I.1 l`Usine du Futur
Transcription
I.1 l`Usine du Futur
I.1 l’Usine du Futur I.1.1 Grandes tendances et enjeux Les statistiques de l’OCDE (voir ci-dessous) révèlent une réduction des emplois industriels dans la période 2008-20011. Cette baisse est relativement plus importante dans l’industrie que dans d’autres filières (construction). Change in total employment between 2008-11 in OECD countries Job gains and losses in OECD countries between 2008-11, by sector participent à la relocalisation : l’augmentation du coût du travail dans les pays émergents, le prix élevé du transport de marchandises, les problèmes de qualité de production. Sur un marché mondial, la performance industrielle se doit d’être globale, c’està-dire résulter de l’optimisation de l’organisation internationale des implantations, des technologies, des processus, des flux et des stocks (de production et de distribution) et enfin des équipes (compétences). L’industrie revient au cœur des préoccupations des grands pays. La course à la compétitivité (optimisation de la performance) est le moteur de cet intérêt, l’innovation technologique doit aussi toucher les moyens de production et plus seulement les produits. Il est alors question de la 4ème révolution industrielle. Mais à la différence des révolutions précédentes sectorisées (énergie hydraulique, énergie électrique, robots/automates programmables/réseaux locaux), ce qui s’annonce est plutôt un changement vers l’intégration transversale multi-domaines au sein de l’usine : simulation numérique, réalité virtuelle, réalité augmentée, capteurs, actionneurs, automatisation collaborative, traitements des données massives et hétérogènes, internet des objets, réseaux d’ateliers, eco-système social, … Il est clair que l’Usine du Futur représente un potentiel de croissance pour les entreprises françaises en créant un nouveau « modèle » à plusieurs dimensions : il s’agit de concevoir et piloter un éco-système socio-technique capable de s’adapter à son environnement multidimensionnel changeant. Plus particulièrement l’Ile-de-France possède sur son territoire une forte représentation des industries. Elle représente donc un terrain d’expérimentation et de développement prépondérant pour contribuer à ces changements. Source: OECD, Structural Analysis (STAN) Database, May 2013; OECD National Accounts (SNA) Database and national statistical institutes, June 2013. Dans tous les grands pays de l’OCDE, la baisse de l’emploi manufacturier dans l’emploi total est dû, selon les pays, à des gains de productivité importants, pour certains d’entre eux à un niveau de coût salarial trop élevé par rapport au niveau de gamme des produits, à la concurrence des pays émergents et à l’externalisation des services de l’industrie. Pour réagir, 3 facteurs principaux 1 entreprises, au service d’une industrielle ambitieuse et rénovée. politique Programme ANR 2015 Volonté politique en France : la NFI Au terme d’un an de travail conduit au sein du Conseil national de l’industrie (CNI), le Gouvernement a engagé une réflexion stratégique destinée à déterminer les priorités de politique industrielle de la France. Présentées le 12 septembre à l'Elysée par François Hollande, ces priorités sont le résultat d’une analyse approfondie des marchés mondiaux en croissance et d’un examen précis de la place de la France dans la mondialisation pour chacun de ces marchés. Elles prennent la forme de 34 plans, retenus au regard de trois critères : se situer sur un marché de croissance ou présentant des perspectives de croissance forte dans l’économie mondiale ; se fonder essentiellement sur des technologies que la France maîtrise, sur leur diffusion dans l’économie et leur développement ainsi que sur l’industrialisation d’une offre industrielle nouvelle ; occuper une position forte sur ce marché avec des entreprises leaders, ou disposer d’un écosystème académique, technologique, économique et industriel permettant d’y occuper une place forte. Le 30 janvier dernier, le ministre du redressement productif a présenté la nouvelle stratégie de filières industrielles du Gouvernement. Cette nouvelle stratégie doit permettre de construire la carte de France productive des années 2020, en tirant le meilleur parti de ses atouts, avec un Etat partenaire des Le plan d'action 2015 de l'ANR s'inscrit dans un cadre fixé au niveau français par l'Agenda stratégique "France Europe 2020" et la Stratégie nationale de recherche, ces