Booklet pour les parents

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La Clinique Villa des Pages vous présente
ACTION D’INFORMATION ET DE PRÉVENTION
« L’adolescence et les conduites à risques »
Intervenants : Charlotte Costantino et Garance Belamich, Psychologues
Sommaire
Comprendre l’adolescence... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Où commence et où s’arrête l’adolescence ? Par quels critères est-elle définie? . . . . 4
Deux grands chantiers attendent l’adolescent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5
Faire avec un corps devenu étranger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5
S’autonomiser vis à vis des figures parentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6
Deux grandes blessures caractérisent ainsi l’adolescence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
L’adolescence, un état de deuil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7
Les défenses que l’adolescent adopte pour faire face . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8
Comment comprendre les messages des adolescents ? Quand s’inquiéter? . . . . . . . . .9
L’adolescence... un état limite, une période à risques ! . . . . . . . . . . . . . . . . . .11
Les conduites à risques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Zoom sur l’usage des drogues : à quoi elles ressemblent ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13
Zoom sur l’usage des drogues : quels effets, quels dangers ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14
Quelles réponses aux maux des adolescents ?
Quelles attitudes adopter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17
Photo de couverture : © J-N. Perrin
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Action d’information et de prévention
Comprendre
l’adolescence...
© P-G. Despierre
Quand commence t-elle ?
Quand se termine t-elle ?
Quelles sont les embûches rencontrées ?
Comment fonctionne un adolescent?
l’adolescence et les conduites à risques
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Où commence et
où s’arrête l’adolescence ?
Par quels critères est-elle définie ?
© H. Bocquet
L
4
a notion d’adolescence est bien différente selon les cultures et les
époques. Communément, on l’associe à l’âge pubertaire (apparition des
règles pour les filles et des caractères sexuels secondaires pour les filles et
les garçons), l’âge variant selon le sexe et les individus.
Pourtant, au sens social et psychologique, l’adolescence s’étend au- delà de
la puberté. La fin des remaniements pubertaires ne correspond donc pas
forcément à la fin de l’adolescence.
Dans tous les cas, l’adolescence est ce passage, si périlleux, entre l’enfance
et l’âge adulte où tente de s’articuler un double mouvement, une tension
conflictuelle entre un état de dépendance et des désirs d’indépendance.
C’est pourquoi nous invoquons souvent la notion de crise lorsque nous
parlons des adolescents comme si l’un n’allait pas sans l’autre.
De fait, il devient bien difficile de différencier l’adolescent « classique » de
l’adolescent en grande souffrance dans la mesure où la notion de crise est
un concept fort ambigu : où s‘arrête la nécessaire crise d’adolescence qui
permet la construction de l’adulte de demain ? Où commence la crise aiguë
qui nécessite l’intervention d’un tiers aidant ?
Deux grands chantiers attendent
l’adolescent
© G. Belamich
Faire avec un corps devenu étranger :
Soumis à une émergence pubertaire et à l’avènement de la sexualisation,
le corps de l’adolescent se transforme devenant ainsi désirable, désirant et
surtout capable de procréer.
Ces bouleversements corporels impliquent chez le jeune individu de nombreuses questions :
• « Comment regarder et être regardé ? »
• « Comment entrer en contact physique avec l’autre ? »
• « Comment assumer sa sexualité ? »
On comprend aisément comment le corps de l’adolescent est un moyen
d’expression prépondérant à cet âge. Il est donc intéressant d’observer la
façon dont il est utilisé, montré, caché, parfois abimé, conduites qui dévoilent
le questionnement intime de l’adolescent :
• « Comment m’appartenir dans ce nouveau corps ? »
• « Comment l’utiliser ? »
• « Comment de l’enfant que j’étais, puis-je m’approprier mon corps ? »
l’adolescence et les conduites à risques
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S’autonomiser vis à vis des figures parentales :
© J-N. Perrin
L’adolescence est une période de rupture, période du « devenir adulte » où
le jeune individu va rompre avec les angoisses d’autrefois et plus généralement avec le monde de l’enfance et ses liens d’attachement.
L'adolescent tente à la fois de se différencier de certains, tout en recherchant
la ressemblance avec d’autres. Se confirme alors la construction d’une identité propre. Ce processus d'individuation se fait au prix de nombreux renoncements douloureux et souvent inconscients.
Grandir, c’est faire le deuil d’un certain type de relation aux parents spécifique de l’enfance. L’adolescent doit désidéaliser ses parents pour pouvoir
s’en séparer.
