des racks.
La plate-forme compte 7.000 emplacements de picking et 34.000 emplacements palettes. Un enrichissement du catalogue devient possible grâce à cette
nouvelle capacité de stockage. Une cartographie de
la plate-forme est réalisée avec la plus grande attention. Elle tient compte de la complexité des produits et de la distribution : des produits hétérogènes
(taille, poids, volumes, etc.), des canaux de distribution très divers (vente itinérante par le biais du
réseau de commerciaux, vente à distance par catalogue, web) et de la rotation des produits. Pour diminuer la distance de parcours et maximiser la productivité du préparateur, l’essentiel du flux sortant est
concentré sur les quais, au milieu de l’entrepôt. Par
ailleurs, l’espace est divisé en cinq ateliers de préparation de commande : atelier volumineux et palettes
hors normes, atelier palettes complètes, atelier pré
palettisations (grosses commandes hétérogènes d’un
Zone de stockage de produits
volumineux inflammables
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Un service approvisionnement
revisité
Nouvelle
plate-forme Cenpac
de 35.486 m2
sur la ZAC
du Val Bréon
à Châtres (77)
quement les produits au moment du stockage
(le plus proche possible de son emplacement
picking), d’établir un parcours intelligent du préparateur de commandes, de tracer en totalité à
l’intérieur de l’entrepôt, de calculer les réapprovisionnements picking, etc.
Cenpac
en bref
Des résultats à hauteur
des investissements
◆ Filiale du groupe
« Bien que le bâtiment soit en location, des investissements massifs ont été nécessaires notamment
pour le racking, les progiciels et la formation »,
indique Jean-François Régnier. Les investissements ont dépassé les deux millions d’euros. A
cela se sont ajoutées des charges exceptionnelles
non récurrentes du même montant. Néanmoins,
le projet porte déjà ses fruits. « La mutualisation
permet de préparer des commandes complètes »,
se réjouit Thierry Dujardin. Les flux logistiques
et les stocks sont confondus quel que soit le canal
de distribution. La mise en place des logiciels
améliore la qualité de préparation, la traçabilité
(scan des colis avant chargement) et la productivité. Pour le client, la qualité de service augmente et des délais de livraison sont optimisés.
De plus, Cenpac devrait économiser à court
terme, grâce à cette nouvelle organisation logistique, 600.000 euros sur le poste transport.
Gascogne
◆ Distribue
des produits et
des systèmes
d’emballage
en France
(caisses, films,
produits
d’expédition,
moyens
de fermeture,
calage, papier, etc.)
◆ 137 M€ de CA
en 2008
◆ 440 collaborateurs
◆ Plus de 3.500
références pour
l’industrie,
le commerce,
les services et
la grande
distribution
De nouveaux projets à venir…
Une gestion d’entrepôt modernisée
Le « WMS » maison fait place à Reflex « plus
performant et bien implanté chez nos prestataires, justifie Thierry Dujardin qui ajoute sa
mise en place a changé les méthodes de travail
et accéléré les processus ». Les commandes sont
lancées en fonction de leur cubage, pour optimiser le chargement du camion, et par atelier. Le
WMS est découpé en ateliers, sur le modèle de
l’organisation de l’entrepôt, pour réaliser des
préparations différenciées, regroupées à la fin
sur le quai d’expédition. La mise en œuvre de
Reflex permet à Cenpac d’adresser automatiN°42 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - MARS 2010
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« Le métier des approvisionnements a été professionnalisé, notamment en recrutant un Responsable approvisionnement », raconte Thierry
Dujardin. Une méthode de travail commune est
établie lors du regroupement des approvisionneurs dans le même bureau. Grâce à cette harmonisation des pratiques, le service peut répondre
plus simplement aux variations de charges de travail et mieux pallier les absences. Outre les
méthodes, les outils de travail sont aussi modernisés. Auparavant, tout était géré manuellement.
A présent, un logiciel d’approvisionnement,
Prime, est mis en place. Il offre de multiples possibilités : projection d’achat sur huit à dix mois en
fonction du coût des matières premières ; calcul
des prévisions de ventes et de stocks ; historique
des ventes sur quatre semaines ; module d’alerte
pour relancer les fournisseurs, etc. Les commandes sont calculées tous les jours, pour chaque
article, et synchronisées de façon à optimiser le
transport. Les ventes perdues sont enregistrées, un
stock de sécurité est régulièrement recalculé.
Thierry Dujardin constate : « Depuis la mise en
place de notre logiciel d’approvisionnement
Prime, le taux de ruptures a chuté de 20 % et
notre niveau de stock de 7 % ». Sur 100 lignes de
commandes saisies, 95 % sont disponibles immédiatement. La prochaine étape consistera à communiquer les prévisions d’achats aux fournisseurs
pour développer l’aspect collaboratif.
©Cenpac
client), atelier colis (regroupement de différentes
commandes clients sur une même palette) et atelier
commandes détail.
Le parc d’engins de manutention est renouvelé
dans sa totalité : environ 60 chariots électriques
neufs en location full service (Fenwick) utilisés
sur le site.
Cenpac souhaite s’équiper dans les prochains
mois d’un logiciel d’optimisation de son transport (TMS). Les consultations doivent être lancées très prochainement. D’autre part, la société
étudie la possibilité de mettre en place des EDI
entrants afin d’utiliser les numéros séquentiels
de colis (SSCC) à la réception. Les fournisseurs
pilotes sont identifiés pour démarrer ce test. A
moyen terme, un projet de vocal pour la préparation fera l’objet d’une étude approfondie.
Après 18 mois de projets, la société Cenpac
poursuit sa trajectoire vers une optimisation
maximale de sa logistique !
Julia Fustier