textes étant eux même en cohérence avec la structuration du programme cadre européen Horizon 2020. Le plan d'action 2015 est ainsi construit sur 4 composantes résultant en 9 défis. Le défi n°3 « Stimuler le renouveau industriel » comprend 5axes d'innovation : Axe 1 : Travail - place de l’homme, organisation des écosystèmes, valeur sociétale Axe 2 : Usine du futur - système, produit, process Axe 3 : Matériaux et procédés Axe 4 : Chimie durable, produits, procédés associé Axe 5 : Nanomatériaux et nanotechnologies pour les produits du futur Initiatives européennes: EFFRA The European Factories of the Future Research Association (EFFRA) is a non-for-profit, industrydriven association promoting the development of new and innovative production technologies. EFFRA was established jointly by the MANUFUTURE technology platform and key industrial associations to shape, promote and support the implementation of the ‘Factories of the Future’ public-private partnership. The key objective of EFFRA is to promote precompetitive research on production technologies within the European Research Area by engaging in a public-private partnership with the European Union called 'Factories of the Future'. The partnership aims to bring together private and public resources to create an industry-led programme in research and innovation with the aim of launching hundreds of market-oriented crossborder projects throughout the European Union. Such projects will produce demonstrators and 2 models to be applied in a wide range of manufacturing sectors. H2020-FoF In 2008, the Public-Private Partnership (PPP) for Factories of the Future (FoF) was launched under the European Economic Recovery Plan. PPP activities funded under the EU’s 7th EU Framework Programme for Research (FP7 - 2007-2013) – comprised 150 high level projects involving top industrial companies and research institutions in Europe. Under Horizon 2020, the EU Framework Programme for Research and Innovation, for 2014-2020, the new contractual Public-Private Partnership (PPP) on Factories of the Future (FoF) will build on the successes of the FP7 Factories of the Future PPP. The FoF multi-annual roadmap for the years 20142020 sets a vision and outlines routes towards high added value manufacturing technologies for the factories of the future, which will be clean, highly performing, environmental friendly and socially sustainable. The priorities have been agreed within the wide community of stakeholders across Europe, after extensive public consultation. With the engagement of the EU manufacturing industry, this PPP is expected to deliver the technologies needed for the new sustainable and competitive factories of the future. I.1.2 Les marchés visés par le pôle Il y a les marchés initiaux du pôle : automobile, transports, aéronautique, télécommunications mais nous visons les autres filières industrielles telles que la chimie, l’agro-alimentaire, la mécanique, la pharmacie, l’emballage, … Ces filières sont déjà fortement implantées sur le territoire du pôle mais les acteurs amont/aval de ces filières ne sont pas membres du pôle. Il s’agit donc bien d’intégrer ces acteurs en tant que nouveaux membres du pôle qu’ils soient PME/ETI, grands groupes ou organismes de recherche/formation. Par cette intégration, il s’agit de mutualiser les compétences et les offres technologiques, de les rendre transversales aux différentes filières industrielles (du spécifique au standard) ainsi que de créer une dynamique de formation et donc d’employabilité des personnes. I.1.3 Atouts et ressources du pôle Grandes entreprises et ETI Dassault Aviation Renault Safran Dassault Systèmes Airbus Group Alstom … Recherche publique PME Balyo Spring Technologies Energiency ESI Group M2M Cadlm Diotasoft Silkan … CEA ENS Cachan ECP/SUPELEC UTC ENSAM INRIA IRT SystemX … Partenariats clés Mov’Eo Astech EFFRA EMC2 Il faut aussi noter l’opportunité d’élargissement à des acteurs industriels qui ne sont pas membres du pôle; en effet le territoire du pôle Systematic comporte un grand nombre de sites industriels appartenant à des filières non représentées actuellement dans les marchés-cibles du pôle : agroalimentaire, chimie, pharmacie, emballage, mécanique, … Ces filières devraient être naturellement concernées par la thématique « usine du futur », l’enjeu est de trouver un intérêt à partager une roadmap et à développer les écosystèmes existants (grands groupes, ETI/PME, organismes de recherche et de formation) en offrant une transversalisation des expériences aux membres potentiels et actuels. I.1.4 Axes d’innovation Axe d’innovation 1 : procédés de fabrication avancés De nouveaux procédés émergent en relation avec les nouveaux matériaux, avec l’assemblage multimatériaux (conventionnels/nouveaux) et enfin avec des technologies innovantes (dont « additive »). Pour le pôle il s’agit de développer les technologies, les outils/méthodes numériques associés à ces nouveaux procédés et permettant leur intégration dans les systèmes de conception numérique. 