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Action d’information et de prévention
Tous ces nécessaires changements et remaniements, tant
corporels que psychologiques entraînent souvent une
grande instabilité et intensité émotionnelle et font vivre à
l’adolescent des charges d’angoisses importantes :
• Les changements corporels sont souvent vécus comme une
véritable étrangeté interne suscitant angoisses d’intrusion
et d’envahissement.
• La nécessaire autonomisation mobilise quant à elle
angoisses d’abandon et de séparation.
Deux grandes blessures
caractérisent ainsi l’adolescence
© C. Costantino
L’impuissance face aux bouleversements
auxquels l’adolescent est soumis
La perte de l’enfance
L’adolescence, un état de deuil :
© C. Costantino
Les pertes et l’impuissance auxquels l’adolescent est soumis le font souvent
ressembler à un endeuillé. De fait, il est normalement « déprimable », c’est̀a-dire sensible à une humeur un peu triste. L’adolescent s’ennuie souvent
et est fréquemment nerveux, voire franchement révolté. L’instabilité de son
humeur est normale. Il a une forte réactivité aux déceptions et frustrations
et est extrêmement sensible à la perte, à la séparation et au manque de
confiance en soi. L’adolescent est confronté à autant d’illusions que de
déceptions.
l’adolescence et les conduites à risques
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Les défenses que l’adolescent adopte pour faire face
© J-N. Perrin
La crainte de l’envahissement,
en même temps que la crainte de l’abandon,
conduisent l’adolescent à adopter différents
modes défensifs :
• La mise en acte
• La mise à distance
• Le rejet
• L’identification
• L’aboulie, l’amotivation, la passivité
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Comment comprendre les messages des adolescents ?
Quand s’inquiéter?
Voici les grands signes qui peuvent être significatifs de difficultés allant
au-delà de la crise d’adolescence classique :
• Comportements violents et destructeurs
• Retrait et isolement quasi continu
• Hypersomnies
• Importants problèmes alimentaires
• Fortes angoisses
• Manifestations anxieuses
• Idées suicidaires
• Refus de se lever tous les matins, regarde la télévision et utilise
l’ordinateur sans s’arrêter
• Conduites auto et hétéro-agressives particulièrement intenses
ou répétées
• Retards importants dans la courbe de poids.
Notons que plus l’adolescent est en souffrance, plus il risque de
refuser les soins (de façon manifeste). Attention, les signes
isolés ne sont pas significatifs. Il est important de prendre
en compte l’évolution et le temps !
l’adolescence et les conduites à risques
9
Notes
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Action d’information et de prévention
© C. Antigny
L’adolescence... Un état-limite,
Une période à risques
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Les conduites à risques
A
ttention les conduites à risques sont courantes à l’adolescence et ne
signent pas systématiquement une pathologie. Seul leur répétition, la
dépendance à l’une ou plusieurs d’entre elles et/ou leur association sont
indicateur d’une souffrance et d’un mal-être particulièrement inquiétants.
Qu’est-ce qu’une conduite à risques ?
• Les conduites agressives : auto-agressives (automutilations, scarifications...) ou hé́téro- agressives (racket, violentes bagarres...).
• Les conduites addictives : Abus ou dépendance aux drogues, à l’alcool,
aux jeux et/ou aux écrans.
• Les conduites suicidaires : Tentatives de suicide ou comportements
présentant un risque vital.
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Action d’information et de prévention
• Les conduites ordaliques : le fait de risquer sa vie pour s’éprouver soi
même (ex : jeu du foulard).
• L’absentéisme scolaire.
• Les accidents à répétition (ex : accidents de deux-roues)
• Les fugues ou tentatives de fugues inquiétantes.
• Les grossesses précoces et/ou à répétition.
Zoom sur l’usage des drogues : à quoi elles ressemblent ?
L’Ecstasy et
Le cannabis
La cocaïne
les amphétamines
Hallucinogènes
naturels et
synthétiques
Médicaments
psychoactifs, produits
dopants
L’ Héroïne
l’adolescence et les conduites à risques
13
Zoom sur l’usage des drogues : quels effets, quels dangers ?
Qu’est-ce que c’est ?
14
Principaux effets
Risques et dangers
Cannabis
Le cannabis est une plante qui se
présente sous forme d’herbe, de
résine (se fumant mélangées à du
tabac) ou d’huile (consommée au
moyen d’une pipe).