3 Enjeux technologiques Nouvelles technologies liées à ces procédés Modélisation et simulation de ces procédés (dont aspects technicoéconomiques) Structuration et gestion des données numériques associées Techniques de métrologie, d’inspection et de contrôle (dont non destructif) Enjeux non technologiques Compétitivité des procédés, efficacité matière/énergie Création de standards, interopérabilité Qualité Nouveaux business models dont le MaaS Parmi les nouveaux procédés nous incluons les opérations de désassemblage/démantèlement. En effet les procédés sont inversés : à partir d’un produit il s’agit de séparer au final pièces/composants et matières. Enjeux technologiques Modélisation et simulation des opérations et des flux (dont bilans énergétiques, environnementaux, …) Identification et gestion des risques (matières), traçabilité Création/Gestion d’une nomenclature Création de BdD, standardisation Enjeux non technologiques Création de standards interopérables Maîtrise des risques (santé, environnement) Re-commerce Enjeux technologiques Enjeux non technologiques Outils de modélisation et de simulation des équipements et des systèmes de production Modélisation multidisciplinaire et Validation virtuelle (usine système complexe) Outils de supervision et d’optimisation système Techniques de contrôle (dont non destructif) Instrumentation / Monitoring des opérations Suivi de process / Modèle prédictif Self Health Monitoring appliqué à l’outillage Outils de monitoring en continu (performance (KPI), extraction automatisée de connaissance, data mining, analyse mathématique, ….) Diagnostic automatique et adapté au contexte, Maintenance prédictive Time to market Niveau de qualité du produit fini Agilité, flexibilité et réactivité dans le pilotage de l’usine Performance du système de production Outils de production et de gestion Enjeux technologiques Enjeux non technologiques La priorité pour ce domaine est de disposer de processus et de systèmes agiles afin de répondre aux variations du marché : variabilité au produit et au volume. Les innovations se situent à 2 niveaux : Outils de conception produit, process et cycle de vie Outils de production et de gestion Intégration et configuration automatique des ressources Optimisation des outils de production Architectures des systèmes de production Sécurité de fonctionnement de systèmes automatisés IHM multimodale et sûre, réalité augmentée Robotique collaborative et cobotique Poste et ligne reconfigurables Modélisation et optimisation du poste de travail Passage à l’échelle en volume et en diversité Outils numériques de conception et de contrôle Axe d’innovation 3 : le numérique au cœur des usines efficientes en ressources Axe d’innovation 2: Système de production adaptatif, décisionnel et cognitif Standards Flexibilité Autonomie des équipes de pilotage Interopérabilité Les lignes de production, d'assemblage et des stocks doivent être conçues, configurées, contrôlées et 4 maintenues de manière dynamique et optimisée selon de multiples critères. Pour cela il est nécessaire d’avoir un modèle intégré et évolutif de l’usine avec un accès temps réel à toutes les ressources (matières, machines, main d’œuvre et méthodes, objets) et avec différents niveaux de visualisation. Les différents intervenant disposeront d’informations en lien avec leurs activités et pourront avoir accès à des KPI (Key Performance Indicator) corrélés pour observer le fonctionnement de tout ou partie de l’usine. De tels outils numériques permettront de concevoir et de piloter des usines plus efficaces à tout niveau (gestion de l’activité, de la qualité, gestion énergétique/ matière, agilité, surface, management des équipes, ….). Enjeux technologiques être agile, flexible et réactive pour répondre efficacement aux attentes du marché. Entre autres, ceci impose de revoir le pilotage du