État de détente, de bien-être.
Modifications des perceptions.
Légère euphorie.
Diminution des capacités de
mémoire, de la vigilance et des
réflexes.
Perte de la motivation, dépressivité
difficultés scolaires.
Graves troubles psychiques.
Ecstasy
et amphétamines
L’ecstasy, de la famille des amphétamines, est un produit qui se présente
sous forme de comprimés le plus souvent, de gélules ou de poudre. Les amphétamines sont des psychostimulants
et des anorexigènes puissants.
Euphorie, sensation de bien-être, de
plaisir, coupe faim et excitation, puis
dans un second temps, angoisses voire
incapacité à communiquer.
La « descente » s'apparente souvent à
une forme de dépression.
Nausées, sueurs, maux de tête, grave
déshydratation, dénutrition.
Hallucinations, angoisses, dépression,
insomnies, illusion de toute puissance.
Héroïne
L’héroïne est un opiacé extrait du
pavot qui se présente sous la forme de
poudre et qui peut être sniffée,
injectée ou fumée.
Apaisement, euphorie et sensation d’extase. L’héroïne agit comme anxiolytique
puissant et comme antidépresseur.
Agitation et anxiété liées au manque.
Anorexie et insomnie.
Marginalisation.
Overdose qui peut être mortelle.
Action d’information et de prévention
Cocaïne
Hallucinogènes
Médicaments
psychoactifs et
produits dopants
Qu’est-ce que c’est ?
Principaux effets
Risques et dangers
La cocaïne se présente sous la forme
d'une fine poudre blanche, extraite
des feuilles de cocaïer. Elle peut être
« sniffée », parfois injectée par voie
intraveineuse ou fumée (crack).
Euphorie immédiate, excitation.
Sentiment de toute-puissance intellectuelle et physique voire violence.
Indifférence à la douleur et à la
fatigue.
État dépressif, anxiété.
Troubles du rythme cardiaque.
Troubles psychiques, grande instabilité d’humeur, délires paranoïdes,
attaques de panique.
Il existe les hallucinogènes synthétiques (LSD, Kétamine...) et les hallucinogènes naturels (champignons).
Puissante action hallucinogène,
modifications sensorielles intenses.
Perte plus ou moins marquée du sens
des réalités.
État confusionnel, crise de panique («
bad trip »), bouffé́es délirantes.
Perturbations psychiques prolongées.
Mort (champignons vénéneux).
Un médicament psychoactif permet
d’atténuer ou de faire disparaître une
souffrance psychique : anxiété,
dépression, angoisses, troubles
délirants...
Les effets diffèrent selon la catégorie à laquelle le médicament appartient :
tranquillisants ou anxiolytiques,
somnifères ou hypnotiques,
neuroleptiques,
antidépresseurs.
Dépendances voire toxicomanies.
Overdose qui peut être mortelle.
l’adolescence et les conduites à risques
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Notes
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Action d’information et de prévention
photo Orpéa
Quelles réponses aux
maux des adolescents ?
Quelles attitudes
adopter?
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I
l n’existe pas de recette miracle ! Néanmoins, connaître quelques « règles » fondamentales lorsqu’on est parents d’adolescents, professeurs au collège,
au lycée ou encore professionnels, peut s’avérer très aidant dans les situations les plus conflictuelles :
1/ Importance du dialogue mais également parfois d’une sanction juste, adaptée et expliquée.
2/ Importance d’une cohérence parentale et d’une réponse en concertation. Les parents ont le droit de ne pas être d’accord concernant l’éducation
de leur enfant mais il est important de ne jamais le montrer à ce dernier.
3/ Importance d’une certaine fermeté mais sans rigidité. La fermeté d’une sanction, d’une règle, d’un cadre ne doit pas être synonyme de rigidité
arbitraire et sans fondement. La demande de l’adulte peut être ferme et s’assouplir si la situation le justifie.
4/ Ne pas craindre d’être le mauvais objet : cela signifie ne pas avoir peur que l’adolescent vous en veuille, soit en colère contre vous ou « attaque »
la position que vous représentez (le bon parent, le professeur compétent...). L’adolescent a besoin de se mesurer aux adultes qui l’entourent
pour se construire sans la culpabilité de les détruire. Il doit pouvoir sentir que c’est lui
et nous et non pas lui ou nous !
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Action d’information et de prévention
Notes
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