système industriel constitué de l’usine et de son réseau de fournisseurs. Pour assurer réactivité et agilité, il faut un système piloté par le produit pour garantir l’efficacité des décisions. La flexibilité, la fluidité, l’adaptabilité nécessitent de simplifier les interactions entre le système de pilotage et les hommes : en supprimant des tâches sans valeur ajoutée (par exemple saisies multiples), en favorisant les activités supportant la nécessaire montée en gamme / qualité des produits, en proposant des données agrégées pour faciliter les prises de décision Enjeux non technologiques Enjeux technologiques Modèle intégré de l’usine multi-vue, muti-échelle Suite logicielle intégrée portable sur des interfaces nomades permettant de suivre et manager l’ensemble du fonctionnement de l’usine Outils de simulation et d’analyse des données « multi-vues » (qualité, économique, environnemental, maintenance …) Réseau de capteurs / actionneurs Connectivité, Internet des objets dans l’usine Réseaux d’ateliers, d’usines Sécurisation des données Efficacité matière/énergie Gestion des flux (du discret au continu) Une logistique adaptative optimisée Standards et interopérabilité Continuité de la supervision Approche globale permanente Gestion de configuration et opérationnalité Axe d’innovation 4: Le Manufacturing centré sur l’humain Réalité virtuelle Réalité augmentée Gestion de la connaissance Capture de geste Analyse de scène Interopérabilité des systèmes de captage et d’information IHM intuitive contextualisée Connectivité, Internet des objets dans l’usine Réseaux d’ateliers, d’usines Sécurisation des données Enjeux non technologiques Fluidité pilotage Acquisition et partage de la connaissance Ergonomie cognitive Acceptabilité nouveaux outils Prise de décision « in the fly » Renforcement de l’autonomie à chaque niveau de la chaîne de commandement Le manque d’attractivité de l’industrie manufacturière L’âge moyen des employés de l’industrie manufacturière en France est élevé : en moyenne, il est de XX avec YY% de la population située au-dessus de ZZ (Toyota = 32 ans). Compte-tenu de cette situation, et dès maintenant dans la décennie en cours, il y a un fort besoin de main d’œuvre qualifiée, à l’exemple de cette étude réalisée pour le secteur automobile. L’homme acteur du pilotage du système industriel Dans un contexte d’augmentation de la personnalisation, de réduction du délai de mise sur le marché d’un nouveau produit, l’usine du futur doit 5 Enjeux technologiques Enjeux non technologiques Formation en réalité virtuelle Formation en réalité augmentée Systèmes d’auto évaluation Réseaux sociaux de l’usine Méthodes et outils de partage de l’information Formation permanente sur le terrain, en interaction avec les opérations Valorisation et reconnaissance des acteurs Responsabilisation Travail bien fait Fierté au travail Qualité du management La qualité de vie au travail, un besoin sociétal Or, en France, à l’exception notable d’Airbus, aucune entreprise manufacturière ne fait partie des 15 entreprises jugées comme les plus attractives (voir graphique ci-dessous). Santé et la sécurité Ergonomie : cet axe de travail est d’autant plus important que nous sommes dans un contexte d’âge moyen élevé des opérateurs de fabrication en 2013 en France Qualité du Management: il faut continuer à travailler sur les compétences attendues des managers ainsi qu’aux formations associées Responsabilisation des acteurs Enjeux technologiques Un des premiers axes du renforcement de l’attractivité est de renforcer l’image technologique des activités de production par la mise en place d’innovations performantes et efficaces. Tant pour ces nouvelles technologies que pour les activités « traditionnelles », il faut savoir attirer et conserver des talents au sein de l’industrie manufacturière. Il faut construire des parcours de carrière valorisant et offrir des formations initiales et continues permettant l’adaptation des compétences. Robotique collaborative Marche de substitution (intervention humaine) Sûreté de fonctionnement (technologies contribuant à la) Cobotique Assistance à la manipulation Exo squelette Systèmes d’auto évaluation Réseaux sociaux de l’usine Méthodes et outils de partage de l’information Enjeux non technologiques Sûreté de fonctionnement Ergonomie Santé / Sécurité Valorisation et reconnaissance des acteurs Responsabilisation Travail bien fait Fierté au travail Qualité du management 6